Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • RoueLa grande roue de la Concorde (et de la discorde…) (Photo SPPEF)

     

     

    La fusion programmée des quatre arrondissements du centre historique de Paris nous pousse à observer au-delà des limites du Marais. Il nous arrive même de nous projeter en Province, voire sur le monde avec de sujets de société ou d'économie, voire même sur l'univers quand nous parlons d'astronomie ou d'astrophysique !

    Avec la place de la Concorde on est tout de même plus près de chez nous. On est même chez nous tout simplement quand on considère l'admirable perspective qui débute avec la cour du Louvre et l'arc de triomphe du carrousel et se perd au loin dans l'arche de La Défense en ayant traversé l'arc de triomphe de l’Étoile et "opposé les frontons de la chambre des députés et de l'église de la Madeleine".

    C'est en substance ce que nous dit Pierre Bénard dans l'éditorial de "Sites & Monuments", le bulletin d'information de la SPPEF (société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France) que préside Alexandre Gady, à propos de la grande roue de Marcel Campion.  Démontée en mai alors que son propriétaire était mis en examen, elle est toujours susceptible de revenir avec son cortège de baraques foraines.

    La SPPEF demande le report sine die de l'installation de la roue dans une pétition documentée à laquelle nous nous associons bien volontiers. La place de la Concorde mérite autre chose que cette attraction qui convient mieux à la foire du Trône.

    GS

     

     

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    Sans-titreSaccages et vols ont eu raison des essais de plantations autour de certains arbres de la rue Beaubourg, leur pourtour est aujourd'hui en partie cimenté (Photo VlM)  

      

     

    De plus ne plus de riverains constatent médusés, mais cela est malheureusement dans l’air du temps et s’ajoute à la liste impressionnante des incivilités  dont la montée est exponentielle,  que les potiches,  les pots et les plantes qu’ils essaient de faire pousser  ici et là pour verdir leur quartier sont très souvent dérobés  pour alimenter on ne sait quel marché parallèle ou tout simplement fleurir le balcon ou la fenêtre des « sauvageons » chapardeurs eux mêmes.  

    Que ce soit autour des arbres, sur les fenêtres ou dans les squares et jardins publics, les tentations ne manquent pas pour ces voleurs sans scrupule qui agissent  en plein jour  comme de nuit. Il semblerait d’ailleurs que le Marais soit particulièrement visé par ce type de pillage coûteux!  

    Comment de tels personnages, vils et au final irrespectueux,  peuvent-ils  agir de la sorte en s’accaparant ce qui ne leur appartient pas et en faire sans doute, tel un héros, un acte de gloire ayant permis d'obtenir le bien d'autrui sans débourser un liard ? C’est si facile amusant et jouissif…

    La DPSP, la nouvelle brigade contre les incivilités, a de quoi faire car beaucoup d’individus ne respectent plus grand-chose, se servent comme bon leur semble, ne risquant rien voire pas grand-chose.

    Drôle d’époque, illustration d'une société déboussolée où chacun fait ce qu’il veut,  comme il veut, au détriment des autres mais peu leur importe…

    Un habitant d'une commune du Nord de la France interrogé par un quotidien résumait récemment la situation suite à des vols répétés de plantes, fleurs et arbustes:  "C’est la même chose dans d’autres domaines, on pourrait faire une liste à la Prévert de tous les biens volés quotidiennement. »

    Dominique Feutry

     

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    A0La rue des Barres et le chevet de l'église Saint-Gervais Saint-Protais (IVe) 

     

      

    Le compte rendu du dernier conseil d de quartier Saint-Gervais qui s'est tenu le 19 juin met en lumière le manque de concertation des habitants dans la foultitude de projets plus ou moins importants menés par la mairie de Paris tels l'installation de bancs sur le parvis des Hospitalières Saint-Gervais, l'aménagement de l’îlot Sully-Morland, l'absence de référendum pour l’organisation des JO, la construction d'une piste cyclable rue de Rivoli, les projets de végétalisation …

    Nous apprenons que le maire du IVe avait demandé une rotation des grands événements parisiens dans les arrondissements, pour ne pas toujours impacter en terme de nuisances les mêmes lieux.

    Une intervention est faite sur la DPSP pour préciser que la mairie du IVe avait souhaité que les dépassements de terrasse soient verbalisés régulièrement car de nombreux abus étaient constatés. Julien Landel, 1er adjoint, qui assistait à cette séance a souligné la difficulté rencontrée face aux propriétaires de mauvaise foi et il a invité les membres du Conseil de quartier à lui remonter les nouvelles installations de commerces.

