Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

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    Michel-Foucault-259x300

    Le Maire du IVe, Christophe Girard a souhaité rendre hommage au philosophe, 30 ans après sa disparition, en affichant un portrait géant sur les murs de la Mairie.

    30 ans c’est beaucoup et nombreux sont ceux qui ont oublié aujourd’hui qui était Michel Foucault d’autant que ce dernier avait interdit par testament que ses œuvres posthumes soient publiées.

    Né à Poitiers en 1926, normalien, agrégé et docteur en philosophie, Michel Foucault, travailleur infatigable à la culture immense est connu pour ses idées engagées et son enseignement au Collège de France. Influencé par Nietzche et Heidegger, il s’intéresse aussi à la psychiatrie, à la médecine aux sciences humaines et à la politique.

    Très engagé, il se penche notamment sur le cas des condamnés, des travailleurs immigrés et des fous. Il est très critique à l’égard de la médecine, de la psychiatrie et du système carcéral. Il fonde ses thèses sur la relation entre savoir et pouvoir.

    Ses écrits les plus connus sont les mots et les choses (paru en 1966), l’Ordre du Discours(1971) et l’Histoire de la Sexualité en 3 tomes. Participant à de nombreuses émissions, donnant des conférences aux Etats-Unis, il meurt de maladie en 1984. Ses affidés comme ses détracteurs furent nombreux.

    Citons de lui cette phrase tirée de « Surveiller et punir » qui résume assez bien l’homme et sa pensée : « Il est laid d’être punissable, mais peu glorieux de punir».

    Dominique Feutry

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    Mars 2010 004Cette terrasse n'empiète t-elle pas trop sur le trottoir ?

     

     

    Des représentants de Droits du Piéton, Accomplir et "Vivre le Marais !" membres du réseau "Vivre Paris !" ont rencontré Olivier Renard directeur de cabinet de Jean-Louis Missika Adjoint au Maire de Paris chargé de l'urbanisme, de l'architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l'attractivité.

    Cet échange a permis à notre interlocuteur de découvrir nos préoccupations en matière de terrasses et d'utilisation de l'espace public. Nous lui avons dressé un historique de nos interventions concernant les abus constatés notamment sur  les trottoirs qui sont réservés pourtant en priorité aux piétons.

    Nous avons rappelé que nous n’étions pas opposés aux terrasses bien au contraire mais aujourd’hui nous constatons trop souvent des abus au détriment des piétons. Ces abus sont soit des infractions au règlement des terrasses, soit des terrasses qui ne sont pas autorisées, soit des terrasses qui ne respectent pas l’autorisation (débordements…), soit des autorisations données qui n'auraient pas dû être délivrées… et nous spécifions que le règlement lui-même devrait être révisé sur une certain nombre de points. Nous insistons sur la nécessité d'un discours et d'une politique clairs de la part de la Ville sur cette question.

     

    Iltre-terrasses-et-motoUne terrasse qui ne respecte pas le réglement

     

    Nous avons profité de cette réunion pour rappeler les moyens à notre disposition (liste des autorisations de terrasses disponibles sur internet, affichettes apposées sur les vitrines des établissements) et le fait que nous pouvons solliciter facilement les interlocuteurs de la Direction de l'Urbanisme en charge de ces questions. Incidemment nous avons indiqué que les amendes pour les infractions constatées étaient faibles et que le coût d'une autorisation de terrasse pourrait être revu alors que la Ville est à la recherche de recettes.

    En réponse, Olivier Renard se montre ouvert au dialogue, comprend nos positions. Il rappelle les engagements de campagne de Mme Hidalgo pour le développement de la mobilité douce (piétons, vélos et voitures électriques) . Il n'est pas opposé à des travaux en commun et indique être favorable à une poursuite du dialogue en collaboration avec les autres adjoints concernés par ce sujet. En résumé nous retirons une première impression favorable de cette réunion. Notre interlocuteur nous a semblé à l'écoute et plutôt enclin à avancer… A suivre.

