Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • Oberkampf juillet 2016-1Rue Oberkampf minuit, juillet 2016 (Photo JFR)

     

    Nos amis du Collectif Riverains du XIe, membre comme nous du réseau "Vivre Paris !" ont été informés ce mois-ci des mesures de fermeture administrative prises par le Préfet de Police Michel Cadot à l'encontre de quatre bars de la rue Oberkampf. Les durées vont de 15 à 45 et 60 jours. Motifs invoqués : "trouble à l'ordre public", "infractions au code de l'entrée et du séjour des étrangers en France", "infractions au code du travail" et "actes délictueux dans l'exploitation de l'établissement".

    On ne peut qu'apprécier la fermeté de la police vis à vis de débordements qui rendent la vie impossible aux riverains de l'arrondissement, notamment les rues Oberkampf, Jean-Pierre Timbaud et des Trois-Bornes. Dans ces rues sinistrées, où les débits de boissons se suivent comme des grains de chapelet, les habitants ont leurs nuits perturbées par des consommateurs alcoolisés qui passent par une première phase d'exubérante véhémence et perdent progressivement le contrôle de leur comportement au point de finir au petit matin ivres morts sur un banc, dans le caniveau, ou à l'hôpital victimes d'une rixe (voir cette vidéo très explicite)

    Il est rassurant de constater que la Préfecture de Police et les commissariats adoptent une attitude ferme vis à vis de ces débordements. A ce propos, nous sommes informés du projet de loi que la Maire de Paris veut faire adopter en urgence tant que les Députés lui sont favorables (ce qui n'est pas le cas des "sages" du Sénat). Outre le regroupement des arrondissements du centre dont nous ne voyons ni l’intérêt ni l'urgence, le transfert de la police vers la mairie de responsabilités de maintien de l'ordre a tout pour nous inquiéter car nous voyons bien, à l'égard des bars et de leurs terrasses, vis à vis de l'affichage sauvage qui sévit plus que jamais, que l'attitude des inspecteurs de la mairie et de leur encadrement est particulièrement permissive (voir notre article : audit de l'inspection générale de la Ville de Paris sur l'attribution et le contrôle des terrasses du 12 août 2016).

    Cette réserve de notre part est malheureusement renforcée par les efforts insensés de l’Hôtel de Ville en direction des fêtards qui auront bientôt leur "conseil des noctambules" (notre article du 12 octobre). Noctambules dont le XIe, mais il n'est pas le seul, est une riche pépinière !

    Noctambules quartier oberkampf après fermeture des bars août 2016Noctambules de la rue Oberkampf (photo JFR)

     

  •    P1000069Vue du Square du Temple (IIIe)  

     

    Le dernier bulletin municipal de la mairie du IIIe arrondissement fait état du possible changement de nom du square du Temple (une proposition a été faite en ce sens au Conseil de Paris), pour le dédier à Élie Wiesel, écrivain et philosophe américain, respecté, honoré mais aussi contesté et controversé à la fois. Si l'intention de ceux qui veulent procéder à ce changement peut se comprendre afin de rendre hommage à un passé plus récent que l'histoire de l'Enclos des Templiers, vieille de plus de 800 ans, est-il bien opportun de gommer le nom de ce lieu  où  s'est déroulé et forgé un épisode marquant de l'Histoire de France ?

      Panneau-le-donjon-du-temple-rue-eugène-spuller-square-du-temple-temple-de-parisUn panneau rappelle que l'emplacement du square du Temple est chargé d'histoire  

     

    De grands penseurs apportent la réponse. Ainsi Nietzsche affirme que " l'homme de l'avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue" quand Marc Bloch précise "l'ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent, elle compromet dans le présent l'action même" ! Quant à Élie Wiesel nous relevons cette phrase qui sonne comme une évidence " un homme sans passé est plus pauvre qu'un homme sans avenir." Nous pourrions multiplier à l'infini toutes ces citations, elles montrent simplement combien il est hasardeux et lourd de conséquences de vouloir débaptiser un endroit si chargé d'histoire alors que rien ne l'oblige.