    Des détails ont été apportés sur l'important projet de piste cyclable bidirectionnelle de la rue de Rivoli, avec des focus sur des zones actuellement pas faciles en terme de circulation. Les travaux débuteront cet été entre Saint-Paul et la Mairie du 4e et vont durer plusieurs années (avril 2018 pour le IVe et jusqu’à fin 2019,  jusqu’à Concorde, dans le 1er arrondissement). La piste cyclable sera située du coté de la Mairie du 4e sur la chaussée. Ce projet va permettre de relier la place de la Bastille à la place de la Concorde.

    Le Maire du IVe a demandé une grande vigilance sur les stationnements vélos, les points de livraison des commerces et les passages piétons qui vont être largement élargis. Il a également été demandé que l’information soit largement communiquée aux riverains par courrier, et diffusée sur les panneaux de la Mairie du IVe. Le conseil de quartier a fait remarquer le manque d’étude sur les usages et le manque de concertation sur les habitants qui sont les premiers concernés. Il a rappelé l’élargissement de la voie de bus rue de Rivoli et évoqué la disparition d’une voie automobile par la création de deux pistes cyclables. Les membres présents, sauf une voix, ont voté contre la création de cette piste cyclable bidirectionnelle.

    L' affichage sauvage a donné lieu à de nombreux échanges. Julien Landel explique que d’une part, il existe une verbalisation des compagnies annonceurs qui font des campagnes d’affichage. Il cite l’exemple du "Point virgule" qui a reçu à cause d’une campagne d’affichage une amende de 450 euros pour 10 affiches. Il souligne la nécessité de mener un travail pour la communication des petits établissements de l'arrondissement mais la problématique de l’enlèvement des affiches subsiste. Le bilan annuel de la verbalisation par amende sur le IVe serait très important.

    Il est spécifié qu’une partie du IVe passera en zone à trafic limité et que des accès pour les habitants, les commerçants et les taxi seront prévus mais la mairie du IVe  n’a pas davantage d’information pour l'instant. a ce sujet de nombreuses erreurs de signalétique pour la circulation ont été mentionnées, la DVD (direction de la voirie et des déplacements) se doit d'intervenir afin d'éviter des accidents.

    Un projet de création d’un corridor végétal a été annoncé, l’idée étant de s’appuyer sur les réalisations existantes et de les compléter avec des fleurissements de pieds d’arbres ou des permis de végétaliser. 

    Quant à la la rampe installée au square Marie Trintignant les riverains ont indiqué qu’elle ne correspondait pas à leurs attentes.

     

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    A0

     illustration "mamour blogue"

     

    En écho à l’article paru sur notre blog le 1er juillet, nous avons reçu d'un habitant du Marais la copie d'une lettre qu'il vient d’adresser à la Maire de Paris, Anne Hidalgo, l'invitant à prendre des mesures afin d'empêcher la circulation des deux-roues sur les trottoirs qui gênent de plus en plus les déplacements des piétons notamment dans nos arrondissements.

    Avec son autorisation nous la publions in extenso.  

     

    Madame la Maire, 

    Je veux attirer votre attention sur l'usage des trottoirs par les vélos et les deux-roues motorisés, le plus souvent au mépris des piétons et de leur sécurité, et sur la très grande tolérance dont ils jouissent de la part de la police, et qui constitue une quasi-impunité de fait. C'est quotidiennement que les les piétons sont confrontés à cette situation et ils constatent un sans-gêne croissant de la part des conducteurs de deux-roues.

    D'abord au sujet des cyclistes : le fait que quelques pistes cyclables aient été matérialisées sur les trottoirs, joint à la quasi-inexistence de répression policière, est interprétée par une majorité de cyclistes comme l'autorisation implicite d'y rouler partout. On connaît leur argument inusable : "le comportement automobilistes nous met en danger sur la chaussée", joint à l'idée la mode qu'il faut "apprendre à vivre ensemble" (remarquons en passant que le "vivre ensemble est le plus souvent invoqué à sens unique). Un de vos adjoints a préconisé d'accroître verbalisation des automobilistes pour réduire les risques encourus par les cyclistes. Il faut certes sévir contre les automobilistes fautifs, mais il faut aussi reconnaître qu'une forte proportion des cyclistes ignore le code de la route, ce qui contribue pour beaucoup aux causes des accidents dont ils sont victimes. Dire cela n'est pas dans la ligne du "politiquement correct" selon laquelle le cycliste est nécessairement "sympa" parce qu'il est écolo, étant sous-entendu que le piéton, lui, est intolérant.

