Catégorie : Politique
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"Vivre le Marais !" vient de déposer une contribution dans les cadre de l'enquête publique relative à la modification du PLU (Plan Local D'Urbanisme) de Paris qui touche les IIIe et IVe arrondissements mais épargne le secteur qui relève du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.Nous avons été choqués de constater à cette occasion qu'à la mairie aucun espace n'est réservé à la consultation du dossier d'enquête publique. Le contributeur est installé sur un coin de table derrière un écran d'ordinateur avec peu de place pour écrire. Cela donne une idée de la valeur accordée à cette enquête… De plus, cette enquête publique confidentielle a lieu, comme par hasard, en juin-juillet. Il ne serait pas étonnant que peu de parisiens se manifestent et que la Mairie se prévale d'un large consensus par défaut. Depuis que le projet est lancé, elle a écouté poliment les associations, au nom de la sacro-sainte "démocratie participative", mais donne aujourd'hui l'impression que tout est "ficelé".Sur le fond, dans ce projet de modification du PLU, la Mairie de Paris s'engage résolument dans un processus de densification du bâti parisien. "Vivre le Marais !" rappelle régulièrement que les mesures structurelles qui visent à densifier Paris (loi ALUR ou Duflot qui a purement et simplement supprimé le coefficient d'occupation des sols à Paris), particulièrement le projet de surélever les immeubles existants, ne font aucun cas de la qualité de vie de ses habitants. Impossible d'ailleurs de trouver dans le dossier de l'enquête publique la hauteur maximale autorisée : est-ce 31m, 25m plus un couronnement de 4,5m, soit 29,5m ? Le dossier semble fait pour brouiller les pistes. L'ancien PLU prévoyait 25m en gradins.Paris est déjà la ville la plus dense d'Europe avec 24.000 habitants/km2 (hors bois). Il s'ajoute à ces chiffres un record mondial de fréquentation touristique (35 Millions de visiteurs par an) qui génère un supplément de 250 à 300.000 personnes en permanence dans les lieux publics et les transports en commun déjà saturés, sans parler de la circulation automobile (cars de tourisme) et de la pollution qu'elle induit.En ces jours de crise économique où les budgets des loisirs rétrécissent, il faudrait laisser aux citoyens parisiens ce qui ne coûte rien et est le plus important : la QUALITÉ de VIE. Nous avons l'impression que la Mairie souhaite que Paris devienne INVIVABLE. L'objectif d'accroître à la fois la demande de logements (par l'augmentation de l'attractivité économique de la capitale) et l'offre de logements (par la densification du bâti) ne peut mener qu'à une dégradation de la qualité de vie des parisiens. Ceux-ci ont plus que jamais besoin d'espaces de respiration et de liberté, en surface comme en hauteur et ce qu'on leur propose ici est une asphyxie progressive.Densifier Paris est une approche anti-humaniste qui ne fera qu'accentuer la fuite des classes moyennes et des familles avec enfants. Par ailleurs, les atteintes au patrimoine architectural et à la physionomie des rues, qui témoignent tous deux de l'histoire parisienne et sont un élément essentiel de son attractivité touristique, seront irréversibles. La solution passe plutôt par la déconcentration des activités parisiennes vers la périphérie et, de ce point de vue, le projet "Paris-Métropole" est une réponse mieux adaptée aux enjeux présents et à venir.Isabelle Thomas-Le Doré
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La tour Triangle est elle vraiment « une formidable chance pour Paris » ?
Photo montage de la tour Triangle (Photo Herzog et de Meuron)
Courte majorité due à des ralliements de dernière minute et quelques modifications apportées au projet ont eu raison des oppositions pourtant nombreuses à la construction de cette tour dite Triangle (voir notre article du 08 décembre 2014) pour laquelle la polémique ne va pas s’arrêter pour autant.
Est-ce bien « une formidable chance pour Paris » comme le prétend la Maire qui accouche de ce dossier aux forceps et que certains appellent déjà « le caprice » ?
Car élever un building de 180 m de haut à Paris ce n’est pas rien ! Et c’est certainement le coup d’envoi à d’autres tours, cela ne fait aucun doute. Déjà des voix dénoncent le manque de concurrence dans l’attribution du marché au promoteur Unibail, le fait que ce soit un bail à construction de 80 ans (!), qu’un un loyer jugé dérisoire ait été fixé, que le même promoteur ait déjà obtenu le marché de la canopée des Halles et qu’il n’ait pas été tenu compte la surabondance de bureaux à Paris (1 000 000 m2 non loués). La future tour en effet comprendra ¾ de bureaux un hôtel 4 étoiles et un équipement culturel.
