Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • Hôtel de soubise 22 03 14Hôtel de Soubise – Archives Nationales (Photo VlM)

     

    Depuis le 4 novembre et jusqu’au 28 février, les Archives Nationales proposent une nouvelle et grande exposition « Le Secret de l’État. Surveiller- Protéger- Informer »

    D’emblée l’annonce de cet évènement donne le ton du parcours proposé et le contenu des documents présentés au public « Du chevalier d'Éon aux agents secrets des Présidents de la Ve République, l'exposition Le secret de l'État. Surveiller, protéger, informer bouscule les lieux communs en explorant l'histoire des différentes organisations, des lieux du pouvoir et des techniques singulières du renseignement, de la fin de l'Ancien Régime au XXIe siècle ».

    Réalisée en partenariat avec les services du ministère de la Défense et de l'Intérieur cette rétrospective, la première de la sorte, le visiteur est plongé dans la « construction du secret » liée à « une bureaucratie spécifique, tant diplomatique,  policière que militaire, qui entourent les chefs d’État. »

    Entre les documents secrets, les montages sonores et audiovisuels, les machines à crypter les lettres codées dont la fameuse « Enigma » mise au point par les nazis, le plus inattendu est sans aucun doute l’intérieur du PC du sous-marin "Le Redoutable" que chacun sera invité à découvrir.

    A ne manquer sous aucun prétexte.

    Dominique Feutry

     

    Slide expo Le secret de l'Etat

    Affiche de l'exposition "Le Secret d’État. Surveiller-Protéger-Informer" aux Archives Nationales 

     

    Archives Nationales

    60 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

    Du lundi au vendredi de 10h00 à 17h30-Samedi et dimanche de 14h00 à 17h30

     

     

  • Sans-titreQuelle place pour les piétons sur cette voie en zone 30 ? (Photo Le Parisien)

     

    A l’usage il apparait que les zones de rencontre, les zones 30, ou les zones piétonnes qui pourtant visent à réduire le nombre de voitures et de motos car elles sont censées rouler au pas sur les voies concernées (voir nos articles des 07 août et 26 octobre 2014), ne soient pas une si bonne chose pour les piétons. Dans les faits le plus souvent l’espace libéré pour ces derniers est occupé par les terrasses des bars et restaurants, par certaines étales de commerces, des ventes à emporter…

    Terrasse contrescarpe 02 06 11

    Dans la pratique, le piéton pourtant prioritaire se fait klaxonner par les automobilistes irascibles ou des conducteurs de scooters ou motos. Le paradoxe est qu’il est en fait moins en sécurité que sur les trottoirs sauf sur ceux nombreux annexés par les cyclistes et les propriétaires de deux roues motorisées. On nous signale même des cas de véhicules garés devant les portes d’entrée des immeubles, empêchant la sortie avec une poussette ou un fauteuil roulant…

     

    Téléchargement

     

    Bien qu’il ne soyons plus dans le Marais, il nous a été rapporté que des comptages faits par la mairie du IIe arrondissement font état du passage de 3000 voitures/jour rue Montorgueil !

    L’annonce récente de la Mairie de mettre en place des brigades vertes dès 2016 va dans le bon sens mais cela sera-t-il suffisant ? Les habitudes qui ont été prises seront difficiles à endiguer. De même la question se pose de savoir s’il faut encore développer le nombre de rues en zone 30 et les voies piétonnes qui nécessitent des travaux coûteux au regard des abus multiples constatés…et des piétons inquiets en permanence sur le qui-vive. Sur le fond la question mérite vraiment d’être posée !

    Il sera intéressant de connaitre les résultats constatés dans le IIIe arrondissement devenu quartier test.

    Dominique Feutry

     

  • Poll

    Épisode de pollution à Paris

     

    Ce dimanche et demain lundi 2 novembre, la concentration des particules dites «PM10» émanant des moteurs et des des chauffages atteint une nouvelle fois un seuil inquiétant.

    La préfecture de police vient en effet de demander aux personnes sensibles (enfants et personnes âgées) de limiter leur activité physique et à chacun d'emprunter de préférence les transports en commun Des contrôles antipollution et des vérifications des contrôles techniques obligatoires des véhicules.sont aussi annoncés. Nous pourrions presque parler de routine si ce n'était les dangers sur la santé engendrés par ces phénomènes récurrents.

