Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • 20 minutes JEE SIPAIllustration "20 minutes" JEE/SIPA

     

    La capitale française organisera les 25èmes championnats d'Europe d'athlétisme en plein air en août 2020, juste après les jeux Olympiques de Tokyo. Pas de quoi pavoiser : il n'y avait plus d'autre candidat après le retrait de la capitale de la Géorgie Tbilissi qui a sagement décidé de renoncer à sa candidature ! Ainsi en a décidé ce vendredi à l'unanimité et évidemment sans surprise le conseil de l'association européenne d'athlétisme (AEA), réuni à Paris.

    Avec les Gay Games en 2018, ces championnats en 2020, le Jeux Olympiques en 2024 (si notre dernier concurrent se désiste comme les autres…) et l'Exposition Universelle dont on parle pour 2025, c'est le trop-plein pour Paris. Une ville déjà surchargée qui ne se remettra pas d'une telle concentration d'évènements !

     

  • République nuit debout 10 04Manifestation-type place de la République (Photo VlM)

     

    Nous avons reçu copie d’un courrier adressé au cabinet du Préfet de police de Paris avec copie au Maire du IIIe arrondissement intitulé : « Une soirée  " normale " pour les riverains Place de la République. »

    Dans ce courrier les habitants se désolent de l’orientation de l’usage réservé à la place en ces termes : 

    « Depuis la rénovation de la Place de la République, celle-ci est devenue le théâtre permanent du pouls de la France. Mais depuis le Printemps 2016, les événements ont pris une envergure sans précédent avec l'occupation de la place par " Nuit Debout ". 

    En effet, pendant presque 2 semaines, les riverains (habitants mais aussi les clients des hôtels sur la place) ont vécu un réel enfer : vous aviez donné carte blanche pour organiser toute la nuit des réunions publiques qui ont dérivé vers des Rave Party qui laissaient place à l'alcool et la drogue plutôt qu'au débat d'idées !

    Lorsque, excédés et sans sommeil, nous appelions la préfecture pour connaître la fin des festivités, nous restions sans réponses … et encore, quand les standardistes téléphoniques de la préfecture ne nous envoyaient pas " sur les roses ".  À l'arrivée de la fin de la trêve hivernale, nous commencions à redouter le retour des beaux jours : le week-end du 18 et 19 Mars n'a fait que confirmer nos inquiétudes ! »

    Sont égrainés ensuite les différents évènements qui se sont déroulés depuis le 18 mars., meetings de candidats aux élections présidentielles, « concerts » divers et bruyants avec installation de scène …se terminant fort tard avec fermeture de la station de métro République accentuant les difficultés des habitants d’accéder à leur domicile après leur journée de travail ? 

     « Depuis Nuit Debout, TOUS les concerts de terminent à 23h, …sauf traitement de faveur pour certains candidats… ? » 

    Et de conclure

     « Cette situation est devenue parfaitement intolérable ! Il est de votre responsabilité de veiller à la sécurité et la tranquillité des riverains. Il n'est plus acceptable que vous autorisiez ce type de manifestation et que les riverains se retrouvent pris en otage et ne puissent même pas prendre leurs dispositions pour passer une nuit calmement ! 

    Aussi, nous riverains, nous savons où nous habitons, nous souhaitons juste pouvoir nous organiser si de tels événements arrivent, ainsi, pour chaque autorisation donnée à des organisateurs d'événements, nous souhaiterions qu'il soit expressément exigé aux demandeurs de procéder à une campagne systématique d'information auprès des riverains de la Place. A J-15 : campagne d'affichage dans le quartier, à J-8 : distribution de prospectus dans toutes les boites aux lettres des riverains en le nom de l'organisation demanderesse, le but et l'objectif de celle-ci, le nombre de participants attendus et les horaires prévus. 

    Certaines organisations font déjà ce type d'information, ce qui s'apparente à de la politesse et du savoir-vivre, il convient par conséquent, de rappeler, à celles qui ne le font pas, qu'il y a des gens qui vivent sur la place, ou alors de déclarer tous les hôtels et immeubles autour de la place comme zone sinistrée non habitable … ou bien encore d'exonérer ses habitants de toutes les taxes inhérentes ! »

    Nous percevons une forte tension tout à fait compréhensible des riverains délaissés par les pouvoirs publics malgré l’intervention en son temps du Maire du IIIe arrondissement (notre article du 09 septembre 2015).

