Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • Mairie III 02 06 16Mairie du IIIe et son exposition de "street art", 2 juin 2016 (Photo VlM)

     

    Un conseil d’arrondissement présidé par le Maire s’est tenu à la mairie du IIIe arrondissement le 30 mai 2016. A cette occasion le Conseil de Quartier Enfants-Rouges a présenté un vœu relatif à l’aménagement de la place Nathalie Lemel. Il a demandé l’arrêt de l’occupation sans autorisation de l’espace public par une terrasse et une contre-terrasse de restaurant, la mise en valeur du mobilier urbain de qualité (fontaine Wallace et  colonne Morris), l’aménagement global de l’espace entre le Carreau du Temple et la rue de la Corderie et la réversibilité du projet.

    Nous soutenons l'opinion de nombreux riverains de la rue de la Corderie sur le statut piétonnier de cette rue et les aberrations qui en résultent. Non seulement les terrasses de bars s'étendent sur tout le trottoir mais elles empiètent sur la chaussée ! (notre article du 6 février 2016). La sagesse serait de lui rendre un statut de voie ordinaire. Les élus nous disent qu'ils y sont favorables mais rien ne l'indique dans la position qu'ils ont affichée au cours du conseil.   

    La mairie a fait savoir que le projet actuel de végétalisation ne pouvait être que partiel et n’avait actuellement pas l’accord de l’ABF (architecte des bâtiments de France). Elle ajoute  qu’elle a transmis au restaurant par RAR une mise en demeure de respecter la réglementation, avec demande de verbalisation à la Préfecture de Police.

    Sur l’activité économique de l’arrondissement, un rapide exposé a permis de souligner, malgré une densité commerciale élevée, la faible vacance des locaux, une forte hausse de population entre 2007 et 2012 (avec une tranche d’âge majoritaire entre 30 et 44 ans), une présence significative de cadres supérieurs et professions libérales et un faible taux de chômage conforté par le dynamisme de la population, notamment féminine. L’accent a été mis aussi sur la contraction du nombre de commerces de gros (-25% depuis 2000) et des commerces de détail de proximité, dont ceux d'alimentation courante (boucherie, poissonnerie, primeurs) et parallèlement une montée de la diversité des services et commerces de détail de luxe y compris dans l'alimentation et la restauration sans oublier le souci de protection des activités préconisée par le PLU et le PSMV.

    Plusieurs subventions, comme d'habitude, ont été accordées par le conseil d’arrondissement à des associations. Pas de restriction budgétaires pour ces dépenses qui nous laissent perplexes : 327.000 € pour des "actions diverses, animation, gestion locale…" et 74.300 € pour 24 associations qui œuvrent (à ce prix-là on l'espère) pour lutter contre l'illétrisme et l'échec scolaire. Des sommes considérables, dont on sait qu'elles se répètent tous les mois, sans mesure d'efficacité, que majorité et opposition votent à l'unisson.

    Il est indiqué finalement que la mission de maîtrise d’œuvre de la réhabilitation du Carreau du Temple a donné lieu à des pénalités de retard (110 000 €) à des prestations modifiées ou non réalisées et des travaux supplémentaires régularisés par avenants. L’avenant au lot gros œuvre – charpente métallique a pris en compte les retards dus aux fouilles archéologiques et les travaux supplémentaires engendrés.

    Pierre Aidenbaum informe le Conseil de la décision prise par la Ministre de la culture d’achever prochainement la restructuration des Archives Nationales, comprenant le maintien sur site du Minutier des notaires, avec déplacement en locaux non inondables, le départ pour Peyrefitte des archives d'avant 1789, l’installation dans les locaux libérés du personnel du ministère de la culture (300 personnes environ) avec la création d’une cantine et d’une cafétéria. Les cours des hôtels particuliers rue des Francs- Bourgeois et passage entre les jardins et la rue Vieille-du-Temple vont être ouvertes au public.

    Une bonne nouvelle pour tous ceux qui apprécient déjà à sa juste valeur le bonheur de flâner dans les jardins magnifiques des hôtels de Rohan et de Soubise.

