Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  •   A8Installation dans l'attente de client sur le trottoir devant l'espace des Blancs Manteaux rue Vieille du Temple (IVe) le 20 avril à 20h00 (Photo VlM)

     

    Comme les hirondelles qui annoncent l'arrivée du printemps, les amuseurs, portraitistes et autres jongleurs attirent les badauds sur les lieux touristiques de Paris dont le Marais. Il n'en est pas de même des "masseuses' qui proposent leurs services un peu partout  sans y avoir  été le moins du monde autorisé tout en sachant qu'elles ne craignent pas grand-chose.

    Dans un article du 28 octobre 2015 nous relations les échanges du conseil de quartier Saint-Gervais qui avait évoqué le sujet. Nous écrivions alors "La question des masseuses devant la Halle des Blancs Manteaux est abordée ensuite. Pour la mairie cette présence est un problème qui relève de l’occupation illégale de l’espace public et il est proposé de mettre ce sujet à l’ordre du jour de la prochaine réunion entre les quatre Conseils de quartier du IVe et le Commissaire de Police. Voilà pourtant des mois que cette affaire connue perdure … les autorités tergiversent… et le dossier comme beaucoup d'autres s'enlise"

    Autant dire que nous retrouvons au même point des mois après. L'autorité fait défaut et les personnes qui exercent illégalement leur soi-disant talent le savent, elles peuvent donc prospérer et continuer leur activité sous les yeux médusés des riverains sans être inquiétées le moins du monde..

    Nous comprenons pourquoi elles sont revenues puisqu'elles ont quasiment pignon sur rue.

    Dominique Feutry 

     

  •    2016-4-17 JoséphineVue d'un établissemnt qui a laissé à l'extérieur les installations de sa terrasse durant les horaires de fermeture (Photo DT) 

     

    Rien ne s’améliore pour la malheureuse place du Marché Sainte–Catherine. Les débordements sont partout dès qu’il fait beau avec en sus les nuisances sonores diurnes et nocturnes. Ce sujet récurrent commence à fatiguer les riverains qui ne baissent pas les bras au contraire mais sont consternés par l’inefficacité de l’administration et des élus alors que la situation est connue de tous. Un projet existe afin d’apporter des améliorations avec notamment l’installation de plates-bandes végétalisées qui bloqueraient l’extension des terrasses. Il est aussi question de mesures de bruit de la part de Bruitparif pour objectiver le niveau de nuisances.

    Mais outre l’aspect général et le bruit ce qui inquiète davantage, ce sont les terrasses fermées qui se sont durablement installées. Mme Hyafil a réaffirmé récemment lors de l’assemblée générale de "Vivre le Marais !" son opposition, mais elle ne trouve pas de volonté ferme en retour du côté des pouvoirs publics, notamment la mairie, qui devraient, et nous l’avons maintes fois répété, se soucier un peu plus de cet ensemble pourtant remarquable du XVIIIe siècle, que chacun devrait avoir à cœur de protéger.

     

    2016-4-16 Joséphine au petit matinAutre exemple de terrasse restée installée à l'extérieur durant les horaires de fermeture avec dépassement d"emprise autorisée  (Photo DT)  

     

    Mais hélas les terrasses sont fermées en permanence (elles ne sont non rentrées hors du service, comme l’illustrent les photos), et s’étendent bien au-delà des clous qui marquent au sol l’emprise autorisée. Elles aggravent le bruit (puisque la fréquentation ne dépend plus de la météo), constituent une appropriation permanente de l’espace public et défigurent la place.

    Elles prennent plusieurs formes, il n’y a même pas d’unité dans ces structures fixes qui ne devraient d’ailleurs pas souffrir la moindre tolérance et qui avouons-le sans ambages enlaidissent le site. Mais voilà « business is business », les riverains sont bien loin de ces contingences… Un autre endroit tout proche, la place du Bourg Tibourg (IVe) flanquée de contre terrasses envahissant l’espace public connait une situation identique.

    Combien de temps encore cette vie délétère réservée aux habitants va-t-elle perdurer ?

