Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • Hocquart rvp 13 05 14Frédéric Hocquard (au centre) en réunion dans son bureau de l'Hôtel de Ville, avec "Vivre Paris !" et ses composantes, peu après sa nomination en 2014 (Photo VlM)

     

     

    La Newsletter TRAX Magazine dans son édition du 5 décembre commente la décision prise par le parlement berlinois de financer à hauteur de 1 million d'€ la mise aux normes des établissements recevant du public qui sont à l'origine de nuisances sonores pour les citoyens résidents.

    Une manière de faire en sorte que ces créateurs de nuisances sonores ne soient pas condamnés à fermer boutique sur intervention des pouvoirs publics. Il conviendrait de savoir tout de même si ce financement est un prêt qui doit être remboursé ou une subvention pure et simple. La différence est de taille. Dans nos débats au sein de "Vivre Paris !", nous avons toujours exclu que le contribuable subisse la double peine de payer pour l'insonorisation et de rester exposé néanmoins aux perturbations nocturnes qui accompagnent volens nolens la présence de ce type d'établissement (hurlements nocturnes, salissures, dégradations…).

    Frédéric Hocquard, dont on pensait au début de son mandat, qu'il accorderait dans sa démarche autant d'attention à la santé des citoyens qu'à la prospérité des professionnels de l'industrie des boissons alcooliques et de la nuit, nous livre une déclaration à ce propos qui a de quoi nous surprendre … ou nous confirmer dans nos inquiétudes. Selon TRAX, il reconnait "plancher sur un « principe d’antériorité », qui empêcherait les nouveaux propriétaires de se plaindre d’un certain niveau d’animation nocturne dans des zones historiquement festives".

    Imaginons deux habitants d'un même immeuble, l'un installé depuis peu et l'autre résidant là depuis longtemps, si un commerce fait du bruit, notamment la nuit, seul le dernier aurait le droit de se plaindre. Que devient le principe constitutionnel d'égalité devant la loi ?

    Plus cocasse encore, si on rappelle que ce dont se plaignent nos concitoyens c'est uniquement du non-respect des lois et règlements en matière de nuisance sonore. Va-t-on leur objecter le même principe pour d'autres types d'infraction à la loi ? Par exemple le trafic de drogue ? Ou les agressions ? Sur le fondement qu'une infraction qui avait cours antérieurement dans une zone étiquetée "festive" ou pourquoi pas "de non-droit", ne peut pas donner lieu à des plaintes de nouveaux arrivants ! A eux et eux seuls, le bénéfice de la loi serait refusé !

    Nous estimons que ce genre de prise de position doit être porté à la connaissance de nos nouveaux députés. Ils sont garants de nos lois et ne peuvent pas se désintéresser de l'usage qu'on en fait. Nous allons leur demander de veiller à ce que des opinions comme celle de M. Hocquard, exprimées avec légèreté dans une grande municipalité comme celle de Paris, fassent l'objet d'un recadrage.

    TRAX évoque le traditionnel débat entre commerçants et riverains en s'autorisant à placer les points de vue dans les deux plateaux d'une balance. Nous disons à ce sujet qu'il n'y a pas de balance qui tienne car il y a d'un côté des gens qui par souci de lucre demandent qu'on les laisse agir sans se préoccuper des lois et d'un autre des particuliers dont la santé ne supporte pas qu'ils soient privés de sommeil et dont les exigences ne sont rien d'autre que le respect de la réglementation en vigueur.

     GS

     

  • 28 juin

    28 juin 2017. Chacun célèbre l'intervention de la mairie qui a délimité les terrasses ouvertes avec des croisillons

     

    29 novembre

    10 novembre 2017 : le Café de droite, "Joséphine", absorbe les croisillons dans une terrasse fermée qui n'a pas d'autorisation

     

    30 nov

    30 novembre 2017 : comme s'ils s'étaient donné le mot, le Café de gauche, "La Terrasse Ste Catherine", installe sa propre terrasse fermée non autorisée

     

    Va-t-on vers une situation où l'emporte l'impunité ? Des procès-verbaux ont été dressés, nous dit-on, transmis vers le Procureur. Les contrevenants pourraient être traduits en justice et les riverains reconnus partie civile ou plaignants. Le nouveau Maire Ariel Weil va faire l'expérience du feu. Notre Député, Pacôme Rupin (LREM) de son côté, se propose d'agir sur la loi en faisant durcir les sanctions par une action au parlement.