     

     

  • ItalieLe "Corriere della sera", titre : "contro degrado e rumore in città, il nuovo fronte europeo dei comitati anti-movida" (contre le vandalisme et le tapage nocturne dans les villes, un nouveau front européen des associations pour la défense de la qualité de vie)

     

    Malgré une pluie battante, 150 participants ont assisté ce  31 mai à la salle Jean Dame, rue Léopold Bellan (IIe), aux deuxièmes assises des associations de riverains mobilisés pour la qualité de la vie dans les métropoles d’Europe organisée par la réseau "Vivre la Ville !" Europe dont est membre "Vivre le Marais !". Le thème retenu pour cette réunion était « Nuisances nocturnes : les citoyens européens se mobilisent.»

    Toutes les interventions ont mis en exergue l’hyper alcoolisation, le bruit, la saleté, la dérégulation sociale, les atteintes à la santé et les menaces qui pèsent sur les centres historiques des villes concernées.

    Nous retiendrons que l’alcoolisation a un coût annuel en France de 120 Milliards d’€ (autant que celui du tabac), les chiffres sont tirés du rapport du professeur Kopp, et que parallèlement  malheureusement les conflits d’intérêts étaient nombreux dans l’organisation institutionnelle d‘une  prétendue dérégulation des dérives de la nuit avec des lobbies puissants à l’action.

    Après avoir dressé, devant son responsable à l'Hôtel de Ville Frédéric Hocquart, un bilan du conseil de la nuit de Paris qui agit plutôt au détriment des riverains, un représentant de Bruit Parif a montré que des avancées significatives étaient en cours pour mesurer sans contestation possible le bruit dans les endroits les plus festifs de Paris, ce qui permettra des expériences devant débuter de pointer les lieux et les établissements qui ne respectent pas les normes en la matière.

    Les ambassadeurs des riverains soumis au diktat des noctambules des villes de Strasbourg et de Nantes ont montré combien les chartes proposées par les élus ici ou là  n’étaient faites que pour gagner du temps et ne réglent rien du tout. Les intervenants des villes de Montpellier, d’Aix en Provence-Marseille et de Barcelone ont montré de leur côté que face à l’inertie des élus et  à la confusion entretenue entre les services municipaux, seule la technique de «  l’affrontement » était payante. Par affrontement il fait entendre des actions en justice à l’encontre de maires (ou des préfets) pour ne pas avoir fait respecter la législation en matière de bruit. Plusieurs condamnations ont été prononcées et ont servi d’exemples lors des exposés, le modus operandi décrit pouvant être dupliqué sans problème.

    AssisesVue de la scène et des intervenants

     

    L’Italie dont la représentante a réussi à fédérer la plupart des associations du pays, ce qui constitue un exemple à suivre, a montré que  le poids des adhérents qu’elle  représente qui atteint le million, fait que son réseau est devenu une force incontournable pour les politiques qui doivent désormais composer. Certains projets de loi portant sur la vie nocturne ayant dû être modifiés.

    La situation dramatique de Lisbonne dont le développement de la fête est sans limite, met en péril le centre historique avec l’aval des autorités.  Dans une moindre mesure celle de Bruxelles qui devient petit à petit un haut lieu de la fête est très préoccupante.

    La courte intervention de Frédéric Hocquard, Conseiller Délégué auprès du Premier Adjoint de la Maire de Paris, chargé des questions relatives à la "Nuit" n’a pas apporté d’éléments nouveaux. Des  questions lui ont été posées sur l’ouverture des parcs et jardins la nuit, sa réponse est entre  autres motifs qu’il faut donner « plus d’espaces de respiration aux parisiens…» !

    Sur le fond, et les questions furent nombreuses, les participants ont retenu que l’alcoolisation effrénée coûtait excessivement cher à la collectivité et qu’il ne fallait pas baisser la garde bien au contraire car des moyens existent même si cela est parfois long avant d’obtenir des résultats. Ils ont aussi constaté que les problèmes étaient les mêmes dans toutes les grandes villes d’Europe mais qu’à force d’opiniâtreté, d’obstination et en utilisant tous les leviers à notre disposition, les autorités sont dans l’obligation de faire respecter les lois et règlements.

    Une minorité sous prétexte de s’amuser ne peut pas, et elle est n’en a pas le droit, s’arroger l’espace public et prendre ainsi en otage une majorité d’habitants qui devraient subir et ne rien dire. Ce temps est bel et bien révolu ce qu’a bien démontré la réunion où la solidarité entre riverains de pays différents est une grande avancée dans la lutte qui est menée.

