Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • IMG_1950De magnifiques géraniums lierre pendant sur plus d'un mètre 12 rue de Birague IVe (Photo VlM)

     

    A la suite de l’appel à projets opéré dans le cadre de l’opération « budget participatif », sur un total de 77 sélectionnés par la Mairie de Paris, 12 ont été retenus  pour le IVe arrondissement et 16 pour le IIIe (soit en nombre 37 % des projets concentrés dans le Marais). Ces dossiers sont le plus souvent liés à la végétalisation, quelques arbres ici [2 sont prévus rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe), des orangers en pot sur le Pont Saint-Louis (IVe)], des  murs végétalisés là [École Saint-Merri et  rue Geoffroy l’Angevin (IVe) ou rue Au Maire (IIIe)],  ou bien des jardins partagés [Quartier  de l’Horloge(IIIe)].

    Nous profitons d’ailleurs  de cette volonté affichée d’accroître la végétalisation pour souligner que les habitants, sans attendre les réalisations annoncées, font, quand ils le peuvent, des efforts sur ce plan. La photographie  des plantes installées au  1er étage du 12 rue de Birague (IVe) l’illustre fort opportunément…

    Parmi les autres projets qui devraient voir le jour si le vote des parisiens leur est favorable, nous notons que le Square Léonor Fini rue du Temple (IIIe) devrait être relié au jardin du musée Picasso. Une idée à l’origine du Président du Musée, Laurent  Le Bon. La création d’une rampe d’accès entre les deux est inscrite pour un budget de 120 000 €. Parallèlement la rue des Coutures Saint-Gervais qui longe ces deux espaces verts sur un côté sera  fermée à la circulation aux heures de sortie d’école en période scolaire.

    Mais attention ceux qui voteront ne pourront répondre que par OUI car il n'est pas possible de voter contre un projet. Une curieuse aberration à l'évidence !  

    Nous craignons, ne le cachons pas, que ces évolutions soient le prétexte à davantage de fêtes privées organisées par le musée qui ne manque pas d’incommoder, et  le mot est  faible, tout le voisinage comme nos avons dû le relater à plusieurs reprises.

    A1Panneau de la Mairie annonçant le montant du budget participatif 2015 et sa répartition par arrondissement

     

    Il semblerait aussi que, par le bais de cette opération, l’aménagement de la place du Marché Sainte-Catherine (IVe) devienne réalité puisque pour ce projet, rattaché au Conseil de quartier Saint-Gervais ainsi que l’indique la note explicative de la Mairie du IVe, il est prévu 300 000 €, une somme qui permettra de créer  « … un environnement végétal et d'implanter du mobilier urbain ».  Les riverains et amoureux de la place attendent beaucoup, et avec impatience, de  ces installations. Ce lieu a en effet besoin de retrouver, comme nous l’avons souvent souligné, authenticité et sérénité…

    Mais le projet de loin le plus important budgétairement (620 000 €) pour nos deux arrondissements concerne  « l’aménagement du parvis de la Mairie du IIIe et la sécurisation du jardin ». L’objectif est de supprimer les « chaussées et les trottoirs et sécuriser la circulation des piétons ». Il n’est pas indiqué si, à cette occasion, le tracé des emplacements de la prison du Temple et la plaque rappelant que la famille royale y a été enfermée seront restitués…

    Dominique Feutry

     


  • TourismeTouristes face à la Tour Eiffel (illustration "Le Monde")

     

    Le Ministre des Affaires Étrangères a déclaré récemment au Figaro que la France se dirigeait vers une année 2015 record en matière de fréquentation touristique. Effet ensoleillement, insécurité de certains pays touristiques, baisse de l’Euro et les Français qui ont privilégié la France sont pour l’essentiel à l’origine de ces  résultats. Les parcs  d’attraction, le tourisme de plein air et le tourisme urbain ont tous bénéficié de la tendance.

    Le nombre de nuitées enregistrées à Paris de janvier à juin 2015, comparé à la même période de 2014, a  progressé de 0,1 % essentiellement grâce aux Français car les nuitées des étrangers ont baissé de 0,6% dans le  même temps, malgré un afflux de touristes chinois qui seront certainement, malgré la baisse du yuan,  1 million à avoir visité la capitale cette année contre 640 000 en 2014.