    Les vitesses autorisées sont donc réduites de 20 km/h par rapport à la normale pour ceux qui utilisent leur véhicule et le stationnement résidentiel sera gratuit. La Maire de Paris Anne Hidalgo et le Président de région Jean-Paul Huchon demandent l'application de la circulation alternée. Depuis la Chine, la Ministre de l’Écologie Ségolène Royal répond : attendons demain mardi pour voir …

    La multiplication des épisodes de forte de pollution continue donc et pendant ce temps, alors que le centre de la capitale est particulièrement concerné, les discussions enflamment les politiques quant à la taxation du diesel de manière à aligner son prix sur celui de l’essence. Pourtant un récent sondage publié dans Le Parisien révèle que les Français sont conscients des risques sur la santé du diesel mais plébiscitaient néanmoins ce carburant jugé «bon marché».

    Dans le même temps en plein scandale Volkswagen, l'Union Européenne vient de décider d'assouplir les règles relatives à ce carburant. En effet, «à partir de septembre 2017,  les constructeurs automobiles auront droit à une marge de tolérance pour les émissions d'oxyde d'azote de 110 % pour les nouveaux modèles mis en circulation soit deux fois plus que le seuil de 80mg/km précisé actuellement par la législation européenne.»  D'autres dispositions seront prises à partir de 2020.

    Enfin, on nous prédit un résultat de la COP21, la fameuse prochaine conférence mondiale sur le climat, bien en deçà ds attentes en matière de limitation des émissions de gaz à effet de serre.

    La Mairie de Paris au travers de sa première représentante a beau délivrer des messages visant à vouloir réduire la pollution,  adopter des mesures diverses et courageuses allant dans ce sens et annoncer l'éradication du diesel pou 2020, le fait est là, particulièrement têtu, l'industrie automobile emploie 12 millions de salariés en Europe …! Des centaines de millions d'usagers en sont donc devenus les « otages », avec pour corollaire de multiples risques en matière de santé publique et des coûts induits sans doute très élevés pour la collectivité.

    Dominique Feutry

     

  •   Ftemusique-980x480 Fête nocturne (Photo Paris Lanuit) 

     

    Voilà presque un an, la Mairie de Paris lançait avec forte annonce et publicité le Conseil de la Nuit (notre article du 10 décembre 2014) en remplacement de feu les États Généraux de la Nuit. Il s’agissait ce 21 octobre de tirer un premier bilan et de présenter les mesures arrêtées par la Ville à la suite des travaux de ce conseil. "Vivre le Marais !" avec les membres du réseau "Vivre Paris !" assistaient à cette présentation.

    Présidé par Bruno Julliard et en présence de représentants de la Préfecture de Police de Paris et de la Préfecture de Région, les annonces faites ensuite par F. Hocquard, conseiller à la nuit, après que ce soient exprimées les différentes parties prenantes (dont les riverains) sont décevantes et finalement assez loin des attentes des riverains.

    Nous percevons que les professionnels de la fête ont été davantage entendus que le riverains (voir à ce sujet le rapport discutable du Ministère des Affaires Étrangères, notre article du 28 septembre 2015). Ces derniers, via le réseau "Vivre Paris !" ont néanmoins pu s’exprimer préalablement aux annonces.

    L’accent a été mis alors sur la densité de Paris, la plus forte d’Europe, sur le bien dormir qui est une priorité de santé publique et le fléau de l’hyper alcoolisation. Nous nous sommes d’ailleurs étonnés de l’absence de diffusion d’informations objectives sur ces deux sujets, d’experts et de professionnels de ces questions. Nous avons réitéré nos interrogations quant  à la mise en avant de l’association Culture Bar-Bars (qui fédère les petits établissements souvent à l’origine des désagréments de voisinage qui nous sont signalés) et au soutien apporté aux "Pierrots de la Nuit" dont nous avons maintes fois rappelé le coût élevé pour les contribuables parisiens au regard de leur efficacité.

    Sur le Conseil de la Nuit lui-même nous avons souligné la sur représentation des établissements et des professionnels de la fête et le temps de parole réduit qui nous avait été en conséquence dévolu.