Vue de la future tour Triangle du centre de Paris (Photo montage Atlantico)
Ce qui est regrettable dans affaire, et notre position sur ce plan n’a jamais varié, est une nouvelle fois l’attitude des politiques qui semblent tout faire pour que Paris perde son âme. Comme s’il y avait une volonté rentrée, dont on ignore les raisons, de gommer, de casser tous azimuts un passé qui a fait la grandeur de la capitale au prétexte que ceux qui veulent préserver ces acquis sont des ringards, des malotrus, des habitants obtus qui veulent soi-disant préserver leur confort. Ils n’ont d’ailleurs rien compris car dans une économie de globalisation le standard est d’édifier des tours de bureaux, de « merchandiser » le plus d’espace, de développer le tourisme surtout le tourisme nocturne et bien entendu tout ce qui touche de loin ou de près à la fête… Alors que les habitants se le tiennent pour dit, ils n’ont pas voix au chapitre et vont finir par agacer les élus.
Vraiment trop c’est trop, ils ont déjà le privilège d’habiter Paris, que veulent-ils de plus ! J’oubliais ils ont une arme, leur bulletin de vote…
Dominique Feutry
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Musée Picasso, ou musée de la mode ?
Le Musée Picasso éclairé par de puissants projecteurs pour le défilé, toutes les habitations alentour sont éclairées comme en plein jour (Photo JFLB)
Nous publions ci-dessous un article de Jean-François Leguil Bayart concernant les animations non muséales qui se multiplient au musée Picasso à l'instar de ce qui existe dans d'autres lieux emblématiques du Marais et de Paris en totale contradiction avec la qualité de vie que sont en droit d'attendre les habitants qui se sentent de plus en plus marginalisés par leurs élus.
"Comme il était à craindre, le Musée Picasso, contraint par son business plan à autofinancer 61% de son budget de fonctionnement (Libération 17 juillet 2014) entend privatiser l’Hôtel Salé autant que nécessaire et exercera, pour ce faire, sa souveraineté sur le quartier, sans égard aucun pour ses habitants. C’est ainsi que les riverains du square Léonor-Fini, du jeudi 25 au vendredi 26 juin, ont vécu à l’heure d’un défilé de mode : invasion de la rue Vieille-du-Temple par une nuée de camions polluants qui ont squatté toutes les places de stationnement résidentiel entre la rue des Coutures-Saint-Gervais et la rue des Quatre-Fils, essais de sono tonitruants, illumination de la façade de l’Hôtel Salé mais aussi des immeubles avoisinants que balayaient des projecteurs éclairant l’intérieur des appartements comme en plein jour.
Réponse benoite du musée à l’interpellation de Vivre le Marais : « dans le cadre de ses activités (il) accueille exceptionnellement un défilé de mode qui ne durera pas plus de trente minutes ». Sauf que la performance de trente minutes a été précédée de plus de vingt-quatre heures de préparatifs. Sauf que les riverains du square Léonor-Fini avaient eu droit à un spectacle d’acrobates tout aussi bruyants quelques semaines auparavant. Sauf que l’on a quelque peine à comprendre le rapport entre « les activités » du musée Picasso et un défilé de mode qui participe plus de la fashion week que de l’art du Maître.
Tout comme au Carreau du Temple, un établissement culturel se transforme en lieu d’exposition marchand. Tout comme au Carreau du Temple, les riverains, les premiers concernés, en sont les premières victimes, et l’objet de l’indifférence, quand ils se taisent, du mépris, quand ils s’expriment, des pouvoirs publics. Tout comme au Carreau du Temple, ces derniers, directement impliqués dans la gestion de l’établissement culturel, par le biais de leur présence au sein du conseil d’administration, voire leur présidence de celui-ci, pratiquent le mélange des genres en faisant passer la tranquillité et la santé publiques, dont ils sont redevables en tant qu’élus, après l’intérêt marchand. Carreau du Temple et Musée Picasso, même combat des riverains ! Terrasse du Jules et restaurant-toit de La Perle, même combat des riverains !