    Le faire pour le square du Temple sera considéré pour beaucoup comme un renoncement à notre histoire, un étiolement de la connaissance de notre passé déjà bien indigente !

    Dominique Feutry

     

  • 3_facade_de_l_eglisesiteParvis de l'église Saint-Nicolas des Champs (IIIe)

     

    Les résultats du budget participatif de l'Hôtel de Ville pour 2016 sont tombés. Quinze projets ont été retenus pour  le Marais pour un montant de 3,231 millions € sur un budget global de 94,4 millions  €.  Huit concernent le IIIe (1, 795 M €) et  sept le IVe (1,436 M €).

    Dans le désordre ceux-ci portent pour le IIIe sur l’aménagement du côté des numéros impairs, avec suppression de la contre allée, de la rue du Grenier Saint-Lazare et du parvis devant l’église Saint- Nicolas des Champs située rue Saint-Martin,  En matière de végétalisation la rue du Vertbois sera privilégiée, de même l’école Saint-Martin qui sera dotée d’un potager. Enfin des ludothèques seront installées  dans les écoles maternelles et l’achat de matériels sono et de scénographique a été sélectionné dans le but de « développer la convivialité des espaces  scolaires ». Sera créée aussi une « bricothèque » (prêts d’outils) ouverte à tous.

     

    P1190690_Paris_IV_rue_Geoffroy-l'Angevin_rwkLa rue Geoffroy l'Angevin (IVe)

     

    Du côté du IVe arrondissement l’accent est mis sur la végétalisation de l’angle des rues des Blancs Manteaux et des Archives, ainsi que les rues Simon le Franc et Geoffroy l’Angevin qui bénéficieront toutes deux d’un réaménagement comme la rue des Deux Ponts qui ne comportera plus qu’une seule voie de circulation. Autre projet « lauréat »,  la création rue de Rivoli d’une porte d’accès au square de la Tour Saint-Jacques et l’installation de panneaux donnant le nom des plantes dans les squares parcs et jardins de l'arrondissement.  Au plan scolaire ce sont des murs d’expression et des mobiliers qui seront disposés dans les cours des écoles élémentaires.

    La moisson est juste convenable pour le Marais qui recueille seulement 3,4 % du budget global. Nous attendons avec impatience la réalisation de ces chantiers en particulier là où la nécessité fait presque loi en raison de leur mauvais état et aspect  actuel,  c’est-à-dire les rues du Grenier Saint-Lazare (450 K€), Geoffroy Langevin, Simon le Franc (580 K€),  ainsi que le parvis de l’église Saint-Nicolas des Champs (650 K €) .

     

  • Berge rive droite piétonne  04 10 16Berge rive droite sans voitures, le pont Notre-dame et au fond le Pont au Change qui cache le Pont Neuf (photo VlM)

     

    En parcourant vers l'ouest les berges de la Seine rendues aux piétons en commençant par le pont d'Arcole, on croise le pont Notre-Dame, le Pont au Change puis le Pont Neuf. La promenade est idyllique bien qu'entachée, provisoirement espérons le, par des panneaux et édifices de propagande en faveur de l'écologie telle qu'on la conçoit à l'Hôtel de Ville.

    Passé le Pont Neuf, c'est un choc qui attend le promeneur : une présentation du Paris de 2050 tel que la COP 22 qui se tient en novembre à Marrakech va nous le façonner pour que le réchauffement climatique et ses conséquences soit jugulés.

    Beaucoup d'entre nous ne serons plus là pour juger de la pertinence de cet exercice d'anticipation, digne de "La journée d'un journaliste américain en 2889", un roman que Jules Verne aurait mieux fait de ne pas écrire en 1889 car il démystifie l'image de l'auteur de "Vingt mille lieux sous les mers" ou "Mathias Sandorf" au point d'en être ridicule. Rappelons simplement que Jules Verne, considéré comme le visionnaire qui annonça la télévision, l'hélicoptère, le sous-marin et la conquête spatiale, passe dans ce roman complètement à côté de l'arrivée des techniques de traitement, de stockage et de transmission de l'information, de l'Internet, du "Big Data", ceci bien avant l'échéance de 2889 !

