Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

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    Velib1 Vélib' vandalisé comme de nombreux autres

     

    Le « Parisien » et d’autres médias viennent de rapporter que l’Inspection générale de la Ville de Paris avait fait état, dans un rapport d’audit communiqué en février dernier, du coût particulièrement élevé de Vélib’ pour les contribuables parisiens. Le contrat avec JC Decaux est en ligne de mire ainsi que le nouvel appel d’offre retardé de 10 mois.

    Alors que Vélib’ ne devait rien coûter aux parisiens mais plutôt rapporter 3 millions € l’an selon une déclaration de l’ancien maire de Paris datant de 2007, il apparaitrait selon ce rapport qui pointe un manque de transparence des comptes, et des engagements non tenus de la part de la filiale du groupe JC Decaux en charge de Vélib’,  qu’en fait la Ville supporte un coût annuel qui a été chiffré à 16 M€ pour la seule année 2013 et il ne faut pas oublier que la Ville a aussi financé à l’origine tous les investissements nécessaires (matériels, logiciels…).

    Les rédacteurs du rapport ajoutent que « L’équilibre du contrat, fortement modifié par trois avenants et deux transactions, est aujourd’hui en défaveur de la Ville. » Déjà en 2012, la Chambre régionale des comptes avait émis des réserves sur ce contrat. Il semblerait que le coût soit en partie la conséquence de l’extension du service en banlieue mais aussi d’une sous-estimation du vandalisme qui pèse lourd dans la balance (voir notre article du 25 septembre 2013).

    Près de 10 ans après son lancement, Vélib’ s'est imposé (292 millions de locations de vélos, 300.000 abonnés d’un an enregistrés en août dernier), mais la mairie doit tout faire à l’avenir pour que l'équilibre du contrat ne soit plus en sa défaveur, les parisiens ne sont pas des vaches à lait, ils ne comprennent plus.

    Dominique Feutry

     

  •   Pho 050916La rue des Coutures Saint-Gervais (IIIe) à 15h lundi 5 septembre 2016. A droite, le musée Picasso (photo VlM/PR)

     

    Les galeristes groupés en association ont alerté "Vivre le Marais !" sur la dégradation de leur situation.

    Les plus anciens se sont installés en 1997 et ont créé une activité emblématique du Marais.

    De 2010 à 2014, chaque jour de semaine la courte et étroite rue des Coutures Saint Gervais a été fermée aux voitures et son sens de circulation modifié, en raison des camions du chantier au musée Picasso.

    Depuis l’ouverture du musée, la rue a conservé son sens unique modifié et son accès compliqué ; fréquemment, du matin jusqu’au milieu de l’après-midi, la chaussée est bloquée par les livraisons du musée et de ses nombreux évènements, publics et privés.

    En se faisant déposer à l’angle Vieille-du-Temple, les collectionneurs âgés pouvaient encore remonter la rue à pied, parfois parmi les joueurs de ballons, dont cette année un tir fracassa une sculpture en céramique dans la galerie qui avait eu le tort d’ouvrir sa porte.

    L’étape suivante sera, à la demande du conseil de quartier Archives, malgré la présence de trois jardins publics à proximité [1], la piétonisation et l’occupation de la voie publique par des jeux d’enfants, quatre jours par semaine de 16h30 à 18h30, heure de passage des collectionneurs. Restera aux acheteurs potentiels le samedi après-midi pour visiter les expositions.

    Plusieurs galeristes envisagent de déménager et pas forcément dans le troisième arrondissement. Sur dix, deux ont fermé et les autres sont démarchés par des marchands de souvenirs ou de nourriture rapide.

    Ceux qui voudraient rester demandent depuis plusieurs mois aux maires et aux ministres :

    • le rétablissement de l’accès des véhicules par Vieille-du-Temple
    • la limitation des livraisons de Picasso à 11h du matin.
    • l’annulation de la livraison de la rue à des enfants sans surveillance.