    Il est en effet inamissible de faire de la place un forum où se concentrent différentes formes d’excès et nous soutenons l’action des riverains en colère spoliés de la tranquillité qu’ils sont pourtant en droit d’attendre.

     

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  • Ambroise-rendu plateforme 24 04 17Le "médiateur" Marc Ambroise-Rendu (à droite) avec le président et le vice-président de la Plateforme des associations parisiennes d'habitants Claude Birenbaum (au centre) et François Douady (à gauche) (Photo VlM)

     

     

    La mairie de Paris et le groupement d’intérêt public (GIP Paris JO) vont bénéficier de l'engagement de Marc Ambroise-Rendu pour assurer au nom de "France Nature Environnement" une mission de médiation entre les organisateurs des JO et la population parisienne représentée par les associations d'habitants qui militent pour la protection de leur environnement.

    Cet ancien journaliste-urbaniste au quotidien "Le Monde", rédacteur en chef de la revue "LIAISON" de l'association "Paris Île de France Environnement" a toutes les qualités requises pour la tâche délicate qui lui est confiée. Nous l'avons rencontré le 24 avril avec le bureau de la "Plateforme parisienne des associations d'habitants", dont "Vivre le Marais !" est membre.

    M. Ambroise-Rendu n'ignorait rien de notre opposition à l'organisation des Jeux Olympiques à Paris en 2024. Nous en avons régulièrement développé les raisons sur ce blog. Elles sont économiques (fort déficit prévisible à l'image de Londres, Athènes, Rio de Janeiro …) et environnementales, avec une gêne considérable pour les habitants tout au long de l'installation (plus d'un an avant) des sites olympiques.

    Il y a aujourd'hui deux motifs  supplémentaires de s'y opposer : la sécurité face au développement des actions terroristes et la perspective d'un développement incontrôlé du tourisme de masse que les sites attractifs comme Venise (mais Paris n'en est pas loin !) ne savent plus gérer. Héberger des jeux olympiques c'est mettre des projecteurs puissants sur une ville et accroitre de ce fait le nombre de ses visiteurs.

    Il était avec nous cependant pour nous exposer sa méthodologie. En rappelant pour commencer que Paris s'oblige à créer dans ses murs 39 sites olympiques et 44 sites d'entrainement. La Ville s'engage à les installer sur nos sites prestigieux : Champ de Mars, Trocadéro, Champs Elysées, Grand Palais, Invalides…. chacun  de ces sites devant accueillir les athlètes, les organisateurs, les journalistes et le public payant.

    La partie "sociale" des JO, notamment le village olympique, est dévolue au département de la Seine St Denis (93).

    Nous sommes invités à nous manifester pour que les dossiers nous soient communiqués. Marc Ambroise-Rendu sera notre interface avec le GIP Paris JO pour décider avec lui d'accommodements qui satisfassent ses interlocuteurs.

    Pour ce qui nous concerne, dans les IIIe et IVe arrondissements, nous ne sommes pas directement concernés. Il reste que les travaux et l'afflux de visiteurs impacteront notre environnement et que le déficit quasi garanti que supportera la Ville pèsera sur nos épaules de parisiens. D'ores et déjà, notre participation à la compétition nous a coûté 60 Millions d'€ de frais de dossier.

    Nous nous sommes engagés à respecter l'échéance du 10 mai 2017 pour signifier notre position. Il faut que d'ici là nos adhérents et nos lecteurs nous confortent dans notre intention de dire au Comité Olympique, directement ou/et à travers ses représentants, que nous ne souhaitons pas que Paris soit chargée de l'organisation de ces Jeux Olympiques.

