Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • Bruit en idf

    Près de 9 franciliens sur 10 se montrent préoccupés par le bruit de leur environnement et plus de la moitié s'en inquiètent très fortement.  6 franciliens sur 10 considèrent que le bruit affecte leur santé (Enquête IFOP 2014 pour le Ministère de l’Écologie)

     

     

    Fanny Mietlcki, directrice de Bruitparif, et Michel Riotto, président d'honneur de France Nature Environnement Île-de-France (FNE), se sont unis pour dresser un bilan de la lutte contre le bruit à fin 2017. Il a été diffusé par le magazine "Liaison" et par Internet.

    Paris est au cœur de l'Île-de-France mais les attentes des parisiens en la matière ne sont pas forcément identiques à celles des franciliens en général. Pour ces derniers, les transports en commun comptent plus dans les nuisances qu'ils subissent que les bruits de la circulation urbaine et du voisinage, qui caractérisent Paris.

    Dans les conclusions de FNE, l'effet du bruit sur la santé est rappelé avec force : troubles du sommeil, stress, risques cardiovasculaires et baisse voire perte des facultés auditives avec apparition de troubles comme les acouphènes ou les bourdonnements. Les scientifiques estiment que le bruit est la cause de 10.000 décès prématurés en Europe chaque année.

    OreilleNotre oreille est si complexe. Par pitié, épargnez la !

     

    Les troubles de voisinage que nous subissons dans les arrondissements parisiens et contre lesquels nous sommes plus de trente associations à lutter, au sein du réseau "Vivre Paris !",  sont essentiellement ceux qui résultent du comportement d'établissements recevant du public (ERP) et à plus forte raison ceux qui sont ouverts la nuit.

    Le code de la santé publique limite à 5 décibels de jour l'émergence d'un bruit au-delà du bruit ambiant. Ce chiffre est ramené à 3 décibels la nuit (rappelons que 3 décibels correspondent à un doublement du bruit). Il y a donc des références objectives pour intervenir contre un établissement bruyant si le bruit vient de l'intérieur. C'est plus difficile à identifier et à réprimer si des gens dans la rue ou même en terrasses se livrent au tapage comme le font la nuit des consommateurs alcoolisés qui hurlent et s'invectivent. Il n'y a alors qu'un recours, la police, si tant est qu'elle accepte de se déplacer.

    Bruitparif a mis au point toutefois un dispositif qui offre la faculté de déceler l'origine, l'ampleur et l'heure du bruit. Ils l'ont baptisé "Méduse" à cause de sa forme. Une expérimentation est en cours, avec le soutien de la mairie de Paris, dans cinq quartiers dont le Canal St Martin (Xe), la place Ste Catherine (IVe) et le quartier des Enfants Rouges (IIIe).

      Nuit

     

    On peut se demander s'il existe une pression sur les pouvoirs publics, indépendamment des électeurs, pour que le traitement du bruit soit pris en charge méthodiquement avec des échéances. Il existe une directive européenne de 2002 que chaque pays doit décliner dans sa propre loi et prendre des mesures adéquates mais elle vise essentiellement les transports : trains, avions, autoroutes… Elle exige que chaque agglomération de plus de 100.000 habitants produise son "plan de lutte contre le bruit" mais pour ce qui est de Paris ce plan a été décliné des statistiques de trafic automobile, au prétexte qu'il existe une forte corrélation entre bruit et trafic… mais en oubliant les bruits de voisinage.

    C'est donc vers le gouvernement et la municipalité de Paris que nous nous tournons pour leur dire qu'il y a urgence de santé publique et que toute disposition doit être évaluée à l'aune des nuisances sonores qu'elle crée ou qu'elle supprime.

    FNE recommande une série d'actions. Une première catégorie concerne le trafic routier : diminution de la vitesse, création de "zones 30", ondes vertes (feux rouges synchronisés), transformation des carrefours en rond-points, réduction du trafic avec report modal vers le vélo (une lapalissade…), création de parcs de stationnement en bordure des villes, restriction du nombre des poids lourds, remplacement des véhicules thermiques par des électriques, développement des transports en commun, optimisation de la gestion des véhicules de livraisons, adoption de revêtements routiers moins bruyants…

    Un véritable inventaire à la Prévert contre lequel on n'a pas de prévention mais il ressemble à un vœu pieux pour des mesures  d’ailleurs plus ou moins lancées déjà.