    Chapeau en tout cas à cet acte de culot de la part des commerçants qui font preuve d'une incivilité étonnante !

    Le Collectif de riverains de la place

     

     

  • Subventions associations sachet pièces
    Trente quatre Milliards d'€, sommes perçues par les associations : autre chose que des boutons de culotte !…

     

     

    On commence enfin à s'intéresser à ce dossier qu'un ancien agent des Renseignements Généraux présentait il y a quelque temps comme le prochain grand sujet de scandale en France.

    Nous en parlons depuis des années (octobre 2015 mars 2017)  à propos de Paris, au vu du déluge de subventions dont l'approbation encombre chaque mois les conseils d’arrondissements et le conseil de Paris.

    Une vidéo de France 3 diffusée en direct le 29 novembre 2017 de 23h40 à 01h15 (une heure de grande écoute comme chacun le remarquera) révèle que chaque année en France, l’État et les collectivités territoriales distribuent 34 Milliards d'€ de subventions publiques aux associations en tout genre, trop souvent fantaisistes et/ou clientélistes. On les évalue à 1,3 millions ce qui correspond à une moyenne de 26.000 € par association.

    Notre propre estimation, basée sur les compte-rendus mensuels du conseil de Paris, est de 300 à 350 Millions d'€ par an pour notre ville (300 € tout de même par contribuable…)

    Ce chiffre moyen élevé ne plaide pas néanmoins en faveur de l'accusation de laxisme à laquelle on pourrait céder car il suggère, ce qui est vérifié, qu'il s'agit souvent d'organismes institutionnels dont il va de soi que les collectivités doivent prendre en charge tout ou partie de leur fonctionnement. Il reste la myriade d'associations qui pour des montants relativement modestes vont très nombreuses et allègrement à la soupe. Celles-là sont trop souvent le fait d'un clientélisme qui saute aux yeux et d'une absence quasi totale de contrôle objectif.

     

    Gaspi

    Nous avons plusieurs fois suggéré pour Paris qui souffre de malpropreté, que 10 % des subventions versées aux associations soient redirigées vers l'amélioration des moyens consacrés à la propreté. Nous espérons que l'éclairage qui est mis par les médias aujourd'hui sur un phénomène qui choque plus d'un citoyen, pousse nos dirigeants locaux et le gouvernement à nettoyer enfin Paris … et les écuries d'Augias.

    GS

     

  •   
    A2
    Établissements avec terrasses ouvertes et fermées place du Marché Sainte-Catherine (IVe) (photo DT) 
     
     
     
     
     
    Les habitants et les parisiens respectueux du patrimoine avaient accueilli avec bonheur l’installation en juin des croix de Saint-André qui matérialisent les terrasses. L’espace de la place était restitué, comme le montrait notre article  du 28 juin 2017, les piétons pouvaient à nouveau circuler. Les riverains espéraient que ce serait la fin des abus précédents (voir photo antérieure à la pose des barrières).
     
    Mais nouvel abus : le 8 novembre, un des restaurants-bars a installé une terrasse fermée par dessus les croix de Saint-André (voir photo). Ainsi les barrières installées par la ville ont été “avalées” et sont quasiment devenues invisibles ! Cette fois, l’espace public est vraiment privatisé, alors que les exploitants n’ont qu’un droit de terrasse ouverte. La photo montre bien la différence visuelle entre terrasse ouverte et terrasse fermée.
     
    Le même jour d'autres établissements  n'ont pas hésité à installer des terrasses fixes (photo 14 novembre Bistrot). Ainsi sur la place la plupart des établissements se sont arrogés une terrasse fixe fermée puisque aucune sanction n’est prise par les autorités concernées pour obliger à faire respecter la réglementation.
     