    Avec de telles données la France et Paris s’enorgueillissent d’être en tête du palmarès et cela est bon pour notre économie. Certes mais il ne faut jamais oublier les conséquences induites que nous avons maintes fois décrites en particulier en  matière de propreté et de nuisances diverses pour les riverains des quartiers les plus visités, le Marais en faisant partie.   

    Faut-il dans ces conditions vouloir développer davantage le tourisme en cherchant de nouvelles voies d’attractivité telles par exemple que le tourisme de nuit cher au ministre des Affaires étrangères qui a créé un groupe de travail à ce sujet (voir notre article du 26 mars 2015) ? 

    Nous estimons pour notre part que Paris est saturé au plan touristique et qu’il conviendrait désormais de travailler davantage la qualité, c’est-à-dire l’accueil, l’offre hôtelière (et non  les locations saisonnières), la propreté des lieux les plus passants, et non la quantité qui se résume à une simple question d’ego  vis  à vis du rang qui nous est réservé dans tel ou tel classement international. 

    Dominique Feutry

     

     

  • 11866223_825249677594841_6700615179453634890_nCarte présentant le projet de ZTI à Paris (Le Monde de l’Économie)

     

    Plusieurs quotidiens nationaux viennent de publier, après la promulgation de la loi Macron des articles où il apparait que le Ministère de l’Économie souhaiterait accélérer le chapitre  du commerce et rédigerait le décret le plus important relatif aux Zones Touristiques Internationales (ZTI) qui permettront aux magasins concernés d’ouvrir les dimanches et le soir jusqu’à minuit. La volonté des pouvoirs publics est de mettre en œuvre ces évolutions le plus rapidement possible. Les élus comme les organisations professionnelles et les syndicats consultés, mais aucun représentant des habitants et riverains (?), doivent rendre un avis sur le projet.

    Pour Paris la donne a changé car de quatre ZTI prévues au départ, nous en sommes dorénavant à douze auxquelles il convient d’ajouter six gares. Le Marais bien entendu figure en bonne place dans ces zones nouvelles.

    Tous les protagonistes, loin s’en faut, ne sont pas d’accord sur cette extension non discutée préalablement. Le ministère de l’Économie se justifie en affirmant avoir réalisé une analyse très fine des parcours des  millions de touristes parisiens et insiste sur la part modeste de ces zones rapportée à la surface totale de la capitale, soit 6%. Mais 6% tout de même ! 

     

    Tourisme paris matchLe tourisme (Photo Paris Match)

     

    La Mairie est pour l’instant sur la réserve et se donne sans doute le temps pour réfléchir avec les intéressés.  Les syndicats de leur côté n’excluent pas d’éventuelles actions y compris judiciaires. 

    De toutes manières ce sujet est un brulot et si une grande part du Marais est englobée dans les ZTI, la fréquentation n’en sera que plus grande. Nous craignons surtout que sous prétexte de renforcer l’activité commerciale et se mettre au diapason des grandes villes internationales, cela renforce les tenants des festivités au détriment des riverains qui  subiront les conséquences que nous connaissons bien, notamment les nuisances sonores, l'invasion de l'espace public et la pollution.

    Ce dossier est donc à suivre de très près dans le contexte de la préparation des élections régionales de décembre et d'un nombre record de touristes en France qui, annonce faite par les médias, passerait de 65 à 85 millions de visiteurs dans l'année.

     Dominique Feutry

     

  • Rambuteau brancusi (2)Ventes à la sauvette de livres derrière l'atelier Brancusi rue Rambuteau (Photo VLM)

      

    Fruits, légumes, babioles, livres, eau fraîche, cuirs, artisanat… les vendeurs à la sauvette ne sont pas à cours d’idées et s’installent sur des tréteaux de fortune ou même le sol non loin des bouches de métro (voire dans les couloirs du métro) dans les lieux touristiques restant aux aguets en prévision de l’arrivée éventuelle de policiers. 

    Dans un article du 9 juin 2014, nous indiquions qu’il était « dommage que le "trafic" organisé par ces personnes perdure grâce à des "clients" peu scrupuleux qui achetaient les produits proposés et encourageaient de ce fait ce commerce non autorisé». 