    Quatre villes, toutes très sérieuses (Hambourg, Boston, Budapest et Rome), ont pris formellement l'avis de leurs habitants et ont déjà dit NON. Il ne reste plus en lice que Paris et Los Angelès. Nous n'en voudrons pas à la mégapole californienne de nous voler la vedette. Elle ne manque pas d'atouts et ses méthodes de gestion peuvent faire que, contrairement à nous, elle équilibre ses comptes et dégage même des bénéfices !

    Gérard Simonet

     

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  • Beaubourg lgbtCentre LGBT, 63 rue Beaubourg (IIIe). Il abrite de nombreuses associations qui se revendiquent de cette appartenance communautaire (Photo VlM)

     

    "Vivre le Marais !" a été sollicitée récemment par la mairie de Paris pour une rencontre avec la personne chargée par la Maire Anne Hidalgo d’une mission sur le tourisme et la nuit gay, plus particulièrement axée sur l’accroissement de l’attractivité du Paris nocturne  pour  la communauté LGBT (lesbiennes, gay, bi, trans), l’idée étant nous a t-il été précisé « ... de s’ouvrir à la diversité, aux étrangers car Paris a perdu son attractivité, notamment le Marais de moins en moins typé gay qui attire désormais les commerces de luxe et n’est plus ce lieu emblématique pour ces communautés à la faveur d’autres capitales qui ont su capter cette clientèle comme Barcelone, Londres, Berlin … » 

    Il a été souligné par ailleurs que les exploitants auditionnés, essentiellement des débits de boissons, eux aussi souffraient de la perte d’attractivité de Paris sur ce plan.

    Nous avons insisté en rappelant que, si nous n'étions pas contre la fête si elle était régulée, elle ne devait pas se faire au détriment des habitants, citant des exemples connus dans certains lieux où alcoolisation, tapage nocturne, saleté, urine, vomi, bouteilles canettes et autres gobelets jetés à terre… règnent en maître, et pourrissent la vie des riverains, au point de les dissuader de rester comme on le constate dans le IVe.

    Nous avons rappelé que notre association d'habitants comme celles qui sont réunies au sein du réseau "Vivre Paris !" lui même membre du réseau européen "Vivre la Ville !" ne réunissait pas, comme cela est souvent caricaturé, des ronchons, des nantis, ni de vieux enquiquineurs mais que la municipalité ne jouait pas le jeu en faisant semblant de consulter les riverains dont elle n'avait finalement cure. La fête est en réalité déjà promue, financée (les subventions Pierrots de la nuit et autres instances professionnelles…) et boostée sans cesse par la mairie. Ce qui rend d'autant plus étonnant le constat brossé au début de l'entretien de perte de compétitivité de Paris en ce domaine.

    Plusieurs idées ont été développées par le chargé de la rédaction du rapport, à savoir l'organisation d'une grande fête sur le parvis de l'Hôtel de Ville lors de la journée des fiertés gay et LGBT (la "gay pride") avec installation de stands pour les associations… Il souhaiterait aussi signaler, comme cela se ferait dans certaines villes étrangères à l'aide de pancartes ou autres moyens, les entrées du Marais en rappelant aux visiteurs qu’ils pénètrent dans le secteur gay historique de Paris !!! Un "balisage gay" du Marais en quelque sorte.

    Michel le comte 15 l'enchanteur drapeau 24 04 17Drapeau arc-en-ciel sur la devanture d'un bar de nuit "L'Enchanteur", 15 rue Michel le Comte (IIIe). Que dit la jurisprudence : elle rappelle le droit d'expression de chacun mais reconnait que le pavoisement peut constituer une gêne pour les autres habitants de l'immeuble. A ce titre, un syndic peut intervenir pour demander le retrait d'un drapeau ou la réduction de sa taille.

     

    Nous nous sommes toujours élevés contre l'attribution d'étiquettes communautaristes au Marais. A nos yeux, le Marais n'est pas un nid de bobos, il n'est pas davantage un quartier gay, juif ou chinois. Ceux qui ne portent pas leur appartenance comme un colifichet sont tout autant chez eux. Le Marais rassemble un grande diversité d'habitants, des gens qui ont du plaisir à être ensemble et à côtoyer des personnes qui ne sont pas nécessairement leurs clones. Le Marais n'appartient à personne car il est à tout le monde !

