Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • Citycarbon3Une trottinette roulant sur le trottoir parmi les piétons (photo Numerama) 

     

    Sortant de mon domicile, il s'en est fallu de peu pour que je sois renversé par une jeune femme en roller qui roulait à vive allure sur le trottoir puis aussitôt par une seconde qui la suivait en trottinette à la même vitesse .

    Manifestant mon mécontentement de façon assez vive, je me demande par quel miracle je n'ai pas été frappé par ces personnes vociférantes, menaçantes, courroucées qui m'invectivaient car j'avais osé arrêter leur course folle.

    Je ne suis pas le seul à constater la multiplication des trottinettes, rollers et autres gyropodes et monocycles (ou monoroues), skateboards ou gyroskates électriques. Les engins se multipliant, l'insécurité grandit pour les piétons, notamment les plus fragiles, dès lors que les trottoirs deviennent une aire de déplacement pour ces appareils. Mais la principale anomalie est l'absence de texte pour réglementer la circulation de ces machines le plus souvent électriques qui roulent vite. 

    La revue "Que choisir" qui a enquêté sur le sujet concluait dans un article publié il y a un an qu'il n'existait aucune réglementation et qu'"en attendant un texte clair (ce qui n’est pas à l’ordre du jour), le bon sens doit s’imposer dans le respect de tous. Trottinettes et autres engins électriques doivent donc rouler sur les trottoirs, adapter leur allure à l’affluence des piétons, emprunter les passages protégés et respecter les feux tricolores. Circuler sur les pistes cyclables est également toléré, même si ce n’est pas officiel…" Il est juste indiqué que tout engin électrique se déplaçant à plus de 6 km/h doit rouler sur la chaussée.

    Cette analyse n'est apparemment pas en phase avec le code de la route dont l’article R311-1 (6.10) range les patinettes dans les cycles : “véhicule ayant au moins deux roues et propulsé exclusivement par l’énergie musculaire des personnes se trouvant sur ce véhicule”. Sachant qu'un "véhicule" a l'obligation de rouler sur la chaussée, il devrait en être ainsi de nos nouveaux mode de transport qualifiés de "doux" même si un choc avec eux est rude…

    Nos élus feraient bien de se pencher sur ce sujet et de clarifier la situation afin d'empêcher que nos trottoirs ne deviennent des petites autoroutes/voies rapides pour mono-roues ou deux roues motorisées ou non qui prennent le pas sur les piétons, ces derniers devenant les intrus. Un comble!

    Vraiment il faut que cette évolution dangereuse soit maitrisée.

    Dominique Feutry

      

  •    Voiesberge940La voie Georges Pompidou fermée à la circulation

     

    Annoncée depuis septembre et après signature d’une convention entre la Ville et Airparif (association indépendante) pour la somme de 128.000 € suite à un vote du Conseil de Paris, nous en savons désormais un peu plus sur les moyens qui vont être déployés pour mesurer la pollution et qualité de l’air suite à la fermeture de la voie Georges Pompidou.

    Ce ne sont pas moins de trois camions laboratoires, 80 points de mesure qui seront disposés sur les quais tous les 300 mètres. Sept stations automatiques de mesure des polluants issus du trafic routier (particules fines, dioxyde d'azote et benzène) seront installées sur les axes routiers où s’est a priori déplacée la circulation, y compris certains axes qui sont à l’extérieur de Paris.

    Deux campagnes d’un mois sont prévues, une en décembre une autre l'été prochain pour un coût total de 130.000 €.

    Les travaux menés par Airparif, en lien avec le Service Parisien de Santé Environnementale (SPSE) de la Direction de l'Action Sociale, de l'enfance et de la Santé (DASES), aboutiront à une somme de résultats qui seront analysés par quatre comités de suivi créés à cet effet (Mairie de Paris, Métropole du Grand Paris, Préfecture de police et Région)

    Déjà des voix s’élèvent sur cette campagne et il y a fort à parier que les résultats, quels qu’ils soient, seront critiqués surtout, comme l’annoncent certains, s’il n’existe pas de mesures réalisées avant la piétonisation, donc de possibilités de comparaison, ce qui risque d'amener  des interprétations différentes.