     
    A1On voit très bien comment la structure couverte "avale" les barrières et débordent sur le domaine public (photo DT) 
     
     
     
    L’Architecte des Bâtiments de France a dressé des  PV d’infraction, la mairie a été alertée par les riverains. Pour autant, depuis presque 3 semaines déjà, rien ne bouge. Entre temps des capteurs de bruit ont été installés afin d'en mesurer l'intensité, il ne semble pas, alors qu'ils méritent encore des réglages, faire l'unanimité auprès des commerçants agacés allant jusqu'à les contester, alors que la mairie a souhaité qu'ils soient posés.
     
    La place du Marché Sainte-Catherine est un des hauts-lieux du patrimoine du Marais, en principe protégée par le PSMV. Les restaurateurs sont-ils au-dessus des lois ? Tout le monde peut constater la dégradation actuelle de la place.
     
    Pour empêcher la démolition projetée d’une façade de la place, "Vivre le Marais !" a fait appel au printemps aux autorités en matière de patrimoine. Aussi venons-nous d'alerter l'ABF, la Direction de l'Urbanisme, le nouveau maire du IVe, Ariel Weil ainsi que le député Pacôme Rupin sur ces nouveaux débordements.
     
     
  • Minimes
    Caserne des Minimes (IIIe) (Photo VlM/PhL)
     
     
     
     
    L'important et immense chantier de la  transformation de la caserne des Minimes, proche de la place des Vosges,  en logements sociaux crèche et locaux d'activité va démarrer très prochainement. Un panneau d'une entreprise de désamiantage vient d'être affiché sur place.
     
    Au total ce sont 70 logements qui seront aménagés (et non 57 indiqués à l'origine, les 13 supplémentaires ont été votés en Conseil d'arrondissement le 27 novembre). 21 logements PLA-I (loyer moyen de 5,97 €/m²), 28 logements PLUS (loyer moyen de 6,71 € le m²), 21 logements PLS (loyer moyen de 13,08 € le m²). Les locaux commerciaux seront en rez de chaussée (16,67 € le m²  à 216 € le m²). Ces prix sont sur une base valeur janvier 2016.
    Un rapide calcul donne, selon le type de logement,  pour 70  m²,  un loyer mensuel de 418,00 € ; 470,00 €; 915,00  € et de 1.167  € pour un local commercial, loin des prix des locations dans le quartier.
     
    Les bâtiments sont loués par bail emphytéotique de 65 ans à la Sté Elogie-Siemp, bailleur-social parisien.
     
    Cette opération avec tous les travaux de mise aux normes, d'isolation, d'ascenseur, de VMC, de remplacement des menuiseries extérieures et de performance énergétique en phase avec le plan climat de la ville  est évaluée à 23,7 millions d'€. Le financement est assuré par  des subventions de la Ville de 5,9 millions d'€ , d'autres de l’État et des ministères de 1,1 million € , l'essentiel du solde est assuré par des prêts pour la plupart à 40 et 60 ans, par des primes, des prêts employeurs et des fonds propres.
     
    21 logements seront réservés à la Préfecture de Paris, 36 à la Mairie, 2 aux ministères et 11 au titre du 1% employeur.
     
    Des antennes relais utilisées par la gendarmerie nationale seront maintenues sur place. Il en sera de même à la demande de la Préfecture des sirènes servant à alerter la population.
     
    Il est difficile de calculer le coût de cette opération pour les contribuables parisiens sur la durée si ce n'est déjà le montant des subventions allouées par la ville dans le plan de financement repris ci-dessus ,plus le service de la dette étalée sur plusieurs décennies… 
     
    Compte tenu des impacts consécutifs aux travaux engagés et aux modifications induites sur ce secteur du Marais, un collectif "les Riverains des Minimes " s'est constitué. Il sera vigilant quant aux aménagements extérieurs (transformation de la grande cour entourée par l'ensemble des bâtiments en jardin, plantations, équipements sportifs, ouverture nocturne ou non des portes d’accès…).
     
    Dominique Feutry
     
     
  • Quai mégisserie 04 10 16 Quai de la Mégisserie (Ier) après la fermeture des voies sur berges (Photo VlM, oct 2016)

     

     

    "Accablant, désastreux, un revers", les mots ne sont pas assez forts pour les commentateurs suite à la récente publication du rapport rendu par le comité régional de suivi des conséquences de la fermeture des voies sur berge en septembre 2016. Des temps de parcours augmentés pour les automobiles et les bus, une  pollution atmosphèrique déplacée (- 25% sur les berges mais + 10% sur les quais hauts), de plus forts volumes sonores enregistrés, telles sont les principales conclusions. 

