Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • Locations saisonnières st antoine valises roulettes floutée 12 03 12La location saisonnière, symbolisée par les fameuses "valises à roulettes" (Photos VlM)

     

     

    a Cour de Cassation a rendu ce jeudi un arrêt qui valide sa stratégie de lutte contre les plates-formes touristiques comme Airbnb, Abritel ou Leboncoin. Dans son arrêt la cour juge la réglementation nationale adaptée et proportionnée".

    Ian Brossat, Maire-adjoint communiste en charge du logement auprès d'Anne Hidalgo, s'en est immédiatement réjoui. Deux dispositions imposées par l'Hôtel de Ville étaient en cause : les 120 jours autorisés pour la résidence principale et l'obligation de convertir en  destination "commerciale" les résidences secondaires pour avoir le droit de les louer.

    Il existe en effet une typologie des locations saisonnières : On distingue le propriétaire, dont c'est la résidence principale, qui la loue pendant ses absences. S'agissant de son domicile personnel, il est improbable qu'il puisse s'en dessaisir longtemps. La réglementation à Paris en limite la durée à 120 jours par an. C'est considérable. Si le tribunal avait décidé d'étendre cette durée voire la supprimer, c'est à peine si on s'en serait rendu compte !

    L'autre cas de figure concerne les résidence secondaires. On en dénombre près de 130.000 à Paris, soit 9% des logements, avec une concentration plus forte dans les arrondissements du centre. La mairie de Paris, soucieuse de soutenir le marché de la location longue durée, n'a pas pu interdire la location touristique de courte durée mais a pris des mesures pour qu'elle ne soit possible qu'à la condition d'obtenir de la Ville un changement du statut "d'habitation" vers celui de "commercial", décision dont elle a la maitrise. Elle a rendu en pratique cette transformation difficile voire impossible en l’assujettissant d'obligations drastiques pour compenser la surface d'habitation perdue. 

    Pour cette catégorie de logements l'enjeu était fort pour la mairie de Paris et pour les plateformes de location. L'arrêt de la Cour de Cassation donne les coudées franches à Ian Brossat pour renforcer les contrôles et sévir en relançant les contentieux en cours. Il peut légitimement se réjouir d'avoir gagné une bataille.

    Il existe cependant un mode opératoire du "troisième type", très discret, mais qui se propage et prospère, et dont en apparence personne ne se soucie. Il s'agit des locaux nombreux, rez-de-chaussée, caves, étages même, qui abritaient une activité commerciale disparue ou déplacée hors de Paris. C'est le cas des grossistes-importateurs de maroquinerie et de bimbeloterie qui constituaient la mono activité de secteurs entiers des IIIe et IVe arrondissements.

     

    Gravilliers 20 cour vue de haut 09 02 12Cour d'immeuble dans le IIIe avant transformation

     

    Jusqu'à ce que la mairie de Paris cesse de diffuser par bulletin la liste des demandes de permis de construire et de demandes d'autorisations de travaux, on pouvait voir chaque quinzaine l'annonce de la transformation de nombreux locaux en "résidence hôtelières". S'agissant d'espaces ayant déjà le statut "commercial", aucune autorisation n'ést nécessaire si ce n'est celle de l'urbanisme.

    Certains s'en dispensent et sont rarement inquiétés. D'autres plus consciencieux déposent un dossier, soumis à l'avis conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France) qui n'a pas toujours les moyens de procéder aux contrôles du respect des règles du PSMV (devenu SPR). Ils procèdent tranquillement à la transformation de surfaces considérables en espaces pouvant accueillir les clients des plateformes de location.

    Par ce biais, la maitrise du phénomène de location saisonnière n'est plus vraiment l'affaire de Ian Brossat mais plus discrètement celle du Premier-adjoint à la Maire de Paris en charge de l'urbanisme, Emmanuel Grégoire, et de la technostructure dont il assure la tutelle. Ian Brossat peut se targuer d'avoir obtenu satisfaction en muselant les propriétaires de résidences secondaires à Paris, il reste démuni face à la déferlante des résidences hôtelières.