    A suivre …

    Dominique Feutry

     

  • P1080893
    Les berges de la Seine, inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO : quelle protection en découle ? (Photo VlM)

     

    Juridiquement parlant, la réponse est : aucune. C'est l'un des sujets qui ont été débattus ce jeudi 27 octobre au cours des "Journées Juridiques du Patrimoine" organisées par  "Patrimoine-Environnement", au siège d'AXA avenue Matignon dans le VIIIe, sous la présidence d'Alain de la Bretesche.

    A la tribune, se sont succédé Françoise Férat, sénatrice de la Marne, membre de la commission Culture-Éducation-Communication, et des personnages éminents qui font autorité dans ce domaine. On a eu le plaisir notamment de retrouver Dominique Masson, qui nous a conseillés dans les années 2000 alors qu'il était directeur au Ministère de la Culture de  postuler pour la commission locale du secteur sauvegardé du Marais dans la perspective de sa révision. Également Yves Dauge, ancien sénateur-maire PS de Chinon et président de la commission nationale des secteurs sauvegardés, que nous avons rencontré par deux fois au palais du Luxembourg pour parler du Marais.

    Réduire cette journée en un article serait une entreprise vaine. Nous avons retenu pour nos amis du Marais deux thèmes qui nous paraissent essentiels.

    Tout d'abord, la loi "Création, Architecture et Patrimoine", dite "loi CAP". Le projet de loi a été adopté. On a compris des exposés que le projet initial, déposé à l'Assemblée Nationale était très préjudiciable à la protection du patrimoine car les dispositifs actuels, secteurs sauvegardés PSMV, comme celui du Marais  (NB  : il y en a 100 en France), ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager)  et AVAP (aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine) disparaissaient purement et simplement sans que d'autres protections pertinentes assurent la relève.

    Le Sénat avait pris la mesure du danger pour la France d'un texte qui aurait à terme sacrifié, en tout cas endommagé, l'un des atouts majeurs que possède la France avec des monuments, des sites et des paysages exceptionnels qui fascinent les touristes. Sa représentante a souligné que l'assemblée nationale a été d'emblée sensible à cet argument et les deux chambres, en commission mixte, sont parvenues à un accord sur un texte sensiblement amélioré.

    FératFrançoise Férat, sénatrice UDI de la Marne, secrétaire de la commission culture éducation et communication

     

    Il en résulte un projet qui a été approuvé en deuxième lecture par les Députés avec l'accord du Sénat. L'évènement est suffisamment exceptionnel quand les deux chambres sont de couleur différente pour qu'on le signale et qu'on s'en réjouisse. Le Député PS du IVe, Patrick Bloche, qui est en même temps président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée Nationale, nous avait préparés à cette issue heureuse, par ses déclarations rassurantes lors de notre rencontre à la Chambre des Députés le 19 février 2016.

    BlochePatrick Bloche, Député PS de la 7ème circonscription et conseiller de Paris élu du XIe

     

    Les nouvelles dispositions peuvent se résumer ainsi : inscription des dispositions relatives à la protection du patrimoine dans un "règlement" annexé à chaque PLU (plan local d'urbanisme), co-responsabilité État-collectivité territoriale pour l'établissement des PSMV, création obligatoire d'une commission locale pour veiller à la médiation et à la participation, lorsqu'il y a ou non intercommunalité.

    La commission nationale, quant à elle, sera consultée chaque fois que l’État décidera "l'aliénation de monuments historiques" c'est à dire la vente à des tiers (souvent étrangers).

    Autre thème, l'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette distinction est considérée comme précieuse pour ses bénéficiaires mais dans l'état actuel des choses il n'en découle légalement aucune contrainte ou obligation. Vincent Berjot, directeur général des patrimoines, nous a appris qu'un décret est en cours d'élaboration pour corriger cette aberration en précisant les conséquences juridiques de l'inscription.

    Gérard Simonet

     

  • 15308270-sea-bubble-ces-voitures-qui-voleront-bientot-au-dessus-de-la-seine - CopieLes "Sea Bubble" seront expérimentés sur la Seine au printemps prochain (Photo Sea Bubble)

     

    Nous vous en avions informé  lorsque le projet a été lancé et  la presse se saisit à nouveau du sujet. La Seine sera bientôt  (au printemps semble-t-il) un champ d’essai  pour les  « Sea Bubble », ces petits bateaux taxis bizarres de quatre mètres de long et deux de large, propulsés à 18 km/h par deux moteurs électriques silencieux et non polluants,  qui volent sur l’eau.