     

  • MotardsPhoto "Le Parisien"

     

    Une fois de plus, l'association des "Motards en Colère" (ils sont statutairement en colère) affiche sa capacité de nuire. On voudrait les rassurer : il n'est point besoin de nous en faire régulièrement la démonstration, nous leur reconnaissons cette capacité.

    La raison de leur nouvelle colère : le contrôle technique. Cette mesure s'applique depuis 1992 aux voitures de plus de deux ans. Elle a comme objectif la sécurité. Elle devait s'appliquer aux deux-roues motorisés (2RM) qui comptent pour 2% du trafic et 22 % des accidents de la route, mais les "Motards en colère" s'y sont toujours opposés et les pouvoirs publics ont cédé quand ils montraient les dents.

    Le contrôle technique est d'autant plus nécessaire pour les 2RM qu'on voit bien le nombre de véhicules vétustes qui ne sont plus aux normes anti pollution ou ceux qui ont trafiqué leur pot d'échappement pour faire plus de bruit. Il est grand temps maintenant que leurs propriétaires reconnaissent qu'ils doivent être traités à égalité avec les autre modes de transport. C'est leur vie qui est en jeu, la qualité de vie des autres en milieu urbain  et leur contribution à un air moins pollué.

    La Maire de Paris est concernée par les manifestations spectaculaires auxquelles nous assistons mais en l'espèce c'est le gouvernement qui est en première ligne puisque la mesure est nationale. Il ne doit pas céder. L'argument du prix qui prendrait les propriétaires à la gorge fait sourire quand on sait la valeur des engins sur lesquels les motards manifestent. D'autant plus que contrairement aux voitures il ne s'agit pas ici d'un contrôle tous les deux ans mais d'un seul contrôle à la revente. Une disposition qui a l'avantage de mieux informer celui qui achète de ce qui l'attend !

    En sur-réagissant à une mesure de bon sens, les motards qui n'ont pas toujours bonne presse mènent un  combat qui dessert leur image.

     

  •  A4Caserne des Minimes côté rue des Tournelles (IIIe)

     

    A quelques encablures de la place des Vosges, formant un grand quadrilatère avec les rues des Tournelles, Saint-Gilles, de Béarn et des Minimes, la caserne des Minimes qui a  remplacé le couvent du même nom en 1823 abrite aujourd'hui plusieurs dizaines de gendarmes qui y logent avec leur famille.

    Mais voilà des bruits de plus en plus audibles indiquent que la Mairie aurait dénoncé le bail avec la gendarmerie et les occupants actuels devraient quitter les lieux fin 2017.  Une discrète visite d'édiles comprenant Anne Hidalgo,  l’adjoint au logement Ian Brossat et Pierre Aidenbaum, maire du IIIe a eu lieu le 14 avril et a été ébruitée par le journal "20 Minutes". Visite qualifiée de "repérage" par le quotidien qui met ainsi à nouveau sous les projecteurs cette caserne imposante immense et convoitée. Il serait en effet question de la transformer afin d'y aménager des logements sociaux.

    La volonté à tous crins de construire des logements sociaux à Paris peut être en partie satisfaite en "préemptant" les réserves immobilières des casernes de Reuilly, Exelmans et des Minimes ou les locaux laissés vacants boulevard Morland suite au départ de Direction de l'Urbanisme, représentent des potentialités inespérées pour l'équipe municipale. La caserne des Minimes a elle seule,  ce sont en effet 6 000 m² aménageables, ce qui ferait de la rue Saint Gilles, déjà bien dotée avec la cour de Venise au n° 12 qui abrite 75 logements sociaux, un des hauts lieux de ce type d'habitat dans le centre de Paris.

     

    A7L’Îlot du 25 Michel Le Comte (IIIe) transformé en 30 logements sociaux (Photo atelier Dupont)

     

    Des logements sociaux pourquoi pas mais faudrait-il encore qu'ils soient autre chose qu'un  effet d'aubaine et d’opportunité pour les élus afin de  remplir un quota défini par la loi et même au-delà puisque Paris veut faire mieux encore. Il y a dans la manière de procéder, entre angélisme, calculs politiques et bien-pensance, une sorte de germe qui à terme risque de nuire aux promoteurs enthousiastes des ces investissements. Car finalement s'inquiète-t-on en haut lieu de savoir ce qu'en pensent les contribuables que sont les habitants ?