    Quelques exemples : sur le Quai de l'Hôtel de Ville à la hauteur du pont Louis-Philippe, il est rarissime de voir les vélos s'arrêter au feu rouge en même temps que les voitures pour laisser passer les piétons, rendant ainsi la traversée dangereuse. Une éventuelle remarque des piétons est souvent accueillie grossièrement par les cyclistes. De même les trottoirs de la rue de Rivoli sont couramment utilisés comme des contre-allées par des cyclistes qui remontent la rue, souvent en roulant vite et en rasant les piétons. C'est d'autant plus dangereux qu'on ne les entend pas venir par derrière.

    En cas de choc, le piétons sont très vulnérables : un coup de guidon peut facilement casser un bras ou provoque un chute. Puisqu'il est précisé aux usagers des Vélib qu'il ne faut pas rouler sur les trottoirs, pourquoi les infractions ne sont-elles pas plus sévèrement réprimées ? Il est vrai que d'une part on ne voit plus de policiers dans les rues (sauf en petits groupes armés et occupés à surveiller autre chose) et d'autre part qu'il est facile à un vélo non immatriculé de prendre impunément la fuite. Pour finir, je dirai que tous les cyclistes ne se comportent pas ainsi mais il suffit d'une grosse minorité qui le fasse pour produire l'impression générale.

    Ensuite les motos. Le motard a trop souvent un comportement asocial, au sens où il pense que les règles c'est pour les autres. S'il a une moto, c'est pour affirmer hautement (et souvent bruyamment) sa liberté de mouvement. Il est courant, dans le centre de Paris de voir des motards rouler sur des trottoirs et même en zone piétonne pour éviter de faire un détour. Et cela à des vitesses excédant largement celles d'un piéton. En cas de choc le motard ne risque rien et le piéton beaucoup.

    J'ai été témoin aujourd'hui d'un tel comportement rue de la Tacherie. La partie de cette rue entre le Quai de Gesvres et l'avenue Victoria est occupée par la rampe d'accès/sortie du parking et il n'y a pas de chaussée permettant le passage de véhicules. Le seul passage possible y est celui des piétons. Le trottoir où je marchais entre le bâtiment de la Préfecture et le garde-corps de la rampe d'accès au parking est étroit (< 1.5 m). Une moto venant du Quai est arrivée par derrière moi à une vitesse 10 ou 15 km/h. Son guidon a rasé mon bras. Si je l'avais un peu écarté le choc avec le guidon l'aurait cassé. Le motard s'est ensuite arrêté au feu permettant aux piétons de traverser l'avenue Victoria. En arrivant à sa hauteur je lui ai dit qu'il m'avait dangereusement frôlé sur un trottoir. Pour toute réponse j'ai eu droit à un "au revoir" ironique et un démarrage ostensiblement bruyant. De tels comportements sont inadmissibles.

    Décidé à attirer votre attention sur ce problème des deux-roues sur les trottoirs j'ai voulu demander à l'accueil de la mairie (situé rue de Rivoli) comment vous faire parvenir le présent message. Au moment d'entrer dans le bâtiment, j'ai failli être renversé par un vélo qui remontait à vive allure la rue sur le trottoir, sous l'œil parfaitement indifférent du personnel de sécurité posté à l'entrée.

    Je vous demande de faire en sorte que des directives énergiques et sans ambigüité soient données aux personnels chargés de faire respecter la loi pour tous.

    Recevez, Madame La Maire, l'assurance de ma haute considération.

    Claude Mercier

     

    Postscriptum du 13 juillet

     Christophe Najdovski a lu notre article et y répond par le message suivant :

     

    Bonjour

    A la suite de la lecture de l’article sur la circulation sur les trottoirs, j’ai demandé à la Section Territoriale de Voirie du Centre d’étudier la mise en œuvre une inscription du type « priorité piétons » sur la piste cyclable du quai de l’Hôtel de Ville pour indiquer la priorité aux piétons aux endroits où la piste croise les passages piétons.

    Bien cordialement,

    Christophe Najdovski

    Maire-Adjoint de Paris, chargé des transports, des déplacements,

    de la voirie et de l’espace public

     

     

  • Hocquart rvp 13 05 14Frédéric Hocquard (de face), au lendemain de sa prise de fonction en 2014 ; entretien avec des représentants de "Vivre Paris !" (Photo VlM)

     

    Son "Conseil de la Nuit" de cinq personnes auprès du Premier Adjoint à l'Hôtel de Ville Bruno Julliard, dédié à l'animation des nuits parisiennes, a maintenant sa "Newsletter" dont nous nous faisons un devoir de diffuser le n° 4.