    Les architectes-urbanistes choisis pour cet exercice nous livrent un projet par arrondissement. Il est dommage que les quatre arrondissements du centre n'aient pas été encore fusionnés, on aurait fait l'économie de trois inepties. Passons les en revue : dans le IVe, des sous-sols pour le parvis de l'Hôtel de Ville pour accueillir un public nombreux, ce qui suggère qu'on a poursuivi une politique de densification de la capitale ; dans le 1er, un téléphérique qui traverse la Seine pour relier Montparnasse à la gare du Nord.

    Paris 1er projet 2050Téléphérique dont le pylône s'appuie sur le "Vert Galant", devant un "Pont Neuf" livré à diverses facéties décoratives et architecturales (Mairie de Paris)

     

    Dans le IIIe, on renoue avec les pilotis qu'on a cru définitivement écartés, avec une construction métallique flanquée d'un silo cylindrique sur la petite place dite Renée Vivien, au carrefour des rue du Temple et des Haudriettes, au lieu-dit historique de "l’Échelle du Temple", sans aucune considération pour la fresque "l'Esprit des Lieux" de Catherine Feff qui se trouve occultée par cet édifice inattendu. Voici ce qu'il adviendrait de ce carrefour :

    Paris IIIe projet renée vivien

    en lieu et place du paysage actuel, sa végétation et la fresque monumentale qui décore le mur :

     

    Haudriettes soleil d'hiverPlacette Renée Vivien (IIIe) : l’Échelle du Temple (Photo VlM)

     

    Si ces visionnaires nous avaient consultés, il leur aurait été dit que cette placette ne fait de mal à personne et qu'elle ne demande qu'à être mieux entretenue et nettoyée. Telle qu'elle est, nous la trouvons parfaitement éco-compatible et elle a l'avantage d'offrir un espace de respiration qui fait cruellement défaut dans le quartier Ste Avoye. Va-t-on respirer mieux au milieu des poutrelles, des escaliers métalliques, et des caillebotis ? et que dire des immeubles XIXème siècle de la rue du Temple dont les façades sont recouvertes de stores qui en dissimulent le style que nous aimons bien ?

    De notre point de vue, ces chercheurs auraient été bien inspirés de réfléchir au sort du gymnase Michel le Comte qui se dresse au même carrefour, et à l'école-piscine St Merri (IVe), qui sont très laids et ne possèdent aucune vertu écologique. Nous aurions été ravis qu'ils les remodèlent pour nous montrer qu'il est possible de concilier la lutte contre le réchauffement climatique et l'esthétique des constructions.

    EiffelConstruction de la Tour Eiffel (Paris Zig Zag)

     

    Ceci dit, nos critiques épidermiques sont aussi le fruit d'un conservatisme qui n'épargne personne. Ce travers a failli nous priver pour toujours de la Tour Eiffel, dont Guy de Maupassant avait condamné "l'ombre odieuse de la colonne de tôle ondulée". Il n'est sans doute pas inutile que des réflexions sur le devenir de Paris accompagnent le combat contre les émissions de gaz à effet de serre qui est au cœur des conférences COP qui se succèdent. Il est clair cependant, et la mésaventure de Jules Verne est là pour nous éclairer, que le Paris de 2050 n'aura rien à voir avec les élucubrations qui nous sont livrées en ce mois d'octobre 2016, sur les berges de la Seine.

    Rien n'exclut notamment qu'après une période de réchauffement climatique dû en partie aux émissions de CO² nous n'entrions dans une phase de refroidissement climatique attribuable aux variations cycliques d'irradiance solaire (*). Nos amis architectes-urbanistes n'auraient plus alors qu'à ravaler leurs copies.

    Et nous, dans la foulée, à nous en réjouir !

