Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

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    Partial, partisan et tronqué, tels pourraient être les adjectifs qui caractérisent le contenu du rapport rédigé sur commande du Ministre des Affaires Étrangères, et intitulé « Pôle d’excellence touristique : 22 mesures pour faire de la vie nocturne un facteur d’attractivité à l’international ».

    Nous nous sommes en effet procuré ce pensum à la gloire des fêtes nocturnes en France mais surtout à Paris, rédigées par des experts dont nous avions révélé qu’ils comprenaient des industriels de la nuit et les représentants  de l ‘AMUON, cette association qui emploie les "Pierrots de la Nuit".

    Dès les premières lignes le décor est  posé,  « notre offre nocturne »  est-il écrit  « répond aux attentes du marché français … », « il faut opérer une véritable révolution dans les mentalités afin que l’offre nocturne ne soit plus seulement tolérée mais pleinement  considérée et valorisée par les élus nationaux et locaux… » ?  Et d’ajouter « Les actions des associations de riverains  à l’encontre des organisateurs d’évènements ou gérants d’établissements sont particulièrement dommageables, et ce alors que ces organismes ne représentent les intérêts que d’un faible nombre  d’usagers ».

    Ces propos totalement gratuits et non étayés amènent d’ailleurs la confusion car s’il est question dans le corps du rapport de développer une marque, un label  « Qualité Tourisme » (sous couvert du GIE Atout France, l'Agence de développement touristique de la France, opérateur de l'État dans le secteur), cela se ferait, est-il ajouté, « en bonne intelligence avec l’environnement immédiat »  des établissements ?

    Comme attendu les mêmes exemples de villes modèles, celles « qui ne dorment jamais », une comptine bien huilée et mille fois racontée,  sont citées. Vous avez deviné, il s’agit de  Barcelone et de Berlin dont on sait que les habitants intoxiqués des fêtes nocturnes  sont au comble du désespoir. En France, Bayonne a la réelle faveur des rédacteurs impressionnés de ce qui s’y passe…Quand aurons- nous une feria dans les rues de Paris ? A noter que relativement aux villes étrangères, seuls des représentants de Rotterdam et de Milan ont été auditionnés pour ce rapport mais leur fonction n’y est pas déclinée ?

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    Le jargon employé peut paraître bluffant avec les  « city breakers », le « cluster », le « good France » et autres, sans oublier la sempiternelle « intelligence artificielle » et le mélange confus entre « opéra, salles de concerts, clubs- bars, restaurants » etc .

    Viennent ensuite les 22 propositions qui vont de l’élargissement des horaires des promenades en bateau sur la Seine en passant par « l’ouverture des lieux publics au privé » (sans qu’un quelconque endroit soit cité), ou la « mise en place d’un site web multilingue pour la promotion de la vie nocturne », ou bien « la mise en lumière de l’espace public ». Autre singularité, afin « d’encourager l’internationalisation des dispositifs de prévention et de médiation dédiés à la vie nocturne »,  il faudra désormais être polyglotte pour intégrer le corps des pierrots de la nuit.

    L’aménagement urbain n’est  pas oublié dans la longue liste d’actions proposées,  « favoriser la prise en compte de la dimension nocturne dans l’emménagement urbain… »,  c’est-à-dire plus de bus, plus de métro avec des horaires élargis, plus  de navettes  privées et des plans de métro et de bus indiquant spécifiquement les quartiers réputés (traduire de fête) pour la vie  nocturne… Deux phrases résument ces demandes, « inclure l’activité nocturne dans le PLU » et « étendre les horaires de nuit des sites culturels et magasins en zone touristique » ?

    Cerise sur le gâteau, la demande « de mesures réglementaires plus favorables à la vie nocturne… »… pour «…rassurer les investisseurs » !  C’est-à-dire attribuer aux établissements  des autorisations  d’ouverture de nuit  plus longues et créer une clause d’antériorité pour protéger les établissements des recours abusifs ! Difficile de ne pas deviner qui serait ainsi  visé ?