    Sur le thème "La nuit est à tous !" qui est une invitation à vivre la nuit, ce qui sous-entend "faire la fête", ce qui implique boire et se livrer au tapage nocturne, Frédéric Hocquard annonce vouloir promouvoir les pratiques   festives "responsables" auprès des noctambules.

    C'est un bel exemple d'oxymore, au même titre que "l'obscure clarté" de Corneille dans Le Cid. M. Hocquard le reconnait du reste implicitement quand il parle "d'ivresse excessive, nuisances sonores, mal-propreté et harcèlement". On sait trop par expérience que les pratiques festives nocturnes sont rarement responsables. Ou plutôt si ! Elles sont responsables de toutes les dérives dont les parisiens supportent les nuisances.

      

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    A5Etat actuel des colonnes de l'immeuble à l'angle des rues Michel le Comte et du Temple (IIIe) (photo VlM)

     

     Avec quelques photos prises au débotté d'une marche habituelle dans un des quartiers du Marais, on constate a quel point, sur une simple centaine de mètres, la saleté et le laisser-aller sont partout présents et de plus en plus déroutants.

    Oui il y a  beaucoup de touristes en ce moment particulier de l'année, oui les incivilités s'accroissent, oui les vacances réduisent les moyens humains de nettoyage mais tout de même…! Comment peut-on prétendre devenir la ville des Jeux Olympiques où l'afflux de visiteurs sera bien plus important et les problèmes de propreté seront décuplés en ne parvenant pas aujourd'hui à régler correctement le sujet de la propreté ?

     

    A3Accumulation d'ordures à l'angle des  rues Michel le Comte et du Temple (IIIe) (photo VlM) 

     

    De plan de propreté en plan de propreté,  de consultation en consultation dite "citoyenne" et autre parade, combien de temps encore les parisiens vont-ils être pris pour des ânes, alors que parallèlement à tous ces faux-semblants d'actions, la fête quasi permanente est bien réelle avec toutes ses conséquences allant des beuveries au bruit que doivent subir les riverains dans leur sommeil, sans oublier les dégradations multiples et répétées qui vont de cette nouvelle tendance qui consiste à renverser les pots (cf article du 22 mai 2017) ou bien à uriner n’importe où.

      

    A1Réverbère dégradé et devenu dangereux le long du jardin jouxtant le musée de la Chasse rue des Quatre Fils (IIIe) (photo VlM)

      

    Pourquoi aussi laisser chaque année le même annonceur maculer tout un quartier d'affiches pour visiter une exposition de photos non loin du musée Picasso ?

    Même le mobilier urbain est délaissé  tels les réverbères dont la trappe en fonte est enlevée, laissant les fils électriques apparents et pouvant provoquer une  électrocution.  

     

    A0Etat actuel de la Fontaine des Haudriettes dont la porte a été récemment restaurée, à l'angle des rues des Haudriettes et des Archives (IIIe) (photo VlM) 

      

    Non vraiment le problème de le  propreté n'a absolument pas été pris en main et devient non seulement la verrue de Paris mais l'épée de Damoclès de l'équipe municipale en place à qui nous recommandons d'aller prendre des idées dans les villes et capitales qui ont traité efficacement cette question.

    Cette situation est consternante ! Nous avons alerté une nouvelle fois le service de la propreté.

    Dominique Feutry 

     

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    A 12Le directeur général d'Airbnb, Brian Chesky exposant sa stratégie à Los Angeles (photo La Voix du Nord) 

     

     

    Dans un article de « l’Observateur du crédit immobilier du Crédit Foncier » de juin 2017, le Professeur Nicolas Tarnaud de l’Université de Bordeaux analyse ce qu’il appelle « la révolution Airbnb ».