Camions stationnés tôt le matin rue Vieille du Temple afin de préparer la manifestation (Photo JFLB)
Ces événements n’ont rien d’ « exceptionnel ». Ils institutionnalisent un état d’exception dont les habitants du Marais font les frais, et que consacrera le classement imminent de leur quartier en zone touristique internationale, à la faveur de la loi Macron. Comme dans tout état d’exception qui se respecte, les droits des citoyens ne sont plus garantis par les autorités publiques qui accordent des dérogations à qui mieux mieux, permettant aux prédateurs de la nuit de faire valoir qu’ils ont obtenu les « autorisations » nécessaires et leur prodiguant une indulgence sans limite quand ils s’affranchissent de ces dernières. Ce n’est pas parce que le Musée Picasso a obtenu l’autorisation administrative d’illuminer l’intérieur des appartements jouxtant le square Léonor-Fini, et la brasserie La Perle le permis de construire un restaurant sur le toit du 2 de la rue des Quatre-Fils, que leur accaparement de l’intimité des riverains et la violation de leur droit au sommeil sont pour autant légitimes et acceptables.
Il n’empêche que, dans un état d’exception, le Cox et les Jules peuvent exploiter une terrasse sans autorisation administrative avec la complicité de fait de la municipalité, La Perle enfreindre la législation sur l’ivresse publique sans encourir de fermeture administrative comme l’a illustré le scandale Galliano… et le Musée Picasso faire passer du tapage nocturne pour de la culture, voire de l’art.
Soumis à la pression du lobby puissant et plein d’entregent des entrepreneurs de la nuit, ayant transformé les établissements culturels en partenariats publics-privés et les ayant ainsi rendus tributaires de la loi du profit, en proie à l’hybris de l’industrialisation touristique de la capitale bien qu’elle soit déjà la ville la plus visitée au monde, fantasmant sur les euros des millions de voyageurs chinois annoncés et les retombées supposées des Jeux Olympiques, les édiles de Paris se jettent dans une fuite en avant qui piétine les droits élémentaires de ses habitants : droit au sommeil, droit au repos notamment dominical, droit de circuler librement sur les trottoirs, droit à un marché du logement résidentiel déconnecté de la bulle des locations saisonnières frauduleuses, droit à des commerces de bouche, droit à une ville sans publicité sauvage à vague prétexte culturel, droit à l’égalité devant la fiscalité ou la réglementation relatives aux engins à moteur, droit de ne pas voir ses impôts grevés par des investissements inconsidérés en faveur d’événements sportifs mondiaux qu’entachent la corruption, le dopage et la spéculation télévisuelle – en bref, droit à une vie normale et non dérogatoire.
Préparatifs dans les jardins du musée, on aperçoit les colonnes d'amplificateurs … (Photo JFLB)
Certes, la municipalité a pris des mesures utiles à la qualité de la vie depuis une décennie, en particulier en matière de transports publics, et s’efforce d’endiguer le phénomène des locations saisonnières. Mais sa politique débridée de marchandisation de la ville et son culte niais de la fête de masse la mettent en contradiction avec elle-même. Fascinés par la course à l’échalote de la nuit la plus in (et la plus bruyante) dans laquelle les a précipités le lobby des limonadiers "new age", les édiles ont pris le parti de snober leurs électeurs. Ils oublient que la victoire dans les urnes de la nouvelle équipe municipale de Barcelone doit beaucoup au ras le bol de ses habitants à l’encontre du tourisme de masse qui a dénaturé leur ville.
Nous sommes de plus en plus nombreux, dans le Marais, à avoir retenu la leçon et à faire dépendre nos suffrages à venir des réponses qui seront apportées aux scandales du COX, des "Le Jules" et de "La Perle"– entre autres – et à la dérive marchande des établissements culturels tels que le Carreau du Temple ou le Musée Picasso."
Jean-François Leguil-Bayart
Directeur de recherches au CNRS – Journaliste
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L’aménagement de la place de la Bastille en question
Place de la Bastille, au centre la Colonne de Juillet, au fond l'Opéra
" Apaiser l’espace public, rééquilibrer les usages au profit des piétons et des circulations douces, valoriser les espaces naturels, tels sont les grandes ambitions portées par l’exécutif municipal pour faire de notre capitale une ville bienveillante, harmonieuse et durable. Imaginer de nouveaux usages, remettre en question nos habitudes… C’est à partir de votre envie de vivre la ville que les projets vont se dessiner."