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    Le permis à points est toutefois préconisé de même que l’occupation de l’espace devant les Grand et Petit Palais qui serait dédié à la nuit, préconisation de Christophe Girard, seul maire d’arrondissement auditionné,  l’endroit en effet ne comporte pas d’immeubles d’habitations.

    Les subventions versées ne sont pas abordées mais il est toutefois suggéré que le fonds de financement du tourisme  créé par la BPI (Banque Publique d’Investissement)  étende son champ d’action au tourisme nocturne.

    Ce rapport a de quoi inquiéter encore davantage les riverains. Instiller partout et par tous les  moyens (ce rapport en est un) l’idée que Paris ne pourrait plus être une capitale digne de ce nom  sans vie nocturne  est une notion totalement fallacieuse, une pression indigne auprès des élus et de ceux qui le croient, une  course en avant à marche forcée dont le seul but est de remplir le tiroir-caisse de quelques privilégiés.

    On a peine à imaginer que le Ministre des Affaires Étrangères, fort d’une longue expérience des affaires publiques, puisse cautionner ces travaux par trop parcellaires et orientés. En effet  les habitants sont passés à la trappe, les dégâts  collatéraux relatifs à la santé (nuisances sonores, insomnie, souffrance psychologique, montée de l’alcoolisme, drogue …), l'insécurité et la malpropreté sont tout simplement ignorés.

    La copie est à revoir !

     

  • BacchusBacchanales : c'étaient des fêtes de la mythologie célébrées dans l'Antiquité. Liées aux mystères dionysiaques, elles se tenaient en l'honneur de Bacchus, dieu du vin, de l'ivresse et des débordements en tout genre.
     

     

    Le week-end qui vient de s'écouler concentrait dans notre quartier une longue liste de manifestations attirant nombre de curieux qui repartent du Marais avec l'impression qu'il devient un immense champ de fêtes et non plus, comme il a été rabâché à tort, un quartier musées. 

    Mais parmi tout cela, que fait-on des habitants  qui subissent plus qu'ils ne participent à ces festivités dont ils vivent mal les conséquences imposées et maintes fois dénoncées dans nos colonnes ? Les élus paraissent bien insensibles à leur qualité de vie, même lorsque une échéance électorale est proche ?

    Parmi les nombreux messages qu'a reçus "Vivre le Marais !", l'un d'eux émanant d'une habitante de la rue de Bretagne résume à lui seul le ressenti, et disons le, le ras le bol des riverains qui ont dû supporter cette inflation de fêtes durant tout le week-end. Nous le reproduisons in extenso :

    "Aujourd'hui, nous avons vécu et vivons encore l'enfer, entre le carreau du Temple, ses camions et ses odeurs, la brocante de la rue Rambuteau et la journée sans voiture. Où est l'hygiène dans toutes ces manifestations ?

    Ce matin, il y avait un container qui débordait de sacs pleins derrière le Carreau du Temple, du verre cassé partout, rue de Bretagne, Dupetit-Thouars, Picardie, seulement balayé vers 11 h du matin. La Mairie ne peut ignorer qu'on voit des rats dans les rues…

    Un orchestre dans le jardin avec des musiques qui émettent des vibrations, raison pour laquelle nous avons refusé de conduire ma petite fille de 2 ans dans le square du Temple. Il est 18 h et je ne peux travailler intellectuellement par le bruit d'une musique ininterrompue, si on peut appeler cela musique !

    J'ai essayé de sortir mon chien, il est tout petit. Impossible de le poser par terre en raison de la foule, sans compter les planches, vélos…  Est-ce que les gens de la Mairie de Paris ont conscience des nuisances qu'ils infligent aux résidents ? Il faut arrêter de vivre dans l'utopie et de réaliser des rêves de show bizz parce qu'on a le pouvoir et qu'on veut gagner les élections, de l'argent ou vivre dans un fête perpétuelle.

    C'est inconvenant vu les évènements qui se passent dans le monde. Notre quartier n'est pas une esplanade pour faire la fête et je n'ai pas envie de déménager."

    Nous ne ferons aucun commentaire sur ce texte que se suffit à lui-même…et devrait nourrir les réflexions de nos élus !