    Plus récemment dans un article du 20 mai 2015 relatif aux pseudo masseurs installés Place de Thorigny (IIIe), nous constations que « l’arsenal contre ces pratiques semblait assez aléatoire et peu efficace. Le législateur prompt à produire des réglementations multiples ferait bien de s’intéresser davantage à ce trafic qui est exercé dans l’illégalité la plus totale, échappe aux taxes et à l'impôt et vient concurrencer les professionnels établis légalement… ». 

     SauvetteEtal sauvage de fruits près de la station de métro Rambuteau (Photo VlM)

     

    Les vacances d’été et l’afflux de touristes multiplient les vocations. Le nombre de vendeurs installant leurs marchandises à même le trottoir ne fait par exemple qu’augmenter le long de la rue Rambuteau (IVe) sous les arbres, côté Centre Pompidou face l’enseigne Leroy-Merlin et au cinéma MK2, un lieu de passage extrêmement dense. 

    Il faudra bien, tôt ou tard, résoudre ce « trafic » illégal qui échappe à tout contrôle. Le problème est entre les mains des autorités… 

    Dominique Feutry   

     

  •  Ste catherineLa place telle que nous l'aimons…
     
     
     
    La place du Marché Sainte Catherine pour laquelle le maire du IVe et ses Adjoints  avaient promis des améliorations est plus bruyante que jamais pour les riverains qui en cette période estivale subissent chaque jour les nuisances sonores nocturnes des bars et restaurants. Leurs clients attablés aux nombreuses terrasses se lâchent créant un  brouhaha et des cris qui se multiplient, l'alcool aidant … Pour accentuer le tout, des musiciens ambulants se produisent chaque soir au mépris de la tranquillité des habitants qui se trouvent privés de sommeil 
     
    Comme à chaque fois en pareille circonstance, les riverains sont ignorés et leurs récriminations sont jugées presque éhontées, notamment par les exploitants des établissements qui n'ont d'attention que pour leur tiroir-caisse !

    Cette situation n'est pas acceptable. Elle pose la question des droits des citoyens qui paient au final leurs impôts pour ne pas connaître ce qu'est la quiétude…, le droit pourtant dû au sommeil…, la possibilité d'ouvrir leurs fenêtres par forte chaleur…! 

     
    Ste catherine occupation généralePanorama de la place la nuit
     
     
    Les riverains n'en peuvent plus.
     
    Un rapide verbatim donne l'étendue de leur exaspération.  
     
    "Je ne comprends pas pourquoi la Mairie ne fait rien ! Passés les beaux discours et les belles promesses électorales c’est la loi des restos qui s’impose et tout le monde s’en moque. Le "conseil de la Place" ne sert à rien en dehors d’essayer de nous endormir. Hélas le vacarme des terrasses qui ne respectent pas leurs limites et les musiciens qui défilent sans contrainte nous empêchent précisément de dormir et nous obligent à vivre toutes fenêtres fermées !!…
     
    "Et comment faire pour que Le bistrot de la place cesse de s'étendre ? Entre le magasin vide devant lequel la terrasse s'est étendue, les tables s'étalent également en largeur de plus en plus. Jamais la limite n'est respectée. La surface est impressionnante"…
     
    "La situation place du Marché Sainte-Catherine est insupportable, les terrasses occupent tout l’espace et comme vous savez, le bruit se répercute comme sur une scène de théâtre. Les habitants sont exaspérés par les nuisances sonores . Venez faire un tour le soir ! Vous verrez que les restaurateurs se moquent de vos règlements. Pourquoi ne faites-vous pas des verbalisations tous les soirs ?"… 
     
    Une question revient sans arrêt lancinante :  Que fait le Maire?  

    Car sur le terrain ce sont les restaurants et leurs exploitants qui mènent le bal… les riverains étant devenus quantité négligeable.
     
    Les élus du IVe montrent à nouveau qu'il y a loin de la coupe aux lèvres en termes d'annonces dont ils ont le secret, puisqu'au lieu d'une amélioration de la situation à laquelle ils devaient s'atteler, celle-ci ne fait qu'empirer. A l'approche des élections régionales, et il ne reste plus beaucoup de temps aux élus pour réagir, les riverains tant ignorés, voire oubliés, de la Place du Marché Sainte-Catherine sauront faire les comptes au moment de glisser leur bulletin de vote dans l'urne.