    Dominique Feutry

     

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    ViewmultimediadocumentEcran "Résidents" d'une borne de paiement de stationnement

     

     

    L'information est tombée très récemment, il manquerait 400 millions € dans les caisses de la Ville de Paris pour "boucler " l'exercice 2014! Nous ne commenterons pas les raisons de cette situation inquiétante, même si la baisse sensible des dotations de l'Etat est le plus souvent mise en avant.

    Il n'empêche que si de substantielles économies ne sont pas engagées puis réalisées, alors les Parisiens que nous sommes vont être davantage taxés ! Le mouvement semble même enclenché puisque des annonces ont été faites dans ce sens ces derniers jours, sans doute à titre de ballon d'essai avant de prendre la décision définitive. Il en est ainsi du stationnement résidentiel , son prix considéré bas (0,65 € la journée et 3,25 € la semaine) pourrait être revu à la hausse (restera-t-il gratuit en août ?), de même que le montant des PV pour stationnement illicite, le législateur donnant la possibilité de fixer l'amende jusqu'a 36€.

    Tous les résidents n'ont pourtant pas les moyens de louer voire d'acheter un parking, et dans le centre de Paris, le Marais en particulier, stationner son véhicule est une vraie galère. Nos édiles devraient plutôt faire du lobbying auprès de leurs collègues parlementaires pour relever le montant (36 €) des PV pour les abus relatifs aux terrasses (voir nos multiples articles sur ce sujet).

         Augmentation-du-prix-des-PV-300x199Une foultitude de PV photographiés

     

    Bien entendu le principe d'une saine gestion conduit à restreindre tout d'abord le montant des dépenses à engager, à commencer par les subventions dont certaines sont discutables, accordées à une kyrielle d' associations et dont le montant total atteint des millions d'euros.

    Dans toute entreprise lorsque la trésorerie se tend, alors ce sont les dépenses qui sont regardées à la loupe et des coupes sont opérées sur ce qui parait le moins essentiel, des investissements sont reportés ou supprimés. Qu'en sera-t-il à Paris ? Ne va-t-on pas nous annoncer bientôt une hausse significative de la taxe d'habitation et de la taxe foncière ? La taxe de balayage dont nous avions dénoncé la majoration très forte dans un article du 8 janvier 2013 ne sera-t-elle pas elle aussi à nouveau majorée?

    Impôts et taxes sont certes nécessaires mais il ne faut pas en abuser car l'emballement ferait que le bateau ivre se fracasse alors qu'en le délestant il aurait été davantage contrôlable…

    Dominique Feutry

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    ViewmultimediadocumentIntérieur de la Boutique de la Mairie de Paris "Paris Rendez-Vous" 29 rue de Rivoli (IVe) 

     

    Après avoir lancé  le 5 décembre dernier une boutique de vente en ligne de cadeaux, la Mairie de Paris transforme l’essai. Elle a ouvert un magasin, le 19 mai, au rez de chaussée de ses locaux,  29 rue de Rivoli (IVe), en face du BHV Marais.

    Il s’agit en fait d’un concept store, une formule très en vogue originaire des Etats-Unis,  sous  l’enseigne  "Paris Rendez-Vous", à l’image de ce qui existe déjà dans d’autres capitales de par le monde.

    Outre les espaces d’information (programmes d’événements culturels, invitations à des conférences, présence de l’Office du Tourisme l’été…) et d’exposition (le premier événement retenu s’intitule The Parisianer à l’Hôtel de Ville) qui sont proposés, il s’agit surtout d’une boutique de vente d’objets en lien avec Paris.

    Tous les gadgets-souvenirs seront proposés, ainsi que des produits et livres vendus par les musées municipaux. On trouve aussi bien les petits voiliers du Jardin du Luxembourg  que des sièges typiques des parcs de la capitale ou des denrées caractéristiques de maisons connues comme par exemple le Thé Mariage Frères ….