     

    Discothèque-ParisAmbiance de discothèque (Photo Tout Paris.org)

     

    Ont été annoncées ensuite les premières mesures retenues et applicables dès 2016.

    La mesure la plus inattendue est la décision de procéder à l’élection d’un représentant des usagers (« usagers de l’offre festive, culturel et sportive, de l’espace public et des transports de la nuit »). Ce sujet n’avait jamais jamais été évoqué dans les groupes de travail … ?  Quid de la façon dont sera organisée cette élection et du choix des candidats ?

    Une charte parisienne de la vie nocturne, type charte chapeau des chartes qui ont pu être établies dans différents quartiers, sera élaborée en groupe de travail du conseil de la nuit pour harmoniser les pratiques. Nous savons que ces chartes, pour les avoir expérimentées, ne fonctionnent pas dès lors qu'elles ne sont pas suivies dans le temps, ce que des élus présents ont reconnu.

    Une campagne de prévention contre l’alcoolisation massive sear lancée en relation avec les associations concernées et le versement d’une subvention au Kiosque info Sida Toxicomanie sera soumise à décision au Conseil de Paris).

    En ce qui concerne les nuisances sonores, il est décidé de poser des capteurs chez des particuliers proches des lieux de bruit incriminés et l’organisme indépendant qui en sera chargé interprétera les données recueillies. Cela afin d’objectiver les nuisances et porter l’effort de la Mairie et de la police sur ces endroits. Il est effectivement important de pouvoir disposer de donées. Reste à connaître les modalités exactes de la mise en oeuvre.

    La Ville réfléchit à la mise en place de brigades vertes pour lutter contre les incivilités en partenariat avec la Préfecture de Police sur les sites sensibles. Il serait judicieux de se demander pourquoi l'expérience du XIe s'est soldée par un échec : cette expérience est stoppée depuis plusieurs mois, mais la mairie centrale ne semble pas au courant.  

    La nuit à Paris va être fortement promue en partenariat avec l’Office du Tourisme (film en cours de réalisation pour être diffusé par Air France). Des nouveaux espaces seront ouverts, il s’agit de 25 lieux en renouvellement de concession (parcs et jardins, Bois de Boulogne et de Vincennes).

    L’extension d’une heure du métro et le renforcement du maillage du Noctilien font l’objet de discussions avec le STIF et la RATP.

    Les représentants des riverains ont redit combien leurs associations à qui sont souvent prêtées trop facilement des intentions égoïstes et ringardes, souhaitaient que Paris mette en place une politique de la nuit exemplaire et novatrice,  mais s'ils disaient oui à la fête, celle-ci devait être régulée.

    Dominique Feutry

     

  •    ECH21933020_1C'est le scénario 2 que retient la Maire de Paris  (Source Les Échos )

     

    C’est annoncé,  après la consultation publique, la Maire de Paris va proposer au prochain conseil municipal la piétonisation de la rive Droite de la Seine sur 3,3 km, au lieu d’un peu plus d’1 km arrêté  initialement tout en prévoyant la construction concomitante d’un tramway desservant la capitale d’Ouest en Est.    

    Dès mars 2015 (article du 6 mars) nous nous exprimions à ce sujet et  signalions que la diminution des émissions de CO2 était un progrès à condition que la circulation des véhicules se réduise et ne se porte pas sur d’autres axes. Rive Gauche, le trafic se serait régulé assez rapidement après des débuts chaotiques et le réduction des émissions de gaz à effet de serre aurait été réduite de 15%…Dont acte mais il y a aussi le devenir des berges…

    Nous écrivions à ce propos dans notre article de mars dernier « rendre les berges végétalisées aux piétons, aux sportifs, aux cyclistes et aux familles pour s’y promener, est une bonne idée. Mais prévoir des installations de type barges pour recevoir des débits de boissons où nombre de jeunes iront s’alcooliser au risque de se noyer dans la Seine nous sommes contre. Il faut éviter aussi l’accroissement de la saleté conséquence d’une sur fréquentation  Il suffit d’interroger les équipes de nettoyage qui s’activent Rive Gauche dès 6 heures du matin pour avoir un aperçu des monceaux  de détritus laissés sur les berges (bouteilles cassées, canettes de bière, mégots  et emballages, sans oublier les nombreux  épanchements d’urine…). Quant aux incivilités, il n‘en est fait que rarement état, mais elles existent bel et bien. Alors le projet d’aménagement des berges de la Rive Droite doit absolument intégrer la recherche de solutions et de moyens pour éviter de se retrouver face aux  mêmes constats…». L’idée certes non encore officielle, mais avancée ici et là, de créer une boîte de nuit dans le tunnel des Tuileries, est-elle finalement une si bonne chose ?