    Le projet, un peu fou au départ, avance puisque les inventeurs en sont au stade de la fabrication d’un prototype à l’échelle.  La mairie de Paris n’a pas caché son intérêt pour ce nouveau mode de locomotion avec chauffeur pouvant embarquer quatre passagers. Il  nécessite  quelques infrastructures néanmoins (stations d’amarrages, appontements, panneaux solaires et bornes électriques  pour recharger les batteries …).

    Voyant très loin, les promoteurs de ces engins imaginent déjà une utilisation de type Autolib’. Pourquoi pas,  mais encore faut-il que l’investissement ne soit pas trop élevé pour la Ville en regard  du service apporté et de la réduction de la pollution annoncée.

    Autre sujet,  la Seine. Elle n’est malheureusement pas extensible et celle–ci est déjà bien encombrée (voir notre article du 24 juin 2016) entre le  trafic de marchandises, les bateaux-mouches, les barges, les bateaux hôtel ou piscine,  les péniches habitées le long de quais ou celles, comme certaines barges, transformées en bar-restaurant, les projets de bateau  cinéma,  bateau  musée,  bateau magasin, les bassins réservés à  la baignade … il faudra prévoir des couloirs de navigation dédiés aux bateaux- taxis  si bon ordre n’est pas apporté pour pouvoir circuler avec des risques limités sur la Seine.

    Dominique Feutry

     

  • Clouzeau rvp 25 10 19De droite à gauche, Matthieu Clouzeau, Directeur de la DPSP, Laurent Jeannin-Naltet, Gérard Simonet, Gilles Pourbaix, Anne Penneau, Jean-François Revah (Vivre Paris !). A la prise de vue Stéphane Devienne, (Photo VlM)

     

    Cette Direction de la Mairie de Paris, que dirige le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau, nous a reçus le 25 octobre en compagnie de Stéphane Devienne en charge du Bureau de régulation de l'espace public. Elle préfigure ce que sera la "Police Municipale de Paris". Il est interdit toutefois de prononcer ce mot tabou car en 2001, quand Bertrand Delanoë briguait la Mairie de Paris, il avait fait du renoncement à cette proposition de son concurrent un argument de campagne majeur. Ses héritiers ont changé d'avis sur le fond mais ils respectent la mémoire de celui à qui ils doivent beaucoup !

    De "police municipale", pourtant, la nouvelle direction en a tous les contours. Pour autant que la loi sur le changement du statut de Paris soit votée (voir article "Le Monde" du 3 août 2016), la responsabilité en matière de respect des règles de civilité sera bel et bien assurée par la municipalité, comme elle l'est dans les autres villes de France.

    Précision importante : le BACN (bureau d'action contre les nuisances) dont nous avons régulièrement souligné le professionnalisme dans le traitement des nuisances sonores et olfactives, passera sous le contrôle de la mairie en rejoignant la DPSP. Matthieu Clouzeau nous rassure à ce propos : il entend conserver cette unité dans l'intégralité de ses effectifs et de ses méthodes de travail (leur assujettissement en particulier au normes de qualité ISO 9001 qui concernent les entreprises de services).

    On sait que la Maire de Paris projette de confier le contrôle et la gestion du stationnement à trois sociétés privées (notre article du 24 octobre). Les 1.500 agents de sécurité de la Ville qui en sont aujourd'hui chargés entreront dans le giron de DPSP pour en grossir les rangs qui compteront alors un effectif de 3.400 personnes, au service de la tranquillité publique et de l'environnement.

    Fourrière poids lourdsUn des services sous-traité au privé par la mairie de Paris : la fourrière. Ici, fourrière "poids lourds" (Photo VlM)

     

    La direction est organisée sur un mode "staff and line", avec une trame de 10 circonscriptions opérationnelles verticales et des fonctions transversales en renfort, notamment la nuit. Les quatre arrondissements centraux (qui attendent d'être regroupés) sont l'une de ces unités de terrain, sous l'autorité de Sophie Lachasse et se son adjoint Daniel Dauphant. Près de nous, le XIe-XIIe sont regroupés ainsi que que les Ve-XIIIe, VIe-XIVe, VIIIe-IXe-Xe.

    Le changement annoncé répond à une logique : puisque nos élus sont jugés au moment des élections sur leur gestion des problèmes de sécurité et d'incivilités il n'est pas anormal de leur donner les moyens de les assumer. D'un autre côté, on apprécie le professionnalisme de la police et son dévouement. Trouvera-t-on l'équivalent chez  des employés municipaux ? Le dessaisissement des ASP de leur tâche vis à vis du stationnement n'est-il pas le signe que les lourdeurs immanentes à la fonction municipale conduisent à une productivité insuffisante ?