    Cette initiative est intéressante et permettra, nous l’espérons, à la Ville de Paris de réaliser quelques profits. Mais quel en sera l’usage ? De nouvelles subventions octroyées aux associations après cet impressionnante et curieuse avalanche de sommes qui viennent de leur être allouées lors de la dernière séance du Conseil le 19 mai dernier ?     

    Dominique Feutry

     

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    800px-Hotel-d'Albret-31-rue-des-FFaçade sur rue de l'Hôtel d'Albret 29 bis-31 rue des Francs Bourgeois (IVe)

     

    Une décision prise récemment par le Conseil de Paris permet à l’ancien Maire de Paris de disposer d’un bureau dans un prestigieux Hôtel particulier situé en plein centre du Marais, l’Hôtel d’Albret, 29 bis-31 rue des Francs Bourgeois (IVe).

    Voilà qui nous donne l’occasion de faire l’historique de cette magnifique construction.

    Bâti entre 1546 et 1563 pour le Trésorier de l’Extraordinaire (il s’occupe du financement des guerres) Pierre Le Jay, l’Hôtel d’Albret est acquis dès son achèvement par le Connétable de Montmorency qui le revend en 1586 au financier italien Mario Bandini. Ce dernier 20 ans plus tard, le remanie, l’agrandit et procède à une ouverture sur la rue des Francs Bourgeois. Gabriel de Guénégaud, Trésorier de l’Epargne (il gère les revenus du domaine royal) achète l’ensemble en 1630 et y ajoute des logements de service et des communs. Son fils à qui l’on doit la construction de l’Hôtel de Guénégaud (notre article du 27 mars 2014) poursuit les travaux en s’attachant les services de François Mansart. Sa sœur, la maréchale d’Albret hérite du bien dans lequel se déroule alors une vie brillante. Charles du Tillet en devient propriétaire à partir de 1740.

     

    Hotelalbret1Façade arrière de l'Hôtel d'Albret

     

    La très belle façade sur rue date de cette époque avec son style rocaille, son balcon galbé et sculpté dus aux talents des architectes J-B. Vautrain et J-B. Couronne. Ce dernier a réalisé le château de Villarceaux de style Louis XV à Chaussy (Val d’Oise). Le bâtiment au fond de la cour est de style renaissance.

    Utilisé, comme beaucoup de bâtiments du quartier du Marais, en locaux commerciaux durant le XIXe siècle et au début du XXe (le siège du célèbre fabricant de luminaires Baguès se trouvait à cet endroit), l’Hôtel a été racheté par la ville de Paris qui le restaure et y installe en 1989 la Direction des Affaires Culturelles de la Mairie de Paris.

    Une bien jolie demeure qu’admirent badauds, riverains et passants et qui sert désormais d’écrin pour abriter le bureau de l'ancien Maire de Paris. Un précédent qui fera sans doute jurisprudence à l’avenir.

    Dominique Feutry

     

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  • GirardChristophe Girard

     

    Elu Maire du IVe avec 55 voix d'avance sur son concurrent Vincent Roger, Christophe Girard entend rester dans la ligne de ses déclarations pendant la campagne électorale.

    Déclarations de fermeté autour du respect des règles et des lois. Affirmation de sa volonté d'être pédagogue vis à vis des attitudes et des comportements qui s'opposent au "vivre ensemble" auquel tout le monde dit vouloir aspirer.

    Essayer d'abord de comprendre pourquoi 8,13 % des habitants ont quitté l'arrondissement en dix ans. En voir lucidement les raisons et en tirer les conclusions qui s'imposent. Prendre des mesures enfin pour que l'hémorragie cesse. Accroitre la densité d'un ensemble urbain n'est pas une fin en soi. Il n'est pas prouvé qu'on est plus heureux quand on est nombreux. Cependant, comment ne pas s'interroger quand une partie d'un ensemble homogène, à savoir le Marais – qui n'aurait jamais dû être séparé en deux administrativement – progresse (le IIIe a enregistré 4,00 % de plus d'habitants pendant la même période) tandis que l'autre régresse ?