    "Vivre le Marais!" a reconnu que l'évolution du quartier était en marche : arrivée de commerces de luxe, changement de profil des magasins de bouche, et une gentrification globale qui accompagne l’augmentation sensible du prix des fonds de commerce et de l'habitat, tempérée par la politique volontariste de la municipalité de développer le parc de logements locatifs aidés et la préemption de murs et fonds de commerces par la SEMAEST… Il reste que le nombre de zéros inscrits sur les chèques proposés pour la reprise des baux commerciaux peut faire tourner la tête… 

    En résumé la fête ne serait pas à la hauteur des attentes ! et il faut tout faire pour l'amplifier encore ? Tout un programme qui va à l'encontre des attentes des habitants des centres historiques dont la souffrance est totalement négligée voire brocardée. Loin d'évoquer des images d’Épinal qui vantaient les aspects festifs de Berlin, Londres ou Barcelone, il faut se référer aujourd'hui aux messages de détresse que lancent les villes de Venise et, justement, de Barcelone, contre un tourisme de masse qui se révèle  destructeur.

    Dominique Feutry

     

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  • Assurance-moto-puissanteLe bruit des moteurs de deux roues est souvent insupportable 

     

    Sujet sensible sur lequel nous nous sommes exprimés à de nombreuses reprises (articles des 8  et 14 mars, 12 avril 2017 ), le bruit a fait récemment l’objet d’un article remarqué du journal Libération, et d’autres médias semblent tout à coup s’y intéresser. Interpellant à la fois la Maire de Paris et la Présidente de région, le journaliste de Libération titre son plaidoyer pour moins de bruit  « … pitié contre le bruit à Paris et en Ile-de-France ! »

    Nombre de parisiens (chiffrés à 250.000) selon cette source seraient soumis à des niveaux sonores qui dépassent largement le seuil réglementaire limite de 68 décibels. Les logements situés sur grands axes, les  écoles,  les hôpitaux… sont les plus exposés. Ce sont surtout les deux roues qui sont pointés du doigt. Certains motards peuvent avec le vrombissement de leur moteur réveiller à eux seuls « plusieurs dizaines de milliers de personnes par son seul plaisir d’accélérer pour le vertige d’une vitesse sans doute dépassée ? » et le journaliste de s’interroger : « Dans quelle ville qui vise l’excellence écologique peut-on laisser des deux-roues aux moteurs lâchant plus de 150 décibels déchirer impunément nos tympans ? »

    Il est rappelé que dans le cadre d’un plan ad hoc déployé par Paris afin de pallier les conséquences sur la santé de ces abus, le baromètre de l’environnement sonore n’est plus publié depuis 2015 ! Sont cités ensuite les anomalies qui pourraient être corrigées tels les rues avec des pavés donc plus bruyantes, les contrôles à opérer sur les 2 roues, la musique assourdissante des bars/discothèques et des soirées privées …, les terrasses où stationnent des consommateurs bruyants, les touristes indélicats, le nombre insuffisant de moteurs électriques. Ajoutons combien ces bruits sont davantage amplifiés dans les rues étroites du Marais formant souvent caisse de résonance.

    Bruit souvent consenti, au pire toléré, Libération souligne le coût économique élevé du bruit, « il est considérable. Jusqu’à deux années de vie en bonne santé, en cas de forte exposition, selon Bruitparif. Plus de 16 milliards d’euros pour la seule Ile-de-France. Et près de 4 milliards par an pour les seuls bruits de voisinage. »

    De quoi faire réfléchir les élus et les autorités qui n’ignorent pas ces données mais qui au contraire préfèrent développer la fête dont les nuisances en matière de bruit sont malheureusement une des graves conséquences. Récemment toutefois,  le Zénith a été lourdement condamné par la justice pour bruit excessif…

    Dominique Feutry

     

  • IMG_0578L'état déplorable actuel de l'immeuble à l'angle des rues Michel le Comte et du Temple (IIIe) (photo VlM)

     

     

    Le 3ème plan propreté annoncé par la Maire de Paris voilà quelques semaines  vise  aussi  l’affichage sauvage, un phénomène qui depuis des mois semble bien difficile à éradiquer.