    Dominique Feutry

     

  • Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur cour intLogements réhabilités 60 rue de Turenne (IIIe). Hôtel d'Ecquevilly, dit du Grand Veneur (Photo VlM)

     

    Le discours ambiant autour du logement à Paris s'apparente au mouvement brownien, l'agitation désordonnée des molécules d'un gaz dont la résultante est la pression sur le vase. Pression qui en matière d'habitat a pour effet de pénaliser les accédants à la propriété et les locataires en faisant flamber les prix.

    L'actualité  nous en fournit un nouvel exemple : en tentant d'encadrer les loyers parisiens par une loi "usine à gaz" qui va faire s'arracher les cheveux à plus d'un, la Mairie de Paris, volontaire pour son expérimentation, crée une raison supplémentaire aux yeux des investisseurs de se méfier de la location traditionnelle, pour se tourner vers des formes plus souples comme la location meublée saisonnière.

    On peut, sans prendre de risque, prédire l'échec total de cette mesure que le gouvernement défend d'ailleurs du bout des lèvres tant il sent bien qu'elle est inappropriée.

    Il reste que le problème du logement à Paris est réel et qu'il faut le traiter. Mais personne n'y réussira, à gauche comme à droite, si la situation n'est pas regardée en face. Quelques chiffres à ce propos nous éclairent.

    Les statistiques de l'INSEE nous apprennent qu'il y avait fin 2013, 26  Millions d'emplois en France pour environ 65 Millions d'habitants. Ratio : 26/65 = 40 %

    Pour l'Île-de-France hors Paris, 4,2 Millions d'emplois pour environ 10 Millions d'habitants. Ratio : 42 %

    Pour Paris, 1,9 Million d'emplois pour 2,2 Millions d'habitants. Ratio : 86 %

    Existe-t-il un ratio idéal ? Non, mais si la France comptait 2,0 Millions d'emplois supplémentaires, ce qui veut dire deux Millions de moins de chômeurs, chacun considèrerait cette situation comme satisfaisante. Le ratio serait alors de 43 %.

    Avec un ratio hors norme de 86 %, la population parisienne ne suffit pas à pourvoir les emplois concernés. C'est la périphérie qui les fournit. Il en résulte un flux journalier de ce que les anglo-saxons appellent les "commuters", ces gens qui font l'aller-retour chaque jour entre leur banlieue et Paris. Beaucoup d'entre eux en souffrent et ne rêvent que d'une chose : habiter Paris. Il y a de ce fait une demande considérable de logements et plus particulièrement de logements "Ville de Paris" car les prix de marché pour l'achat et la location à Paris dans le privé dépassent leurs moyens.

    Les politiques ont traité cette problématique dans leur campagne pour les municipales de 2014. Anne Hidalgo s'est engagée à produire 10.000 logements sociaux par an. Nathalie Kosciusko-Morizet a enchéri à 12.000. On sait que ces chiffres sont irréalistes et ne peuvent être approchés qu'au prix de réhabilitations extrêmement coûteuses qui produiront du logement social avec un prix de revient qui lui ne sera pas "social" mais conforme au prix de marché. Le déficit résultant alourdira d'autant les comptes de la Ville et retombera en impôts sur les classes moyennes, qui elles ne bénéficient pas, sauf privilégies, des faveurs de la Ville.

    MorlandImmeuble "stalinien" du 17 boulevard Morland (IVe), délaissé par les services de l'urbanisme de la mairie de Paris et par la préfecture de Paris Île-de-France, pressenti pour être transformé en logements de la Ville

     

    De plus, densifier Paris, la ville la plus dense d'Europe (*) est un non-sens que avons plusieurs fois dénoncé en en donnant les raisons. Ajoutons que l'augmentation du nombre d'habitants crée des emplois induits (commerces, services publics, services à la personne…) qui à leur tour provoquent une hausse de la demande de logements…. Toute proportion gardée, c'est le même principe que la bombe atomique. Les parisiens ne veulent pas faire les frais d'une explosion urbaine de leur ville.

    On comprend que Mme Hidalgo, dont l'adjoint au logement est Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, ait cédé aux instances de celui qui lui a fourni des renforts pour son élection. On comprend moins que Mme Kosciusko-Morizet, qui est polytechnicienne et forcément attachée aux raisonnements logiques, se soit laissée entrainer dans ce qui est une erreur d'analyse.