    En règle générale, il y a logement social s'il y a prix de revient social. Si comme à Paris on achète cher, si on rénove à grands frais et si on loue social il y un déficit que quelqu'un doit combler. Ce quelqu'un c'est le budget de la Ville dont le déficit est financé par l'emprunt qui repose finalement sur les épaules des contribuables actuels et futurs. C'est ce qui nous inquiète dans la frénésie en faveur du logement que nous constatons actuellement. Aider les moins bien "nantis" n'a du sens que si l'on ne tombe pas dans l'excès souvent dénoncé "d'assistance" ou "d'assistanat ".

    Par ailleurs, nombreux sont ceux qui du fait de leur salaire ne pourront jamais bénéficier des ces appartements car il se trouvent juste au-dessus de la limite des normes édictées et pourtant ils contribuent financièrement.  Ils  devront s'en aller de Paris lorsque leur famille s’agrandira, faute de trouver un loyer "raisonnable'" ou de pouvoir acheter. Ils garderont alors un goût très amer d'être ainsi floués et exclus.

     

     

    A8L'Hôtel d'Ecquevilly 60 rue de Turenne (IIIe) dont le tiers des 2.000 m2 habitables transformé en  logements sociaux  (Photo VlM)

     

    Confisquer de telles emprises immobilières diminue et rétrécit encore plus l'offre,  ce qui a pour conséquence de faire monter les prix déjà très élevés ou d'empêcher qu'ils ne baissent.

    Bien  sûr il est facile de dire que lorsque l'on est empreint de convictions et que l'on a les moyens de les mettre en œuvre, alors il faut foncer. Oui peut-être mais sûrement pas tête baissée en oubliant ceux qui vous ont fait roi.

    Ne perdons jamais de vue ce proverbe anglais, "la plume du coq d'aujourd'hui peut devenir celle du plumeau de demain". Il ne faudrait pas que ce dossier des logements sociaux tous azimuts devienne une bombe à retardement électorale à la mesure du forçage mené actuellement pour l'imposer partout et au-delà, faut-il le reconnaitre, d'un honnête discernement (voir notre article du 8 décembre 2014 sur l’appartement communautaire). L'exemple de la caserne des Minimes sera très instructif à cet égard.

    Dominique Feutry

     

  • St jean dAngly  Abbaye Royale St jean Baptiste patrimoine UNESCO-700pi Photo réelle St Jean d’Angély Charentes – Abbaye Royale St Jean Baptiste patrimoine mondial UNESCO

     

    Nous faisons suite à notre article du 28 mars 1016 pour préciser que le projet de loi, refusé par l'Assemblée Nationale au nom de "l'efficacité" dans la mise en place du programme d'installation d'éoliennes en France, repart au Sénat en deuxième lecture. En première lecture, le Sénat avait imposé l'avis conforme des ABF (architectes des bâtiments de France) pour l'implantation d'éoliennes dans un  environnement de monuments classés ou inscrits.

    La Fédération Environnement Durable <contact@environnementdurable.net> fournit la liste des députés qui ont demandé le retrait de l'amendement et demande de signer une pétition qui a déjà recueilli 10.371 signatures.

    Nous sommes intervenus auprès de notre Député des IVe, XIe et XIIe arrondissements, Patrick Bloche, président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, avec copie pour Seybah Dagoma, Députée des IIIe et Xe, en ces termes :

