Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • Francs bourgeois rue encombrée dimancheIntersection des  rues Vieille du Temple et des Francs Bourgeois pietonnes le dimanche

     

    Au fur et à mesure qu’avance la campagne pour les élections municipales la piétonnisation des rues de la capitale devient un sujet qui enflamme les débats entre les candidats et leurs partisans.

    D’un côté il y a ceux qui sont pour une piétonnisation partielle comme Nathalie Kosciusko-Morizet qui vient de proposer de rendre aux piétions les 4 premiers arrondissements (et les « collines » de Paris)  en utilisant le référendum. Seuls les résidents, les véhicules livraisons et les véhicules électriques seraient autorisés.

    De son côté A. Hidalgo, qui vient de lancer l’idée d’un réaménagement de la place de la Bastille avec davantage d’espaces verts et une circulation réduite, est plutôt pour une extension des zones 30 dans le centre de la capitale. Elle annonce même la création dans chaque  arrondissement d'un quartier réservé à l'année aux piétons et aux bicyclettes.
    Quant aux Verts, Christian Najdovski a déclaré qu'il existait déjà des rues piétonnes et que leur extension devait être "concertée et graduelle", nécessitant d’ailleurs de revoir le plan de circulation de Paris.

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    Panneaux qui fleurissent le dimanche réservant la voie uniquement aux cyclistes et aux piétons

     

    Si l'idée est de réduire la circulation automobile, il n'est cependant pas possible de tout piétonniser dans une des plus importantes agglomérations d'Europe, de surcroît fréquentée par plus de 30 millions de touristes par an. Le flot de véhicules est élevé et une part du trafic est incompressible. Le principe de réalité s'impose donc. Si le centre de Paris est davantage visé par la mise en place de la piétonnisation, la circulation se reportera sur d'autres rues et d'autres quartiers.

    Instaurer d'ailleurs de zones piétonnes dans ces quartiers risque fort de vider définitivement  Paris de ses parisiens pour devenir des lieux de passage (pied à terre, location saisonnière) et où l'espace libéré deviendra commercial et bas de gamme nécessitant des livraisons toute la jouréne. Mieux vaudrait au contraire installer ces zones dans les quartiers plus à l'écart, sans commerce où les habitants pourraient en bénéficier le mieux.

    La concertation avec tous les acteurs concernés  est vraiment indispensable. Elle permettra de trouver les solutions les mieux adaptées car la piétonnisation "totale" n'est pas sans conséquence. On constate en effet souvent que les terrasses des bars-restaurants voire des étals de certains commerçants dépassent allègrement les périmètres autorisés et les piétons doivent descendre des trottoirs et emprunter la chaussée…sans oublier notamment dans les zones 30 le stationnement sauvage des voitures mais aussi des motos qui devraient, à l'instar des 4 roues payer le stationnement et être soumises au contrôle technique car elles aussi polluent. Les rues Montorgueil et Rambuteau sont à ce titre de bons exemples.

    Attention donc aux promessses qui pourraient se traduire ensuite par des décisions trop unilatérales et trop strictes. Attention à la surenchère électorale qui pourrait laisser penser, si l’on y prenait pas garde, que le piétonnisation à tout crin devient finalement une fausse bonne idée.

    Dominique Feutry

     

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  • Harel république 28 01 14Marie-Laure Harel, place de la République

    Te mesurer à moi ! qui t'a rendu si vain ? 

    Le Cid, Corneille, acte II scène 2

     

    Elle a 29 ans, bientôt 30, et elle défie le Maire sortant Pierre Aidenbaum qui  fait figure de statue du Commandeur, à la tête d'une liste UMP/UDI/MODEM. Diplômée de droit européen avec un DESS de droit public de l'internet, elle est chargée de marketing chez un groupe européen d'aéronautique.

    En dépit de son âge, elle a derrière elle quelques années de carrière politique. Elle ne cache pas qu'elle les doit à sa rencontre avec Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Intérieur, qui l'a remarquée et poussée à figurer sur la liste UMP du XVIe arrondissement lors des élections municipales de 2008. Elue conseillère de Paris, elle a assez rapidement délaissé cet arrondissement pour s'intéresser au IIIe.