    Les habitués du Marais ont depuis longtemps repéré les endroits où cet affichage est continuellement perpétré. Nous avons abondamment évoqué le cas du mur de l’Hôtel de Lamoignon (la bibliothèque historique de la Ville de Paris), face au jardin du musée Carnavalet rue des  Francs Bourgeois (IVe), qui est recouvert à l’envie d’affiches diverses, ce mur doit détenir le record de signalements de notre part sur le site  « dansmarue ».

     

    IMG_0580Etat actuel d'un des 2 murs de côté du 28 rue des Francs Bourgeois (IIIe) où se trouve l'ISEG (photo VlM)

     

    Outre cet endroit, et sans être exhaustif, nous avons sélectionné plusieurs endroits emblématiques des abus d’affichage. Le mur de côté du 45 rue des Francs Bourgeois  (Institut culturel suisse),  au  28 de la même rue les murs de chaque côté de l’Institut supérieur européen de gestion (ISEG), en face à côté d’Uniqlo (N° 39) le mur de l’Hôtel de Coulanges,  plus loin le mur de l’Hôtel d’Albret ainsi que celui qui lui fait face et enfin  le mur d’angle de l’enseigne Mac 32 rue de Sévigné (IVe).  Que dire aussi du  mur du 11  rue de la Verrerie (IVe) continuellement souillé !

     

    IMG_0581Mur souillé de l'Hôtel d'Albret rue des Francs Bourgeois (IVe) (photo VlM)

     

    Mais le clou des abus est sans doute actuellement le devant de l’entrée de l’immeuble «  moderne » situé à l’angle des rues Michel  Le Comte et du Temple (IIIe) qui abrite des logements, le Centre des impôts et un gymnase. il est devenu un vulgaire panneau d’affichage géant (voir photo) devant lequel  passent de nombreux touristes hébétés par tant de saleté sur le trajet menant au musée Picasso.

     

    IMG_0582Mur d'angle du magasin Mac 32 rue de Sévigné (IVe) (photo VlM)

     

    Pourquoi les services compétents de la ville et donc les sous-traitants mandatés doivent ils attendre les signalements sur le site « DansMaRue » ou via l’iPhone pour agir. Ne pourraient-ils pas disposer d’une liste des endroits sensibles afin d’agir quotidiennement  et  faire en sorte que les affiches et autres tags soient enlevés le jour même voire le lendemain de leur apposition, afin de décourager  les contrevenants.

    Puissions-nous être enfin entendus !

    Dominique Feutry

     

  • Sans-titre 1Une rue arborée à Paris (photo Paris.fr) 

     

    L’Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique, organisme français créé en 2001 dans le but d'aider à prendre en compte les problèmes liés à une aggravation du réchauffement climatique) indique dans une récente communication qu’en France, plus de trois personnes sur quatre résident dans les villes… Il ajoute que «  celles-ci sont particulièrement  vulnérables au réchauffement climatique du fait du grand nombre de personnes qui y vivent et de la concentration des établissements et des infrastructures… Ce microclimat se traduit par une élévation locale  des températures par rapport aux zones rurales voisines de 2 °C pour une ville de 1 000 habitants et jusqu’à 12 °C pour une ville de plusieurs millions d’habitants. » 

    L’Onerc précise que la manière la plus efficace de faire baisser la température de l’air urbain consiste à « augmenter la quantité de végétation en plantant des arbres et en créant des espaces verts. Une stratégie qui permettrait de réduire la température, jusqu’à -4 °C ! » 

    Planter davantage d’arbres à Paris que ce qui est prévu jusqu‘en 2020 (voir infra) dans des zones où la verdure est rare, tel le Marais, ne serait pas une action superflue bien au contraire puisqu’ils contribueraient  avec les espaces verts à réduire la température. On nous rétorque souvent quel'espace public ne sy prête pas toujours, que le sous-sol parisien est un véritable gruyère  avec ses égouts, ses tunnels pour le Métro et le RER, ses multiples conduites et câbles… et qu’en conséquence il n’est pas facile de trouver des emplacements  pour planter des arbres.  Ce genre d’argument n’a plus cure. Il s’agit d’un problème de santé publique qui nécessite l’engagement fort, actif et urgent  des politiques vis-à-vis de leurs administrés.