    La tentation est forte de mettre en avant le prix de l'immobilier. On peut tout démontrer en manipulant des chiffres mais force est de constater que deux quartiers comparables, Archives IIIe et St Gervais IVe, affichent des prix moyens au m² de respectivement 11.000 et 10.970 € en évolution de + 4,6 et + 0,8 % (prix décembre 2013, Le Figaro). Les niveaux sont comparables et l'évolution semble encore plus forte dans le IIIe.

    L'observatoire de la vie du Marais, que constitue notre association, nous permet d'affirmer, exemples à l'appui, que l'agitation qui règne dans le IVe, l'occupation abusive de l'espace public (tout particulièrement rue des Archives, avec ses attroupements), le niveau excessif de bruit (place du Marché Ste Catherine), les souillures du paysage de la rue dues à l'affichage sauvage, aux tags et aux flyers qui jonchent le sol sur l'espace Archives/Ste Croix, la tonalité interlope qui caractérise l'ambiance de ces quartiers, font que des couches de population n'y trouvent plus leurs valeurs et déménagent.

    Christophe Girard, qui nous a reçus, parait décidé à mettre de l'ordre. Il devra aussi s'attaquer à la réhabilitation de l'ensemble école/piscine de la rue St Merri et au rétablissement du décor originel de la place Igor Stravinski. La tache n'est pas hors de portée. Les dossiers chauds ne sont pas si nombreux. Le Maire a surmonté dans sa carrière des défis  bien plus importants. Rappelons qu'il a été directeur général d'Yves Saint Laurent puis directeur de la stratégie de LVMH, ce qui suppose de hautes compétences managériales et des résultats. Depuis 2001, il a su mettre en oeuvre des projets culturels d'envergure comme la "Nuit Blanche" et la réaffectation du théâtre de la Gaîté lyrique.

    En comparaison, les dossiers qui l'attendent, en dépit de leur complexité, n'ont rien d'insurmontable.

    Nous avons compris de notre récente rencontre qu'il va procéder graduellement. Avec, pour commencer, une lettre adressée à tous les commerçants de l'arrondissement, pour leur demander de s'associer à son programme de "lutte contre les incivilités qui détériorent notre espace public commun".

    Il met en avant la qualité de vie des habitants, ce que nous ne pouvons qu'apprécier. Nous sommes heureux d'apporter notre contribution à sa démarche en diffusant cette lettre, que nous vous demandons de bien vouloir lire. Télécharger la lettre de Christophe Girard aux commerçants

    Gérard Simonet

     

  •   JauresL'affiche de l'exposition Jaurès aux Archives Nationales

    Depuis plus d'un mois et à l'occasion du centenaire de sa mort, les Archives Nationales et la Fondation Jean Jaurès présentent une exposition consacrée au normalien, philosophe et historien, à l'homme politique, journaliste et orateur brillant que fut Jean Jaurès, le fondateur en 1905 de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO). Tous les visiteurs sont unanimes les pièces exposées n'ont souvent jamais été montrées au public. Elles proviennent de différents musées, bibliothèques archives départementales et collections privées, sont inattendues et rares, comme le bureau de son journal ou parfois personnelles . Toute la vie de célèbre homme dont les cendres ont été transférées au Panthéon en 1924 est racontée dans le parcours proposé à la visite. Des projections, des conférences sont organisées par ailleurs ainsi que des reconstitutions comme l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.

      Droit_eugene_pierre_clip_image006Jaurès à la tribune de l'Assemblée Nationale (Photo Jules Louis Breton)

     

    Né le 3 septembre 1859 à Castres (Tarn), Jaurès est issu d'une famille bourgeoise  Reçu premier au concours de l'Ecole normale supérieure, il est aussi agrégé de philosophie. Professeur de philo au lycée d'Albi, il devient en 1885 le plus jeune député de France. Elu par la suite de la circonscription de Carmaux, ville minière du Tarn.  Il fonde en 1904 son propre journal, "L'Humanité".