Telles sont les phrases choc que nous reprenons du site de la Mairie, Paris.fr, au sujet de l’aménagement souhaité par la Maire des 7 places, Bastille, Fête, Gambetta, Italie, Madeleine, Nation ou Panthéon. Pour cela il est spécifié aussi que « la participation citoyenne est plus que jamais au cœur de la démarche d’élaboration des programmes ».
Vouloir aménager des places pourquoi pas mais est-ce si prioritaire comme le laissent à penser les discours officiels ? D’abord et avant toute chose, cela coûte beaucoup, beaucoup d’argent. Il suffit de se pencher sur le dossier de la place de la République pour en être convaincu, un réaménagement qui a coûté 24 millions € à la Ville (« Le Moniteur » du 05 septembre 2013). Il a été dit récemment que les parisiens plébiscitaient cette place. Les échos que notre association reçoit ne démontrent pas une telle adhésion ! Il n’empêche que vouloir aménager autant de places, si l’on se fonde sur ce qu’a coûté la Place de la République, correspond à une dépense de 100 à 150 millions € (loin des 30 millions annoncés), ce qui n’est pas rien même en l’étalant sur plusieurs exercices budgétaires, alors que nous sommes dans un contexte de contraction des recettes !
Pour la place de la Bastille, les constatations faites sont que le trafic des véhicules est dense mais qu’il reste fluide (5600 véhicules à l’heure de pointe le soir). Le nombre d’accidents est difficile à évaluer, on parle d’une centaine sur 3 ans, mais les chiffres datent de plus de 6 ans. La végétalisation qui existe est peu visible (sauf sur les quais de l’arsenal), le mobilier est hétéroclite, l’éclairage est à revoir. La pollution aux particules comme le bruit sont assez élevés. Les places de stationnement sont quasi inexistantes mais il y a un stationnement illicite important de motos. La place voit converger 8 lignes de bus plus des lignes de cars touristiques, 3 lignes de métro (avec de nombreuses sorties et plusieurs escaliers mécaniques), mais il n’existe qu’une seule station de taxis.
Nous apprenons aussi, qu’outre la Colonne de Juillet, les quais de l’Arsenal sont classés en Zone Verte Urbaine, les quais de la ligne 1 du métro en Zone Urbaine de Grands Services Urbains, que le sous-sol, une ancienne carrière, est très encombré par des réseaux souterrains qui sont loin de représenter « quelques contraintes techniques » comme le relève le dossier de présentation.
Les conseils de quartier, récemment interrogés, ont fait des propositions qui convergent le plus souvent avec les souhaits de la Mairie. Il faut plus d’arbres et de végétation (devant l’Opéra en particulier), une traversée piétonne directe de la place sans devoir la contourner, des pistes cyclables, des places de stationnement, pouvoir relier en un seul ensemble la place, les quais du Canal Saint-Martin, le bassin de l’Arsenal et la Coulée Verte. Mais il est demandé aussi de mettre plus en valeur l’histoire (enceinte de la Bastille, Colonne de Juillet …), de diversifier les commerces (les bars et les restaurants sont très nombreux) tout en supprimant les « baraques à frites » et en sécurisant certains lieux identifiés comme « points chauds », par exemple les escaliers accédant au sous-sol devant l’Opéra.
Cet état des lieux et ces diverses propositions étant rappelés, plusieurs points nous inquiètent. Si les aménagements réduisent la circulation où le trafic, il va forcément se reporter dans les rues voisines déjà très fréquentées (rue Saint-Antoine, boulevard Beaumarchais, rue du faubourg Saint-Antoine… ?). Si la volonté est d’attirer plus de touristes, cela ne va-t-il pas avoir comme conséquence de sur saturer le Marais déjà fort encombré et sur visité ? Lorsqu’il est mis de surcroît comme point positif que la place est un « lieu de fête et d’attractivité », les bras nous en tombent. Veut-on reproduire dans tout ce secteur ce qui fait le malheur des riverains dans différentes quartiers et plus spécifiquement non loin de là dans le XIe ? La fête n’est donc que la seule voie d’ambition et de progrès qui, soulignons-le, est antinomique avec la volonté affichée de nos édiles « d’apaiser l’espace public » ! Enfin lorsqu’il est fait mention du « passage sur la place d’une ligne de transport à haut niveau de services », nous ne voyons pas très bien de quoi il s’agit ?