    En effet, la meilleure façon d'obtenir que le ratio de Paris baisse assez pour que sa fonction de pompe aspirante sur la banlieue s'assagisse, c'est que les emplois migrent en masse hors de Paris, vers toutes ces zones de l'Île-de-France où le ratio est faible. On est en droit d'en attendre une meilleure qualité de vie des "commuters", une baisse de la densité d'habitants à Paris et la maîtrise des nuisances liées à la foule (occupation abusive de l'espace public, saturation des services publics, tapage, saleté et pollution de l'air), avec comme conséquence directe une détente du marché de l'immobilier pour les accédants et pour les locataires.

    Grand parisParis et la Seine (Photo "Le Parisien")

     

    Ceci veut dire qu'il faut cesser de promouvoir l'attractivité de Paris et de tout faire pour l'accroitre, en  privilégiant au contraire des pôles distribués sur l'Île-de-France. De là notre attitude négative à l'égard de plusieurs décision de la Maire : modification du PLU (plan local d'urbanisme) pour supprimer le COS (coefficient d'occupation des sols) et permettre ainsi de densifier l'habitat (en autorisant les surélévations par exemple), construction de tours, notamment la monumentale Tour Triangle, maintien à tout prix de Roland Garros à Paris, alors que Versailles était volontaire, et enfin une candidature pour les J.O. de 2024 (après des Gay Games déjà prévus pour 2018) pour mettre les projecteurs une fois encore sur Paris.

    Le projet de "Métropole du Grand Paris", qui sera mis en œuvre dès 2016 avec Paris et les 123 communes de la petite couronne, va dans ce sens pour ses 6,7 Millions d'habitants, pour autant que ses dirigeants y voient un moyen de procéder à un rééquilibrage salutaire. Nous sommes à la veille de ce qui sera une mutation profonde pour la région parisienne. Alors, pourquoi les élus de Paris ne décideraient-ils pas, en attendant, de surseoir à toute décision du genre de celles que nous dénonçons, pour simplement laisser les parisiens tranquilles et leur permettre de respirer.

    Gérard Simonet

     

    (*) A titre de comparaison, Londres affiche des densités deux fois plus basses que Paris pour les 3.232.000 habitants des "inner boroughs" (équivalents aux arrondissements de Paris), soit 13.200 habitants/km² (contre 24.000 à Paris). (Chiffres Alain Bertaud – New York pour 2011).  Télécharger les chiffres

     

  • BostonBoston, Massachusetts – USA

     

    On ne peut pas dire que les habitants de Boston soient des plaisantins. Héritiers des migrants du Mayflower (les Pilgrim Fathers) qui aborda les côtes du Massachusetts en 1620, ils vivifient une métropole de près de cinq millions d’habitants qui accueille les plus grandes universités du monde, le M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology) et Harvard. Et Princeton, qui hébergea Albert Einstein, n'est pas loin …

    Les habitants de Boston viennent de se déterminer : ils disent NON à une candidature aux Jeux Olympiques de 2024. Leur Maire, Marty WALSH, vient de l'annoncer, en souhaitant avec une pointe d'humour, bonne chance à d'autres villes plus dignes que la sienne d'organiser une manifestation de cette envergure….

    Parmi elles Paris, dont la Maire Anne Hidalgo a été un temps hésitante puis a cédé au lobby qui va du président François Hollande à tous ceux dont c'est l'intérêt que la Ville se lance dans l'aventure au risque de se trouver face à un déficit financier dont elle aura du mal à se remettre et que les contribuables parisiens devront bon gré mal gré assumer. Il faut méditer sur Londres, dont le budget initial des JO de 2012 était de 3 Milliards d'€ et qui a fini par atteindre la bagatelle de 13 Milliards d'€. Sans que les retombées soient au rendez-vous (voir à ce propos l'article très documenté de "The Economist" de février 2015  "Just Say No !")

    L'erreur majeure de cette candidature ne s'arrête malheureusement pas à cette considération financière.