    On lui a reproché son manque d'engagement à l'égard de son port d'attache. Elle répond qu'elle s'est prise de passion très tôt pour le IIIe où elle vit depuis dix ans. Elle a fait l'acquisition il y a trois ans d'un petit appartement boulevard Beaumarchais. C'est ainsi qu'elle est intervenue en conseil de Paris sur des sujets propres au IIIe, notamment la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    Elle a comme tout candidat un catalogue de projets : ouvrir davantage le Carreau du Temple à la population, accentuer la surveillance nocturne du square du Temple, rendre le quartier de l'Horloge plus accueillant, favoriser la création de commerces de proximité et un marché bio aux Arts & Métiers (rues ND de Nazareth, Meslay, du Verbois), créer un "pass-culture" avec tarifs préférentiels pour les habitants de l'arrondissement, ouvrir un conservatoire de musique de 800 élèves commun aux IIIe et IVe, place des Vosges, dans un bâtiment attenant à la maison de Victor Hugo. Et puis organiser la solidarité à travers un réseau Facebook administré par la mairie, pour que les habitants échangent des services domestiques (courses, accompagnement d'enfants, garde d'animaux ….).

    Sur les sujets qui se traitent au niveau de Paris (logement, sécurité, propreté, urbanisme), elle décline naturellement sur le IIIe les propositions de Nathalie Kosciusko-Morizet.

    Elle reconnait enfin que notre environnement est privilégié. Faudrait-il pour autant ne rien faire ? Non, elle dit vouloir aller du BON vers le MEILLEUR.

     

     

  • IMG00061-20140123-2016Anne Lebreton

     

    Anne Lebreton qui est tête de liste « Nous Citoyens » pour les élections municipales à la mairie du IVe a répondu aux questions de Vivre le Marais !

    Rappelant son expérience variée dans le milieu associatif, A. Lebreton précise que son mouvement est un mouvement « transpartisan » libéral (au sens propre du terme) et social à la fois. Elle estime que la liste qu’elle conduit constitue une bonne représentation des "acteurs engagés du quartier".

    Le programme en cours de finalisation traitera des nuisances nocturnes en s'inspirant de l'expérience de Strasbourg présentée aux derniers Etats Généraux de la Nuit (notre article du 22 décembre 2013 ). A. Lebreton insiste, "vivre ensemble c'est d'abord respecter les autres". Plutôt que de dédier des quartiers à la nuit dans le PLU, organiser des concertations organisées parait préférable. Ainsi des horaires différenciés la semaine et le week-end pourraient être fixés aux établissements de nuit. A. Lebreton est favorable aussi à l'idée d'un adjoint de la nuit avec un rôle bien défini dans lequel est prévu un recours pour les usagers.

    En matière de propreté, la candidate estime que des efforts sont à faire, plus particulièrement dans les lieux très fréquentés. Des solutions sont en cours d'étude. Pour les tags l'enlèvement immédiat est reconnu comme le meilleur moyen de prévention.

    La diminution de la pollution de l'air ne pourra pas être réglée sans une forte volonté de "pousser" les transports électriques et d'encourager les transports en commun. Le stationnement des artisans est un réel problème et des places devront leur être dédiées comme les emplacements résidents notamment. Il faut aussi davantage végétaliser l'espace qui manque de verdure.

    Le sujet de la sécurité est abordé. Un des moyens proposés est de multiplier le nombre de caméras en particulier dans les rues désertées par les commerces.

    C'est sur la qualité de vie que la candidate souhaite apporter des propositions concrètes pour favoriser et encourager "le vivre ensemble", sans oublier les personnes âgées. Des solutions d'assistance seront mises en œuvre afin de laisser le plus longtemps possible ces personnes dans leur logement. La création de petits appartements adaptés regroupés autour d'un appartement central où ils côtoieraient d'autres habitants de générations différentes permettrait de mieux les encadrer et de les aider tout en évitant l'isolement. A. Lebreton cite le cas de l'important immeuble de la Préfecture situé boulevard Morland qui a été libéré et qui pourrait être en partie aménagé ainsi.

    Quant aux logements sociaux, A. Lebreton estime qu' au-delà de la mixité sociale, le but recherché n’a pas été atteint. Ils ne devraient en fait servir que les personnes en grande difficultés. C’est un sujet à mettre à plat et à travailler car elle estime qu’il n’est pas normal par exemple de subventionner ad vitam aeternam un même bénéficiaire sans renforcer les contrôles sur l’évolution de sa situation dans le temps. Le logement intermédiaire doit être développé afin que ceux qui travaillent à Paris puissent y habiter tels les enseignants ou les infirmiers. Pourquoi ne pas subventionner directement les loyers pour certaines catégories de personnes, ce qui serait, toujours selon A. Lebreton, plus efficace et moins coûteux?