    Pour l’instant en vain.

    Il est regrettable que le conseil de quartier, qui ne représente que quelques habitués, ait décidé d’intervenir dans cette rue, sans se soucier de ceux qui y travaillent : consultés, ils avaient signifié clairement leur désaccord.

    Patrice ROY

     

    [1] un quatrième est à l’étude rue de Thorigny (notre article du 19 juillet 2016).

     

  • Vue-paris-tour-eiffelVue de Paris et de la Tour Eiffel

     

    Après la récente publication de l'étude du cabinet américain Price Waterhouse Coopers réalisée tous les 2 ans et dévoilée ce mercredi, chacun y va de sa petite phrase. "ça  y est, Paris retrouve sa place en tête du classement des villes les plus admirées au monde", "Paris se classe à la 4ème place  des grandes villes les plus attractives au monde", "Paris est sur la bonne voie, nous n'avons aucune inquiétude pour la suite"… Chacun se réjouit donc avec toutefois un  bémol, en mai en effet Paris a été classée seulement 9ème capitale préférée des touristes mondiaux selon l'étude menée par les instituts  Ipsos et Stella.

    Dans ces classements à répétition donnés par des organismes différents, sur des critères et des échantillons différents, il est difficile d’y retrouver son latin !

    Ce que nous retenons est que Paris reprend quelques couleurs parmi les grandes capitales mondiales et commence à rattraper, sans l’atteindre encore, son rang passé dans le classement du cabinet Price Waterhouse Coopers.

    L’étude publiée ce 7 septembre « évalue la puissance et l’attrait de ces 30 villes en se référant à six critères : le statut et la réputation internationale de la ville ; le lieu (son aspect extérieur et ses modes de transport) ; la convivialité des habitants, leur diversité culturelle et le sentiment de sécurité qu’ils procurent ; la qualité des activités proposées ; les opportunités économiques et éducatives offertes. »

    Si Paris se classe en très bonne place sur l’aspect extérieur et la qualité des activités proposées, en revanche, sur les questions des logements abordables et la convivialité des habitants, la capitale n’apparait pas dans les cinq premières places. Les marges de progrès sont donc importantes. Il faut souligner aussi que le critère de la propreté n’est pas pris en compte, ce qui pénaliserait Paris. Enfin l'étude a été réalisée avant les derniers attentats qui indéniablement auraient influé sur le classement.

    Ajoutons surtout que Paris n’est plus que 3ème et non plus 1ère pour son "capital intellectuel et d'innovation" et est freinée « par son environnement entrepreneurial.», par le fait aussi qu' « il est toujours difficile de transformer les chercheurs en entrepreneurs »  ajoute l’étude.

    Ainsi notre capitale est pénalisée pas son manque d’attractivité économique où elle n’est plus que 8ème après avoir été en seconde position en 2012  !  Paris est même en queue de peloton pour les critères de croissance du PIB (25e) et la croissance de l'emploi (28e).  On sent là, outre les effets de la crise économique qui touche tout le pays,  les effets pernicieux de la politique municipale qui préfère privilégier la fête avant le développement économique.

    Dominique Feutry

     

  • 600x337_pollution-paris-mars-2012-ressource-ppale-maxpppPic de pollution sur Paris août 2016 (photo France Bleue)

     

    Après 4 jours de forts pics de pollution dont il a été très peu fait allusion, la vague de chaleur passée, le niveau de l’air vient de repasser à un niveau de qualité tolérable indique AirParif, qui précise que «le seuil d'information correspond à un niveau de concentration de polluants dans l'atmosphère au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine de groupes particulièrement sensibles au sein de la population». 

    Bien entendu la canicule est le grand responsable de cette situation et la mairie a pris quelques mesures de stationnement résidentiel gratuit, de même pour Autolib' et Vélib' dont les 30 premières minutes d’utilisation étaient gratuites sauf samedi où la gratuité était totale.  