    Que doit-on en conclure ? Tout d'abord qu'il y aurait moins d'engouement pour la location meublée touristique si les lois en matière de location longue durée et la fiscalité n'étaient pas aussi pénalisantes pour les propriétaires-loueurs. Le Parlement devra un jour s'en préoccuper et M. Brossat l'admettre. Dans l'état actuel des choses, il faudrait que la mairie de Paris soit exigeante, protectrice du patrimoine et transparente vis à vis des transformations qui se déroulent autour de nous. Il faudra aussi que ces nouvelles résidences hôtelières soient soumises aux mêmes règles d'hygiène, d'accessibilité et de sécurité que l'hôtellerie traditionnelle pour éviter la concurrence déloyale.

    GS

     

  •  

    Ass nat jpgL'Assemblée Nationale, chambre des Députés (Photo le Figaro)

     

     

    Le quotidien Le Figaro, comme la plupart des médias, se fait l'écho du dépôt ce 17 février par François Jolivet et une soixantaine de députés issus de la majorité LREM et de l'opposition LR, d'une proposition de loi qui appelle à «interdire l'écriture inclusive dans les documents administratifs et pour les personnes morales chargées d'une mission de service public".

     

    Ass nat proj loi

     

    Nous saluons cette initiative au nom de notre attachement à la sauvegarde du patrimoine collectif français, dont la langue de Montaigne fait partie. De quoi s'agit-il ? On tronque les mots avec des points séparateurs pour s'adresser aux personnes des deux sexes. Par exemple : "Cher.e.s concitoyen.ne.s… Cher.e.s lect.eur.rice.s… (notez qu'on a perdu les accents au passage !).

    Dans sa séance du 26 octobre 2017, l'Académie Française rejetait cette écriture en ces termes : "Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs."

    Cette mise en garde n'a pas découragé ses partisans qui ont agi depuis en tirant parti de l'activisme de courants politiques et idéologiques. C'est ainsi que dans certaines sphères, notamment à l'université, on en est venu à discréditer les dossier rédigés dans la forme officielle de notre langue.

    Il y a d'autres façons plus efficaces et moins pénalisantes pour notre langue de défendre l'équilibre femmes/hommes dans notre pays, puisque tel est l'objectif revendiqué. On constate pourtant avec étonnement que le site de la mairie de Paris a cédé à cette dérive…

    Nous ignorons à cette heure si le projet de loi sera adopté. En tout état de cause, il est rassurant de constater que les consciences se réveillent et que de nombreuses voix s'élèvent autour de nous pour que cesse cette entreprise de sape de notre identité.

    GS

     

  • BretagneRue de Bretagne (IIIe) (Photos VlM – clic gauche jusqu'à 2 fois pour agrandir)

     

     

    Le quotidien Le Parisien publie ce mercredi 17 février un article signé Cécile Beaulieu avec interview de Gilles Pourbaix, président de l'association "Réseau Vivre Paris !", à propos des terrasses qui se sont créées au printemps 2020 à l'instigation de la Maire de Paris pour permettre aux bars-restaurants de recevoir du public à l'extérieur de leurs établissements.

    Elle analyse parfaitement la situation en ces termes : "Elles ont poussé par milliers dans les rues de la capitale. De toutes les tailles, faites de palettes  parfois protégées par des bambous, ou des bâches en plastique, avec sol en moquette vert gazon. Dès que la Ville a autorisé les cafetiers et restaurateurs à se doter de terrasses éphémères, ces deniers, cruellement touchés pas la la crise sanitaire ont rivalisé d'ingéniosité pour s'offrir un espace extérieur. Il en existe 8.000 aujourd’hui à Paris !".

    Gilles Pourbaix enchérit : "C'est abominable ! Certaines installations sont devenues de véritables poubelles. Elles enlaidissent les rues, donnent à certains de nos quartiers des airs de bidonvilles. Les déchets s'y accumulent, favorisant la prolifération des rats. Elles confisquent des places de stationnement, celles réservées aux personnes handicapées, aux vélos et aux livraisons."

    En conclusion, le Président de Réseau Vivre Paris rappelle que son association a annoncé qu'elle porterait plainte. Il précise "en référé, pour occupation de l'espace public". Sa crainte est que ces aménagements "soient pérennisés cet été à l'occasion de la révision du règlement des étalages et des terrasses. On se souvient que les représentants du mouvement "Vivre Paris !" avait été associés à sa rédaction et à son approbation par Élisabeth Borne, alors Directrice de l'urbanisme à la mairie de Paris, il y a dix ans en 2011.