    Sur le site Paris.fr de la Mairie il est écrit « …Paris est l'une des capitales les plus boisées d'Europe… d’ici 2020, la Mairie de Paris plantera 20 000 arbres supplémentaires. Le patrimoine arboré géré par la Ville de Paris représente environ 100 000 arbres d'alignement (soit un linéaire d’environ 700 km planté sur les 1650 voies publiques parisiennes), 40 000 arbres dans les 490 parcs, jardins et squares municipaux, 30 000 arbres dans les 6 cimetières extra-muros et les 14 cimetières intra-muros gérés par la Ville de Paris, 6000 arbres sur les talus du boulevard périphérique, 7000 arbres dans les établissements municipaux scolaires et de la petite enfance et 4000 dans les établissements sportifs

    Les bois de Boulogne et de Vincennes comptent à eux seuls 300 000 arbres. Tout cet ensemble est géré par le service de l'Arbre et des Bois de la Mairie.

    Lorsque l’on se rend à Berlin ou à Londres par exemple, on repart avec cette impression tenace que ces 2 capitales sont plus vertes que la nôtre est que l’effort affiché à Paris bien que louable devrait être davantage ambitieux à la lumière des explications apportées plus haut par l’Onerc. Il doit prendre le pas sur bien d’autres dossiers qui n’ont pas la même acuité et dont on nous rebat mes oreilles comme cette volonté persistante de vouloir développer à tout prix le festif nocturne.

    Dominique Feutry

     

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    Les-velos-smoove-n-ont-pas-fini-de-vous-faire-pedaler_1766845_667x333            Un exemple de vélo "Smoove" (photo Midi Libre)
     
      
      
    Nous avions écrit le  24 mars dernier que le marché des Vélib' pourrait échoir à un nouvel exploitant, la société Smoove en lieu et place de JCDecaux qui s'était associé pour l'occasion à la SNCF et à la RATP.
     
    C'est désormais acquis la municipalité a préféré Smoove  à JCDecaux qui n'acceptant pas la décision vient d'intenter une action à ce sujet. Les salariés de l'exploitant actuel des Vélib' ont craint pour leur emploi mais Smoove leur a assuré qu' ils seraient repris !
     
     
    Sans-titrePhoto montage de taxi "Sea Bubble" sur la Seine
     
     
    Il faut sans doute s'attendre à quelques passes d'armes encore, un recours en référé a été formulé, mais a priori les parisiens et les habitants des communes limitrophes découvriront des le début 2018 de nouvelles bicyclettes plus légères et maniables, à 30% électriques et davantage sécurisées, sachant que les dégradations des Vélib' sont le pont noir du contrat en cours. Seule inconnue encore le tarif qui sera appliqué ?
     
    Nous espérons surtout  qu'il s'agira d'un contrat gagnant gagnant entre la collectivité, le nouvel exploitant et les utilisateurs !
     
      ****

    Autre moyen de locomotion qui va devenir réalité, les bateaux taxi "Sea Bubble" dont nous avons parlé en tant que prototypes (voir nos articles des 27 octobre 2016 et 18 janvier 2017). Cette fois l'expérimentation pratique est plus que probable puisque certains sites proposent une annonce pour recruter les futurs chauffeurs…
     
    En principe les premiers exemplaires seront mis en service dès l'été prochain.
     
    Dominique Feutry
     
  •   20160425_104850[1]Stationnement illégal rue du Trésor (IVe) (photo VlM/FR)

     

    Dans plusieurs articles  (20 janvier 2014, 16 septembre et 15 octobre 2015)  nous avions déploré le mauvais état de la rue du Trésor (IVe) qui faisait la fierté de ses habitants. Ces derniers avaient signé alors une pétition pour protester contre les dégradations et abus en demandant à la mairie d’agir.  