    Après avoir rappelé la révolution digitale et l’existence antérieure de Homeway à l’étranger ou Abritel en France, il souligne qu’Airbnb qui compte 160 millions de clients a totalement profité de la mondialisation du tourisme, des prix élevés de l’immobilier dans les « villes mondiales » et a « changé la manière de communiquer et de consommer les logements meublés dans le monde… Les professionnels de l’immobilier et même les hôteliers passent par la plateforme pour diminuer la vacance de leurs chambres ou appartements. » Les entreprises (simplicité, tarifs avantageux) l’utilisent pour leurs salariés. Au final Airbnb a favorisé le développement de l’économie collaborative, c'est-à-dire la symbiose d’un changement culturel, d’un changement technologique, de l’envie d’un lien social plus fort, du rejet de l’économie classique et de ses grandes entreprises.   « Le tourisme collaboratif et participatif – créateur aussi de liens sociaux – est ainsi apparu. »

    D’après certaines études Airbnb génère en moyenne 2.100 € par an à ses hôtes et 1,6 milliards d'€ de retombées économiques à Paris (2016).

    Cela n’est pas sans incidence sur le prix des loyers comme dans les quatre premiers arrondissements de Paris, l’action d’Airbnb et consorts créant un phénomène de raréfaction des logements. Le rendement d’un logement meublé est de 30 à 50% supérieur à celui d’un logement nu. Dès lors précise t-il « plus le différentiel de rendement est important entre les 2 formules et plus le locations nues seront rares dans les zones touristiques recherchées. » (NDLR comme le centre de Paris et donc le Marais !). Selon lui « en se financiarisant, l'immobilier est devenu un actif de référence pour les institutionnels comme pour les privés » et ajoute que « la valeur totale du patrimoine immobilier dans le monde représente trois fois le PIB mondial » 

    Du côté statistique l'article mentionne que la France est de le 2ème marché d'Airbnb après les États-Unis , notre pays compte 300.000 hôtes, a enregistré 400.000 logements (78.000 pour Paris et l'Île de France) – à comparer aux 650.000 chambres d'hôtels – et 8 millions de voyageurs ont occupé ces logements en 2016 ! De quoi donner le tournis !

    Face à cette expansion, nombre de grandes villes ont pris des mesures restrictives, Paris semble s'y mettre (voir notre article du 05 juillet 2017). Amsterdam limite la location, à 60 jours pas an, New York interdit de louer plusieurs appartements simultanément ou pour une durée inférieure à 30 jours . Berlin interdit même de louer un apparentement entier pour des locations saisonnières, sinon l'amende est de 100 K € !

    Consciente de ces réactions en chaîne, Airbnb a commencé a réagir en offrant des services annexes d'activités complémentaires dites « Tripos » et en limitant un propriétaire à ne louer à Paris que 120 nuitées par an. La Société a même mis en place la collecte de la taxe de séjour de Paris auprès de ses utilisateurs.

    Le jugement de la cour d'appel de Paris de juin 2016 est cité sachant que dans les contrats de copropriété la « clause d'habitation bourgeoise » interdit dans les lots dédiés à l'habitation toute activité commerciale. (y compris les locations de courte durée). Aussi lorsqu’un propriétaire obtient les autorisations administratives requises, il ne peut pas louer en meublé touristique si la clause en question existe dans le règlement de l'immeuble

    Dernier point, et non des moindres, l'incidence des locations touristiques contribue à la pénurie de logements aggravée par le blocage des loyers édicté par la loi ALUR …

    Alors outre ces mesures , les contrôles opérés avec renfort de publicité sont il efficients ?

    En conclusion le professeur Tarnaud cite un directeur de start up pour qui le B2C et le B2N n’existent plus au profit de P2P, c'est-à-dire « People to people » et s’agissant d'un sujet planétaire Airbnb cherche à « devenir la plateforme incontournable du voyage en le rendant plus authentique plus locale avec plus de services… »

    Il importe donc que les municipalisés, en lien avec le législateur, mettent en place des textes pour réguler cette activité. Sinon il en risque d'en coûter cher au secteur de l'hôtellerie… et les centres villes deviendront invivables et se dépeupleront de leurs habitants.

     

     

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    AaLe Conseil de Parais en séance

      

     

    Nous avons évoqué à de nombreuses reprises les excès des locations touristiques et ses conséquences néfastes dans les copropriétés et sur le marché de l'immobilier.

    Le Maire du IIIe arrondissement Pierre Aidenbaum a fait une intervention à ce sujet au dernier Conseil de Paris, que nous reproduisons in extenso. A la suite de sa proposition le Conseil de Paris a voté la mise en application du décret dit Airbnb qui est issu de la loi sur le numérique de mai 2017. Il donne la possibilité aux communes de plus de 200.000 habitants et à celles de la petite couronne parisienne de contraindre les loueurs de logements meublés utilisant des plateformes internet de type Airbnb, Homeaway, Abritel… à se déclarer en mairie pour obtenir un numéro d’enregistrement. 