    Enfin la construction d’un tramway (proposition de campagne des Verts) soit sur les quais, soit passant notamment rue de Rivoli est une énorme entreprise, coûteuse, très perturbante durant les travaux (échéance prévue en 2020) pour les différents acteurs impliqués, notamment les salariés et les riverains des secteurs concernés, rues éventrées, accès coupés etc… Là encore le trafic automobile risque de diminuer mais il sera déporté sur d’autres axes avec les conséquences qui en découlent.  Il serait donc très intéressant de disposer d’une étude d’impact et, si le projet est mené à bien, de pouvoir mesurer objectivement ses effets et les écarts constatés par rapport aux prévisions sur une période de temps suffisante.    

    Dominique Feutry

     

  • Motards le parisien Manifestation de motards samedi 10 octobre à Paris (Photo "Le Parisien")

     

    A la Mairie de Paris, le leader des Verts, Christophe Najdovski, Maire-Adjoint en charge de la voirie et des déplacements, interviewé par "Vivre le Marais !", reconnait "la présence importante des deux roues motorisés à Paris et la quasi absence de régulation en terme de circulation et et de stationnement".

    Il persiste dans sa volonté d'interdire le stationnement des motos et scooters sur les trottoirs et de le rendre payant sur des espaces dédiés de la chaussée. Anne Hidalgo avait un temps adhéré à cette idée, pour se rétracter ensuite.

    La Maire de Paris s'en tiendra néanmoins à sa promesse de réaliser 20.000 places de parking en dehors des trottoirs où le stationnement est anarchique.

    Sur la question du stationnement payant, M. Najdovski admet que ses partenaires y sont pour le moment opposés mais il ne désespère pas de les faire changer d'avis par la persuasion. Nous l'avons toujours dit, le stationnement payant et l'application aux motos des règles environnementales en vigueur pour les voitures, en faisant disparaitre une distorsion artificielle, participerait à un rééquilibrage salutaire entre les deux modes de transport et un arbitrage plus sensible en faveur des transports en commun, du vélo et de la marche à pied.

    Les motards ont été informés qu'ils seront soumis comme les autres modes de transport aux mesures liées au plan anti-pollution de la Ville de Paris. A ce titre, les motos d'avant 2000 seront interdites de circulation dès le 1er juillet 2016. D'autres mesures suivront.  Christophe Najdovski n'ignore pas que ces mesures sont contestées par la "Fédération des Motards en Colère" (qui ne décolèrent jamais car c'est statutaire chez eux) mais, dit-il "la manifestation ne nous fera pas reculer".

    M. Najdovski conclut en affirmant : "Voilà quelques éléments sur la politique de la Ville de Paris, sachant que le plus gros désaccord entre la Maire de Paris et moi concerne la perspective du stationnement payant, dont je suis personnellement convaincu qu’elle est la meilleure (même si elle n’est pas la seule) pour réguler la circulation et juguler la présence des deux-roues motorisés.

    Il reste à l'opposition municipale LR/UDI à prendre position sur ce dossier sachant  que la population des parisiens y est extrêmement sensible et qu'il peut conditionner leur vote aux élections régionales toutes proches.

     Gérard Simonet

     

  • Sans-titreLa façade de la mairie du III arrondissement

     

    Le conseil de quartier Sainte-Avoye s’est réuni récemment.  Bien long, il a tout de même permis à quelques moments des échanges intéressants avec curieusement, en bruit de fond, le son de la trompette provenant d'une salle de réunion voisine.