     

  •    1024px-ParisPedestrianStreetCul-de-sac

    La rue du Trésor (IVe) peu après son réaménagement  

     

     

    Le collectif des riverains de la rue du Trésor (IVe) s’organise et agit face aux dégradations multiples que la habitants subissent (voir notre article du 16 septembre 2015 ).

    Un courrier rédigé par un collectif d'habitants, abondamment distribué dans  le quartier,  a été adressé aux élus (maire d’arrondissement, député, conseiller de l’opposition Vincent Roger, le commissaire central de police du IVe, le sous-directeur du permis de construire et du paysage de la rue de la Direction de l’Urbanisme).

    L’objet de cette missive est l'« Ouverture programmée d’un nouveau restaurant au 10, rue du Trésor »

    Le courrier rappelle combien les habitants de la rue du Trésor ont une longue expérience de la vie en collectivité avec les restaurants implantés dans le secteur, les riverains rappellent tout le travail accompli par le passé avec la Maire de l’époque, Dominique Bertinotti et tous les acteurs concernés, y compris les résidents pour aménager la rue.

    Mais hélàs aujourd'hui force est de constater que les nuisances ne cessent de progresser, au point que certains riverains ont préféré abandonner les lieux. L’extension des terrasses, les empêchements constatés en matière de circulation piétonne dans l’impasse et ses allées parallèles, les dégradations observées sur les espaces verts deviennent de véritables motifs d’inquiétude et de mécontentement pour les habitants. La majorité des accotements sont occupés par les chaises et les tables des restaurants. Le croisement de voitures, de camions de déchargement, de piétons et deux roues incompatibles avec les exigences de sécurité, y est incessant.

     

    20150923_120945Les véhicules stationnent à touche touche sur la seule voie de la chaussée de la rue du Trésor (IVe) (PhotoLM)

     

    Comme toujours dans ces situations, le déséquilibre, entre le temps imparti au sommeil et celui officiellement dévolu à la fête, est patent. Entre la fermeture des restaurants à 2 heures du matin et le passage des camions poubelles ou de nettoyage entre 6 et 7 heures, les résidents peuvent espérer se reposer … dès lors qu’ils ne sont pas dérangés en plein sommeil par des clients avinés.

    Les questions de propreté sont elles aussi soulignées,  plantations jonchées de serviettes en papier, de pots à glace, de notes de restaurant, de mégots de cigarettes qui restent ainsi à la vue des touristes et des résidents jusqu’à l’intervention des agents municipaux en charge des espaces verts.

    Le Marais, avec tous les investissements consentis par les pouvoirs publics et les riverains, d’abord pour le rénover puis pour le maintenir à niveau (mise en place de nouvelles poubelles, augmentation de la fréquence de passage des services de la propreté, ravalement des immeubles …) ne mérite t-il pas bien mieux ?

    Et dès le matin les nuisanecs reprennent de plus belle : symphonie de fûts de bière et de bonbonnes de gaz, dans la journée les odeurs de cuisine envahissent les cages d’escaliers, les musiciens et danseurs de rue prolifèrent. En stationnant, les véhicules de livraison ou de particuliers encombrent la voie qui constitue pourtant le seul moyen pour les pompiers d’accéder aux immeubles.

    Les habitants de la rue du Trésor réclament le droit de vivre en harmonie, comme les autres parisiens, dans un quartier sachant préserver les grands équilibres.

    La mono-activité au cœur de l’impasse est flagrante. L’idée que le phénomène puisse se poursuivre est objectivement absurde, et pour les habitants insupportable.

    Les habitants de la rue du Trésor demandent que les élus de l’arrondissement, de la mairie de Paris et autres personnes concernées prennent la mesure de la situation et agissent en conséquence afin de faire barrage à l’ouverture d’un nouveau restaurant dans la rue du Trésor.

    Ils attendent avce impatience leurs réactions  et ne comptent pas abandonner de si tôt le combat pour défendre leur rue.

     

  •  A2Un premier calicot vient d'être installé rue Vieille du Temple (IIIe) face au jardin du Musée Picasso (Photo VlM)

     

    Comme nous l'annoncions (voir notre article du 11 août 2015), la tension monte chez les riverains face aux excès et aux abus du musée Picasso.