    Monsieur le Député [Patrick Bloche],

    Nous avions compris avec Dominique Feutry, lors de notre rencontre du 18 février à l'assemblée nationale, que l'amendement du Sénat serait validé par les Députés.
    Nous vous avouons notre déception de constater qu'il n'en est rien. Certes, votre nom de même que celui de Mme Dagoma n'apparaissent pas parmi les signataires du rejet mais le bon sens général n'a pas prévalu. L'avis conforme des ABF, sur les questions patrimoniales est l'assurance qu'une personne compétente et désintéressée puisse statuer sur un projet de modification d'un paysage. Je suis désolé de dire que ces qualité ne sont pas universellement répandues chez les responsables locaux.
    Vous savez que le patrimoine et les sites français sont une richesse dont la France est largement dotée et que ce capital n'est pas délocalisable. C'est un atout majeur dans la compétition internationale.
    Nous attendons un sursaut pour l'examen en deuxième lecture et comptons sur votre force de persuasion, dans votre position de président de la commission des affaires culturelles.
    Sincèrement vôtre

    Gérard Simonet

     

  • Nuit debout commission"Commission" en pleine session sur l'un des nombreux sujets dont les participants se sont saisis (Photo VlM)

     

    C'est un grand "happening" qui se déroule en ce moment place de la République (IIIe, Xe, XIe). Les animateurs proposent des thèmes de travail et des discussions s'organisent par petits groupes comme celui ci-dessus, de jour et de nuit.

    Nuit debout affiche

    Une partie de la place est réservée à l'accueil de sans-abris, dans des campements de fortune avec lits de camp, couvertures et duvets. Comme on y est debout la nuit, on y dort le jour.

    Nuit debout sleeping zoom"Sleeping area". Le calicot dit : "Nuit debout, Valls à genoux" (Photo VlM)

     

    La Maire de Paris avait invité les parisiens à se réunir la nuit du 2 avril "n'importe où pour discuter de n'importe quoi". On doute que cette initiative ait trouvé un écho. Depuis son élection en 2014, elle fait tout pour empêcher les parisiens de dormir. Il n'a pas fallu attendre longtemps cette fois pour que, de manière spontanée, une foule de gens se rassemble sur la place de la République avec l'intention d'y siéger toutes les nuits.

    On n'est pas encore dans une phase insurrectionnelle mais les ingrédients sont présents et la Ville et le Gouvernement doivent y faire attention. Pour le moment, les victimes de la situation sont une fois encore les riverains.

    République 5 façade 08 04 16Immeubles qui bordent la place au sud. De nombreux habitants vivent là, travaillent le jour et veulent se reposer la nuit (Photo VlM)

     

    Un riverain de la place nous envoie ce message de détresse :

     

    J’habite place de la République 75003 et vous pouvez imaginer les difficultés que nous rencontrons ma famille et moi-même depuis le 31 mars et le début des évènements organisés place de la République intitulés « Nuit débout ».

    Je n’ai absolument rien à redire quant au droit de manifester. Le collectif a déposé des demandes d’autorisations en préfecture pour l’occupation de la place conformément à la législation en vigueur. En revanche passé minuit il est insupportable pour nous autres, riverains de la Place, que des concerts spontanés de percussions, cuivres, flutes, chants collectifs puissent avoir lieu en toute impunité jusqu’à 4 à 5 heures du matin.

    Si un tel évènement n’est pas maitrisé par les associations ou collectifs qui en ont la charge la préfecture ne devraient pas délivrer d’autorisation.

    J’ai tenté à 4 reprises de joindre le commissariat du 3ème cette semaine. Ils ont envoyé une fois une voiture à 4 heures du matin pour faire cesser une concert sauvage de « batucada » et  m’ont indiqué une autre fois que cela se jouait au niveau national et pas à « leur niveau ». Les deux autres fois il ne s’est rien passé.

    Nous ne dormons plus depuis une semaine et nous sommes à bout mes  enfants et moi-même.

    Le programme mis en ligne (lien ci-dessous) pour ce weekend prévoit des concerts et nous avons beaucoup d’appréhension sur la manière dont les nuits vont se dérouler

    https://www.convergence-des-luttes.org/comptes-rendus-ag/compte-rendu-de-lassemblee-generale-de-la-nuit-debout-6-avril-2016-37-mars/

    J’ai trouvé vos coordonnées en faisant quelques recherches sur Internet et je me demandais si vous pouviez avoir l’extrême gentillesse de me guider dans mes démarches ou votre expérience pour faire cesser ce type de nuisance est beaucoup plus riche que la mienne.