    Gérard Simonet

     

    (*) Le Soleil joue un rôle prépondérant sur les fluctuations climatiques










     

  • Sans-titre Vue du terrain de sports jouxtant l'école Neuve Saint-Pierre (IVe) que l'on aperçoit sur la droite (Photo VlM)

     

    Nous avons rédigé plusieurs articles (9 juin et 27 juillet 2016) au sujet du projet d'aménagement  d'un gymnase rue Neuve Saint Pierre qui inquiète tout un quartier.  Le collectif  « Beautreillis /Charles V / Saint-Paul-Neuve Saint-Pierre » créé pour combattre ce projet  a été débouté devant le tribunal administratif (notre article du 23 septembre 2016) mais n’abandonne pas le combat. Il annonce :

     

    MANIFESTATION (*) 

    contre la construction d’une « halle sportive ».
     
    ce lundi 3 octobre  de 18h00 à 20h00 devant le TEP
    5/7 rue Neuve St Pierre (IVe),
     
     
     
    Les revendications du collectif : 
     
    • Une halle et non un gymnase : non chauffée, pas climatisée. Un lieu inutilisé à certaine période de l’année, trop froid, trop chaud. 
    • Une halle construite en « PVC » : matériau nocif pour la santé des enfants. Le PVC est interdit dans de nombreux pays et à Berlin notamment. 
    • Le PVC est inesthétique et non conforme au plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais. 
    • Une hauteur de 9,22 mètres (et non de 7 m) :   qui  enlève le soleil à la cour de récréation et aux classes de l’école mitoyennes ainsi qu’à de nombreux riverains. 
    • Réduit au final l’espace de sport pour les enfants : les professeurs ne peuvent surveiller la halle et la petite partie extérieure. 
    • Non respect du site archéologique mérovingien : 25 pieux dans le sol à une profondeur de 10 mètres. (Seul 4 pieux  de 50 cm étaient prévus dans le projet initial). 
    • Danger pour les riverains du 5/7 Neuve Saint Pierre où des camions de 15 tonnes passeront sur des parties communes pour effectuer les travaux. 
    • Travaux bruyants pour les enfants de l’école Neuve St Pierre : Travaux effectués hors périodes scolaires. Bruit qui s’ajoute aux travaux de l’immeuble rue Charles V. 
    • Dangereux : Pas d’issue de secours si la seule porte est fermée/ Projectiles possibles des habitations voisines. 
    • Suppression du dernier terrain de tennis municipal dans le centre de Paris !

     

    Les organisateurs attendent de nombreux participants pour les soutenir dans leur action. 

     

    (*) Demande déposée en préfecture

     

  • Coutures st gervais 24 09 16La rue des Coutures Saint-Gervais (IIIe) qui longe l'Hôtel Salé (musée Picasso) et ses jardins (Photo VlM)

     

    L'association "Culture Cœur Marais" regroupe les dix galeries d'art qui jalonnent la rue des Coutures Saint-Gervais, avec une extension sur la rue Vieille du Temple (IIIe). Sa présidente est Dominique Fiat, propriétaire de la galerie éponyme du 16 de la rue.

    Pendant les travaux de rénovation du musée Picasso, la rue a connu une période agitée avec le défilé des véhicules de travaux publics à travers le portail qui donne accès à l'arrière de l'Hôtel Salé, l'encombrement, le bruit et la poussière. Les choses seraient rentrées dans l'ordre aujourd'hui si la mairie n'avait pas choisi d'en faire une "rue'Golotte", comprenez une rue où on s'amuse. En effet, sur proposition du conseil de quartier Archives, la mairie du IIIe a pris la décision d'en faire un lieu dédié aux enfants de l'école de la rue des Quatre-Fils plusieurs après-midi par semaine (*), un espace où ils pourraient jouer à la balle, à la marelle ou à divers jeux individuels ou collectifs.

    Cette orientation est jugée incompatible avec leur activité, par les galeries d'art qui se sont regroupées sur la rive nord de cette rue qui borde le musée Picasso, son jardin et le square Léonor Fini, lui-même largement ouvert aux activités enfantines avec ses aires de jeu. Déjà, en juin dernier, deux enfants qui jouaient dans la rue ont envoyé leur ballon dans une des galeries et brisé une sculpture céramique d'une valeur de 6.500 €.