    Ils dénoncent la montée des nuisances notamment sonores et lumineuses qu'ils subissent de jour comme de nuit et qui n'ont pas cessé ces derniers temps.

    Face à l’indifférence des commanditaires de toutes ces fêtes, un premier calicot vient de fleurir à la fenêtre d'un immeuble faisant face au jardin du musée. Il fait d'ailleurs pendant avec une banderole dénonçant l'autorisation donnée par la Mairie de Paris,contre l'avis du Maire d' arrondissement,  pour l'installation d'un bar restaurant sur le toit d'un bâtiment voisin (nos articles des 14 avril et 22 mai 2015) ajoutant au désarroi des habitants et de tout un quartier.

     

    Les riverains n'ont pas à subir les conséquences indirectes de la course aux recettes destinées à équilibrer le budget de fonctionnement du musée.

    Dominique Feutry

     

  • BostonLa ville de Boston a gagné : elle s'est sagement désistée de sa candidature aux Jeux Olympiques de 2024 !

     

    Dans un article intitulé « Euro, JO, Expo universelle: la très ruineuse course des villes aux grands événements », Le Monde daté du 15 septembre commente à sa manière le lancement officiel de la compétition qui aboutira à la  désignation de la ville gagnante pour organiser les Jeux de 2024. Alors que Boston et Toronto ont retiré leur candidature, le journal cite les  exemples de Los Angeles, Barcelone, Pékin et Londres pour pointer du doigt les dépassements considérables constatés in fine par rapport aux budgets prévisionnels estimés à l’origine. Sotchi détenant la palme avec un coût initial multiplié par près de 5 à l’arrivée !

    Comme nous l’avons déjà expliqué dans plusieurs articles de notre blog (7 novembre 2014, 13 et 23 février 2015, 28 juillet 2015), une ville comme Paris ne peut se permettre d’accueillir de grands événements compte tenu de sa configuration, la concentration de ses habitations, la densité déjà très élevée des touristes en temps ordinaire et des nuisances multiples que l’afflux de visiteurs va engendrer. Quant aux infrastructures, aux rénovations et aux équipements qui auront été réalisés, leur utilisation post jeux n’est pas évidente. Certains prétendent que réalisés pour l’essentiel en banlieue, ces investissements vont obliger les plus modestes à devoir se déplacer plus loin encore en périphérie de la capitale.

    Le Marais de son côté a-t-il intérêt à ce que de telles grandes manifestations soient organisées ? Nous répondons « non », car sa sur fréquentation va empirer et les retombées économiques annoncées souvent sur des fondements insuffisamment étayés ne sont pas réellement prouvées. Des études « académiques » très fouillées fondées sur la mesure des retombées réelles pour les villes qui ont connu ces événements montrent en revanche que l’impact économique est très modeste quand il n’est pas négatif ! En regard, l’État, la Région et la Ville ont-ils les moyens de leurs ambitions et le contribuable déjà pas mal ponctionné ne va-t-il pas être mis à nouveau à contribution pour un bénéfice à démontrer, sinon tout relatif, nonobstant les coûts induits par les questions de sécurité, de pollution et bien d'autres ?   

    En d’autres termes, est-il alors raisonnable de vouloir organiser à Paris les JO, l’Exposition Universelle ou d’autres manifestations de même  ampleur. Cela  ne fait-il pas trop ?

    Dans ces conditions, les opinions évoluant,  nos élus ne devraient-ils pas prendre le pouls populaire et organiser en premier lieu un référendum, à l’image d’autres villes candidates aux JO ?    

     

  • Paris Marais rue du trésor 2 © Nicolas JacquetLa rue du Trésor (IVe) alors encore intacte (Photo Marais secret et insolite)

     

    La rue du Trésor (IVe) qui faisait la fierté de ses habitants, de la Maire d’arrondissement à l’origine de son aménagement actuel et de tout un quartier, subit peu à peu les dégradations constatées malheureusement  dans bien des endroits du Marais et de la capitale. 