Certes certains aménagements de la place de la Bastille, s’ils sont réalisés, ne seront pas du luxe. Elle est loin de refléter son passé historique et se trouve souvent mal traitée, il suffit de voir son état après une manifestation ou un rassemblement ! Franchement la place mérite autre chose ! Mais vouloir réduire drastiquement la circulation c’est déporter le trafic plus loin et concentrer les problèmes, notamment de pollution, ailleurs, alors que le constat est qu’actuellement le trafic reste fluide. Quant à affirmer que la place est « un lieu de fête et d’attractivité nocturne » c’est déjà vouloir ne rien faire pour qu’il n’en soit pas ainsi, au contraire c’est montrer déjà quel sera l’un des objectifs de l’aménagement. Restons plutôt dans l’optique d’un endroit familial et convivial valorisant les espaces naturels et permettant aux habitants d’avoir une vraie vie de quartier. Les touristes et les fêtards devant passer après.
Nous vous tiendrons informés des orientations qui seront retenues, du coût de cet aménagement qui doit être raisonné et ne pas devenir l'embléme d’une volonté. Nous notons que la concertation a lieu du 20 juin au 25 juillet, c'est-à-dire en pleine période de vacances d'été durant laquelle nombre de parisiens seront absents.
Dominique Feutry
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Chrisophe Najdovski, en charge de la voirie et des déplacements à la mairie de Paris, s’exprime sur le parc de voitures de fonction
La Renault "Zoé" électrique de la Maire de Paris
Christophe Najdovski, élu "Vert" auprès d'Anne Hidalgo, en charge de la voirie et des déplacements, s'était fait remarquer en affirmant qu'on n'avait pas besoin d'utiliser sa voiture dans Paris. "Vivre le Marais !" l'avait alors interrogé sur la pertinence d'un parc de voitures de fonction à l'usage des personnalités de la Mairie de Paris.
Voici sa déclaration :
Je vous réponds sur la question relative à la suppression des voitures de fonction de la mairie de Paris.
Il faut d’abord préciser qu’il y a des situations différentes :
- la Maire de Paris a une voiture de fonction, une « Zoé » électrique
- Les maires d’arrondissement disposent d’une voiture de fonction, à l’exception notable de Jacques Boutault, maire (E.E.L.V. - NDLR) du 2e arrondissement, qui a refusé une voiture, et qui se déplace à vélo
- Les adjoint/es à la maire de Paris ont accès à un « pool » de voitures partagées. Ils les utilisent de façon très variable. En ce qui me concerne, je me déplace quasi-exclusivement en métro, en bus et à vélo (dont Vélib) dans Paris, y compris dans le cadre de mes fonctions.
Pour ma part, je suis favorable à la suppression des voitures de fonction pour les maires d’arrondissement. Des vœux en ce sens ont d’ailleurs été déposés par les élus écologistes au conseil de Paris, mais ils ont été rejetés par nos partenaires de la majorité municipale.
Pour ce qui est du « pool » de voitures partagées destinées aux adjoint/es, je pense que l’on peut en réduire le nombre, et faire en sorte que le nombre de véhicules restant serve exclusivement à des déplacements en covoiturage pour des destinations hors de Paris.
Les élu/es parisien/nes peuvent se déplacer en transports collectifs ou à vélo dans Paris.
Bien cordialement,
Christophe Najdovski
Maire-Adjoint de Paris, chargé des transports, des déplacements, de la voirie et de l’espace public
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Ah les piscines !
La piscine Saint-Merri (IVe), inscrite dans le plan "Nager à Paris 2015-2020"
Faute de juguler une grève qui dure depuis bientôt un an et demi, s’est étendue aux stades et empoissonne les parisiens adeptes de la natation et des sports en général (voir notre article du12 mars 2015), la Mairie de Paris vient néanmoins d’annoncer la construction de 10 nouvelles piscines dans la capitale à l’horizon dans le cadre du plan « Nager à Paris 2015-2020 » qui sera présenté au conseil les 29 et 30 juin.
Au total ce sont 104 mesures qu’il est prévu de mettre en œuvre pour un montant de 150 millions € étalés sur 5 ans. 1/3 étant consacré aux nouvelles piscines, un autre aux rénovations dont le piscine Saint-Merri (IVe) et un dernier tiers à l’entretien.