    Dominique Feutry

     

  • Fête en italie 01 02 16"Fêtards" (mala movida) en Italie

     

    RAPPEL

     

    Ce sont les "Deuxièmes Rencontres des Associations de Riverains" mobilisés pour la qualité de vie dans les métropoles d'Europe contre l'agitation, le bruit et la dérégulation sociale dans les centres historiques de nos villes.

    Vous êtes invités à venir nombreux, en famille, avec des amis, à la réunion publique organisée par le réseau "Vivre Paris !", avec la participation active de "Vivre le Marais !", le mardi 31 mai de 18h30 à 20h30, salle Jean Dame, 17 rue Léopold Mellan 75 002  PARIS. L'entrée est libre.

    Vous y entendrez des exposés de représentants d'associations de villes françaises et étrangères (Italie, Espagne, Portugal, Belgique, Suisse ….) et la présentation d'un manifeste du réseau "Vivre Paris !" pour juguler les dérives de la vie nocturne, avec des propositions issues d'expériences croisées avec les associations qui composent l'organisation "Vivre la Ville !".

    Les médias ont été invités pour donner à cette manifestation le retentissement qui convient.

    Gérard Simonet

     

  •   Haudriettes mégotsL'agent chargé du nettoyage de surface : irremplaçable ! (photo VlM)

     

    Nous annoncions au printemps 2015  (article du 20 mai)  que  la Mairie de Paris au travers des mairies d’arrondissement  lançait une opération coup de balai appelée « Paris fais toi belle ! ».  L'édition 2016 est prévue le 4 juin pour le IIIe arrondissement (se renseigner à la mairie) , l'information ne nous est pas parvenue pour le IVe.

    C'est une bonne chose que de sensibiliser les habitants à la propreté quand certains d'entre eux font preuve de civisme en ramassant ce qu'ont laissé les autres, par égoïsme, manque d'éducation ou volonté de salir, sur les trottoirs, les murs, les façades, les rues, les  bords de Seine, autour des arbres, dans les jardins publics,  sur les gouttières, le mobilier urbain et autres endroits   

    L'expérience 2015 a été aux dires de la mairie une réussite mais dans certains lieux les bénévoles ne se sont pas précipités…. Ce rendez-vous annuel est  une autre façon de saluer le travail des agents de la ville chargés de la propreté, de les mettre en valeur y compris sur ses facettes les moins agréables lorsqu'il faut ramasser les déchets des autres.   

    Sans-titreAffiche officielle annonçant l'opération du 4 juin 2016

     

    Être à l'extérieur par tous les temps pour notre confort est louable, mais c'est aussi à cause de ceux qui salissent, qui oublient que l'on vit en société et que pour cette raison  nous avons tous le devoir de respecter le règles de ne pas jeter ses papiers, ses mégots, des flyers dans la rue, de ne pas déposer sa poubelle dans les corbeilles extérieures qui alors débordent rapidement accentuant l'effet de malpropreté que perçoivent de plus en plus mal les parisiens excédés par les tags, l'affichage sauvage et la saleté ambiante. De plus en plus de rats attirés par la saleté sont remarqués de jour comme de nuit, traduisant une situation qui classe Paris en mauvais rang des grandes métropoles dans le domaine de la propreté.

    Il est juste regrettable que les habitants, alors que la taxe de balayage augmentée il n'y a pas si longtemps sert justement à rendre la capitale propre, soient, avec l'aide anticipée des japonais qui sont venus nettoyer, il n'y a pas si longtemps, le quartier de Chaillot,  mis à contribution parce que d'autre salissent, ne cessent de salir  face à l'impunité plus accrochés au  culot et à la bêtise qu'au civisme.

    Dominique Feutry

     

  • Nouveaux-kiosques-parisImage de synthése montrant le nouvel aspect des kiosques à journaux parisiens (projet du designer Matali Crasset) 

     

    Le climat n’est pas à la fête pour les Kiosques à journaux (voir par exemple notre article du 17 février 2016). La baisse des ventes est la conséquence de la montée des journaux en ligne et nombre de magasins spécialisés ont déjà fermé dans la capitale (le nombre de 200 au cours des dernières années est avancé).