    Casque

     

    On a gardé la douzième pour la bonne bouche car enfin on se sent un peu plus concernés : "Lutter contre les comportements inciviques" : usage inapproprié du klaxon en ville, deux-roues motorisés mal réglés, pots d'échappement frelatés, tolérance coupable à l'égard du refus des "motards en colère" d'accepter le contrôle technique en vigueur pour les voitures et faiblesse incompréhensible à l'égard de motos comme les Harley Davidson qui produisent un bruit d'enfer.

    Cette dernière recommandation rachète à elle seule la platitude des précédentes qui de notre point de vue enfoncent des portes ouvertes. C'est un message que nous adressons à la Maire de Paris, au Préfet de police de Paris, au Ministre de l'intérieur et à ceux qui œuvrent dans les instances européennes car c'est à ce niveau qu'il faut agir aussi, et pour finir au Président de la République car il traite beaucoup de sujets chez nous…

    Gérard Simonet

     

  •  

    SaletéPoubelles et déchets devant des immeubles à Paris

     

     

    Poursuivant ses efforts d'information sur le thème de la propreté, le journal les Échos dont nous avions relaté les résultats de l'enquête très fouillée réalisée par le journaliste Massimo Prandi (notre article du 27 septembre 2107) a publié un nouvel article sur le sujet le 6 décembre dernier en apportant des éléments chiffrés qui ont été assez peu relayés… 

    Le titre de l'article de Mathieu Quiret pose pourtant question « Une baisse de l’effort de nettoyage expliquerait a saleté de Paris » avec cette explication « Depuis 2001, le budget de la propreté aurait baissé de 18% selon les plusieurs groupes politiques du Conseil de Paris. L’exécutif actuel revendique récemment 250 créations de postes d’agents et promet des opérations coup de poing en 2018. » 

    Parallèlement et depuis quelques jours les journaux se font les porte-paroles des éboueurs de Paris inquiets par la prolifération des rats dans le capitale.   

    Dans son édition du 22 janvier, Le Parisien reprend à nouveau le sujet de la propreté sous le titre "La ville de Paris déploie-t-elle suffisamment de moyens?". Il est question du rapport de la Mission d'information et d'évaluation de 225 pages établi, après 7 mois d’enquête et de travaux, par les élus de droite et de gauche.  Ce document pointe l'absentéisme, l'organisation insuffisante et le manque de coordination ainsi que la baisse des effectifs.

    Nous apprenons que les augmentations récentes d'effectifs font en fait suite à une baisse continue depuis 2001 du nombre de personnes employées à la Direction de l'eau et de la propreté, baisse  supérieure à 1 100 personnes qui confirme l’affirmation des Échos. Le nombre d'engins de lavage des trottoirs a chuté de 10 % sur la même période. Il semble parallèlement  que le matériel soit souvent en panne car vieillissant. 

     

    IMG_5995Etat déplorable de la placette de la rue Saint Martin proche de l'église Saint-Merri le 25 01 2018 (photo PC)

     

     

    Face à ce constat inquiétant, 45 propositions sont suggérées pour mieux organiser les moyens et mieux nettoyer. Multiplication du nombre de corbeilles, pédagogie auprès du public notamment des jeunes, développement des urinoirs prés des lieux de fête et augmentation des amendes. Bien entendu le rapport insiste sur le renforcement de la lutte contre les rats, ces derniers d’ailleurs délogés par la montée actuelle de la Seine risquent de se multiplier davantage encore dans les prochaines semaines .

    Devant cette situation qui ne fait qu'empirer, la Maire de Paris devrait faire de nouvelles annonces, les quatrièmes du genre depuis son élection. Cela fait beaucoup alors que les résultats se font toujours attendre !

    Nous avons répété maintes fois qu'il fallait des moyens car la malpropreté de Paris n'est pas une fatalité, comme l'a affirmé avec aplomb mais à la légère un élu de la mairie de Paris, non "Paris se méditerranéise pas", il faut en réalité tout repenser et ne pas hésiter à "mettre le paquet" quitte à puiser dans le budget des subventions distribuées trop facilement. 