    PicassoRue Vieille du Temple, sur fond de musée Picasso (IIIe)

     

    Les exemples ne manquent pas dans Paris-centre mais le pire a été évité car le Maire Ariel Weil a été vigilant et sensible à nos interventions. La place du Marché Ste Catherine a été évacuée, la terrasse-pergola du "Café Charlot" rue de Bretagne a disparu et la terrasse-palissade de la brasserie La Fronde a connu un début de rabotage sur sa longueur (il faut poursuivre !), débarrassée de son enseigne racoleuse. Les autres établissements, dans leur ensemble, ont eu une attitude raisonnable et responsable qui augure positivement de ce qu'il adviendra au sortir de la crise.

    Gérard Simonet

     

  •  
    AzriaRue de Bretagne (IIIe), le primeur qui est sans doute le meilleur du Marais (mais pas le moins cher…), ne participe pas à la tombola (Photo VlM, clic gauche pour agrandir)
     
     
     
     
    Le mot "tombola" vient de l'italien "tombolare" (culbuter). On fait en effet la culbute quand on gagne un lot. Mais on doit généralement acheter un billet, et avec lui le droit de participer. Avec la "Grande Tombola de Paris-centre" que la mairie a lancée, on peut gagner sans payer.
     
    Le site PARISMARAIS.com, sous la plume de Pascal Fonquernie, en décrit clairement les mécanismes et nous livre une série de réflexions fort intéressantes sur la situation que nous vivons en ce moment avec le COVID. Voici ce qu'il dit de la tombola :

    En cette période où les réunions festives sont annulées, restaient en fonds disponibles à la nouvelle mairie de Paris centre regroupant les arrondissements 1 2 3 4, les budgets cumulés de 4 cérémonies de vœux, soit environ 50 000 euros. Pour que cette somme soit réinjectée dans l’économie locale, le nouveau maire Ariel Weil et son adjointe ont eu l’idée d’organiser une tombola impliquant commerçants et habitants avec des chèques cadeaux de 30 euros payés par la mairie à dépenser tout au long de l’année 2021 chez les commerçants participants.
     
    Pour Dorine Bregman en charge du commerce et du tourisme "L’initiative que nous prenons avec cette Grande Tombola de Paris Centre a pour vocation de donner un coup de pouce au pouvoir d'achat des habitants de Paris Centre, et de soutenir nos commerces de proximité qui créent tous les jours du lien social et contribuent à la vie de nos quartiers.”
     
     
    Les commerçants volontaires avaient jusqu'au 17 janvier pour s'inscrire. Les trois que nous avons interrogés rue de Bretagne nous ont dit ne pas être au courant. Dommage, l'opération est sans risque pour eux pas plus que pour les habitants qui n'ont pas l'habitude de bénéficier de ce genre de libéralité. Les modalités d'inscription pour les habitants, à partir du 20 janvier, sont indiquées sur le site de la mairie de Paris-centre
     
    GS
     
     
     
     
     
     
  • Ste catherine mariage 12 12 20Mariage et poses photos sur la place du Marché Ste Catherine "libérée" (Photo VlM/SB – clic gauche sur l'image pour agrandir)

     

     

    C'est une année de 366 jours qui se termine, marquée par l'arrivée et la prolifération urbi et orbi du coronavirus qui a modifié notre mode de vie de façon probablement durable. Aujourd'hui commencent les vaccinations. On en attend beaucoup et peut-être trop mais on n'a pas vraiment le choix. Cette pandémie a fait voler en éclat les certitudes de beaucoup sur les questions sanitaires, économiques et sociales. Plus que jamais nous devons relativiser nos convictions et nos croyances.

     

    Archives 33 la fronde taguée 04 12 20

    L'association n'a pas voulu se ranger dans le camp de ceux qui critiquent et condamnent de façon péremptoire la façon dont les autorités nationales (gouvernement) et locales (mairie de Paris) ont fait face à la crise et continuent de la gérer. Il est clair qu'on ne pouvait pas rester inactifs devant la détresse des commerces même ceux qui régulièrement s'attirent nos reproches à cause des nuisances qu'ils nous causent. Nous sommes en revanche restés attentifs aux excès là où ils se sont produits. Nous n'avons pas accepté l'occupation anarchique et bruyante de la place du Marché Ste Catherine, pas plus que l'érection d'une palissage monumentale avec décoration racoleuse devant La Fronde rue des Archives.