    La mairie est consciente de cette situation et indique qu’elle mène depuis 2001 «… une politique volontariste en faveur des kiosques à journaux. » 

    Pour ce faire la Ville propriétaire de plus de 400 kiosques souhaite les adapter en les modernisant quitte à les transformer. Mais voilà les premiers projets déplaisent à certains. En effet le projet du designer Matali Crasset ne fait pas l’unanimité loin s’en faut. Un vœu a même été déposé pour revoir le projet ! En parallèle les tenants du maintien de l’aspect haussmannien (qui n’est pas l’orientation retenue par la mairie) affirment qu’il faut éviter à nouveau les erreurs qui avaient été soulevées lors de l’installation des nouveaux abris bus laissant passer le vent, obligeant à investir pour des aménagements complémentaires  (notre article du 20 février 2016).

    Les professionnels disent que les kiosques actuels obligent de mettre à l’abri une partie des journaux lorsqu’il pleut nécessitant pas mal de manutention. L’appel d’offre lancé auprès de la filiale Médiakiosk du groupe JC Decaux est de concevoir les kiosques du futur.  Mieux isolés, plus lumineux, dotés de toilettes pour les versions les plus abouties dans lesquels seront intégrés de nouveaux services de proximité (recharge de téléphones portables, boîte à lettres, récupérateur de piles usagées, boissons à emporter, billetterie culturelle, plans d’orientation…) de manière à faciliter la vie des kiosquiers .

    Le site de la mairie précise aussi que « le déploiement de ces nouveaux kiosques va s’accompagner d’innovations: écrans digitaux, permettant l’accès à des services, plan interactif et informations sur la vie du quartier… avec… possibilité de consulter une sélection de journaux et magazines en format numérique…». Une aide est même envisagée pour les kiosquiers à la fois lors de leur installation puis trimestriellement ensuite.

    Faut-il rejeter pour autant l’ancien modèle de type haussmannien qui s’est très bien intégré dans le paysage parisien, en harmonie avec les colonnes Morris et les fontaines Wallace ? Ne faut-il pas prévoir un modèle plus en phase avec l’environnement dans les quartiers historiques comme le Marais, en évitant la normalisation banalisée ?

    Ce dossier n’en doutons pas va être suivi de près par ceux qui estiment que peu à peu Paris perd ainsi son caractère si particulier que le monde nous envie…

    Dominique Feutry

     

  • Paris_03_couvent_des_minimes_p1La caserne des Minimes vue de la rue des Tournelles (IIIe) 

     

    "Ce dossier est important car il représente la dernière grande emprise immobilière sur l'arrondissement". C'est en ces termes que le maire du IIIe arrondissement, entouré de plusieurs adjoints, ainsi que du député de la circonscription Seybah Dagoma et de représentants du bailleur social Elogie, partenaire habituel de la ville pour manager ce type d'opération, a introduit la réunion d'information du 19 mai, ouverte à tous, concernant le devenir de la caserne des Minimes toute proche de la place des Vosges (notre article du 17 avril 2016).

    Après un rappel sur l'histoire de ce lieu, Elogie attire l'attention sur les contraintes  existantes. Tout d'abord le site (4 800 m2 construits, soit 6 000 m2 de planchers et 2 000 m2 non construits) est protégé par le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais ) qui ne permet pas de modifier l'aspect des bâtiments excepté les entrées. Quant à la cour (2.000 m2) aujourd'hui utilisée en parking, elle doit garder son caractère minéral. Autre point, le secteur est soumis au plan de prévention des risques d'inondation.

    Reprenant la parole, Pierre Aidenbaum ajoute 2 éléments incontournables validés par la Maire. Une partie des bâtiments servira à la création d'une crèche (60 à 99 lits) car 150 demandes sont en attente à ce jour. Une autre partie sera consacrée à la création de logements sociaux et intermédiaires, mais aucun nombre, aucune proportion par rapport à l'ensemble des surfaces n'ont  été communiquées. La part de 6 % de logements sociaux de l'arrondissement (1 300 demandes sont en cours à la mairie du IIIe) devrait augmenter avec cette opération, le premier adjoint, Gauthier Caron-Thibault, insistant sur la nécessité de "…favoriser la mixité sociale…" mais aussi de "… permettre aux moins favorisés du quartier de pouvoir y rester en louant leur appartement à moins de 13 € le m²…" 

    Ceci étant posé il est souligné ensuite que le lieu doit davantage s'intégrer dans son environnement en s'ouvrant sutr l'extérieur, alors qu'aujourd'hui de par sa destination, il est fermé. A priori les portes d'accès seront ouvertes pour devenir des sortes de ruelles ouvertes à tous, jour et nuit. Il est indiqué que les normes les plus récentes de développement  durable seront appliquées et qu'il y aura végétalisation malgré l'existence de contraintes.