    Dominique Feutry

     

  • Majda jacky 15 01 14
    Jacky Majda

     

    Dans le cadre des entretiens avec les candidats aux élections municipales, "Vivre le Marais !" a rencontré Jacky Majda, 38 ans, professeur de mathématiques, qui vit et se présente dans le IIIe arrondissement sous les couleurs de "Paris libéré", la liste de Charles Beigbeder. Jacky MAJDA se décrit "comme le vrai candidat du centre et de la droite" et conteste la légitimité dans le IIIe de sa concurrente UMP/UDI.

    Son programme est encore à finaliser mais notre invité nous donne quelques orientations.

    Il ne cache pas son ambition de mettre la société civile à la mairie. Il prône plus de transparence concernant le coût des élus puisqu'il indique qu'un conseiller de Paris perçoit mensuellement 4 000 € d'indemnité plus 4 200 € correspondant à ses frais en insistant sur le fait qu'aucune approbation préalable n'est nécessaire pour les ordonnancer. Quant aux déplacements, ils seraient remboursés en sus aux élus. Cette volonté de transparence sera aussi étendue aux subventions accordées aux associations.

    En matière de sécurité, Jacky Majda est pour l'installation de davantage de caméras et cite les rues du Temple, des Archives, de Bretagne et Beaubourg qui sont très fréquentées.

    Sur la qualité de vie, il souhaite lutter contre les incivilités (améliorer la propreté combattre les épanchement d'urine…), maintenir des commerces de proximité, Il pense créer un service de minibus électriques afin d'améliorer les déplacements des habitants dans le centre de Paris. Il est pour le développement de la WIFI gratuite dans tout l’arrondissement.

    Il ne voit pas l'intérêt d'un PLU qui délimiterait des quartiers festifs. En revanche, il n'exclut pas de laisser faire la fête certains jours dans l'année avec cependant des mesures d'accompagnement adaptées. Enfin sa mesure phare serait de mettre en place une médiation à la mairie, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, afin de régler à l'amiable, comme cela se fait à Toulouse, les conflits entre habitants et commerçants notamment en matière de bruit.

    En ce qui concerne l'urbanisme et le logement, Jacky Majda est contre le réhaussement des immeubles et veut permettre aux classes moyennes de pouvoir se loger dans le quartier et rester à Paris. Il veut aussi préserver le patrimoine historique (harmoniser les enseignes et les devantures des magasins par exemple …). Il pense qu'il faut davantage de places de stationnement gratuites pour le deux roues car aujourd'hui elles sont en nombre insuffisant .

     La totalité du programme sera dévoilée ultérieurement sachant que les élections se dérouleront dans deux mois.

     Enthousiaste et plein de dynamisme, Jacky Majda veut incarner le renouveau dans le IIIe arrondissement de Paris et affirme « souhaiter servir et non se servir ».

    Dominique Feutry

     

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    IMG00009-20131210-1958De droite à gauche : Corine Faugeron (IVe) et Christophe Najdovski, élu du Xe, tête de liste pour Paris et Gérard Simonet

     

    "Vivre le Marais !", dans une configuration "Vivre Paris !", les "Droits du Piéton" et plusieurs collectifs de riverains de quartiers, a reçu dans le cadre de ses échanges avec les candidats aux prochaines élections municipales, les candidats Europe Ecologie les Verts. Etaient présents aux côtés du candidat pour la mairie de Paris Christophe Najdovski, les candidats têtes de listes dans les 4 premiers arrondissements, Elisabeth Bourguinat (Ier), Jacques Boutault Maire du IIe arrondissement, Laurence Hugues (IIIe) et Corine Faugeron (IVe).

    Sur la qualité de la vie les candidats ont affirmé vouloir appliquer le trinôme :

    Prévention–>Sensibilisation–>Sanction.

    Ainsi pour toutes les nuisances, qu’il s’agisse du bruit notamment la nuit, de la pollution ou de la propreté, la gradation dans l’action se soldera au final, s’il n’y a pas d’amélioration, par des PV et même des fermetures administratives pour les établissements qui n’obtempèreront pas. En ce qui concerne « la sanctuarisation de quartiers de fête » prônée par A. Hidalgo, avec modification du PLU, les candidats Ecologie les Verts ont insisté sur la nécessaire mixité fonctionnelle dans les quartiers pour  l'ensemble de la capitale.

    Chacun doit pouvoir vivre normalement sans son quartier. Interrogés sur le "maire de la nuit" nos interlocuteurs estiment qu'il s'agit d'une opération de marketing/lobbying. Quant à un «adjoint de la nuit» les Verts font remarquer qu'ils n'ont pas fait de proposition en ce sens, même si une vision transverse de la tranche horaire 23h00-06h00 peut avoir du sens. La position d'EELV est aussi de défendre les rythmes biologiques et de ne pas encourager le travail de nuit auquel il s’oppose. En résumé l'intérêt général doit l'emporter sur les intérêts particuliers.