    Je vous remercie de toute l’attention que vous pourrez porter à ma demande.

     

    Ce père de famille est de bonne composition. Il ne proteste pas contre les manifestations mais il a raison de dire que la police a l'obligation de faire cesser le tapage nocturne car le droit s'impose autant pour ceux qui manifestent que pour ceux qui subissent. Nous avons donc accepté de soutenir sa demande d'aide auprès des autorités.

     

    Dernière nouvelle : le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum  demande l'arrêt de "Nuit Debout"

     Pierre Aidenbaum le Maire du IIIe est intervenu dimanche 10 avril vers 18h00 sur iTélé et lundi matin 11 avril sur France Info pour demander l'arrêt de Nuit Debout et le dégagement de la place de la République qui "doit être accessible à tous". Ses administrés, ceux notamment qui ont exprimé leur désespoir de ne pouvoir se reposer la nuit et de voir leurs familles en souffrir savent désormais qu'ils ont un allié dans leur combat pour le droit au libre accès à la place et au repos la nuit.

    La balle est désormais dans le camp d'Anne Hidalgo et du Préfet de Police de Paris Michel Cadot. Le patron des socialiste Jean-Christophe Cambadélis, de façon plus nuancée que Pierre Aidenbaum, a reconnu que cette manifestation subit des dérives inacceptables. Le préfet a décidé de faire évacuer la place ce lundi matin. Va-t-elle se remplir à nouveau dans l'après-midi ?

     

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    Sans-titreL'Arc de Triomphe paré des plumes du paon aux couleurs olympiques

     

    Y aurait-il des doutes quant à l’intérêt d’une candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024 jusque chez ses défenseurs ?

    La question se pose à la suite de plusieurs articles parus dans la presse  montrant une certaine fébrilité par la course aux soutiens que vient de lancer Paris et la Seine Saint-Denis. Il faut dit-on « susciter l’engouement » au travers de réunions publiques. Un des coprésidents du comité de candidature n’hésite pas à dire « nous voulons être sûrs que le public contribue et soumette des idées ». Il est vrai qu’un élément de taille vient mettre les choses à leur mesure, la campagne de financement participatif. Depuis son lancement en septembre dernier, seulement 630 K€ ont été  récoltés alors que le projet ambitionne 12 millions € !

    Et si les franciliens comme les parisiens n’adhéraient finalement pas à l’idée d’organiser des jeux en ces temps de pénurie budgétaire, de difficultés économiques alors que l’orientation des dépenses doit impérativement être dirigée vers les difficultés quotidiennes des administrés.

    Peut-être aussi que le retrait volontaire de la compétition de certaines grandes villes laisse à réfléchir ceux qui ne voyait que le côté ludique des compétitions ?

    Notre position quant à nous n’a pas changé d’un millimètre, nous sommes contre l’organisation des jeux olympiques dans la capitale et nous nous en sommes expliqués « Paris est endettée et sursaturée »  écrivait-on déjà dans un article du 7 novembre 2014. Pourquoi d’ailleurs persister à ne pas s’appuyer sur un référendum, comme nous l’avons suggéré plusieurs reprises, le groupe Europe-Écologie-les Verts à la Mairie de Paris l’ayant même demandé … ?

    Dominique Feutry

     

  • Anne hidalgoAnne Higalgo

     

     Mue par une irrésistible force telle le fer et l'aimant, notre Maire est attirée par celle du C40, ce « G20 des grandes métropoles », un réseau qui réunit les plus grandes villes de la planète.

    Persuadée d'avoir un destin international et pourquoi pas planétaire, Mme Hidalgo n'hésite pas en annonçant sa candidature (qui a toutes les chances d'aboutir puisqu'elle est la seule candidate), sous couvert de participer davantage à la lutte contre le dérèglement climatique, à laisser penser que cette nouvelle marche dans sa "carrière" est plus importante que la fonction déjà prestigieuse de Maire de Paris … et pourtant il y a tant à faire : propreté, pollution, sécurité, qualité de vie …. ! Le récent sondage IFOP-le JDD souligne les attentes insatisfaites des parisiens qui, à 48 % (un chiffre élevé pour un maire en fonction), portent un jugement négatif sur la gestion de la municipalité.