    Nous avons posé à M. Clouzeau une question pratique : dans l'état actuel des choses, le réflexe des habitants lorsqu'une difficulté se présente, est "d'appeler la police". Sachant que le respect de l'ordre public, du code de la route, les délits et a fortiori les crimes restent de la responsabilité de la police, comment fera le citoyen ordinaire pour savoir s'il doit appeler la circonscription locale de la DPSP ou le commissariat d'arrondissement qui lui est familier ? On convient que c'est une question sur laquelle il faudra se pencher….

    Nous serons attentifs en tout cas aux sujets qui nous intéressent car ils conditionnent la qualité de vie de habitants de Paris : le propreté, le bruit, l'occupation de l'espace public, l'affichage débridé, la circulation, le stationnement…. La DPSP est constituée dans le but de s'y atteler et d'apporter une amélioration visible. Nous lui faisons a priori confiance. Nous observons à ce propos que l'échange que nous avons eu avec son directeur, le pragmatisme, la compétence et l'ouverture dont il a fait preuve, nous invitent à être raisonnablement optimistes.

    Gérard Simonet

     

  • Mairie IVe face 06 03 16Mairie du IVe (Photo VlM)

     

    Sans le Maire du IVe et en présence d’une assistance clairsemée, le conseil d’arrondissement s’est tenu le 24 octobre. Beaucoup de chiffres ont été communiqués par le président de séance, le 1er adjoint Julien Landel, sur les crèches, les travaux en urgence, les équipements divers des directions techniques, les activités périscolaires…

    Un point a été fait ensuite sur les 15 projets de végétalisation, l’économie circulaire, les équipements publics et la rénovation du Théâtre de la Ville (15 millions € HT) qui se terminera en mars 2019.

    Le nombre de pigeonniers contraceptifs qui est de 12 dans la capitale pourrait croître, une étude est lancée dans ce sens.

    Il est annoncé que des migrants pourraient être installés dans des locaux vacants de l’Hôtel Dieu, le projet est piloté par le Maire du IVe et le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch. Une dotation de 14 000 € est prévue.

    La rue des Hospitalières Saint-Gervais, derrière la Halle des Blancs Manteaux, sera bientôt transformée en aire piétonne (5 semaines de travaux prévues) afin de sécuriser l’école primaire. Il est aussi question sur proposition, de médiateur d’étendre la Zone 30 à l’Ile Saint-Louis. Le stationnement serait interdit dans les rues de moins de 5 m de large, les places de livraison qui subsisteraient pourraient être utilisées la nuit pas les riverains. Cette annonce a provoqué quelques remous dans l’assistance, certains considérant qu’il s’agissait d’un passage en force.

    En ce qui concerne la construction de la halle sportive rue Neuve Saint-Pierre (voir nos différents articles à ce sujet), le 1er adjoint a indiqué, quant à la polémique née des vestiges archéologiques qui auraient été détruits, que le conservateur du pôle archéologique lui-même avait affirmé qu'aucun vestige n'avait été révélé et qu’il s’agissait en fait de structures du siècle passé. Toutefois, M. Landel reconnait que les 4 pieux de fondation (80 cm de profondeur et 1,20 mètre de large) prévus en février dernier étaient passés à 25 soulignant l’absence de risque d’altération d’éventuels vestiges archéologies… Il s’est donc inscrit en faux sur la polémique née de ces pieux et du terrassement nécessaire pour mise à niveau du sol qualifiant tout ce qui a pu être dit de propos « mensongers » et ajoutant qu’un suivi rapproché était assuré par les archéologues de la Ville

    Les participants présents sont restés toutefois dubitatifs sur ces explications qui ne les convainquent pas. Ils s’étonnent de la hauteur de cette structure inesthétique qui à 9 mètres est supérieure de 2 mètres à celle initialement prévue.