    Nous souhaitons que le moment venu, en principe le 21 juin 2021, la normalité reprenne le dessus pour que disparaissent plateformes en bois et cabanes-bambous qui ont fleuri ça et  là, dans un secteur qui est classé "Site Patrimonial Remarquable". Nous adressons nos remerciements au passage au Maire de Paris-centre et à ses équipes qui ont répondu à nos demandes d'intervention, avec l'aide de la police nationale et de celle de la Ville, et nous faisons appel à leur vigilance pour que nos quartiers ne restent pas défigurés au nom d'un "fait accompli" dont certains pourraient se prévaloir.

    De la même manière, et tout au long de l'année, nous avons poursuivi notre soutien aux résidents de la rue Pierre au Lard dont l'action judiciaire contre le restaurant/night-club le WHO's suit son cours et a mis un frein aux délires dont l'établissement était coutumier.

    Cangelosi en concertOlivier Cangelosi au piano

     

    Le cycle des concerts des Moments Lyriques du Marais a été interrompu après le récital de sonates pour piano de Beethoven donné en janvier par Olivier Cangelosi en la cathédrale Ste Croix des Arméniens (IIIe) qui avait attiré 200 spectateurs, enchantés par le talent du soliste. Deux autres concerts dont un consacré à l'opéra avec notre quatuor vocal au complet, ont dû être annulés à cause du COVID. Nous sommes prêts à relancer le programme dès que les circonstances le permettront.

    Pour rester dans le domaine de la culture, rappelons que 2021 verra la ré-ouverture au printemps du musée Carnavalet, le musée de la Ville de Paris, de son art, de son architecture, de son histoire et de son industrie. Il est resté fermé quatre longues années mais nous sommes sûrs que le résultat des travaux sera à la hauteur de nos attentes.

    Notre notoriété nous a permis de rencontrer avant les élections municipales la plupart des candidats et de leur passer nos messages : Anne Hidalgo puis Benjamin Griveaux, autour d'un déjeuner amical, Danielle Simonnet (LFI), Cédric Villani et Anne Lebreton, Rachida Dati et Aurélien Véron, Gaspard Gantzer, Pierre-Yves Bournazel (AGIR), Raphaëlle Remy-Leleu (EELV) au nom de David Belliard.

    Le nombre de nos adhérents a augmenté de 309 (33 individuels et 276 collectifs). Est adhérent de l'association une personne, un couple, un collectif, une copropriété, une association. Chacun compte pour le nombre de personnes qu'il comporte. Tous ont acquitté une cotisation. Notre compteur fait état d'un chiffre total de 2.477 membres. Notre présence s'étend désormais au-delà des IIIe et IVe arrts, vers les 1er et IIe qui font partie intégrante du nouvel arrondissement Paris-centre.


    Picsou 2

    Nos finances sont saines mais s'il en est encore parmi nos lecteurs qui n'ont pas acquitté leur cotisation 2020 il reste quelques jours pour le faire ! Oncle Picsou qui gère la bourse leur en saura gré…

    Que l'année 2021 vous soit douce et généreuse ! Quelle fasse droit à vos attentes. Si vous le voulez bien, nous serons auprès de vous pour vous accompagner et nous assurer que votre qualité de vie ne souffre pas des agressions de votre environnement. S'il le faut, nous vous aiderons à trouver la paix.

    Gérard Simonet

     

     

  •  

    Terrasse vito

    Accaparement massif du trottoir par plusieurs cafés à hauteur du 12 rue des Archives (IVe) (photo VlM, clic gauche pour agrandir)

     

     

    Le mouvement associatif "Vivre Paris !", "pour le droit de dormir la nuit et de circuler sans entrave de jour sur l'espace public", est né en 2010 en réponse à l'annonce par le Maire de Paris Bertrand Delanoë de l’organisation "d'états généraux de la nuit" dont Ian Brossat s'était fait le promoteur. Constitué de façon informelle d'associations de quartiers comme Accomplir, les riverains de la Bute aux Cailles, les Droits du Piéton, XVIème Demain, Défense de Montmartre, Jean-Pierre Timbaud, "Vivre le Marais !"… nous sommes parvenus à avoir voix au chapitre de cet événement qui s'est tenu en 2011.