    Paris, qui étouffe sous une densité d'habitants record en Europe (24.000 habitants au km², alors que Boston par exemple n'en affiche que 5.000), dont l'activité économique aspire ou stérilise celle de sa périphérie et engendre une demande de logements qu'on ne peut pas raisonnablement satisfaire. Paris dont la pollution aux particules fines est devenue intolérable et cause des ravages sur la santé de ses habitants. Paris où il est devenu impossible de faire régner un semblant de propreté tant les foules qui l'occupent deviennent incontrôlables avec un record mondial de 35 Millions de visiteurs par an (*). Paris ne peut pas assumer et ne veut pas d'un évènement qui ne peut qu'accentuer ses souffrances.

      CanalUn haut-lieu de Paris : l'eau du canal Saint Martin (Xe) (Dossier "Marion", habitante du Xe) Article "Les Inrocks"

     

    A l'image des habitants de Boston, qui sont tout aussi respectables que ceux de chez nous, il faut que les parisiens fassent savoir urbi et orbi qu'ils ne sont pas d'accord pour que leur ville fasse acte de candidature. Le Comité International Olympique est sensible à l'accueil que réservent les citoyens au projet. Nous comptons sur de nombreux commentaires de nos lecteurs pour enrichir ce dossier.

    Dire comme on l'entend que les français y sont favorables n'a pas de sens. Ce sont les parisiens exclusivement qu'il faut consulter et nous maintenons qu'un référendum doit être organisé à Paris, puisque c'est la Ville de Paris qui postule.

    Nous demanderons aux médias de nous relayer. Les temps ont changé : sous la mandature précédente, les équipes dirigeantes de la Mairie de Paris pouvaient à coup de communication savante et de pseudo concertation ou démocratie de proximité faire passer des vessies pour des lanternes. Aujourd'hui, avec Internet et les réseaux sociaux, il n'est plus aussi facile de nous infantiliser avec un enfumage subtil car nous raisonnons et nous échangeons.

    L'opposition mérite d'être fustigée son tour. Elle a cédé au chant des sirènes des promoteurs de la "Tour Triangle", elle a voté comme un seul homme en faveur des Jeux Olympiques de 2024 (sachant que nous sommes déjà concernés par les Jeux Gay de 2018 et l'Exposition Universelle de 2025), elle vote à chaque conseil de Paris le déluge de subventions aux associations qui emplissent les ordres du jour (voir celui des 29-30 juin et 1er juillet 2015) et vident nos poches. Il y a des élections importantes en décembre (Régionales). Il faudra que les masques tombent et que des engagements crédibles soient pris pour que nos bulletins aillent vers ceux qui partagent réellement nos convictions.

    Gérard Simonet

     

    (*) Ces 35 millions de visiteurs effectuent 4 nuitées environ par séjour. Ceci se traduit par un excédent "d'équivalent population" dans Paris de 350 à 400.000 personnes

     

  • Vieille du temple foule dimanche 28 06 10 zoom (2)Touristes dans une de nos rues du Marais (Photo VlM)

    Nous avons eu accès récemment aux premiers éléments concernant l’élaboration du « Schéma de développement touristique à l’horizon 2020 » souhaité par la Mairie de Paris dans le cadre du "Comité de la destination Paris". Rappelons les propos de la Maire de Paris à ce sujet « Notre ambition est de faire que Paris reste la ville qui accueille le plus au monde, mais aussi celle qui accueille le mieux. »

    A la suite de premières analyses, la mise en place d’instances ad hoc et l’organisation de la réflexion autour de groupes de travail à constituer, quelques éléments sont fournis pour nourrir la réflexion. Nous les résumons ci-après. Les chiffres et les prévisions à retenir concernant Paris mais aussi l’Ile de France montrent que la capitale a reçu en 2014, plus de 25 millions de touristes (35 millions selon certaines statistiques, dont 35 % de touristes d’affaires) et la région près de 46 millions. La durée moyenne de séjour à Paris est d’un peu plus de 4 nuits. Cette statistique conduit à 350.000 personnes visibles en permanence, qui s'ajoutent à la population parisienne (la plus dense d 'Europe) de 2.200.000 habitants.

    Les arrivées hôtelières donnent comme pays d’origine des touristes, pour le Grand Paris et par ordre d’importance, les États-Unis (1,8 million), le Royaume- Uni (1,2 millions), l’Allemagne (800 000) et l’Italie (750 000). La Chine n’arrive qu’en 7ème position (530 000). L’hôtellerie parisienne est considérée comme chère et la culture reste le premier motif de visites à Paris (Notre Dame, la Sacré Cœur, le Louvre et la Tour Eiffel étant en 2013 les 4 monuments les plus visités).