    Les mois sont passés et aujourd’hui une amélioration est perceptible mais nous sommes loin de retrouver le niveau de qualité d’embellissement qu’a connue la rue.

    Les massifs de fleurs mieux entretenus sont néanmoins plus maigres à certains endroits, notamment au fond de la rue. Ils sont tous désormais entourés d’une  grille sauf un  par manque de budget selon la mairie. Aussi des véhicules de livraison  empruntant la rue pour stationner, ce qui est interdit (les potelets à l’entrée de la voie son alors enlevés), font-ils  demi-tour en bout de voie  car ils peuvent empiéter aisément sur le massif non protégé. La végétation est alors écrasée et doit être remplacée fréquemment. 

     20170405_103319[1]Bicyclettes accrochées aux grilles de protection des massifs de fleurs de la rue du Trésor IVe (photo VlM/FR)

     

    L’empiétement des terrasses (aucune n’affiche son autorisation pourtant obligatoire), les lumières vives de certains établissements longeant les stores extérieurs, les chauffages des terrasses fonctionnant avec des bonbonnes de gaz, le stationnement intempestif et fréquent, les vélos attachés aux grilles de protection des massifs de fleurs, les locations saisonnières et le linge pendu aux fenêtres, les livraisons fréquentes in situ, les dépôts d’ordures, les pancartes/ chaises empiétant sur le trottoir et le bruit sont les nuisances que dénoncent les riverains.

    Ils soulignent d’ailleurs une affluence de clients quasiment hors norme les week-ends et estiment que la rue appartient davantage aux exploitants qu’aux riverains, malgré l’existence d’une charte mais qu’aucun ne respecte véritablement. En un mot la rue est devenue un rue mercantile, elle a perdu le cachet qui faisait la fierté des riverains et voisins, il y a quelques années encore.

     

    20170325_110457[1]Linge mis à sécher aux fenêtres d'un immeuble de la rue du Trésor IVe (photo VlM/FR)

     

    Même la fenêtre percée n’a pas été bien rebouchée et enlaidit le mur qui ferme le fond de la voie.

    Dans ces conditions il est plus que jamais nécessaire que la mairie d’arrondissement, la mairie centrale avec la Direction de l’urbanisme, les Espaces verts et la DPSP assurent une surveillance constante de lieux que les riverains impliqués ne peuvent et ne doivent pas assurer seuls.

    Dominique Feutry

     

  • ImageLe Centre Pompidou et la piazza inhabituellement désertés en raison de la gréve

     

     

    Après 10 jours de fermeture déjà, le Centre Pompidou connait une grève particulièrement dure et longue au moment même où il fête ses 40 ans.

    Une partie du  personnel, sur les 1.200 que compte l’établissement, refuse le statut de fonctionnaire entrant en vigueur à partir du 1er avril suite à la publication du décret d’application d’une loi proposée par le ministère de la fonction publique et votée  l’an dernier (statut qui ne s’appliquera pas au corps des conservateurs).  Ce changement qui remplacera  le statut plus avantageux de contractuel concerne en fait les nouveaux embauchés à compter de cette même date.  

    Le refus de cette modification serait justifié d’après les grévistes par le fait que le salaire serait de 20 à 30 % moindre que celui d’un contractuel outre, est-il avancé, une progression de carrière qui se trouverait aussi freinée.

    Certains prônent un report de la loi pour déboucler la situation qui est aux mains des pouvoirs publics (en particulier le ministère de la culture) et non plus dans celles des responsables du musée.

    Il est certain que cette situation inhabituelle perturbe les habitués de la bibliothèque mais aussi les touristes et les visiteurs dont beaucoup avaient réservé leur billet. Les manifestations prévues ont dû être annulées, y compris, au dernier moment, le dîner de gala réservé aux donateurs, bienfaiteurs et sponsors à l'occasion des 40 ans du Centre.

    Cet anniversaire se trouve en conséquence attristé et la fête est gâchée. Cette situation inédite crée une ambiance qui contraste fortement avec l’animation habituelle caractérisant les lieux, fort de ses 15.000 visiteurs quotidiens.

    Dominique Feutry