    Force est de constater selon ce rapport commandé par la Région Île-de-France dont la présidente est l'adversaire politique de la maire de Paris, qu'aucune évaporation de trafic ne serait établie sur l'année passée. Ainsi l'accroissement du trafic serait de 67% le matin, créant force bouchons et retards (qui n'a pas, il est vrai, un collègue de travail qui, depuis la fermeture des quais, arrive plus tard et peste sur ses difficultés de circuler même en modifiant ses horaires ?). D'autres itinéraires sont utilisés tel le boulevard Saint-Germain… créant une véritable thrombose du centre et de certains axes de Paris et du périphérique.

    Ces déplacements s'accompagnent, toujours selon les rédacteurs du rapport, de davantage de pollution, de bruit, compliquant le trafic des bus paralysés aux carrefours qui ne peuvent jouer leur rôle de substitution mis pourtant en avant lors de l'annonce de la fermeture des voies sur berge.

    De nombreux habitants de Paris à l'inverse s'en réjouissent car la libre disposition pour les piétons et adeptes des circulations douces de plusieurs kilomètres de pistes réservées est un véritable bonheur…

    Des mesures correctrices sont demandées par les élus de l'opposition mais la mairie, contestant ce rapport, ne souhaite pas revenir sur sa décision, validée par la préfecture. Reste à attendre le résultat du recours déposé auprès du tribunal voilà plusieurs mois.

    Rarement une décision municipale aura fait couler autant d'encre et cette "affaire" n'est pas près de finir.

    S'il se confirmait que la décision de fermeture des quais n'a vraiment rien changé en matière de trafic, de pollution et de nuisance sonore, sauf à déplacer les problèmes, alors beaucoup d'énergie aurait été dépensée pour rien !

    Peut-être faut-il attendre encore quelque temps pour pouvoir tirer des conclusions étayées et indiscutables qui confirmeront ou non le bien fondé de la décision de fermeture des berges de la Seine ? Sera-t-on en mesure d'ailleurs de confirmer que cette décision, qui suit de près ce que beaucoup de villes ont fait dans le monde, est au mieux sans effet sur la qualité de vie des riverains, s'agissant d'une mesure de lutte contre la pollution, dont les effets ne peuvent se constater qu'à long terme ? N'y a-t-il pas des sujets pour lesquels il est demandé à nos dirigeants, faute d'arguments incontestables, d'avoir au moins une "vision d'avenir" ?

    Dominique Feutry

     

  • Archives 72 surélévation et hangarRénovation de l'hôtel particulier du 72 rue des archives en 2011 avec "visa conforme" de l'ABF (Photo VlM)

     

     

    On a appris à se méfier du mot "simplification" car c'est une façon de présenter sous un angle sympathique une intention qui n'a pas forcément toutes les vertus. En 2008, le président Sarkozy en a usé pour alléger le dispositif administratif français. S'agissant du Ministère de la Culture, sa politique a conduit à un certain effacement des ABF (architectes des bâtiments de France) devant les autorités territoriales, mairies et directions de l’équipement.

    Le pouvoir des ABF qui était jusque là discrétionnaire (avec reconnaissons le des abus ici ou là), est devenu en théorie "partagé", à ceci près que leurs moyens financiers, sensiblement écornés à cette occasion, n'ont jamais été à la hauteur de ceux des collectivités territoriales qui elles ont la latitude de lever l'impôt et bénéficient d'une large impunité quand leur gestion n'est pas sans reproches.

    On s'en est clairement rendu compte en 2013 avec la révision du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais, processus dans lequel nous avons été impliqués par notre participation au sein de la "commission locale". Il n'y a pas eu de dégâts car la mairie de Paris, s'agissant du centre historique de la capitale, s'est gardée de décisions à l'emporte-pièce comme on en a connu depuis avec la Tour Triangle ou les tours du XIIIe et parce que sans doute Anne Hidalgo n'était pas encore totalement aux commandes et pas encore soumise à la tentation d'apparaitre comme une Maire qui veut tout chambouler ; mais si tel n'avait pas été le cas, les ABF auraient dû céder.