    Non seulement l’entretien n’est plus à la hauteur du lieu et de son agencement si particuliers avec une végétation luxuriante qui demande quelques soins, mais les terrasses de la plupart des bars et restaurants qui la longent sont en débordement constant sur le périmètre alloué. Certaines allant jusqu'à empiéter sur les parties plantées. Le trottoir a été annexé purement et simplement. N’oublions pas non plus les nuisances sonores de jour comme de nuit accentuées  par les musiques de groupes non autorisés qui s’installent pour  distraire consommateurs et passants dans un brouhaha insupportable.

    Est-ce là la rançon d’avoir laissé croître une  mono activité au détriment d’activités diversifiées et plus équilibrées… ?

    Et que dire de la saleté qui s’installe. Une photographie que nous reproduisons ci-dessous illustre à elle seule le phénomène.

      20150913_182842L'entrée de la rue du Trésor aujourd'hui : un mini dépôt d'ordures, une partie de la végétation ayant disparu (Photo LM)

     

    N’ayons pas peur des mots, nos rues sont de plus en plus outragées et la passivité dont font preuve ceux dont la fonction est pourtant d’empêcher cette dérive est consternante. La rue Rambuteau, autre exemple, refaite à grands frais l’an passé est devenue « dégoûtante », certaines parties des trottoirs sont encrassées et « graisseuses »,  des pots non autorisés et inadaptés installés par des commerçants fleurissent ici ou là, des branches d’arbres sont cassées et plusieurs grilles en métal à leur pied défoncées quand certains potelets sont sectionnés … 

    N’y a-t-il pas lieu à concentrer une partie des dépenses de la ville à corriger ces évolutions  inquiétantes  qui vont crescendo plutôt que de les consacrer à l’opération dite « budget participatif » (notre article du 4 septembre), les  projets retenus risquant de subir le même sort que les aménagements mentionnés ci-dessus ? 

    Les habitants sont  inquiets, ils n’acceptent plus de subir cette montée des nuisances, une régression rampante. Ils  ne resteront certainement pas muets et inactifs.   

    Dominique Feutry  

     

  • AssocAvec l'aimable autorisation du dessinateur Alain Trez

     

    Dans un article du 15 juin 2015, nous avons qualifié de "tonneau des Danaïdes" les subventions dont la Mairie de Paris nourrit les associations ; celles qu'on peut qualifier "d'institutionnelles" car elles ont un rôle social indiscutable mais aussi celles, et elles sont nombreuses, dont l'utilité ne saute pas aux yeux car les raisons du privilège dont elles bénéficient, souvent d'ordre électoraliste, sont inconnues du grand public.

    Par souci louable de transparence, l’État publiait le 17 juillet 2006 un décret n° 2006-887 qui fait obligation aux villes de plus de 3.500 habitants de communiquer sur Internet la liste nominative des subventions versées chaque année aux associations. La Mairie de Paris s'y est pliée. Jusqu'à cette année 2015…. où l'information s'avère désormais introuvable.

    Notre association en a saisi le Préfet de Paris Île-de-France. Le Bureau des affaires juridiques nous informait le 28 août que Mme Hidalgo avait été rappelée à l'ordre, en ces termes :

    "Je vous informe qu'à la suite de votre saisine du 17 août dernier, j'ai saisi Madame la maire de Paris de la difficulté que vous rencontrez dans l'accès en ligne à la liste des associations ayant bénéficié d'une subvention de la part de la municipalité et lui ai demandé de se mettre en conformité avec la réglementation qui prévoit que cette liste doit être publiée.
    Cordialement.
    Préfecture de Paris et d'Ile-de-France
    Mission des affaires juridiques
    Bureau du contrôle de légalité et du contentieux".

    On attend de voir si la Maire obtempère.

    Indépendamment de cette obligation de publication, l'ordre du jour des conseils de Paris qui se tiennent chaque mois fournissait le détail des subventions dont l'attribution est soumise au vote. A plusieurs reprises nous avons signalé à nos lecteurs ces ordres du jour en dénonçant l'avalanche des subventions, qui pèsent sur nos impôts.