    Il est souligné combien l’Ile de France doit tout faire pour conserver sa position de leader du tourisme d’affaires. Les salons et congrès rapporteraient en effet en retombées économiques plus de 5 milliards € par an. L’évolution future se fonde sur les prévisions de l’Office Mondial du Tourisme qui prévoit à Paris d’ici 2030, une augmentation annuelle de 2,5% du nombre de touristes ! La forte croissance des compagnies aériennes à bas coût est par ailleurs prise en compte.

    Eiffel

    Une enquête menée auprès de 18 pays avec 7 000 observations collationnées fait ressortir les forces de Paris mais aussi ses faiblesses. Si la capitale est perçue comme une ville d’art et d’histoire, de mode et de shopping, de luxe, romantique, festive… elle est aussi considérée, par rapport à d’autres villes étrangères, comme insuffisamment propre, insuffisamment verte, avec trop d'affluence touristique, et qui pourrait mieux faire en termes d’accueil, de sûreté, de connaissance des langues étrangères, d’amabilité et de prix d'hébergement  (restauration notamment).

    Des freins existent donc quant à l’image de Paris du fait de constats négatifs dont les plus prégnants sont des prix élevés, une certaine insécurité, un afflux trop important de touristes et une insuffisante propreté. Une critique est soulevée celle d’une offre de loisirs alternative jugée « trop confidentielle…parfois anarchique à structurer et à valoriser». Voilà des pistes qui pourraient aboutir souhaitons-le à des propositions intéressantes mais elles devront être bien mûries.

    Il serait dommage en effet de ne pas profiter de ces informations pour prendre des décisions à l’aune des constats mais aussi des souhaits des habitants. Est-il judicieux de vouloir continuer à développer le nombre de touristes alors que les parisiens pointent déjà l’afflux trop important de touristes et que certains quartiers tels que le Marais sont saturés ? Il faut trouver les moyens pour encourager le développement de l’offre hôtelière à des prix raisonnables, car elle est jugée insuffisante et coûteuse, et offre ainsi la part belle aux locations saisonnières pour lesquelles nous émettons de nombreuses réserves.

    La propreté dont nous avons récemment parlé est devenu un véritable enjeu non seulement pour les parisiens mais aussi pour les touristes. Il faut en ce domaine mettre en place un véritable plan de bataille. Quant au côté insuffisamment festif de Paris, qualifié de faiblesse, nous sommes très opposés à cette interprétation qui ressortit plutôt du lobbying des professionnels de la boisson et de la nuit. Cela ne doit pas être le prétexte à plus de fête la nuit notamment, mais plutôt d’un développement raisonné et harmonieux du festif entre les « fêtards », les habitants, ceux qui l’organisent et/ou en font commerce et les élus.

    Les abus constatés ces derniers temps, cristallisés autour de deux lieux emblématiques qui ont fait la une de la presse, la rue Jean-Pierre Timbaud (XIe) et le Canal Saint-Martin sont à prendre comme des cas d’école qui ne doivent en aucun se reproduire ailleurs. La responsabilité des élus sur ce plan, au vu des décisions qui seront arrêtées, peut être lourde de conséquences… !

    Dominique Feutry

     

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    Sc10_ratp3976Le 29 était désespérément absent sur la ligne le 20 juillet au matin sans la moindre indication donnée aux usagers

     

     

    Ce 20 juillet, la circulation des bus notamment dans le Marais est à marquer d’une pierre noire. Certes il y a des travaux dans Paris, mais les usagers doivent–ils pour autant être pris en otage ?

    Aucune indication fiable dans les abribus qui affichent de délais d’arrivée à tout va, sans que le moindre bus arrive … Que fait-on des personnes qui travaillent ? Tout le monde n’est pas en vacances ? Que  pensent les touristes qui en plus, doivent se familiariser avec une organisation qui leur est étrangère, devenue une désorganisation.

    Lamentable ! Les vacances sont-elles devenues synonymes de désorganisation ?

    Des représentants de la RATP nous ont indiqué que les horaires des écrans des abribus étaient dorénavant gérés par le STIF (Syndicat de Transports d’Ile de France) et non plus directement par la RATP entraînant davantage de lourdeurs.