    Il y eut ensuite le déroulement de négociations sur le "Règlement des étalages et terrasses" avec Élisabeth Borne alors Directrice de l'urbanisme à la mairie de Paris, où nous avons pu collectivement faire entendre la voix des riverains qui souffrent des excès des rassemblements de personnes sur l'espace public et du bruit et nuisances qui en découlent.

    Une trentaine d'associations parisiennes ont rejoint le mouvement. En 2018, une partie d'entre elles se sont groupées en association formelle loi de 1901 sous le nom de "Réseau Vivre Paris". D'autres comme "Vivre le Marais !" sont restées autonomes bien qu'attachées aux mêmes objectifs.

    Évoquant les abus constatés autour de l'autorisation donnée par la mairie de Paris aux cafés-restaurants d'occuper à leur gré, moyennant la simple signature d'une "charte", l'espace public environnant – trottoirs, places de stationnement et de livraisons, chaussée… – l'association "Réseau Vivre Paris" vient d'annoncer sa décision individuelle d'assigner la mairie de Paris devant le Tribunal Administratif, pour autorisations abusives sans fondement juridique et absence de contrôle et de sanctions pour ceux qui ne respectent pas plus les règlements existants que la charte qu'ils ont signée.

    Nous avons pris acte de cette décision en la comprenant car tout le monde dans Paris n'a pas eu l'écoute des autorités locales, maires d'arrondissements et police, dont nous avons bénéficié pour corriger les dérives les plus graves. Elle traduit le niveau de découragement de ceux qui ne sont pas entendus et qui souffrent. Nous souhaitons que la justice leur fasse droit et que la mairie et ses services en tirent des enseignements pour que la qualité de vie des parisiens devienne le guide permanent de leur comportement.

    GS

     

  • Colombe brossel

    Colombe Brossel  a été en charge auprès de Bertrand Delanoë de la délégation au patrimoine puis auprès d'Anne Hidalgo de la délégation à la sécurité. Elle est depuis cette année Maire-adjointe de Paris, en charge de la propreté  et de l'eau (Crédits photo Sophie Robichon / Ville de Paris)

     

     

    Le sentiment de malpropreté à Paris est largement dû aux souillures des divers composants du paysage urbain : tags et affiches sauvages sur les murs, rideaux roulants métalliques, stickers sur les poteaux de signalisation, les descentes d'eau, les plaques de rues, graffiti sur les armoires métalliques de commande des feux, les boitiers d'éclairage public, bancs publics, parcmètres, jardinières, boites aux lettres de la Poste, bariolage arc-en-ciel des passages piétons dans Paris-centre….

    Contrairement aux interventions liées à l'entretien des trottoirs et de la voirie, qui doivent être journalières voire bi-journalières, celles qui concernent le paysage se satisfont d'un fréquence d'intervention plus faible, car la fréquence de "rafraichissement" est de l'ordre de la semaine ou du mois. Encore faut-il que ces interventions aient lieu. Comment la Ville peut-elle s'organiser pour rattraper le retard et soutenir le bon rythme ? Nous avons posé ces questions à Colombe Brossel. Elle y répond par une tribune qui est en même temps une déclaration de sa politique en matière de propreté pour la capitale :

     

    =========

     

    Chaque jour, 6900 agents de la propreté de la Ville de Paris collectent les poubelles, nettoient les rues et les places de notre ville et entretiennent le réseau d’assainissement de la capitale. Chaque jour, les Parisiens et ceux qui viennent y travailler ou s’y promener produisent 3000 tonnes de déchets qu’il faut ramasser, trier et valoriser.

    Chaque jour, les agents de la police municipale parisienne sanctionnent en parallèle les comportements qui salissent et polluent nos rues (125 000 amendes dressées en 2019). Cependant, nous avons, collectivement, un défi à relever : faire de Paris une ville encore plus propre, notamment à certains endroits ou à certains moments de la journée, une ville moins salie, une ville dans laquelle la réduction des déchets participe à sa transformation écologique.