     

    Analyse de notre confrère "L'independant du 4e" qui était présent à la réunion

     

  • Temple 10 motos 10 02 14Entassement anarchique de motos sur le trottoir et sur la chaussée  rue du Temple (IVe) (Photo VlM)

     

    Toute la presse aujourd'hui en parle : Anne Hidalgo a déclaré au JDD qu'elle entendait confier le contrôle et la gestion du stationnement payant à Paris à trois sociétés privées dès le 1er janvier 2017 ("Capital", 23 octobre 2016)

    Elle s'appuie sur un rapport qui évalue à 300 Millions d'€ "l'évasion" de recettes qui résulte de l'attitude des automobilistes qui sont à 91 % rétifs à s'acquitter de leur obligation auprès des parcmètres. La Maire de Paris pense que les employés d'une société privée y mettraient plus de zèle que les ASP (agents de sécurité de Paris) actuels et feraient ainsi rentrer plus d'argent dans les caisses.

    300 Millions d'€ c'est l'équivalent de 300 € chaque année par foyer fiscal parisien qui reviendraient dans nos poches, qu'on soit automobiliste ou pas. Une "aubaine" à ne pas négliger. Curieusement, c'est aussi le chiffre des subventions, selon notre analyse, qui sont versées chaque année à des associations fantoches. Il y a  fort à parier qu'on réaliserait une économie similaire en demandant à un cabinet d'audit privé de contrôler l'activité et la productivité de telles associations.

      Subventions associations sachets de pièces delanopolis 2015

    Sachant que les parisiens ont de moins en moins de voitures, ou s'ils en ont une la laissent au garage, ils n'ont pas de raison objective de se plaindre de l'orientation prise. De plus, on ne peut pas se dire citoyen et accepter qu'une loi ou un règlement soit respecté à 9 % !

    En revanche, on a des soucis à se faire au sujet des deux-roues motorisés. Si l'usage de la voiture est encore plus contrarié, le mouvement en faveur de la moto va confirmer son explosion. On ne doit pas s'y opposer par principe car l'espace public occupé par un conducteur de deux-roues est bien inférieur à celui du même conducteur au volant d'une voiture. Il reste à prendre des dispositions pour que ce mode de déplacement respecte toutes nos attentes en matière d'environnement.

    Il faut d'abord que les engins les plus polluants soient retirés de la circulation. Les restrictions applicables au 1er juillet 2016 (MOTO MAG)  le laissent espérer. Il est indispensable ensuite que le contrôle technique, en vigueur depuis longtemps pour les voitures, soit enfin appliqué au deux-roues motorisés pour que cessent leur vacarme et leur contribution à la pollution de l'air.

    Pour finir, de sorte que chaque mode de déplacement ait les chances qu'il mérite, sans passe-droit, sans complaisance coupable de clientélisme, il importe que le stationnement des motos soit organisé sur la chaussée, et sur les trottoirs là où les conditions le permettent, et soit strictement interdit ailleurs. Sur ces places désormais réservées, il est juste et normal qu'une taxe de stationnement s'applique, comme elle s'applique aux voitures, en due-proportion naturellement de l'espace occupé.

    Les alliés Verts de Mme Hidalgo y sont favorables. Nous n'adhérons pas à toutes leurs positions mais en voilà une que certains de nous sont prêts à défendre.

    Gérard Simonet

     

  • A111L'état de cloaque du 59 rue Quincampoix  : ordures, saleté, gravats, épanchement d'urine, tags et stationnement de motos prospèrent (IVe) (photo PC)

     

     

    Malmenée depuis quelque temps la rue Quincampoix laisse cette désagréable impression de rue sale accentuée par sa configuration de rue ancienne et étroite. Cet état est particulièrement frappant dans sa section entre les rues Rambuteau et Aubry le Boucher (IVe).

    Nous avons publié un article du 6 juin 2016 en montrant l'espace devant le n° 59, totalement tagué, couvert d'urine, transformé en dépôt d'ordures à ciel doublé d'un parking à motos. La Gloïre du IVe !

    Une courte accalmie  avait été constatée après quelques interventions épisodiques des services  de la propreté. Mais  la mutilation a repris de plus belle pour ce secteur devenu un cloaque.

    La photo prise ce jour montre son état déplorable, inadmissible, indigne et le degré de saleté atteint. La honte pour ceux qui salissent mais aussi pour ceux dont le laxisme laisse prospérer de telles situations. On est proche de ce que l'on peut trouver sur un terrain vague (gravats, palettes, planches, éviers, vieux luminaires, ordures diverses…) avec toujours un ensemble de motos en stationnement qui n'ont rien à faire à cet emplacement. Or nous sommes dans le Paris historique, que font les autorités pour éradiquer et prévenir de telles situations ? 