    Les galeristes anticipent une baisse de fréquentation des acheteurs, amorcée selon eux par l'inversion du sens de circulation et se préparent à déménager en masse si le projet est mis à exécution. Ils sont choqués comme nous par le fait que des gens sans aucun mandat électif, dans des conseils non représentatifs puissent se faire l'instrument d'une démarche qui n'a pas été vérifiée avec les riverains concernés.

    Nous retrouvons ici une situation comparable à celle de la place Thorigny où le même conseil de quartier, avec la même désinvolture à l'égard des riverains, a obtenu l’abatage de cinq érables anciens et un réaménagement discutable de l'espace entre la maison de retraite de la Perle et le musée Picasso.

    Musée picasso jardin pergola 28 05 14La pergola, fort heureusement retirée à l'arrivée du nouveau directeur général du musée Laurent Le Bon, en 2014

     

    Les habitants de la rue se mobilisent également, comme ils l'ont fait en son temps pour le retrait de la pergola métallique que la direction du musée avait décidé d'installer dans le jardin. Chacun insiste sur l’impossibilité d'assurer la sécurité dans cette rue et la protection des enfants, sachant que des groupes de jeunes s'y sont déjà installés et se livrent, si on en croit les témoins, à des pratiques inappropriées.

    Un courrier dans ce sens circule à destination des services responsables du Préfet de Police de Paris. Le Maire du IIIe en sera naturellement informé. Il est encore temps à son niveau de réaliser la légèreté de la mesure qui lui a été suggérée. Une fois de plus, nous nous tournons vers lui pour lui demander de se méfier des comités "Théodule" et de leurs idées fantaisistes et d'en prendre la mesure auprès des habitants réellement concernés, et de leurs représentants.

     GS

     

    (*) fermeture temporaire à la circulation de 16h30 à 18h00 du lundi au vendredi, de septembre à octobre et de mars à juin. Projet voté dans le cadre du "budget participatif" 2015

     

     

     

  • Quatre-fils 18 dépôt vêtements 24 09 16Dépôt de vêtements agréé par "Mairie de Paris", mis à sac à hauteur du 18 rue des Quatre-Fils (IIIe) (Photo VlM)

     

    L'action s'est déroulée ce 24 septembre sous les yeux d'un de nos adhérents. Un homme et une femme, identifiés comme roms, se tenaient devant le conteneur pour récupérer des vêtements qui sortaient tout seuls du fond de l'armoire. Soudain, dans la trappe, une tête est apparue, sur un petit corps d'enfant recroquevillé dans le casier de dépose. Les adultes l'ont saisie et extirpé de sa prison. De là, ils l'ont soulevé et posé au sol. Le tout n'a pas pris plus de trois secondes. On a compris que l'enfant s'était fait enfermer dans le conteneur, sans doute avec une source de lumière, pour sélectionner et orienter les vêtements vers la sortie.

    Voyant qu'ils étaient observés, les adultes ont saisi ce qu'ils pouvaient et sont partis prestement vers l'ouest dans la rue, où une voiture stationnée les attendaient, en trainant par la main leur fragile outil de travail, une fillette malingre de 6/7 ans qui, en dépit de son âge, ne devait pas en être à sa première expérience.

     

    Quatre-fils 20 voiture 24 09 16Il s'agit de la voiture blanche dont la portière arrière n'est pas encore refermée (Photo prise par le témoin)

     

    On se souvient qu'il y a deux ans un enfant est mort étouffé, abandonné par les auteurs de ce genre de razzia. Les organisateurs de la collecte, "Le Relais", filiale d'Emaüs, n'y sont pour rien mais ils doivent tirer les leçons des exactions qui sont signalées régulièrement depuis 2007 (cf. Le Parisien du 10/11/2014). Au lieu de conteneurs (il y en a plusieurs dans le Marais), peut-être serait-il préférable que les mairies d'arrondissements mettent un local à disposition des organisations humanitaires pour que les vêtements y soient déposés et gérés en toute sécurité.