     

    IMG00011-20131210-1959Au centre Jacques Boutault, Maire du IIe, et Laurence Hugues

     

    La limitation des terrasses et le respect des autorisations sont jugés prioritaires, le trottoir étant destiné en priorité aux piétons. Il ne doit pas servir au stationnement des deux-roues motorisées qui ne peut être que sur la chaussée ou des emplacements dédiés qui peuvent être encore accrus en rééquilibrant les places de stationnement existantes dédiées aux automobiles. Les candidats défendent le « code de la rue » où les piétons doivent l’emporter sur les cyclistes qui à leur tour l’emportent sur les automobilistes. Pour autant les cyclistes ni les motards ne doivent rouler sur les trottoirs.

    Relativement à la question de l’illisibilité de la signalisation de l’espace public, les candidats ont noté l’absence de campagne d’ampleur sur le sujet et leur volonté de tendre vers un espace public apaisé où la vitesse sera limitée à 30 km/h dans les rues qui ne seront pas à grande circulation.

    Sur la propreté des actions de prévention sont à conduire précisant les amendes encourues en cas d’infraction à partir d’une certaine date butoir qui aura été annoncée à l’avance. La pollution de l’air reste un sujet important. Les Verts rappellent leur demande de contournement de Paris lorsque le taux de pollution est élevé comme cela est le cas actuellement. Mais aucun arrêté préfectoral n’a été pris à ce sujet jusqu’à présent. Il n’a pas non plus été possible de faire inclure les particules dans le bonus-malus résultant des accords du Grenelle de l' Environnement.

    Le dernier sujet a porté sur le logement. EELV propose de transformer 500 0000 m2 de bureaux en 6.000 m2 de locaux d’habitation. Il est rappelé aussi que pour la location saisonnière, il importe de renforcer l’arsenal législatif et les contrôles

    Des échanges nourris et riches qui ont indéniablement permis aux participants de mieux connaitre les candidats et leur propositions, et aux candidats d'apprécier à nouveau les attentes de leurs électeurs potentiels.

     

     

  •  Anne hidalgoAnne Hidalgo

      

    En réponse à nos mises en garde contre son intention annoncée de créer des quartiers qualifiés de "festifs" qui auraient leurs règles ad hoc, et un droit restreint de se plaindre du tapage nocturne, Anne Hidalgo nous écrit, dans une lettre co-signée par nos Maires d'arrondissements Pierre Aidenbaum et Christophe Girard, pour préciser sa position.

    Ouvrir la lettre

    Nous apprécions son effort de clarification d'une posture que nous avions trouvée choquante, voire inconstitutionnelle, mais il reste du chemin à parcourir pour que nous soyons convaincus.

    En effet, Anne Hidalgo reste attachée à l'idée de modifier le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris pour y intégrer cette notion de "quartiers festifs". Elle ajoute que nous ne sommes pas concernés puisque le PLU ne s'applique pas au Marais dont l'urbanisme est régi par le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur).

    C'est faire peu de cas de notre capacité de discernement. D'abord nous ne sommes pas égoïstes au point d'ignorer le reste des parisiens et ceux qui dans les IIIe et IVe arrondissements ne font pas partie du Marais (l'Île de la Cité, l'Île St Louis, l'espace Beaubourg/St Merri, l'espace Beaubourg/St Martin, tout le nord du IIIe …). Ensuite, rappelons que la municipalité actuelle a prôné la révision du PSMV sur le fondement que les règles du PLU en matière de logement ne s'y appliquaient pas et que c'était injuste. Il y a à l'évidence un tropisme du PSMV vers le PLU lorsqu'il s'agit de dispositions sociétales, tropisme qui ne tarderait pas à se manifester là aussi.

    Quant à l'Adjoint au Maire de Paris chargé de la nuit, il nous semble qu'il existe déjà en la personne de Philippe Ducloux qui a succédé à Mao Péninou pour le suivi notamment des "états généraux de la nuit".

    Reconnaissons néanmoins que des déclarations, sans doute plus récentes, de Mme Hidalgo donnent le sentiment que sa position s'est sensiblement infléchie dans un sens plus raisonnable. C'est ce dont nous voudrions nous assurer en lui rappelant qu'elle est attendue par les habitants de nos quartiers dans une configuration "Vivre Paris !", pour un entretien du même genre que ceux que nous avons eus déjà avec Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP-UDI) et Christophe Najdovski (les Verts).

    Gérard Simonet