    Des résultats, voilà tout simplement ce qu'attendent les Parisiens. Aux élus d'agir pour rattraper le temps perdu . 

    Dominique Feutry 

     

  • Le Parisien

    Projet phare de l'exposition, le "village global" de Paris-Saclay (Jacques Ferrier/Manuelle Gautrand – architectes) Illustration du journal "Le Parisien"

     

     

    Tous les médias s'en sont fait l'écho ce dimanche 21 janvier 2018 : le Premier Ministre Édouard Philippe annonce le retrait de la candidature de Paris pour l'exposition universelle de 2025.

    Le quotidien "Le Figaro" publie un sondage de ses lecteurs. Ils ne représentent certes pas la France mais tout de même 85,49 % d'entre eux en sont ravis ! On peut, sans prendre trop de risques, extrapoler et dire que cette nouvelle est un soulagement pour un grand nombre et sans doute une majorité de Franciliens.

    Il est utile de rappeler que nous devons nous préparer à faire face successivement à Paris aux Jeux Olympiques Gay (Gay Games) de 2018, à la coupe du monde de rugby de 2023, aux J.O. de 2024… et l'exposition universelle se profilait pour 2025 !

    Paris et sa région n'ont plus le droit de monopoliser l'activité en organisant en France tous les évènements, dans l'espace surchargé dont elles disposent. Si Paris intra-muros est parvenu dans ses 100 km² à maintenir sa population entre 2 et 3 millions d'habitants du XIXème siècle à nos jours, il n'en est pas de même du reste de l'Île-de-France qui a vu sa  population bondir de 1 à 10 millions d'habitants.

    Dans ces conditions, si la France devait prétendre encore à l’organisation de tels évènements, c'est en province qu'il conviendrait de les situer de façon à rééquilibrer l'occupation d'un territoire urbanisé qui souffre de macrocéphalie notoire (*).

    Mais il y a d'autres questions qu'il importe de se poser de nos jours. En 1889, nous étions en pleine révolution industrielle et il était de bonne stratégie d'afficher son savoir-faire dans les domaines de la construction, des machines-outils, du transport… Construire la Tour Eiffel, même si elle a été décriée, répondait à une logique de rayonnement sur le monde. A l'inverse, le XXIème siècle, qui s'ouvre sous le signe de la dématérialisation, n'exige plus comme par le passé qu'on montre ce qu'on sait faire.

    La révolution que nous vivons en ce moment c'est celle qui résulte du traitement, de la transmission et du stockage de l'information avec des performances qui doublent tous les 18 mois (**), de la colossale banque de données (big data) qui se constitue dans les mémoires électroniques de la planète et dans l'espace et de l'inépuisable capacité des individus à développer des applications toujours plus ingénieuses qui transforment notre existence. Au point que nul n'est capable de prédire ce que sera notre quotidien dans les dix ans qui viennent.

    Face à ce défi, nous nous sentons fragiles quand nous comparons la France aux États-Unis ou à la Chine car ces deux États à eux seuls possèdent la technologie (composants, processeurs, mémoires, fibre optique) et des applications quasi exclusives à l'échelle de la planète (Google, Facebook, Amazon, Uber, Twitter….).

    Dans ce contexte, nous avons heureusement un rôle à jouer, ne serait-ce qu'être une pièce majeure (le fou, la tour ou le cavalier plutôt que le pion) sur l'échiquier économique global. Mais pour s'y préparer, c'est sur l'éducation de haut niveau qu'il faut miser, sur les échanges, sur la liberté d'entreprendre et sur la reconnaissance de la réussite et l'estime à l'égard des entrepreneurs.

    Pour cet ensemble de raisons, une exposition universelle, symbole de la Belle Époque et de l'empire colonial, n'avait pas sa place… Il est heureux que le Premier Ministre et son gouvernement aient décidé de se défausser, en évitant par là-même l'hémorragie financière qui en aurait comme d'habitude résulté avec un nouveau gonflement de la dette de l’État.

    Quel dommage qu'il soit difficile pour les J.O. de 2024, malgré les déboires qui viennent de nous être annoncés sur les transports et ces lignes de métro qui ne seront pas prêtes à temps, d'envisager un renoncement qui viendrait nous soulager d'un fardeau dont on n'a pas fini de supporter le poids.