    On a tremblé encore en 2016 quand la loi "CAP" (création, architecture et patrimoine) a été soumise au parlement. Les adeptes de la construction sans contraintes, en dignes béotiens qu'ils étaient, souhaitaient faire fi de l'esthétique des sites, paysages et monuments en reléguant les ABF au rôle de figurants. Le bon sens une fois de plus a prévalu. Des personnalités bien inspirées comme Patrick Bloche et Françoise Férat ont défendu des amendements qui ont évité le pire.

    Aujourd'hui à nouveau c'est le "Canard Enchainé" qui actionne la sonnette d'alarme. Dans un article du 22 novembre, le joyeux palmipède prévient que le projet de loi en cours d'élaboration sur le logement et la construction pourrait supprimer "l'avis conforme" des ABF.

    La Fédération Patrimoine-Environnement commente cette information sur son site en disant : "Nous pensions que les débats riches, nombreux et parfois enflammés qui s'étaient tenus à l'Assemblée Nationale et au Sénat [….. ] avaient démontré la pertinence du positionnement de l'ABF dans le dispositif de préservation et de valorisation des espaces protégés en France…".

    Gérard Simonet

     

     

  •   1504790-2004543Arrivée de touristes à l'aéroport

     

      

    Sensibles à l'opinion qui s'exprime dans les arrondissements centraux de Paris, les deux députés LREM des circonscriptions du Marais, Elise Fajgeles (5ème circonscription) et Pacôme Rupin (7ème circonscription) militent et organisent de débats publics et des tables rondes sur les locations saisonnières pour  plus de régulation et de transparence dans ces arrondissements de Paris.  

    Ils disent être souvent interpellés par les habitants sur les problèmes de cohabitation entre les hôtes et les autres propriétaires et locataires de la capitale et insistent sur l’importance de leur rôle de législateur sur ce sujet. 

    Ils affirment vouloir trouver un bon équilibre car la réglementation en France reste trop favorable comparé à d’autres pays et d'autres capitales.  En France, il faudrait, en fonction des municipalités, avoir la possibilité de choisir des conditions qui permettent de réguler cette activité dans des zones très tendues. Dans une réunion du IIe arrondissement, Elise Fajgeles a déclaré que nous avions tous intérêt à réguler.

    A cette même réunion du 16 novembre participait Emmanuel Marill, le directeur général d’Airbnb  France et Belgique qui a avancé le chiffre de 31 nuitées en médiane à Paris. D’autres sources indiquent que le revenu moyen de cette activité à Paris représentait 600 € par an en moyenne par parisien ! Les demandes d'autorisation de transformation d'appartements en locations saisonnières ne ralentissent pas, il suffit de consulter les parutions successives du  Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris (BMO) pour s'en rendre compte…  

    La limite de 120 jours de location pour la résidence principale votée récemment par le Conseil de Paris n’est-elle pas déjà obsolète et trop élevée ?

     

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    A4           Vélo à une vitesse sans borne de la société "Gobee.bike" stationné sur le pont Charles de Gaulle Paris XIIe (photo VlM) 

     

      

    Alors que le changement de prestataire approche, Smoove remplacera bientôt JCDecaux  pour les Vélib’ (notre article du 24 mars 2017), les bicyclettes avec bornes aiguisent les appétits dans le domaine non couvert par des contrats, à savoir les vélos qui ne s’accrochent pas à une borne. Leur nombre enfle de jours en jours dans le centre de la capitale.

    Qui n’a pas croisé une bicyclette stationnée en plein milieu d’un trottoir, contre un mur ou  sur un pont… Ces deux roues fonctionnent  avec une application informatique pouvant être téléchargée sur Smartphone et dont les fonctionnalités sont de les localiser et de pouvoir déverrouiller leur cadenas. Sinon ces engins ne peuvent pas être utilisés.

    Deux entreprises étrangères se disputent le marché parisien. D’une part une start up Hongkongaise "Gobee.bike" dont les vélos verts sans borne semblent déjà les plus nombreux et  "oBike" de Singapour aux vélos gris et orangés.  D’autres concurrents pointent à l’horizon et Paris n’est pas la seule ville en France qui soit concernée par cette ruée de cycles. Tous essaient de conquérir une part de marché  au moment où l’attributaire du marché des Vélib’ change (1er janvier 2018).