    Être maire ce sont beaucoup de responsabilités, beaucoup d'obligations et c’est encore plus lorsque la fonction se double de celle de Vice-présidente de la Grande Métropole qui nécessite un investissement personnel pour le bien de tous ses administrés.

    Vouloir cumuler tous ces mandats et d’autres donne ce côté déplaisant et éhonté qui ronge la confiance de ceux qui ont contribué à cette ascension. Ne pas les décevoir devrait devenir un objectif permanent.

    "Qui trop embrasse mal étreint" dit le proverbe. Nous pourrions le compléter par ce vers de La Fontaine tiré de la grenouille et le bœuf « Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages ». Et méditer une autre fable, du même La Fontaine, celle des "grenouilles qui demandent un roi".

    Dominique Feutry

     

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    Temple 10 motos 10 02 14Motos entassées rue du Temple (IVe) (Photo VlM)

     

    On les trouve partout dans le Marais et dans Paris en général car la lutte – salutaire – contre la présence des voitures a précipité les usagers de la voie publique vers les deux-roues motorisés, motos et scooters, dans des proportions que personne n'attendait, à l'instar du Vert Denis Baupin, aujourd'hui député, qui déclarait, au milieu de la première mandature de Bertrand Delanoë, qu'on "n'avait pas vu venir le phénomène".

    On a eu le temps d'y réfléchir depuis mais Anne Hidalgo, sollicitée par ses alliés EELV, n'a pas eu le courage de prendre à son arrivée à la tête de la mairie de Paris les décisions qui s'imposaient pour que les passe-droits dont bénéficie ce mode de transport soient supprimés. C'est de notre point de vue la condition pour un rééquilibrage en faveur de la marche à pieds, du vélo, des taxis, des VTT et des transports en commun, bus métro RER.

    Aujourd'hui, le quotidien "Le Parisien" consacre une page à la "chasse aux tacots" au nom du combat vertueux contre la pollution. La Maire de Paris réaffirme son hostilité aux véhicules anciens et diésel. On l'approuve. Mais rien sur les motos !

    La distorsion en faveur des motards a trois composantes : (1) ils ne paient pas le stationnement (2) ne sont pas sanctionnés quand ils stationnent sur les trottoirs et en profitent pour les envahir au détriment des piétons et (3) ils ne sont toujours pas soumis au contrôle technique qui permettrait de vérifier s'ils respectent les normes de pollution et de bruit (pots d'échappement trafiqués, le sport favoris de beaucoup d'utilisateurs).

    On assiste encore trop souvent au passage d'engins, et pas seulement des Harley Davidson, qui délivrent un bruit à réveiller un mort. On s'étonne d'ailleurs qu'ils puissent ainsi continuer leur chemin dans Paris sans que les forces de l'ordre interviennent.

    Jean-yves & gérard sur harley-davidson bis 17 05 14Prêts pour une balade en Harley (photo VlM)

     

    On connait trop les raisons de ces anomalies. La Maire de Paris, alors en campagne en 2014, s'était avancée en disant qu'elle ne voyait pas de raison pour que les motards ne paient pas leur stationnement comme tout le monde. Le lendemain, les propriétaires de deux-roues motorisés se rassemblaient et défilaient dans Paris dans un vacarme d'enfer en ajoutant au bruit de leurs moteurs celui suraigu de leurs klaxons. Charivari orchestré par l'association des "Motards en colère" dont c'est la vocation statutaire d'être "en colère" quoi qu'il se passe.

    Otage de ces manifestants, Anne Hidalgo fit alors piteusement marche arrière et prit l'engagement de ne rien changer. Voilà pourquoi nous continuons à subir des nuisances que nous sommes nombreux à dénoncer. Elles sont le fait d'une inégalité de traitement contraire aux principes de notre République.