    La capitale est la première grande ville à mettre en œuvre le dispositif d’enregistrement obligatoire. A compter du 1er décembre 2017.

    Airbnb, pour laquelle Paris est le second marché du monde avec 65.000 logements revendiqués (devant New York et Londres), a proposé de mettre en place un système de blocage automatique dès lors que le maximum des 120 nuits est dépassé, puis de transmettre à la ville les coordonnées de ceux qui demandent à dépasser ce seuil. Ce système déjà en place à Londres et à Amsterdam permettait ainsi des contrôles ciblés et efficaces.

    Pierre Aidenbaum, comme Véronique Levieux conseillère de Paris élue du IIe, considère du reste que ce nombre de 120 nuits devrait être revu à la baisse avec l'interdiction de le considérer "par plateforme". Nous découvrons à ce propos que des propriétaires découperaient cette tolérance pour qu'elle s'applique pour chacun des sites de réservation…

    Espérons que ces  dispositions vont permettre de mieux réguler un marché devenu quasi incontrôlable. 

     

    Intervention de Pierre Aidenbaum
    Mairie du 3ème arrondissement
    Conseil de Paris : Séance des 4 et 5 juillet 2017

     

    Aidenbaum 19 02 14

    Madame la Maire,
    Mes chers collègues,

    c'est en effet avec une grande satisfaction que j'ai vu arriver à l'ordre du jour de notre Assemblée cette délibération actant la mise en place d'un service d'enregistrement préalable des locations touristiques saisonnières. En effet, comme vous le savez, ce phénomène en pleine expansion, surtout dans le Centre de Paris, constitue une offre intéressante pour les touristes qui veulent visiter la Capitale, mais non régulée, elle amène avec lui son lot de problématiques qui interpellent de plus en plus nos concitoyens : nuisances dans les copropriétés, captation de logements qui ne servent plus à héberger des foyers qui font la mixité du Centre de Paris, transformations non autorisées de logement en chambre d'hôtel au détriment de ces derniers. Il est grand temps d'apporter des solutions pour que cette économie du partage ne devienne pas une économie de l'éviction sociale.
    Vous avez d'ores et déjà réussi à obtenir de la principale plateforme de locations touristiques saisonnières la récolte de la taxe de séjour et son reversement à la Ville, ce dont je vous remercie.

    Depuis, vous avez toujours marqué votre attachement à ce dossier, notamment en augmentant le personnel enquêteur au nombre de 25 agents, ce qui est naturellement insuffisant, mais qui a déjà permis, depuis le début de cette année par exemple, la poursuite et la condamnation à des amendes pour 300.000 euros des propriétaires les plus récalcitrants.
    Cette vigilance a permis de régulariser ou de faire revenir à leur vocation initiale près de 900 logements qui sont autant de solutions pour les familles qui cherchent à se loger.

    Néanmoins, ce phénomène qui se déploie à la vitesse d'Internet ne pourra pas être régulé uniquement par des contrôles inopinés, des opérations coups de poing ou des signalements souvent difficilement exploitables.  J'ai déjà eu l'occasion de le dire ici même, il faut responsabiliser les plateformes, qui doivent elles-mêmes garantir le respect des règlements et des lois par les propriétaires qui les utilisent.  C'est justement d'éléments législatifs dont nous manquions et que la loi pour une République Numérique a en partie comblé.

    En effet, je voulais remercier le précédent Gouvernement pour avoir voté cette loi et je salue cette mesure qui nous permet de proposer aujourd'hui cette délibération : la possibilité pour les communes de mettre en place une sorte de permis de louer pour les propriétaires désireux de louer leur résidence principale, moins de 120 jours par an, ou pratiquant la location commerciale à titre habituel.
    Cette déclaration préalable permettra de délivrer un numéro d'enregistrement qui devra obligatoirement être mentionné sur chaque annonce. En outre, les plateformes de location devront stopper à 120 jours de location, ce qui est trop à mon avis et j'y reviendrai, les locations occasionnelles pour les résidences principales afin de faire respecter la loi en vigueur.
    Ce nouvel outil permettra de mieux localiser les appartements utilisés dans ce cadre et de mieux repérer ceux qui semblent ne pas respecter le règlement municipal.

    Ce travail d'exploitation des données préparera et facilitera le travail des agents enquêteurs, et donc, le retour à un usage autorisé. 