    M. Anceaux chef de la subdivision des IIIe et IVe arrondissements de la Voirie a présenté plusieurs dossiers. L’un concernait  les potelets à l'angle des rues Rambuteau et Saint Martin, sujet très discuté… Un second portait sur l'installation d'aires de stationnement pour les deux roues, rue du Grenier Saint-Lazare afin d'empêcher le stationnement des cars de tourisme. Beaucoup sont ceux qui considèrent depuis que l’amélioration est très relative,  soulignant  l'anarchie des stationnements de motos sur les trottoirs et celle des cars de tourisme sur l'arrêt de bus. Il a été indiqué par Gauthier Caron-Thibault (1er Adjoint) que le parking Vinci de cette même rue pourrait devenir un centre logistique, ce qui limiterait la pollution. Quant à l'aménagement de la rue, en suspens, ce dernier suggère de se remettre à l'ouvrage et de présenter le dossier l'an prochain, lors de la mouture 2016 du "budget participatif".

    200px-Paris_3e_arrondissement_-_Quartiers_svgDélimitation des 4 quartiers du IIIe arrondissement

     

    Les  pieds des arbres de la rue Beaubourg, massacrés il est vrai, ont été source de nombreux échanges. Il a été proposé de demander un permis de végétalisation et des volontaires pour mener à bien le projet ( créer  des entourages de protection, installer des réservoirs de récupération ses eaux de pluie pour l’arrosage…?).

    Une présentation du CAUE (Conseil d'Architecture d'Urbanisme et d'Environnement), association créée par une loi de 1977 a rappelé son rôle qui consiste à  d'intervenir à la demande, "pédagogie, conseils, formation, démarche exploratoire, aménagement de l'espace public et de l'habitat " caractérisant ses missions à Paris. 

    Sont évoqués ensuite les vœux déjà émis concernant l'Installation du marquage au sol de l'enceinte Philippe Auguste et la demande de la  pose d'un radar rue Michel Le Comte. Sur ce dernier point Benjamin Djiane, conseiller délégué à la sécurité en particulier,  recommande plutôt de s’orienter sur un ralentisseur, ce qui est retenu. 

    400px-Paris_plan_turgot_rue_st-avoiePlan de Turgot, la rue Sainte-Avoie

     

    Les résultats des projets lauréats de l'arrondissement sont énumérés, de l'aménagement du parvis de la Mairie du IIIe (620 K€) à un  jardin partagé dans le Quartier de l'Horloge (200 K€) ou la création d'un espace sportif en plein air au sein de la résidence de la rue Au Maire (175 K€). Le dossier le plus discutable est celui de la fermeture à la circulation rue des Coutures Saint-Gervais pour y laisser jouer les enfants (75 K€).    

    Des propositions diverses sont faites dont certaines relèvent du solde disponible du budget d’investissement  du conseil de quartier. Il est notamment question de l’installation d’une fontaine à eau et d’une  « bibliothèque à partage à végétation » square Renée Vivien ou d’une table de pingpong jardin Anne Franck…

    A ce sujet Patrick Badard, conseiller délégué à la jeunesse et au sport notamment, nous apprend qu’il est en « recherche d’espaces publics abandonnées de l’arrondissement pouvant accueillir des équipements sportifs ».

    "Vivre le  Marais !" insiste sur l’insuffisante propreté de l’arrondissement et la panne actuelle qui semble se prolonger dans l’enlèvement des tags et affiches. Benjamin Djiane va enquêter à ce sujet. 

    Comme nous l’avons déjà souligné ce conseil de quartier gagnerait en tenue et en efficacité si la prise de parole, vraiment lassante au final, n’était pas toujours monopolisée par les mêmes participants aboutissant à de vains échanges trop souvent contre-productifs. 

    Dominique Feutry

     

  • Carrousel_106 La Maire de Paris entourée des signataires de la charte "Paris action climat" (Photo Paris.fr)

     

    Grandes manœuvres à l’approche de la COP21 ou simplement volonté de s’engager contre le dérèglement climatique, il n’empêche que 19 entreprises et non des moindres viennent de s’engager à diminuer de 75% leurs émissions de gaz à effet de serre en 2050 en signant, à l’Hôtel de Ville de Paris, la charte « Paris action climat ». En effet les estimations indiquent que les immeubles du secteur tertiaire sont à l’origine de 11% du CO2 total émis. Ce qui n’est pas neutre, loin s’en faut. 