    De plus en plus habitués, les habitants semblent résignés, la passivité l’emportant sur l’action et ce n’est pas semble-t-il la fermeture à la circulation des véhicules motorisés sur les berges de Seine Rive droite qui vont changer la donne ainsi que le précise le rapport récemment publié de la commission d’enquête publique (voir notre article du 22 août  2016). Le phénomène, il est vrai se produit pour la 3ème fois cet été après les pics des 29 juin et 20 juillet.

    Nous le répétons à chaque fois, ne faut-il pas aller plus loin et imiter certaines grandes métropoles qui ont instauré un plan de circulation alternée, des « dimanches verts », des péages et le développement massif de transports en commun non polluants (électrique ou au méthane )…?

    Dominique Feutry

     

  • Tour-triangle-parisImage de synthèse de la Tour Triangle (Metronews)

     

    Le Bulletin municipal officiel (BMO) de la ville de Paris daté du 19 août annonce «  l’ouverture d’une enquête publique préalable relative à la délivrance du permis de construire portant sur la construction d’un immeuble de grande hauteur à Paris XVème dont le maitre d’ouvrage est la SCI Tour Triangle. »  L’enquête sera ouverte du 12 septembre au 14 octobre 2016 à la mairie du XVème arrondissement (se renseigner au préalable sur les jours et les horaires des permanences).  Rappelons que le tour sera proche du Parc des expositions, le long du boulevard périphérique. D’une surface de 92.180 m² de plancher la tour de 180 m de hauteur comportera des bureaux, un restaurant panoramique  et un hôtel  de 120 chambres.

    Le dossier comme l’indique l’annonce du BMO comporte une étude d’impact. L’avis de la commission sera rendu au plus tard 30 jours après la clôture de l’enquête. Une réunion d’information avec le public organisée par la commission est prévue le 21 septembre à 19h00 à La Halle du Pavillon de l’Arsenal 21 boulevard Morland (IVe).

    Le plus important finalement réside dans l’article ainsi rédigé de l’annonce, « l’autorité compétente pour prendre la décision sur les demandes de permis de construire est la Maire de Paris. »

    En effet malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête sur l’aménagement de la Rive droite de la Seine, la Maire a aussitôt réagi en indiquant qu’elle ne tiendrait pas compte de celui-ci… A quoi bon alors mettre sur pied cette commission pour le permis de la Tour Triangle exception faite qu’il faut respecter la loi ?

    Nous n’épiloguerons pas sur cette construction d’un immeuble de grande hauteur à Paris. Nous avons exprimé notre avis négatif au cours de plusieurs articles, notamment celui du 1er juillet 2015 où nous écrivions en substance « ce qui est regrettable dans affaire, et notre position sur ce plan n’a jamais varié, est une nouvelle fois l’attitude des politiques qui semblent tout faire pour que Paris perde son âme. Comme s’il y avait une volonté rentrée, dont on ignore les raisons, de gommer, de casser tous azimuts un passé qui a fait la grandeur de la capitale au prétexte que ceux qui veulent préserver ces acquis sont des ringards, des malotrus, des habitants obtus qui veulent soi-disant préserver leur confort. »

    Dominique Feutry

     

  • 42fe1578e9820854a8ffa6bb00b47Touristes au  pied de la Tour Eiffel (photo Journal du Textile )

     

    Comme nous nous en doutions, les touristes ont boudé la France ces derniers mois, alors que les autres pays d'Europe résistent. Ainsi pour Paris et l’Île-de-France le Secrétaire d’État au tourisme a récemment indiqué que cette chute sans précédent était de  6,4%… Le Comité régional du tourisme évalue la perte de chiffre d’affaires à près de 750 millions € malgré la tenue de l’EURO de football… En juillet la fréquentation hôtelière aurait baissé de 9,8% !

    Les raisons invoquées sont en premier lieu les attentats, mais aussi la mauvaise météo (inondations de juin) et les mouvements sociaux notamment dans le transport aérien.