    Gérard Simonet

     

    (*) macrocéphalie : (étymologiquement "grande tête" en grec) désigne l'hypertrophie de la ville la plus peuplée d'un territoire.

    (**) Cette loi pourrait se voir remise en question à cause de l'échauffement des circuits, mais la physique quantique pourrait prendre le relais en ouvrant de nouveaux horizons pour les performances

     

     

  • Berge rive droite pont neuf 18 01 18Berges rive droite à hauteur du Pont Neuf (Photo Reporterre)

     

     

    "Reporterre", le "Quotidien de l’Écologie", publie une tribune de Frédéric Héran, économiste, urbaniste et maître de conférences à l’université de Lille 1, qui contredit le rapport que la Région Île-de-France diffusait il y a deux mois en critiquant la mesure.

    Il faut prendre connaissance de cette tribune. Nous savons bien que les opinions sont partagées sur ce dossier et varient en fonction des intérêts de chacun. Mais au-delà de cette constatation, il reste les tendances lourdes : l'exemple des autres grandes villes, la lutte contre la pollution de l'air et l'encombrement des rues, la nécessaire baisse de la dépense énergétique. Le Député LREM du IVe Pacôme Rupin nous confiait récemment que si son mouvement était amené à conquérir la mairie de Paris, il ne reviendrait pas sur la fermeture des berges.

    Le plaidoyer de Frédéric Héran, de notre point de vue, est intéressant mais on peut regretter qu'il reproche au rapport du conseil régional ce qu'il pratique lui-même, à savoir une argumentation visiblement partisane et un brin manipulatrice elle aussi.

    Il fait peu de doute cependant que ce qu'il annonce soit vrai : la circulation a baissé de façon sensible à Paris dans son ensemble, du fait sans doute de "l'évaporation" (il vaudrait mieux parler ici de "sublimation") de trafic dont il parle.

    GS

     

  • CEDHLa Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) instituée en 1959 par le Conseil de l'Europe a son siège à Strasbourg

     

    Sur le fondement de l'article 8 qui établit le "droit au respect de la vie privée et familiale" dans la Convention Européenne des Droits de l'Homme, la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) vient de condamner la conseil municipal de la ville de Valencia (Valence) – Espagne pour n'avoir pas pris les "mesures visant à faire cesser les bruits émanant de bars, pubs et discothèques" dans certains quartiers. (Le Monde, Blog SOS Conso – Rafaële Rivais)

    La CEDH considère qu'il y a "violation de l'article 8" et condamne la Ville au paiement de 7.000 € pour préjudice et 6.671,26 € pour frais et dépens. (On peut télécharger le jugement en anglais ICI)

    Cette décision, qui fait jurisprudence européenne en France comme ailleurs dans l'UE, a fait droit à la requête n°23383/12 du requerrant espagnol Miguel Cuenca Zarzoso contre la Ville. Des demandes similaires avaient été précédemment rejetées par la Cour Constitutionnelle d'Espagne. La Cour européenne des Droits de l'Homme leur oppose donc un démenti.

     

    ValenceLe centre de Valence et la cathédrale Sainte Marie (XIIIème siècle)

     

    Nous allons dédier cet article à la Délégation à la nuit de la mairie de Paris qu'anime Frédéric Hocquard. Une structure créée en 2104 qui s'est essentiellement occupée depuis à promouvoir, parmi d'autres, l'activité nocturne d'organisations comme Culture Bar Bars dont l'objectif est de donner licence à tous les bars d'organiser des concerts nocturnes de musique amplifiée.

    La décision  qui concerne Valence est porteuse de deux messages : la nécessaire prise de conscience des municipalités que leur responsabilité est pénalement engagée si elle ne font pas régner le calme la nuit et, pour les citoyens dont la tranquillité n'est pas respectée, la perspective d'obtenir la reconnaissance de leurs droits, si nécessaire, par des décisions de justice.