    Homme de terrain, il est souvent qualifié de tribun et voyage beaucoup en France et à l'étranger, accompagnant les luttes sociales très dures de son époque. S'il le faut il s'adresse directement en occitan aux paysans Un de ses principaux opposants est Georges Clemenceau. C'est un battant qui n'hésite pas à provoquer en duel certains de ses détracteurs. Il a défendu de grands projets de lois notamment la loi de 1905 sur la séparation de l'église et de l’État, mais aussi de grandes causes comme l'affaire Dreyfus lors de son procés.

    Lui qui était contre la guerre mourra assassiné quelques jours avant la déclaration de guerre à l’Allemagne au café du Croissant, 146 rue Montmartre (IIe), non loin de son journal. L’exposition débute par ce meurtre avec la présentation des vêtements qu'il portait ce jour fatidique et la table du café où il dînait.

     

    Jean Jaurès, à Paris, aux Archives Nationales 
    Du 5 Mars au 2 Juin 2014
    Horaires : 10h-17h30 semaine | 14h-17h30 week-end | fermé le mardi
    Tarifs : 6€ | 4€ tarif réduit

     

  • Affiches sauvages npa 05 03 14

     

    Ils détiennent le record des affiches sauvages dans l'arrondissement.

    Résulat du premier et dernier tour (pour eux) : 0,54 %

    Les plus sobres ont été Pierre Aidenbaum (*), Marie-Laure Harel et Laurence Hugues : ils obtiennent respectivement la première, la deuxième et la troisième position.

    CQFD

     

    PS : (*) Il y a eu cependant un dérapage du côté de l'équipe de campagne d'Anne Hidalgo, dont se prévaut Pierre Aidenbaum : de nombreuses affiches sauvages de la première adjointe au Maire actuel de Paris ont été placardées à travers la ville. Il y a fort à parier que cette initiative anti-républicaine ne compte que pour des prunes dans le résultat obtenu au premier tour. Qui sait même si elle n'a pas été contre-productive ?

     

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  •  Pollution paris derlich"Pollution à Paris". Oeuvre de David Erlich (derlich@free.fr)

     

    On a beaucoup parlé de pollution ces temps-ci. Pour ce qui nous concerne, c'est en 2009, il y a cinq ans, que l'association a tiré pour la première fois le signal d'alarme. A propos de "l'expérience" de piétonnisation de la rue des Francs-Bourgeois, pompeusement appelée "Paris respire". Respire quoi ? On l'a révélé à l'époque : des composés toxiques et des particules d'autant plus cancérigènes qu'elles sont fines.

    Nos politiques ont mis du temps pour feindre de s'en apercevoir. Soyons juste : les "Verts" ont été plus réactifs que les autres. C'était la moindre des choses quand on sait leur engagement. Sauf qu'il nous semble qu'il y a chez eux aussi des amnésiques. Ainsi, on s'étonne qu'ils ne s'en prennent jamais aux torchères des pétroliers. Elles brulent chaque année 150 milliards de m³ de gaz naturel (du méthane essentiellement), soit 30 % de la consommation européenne d'hydrocarbures ou 25 % de la consommation annuelle des États-Unis. La combustion de ces gaz libère dans l'atmosphère son équivalent de dioxyde de carbone (CO²), responsable de l'effet de serre. Dans certains pays (civilisés) elles sont interdites. Pas en France.

    Mais revenons à Paris. La pollution extrême que nous avons subie ces derniers jours n'est pas imputable qu'à Paris stricto sensu, mais Paris y a sa part. Pour que l'air de Paris soit sain, il faut qu'au minimum toute l'Île-de-France s'engage sur sa qualité. Mais balayons devant notre porte et concentrons-nous maintenant sur ce que Paris doit faire et sur ce que les prochains élus à la Mairie de Paris doivent impérativement entreprendre.