    Le BHV pour le Marais mais aussi LVMH, le groupe Casino, Vinci, TF1, le groupe La Poste et Guerlain sont parmi les signataires. Tous ont accepté de franchir une étape dès 2020 en réduisant de 25% leurs émissions de gaz tout en atteignant ce même pourcentage en  énergies renouvelables consommées. 

    Il s’agit d’une bonne nouvelle que devraient suivre d’autres entreprises car sans effort concerté rien ne sera possible pour améliorer le climat. 

    Dominique Feutry

     

  • Conseil-de-parisLe Conseil de Paris

     

    Le conseil de Paris qui s'est tenu les 28, 29, 30 septembre et 1er octobre a poursuivi sur sa lancée, la course folle à la distribution de subventions de la Ville de Paris aux associations.

    La lecture de l'Ordre du Jour nous apprend que 61,5 millions d'€ de subventions pour le seul mois de septembre 2015 ont été soumis à l'approbation des élus. Nous sommes ainsi sur une tendance annuelle qui est bien supérieure à nos estimations de 350 à 400 Millions d'€. Certes, nous ne cesserons de le répéter, certaines de ces aides sont vertueuses. Mais dans le tas, combien de dépenses farfelues ou électoralistes !

    Dans la commission dont Frédéric Hocquard est rapporteur, par exemple, on relève :

    • "205.900 € regroupés au profit de 32 associations et SARL au titre d'une aide à la diffusion de spectacles vivants à Paris".
    • 45.000 € au profit de "10 structures au titre de l'aide à des projets musicaux"
    • 20.000 € pour le collectif "Culture Bar Bars" dont le nom est en soi tout un programme.

    Les "Pierrots de la Nuit" bénéficient une fois de plus de leurs largesses : 40.000 € de plus sont affectés à l'AMUON (association de médiation pour un usage optimal de la nuit), structure d'accueil des "Pierrots", dont l'un des dirigeants et industriel de la nuit est l'auteur du rapport au Ministère des Affaires Étrangères qui propose une série de mesures en faveur des bars, qui priveraient les riverains de leur droit de se plaindre d'une atteinte à leur tranquillité. On est en plein dans un conflit d'intérêt !

    Un des élus de l’opposition, si on l'en croit, se serait opposé à cette subvention. Voici ce qu'il écrit à "Vivre Paris !" :

    "J 'ai eu vent de ce rapport, qui est évidement orienté d' un seul côté. J'en ai parle à Frédéric Hocquard, qui m'a indiqué que ce rapport n' exprimait en aucun cas la position de la mairie.  À suivre de près cependant.

    Vous prendrez rapidement connaissance de mon intervention lors du dernier conseil de Paris, au cours duquel je me suis positionné très fermement sur la subvention supplémentaire accordée aux pierrots de la nuit".

     
    Il est utile de rappeler à nos lecteurs que la Mairie de Paris, depuis quelques mois, se dispense de son obligation de publier sur Internet le tableau des subventions versées avec leur montant et leur affectation. Sous la signature de Jean-Claude Théodart nous en avons informé nos lecteurs dans un article daté du 15 septembre 2015. De plus, une réclamation a été adressée par nous au Préfet de Paris île-de-France qui est chargé de la surveillance du décret de 2006 qui en fait obligation aux villes de plus de 3.500 habitants.
     
    Il serait présomptueux de notre part de croire que c'est pour nous dérouter que la mairie a cessé de publier mais toutes les hypothèses sont permises. On voit, si l'action était délibérée, qu'elle ne nous empêche pas en tout cas de remonter à la source par le biais des Ordres du Jour des conseils de Paris. En attendant une nouvelle parade ?
     
    C'est la première fois en tout cas que l'opposition se manifeste à propos de ces subventions et d'une politique municipale qui se préoccupe peu de la qualité de vie des parisiens et de leur droit à dormir la nuit. A croire que tout le monde est d'accord pour perpétuer le système. C'est sur ce thème des "tous pourris" que surfent des mouvements qui ont de plus en plus l'oreille des français. On verra ce qu'il en est à Paris pour les élections régionales mais si rien n'est fait par les partis traditionnels, si aucun engagement n'est pris pour l'avenir, on peut sans risque leur prédire le pire.
     