    Il y a des motards parmi nous. Quand nous en parlons, ils affirment qu'ils regrettent que trop de leurs congénères adoptent sur leur engin des comportements inciviques. Il est possible en effet d'utiliser une moto sans créer de préjudice à autrui. Nous le reconnaissons volontiers et saluons amicalement ceux qui répondent à ce critère.

    Gérard Simonet

     

  •   La-Canopee-des-Halles_contentVue aérienne du toit fornmé par la canopée des Halles (Photo Fayat) 

     

    Il est beaucoup question aujourd’hui, après 6 ans de travaux qui vont encore se poursuivre durant 2 ans (jardins et station de RER), du plus grand chantier de Paris,  en ce jour d’inauguration de la de la canopée située à l’emplacement  de ce que fut le « ventre de Paris » et qui suscite toujours bien des débats 14 ans après son lancement. Nous sommes, faut-il le souligner à deux pas du Marais.

    Les définitions de la canopée dans plusieurs dictionnaires donnent les résultats suivants. La canopée est « l’étage supérieur des forêts, en contact direct avec l'atmosphère et les rayons du soleil… zone souvent difficile d’accès…riche en biodiversité. Ce milieu est parfois considéré comme un écosystème » ou la canopée est le « haut de la forêt équatoriale, milieu de vie de la plupart des espèces arboricoles. ». Nous trouvons enfin « partie la plus élevée et qui abrite le plus de vie dans une forêt tropicale humide

    Une chose est certaine nous ne sommes pas en région tropicale malgré le réchauffement climatique et ces installations ne sont pas vraiment dédiées aux espèces arboricoles, mais le gigantisme du projet le rapproche du terme d’écosystème puisqu’outre le coût de cet investissement (plus d’un milliard d’€ !),  la construction imaginée par les architectes Jacques Anziutti et  Patrick Berger repose sur une structure métallique qui a dû être renforcée au cours du chantier et pèse au moins autant que la tour Eiffel. La canopée est recouverte de 18.000 écailles de verre (coût à elle seule de 240 millions d’€). Quel sera le coût de son entretien ?

    L’ensemble comporte un conservatoire aux salles considérées exigües, 6 000 m2 de salles de cinéma, un studio d’enregistrement, une médiathèque, un centre de hip hop…. Le centre commercial qu'il abrite se classe en 2ème place des plus grands centres commerciaux français. Il intègre des nouvelles enseignes  (Lego, Nike..),  des restaurants conçus par des grands chefs et designers…

     

    O-HALLES-PARIS-570Le dessous de la canopée (Photo AFP)

     

    Un point important est souligné, la consommation d’énergie serait divisée par 6 comparée à celle des anciennes installations.

    N’oublions pas de signaler les désagréments subis pendant ces longues années de travaux par les riverains et les commerçants dont le chiffre d’affaire a chuté (des dédommagements ont été prévus par la Ville de Paris).

    Les prévisions font état de 40 millions de visiteurs attendus chaque année contre 37 actuellement. L’insécurité maintes fois rappelée du secteur avant les travaux va devoir être bigrement renforcée de même que les équipes d’entretien si l’on veut que l’endroit reste propre, un objectif proche de la gageure lorsque l’on constate combien les lieux très visités de notre quartier sont de plus en plus salis.

    Cet aménagement « entre dans le XXIe siècle » affirme l’adjoint à l’urbanisme Jean-Louis Missika,  certes mais à quel  prix ? Fallait-il repenser à ce point le trou des Halles, 30 ans seulement après son précédent aménagement. Quel sera le réel budget de fonctionnement de ce nouvel ensemble ?

    Cette opération très médiatisée, qualifiée d’emblématique par certains ne laisse pas indifférent dans tous les sens du terme, mais elle devra désormais subir l’épreuve  du temps.

    Nos amis de l'association ACCOMPLIR, membres comme nous de "Vivre Paris !", actifs dans les Ie et IIe  arrondissements, connaissent tous les dessous de ce chantier qui a dans le temps accumulé toutes les avanies. Il faut lire leur reportage récent sur le sujet.

    Dominique Feutry