    Nous découvrons aujourd'hui une autre manipulation : les propositions de subventions sont maintenant regroupées et en somme traitées "à la pelle". Exemples extraits du conseil de Paris des 29-30 juin et 1er juillet 2015 DJS 19 : Subventions 35.900 euros à 14 associations sportives locales du 19e – ou bien  2015 DDEEES 126 : Subventions 2.000.000 d'euros et convention avec divers organismes pour la création d'espaces de coworking étudiants – entrepreneurs).

    Nous dénonçons ces tentatives d'enfumage qui ne font qu'accentuer notre suspicion et nous répétons que le chiffre estimé de 350 à 400 Millions d'€ de subventions par an aux associations doit être revu et sensiblement réduit. Nous attendons des candidats aux prochaines élections régionales qu'ils prennent des engagements écrits dans ce sens.

    Jean-Claude Théodart

     

  •   Video_surveillanceCaméra de vidéo surveillance 

     

    Le prochain Conseil de Paris va débattre du sujet de l’installation de nouvelles caméras dans les rues de la capitale. Il y a trois ans (voir nos articles des 20 octobre 2012 et 22 mai 2013), lors du lancement du Plan de Vidéo Protection de Paris (PVPP), 1.144 d’entre elles ont été déployées. Il pourrait donc être décidé  d’installer prochainement 165 caméras supplémentaires.

    A la suite de la proposition conjointe de la mairie et de la préfecture de police, certains quartiers dénommés zones de sécurité prioritaires (ZSP), notamment dans les XVe – XVIIe et XXe arrondissements,  accueilleront  une bonne partie des nouvelles caméras. Mais le quartier des Halles par exemple, dans le cadre de sa rénovation, sera doté de 15 nouvelles caméras. Bien entendu ce maillage est indépendant  de celui qu'envisagerait la RATP si elle équipait ses bus de caméras embarquées (voir notre article du 11 avril 2015).

    Le Marais compte aujourd'hui 72 caméras (24 pour le IIIe et 48 pour le IVe), il est prévu d’en ajouter 3 sur chacun des deux arrondissements. Une proportion en deçà de la moyenne constatée par arrondissement qui est de 65 en incluant les probables nouvelles caméras.

     

    VideoprotectionbPanneau de la Préfecture de police annonçant que l'espace est sous vidéoprotection

     

    Les controverses n’ont pas manqué lors du lancement du PVPP et le renforcement annoncé ranime déjà les querelles de ceux qui considèrent qu’il s’agit d’un système cher à l’efficacité non démontrée.

    Outre la vidéo verbalisation, les caméras restent un bon moyen de lutter contre la délinquance, elles ont permis en effet d’attraper des contrevenants. Elles pourraient aussi avoir un usage élargi puisqu’il est question de les faire participer à la lutte contre la pollution de l’air en contrôlant  les rues à circulation interdite ou réduite.

    Alors pensons à notre sécurité et évitons les polémiques assez vaines lorsque l’on sait par exemple que Londres dispose de 75.000 caméras de surveillance quand Paris n’en comptera bientôt que 1.310. 

    Il y a loin de la coupe aux lèvres. 

    Dominique Feutry

     

  •   Spring
    Place de la République, vestiges de la manifestation "Charlie" (Photo "Spring in Paris – WordPress")

     

    Dans une lettre du 20 juillet dernier, le Maire du IIIe arrondissement Pierre Aidenbaum, fort des nombreuses plaintes qu’il a reçues de riverains et de commerçants, attire l’attention de la Maire de Paris sur  «… les nuisances sonores engendrées par la succession de concerts organisés place de la République… ».

    Dressant la liste des événements qui se sont déroulés sur la place depuis le printemps, y compris des manifestations, il souligne combien ceux-ci, de jour comme de nuit, sans oublier les nuisances dues aux montages et démontages des installations insupportent au plus haut point habitants et salariés concernés. Il demande à la Maire de Paris en associant les maires des autres arrondissements riverains de «…réétudier la politique sur la validation des concerts sur la place…» en ajoutant qu’il faut «… une occupation équilibrée de la place …».