    Les Américains, les Japonais, les Italiens et les Russes figurent parmi les étrangers qui ont le plus boudé la capitale mais il faut citer les touristes français, moins nombreux eux aussi.

    Parmi les raisons ayant entrainé la baisse de nuitées hôtelières, il est très rarement fait allusion aux locations saisonnières, pourtant leur progression exponentielle réduit mécaniquement l’activité du secteur hôtelier.

    Si le tourisme d’affaire s’est plutôt mieux comporté au 1er semestre (+ 14,4%), les annulations de congrès ou celles émanant de comités d’entreprises pour les prochains mois réduisent l’optimisme de certains. Serait cette fois en cause l’annulation de certains événements et manifestations pour question de sécurité …

    Si des efforts de promotion de Paris, de l’Ile de France sont faits par les autorités et les professionnels pour reconquérir les touristes perdus, nous maintenons que nous devons aussi corriger nos points de faiblesse soulignés à maintes reprises sur notre blog. La qualité de l’accueil, la propreté et les vols à la tire étant parmi les points négatifs les plus souvent cités par les touristes qui sont venus visiter notre capitale.

    Quant au tourisme nocturne que nos élus s'échinent à développer en s’appuyant sur certains professionnels particulièrement intéressés, voire sur le ministère des affaires étrangères, il n’est plus de mise. L’heure est à la reconquête des touristes traditionnels qui forment le gros du bataillon.

    Malgré des prévisions des plus optimistes, ne sommes-nous pas non plus finalement arrivés, dans la course à la première place des villes les plus fréquentées de la planète, à un coefficient de saturation extrême ? Il suffit de parcourir le Marais pour s'en convaincre !

    Dominique Feutry

     

  • 74953Image de synthèse sur le projet d'aménagement de la rive droite de la Seine (Mairie de Paris) 

     

    Malgré un avis défavorable rendu récemment par la commission d’enquête publique sur la piétonisation des voies sur berge rive droite et à laquelle a contribué "Vivre le Marais !", la Maire de Paris persiste et signe en faisant déjà savoir qu’elle ne suivra pas ces conclusions.

    Pourtant pour la commission le périmètre de l'enquête publique est insuffisant et " l'étude d'impact ne permet pas d'établir la réalité de la réduction de la pollution automobile " du fait de la fermeture de la voie sur berge à la circulation. Comme nous l’avons précisé dans notre courrier au président de la commission d’enquête, l'avis souligne l'importance des reports de circulation du fait de cette fermeture. Il se feront sur les Ier, IVe, VIIe et XIIe arrondissements de même que sur les Ve, VIe et VIIIe arrondissements. L’enquête publique toujours selon la commission "n'a pas mis à même les personnes directement intéressées par les conséquences positives ou négatives du projet de faire valoir leurs observations ".

    Les arguments de la Maire de Paris sur ces conclusions restent génériques et vagues, selon elle, il y a « déni de l'urgence climatique", et il n’est pas tenu compte " des motifs environnementaux, sanitaires, urbains et culturels… pourtant à l'origine du projet.» Elle s’appuie enfin sur un sondage IFOP d’avril dernier dans lequel il apparaitrait que de 60% seraient à favorables à la piétonisation de la rive droite.

    C’est donc au Conseil de Paris de début septembre que sera présenté pour validation définitive ce projet qui s’inscrit, ajoute-t-elle dans son communiqué, dans l’accord de Paris sur le climat.

    Voilà qui promet des débats houleux mais qui laisse pantois. On ne peut, à quelque fonction que l’on assume, balayer d’un revers de la main et faire abstraction de conclusions qui émanent de personnes avisées et suffisamment nombreuses sur un sujet aussi délicat, engageant et polémique que celui de l’aménagement des berges rive droite de la Seine. A minima, une concertation autre que les résultats d’un vague sondage s’impose.