    La municipalité serait bien inspirée de ne pas laisser se développer de tels foyers insalubres qui attirent rats et vermine. Qu'ils ne s'étonnent pas dans ces conditions de voir monter le mécontentement des habitants et repousser la fréquentation touristique.

     

  • IMG_0608Marteau piqueur en action détruisant des soubassements anciens (photo SF)

     

    A plusieurs reprises (articles des 09 juin et 02 octobre 2016), nous avons relaté le mécontentement de nombreux riverains concernant le projet d’aménagement d’un gymnase recouvert d’une toile en PVC de 9 m de haut sur un terrain de sports enchâssé au cœur d’un quadrilatère formé par des immeubles bordant les rues Beautreillis, Charles V, Saint-Paul, Neuve-Saint-Pierre (IVe).

    Un collectif de riverains non consultés s’est constitué afin de revisiter ce projet.

    Un recours auprès du tribunal administratif n’a pas abouti et les interventions auprès de l’administration et de diverses instances pourtant concernées sont restées lettre morte. Aussi la mairie de Paris a-t-elle démarré les travaux dès le mois dernier et ceux-ci, comme il fallait s’y attendre, posent aujourd'hui question. Les excavatrices en action destinées à préparer le terrain pour y planter de longs pieux ont mis au jour,  le 18 octobre, des  vestiges archéologiques sans doute en lien avec une ancienne église médiévale détruite à la Révolution et dans le cimetière de laquelle ont été inhumés des personnages importants.

    Il nous est rapporté que ces vestiges ont été détruits au marteau piqueur dès l’aube et rapidement chargés dans la benne d’un camion pour être évacués. Notre confrère "L'indépendant du 4e" publie lui aussi l'information avec de nombreux détails.

    IMG_0596Béton coulé à la va-vite dans les excavations où reposaient les soubassements anciens (photo SF)

     

    Il est difficile d’imaginer que la Direction du Patrimoine et de l'Architecture qui dépend directement de la Ville ait pu laisser faire, d’autant que l’existence de ces vestiges était connue et faisait partie des arguments avancés par le collectif d'habitants pour revoir le projet de gymnase  sur la foi de documents officiels !

    Que signifie une telle passivité de la part des autorités alors que nous sommes au cœur même du Marais historique. Nous connaissons pourtant  l’ardeur débordante de ces mêmes autorités  pour développer le Paris de la fête ! Le Maire du IVe, souvent présenté comme passionné par l’art, peut-il lui aussi, ainsi que son équipe d’ailleurs, rester indifférent face à ce type de saccage en catimini. L’Architecte des Bâtiments de France a-t-elle été informée de ce dernier épisode ?

    Finalement qui est responsable ? Sans doute personne, à l’image des trois petits singes asiatiques connus par tout un chacun.

    A la suite de la parution de notre article nous avons reçu une communication de Christophe Girard, Maire du 4e, sur les travaux de la Halle sportive Neuve Saint-Pierre que nous publions ci-dessous.

    Les travaux de construction d’une Halle sportive sur le Terrain d’Éducation Physique (TEP) Neuve Saint-Pierre suscitent de nombreuses interrogations auxquelles je souhaite ici apporter des réponses.

    Je rappelle que la construction de cette Halle répond à une demande formulée depuis plusieurs années, avant même l’arrivée de la majorité actuelle, par les associations sportives et la communauté scolaire qui utilisent l’équipement. Nous déplorions en effet un trop grand nombre d’annulations de cours et d’activités tout au long de l’année en raison des conditions climatiques, qui rendaient la pratique du sport impossible sinon dangereuse sur un revêtement obsolète et en mauvais état.

    J’ai donc fait du projet de couverture du TEP un des engagements forts de ma mandature. Projet sur lequel j’ai avec mon équipe plusieurs fois communiqué à ce conseil, dans les publications municipales et lors d’une réunion publique de présentation.

     

    Récemment, des observations formulées par certains riverains relatives aux travaux de terrassement sur la parcelle ont fait craindre que les sous-sols abritant un cimetière mérovingien aient pu être altérés. Plus grave la Ville est accusée par certains de laisser des "vestiges [être] détruits au marteau piqueur dès l’aube et rapidement chargés dans la benne d’un camion pour être évacués ».

    Non seulement nous démentons formellement de tels agissements mais nous regrettons les surenchères et propos mensongers, entourant ces opérations suivies quotidiennement par la Mairie, la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris et la Direction du Patrimoine et de l’Architecture qui pilote le chantier.