    Il est vrai que la place de la République n’est plus que l’ombre de ce qui était pourtant attendu lors de sa restauration longue et coûteuse. Nous reprendrons les propos d’un riverain qui nous a écrit à son sujet et décrit la situation telle qu’elle est.  «… Cette place était un lieu de rencontre, de discussion, d'échange. La place de la palabre calme et enjouée. Un magnifique terrain de jeu pour tous les âges et dans la bonne humeur et  le respect mutuel. Les minorités pouvaient s'exprimer sans déranger les autres. Les événements étaient originaux et sans excès. Même le bistrot était réussi sympa, sans prétention et accessible à tous. Je trouve que cela tourne vinaigre. La saleté a fait son apparition, les dalles se dégradent déjà, la crasse, la graisse des vendeurs de merguez, les traces des boissons diverses, tessons de bouteille, emballages des kebab, mac do, et gobelets sont de retour. Les SDF se sont réapproprié les bancs. Les manifestations nocturnes qui génèrent de la pollution sonore et autres n'ont aucun sens …».

    N’oublions pas non plus les tags et dégradations qui ont envahi la statue à la gloire de la République, œuvre des frères Charles et Léopold Morice, restaurée elle aussi à grands frais lors des travaux d’aménagement de la place… 

    Au vu de l’état de la place de République et de ce qui s’y passe, faut-il vraiment que la Maire de Paris se lance dans de nouveaux aménagements des places de la Bastille et de la Nation pour finalement dupliquer l’exemple grandeur nature donné par l’évolution de la République ? 

    La Maire et son équipe doivent réagir, la place de la République montre de façon criante les limites du « tout festif » voulu, encouragé et développé sans mesure. Les nuisances de tous ordres, les dégradations, la pollution, le « ras le bol » des riverains et des  salariés constituent une  sérieuse alerte qui doit être prise rapidement en compte. Que ce soit "Vivre le Marais !" ou le réseau "Vivre Paris !" auquel adhère notre association, ce n’est pas faute pourtant d’avoir lancé aux autorités de multiples mises en garde, mais elles n’ont pas été prises au sérieux ou ont donné lieu à des « mesurettes » bien éloignées des enjeux. 

    Le temps du « n’importe quoi et du laisser-faire » doit céder la place à celui de « l’écoute et d’un certain sens de la mesure ». 

    Dominique Feutry

     

  •  A1Le mauvais état de la façade de l'église des Billettes 24 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     
     

    L'association du Paris Historique organise depuis le 1er septembre et jusqu'au 1er février 2016, une exposition  intitulée « Les églises parisiennes en danger ! ». Elle fait écho aux différents articles que nous avons publiés à ce sujet concernant notamment les lieux de culte du Marais (27 novembre 2012, 4 novembre 2013, 15 octobre 2014 et 31 mars 2015 ). 

    L'annonce de l'exposition est ainsi libellée :

    "La ville de Paris, qui a la charge de l’entretien des édifices cultuels depuis la loi du 14 avril 1908, a annoncé en avril 2015 un plan de sauvegarde « sans précédent ». 80 millions d’euros (sur la mandature) doivent être affectés à la restauration des lieux de culte, avec une participation de l’État de 11 millions et la contribution de fondations et mécènes.

    Ce budget est-il à la hauteur de cet exceptionnel patrimoine, à savoir : 96 édifices, 40.000 œuvres d’art et 130 orgues ?

     

    AéDétail des importants désordres de la façade de l'église des Billettes (IVe) (Photo VlM)

     

    Lorsque l’on observe d’un peu plus près l’état actuel des lieux et que l’on compare les précédents budgets alloués à leur  entretien et restauration, il y a pourtant de quoi être inquiet… La restauration de ces monuments demandera d’importants moyens : en témoigne la restauration de la tour nord de Saint-Sulpice qui a coûté, à elle seule, 28 millions sur quatre années.

    L’association pour la Sauvegarde et la Mise en valeur du Paris historique souhaite ainsi sensibiliser les habitants et touristes de l’état alarmant des églises parisiennes et de susciter l’envie de se rendre dans ces lieux de culte encore parfois trop méconnus."                      

    •Du lundi au vendredi de 11h à 18h

    •Le samedi de 11h à 19h et le dimanche de 14h à 19h

    •44-46 rue François Miron 75004 Paris (Métro Saint-Paul)