    Le Littré donne comme définition de l’entêtement « l’attachement excessif d’une personne à ses opinions ». Le célèbre lexicographe et auteur du Dictionnaire universel de la langue française, Pierre Claude Victor Boiste, ajoute « les meilleures objections sont pour l’entêté, comme des pierres sur sa route, il les écarte ou passe par-dessus» et ajoute « si l’erreur n’est pas un crime, l’entêtement peut le devenir.»

    Espérons que Madame Hidalgo saura prendre la mesure de ce que l’on peut considérer comme un avertissement sur ce projet d’aménagement et engagera une concertation devenue aujourd'hui d’autant plus nécessaire.

    Dominique Feutry

     

  • Chapelle Loire avant
    Chapelle Loire avant

     

     

     

     

     

     

     

     Une chapelle de la Loire avant (à gauche) et après travaux (à droite) (Photos SPPEF)

     

    Dans un article daté du 19 août, la "Tribune de l'Art" sous la signature de Didier Rykner, dénonce le décret qui vient de paraitre.

    Extraits :

    "Il y eut, dans les années 60 et 70 en France, une vague de destruction urbaine sans précédent en temps de paix. On croyait que ces errements étaient derrière nous. Il n’en est rien. Les dernières années ont déjà été difficiles pour le patrimoine. Celles qui viennent promettent d’être tragiques.

    Alors que le ministère de la Culture vient d’accoucher, fort difficilement, d’une loi patrimoine à bien des égards moins protectrice que la précédente, alors que la loi sur la transition énergétique avait pris en compte dans son article 14 la nécessité de protéger le bâtis ancien des opérations d’isolation par l’extérieur, le ministère de l’Écologie vient de tout balayer d’un revers de main. La loi, après amendement, prévoyait en effet de limiter ces travaux à un certain type de bâtiment et en « tenant compte des spécificités énergétiques et architecturales du bâti existant ». Le décret va bien au delà. Nous assumons totalement la comparaison : les menaces qui vont peser sur le patrimoine français sont équivalentes à celles que nous décrivons au début de cet article.

    Ce décret, qui traduit la volonté du gouvernement de François Hollande, impose aux propriétaires de mener sur leurs habitations des travaux qui détruiront définitivement la beauté des villes et des paysages français. Toute maison ancienne qui ne se trouverait pas dans une zone protégée (soit plus de 90% du territoire français) est ainsi menacée. Lorsque l’on voit à quoi ressemblent les travaux d’isolation par l’extérieur effectués avant même qu’ils deviennent quasiment obligatoires, on sait à quoi l’on s’attend.
    Les associations tentent de communiquer sur le vandalisme effroyable qui se profile, mais pour l’instant dans un silence assourdissant des médias qui ne semblent pas avoir conscience de la catastrophe à venir. Toute la France sera touchée. Tout ce qui fait la beauté de notre pays est désormais mis en péril par l’incompétence crasse de nos dirigeants. Le silence du ministère de la Culture sur ce sujet est honteux et prouve une nouvelle fois qu’il ne sert pas à grand-chose".

    Les associations de défense du patrimoine engagent le combat contre l'application d'une loi qui sacrifie le patrimoine de la France aux intérêts marchands d'entreprises qui sont l'arme au pied pour partir à l'assaut de ce qui fait la beauté et l'attractivité de la France. A leur tête, la SPPEF (société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France) et Alexandre Gady qui est par ailleurs un grand connaisseur du Marais (voir leur article du 16 juillet 2016)

    Gérard Simonet

     

  •  L_antennes-relais-conseil-etat-maires-pas-competents-decision-installation-sante-publiqueAntennes relais 4 G installées sur des toits

     

    La mairie de Paris vient de donner des autorisations de «remplacement» d’antennes relais existantes à un opérateur de téléphonie mobile. Mais d’après des riverains observateurs ces nouvelles antennes ne se situent plus au même emplacement.

    Il s’agit donc de nouvelles antennes qui viennent d’être activées en ce début du mois d’août.