    Ainsi ce matin les responsables en charge de ce sujet étaient, toujours selon notre interlocuteur, injoignables, ce qui rendait impossible de trouver un intervenant pouvant programmer sur les écrans des abribus les modifications d’horaires, les retards, voire les changements d’itinéraires, laissant ainsi les usagers à leur triste sort.  

    Il faut remédier à ce genre de pagaille, ce n’est pas tolérable, la période estivale ne doit pas être celle de l’abandon !

     

    XKalV7uMosbDpMgn7zyCgD9UOnsUn nouvel abribus rue Rambuteau (IVe)

     

    Plusieurs articles de presse indiquaient récemment combien l’installation des nouveaux abris bus prenait du temps, nous citons le Figaro « Ainsi les Parisiens constatent-ils avec effarement qu'il faut souvent cinq à six mois pour installer les nouveaux Abribus que la ville de Paris a décidé de tous remplacer, soit 1850 unités au total… Ce sont les voyageurs de bus qui font actuellement les frais de désagréments inédits… durant des mois et des mois, le système d'information par lequel la RATP prévient les voyageurs des temps d'attente est HS (hors service)… JC Decaux et la RATP ayant manifestement des difficultés à se coordonner. » 

    Il est même souligné que le parisiens ne comprenaient pas la nécessité de changer les abribus, mais ils n’ont pas connaissance du contrat de concession d’une durée de 15 ans qui oblige, afin de maintenir des conditions égalitaires d’appels d’offres, de repartir « à zéro ».

    Une autre aberration et une perte d’argent bien inutile en ces temps de vaches maigres !

    Dominique Feutry

     

  • IMG_0479Jardin Joseph Migneret : les amélanchiers du Canada en pot sont en train de mourir (Photo EP)

     

    Inauguré le 5 juillet, voilà tout juste un an, à grands renforts de publicité par la Maire de Paris et le Maire du IVe arrondissement, le nouveau jardin Joseph Migneret accessible par le 10 rue des Rosiers ou le 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe) a bien changé depuis lors (voir notre article du 10 septembre 2014).

    Il n'est plus entretenu et surtout plus arrosé alors que la sécheresse sévit depuis quelques semaines. Les arbres fruitiers en espalier meurent. Les amélanchiers du Canada dans les immenses pots meurent aussi. La pelouse est dans un état déplorable. Les ifs en forme de cône n'ont pas été taillés depuis longtemps. Les plantations autour du grand marronnier sont piétinées et détruites. Les clématites derrière le marronnier le long de la grille sont toutes mortes.

    Les habitants des immeubles voisins n'entendent plus les arroseurs la nuit vers 1h du matin comme auparavant. Le jardin est sans doute trop fréquenté avec ses allées de calcaire blanc qui émettent aussi trop de poussières qui recouvrent les feuillages des plantes et les asphyxient.

    Des barreaux de grille pourtant solides ont même été tordues par des personnes malveillantes !

    IMG_0481Des barreaux d'une grille du jardin ont même été tordus… (Photo EP) 

     

    Que va t-il bientôt rester si ce laisser aller perdure et que restera t-il de la biodiversité vantée dans les communications qui ont accompagné l'ouverture du Jardin ?

    IMG_0494bJardin Joseph Migneret : les arbres fruitiers dépérissent (Photo EP)

     

    Alors que toutes les énergies de nos élus se focalisent sur le Paris festif nous commençons à découvrir d'autres conséquences collatérales de cette orientation donnée à la ville, après l'alcoolisation massive, le bruit, la malpropreté voilà désormais nos parcs et jardins qui sont à la dérive.

    Une situation choquante quand l'on sait combien est coûteux l'aménagement de ces espaces et en particulier le jardin Joseph Migneret qui avait tous les atouts pour être un havre de verdure et de paix, formé d'une succession d'espaces joliment ordonnancés mêlant créativité et pittoresque.

      IMG_0477Jardin Joseph Migneret : à l'évidence la pelouse n'est plus arrosée (Photo EP)

     

    Cette situation que nous relaient les  riverains mais aussi les visiteurs est choquante et indigne du Marais. Un laisser aller qui va coûter cher aux contribuables pour remplacer les végétaux qui sont sacrifiés!

    Pourquoi tant de négligences ?

    Dominique Feutry