    Je me permettrai pour conclure, Madame la Maire, de préciser que j'appelle le nouveau Gouvernement à ne pas perdre le sens de l'action de leurs prédécesseurs. D'autres décrets doivent être pris pour finir de responsabiliser les plateformes comme la transmission aux services fiscaux des revenus issus de ces locations pour une imposition directe, disposition inscrite dans la dernière loi de finances, je le rappelle, ou le calcul des fameuses 120 nuits par appartement et non par plateforme. Madame la Maire, mes chers collègues, l'économie de partage est une belle idée, quand elle permet des progrès et que cela bénéficie à tous. Elle s'éloigne de son esprit initial quand elle vise à s'abstenir des lois et qu'elle prend le risque de défigurer nos quartiers.

    Ainsi, c'est avec satisfaction que je vois Paris ne pas attendre pour saisir ces dispositions intelligentes, ce qui va dans le bon sens pour réguler ce phénomène.
    Mais ce n’est pas suffisant, il faut aller plus loin et notamment envisager de réduire la durée de location des nuitées limitée aujourd’hui à quatre mois par an. A cet égard, je partage la proposition de Véronique Levieux pour demander à ce que ce délai soit réduit à deux mois; mais aussi prévoir des mesures spécifiques pour les quatre arrondissements du centre de Paris. D'autre part, ne serait-il pas également envisageable, dans une nouvelle loi, d'étudier la possibilité d'un quota maximum par secteur de manière à trouver des solutions à ce phénomène qui, si nous ne prenons pas le problème à bras le corps, va s'accentuer malgré tout ce que l'on pourrait faire ?

    Je vous remercie.

     

  • Sévigné 1Entrée des Ateliers Beaux-Arts du centre de Paris, 48 rue de Sévigné (IIIe) (Photo VlM/AP)

     

     

    En 2014, la Maire de Paris et son Adjoint pour l'urbanisme Jean-Louis Missika annonçaient le plan "Réinventer Paris"  pour la transformation de 23 sites parisiens. Les entreprises intéressées avaient délivré 372 projets

    Forts de ce résultat, Anne Hidalgo et son Adjoint ont décidé en 2017 de renouveler ce concours sous l'étiquette "Réinventer Paris II" pour transformer les souterrains de Paris et révéler leur potentiel, avec un slogan : "sous les pavés, l’avenir !"

    On apprend avec un certain étonnement que le bâtiment du 48 rue de Sévigné (IIIe) qui n'est manifestement pas sous les pavés serait concerné et court le risque d'être vendu, si l'on en croit le corps professoral des "Ateliers".

    Face à cette perspective, les professeurs publient une lettre ouverte à destination des élus. Nous la publions ci-dessous :

     

    Gardons vivants les Ateliers Beaux-Arts de la rue de Sévigné !

     

    Nous venons d'apprendre que le centre des Ateliers Beaux-Arts de Paris où nous enseignons, situé au 48, rue de Sévigné dans le troisième arrondissement fait partie du projet « réinventer Paris 2 ».
    À court terme, cela implique que d'ici deux ans environ, il sera affecté à d'autres activités et les treize ateliers le constituant seront dispersés dans des locaux aujourd'hui inconnus.

    Nous voudrions vous alerter sur la façon dont cette décision a été prise : sans concertation et en niant purement et simplement la vie et l’activité déjà existante de ce centre en l’incluant dans une liste de lieux vides voire désaffectés tels que d’anciens postes de transformation, abattoirs, stations de métro, tunnels, parcs de stationnement, etc.

    Nous sommes d’autant plus surpris que le dernier audit de l’inspection générale des services souligne la bonne santé des Ateliers Beaux-Arts de Paris (ABAVP) tant au service des Parisiens que du point de vue de leur coût.

    Les Ateliers Beaux-Arts de Sévigné ont une histoire qui en fait une institution au sein des pratiques amateurs de la Ville de Paris. Au fil des années, le centre a acquis une réputation dépassant largement le quartier : nombre de Parisiens mais aussi de Franciliens et d'étrangers sont venus s'exercer aux différentes pratiques proposées : dessin, peinture, gravure, photographie, histoire de l'art, écriture.

    Depuis plus d’un siècle, les ABAVP proposent un enseignement artistique adressé à tous, d'un niveau supérieur, correspondant à la qualité et à la diversité des 80 artistes qui y enseignent.