    Il est difficile de connaitre la nocivité exacte de ces installations mais les personnes qui sont électro sensibles subissent des symptômes et des souffrances (nausées, insomnies… voir notre article du 04 avril 2016) qui révèlent leur présence et c’est justement le cas récemment rue de la Verrerie (IVe). Il existe d’ailleurs des sites où figurent l’ensemble des antennes relais installées en France, classées par opérateur et par niveau de fréquence

    Les enjeux financiers sont très importants, le lobbying est énorme face à des études scientifiques que les opérateurs cherchent à minimiser, mais il est un fait qu’il y a un enjeu de santé publique qui n’est pas vu de la même manière selon le côté où l’on se place. Le fait que ce sujet soit posé montre qu’il y a bel et bien problème.

    Ces nouvelles et premières antennes 4G dont nous annoncions l'arrivée dans un article du 12 février 2014, sont destinées à Free dont celle de la rue de la Verrerie et une autre 122 rue de Rivoli (Ier)  couvrent « La bande 700 MHz, ce qui va permettre à Free Mobile d’étendre plus rapidement sa couverture puisque la bande 700 MHz porte plus loin et pénètre mieux les bâtiments que les bandes 1800 et 2600 MHz» ainsi qu’il est rapporté (50 centimètres pour des matériaux standard).

    Il faut souligner qu’au total ce sont 6 nouvelles antennes qui viennent d’être installées dans la capitale mais comme 164 autorisations ont été données, 158 restent encore à mettre en service, ce qui est considérable.

     

  • Hotel-de-ville-de-parisL'Hôtel de Ville de Paris pavoisé

     

    Dans la foulée de l'avis favorable donné le 13 juillet par le Conseil d’État et que le gouvernement vient de rendre public, le dernier Conseil des ministres s'est empressé de statuer lui aussi favorablement  sur le projet de loi relatif au statut de Paris dans lequel figure la fusion des 4 premiers arrondissements de Paris. Il a annoncé que ce texte serait inscrit à une session de l'Assemblée nationale  et du Sénat  dès avant la fin de cette année pour une application, si le vote est favorable, en 2020 pour les prochaines élections. Un dossier mené tambour battant et dénoncé par l'opposition qui y voit surtout des fins électorales. 

    Si la non concertation des habitants est ce qui entache le plus ce dossier (voir notre article du 30 janvier 2016), il est fait assez peu de cas des réserves et remarques  accompagnant l'avis rendu par le Conseil d’État. Pourtant ce dernier souligne plusieurs points qui  méritent d'être rappelés.

    Le premier concerne les études d'impact jugées insuffisantes quant aux économies attendues "notamment en matière de dépenses de fonctionnement, d'effectifs et de locaux"! Il souligne que s'il n'y a pas d'erreur manifeste à la fusion des dits arrondissements sur le plan administratif, l'instauration d'une conférence d'arrondissement prévue par le projet de loi pour accompagner cette réforme devra veiller à ce que la rationalisation de l'action publique soit étayée.

    En ce qui concerne la création d'une "commission permanente", émanation du conseil de Paris, qui se verrait déléguer la prise de certaines décisions en lieu et place du dit conseil, il demande à la mairie de revoir sa copie.

    Notons enfin que "le Conseil d'Etat émet  un avis favorable aux dispositions de ce texte  concernant l'élargissement notable des pouvoirs de police du maire de Paris." Il s’agit du transfert des pouvoirs en matière de stationnement et circulation, de police des baignades , d'insalubrité ou de délivrance de cartes d'identité et de passeport. Ajoutons que le projet de loi fusionne la commune et le département.

    Indéniablement ce dossier hautement politique animera les nombreux débats qui auront lieu car qu'on le veuille ou non il n'est pas sans arrière pensée de l'avis de la plupart des commentateurs. Paris avait-il besoin de ces évolutions alors que tant d'autres sujets liés au quotidien des parisiens ne sont pas traités et sont laissés en jachère ?  

    Dominique Feutry