    Avant de passer aux questions du public, le processus de décision est décrit. Il n'y aura pas de concours mais un appel d'offres ouvert avec des comités techniques permettant une concertation progressive entre la mairie, l'architecte des bâtiments de France, la commission du Vieux Paris….avant prise de décision définitive par la mairie.

    Avant de passer aux questions du public, il est indiqué que 3 réunions de concertation thématiques avec les habitants seront lancées dès juin qui contribueront à définir le projet définitif qui sera arrêté en septembre prochain. Parallèlement une consultation de tous les corps de maitrise d’œuvre a été lancé, le choix de l'équipe sera fixé en septembre aussi.

    La séance de questions a été riche de propositions intéressantes. Animer davantage les lieux est souvent souligné comme un élément essentiel. Mais si le maire est favorable à louer à des commerces, des locaux artisanaux à des prix raisonnables… il n'est pas d'accord pour voir fleurir des bars, cafés, restaurants ou boîtes de nuit, ce qui est rassurant pour le riverains. Aucun parking n'est prévu. En revanche accueillir des locaux associatifs et de vie intergénérationnelle, une résidence d'artistes, une maison de retraite, des créateurs d'entreprises, une bibliothèque… ont retenu son attention. Il a indiqué qu'un gymnase existait déjà.

    En conclusion Pierre Aidenbaum a semblé attendre beaucoup de la concertation bien que souligne-t-il, lui-même et son équipe ne manquent pas d'idées. Il insiste pour que le IIIe soit exemplaire en matière de mixité sociale en conservant toutefois le caractère si spécifique de l'arrondissement loué par plusieurs participants. Le maire n'a pas caché non plus l'existence de contraintes financières en évoquant la nécessité de trouver des recettes pour financer les logements. Il est vrai que le récent rapport de la Chambre régionale des Comptes d'Ile de France pointe la faible marge de manœuvre de la ville de Paris en matière financière.

    Le mot de la fin de cette réunion pourrait revenir à un riverain qui souhaite que l'on puisse "faire de la caserne une petite place des Vosges."

    Dominique Feutry

     

  •   Demonstration-arrestation-par-la-brigade-equestre_gallerybigDémonstration de la brigade équestre (Photo Police nationale)

     

     A l’instar de ce qui existe dans d’autres capitales mais aussi plus proche de nous à Chambord,  la direction territoriale de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne rattachée à la Préfecture de police comprend une unité équestre créée en 1994. Tel que l’indique le site de la préfecture, elle  «… assure la surveillance et la sécurisation de centres villes, de manifestations locales, des abords des établissements scolaires et également des Champs Elysées…elle prête assistance…dans le cadre des opérations de lutte contre les ventes à la sauvette…l’unité est composée de 28 cavaliers et 16 chevaux ».

    Dans ce cadre un vœu intéressant vient d'être déposé par le Groupe UDI-Modem au Conseil de Paris afin d'étendre la surveillance de la brigade équestre que l’on rencontre en Seine-Saint-Denis, au Champ de Mars ou au Bois de Boulogne, aux grands parcs et jardins de la capitale afin de lutter contre les actes de délinquance et les incivilités notamment la nuit puisque les parcs et jardins seront ouverts 24h/24 (voir notre article du 7 mai 2016). Les berges de Seine pourraient aussi être concernées par cette brigade à cheval.

    Le côté écologique, l’attrait du public pour les chevaux et l’efficacité d’un tel dispositif sont mis en avant. Il est aussi dissuasif à l’égard de ceux que peu de choses impressionnent aujourd’hui lorsqu’ils commettent des actes de délinquance et des incivilités.

    Bien entendu le nombre de cavaliers et de chevaux si le vœu est adopté devra être accru avec un chiffrage quant aux coûts induits. Il semble que la préfecture de police soit de son côté favorable à cette proposition.

    Dominique Feutry

     

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    Binge_drinkingJeunes en train de s'alcooliser lors d'une fête

     

    Un reportage de FR3 et un article dans le Figaro montrent à nouveau les ravages de l’alcool chez les jeunes. Ainsi nous apprenons que  « L'alcool et ses complications sont à l'origine d'une journée d'hôpital sur dix  » et « Pour les 15-30 ans, ce sont des troubles du comportement, violences et accidents de la route.. » indique le chef de service des urgences de l'hôpital Bicêtre.