    En France les décisions pleuvent. SOS Conso s'en fait l'écho :

     

    GS

     

     

  •   

    7489716_32dd3dca-f4a0-11e7-9ff9-353104aaf460-1_1000x625Une station équipée des nouveaux Vélib' Smoovengo (photo LP/J.-GB)

     

     

    Les usagers n'en reviennent toujours pas. Alors que le  syndicat Vélib' Métropole nous annonçait voilà plusieurs mois avoir éconduit JCDecaux  au profit de la société montpelliéraine Smoovengo (notre article du 24 mars 2017), la mise à disposition opérationnelle dès le 1er janvier des nouveaux vélos (dont certains électriques) s'enlise.

    Ainsi après avoir indiqué que 600 stations seraient installées dès le début de l'année, Smoovengo a ramené ensuite sa prévision à 300, or ce sont seulement 87 stations qui sont actuellement équipée sur les 1 600 concernées, ce qui fait particulièrement désordre. 

    Outre le mécontentement des abonnés pour ce retard important, des bugs  inattendus sont signalés, le centre d'appels est débordé, l'application est jugée peu conviviale et le déverrouillage  des deux roues est aléatoire … Une pétition circule demandant que l’abonnement ne soit pas prélevé tant que les stations ne seront pas équipées et des élus se disent favorables à cette mesure.

    La Maire de Paris brandit quant à elle la menace  de réclamer à Smovengo les  pénalités financières prévues au contrat…  

    Tout cela fait grand désordre, cet appel d'offre a t-il été mené avec tout le sérieux voulu ? Est ce que toutes les études préalables entreprises ont été bien menées ? Ce dossier n'est pas banal. Entre les recours en justice entrepris par JCDecaux et l'intégration de ses salariés suite au conflit social, l'électrification des stations….Les entraves ont été nombreuses mais cela ne devait-il pas être anticipé et pris n compte dans la gestion du projet tant pas le syndicat que par l'entreprise adjudicataire du marché et le projet géré en conséquence? . 

    Entre temps les vélos concurrents fleurissent dans tout Paris renforçant cet aspect de désordre ambiant (notre article du 22 novembre 2017)… mais comme trop souvent dans l’administration ou chez les élus, personne n’est responsable c'est un ensemble de facteurs et de circonstances qui…!!

     

    Cette situation n'est pas pour déplaire malheureusement aux piétons qui sont effarés de voir les cyclistes (et des motocyclistes) circuler désormais sur les trottoirs, ne respectant plus les feux rouge et roulant à contre sens, sans aucune vergogne. 

    Dominique Feutry 

     

  •   Hotel_yoomaLe "Yooma Lodge" un nouvel écosystème hôtelier à Paris

     

      

    La lecture des BMO (Bulletin Municipal officiel de la Ville de Paris) est toujours instructive et intéressante car au fil des pages nous découvrons des informations dont nous n’avons pas connaissance.

    C’est ainsi et il faut vraiment le souligner que les derniers numéros (décembre et début janvier plus spécifiquement)  font état  de déclarations préalables  de plus en plus nombreuses déposées à la DU (Direction de l’Urbanisme)  tant dans le IIIe que le IVe (mais aussi dans de nombreux autres arrondissements) précisant  le changement de destination de locaux commerciaux  ou de bureaux  en hébergement hôtelier. Il s’agit alors de logements présentant la particularité, selon la définition, de n'être "occupés que par une clientèle de passage dans le cadre d'un séjour dit « touristique », à  la journée, à la semaine  ou au mois."  Comme il ne s’agit pas d’un changement d'usage mais d'un changement de destination, les textes n’imposent aux propriétaires qu'une "Déclaration Préalable" d'urbanisme.

    Voilà pour Paris notamment, un autre trou dans la raquette, tout à fait légal, que l’on se garde bien de mettre en exergue  et qui pourtant  participe à  la raréfaction de l’offre de locaux d’habitation qui font défaut, renchérissent les prix de l’immobilier et favorisent les locations touristiques ou saisonnières même si elles portent dans ce cas un autre nom, « hébergement hôtelier ». Le législateur ferait bien de se pencher sur ce sujet.

    Parmi les autres informations, citons les demandes de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) de prolongation de la piste cyclable rue de Rivoli (de la rue des Archives à la place de la Concorde) avec « implantation de séparateurs » et celle relative à l’aménagement des abords du Carreau du Temple et de la mairie du IIIe.