    Des engagements ont été pris en ce sens par la Maire de Paris, et se traduiront par un renforcement des moyens et des capacités d’intervention en matière d’entretien de l’espace public, de propreté et d’embellissement de nos rues, de nos places, de notre espace public qui sera plus végétalisé. La propreté doit se penser pour et avec les Parisiens et nous adapterons les moyens déployés à leurs nouveaux usages et aux spécificités de chaque territoire. C’est à l’échelle des arrondissements, des quartiers, qu’il nous faut travailler l’entretien de l’espace public, en lien étroit avec les Mairies d’arrondissement.

    Dans chacun des 121 quartiers parisiens, nous mettrons en place un responsable de la propreté à l’échelle du quartier, dont la mission sera en premier lieu d’identifier, de résoudre, lorsqu’ils concernent la Ville, et de transmettre, lorsqu’ils concernent des partenaires, tous les signalements de propreté. Il sera par ailleurs un interlocuteur direct, de proximité, pour les habitants et les acteurs locaux (écoles, commerçants, syndics et amicales de locataires, etc.).

    Avec le 3975 et l’application DansMaRue, de plus en plus utilisée, la création de ces responsables de
    propreté s’inscrit dans l’objectif d’associer les Parisiens à nos actions en matière d’entretien de l’espace public. Par leur ancrage territorial, leur accessibilité et disponibilité, ces agents contribueront indéniablement à améliorer la réactivité des services, la qualité des interventions, leur coordination et à répondre aux attentes légitimes des Parisiens.

    Le sentiment de malpropreté peut parfois demeurer, en dépit du nettoiement de l’espace public, faute de coordination dans l’entretien entre la Ville de Paris et les opérateurs qui interviennent sur l’espace public. Une boîte aux lettres, des boitiers d'éclairage public tagués ou dégradés par des stickers, … sont autant de dégradations à côté desquelles nous ne pouvons plus passer sans agir. Je m’assurerai, en lien avec mes collègues adjoints concernés, de la bonne coordination de cet entretien et, en cas d’absence de réactivité, la Ville interviendra.

    Par ailleurs, nous doublerons les effectifs des équipes “Urgence propreté” présentes dans chaque arrondissement, qui passeront de 84 à 168 agents. Ces agents interviennent en particulier l’après-midi et en soirée, sur la base des signalements notamment effectués sur l’application DansMaRue, à laquelle ils sont connectés directement : enlèvement de dépôts sauvages, nettoyage en urgence d’une rue souillée …

    Temple 77 tagué 09 02 20 Archives 36 pignon 19 02 19

     

     

     

     

     

     

     

    Face à l’affichage sauvage et aux graffitis, véritable pollution visuelle, je souhaite que nous renforcions nos capacités d’intervention. Nous avons initié une réorganisation des services pour lutter plus efficacement contre l’affichage commercial illégal, en augmentant notamment les opérations de recouvrement des frais de remise en état auprès des entreprises qui dégradent. Récemment, après de longues démarches impliquant la saisine de la Préfecture de Région, nous avons obtenu la condamnation de la société Urban act, spécialisée dans le street marketing, à payer une amende administrative de 15 000 €.

    Une première et un montant bien plus élevé que les recouvrements que la Ville peut facturer. Mais la procédure est longue, c’est pourquoi nous continuons à demander à l’État que nous fixions le montant des amendes, pour les augmenter.

    Des opérations de remise en propreté complète de rues et quartiers seront mises en œuvre afin de supprimer évidemment les salissures du sol, mais également les graffitis, stickers et affiches et de remettre en état le mobilier urbain dégradé (peinture des bancs, des potelets, etc.). La première expérimentation menée dans le 11ème arrondissement a été un succès en octobre et nous travaillons à leur déploiement.

    Améliorer la propreté et l’entretien de Paris est un défi que nous devons relever ensemble, avec les
    Parisiens, et ce dès le plus jeune âge. Parce que je crois résolument à la sensibilisation et la prévention comme moyens de faire évoluer les comportements, nous encouragerons les initiatives citoyennes, à l’image des nettoyages participatifs, initiées par les habitants ou par les acteurs locaux, et la Ville soutiendra les associations parisiennes portant des projets sur la propreté et la réduction des déchets.