    Répondant à une forte demande des Parisiens d'avoir un lieu central consacré à la pratique des Beaux-Arts, « Sévigné » a été créé à l'initiative de Jean Cardot, membre de l'Institut de France et inspecteur des ABAVP de 1983 à 2006. Jean Cardot avait pu convaincre Jacques Chirac, maire de Paris, de l'importance stratégique de ce lieu pour la cité. Et nous ne pouvons que nous étonner des choix d'une mairie dans la seconde moitié de sa mandature qui ferme progressivement des espaces de culture ouverts depuis tant d'années aux Parisiens.

    Sévigné 2

    Depuis sa création, « Sévigné » accueillera successivement le public et les professeurs du centre de la place des Vosges, autre endroit emblématique contraint de fermer ses portes en 2005, ainsi que celui de l'Hôtel de Lauzun un peu plus tard.

    Sa situation géographique, dans le cœur historique de Paris a fortement contribué à son rayonnement et à son attractivité.

    Nos élèves, informés de la fermeture prochaine de leurs ateliers, nous témoignent quotidiennement de leur désarroi et de leur tristesse face à la perte de cet endroit exceptionnel par son caractère historique, sa centralité, sa proximité aux musées et galeries du Marais. Celui-ci rassemble un panel d'élèves extrêmement divers et participe activement à une démocratisation des pratiques artistiques.

    Bien relié par le réseau de transports en commun, il est devenu un espace de mixité sociale, ouvert à la banlieue et aux quartiers périphériques de Paris.

    Si ce site ferme, n'est-ce pas la perte irrémédiable d'un certain public fort de 800 personnes, fidèle, exigeant, curieux de culture et impliqué dans la vie de la cité ?

    Ensemble, avec le nouveau Carreau du Temple et l’espace des Blancs Manteaux, les Ateliers de la rue de Sévigné forment un pôle d’excellence des pratiques de la création artistique. Ensemble, ils participent au maintien des activités de création du cœur de Paris et contribuent à l’équilibre délicat de ces activités avec celles, croissantes, du luxe et du tourisme. La disparition des Ateliers Beaux-Arts de la rue de Sévigné ne risque-t-elle pas de renforcer l’image commerciale et la muséification du Marais au détriment de son identité culturelle ?

     Les Professeurs du centre Sévigné

    Myriam Boccara, Véronique Masurel, Olga Rochard, Mélissa Pinon, Isabelle Geoffroy-Dechaume,
    Juliano Caldeira, Eric Genevrier, Sarah Verstraeten, Pierre Lancelin, Pascal Monteil, Vincent Faou

     

  • Clouzeau rvp 25 10 19Matthieu Clouzeau (à droite) Commissaire Divisionnaire, Directeur de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) en réunion avec une délégation de "Vivre Paris !" – octobre 2016 – (Photo VlM)

     

     
    En réponse à notre article du 4 juillet, Matthieu Clouzeau nous adresse la clarification suivante, dont nous le remercions très sincèrement :
     
    "La Ville de Paris a en effet repris depuis le 1er juillet les compétences relatives aux nuisances sonores et olfactives d'origine professionnelle ; les agents de l'ex-BACN (bureau d'action contre les nuisances) qui travaillaient sur ces nuisances ont été transférés à la Ville et travaillent à présent au sein du Bureau d'Action contre les Nuisances Professionnelles (BANP), au sein de ma direction.

    En revanche, la PP (Préfecture de Police) a conservé, comme c'est le droit commun en France, les nuisances relatives à la musique amplifiée, les agents travaillant sur ce sujet étant restés à la PP.

    De même, la PP reste compétente pour les bruits de voisinage classiques, non liés à une activité professionnelle mais au comportement d’une personne ou d’un animal.

    Enfin, la PP conserve ses attributions, qui relèvent de L’État, en matière de police administrative ou d'hygiène sur les professions réglementées. Les agents de la PP en charge de ces missions n’ont naturellement pas été transférés.

    Les sujets étant effectivement complexes pour l'usager ou/et parfois enchevêtrés, il est convenu entre la PP et la Ville que les "plaintes" seraient réorientées vers le bon service en cas de saisine incorrecte.

    De même, le BANP communiquera à la PP les éléments pouvant alimenter des dossiers de sanction administrative à l'encontre d'un établissement.

    Des éléments ont été mis en ligne sur le site de la Ville pour expliquer « ce qui change dans les démarches » à compter du 1er juillet (http://www.paris.fr/actualites/ce-qui-change-des-le-1er-juillet-2017-4992).

    Les premiers mois de fonctionnement nous permettront d'ajuster nos procédures pour qu'elles soient à la fois le plus efficace et le plus simple possible pour les Parisiens.

    Restant à votre disposition

    Bien cordialement

    Matthieu Clouzeau