    Enfin signalons dans le cadre des diverses augmentations du début de l’année (BMO du 5 janvier 2018), celles des droits de voirie concernant non seulement « les ouvrages et objet en saillie » mais surtout celles portant  sur « les étalages et terrasses ». Différentes désignations des ouvrages et objets sont répertoriés  selon 5 catégories qui occasionnent la perception de droits annuels. Mentionnons à titre d’exemples le cas des terrasses ouvertes dont la fourchette de prix annuel au mètre carré varie selon la catégorie entre 237,04  et 1.338,22 € et celui des terrasses fermées dont les montants respectifs sont entre 389,99  et  2.206,22 €, ce qui au demeurant n'est pas phénoménal face au chiffre d'affaires généré par ces extensions.

    Nous oublions… la hausse appliquée est de 1%.

    Dominique Feutry

     

     

  • Rupin 08 01 18Pacôme Rupin dans son bureau (à gauche) avec Dominique Feutry et Anne Lebreton, (à droite) élue LREM mairie du IVe. Derrière l'objectif, Gérard Simonet

     

     

    Après Élise Fajgeles, Députée de la 5ème circonscription, c'est  Pacôme Rupin, Député de la 7ème qui nous a reçus en compagnie d'Anne Lebreton, chargée des solidarités, la protection de l’enfance, les personnes âgées et autonomie, l’accueil des réfugiés et l’hébergement d’urgence, pour parler de notre arrondissement dans le cadre évidemment plus large des questions de stature nationale.

    L’occasion nous a été ainsi donnée de faire le point sur un certain nombre de dossiers. 

    En ce qui concerne les travaux à l’assemblée nationale, P. Rupin a indiqué qu’ils étaient denses et que ceux-ci allaient continuer sur la même tendance. Nous avons souligné combien nous avions apprécié  son implication avec  Élise Fajgeles,  députée de la 5ème circonscription, en organisant des réunions avec les parisiens sur la problématique des locations saisonnières.

    Concernant  spécifiquement les dossiers parisiens nos interlocuteurs  n’ont pas caché que les grands sujets devaient être abordés avec une vision « Grand Paris » et non Paris intramuros, une anomalie aujourd’hui dans la prise de décisions. Ainsi pour le logement social il a été clairement dit qu’il fallait stopper les acquisitions immobilières à prix élevé pour réaliser des logements sociaux devenus trop coûteux et s’intéresser par exemple à la petite couronne. Il y a 14% de logements sociaux dans le IVe et à ce sujet les élus se félicitent que leurs propositions aient été retenues dans le cadre de l’aménagement des bâtiments du boulevard Morland libérés par le départ notamment de la direction de l'urbanisme dans le XIIIe arrondissement.

    Il semble partager notre jugement sur ces questions pour dénoncer la politique dispendieuse de la municipalité actuelle qui fait du logement social à crédit sur l'accroissement de la dette de la Ville, en tortillant les règles de bonne gestion financière.

    Berge rive d pont LPh 25 03 17Promeneurs sur les berges au pont Louis-Philippe (Photo VlM)

     

    Concernant les transports Pacôme Rupin regrette que les quais aient été fermés avant que soient mis en place les moyens alternatifs en matière de transports en commun mais son avis comme celui d’Anne Lebreton est que cette fermeture est irréversible car très appréciée par les parisiens et les touristes.

    Pacôme Rupin nous explique qu'il n'y a pas lieu de s'attaquer à la voiture en tant que telle mais qu'il faut décourager ceux qui s'en servent sans en avoir strictement le besoin. Tant il est vrai que la mécanique des fluides nous enseigne qu'une baisse même légère du débit est susceptible de transformer un état turbulent en un écoulement laminaire, c'est à dire ordonné…

    Ste catherine 2 nov 17Rue Caron vue de la place du Marché Ste Catherine (IVe) (Photo VlM)

     

    Nous sommes revenus sur le sujet des terrasses en citant les cas de la place du marché Sainte-Catherine et celui de la rue Bourg Tibourg. La réponse  sur ces abus est qu’il faut davantage de sévérité et des amendes plus élevées… Peut-être que le nouveau maire du IVe se saisira de ce dossier pour son arrondissement. La rue du Trésor est citée, nous soulignons combien elle avait perdu de son lustre, l’aménagement végétal étant totalement délaissé ou presque. La propreté est lui aussi un sujet sensible et Pacôme Rupin estime que l’organisation et le traitement de cette question est à revoir de fond en comble… Nous soulignons de notre côté qu’il s’agit d’un point noir, un quasi échec de la municipalité actuellement en place.   