    Une réglementation plus stricte de la circulation des poids lourds.

    Le "règlement marchandises" en vigueur autorise la présence de camions monstrueux (29 m² de plateau le jour, 43 m ² la nuit) au regard de l'étroitesse des voies, tout particulièrement dans les arrondissements du centre.

    Haudriettes camion trois essieuxDans une rue du IIIe, témoignage sans parole (Photo VlM)

     

    Interdiction de circulation pour les véhicules diesels les plus anciens

    Il faut viser par cette mesure un maximum de véhicules qui ne sont pas équipés de filtres à particules.

    Annulation de la commande de bus diésels par la Ville de Paris

    Paris et le STIF (syndicat des transports de l'Île-de-France) ont fait l'erreur de commander des bus dans cette technologie. Ils doivent trouver le moyen de la réparer. S'il en résulte des pénalités, il faudra trouver les économies de gestion (p. ex. les subventions clientélistes aux associations) pour les compenser sans avoir recours à l'impôt.

    Mise en application du contrôle technique pour les deux-roues

    Le décret date de 2010. La pression des lobbies l'a maintenu sous le boisseau. Il faut qu'il entre enfin en vigueur car c'est un moyen de lutter contre les deux-roues trafiqués, mal réglés, polluants et bruyants de surcroît. On dit que la mesure aura peu d'impact sur l'accidentologie. Voire. Et même si elle génère peu de vies sauvées, ayons une pensée pour ces vies-là.

    Introduction du parking payant pour les deux-roues motorisés sur les espaces aménagés

    Les mesures pour limiter le nombre de voitures dans Paris ont déclenché un afflux de deux-roues motorisés. Le stationnement gratuit et au gré du propriétaire est en partie responsable de leur explosion. Pour ramener plus de monde vers le vélo, la marche à pieds et les transports en commun, il convient de rendre leur stationnement payant et le soumettre à une amende dissuasive (comme pour les voitures) sur les espaces non aménagés (notamment les trottoirs).

    On nous répondra que les transports en commun sont saturés. C'est vrai sur certaines liaisons. Leur amélioration doit être au coeur de la politique des élus. Néanmoins, nous sommes proches de l'asymptote qui fixe la limite du possible. C'est pourquoi nous prions les responsables de la Ville de cesser de vouloir densifier Paris et accentuer par là-même une hyperactivité et une hyperfréquentation qui nuisent à la qualité de vie des habitants.

     

    Rien n'est simple à mettre en oeuvre dans ce programme. C'est pourquoi, à la veille du second tour, nous invitons ceux que la difficulté rebute, ceux qui n'aiment pas les challenges, ceux qui se sentent incompétents, à renoncer à une compétition dont les enjeux les dépassent.

    Gérard Simonet

     

  • 3695795_11-0-4211502894_545x341Le Carreau du Temple, côté rue Eugéne Spuller (IIIe) (Photo Le Parisien)

     

    Cette image insolite du Carreau du Temple, côté rue Eugéne Spuller (IIIe), entouré d'un cordon de CRS est celle que l'on pouvait voir ce vendredi 21 mars à la suite de l'occupation du bâtiment par les intermittents du spectacle qui souhaitaient par cet acte peser sur les négociations en cours relatives à  l'assurance chômage.

    La plupart a quitté les lieux de bon matin ce samedi 22 mars et ne devrait pas, espérons le, remettre en cause le premier événement important prévu, la 8e édition du Drawing Art Paris qui accueillera 87 galeristes à partir du 26 mars.

    Les promoteurs de la  rénovation de ce site célébre n'imaginaient  pas qu'il servirait de symboble de "lutte sociale" de la part des intermittents du spectacle. Une preuve s'il en était besoin que la destination des lieux a bel et bien changé.