Pourtant pensant aboutir récemment à un accord, la Mairie de Paris a dû reprendre les négociations malgré sa proposition d’augmenter la prime des adjoints techniques travaillant le dimanche de 30 € par mois (les agents demandent 180 €) avec une rétroactivité d’un an.
L’organisation mise en place pour s’adapter à la situation est maintenue, c’est-à-dire que les agents non-grévistes et des vacataires sont affectées le plus de stades, de gymnases et de piscines soient ouverts. Mais ¼ des piscines sont fermées chaque jour donc le week-end moment privilégié pour les familles qui sont de loin les nageurs les plus nombreux.
Les beaux jours arrivant que va-t-il se passer ? Sans doute la poursuite de ces dispositions spécifiques dans un contexte plus difficile dû aux prises de congés d’été ! Mais la Mairie a trouvé la parade en formant dit-elle de nouveaux adjoints techniques qui seront opérationnels cet été.
Alors des nouvelles piscines et des rénovations, nous applaudissons des deux mains, mais cela fera plus de personnels. Le risque de grèves ne va-t-il pas ainsi mécaniquement augmenter et créer une sorte de surenchère périodique sinon permanente au détriment des parisiens qui paient des impôts pour bénéficier de ce type de services ?
Dominique Feutry
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Pas de casino à Paris mais des clubs de jeux à l’anglaise
Nous avions annoncé dans un article récent (27 mai 2015) qu'une réflexion était en cours au sein du ministère de l'intérieur sur l'éventualité de créer un casino à Paris, afin de supprimer les derniers cercles de jeux existants dont certains ont défrayé la chronique.
A la suite du rapport qui lui a été remis, le Ministre de l'Intérieur a fait savoir qu'il n'était pas favorable à la création d'un casino à Paris. Il a annoncé en revanche qu'il préférait plutôt des clubs de jeux à l'instar de ce qui existe depuis plusieurs siècles à Londres.
La préservation des emplois des cercles de jeux encore actifs et des casinos proches de Paris ont sans doute guidé cette décision. L'option retenu de clubs de taille moyenne sous forme de Sociétés commerciales est une bonne chose pour les parisiens et l'image de Paris. La capitale n'a pas vocation à devenir, même si ce n'est pas l'avis de tous, un eldorado de la fête et du jeu !
Nous souhaitons que véritablement le modèle anglais qui a fait ses preuves depuis longtemps (bien que certains soient qualifiés de très huppés) soit appliqué, y compris pour les cercles de jeux encore existants à qui il est proposé d'opter pour cette organisation.
Pour l'instant il n'est donc plus question de machines à sous, la ville de Paris quant à elle conservera un montant quasi inchangé de redevances (10 millions € par an), comme cela existe avec les cercles de jeux. La mise en place des clubs est prévue en 2016 et pour une durée de 5 ans.
Dominique Feutry
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Mairie de Paris, subventions aux associations : le tonneau des Danaïdes !
Le tonneau des Danaïdes (John William – 1903)
Le Parisien du 11 juin 2015 titrait dans ses pages de Paris : Budget de la Ville, c'est reparti pour un trou ! Il manque 300 Millions d'€ pour boucler le budget 2016.
Au même moment, on relève que le conseil de Paris s'est tenu les 26-27 et 28 mai 2015. L'ordre du jour des délibérations se caractérise comme d'habitude par un déluge de subventions aux associations. Leur montant atteint la bagatelle de 26.806.000 € pour le seul mois de mai, ce qui nous place sur une orbite annuelle de 322 Millions d'€. Nous avons toujours estimé cette dépense entre 250 et 300 Millions d'€. Notre analyse se trouve confortée (notre article du 30 avril 2015)
Au moment où des sacrifices s'imposent à la population, on a envie de dire aux conseillers élus de Paris, en parodiant Victor Hugo (Ruy Blas, acte II – scène II) :
Bon appétit, messieurs ! Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où notre Ville (*) agonisante pleure ! (*) NB : l'original dit : l'EspagnePlus de 300 Millions d'€ versés à des associations dont l'objet n'est pas toujours sérieux, le contrôle faible ou inexistant, et dont certaines servent des intérêts électoraux. C'est exactement le montant du déficit de la Ville !
Élus de Paris, continuez dans cette voie, augmentez les impôts ou empruntez sur le dos des générations nouvelles…
Jean-Claude Théodart