    Il en conclut qu'il est nécessaire par ailleurs d'aggraver les sanctions à l'encontre de ceux qui abusent de l'espace public dans une quasi impunité. Dès qu'il aura trouvé le bon véhicule législatif, il préconisera l'adoption d'une politique plus répressive en la matière. On va suivre avec attention…

    En ce qui concerne le regroupement des 4 premiers arrondissements nos interlocuteurs sont convaincus, persuadés qu’il s’agit d’une très bonne décision qui générera des économies des lors que les services seront regroupés et que les locaux vacants trouveront une destination appropriée. plus convaincus que nous qui savons que les grandes directions opérationnelles (propreté, voirie/déplacements, urbanisme) sont déjà structurées sur une logique qui ne doit rien aux arrondissements et que les gisements en économies de personnel sont à peu près limités aux maires et à leurs adjoints…

    Nous avons abordé les jeux olympiques et précisé que nous n’étions pas favorables car cela va beaucoup perturber la  vie des parisiens, sachant que la plupart des sites olympiques pour les épreuves et pour l'entrainement seront à Paris même.  Notre avis n’est pas partagé, les JO restent une opportunité pour l’attractivité de Paris et ne s’étaleront pas sur une période si longue nous a-t-il été rétorqué.

    S'agissant de Paris et des municipales de 2020, il fait peu de doute à ses yeux que son parti LREM présentera un candidat. Il n'est pas désigné encore, mais Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, qui est souvent cité pour concurrencer la maire sortante, est un candidat possible.

    Au-delà des sujets d'actualité qu'on a passés en revue car ils rappellent des souvenir au Député, la place du Marché Ste Catherine transformée en casemate, l'affaire de "L'Etincelle" dont l'issue est piteuse et les soubresauts de la boite de nuit de la rue Pierre au Lard, ce sont bel et bien de thèmes éligibles du parlement que nous avons parlé, en nous donnant rendez-vous pour la saison prochaine….

    Gérard Simonet

    Dominique Feutry

     

     

  • Hocquart rvp dos 13 05 14Rencontre de Frédéric Hocquard (à l'extrême gauche de la photo) avec des membres du Réseau "Vivre Paris !" en mai 2014, après sa désignation comme responsable de "la nuit" à la mairie de Paris (Photo VlM)

     

     

    En réaction à notre article du 3 janvier qui dénonce l'aide apportée par la mairie de Paris et les services que dirige M. Hocquard à un bar du IIIe qui s'est distingué depuis des mois par les perturbations qu'il crée dans son quartier, l'élu du XXe, nommé Adjoint à la Maire de Paris en octobre 2017 en charge de toutes les questions relatives à la vie nocturne et à l'économie culturelle nous envoie le message suivant :

     

    Chers amis du réseau Vivre Paris !

    Tout d'abord permettez moi de vous présenter meilleurs vœux pour l'année qui commence.
    Pris à partie, une nouvelle fois, dans votre newsletter, je me permets de vous répondre brièvement pour rétablir certaines vérités et certains faits.

    Je n’ai aucunement lancé une souscription en faveur de l’insonorisation du bar La Mutinerie mais j’ai relayé leur campagne de crowdfunding. Ce qui n'est pas la même chose.

    Il m’a semblé en effet positif de relayer la démarche d’un établissement qui, en butte à des problèmes de tapage nocturne avérés, décide de faire dans l’urgence des travaux et en appelle pour ce fait à la générosité du public.

    Si tout les établissements qui sont dans le même cas réagissaient de la même manière, nous aurions certainement moins de conflit de voisinage.

    Comme vous le savez, mon point de vue n’a pas varié depuis 3 ans : Paris doit rester une ville où l’on peut sortir et s’amuser le soir, mais pour cela, il faut respecter le voisinage et ne pas empêcher les gens de dormir. Les actions de régulations, de sensibilisation et de médiations, issues du conseil de la Nuit, que la Ville (et la préfecture de Police) mettent en place depuis trois ans vont toutes dans ce sens.