     


  • AB Un aperçu du défilé de la "zombie walk" du 3 octobre à Paris

     

     

    Nous avons reçu cet article de Jean-François Bayart, directeur de recherches au CNRS et journaliste du site Médiapart, qui reflète un certain ras le bol que ressentent bien des habitants du Marais et des parisiens plus généralement. Nous avons souhaité le publier car il exprime ce que nous ne cessons de souligner dans nos articles : Paris mérite autre chose que de devenir une ville de fêtes !

     

    "Du Carreau du Temple au musée Picasso, de la place de la République à celle de l’Hôtel de Ville, de Nuits blanches en Fashion Weeks et autres Food Trucks et Zombie Walk, il se confirme que la municipalité a décidé de transformer Paris en nouveau parc d’attraction, avec le soutien résolu de Laurent Fabius, ministre du Tourisme (et des Affaires étrangères), et d’Emmanuel Macron, ministre des Zones touristiques internationales et des autocars libres. Certes, Anne Hidalgo prétend défendre ses prérogatives en la matière. Mais on voit mal en quoi sa politique diffère de celle que préconisent les chantres du tourisme de masse, décidés à lui livrer la capitale. Surtout maintenant que Airbnb se résigne à payer la taxe de séjour due par les hôteliers.

     

    ABPizzeria sauvage installée sur une place de stationnement résidentiel, « réquisitionnée » sans aucune autorisation, rue du Perche, le samedi 3 octobre, à 19h30 (Photo JFB)

     

    Ni les uns ni les autres, en tout cas, ne se soucient de l’avis des premiers concernés par (et des premières victimes de) la transformation de la Ville-Lumière en village du Club Med. A savoir les habitants, exposés au tapage nocturne et à la saleté, aux encombrements humains, à la flambée de l’immobilier sous la pression des locations saisonnières illicites et des investissements étrangers spéculatifs, mais jamais consultés, sinon par le truchement de conseils de quartier noyautés par les entrepreneurs de la nuit et sans pouvoirs réels, ou par le biais de médiations et autres consultations bidons organisées par de bien coûteux "Pierrots de la Nuit".

    Je ne peux m’empêcher, à ce propos, de relater la conversation surréaliste que j’ai eue avec une membre du conseil du quartier des Archives qui recueillait les opinions des habitants sur un certain nombre de projets. Personnellement opposé à la piétonisation, fût-elle partielle, de la rue des Coutures-Saint-Gervais – projet qui prépare naturellement sa piétonisation intégrale, conformément aux souhaits du Musée Picasso, ce qui consacrerait la suzeraineté de celui-ci sur l’îlot – je me suis entendu dire que je ne pouvais pas voter contre, mais seulement pour… Spécialiste des régimes autoritaires en Afrique, je n’avais jamais rencontré une conception aussi sublime de la démocratie, surtout à prétention participative. Et, comme je m’en étonnais et attirais l’attention de notre conseillère sur le ras-le-bol des riverains du musée Picasso, elle m’a rétorqué qu’elle n’était pas le bureau des plaintes. Passons…

    AC La rue des Coutures Saint-Gervais privatisée (Photo JFB)

     

    Le plus irritant est que la transformation de Paris en parc d’attraction et en shopping hall se targue de préoccupations écologiques, quitte à supprimer les transports publics, comme la ligne du 29 dans le Marais pendant sa piétonisation le dimanche.

    Voici, à titre d’exemple, ce qu’a donné la Journée sans voiture, dont s’auto-congratule la mairie, pour un Parisien lambda qui ne pouvait obéir à l’assignation aux loisirs. Devant, pour des raisons professionnelles, prendre le Thalys de 16h01 afin de me rendre à Liège, en ce bon dimanche du 27 septembre, et ayant observé que les autobus circulaient normalement, je suis allé chercher, à 15h, boulevard Beaumarchais, le 65 qui devait me conduire Gare du Nord. Boulevard désert, comme il se devait, emprunté par des bicyclettes, par des deux-roues motorisés (eh oui, Journée sans voiture, pas sans moteur !), et par des taxis. Mais, au bout de 15mn, force me fut d’admettre que d’autobus il n’y avait point, bien que la RATP n’eût apposé aucune affiche signalant une suspension du service.