     

  •  Sans-titreVue du terrain de sports jouxtant l'école Neuve Saint-Pierre (IVe) que l'on aperçoit sur la droite (Photo VlM)

     

    Nous avions signalé dans deux articles (9 juin et 27 juillet 2016) la création d’un collectif « Beautreillis –Charles V- Saint-Paul-Neuve Saint-Pierre » qui souhaitait faire annuler le permis de construire d'un grand gymnase pérenne sur le terrain d’éducation physique situé derrière la cour de l'école Neuve Saint-Pierre (IVe) sur lequel il est prévu d’installer une sorte de bâche en matière plastique aux proportions impressionnantes, 30 m par 20 m et 9 m de hauteur. Ce qui représente nombre de mètres carrés de PVC puisque les façades de cette halle au sport en seront aussi habillées.

    Malgré de nombreux recours tant auprès du Maire du IVe arrondissement, de la Direction de l’Urbanisme (DU), la Maire de Paris, la Directrice du patrimoine et de l’architecture, même l'Architecte des Bâtiments de France, soulignant notamment combien ce projet élaboré sans concertation avec les riverains ne paraissait pas répondre aux critères de protection du patrimoine, de l’environnement, de la qualité de vie des habitants du secteur concerné et les risques présentés par ce type d’installation, aucune réponse n’est parvenue aux membres du collectif. Seulement un courrier administratif de la DU daté du 08 août a indiqué que 2 mois de silence de l’administration vaudraient rejet de la demande et qu'un délai de recours de 2 mois après le 25 septembre resterait disponible pour un recours contentieux.

    Le Collectif a donc entrepris une action en procédure d'urgence auprès du tribunal administratif. Ce recours n’a malheureusement pas prospéré, le tribunal n’ayant pas retenu les points soulevés (excès de pouvoir, adresse erronée du permis, panneau d’affichage du permis peu visible, bien fondé du futur équipement à démontrer, protection de l’environnement, sécurité, encombrement …) au motif qu’aucun d’entre eux n’était « propre à créer en l’état de l’instruction un doute sérieux quant à la légalité du permis de construire contesté… », la condition d’urgence n’étant par ailleurs pas fondée selon la Mairie de Paris.  A cela s'ajoutait le fait que le Collectif n'était pas juridiquement reconnu comme personne morale.

    Déçu le collectif ne s’avoue pas vaincu et va continuer son action en vue d'utiliser d’autres voies et moyens et faire en sorte que ce projet ne soit pas mené sans la participation de ceux qui sont pourtant les premiers concernés.

     

  •  

    Ste apollineRue Ste Apolline (IIIe)

     

    Face à la montée grandissante de l'insécurité, de la mono activité, des trafics, de l'insalubrité, de l'alcoolisation, des nuisances sonores de jour comme de nuit et des incivilités quotidiennes dans les rues Sainte-Apolline, Blondel et Impasse de la Planchette, l'association "pour la Renaissance du quartier Arts et Métiers" a demandé au Maire du IIIe arrondissement de tout mettre en œuvre pour redonner à ce secteur la quiétude perdue. C'est dans ce contexte que s'est tenue une réunion avec les riverains présidée par Pierre Aidenbaum et deux de ses adjoints  Benjamin Djiane et Gauthier Caron-Thibault. "Vivre le Marais !", sollicitée depuis 2014 sur cette situation (voir nos articles des 1er décembre 2014 et 19 juillet 2016), était représentée .

    Les riverains n'ont pas caché leur exaspération ainsi que l'illustre le verbatim employé, "inaction des pouvoirs publics", "on est seuls", "on ne veut plus de belles paroles", " des habitants quittent le quartier", "la rue Blondel est devenue un mix décharge publique/urinoir", "la quartier est aux mains de gangs"

    Après avoir écouté toutes les doléances le Maire et ses adjoints reconnaissent que la situation est difficile, qu'il faut continuer à agir dans le respect de la loi tout en sachant que la Maire de Paris n'a pas de pouvoirs de police. Pierre Aidenbaum ajoute qu'il est là avec son équipe pour aider à résoudre toutes ces difficultés "dans un langage de vérité".