    Toutes les mesures et initiatives d’insonorisation et de prises en compte des nuisances pour le voisinage sont donc bonnes à prendre et à accompagner. Ici, ce bar se propose de faire un crowdfunding pour cela. Il me semble donc utile de le relayer afin que les activités se poursuivent tout en prenant véritablement en compte la tranquillité des riverains.

    Bien cordialement

    Frédéric Hocquard

     

    Nous sommes désireux d'entretenir des relations constructives avec lui-même et son équipe mais il faudrait qu'au préalable chacun se souvienne que la nuit 5 % de la population est active contre 95 % de gens qui veulent dormir pour se reposer de leur journée de travail et de déplacements fatigants. A la mairie de Paris, on ne se préoccupe au titre de la nuit que de ceux qui l'exploitent ou la consomment : bars, boites de nuit, industriels de l'alcool et du matériel sonore, et fêtards. C'est pour eux qu'on a mis en place à grands frais l'équipe de Frédéric Hocquard qui ne compte pas moins de six personnes (alors qu'elle n'existait pas avant 2014).

    S'agissant du bar "La Mutinerie", ce n'est qu'après de multiples plaintes de riverains ponctuées de fermetures administratives temporaires pendant trois ans que les gérants de l'établissement contraints par la Préfecture de Police ont décidé d'entreprendre l'insonorisation de leur local. Les présenter comme des gens vertueux qui se préoccupent du bien-être général fait tout juste naitre chez nous un sourire entendu…

    Il y a aussi la question du fichier de destinataires de l'appel au financement de ce bar, dans lequel certains d'entre nous se sont reconnus, un fichier qui est détourné de sa vocation initiale qui est la communication entre la mairie et ceux qui participent aux travaux sur la nuit à Paris. Il n'a jamais été prévu, et qu'en penserait la CNIL, que cet outil et son usage financés par l'impôt, soit mis à disposition d'intérêts privés dont le comportement est mis en cause depuis trois ans par la police.

     

    Nous sommes prêts à rencontrer M. Hocquard pour en parler et essayer avec lui d'établir des relations qui fassent aux habitants la place qui doit être la leur dans le débat sur les activités nocturnes de Paris. C'est le vœu que nous formulons avec ardeur en ce début d'année 2018 en réponse à M. Hocquard et il ne dépend que de lui de l'exaucer. Nous regrettons de dire que ce n'est pas encore le cas aujourd'hui.

    Réseau "Vivre Paris !"

     

  • Démographie 20 minutesLa foule à Paris (Photo 20 minutes)

     

     

    Le "Maron Institute of Urban Management" – New York University – New York, NY 10011, a été attentif à notre article du 29 décembre 2017 qui traitait de la légère baisse de la population parisienne entre 2010 et 2015 et de nos commentaires sur la migration des entreprises et des habitants vers la petite couronne.

    Réaction d'Alain Bertaud, urbaniste international, du Maron Institute :

    "Au sujet des densités urbaines, dans la grande majorité des grandes villes du monde les densités résidentielles diminuent dans le centre (Paris intra muros peut être considéré comme le centre ville de l'Ile de France). Même dans les villes qui construisent encore des gratte-ciels dans leur centre ville la densité diminue si les villes restent prospères Shanghai, Séoul, etc. 

     

    De plus hauts revenus est synonyme de plus d'espace plancher, non seulement pour les logements mais pour les services, écoles, restaurants, salles de gym, etc. 

     

    Prenez connaissance de  l'article paru dans le Wall Street Journal sous la signature de Solly Angel du Maron Institute qui a étudié l'évolution des densités de 200 villes du monde (Télécharger l'article "In praise of urban sprawl" (Apologie de l'étalement urbain)

     

    Toujours friands de plaisanteries, comme le sont les anglo-saxons, l'auteur nous livre cette réflexion : "Dense urban living discourages child rearing. It is no surprise that there are 80,000 more dogs than children in San Francisco". (Un habitat trop dense décourage la natalité. Il n'est pas surprenant qu'il y ait 80.000 chiens de plus qu'il n'y a d'enfants à San Francisco).

     

    GS