    La facilité pour louer ces bicyclettes à un coût peu élevé  (0,50 € la demi- heure)  inquiète la mairie de Paris qui met en exergue le risque de stationnement anarchique, notamment sur les trottoirs, dans le Marais ceux-ci sont particulièrement étroits. Elle souligne aussi la rusticité des vélos concurrents des Vélib' qui ne disposent que d'une seule vitesse… !  

    Les deux systèmes peuvent-ils coexister alors que Vélib’ est largement subventionné et que les concurrents aux vélos sans borne ne le sont pas ? Comme le nombre d’opérateurs ne peut pas être multiplié à l’infini, il y aura des perdants et il appartiendra aux usagers de décider quel est le service le plus pratique et le plus adapté à ses usages.

    L’inquiétude des piétons va grandissante car la multiplication des bicyclettes stationnées n'importe où, roulant sur les trottoirs, n’est pas du tout sécuritaire. Quid aussi de leur entretien sur la durée ?  La ville semble vouloir se préoccuper de ces questions  en envisageant la mise en place d’une charte avec ces opérateurs qui juridiquement sont libres d’agir comme ils l’entendent…La mairie ne sera t-elle pas aussi contrainte de revoir la grille tarifaire des Vélib' dont la conséquence serait une hausse des subventions attribuées à la charge des contribuables ?

    Il y a fort à parier que tôt ou tard le législateur devra encadrer cette activité, peut-être prévoir des taxes, mais en attendant chacun essaie de prendre la part de marché la plus élevée en multipliant le nombre d’engins mis à disposition car le « business model » ne sera rentable qu’à long terme.

    Dominique Feutry 

    NDLR: Le Maire du IIIe a fait voter un voeu lors du conseil d'arrodissement du 27 novembre visant à réglementer le stationnement des ces vélos d'un nouveau type sur l'espace public.

  •  A1Projet de construction de passerelle Nicolai Paris Bercy Charenton

     

     

    A grands coups d’annonces médiatiques ressurgit le sujet de construire des ponts sur la Seine à Paris.

    En fait, il est question de lancer un appel à projet pour ériger 3 passerelles et non des ponts rappellerait trop l’idée lancée en 2014 et qui a fait pschitt de construire des immeubles sur les ponts. Nous avions publié alors un article le 24 juin 2014 qui débutait ainsi, « Peut-être que ce rêve, ce retour en arrière… n’est qu'une utopie ? Mais comme au Moyen Age, comme le Ponte Vecchio ou le pont de Rohan à Landernau et le pont des Marchands à Narbonne … un appel à projet va être lancé par la Mairie de Paris… »,  dans le cadre du pacte « Logement pour tous ». 

    Cette fois il s’agirait d’installer sur les passerelles, non pas des immeubles mais des bars (encore !), des commerces, voire des bureaux, et d'aménager des activités culturelles et des jardins.  Elles seraient à l'usage des piétons et des deux roues non  motorisées.

    Cette opération présentée comme un projet majeur de lutte contre le réchauffement climatique, initié dans le cadre du C40, repose aussi sur la fait que la technique, les matériaux utilisés aujourd’hui ne sont plus ceux utilisés au Moyen Age…  Pourtant rappelons-nous, Florence, malgré toutes les précautions prises, n’a rien pu faire pour éviter les destructions lors de la grande crue de l’Arno  de 1966 et on nous prédit régulièrement la crue centennale de la Seine.  Celle de juin 2016 en était l’avant-goût.

    Et puis se pose aussi la question du financement. 

    Que faut-il penser ?

    Ce souci constant de la mairie de vouloir annoncer semaine après semaine de nouveaux projets pour Paris comme ces passerelles dont une reliant le boulevard Morland (IVe) au Jardin Tino Rossi (Ve) est inquiétant. Une sorte de course en avant, les annonces d’un jour effaçant celles de la veille, au point que la plupart d’entre elles se perdent dans les limbes.

    Déplaisante façon d’occuper le terrain et de considérer les parisiens !

    Dominique Feutry