    Suite aux multiples conséquences pointées par les participants tels la baisse de chiffre d'affaires pour les commerçants, la chute du prix des biens immobiliers, la mono activité,  le manque de sommeil, les nombreuses altercations, les épanchements d'urine, la vente d'alcool en dehors des horaires autorisés et à des mineurs, la présence de dealers et consommateurs de crack plus des agressions verbales et physiques, plusieurs actions sont proposées nonobstant ce qui a déjà été entrepris (action de police, contrôle travail dissimulé…) et qu’a rappelé  Benjamin Djiane.

    Tout d’abord le Maire du IIIe va solliciter le Préfet afin qu’il prenne un arrêté interdisant la vente et la consommation d’alcool dans ce  le secteur. Anticipant  la présentation prochaine de vœux en conseil de quartier, le Maire va recommander l’installation d’une vidéo surveillance dans le secteur concerné dès 2017. Une injonction sera tout prochainement adressée au propriétaire du parking de l’Impasse de la Planchette afin que soit posée une grille fermant l’entrée où se regroupent notamment consommateurs et dealers de drogue.

    Enfin en concertation avec la police, les évictions  seront poursuivies et les passages intensifiés en fonction des disponibilités des équipes.  Les services de la propreté seront sollicités pour effectuer davantage de nettoyages. Quant à la vente de murs de commerces,  Pierre Aidenbaum étudie avec la mairie centrale la réactivation de la SEMAEST afin qu’elle puisse disposer d'un budget pour en acheter et introduire d’autres activités que celles existantes (à l’instar des actions réussies rues Notre Dame de Nazareth,  des Gravilliers et  Chapon).  Mais cela s’inscrit sur un périmètre plus large que les rues incriminées et doit aussi couvrir d’autres opérations du  même type dans d’autres arrondissements.

    Rendez-vous a été pris pour un nouveau point de situation dans deux mois, le Maire souhaitant par ailleurs avoir connaissance de tous les incidents et actions touchant ce quartier.

     

  •   La-mairie-de-Paris-devoile-les-nouveaux-kiosques-a-journauxLe nouveau modèle de kiosques à journaux (photo mairie de Paris)

     

    Après la présentation faite hier du nouveau modèle de kiosque à journaux, les critiques qui avaient suivi le premier projet du designer Matali Crasset (notre article du 23 mai 2016) ne tombent pas, bien au contraire, même après concertation entre les élus et les  « kiosquiers ». Le 1er adjoint a beau vanter ces « kiosques du XXIème siècle éco-performants » (fabriqués en matériaux recyclables et équipés de leds…), ces kiosques sont laids, banals, sans allure et en complet décalage avec les kiosques actuels.

    Dans un article daté du 8 juillet avec l’espoir que la mairie reviendrait sur son choix, nous écrivions « changer ce qui fait le charme de Paris ou tout le moins ce qu’il va en rester en s’attaquant peut-être  aux fontaines Wallace, aux colonnes Morris et pourquoi pas aux stations de métro conçues par Guimard. Si Paris ne lui plait pas ainsi, autant tout changer, en faire une capitale banalisée, sans âme et lisse. » N’était-il pas possible d’améliorer le confort des « kiosquiers » sans aller aussi loin dans le transformation proposée ?

    Tous ces appels faits par nombre de parisiens, la pétition contre ce projet qui a recueilli 40.000 signatures ont été sans effet. A chaque fois qu’un projet est critiqué la mairie se drape dans cette rhétorique consistant à répondre que ceux qui sont contre sont des ringards, des vilains « réactionnaires » qui vivent avec le passé et ne comprennent rien aux évolutions.

    N’en déplaisent, les « réactionnaires » en question ne sont pas si idiots, ils ne portent pas des œillères, ce sont surtout des amoureux de Paris qui respectent le passé et sont consternés par cette banalisation rampante.

    L’opération, rappelons le, porte sur 360 kiosques remplacés, 49 rénovés, soit une enveloppe de 52 millions d'€…