    Un projet de décret est en préparation afin d’interdire la diffusion auprès des mineurs d'objets publicitaires incitant à la consommation excessive d'alcool, en particulier le « binge drinking » c’est-à-dire faire en sorte de se saouler en un temps record. Le texte auquel il se rapporte a été voté en janvier dernier et stipule que «l'offre, à titre gratuit ou onéreux, à un mineur de tout objet incitant directement à la consommation excessive d'alcool est interdite».  Pour le ministère des Affaires sociales et de la santé  «L'objectif est de combattre l'image festive et conviviale de l'ivresse, de protéger la jeunesse des incitations extérieures et de favoriser l'instauration d'une culture de la prudence au sein de cette population vulnérable».

    Selon les chiffres de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 29% des 15-24 ans ont des ivresses répétées alors qu'ils n'étaient que 24% en 2010. C’est affligeant.

    En France, un à deux millions de personnes sont alcoolodépendantes et 90% d'entre elles ne sont pas traitées…. ! Selon le Dr Xavier Pommereau, psychiatre chef du pôle aquitain de l'adolescent au CHU de Bordeaux  « la fête ne va plus sans l'ivresse » chez les jeunes qui compensent  de la sorte  l’avenir sombre qui leur est souvent brossé.

    Alors que nous ne cessons pas de dénoncer les ravages de l’alcool chez les jeunes faudra-t-il continuer encore longtemps à faire l’autruche,  à laisser se développer à tous crins cette prétendue  fête exacerbée par une  concurrence effrénée entre grandes villes pour un résultat aussi accablant qui n’enrichit que les alcooliers et leurs revendeurs ?

    Le Dr Pommereau va plus loin et préconise une véritable «répression» de l'ivresse, « conduire les jeunes alcoolisés au commissariat et contacter leurs parents». Il justifie son combat par les dégâts causés par l'alcool sur les jeunes, en particulier sur le cerveau. Lorsque le décret sera validé, tout contrevenant pourra encourir  une peine d'un an d'emprisonnement et 15.000 € d'amende.

     

  • Affiches 57 archives 12 05 16Dernière vague d'affiches sauvages : "Vintage Summer". Rayons cette manifestation de nos agendas ! La mairie du IVe l'héberge, elle devrait poser ses conditions (photo VlM)

     

    Dans la foulée de l'annonce faite récemment par la Maire de Paris d'un plan de lutte contre les incivilités (notre article du 10 mai 2016),  Mao Péninou, Adjoint à la Maire de Paris en charge de la propreté,  dénonce sur le quotidien "Le Parisien" du 12 mai «…les grosses entreprises qui s’affranchissent des lois et qui s’offrent des campagnes de pub gratuites sur nos murs et nos trottoirs ».  Nous ne pouvons qu'applaudir face à ces réactions que nous attendions depuis longtemps. Nous n’avons jamais cessé de dénoncer ces pratiques.

    Il y a peu de temps encore, nombreux étaient les habitants du Marais et les amoureux du quartier à dénoncer de tels agissements comme ceux du magasin de cosmétiques MAC (groupe Esthée Lauder) qui n'a pas hésité à pratiquer un affichage sauvage particulièrement éhonté pour annoncer l'ouverture de son nouveau magasin rue des Francs Bourgeois (IVe) (voir notre article du 30 avril 2016). 

    Francs bougeois lamoignon 22 04 16Publicité MAC Cosmétiques rue des Francs-Bourgeois, sur l'Hôtel de Lamoignon qui héberge la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (Photo VlM)

     

    Nos appels à plus de fermeté ont-ils été entendus par la mairie ?  Nous osons le penser car le discours est en train de changer.  Paris ne peut plus rester à la traîne des grandes villes européennes en matière de classement relatif à la propreté.  Les affiches sauvages, les flyers et les tags hideux contribuent largement à cet état de fait.

    Cette nouvelle attitude des élus, par le passé quelque peu passifs voire tolérants, apporte du baume au cœur à ceux qui constatent impuissants ces dégradations quotidiennes. La Ville va en effet porter plainte et informera le parquet des cas qu'elle rencontrera, saut annonce-t-elle vis à vis des petites associations. Chacun doit cependant être respectueux quelle que soit sa taille ! En tout état de cause, décoller ces affiches et les mettre à la poubelle est un devoir citoyen. C'est souvent le moyen le plus rapide et le plus dissuasif de mettre fin à une pratique illégale qui enlaidit le paysage de la rue.