    Je me suis donc résolu à héler un taxi. Parvenu place de la République, j’ai compris l’absence des bus : celle-ci était à nouveau occupée par un amusement public et, une fois de plus, interdite de circulation, y compris celle des nombreuses lignes de bus qui la traversent. Mon taxi a été dévié vers le boulevard Voltaire, d’où il s’est engagé dans le boulevard Henri IV afin de rejoindre la Gare du Nord en contournant République. Las ! Le quai de Valmy était lui aussi fermé à la circulation, sans avertissement préalable, et le flot des voitures était détourné vers l’Hôpital Saint-Louis – à vrai dire était bloqué dans les petites rues le jouxtant puisque le serpent se mordait la queue, les véhicules étant renvoyés vers… République !

    J’ai donc dû quitter le taxi (10 euros dépensés en pure perte, mais une petite contribution à la pollution) et partir en courant avec ma lourde valise. Il était 15h35. Escalade des escaliers du pont enjambant le canal au son d’un orchestre techno triomphant, course vers les Recollets en me frayant un passage à travers les attroupements de badauds, franchissement de la Gare de l’Est, arrivée en nage et le cœur battant (heureusement que je m’étais entraîné le matin en faisant mon jogging) à 15h50, pour découvrir que le Thalys de 16h01 ne verrait son quai affiché qu’à 16h, ce qui bien entendu lui a valu le retard désormais rituel d’un bon quart d’heure. Tel est l’ordinaire d’un Parisien.

     

    ADUne fête place de l'Hôtel de Ville

     

    Nos élus croient-ils que nous le supporterons longtemps ? Ne seraient-ils pas avisés, du strict point de vue de leurs intérêts personnels, de comparer Paris avec Barcelone non pas seulement sous l’angle de la vie nocturne, mais également sous celui des résultats électoraux qui ont consacré la victoire d’une candidature indépendante sur la base d’un programme d’endiguement de l’industrie touristique ? Les écologistes ne devraient-ils pas abandonner leurs querelles intestines le temps de nous expliquer par quel miracle la défense de l’environnement passe-t-elle par la suppression des transports publics ? Et M. Macron, qui s’est érigé en maire de Paris pour y dessiner les Zones touristiques internationales soumettant leurs habitants à un régime dérogatoire préjudiciable à leur tranquillité et à leur santé, peut-il nous dire pourquoi la libéralisation des autocars et du travail le dimanche suppose-t-elle la restriction de la circulation des autobus ?

    Loin de moi l’idée de mener une charge politicienne contre la majorité municipale, dont le bilan est loin d’être négligeable, en particulier en matière de transports publics et de logement. Mais celle-ci semble prise au piège d’une fuite en avant, à laquelle n’échappe nullement son opposition, et que dicte l’air du temps : travailler plus, s’amuser plus, gagner plus d’argent, et en dépenser moins, en tout cas quand il s’agit de l’argent public, c’est-à-dire du service public avec ses transports, ses équipements culturels, ses établissements de santé. Ce faisceau d’attentes (ou d’injonctions) contradictoires conduit inexorablement à la privatisation et à la marchandisation des biens communs : au premier chef, à la privatisation et à la marchandisation de l’espace public – voire de l’espace privé d’autrui, grâce à la magie des décibels –, du repos hebdomadaire et de la nuit, cette dernière dimension de la vie qui échappait au capitalisme1.

    Pour les habitants du Marais, la Nouvelle Frontière d’une capitale transformée en parc d’attraction au service du tourisme de masse, dans l’espoir de réduire le déficit du commerce extérieur, se traduit par leur sujétion à l’équation absurde d’Hidalgo-Macron : travailler le dimanche sans transports publics ni repos nocturne (ou diurne) tout en se conformant à la nouvelle obligation civique, celle de la fête, de jour comme de nuit. Cherchez l’erreur.

    NB : A l’heure où j’écris cet article, en ce samedi 3 octobre, et dans l’attente de la Nuit blanche, la rue des Francs-Bourgeois est fermée à la circulation pour cause de défilé festif et sans doute marchand, à grand renfort de décibels montés sur roue, et le trafic du 29, reliant le quartier à deux gares, est de nouveau suspendu."

    Jean-François Bayart