    En effet, dans un avis du 11 avril 2016, le Conservateur régional de l’archéologie d’Ile-de-France, informé de la réalisation de ce projet, ne l’a pas considéré comme étant de nature à compromettre la conservation de vestiges compte tenu de son impact limité. Saisi par le Maire suite à la diffusion de photographies trompeuses la semaine dernière, le Chef du pôle archéologique de la Direction des Affaires Culturelles Département d'Histoire de l'Architecture et d'Archéologie de Paris (DHAAP) a confirmé avec certitude qu’il ne s’agit en aucun cas de vestiges.

    Je vous lis des extraits de son rapport :

    « Les terrassements ont concerné principalement les matériaux servant comme base du terrain de sport. Sous ces matériaux, les terrassements ont entamé sur une vingtaine de centimètres d’épaisseur des remblais composés de terre de jardin et fragments de plâtre de démolition. Aucun vestige attribuable à l’ancien cimetière n’a été révélé. »

    « Les fondations dégagées au moment des terrassements sont du 20e siècle et sont constituées de pierres meulières noyées dans du béton. Elles délimitent l’angle d’une structure comblée par des gravats récents. »

    « Ces fondations ne constituent aucunement un élément de l’ancienne église paroissiale qui, par ailleurs,  se situait  bien plus à l’ouest à l’emplacement de l’école élémentaire. »

    En ce qui concerne la question des fondations de la Halle et du nombre de micropieux qui vont permettre de soutenir la structure de couverture, je précise que la Mairie a toujours souhaité communiquer de manière transparente sur l’ensemble des aspects du projet. Lors de la réunion publique du 16 février dernier puis lors du Conseil d’arrondissement du mois de mai, les études techniques relatives aux fondations n’avaient pas encore été réalisées, puisqu’elles ont eu lieu au mois de juin. Le Maître d’œuvre nous avait donc indiqué qu’en fonction des nécessités de charge de l’ouvrage à l’étude, le nombre de pieux pouvait être de 4 sans que ce chiffre soit définitif.

    Le nombre de micropieux nécessaires est effectivement passé à 25 micropieux afin que les fondations puissent supporter la charge de la Halle mais le risque d’altération des sous-sols a toujours été pris en compte aussi bien par le Maître d’ouvre que par le contrôle régulier de la Direction des Affaires Culturelles, sur site.

    Comme moi et mon équipe l’avons déjà dit, la Mairie du 4e se tient à la disposition des habitants souhaitant obtenir des éclairages sur le chantier du TEP, les informations leur seront communiquées en toute transparence.

     

     

     

     

  • Thorigny jardin hôtel aubert de fontenayLe jardin Thorigny, ses cinq érables, et l'Hôtel Aubert de Fontenay, dit "Hôtel Salé" (Musée Picasso) (Photo VlM)

     

    Rappelons que la mairie du IIIe, en liaison avec la DEVE (direction des espaces verts et de l'environnement de la Mairie de Paris) avait décidé l'abattage de cinq érables à moitié centenaires, dans le jardin situé entre la maison de retraite de La Perle et le Musée Picasso.

    Regroupés en "collectif" dans notre association, les riverains de la rue de Thorigny, appuyés par les pensionnaires de la maison de retraite, s'étaient manifestés pour affirmer leur opposition à l'abattage de ces arbres que le conseil de quartier Archives avait maladroitement défendu sans en référer, comme c'est souvent le cas, aux intéressés eux-mêmes.

    Alors que les dés paraissaient jetés en juin, on apprenait que l'ABF (architecte des bâtiments de France) Sophie Hyafil, dont le "visa conforme" est obligatoire en secteur sauvegardé, ne souhaitait pas statuer en l'état et demandait la tenue d'une réunion préalable de concertation avec les riverains.

    Cette réunion s'est tenue le 6 octobre en présence du Maire Pierre Aidenbaum qui a affiché son ouverture à une solution plus respectueuse d'un environnement auquel les habitants sont attachés. L'ABF a indiqué de son côté qu'elle n’était pas opposée à la conservation de certains de ces arbres.

    Le Maire a conclu en demandant à la DEVE de travailler sur un nouveau projet qui préserve un nombre d'arbres compatible avec les contraintes techniques. Le dossier, qui pourrait comporter des variantes, sera présenté aux riverains sous quelques semaines.