      Michel le comte 13 affiches qui croulent 15 04 16Carrefour Temple-Rambuteau, affiches sauvages en décrépitude (photo VlM)

     

    La Ville a semble t-il déposé 15 plaintes contre six sociétés en 2015 et encaissé 138 K€ de frais de nettoyage, 5 plaintes l'ont été déposées depuis début 2016 et 105 K€ encaissés. C'est bien mais c'est dérisoire au vu de l'étendue des souillures.

    C'est cependant un point positif qui nous satisfait et va dans le sens des attentes des riverains, l'essai doit être transformé. Plus d'autorité, de réactivité, davantage de dépôts de plaintes et de verbalisations permettront, nous l’espérons, d'endiguer ces comportements illicites et choquants.

    Dominique Feutry

     

  • ParisdepechesLa circulation autos-motos dans Paris est la source essentielle de pollution de l'air (photo parisdepeches)

     

    Anne Hidalgo et son Adjoint aux déplacements Christophe Najdovski ont raison de s'attaquer aux véhicules les plus anciens qui sont aussi les plus polluants, qu'il s'agisse des oxydes d'azote (NOx) ou des particules fines. Les pics de pollution que nous avons connus à Paris ces dernières années sont là pour nous en convaincre. On ne peut pas laisser les parisiens, quand on en a la charge, étouffer dans un air irrespirable.

    La mesure annoncée vise les véhicules mis en circulation avant 1997. A partir du 1er juillet 2016, ils ne seront plus autorisés dans Paris de jour mais pourront rouler à partir de 20h00 jusqu'à 07h00 du matin – une clause pour le moins étrange.

    Les 2,2 millions de parisiens ne pourront que s'en réjouir, eux qui très souvent n'ont pas de voitures ou en ont une mais ne s'en servent pas, et subissent la pollution de véhicules venus très majoritairement d'ailleurs.

     

    France infoDans cette fumée, des oxydes d'azote et de carbone, du benzène et des particules fines (Photo France-Info)

     

    Ceci étant dit, il est à craindre que les effets bénéfiques ne soient que marginaux. En effet, le nombre de véhicules concernés tourne d'après la mairie de Paris autour de 500.000 pour 7 Millions de véhicules au total pour l'Île-de-France grande couronne (ceux qui circulent régulièrement dans Paris). De plus, on  ne connait pas avec certitude le sort réservé aux deux-roues motorisés qui ont proliféré dans Paris. Ils ont eux aussi des moteurs thermiques  et l'absence de contrôle technique ne permet pas de déceler et éliminer ceux mal réglés qu'une combustion imparfaite rend hautement polluants. Sans compter le bruit des autres – nombreux – dont le pot d’échappement est non conforme.

    Il faut donc percevoir ces annonces comme un pas seulement dans la bonne direction, une étape qui appelle de nouvelles dispositions, notamment en direction du diésel. Plus de détails sur l'Internaute Magazine.

    On s'étonne dans ces conditions qu'une association qui annonce pompeusement représenter 40 Millions d'automobilistes lance une action de groupe en justice contre la mairie de Paris, pour faire parler d'elle et tenter de  grappiller une indemnisation en faveur des propriétaires des véhicules incriminés. Elle voudrait en somme que nous parisiens (qui sommes aussi des automobilistes) soyons condamnés à payer des impôts supplémentaires pour n'avoir pas voulu mourir étouffés !

    "40 Millions d'automobilistes" entend plaider la perte de valeur des véhicules à la revente, donc un préjudice économique pour le vendeur, dans le but d'obtenir gain de cause devant la justice. L'argument est fallacieux. La valeur d'un véhicule de 20 ans d'âge est voisine de zéro avec ou sans décote ; ensuite le marché de revente est national, certainement pas réduit à Paris. Il faut rappeler que la mairie de Paris propose des zakouskis à ceux qui se débarrassent de ces véhicules : subvention pour l'achat d'un vélo ou indemnité forfaitaire de 400 €.

    L'initiative qui est prise par la mairie de Paris a aussi le mérite de nous rapprocher de pays européens qui ont créé des "zones à basse émission". On en compte 200 et aucune en France. Il était donc temps de s'y mettre !