    Nous renforcerons les actions de prévention auprès des enfants : échanges avec les agents de la Ville, élection d’éco-délégués, participation à des projets de réduction ou de valorisation des déchets, à l’entretien des lieux. Ils deviendront de véritables ambassadeurs du respect de la propreté de l’espace public et du travail des agents de la propreté de la ville de Paris, et des « experts » en matière de réduction et de tri des déchets. C’est par eux, avec eux et pour eux que nous devons nous engager pour améliorer notre environnement.

    Nous sommes en effet à un moment charnière, où la réduction des déchets doit s’imposer à toutes nos décisions. Pour cela, nous travaillons dans une démarche écologique engagée en matière de réduction des déchets. Nous soutiendrons les initiatives des Parisiens en prenant en compte les besoins des habitants et des territoires avant les contraintes techniques, afin de construire ensemble des solutions aux questions de propreté, de gestion des déchets et d’assainissement.

    Colombe Brossel

     

  •  

    République manif samuel paty 18 10 20

     

    Qu'elles soient pacifiques comme celle-ci place de la République en hommage à Samuel Paty….

     

    Manif

     

    … ou émaillées des violences urbaines qu'on a subies les samedis 28 novembre et 5 décembre, les manifestations contre la loi "sécurité globale", qui ont pris le relais des "gilets jaunes" et qui dégénèrent systématiquement, soulèvent une vague d'indignation chez les riverains et les commerçants (voir article Le Parisien du 11 décembre 2020 signé Christine Henry) .

    On entend régulièrement ce commentaire : " les manifestations oui, les exactions qui les accompagnent non !". Le fond de la pensée de nos concitoyens est plus radical : si on sait qu'une manifestation va dégénérer – et on le sait ou alors il n'y a plus chez nous de services de renseignements – il faut en refuser l'autorisation et modifier notre cadre légal pour éviter que le tribunal administratif ou le Conseil d’État (les conseilleurs ne sont pas les payeurs…) décide d'envoyer tout le monde, gouvernement, police et citoyens au casse-pipe.

    La facture est énorme : voitures brulées, mobilier urbain détruit, devantures et vitrines saccagées, magasins pillés, image de Paris durablement ternie aux yeux des étrangers et des touristes. Le gouvernement en a pris la mesure puisque la manifestation du 12 décembre a été contenue, au prix d'un effort de maintien de l'ordre considérable, mais est-il concevable de s'installer dans une telle routine ?

    En parodiant Ferdinand Loppe, nous suggérions il y a quelque temps de créer pour Paris un "boulevard des manifestations" dans la plaine de Roissy-en-France, avec tribunes pour les officiels, les médias et les badauds, sonorisation, moyens rapides de transports vers la capitale… Une manière constitutionnelle d'éviter les dérives que nous connaissons. Une version plus raffinée pourrait même offrir aux manifestants et aux trublions des décors à la manière des studios Universal d'Hollywood, qui ont cette faculté de se remettre miraculeusement en place après qu'on les ait détruits…

     

    Weil ariel wikipedia

    Le Maire de Paris-centre, Ariel Weil, (les places du Chatelet et de la République, le boulevard de Sébastopol, sont dans sa juridiction) vient de formuler une proposition sans doute plus réaliste : organisons les manifestations sur le boulevard périphérique ! Il déclare ceci, qu'il nous invite à publier : "Je ne suis pas sûr d’être le premier à en avoir eu l’idée. En tout cas je la soutiens, non pas comme proposition systématique mais au moins pour alterner et ne pas toujours viser les mêmes itinéraires, riverains et commerçants. Et ça permettrait de réduire la pollution… !

    Nous espérons que ce message atteindra les hautes sphères du pouvoir. Merci à nos lecteurs de partager largement cet article et d'y contribuer ainsi !

    GS

     

  • La fronde tag

    La brasserie "La Fronde", 33 rue des Archives (IVe), entourée de sa palissade "Fort Apache" qui enveloppe une partie importante de la chaussée, l'agence immobilière voisine et la porte d'accès à l'immeuble (Photo parismarais.com)

     

     

    Cette réalisation que nous avons déjà signalée dans un article précédent quand la palissade était à l'état brut est désormais décorée d'une fresque géante qui reprend l'enseigne de l'établissement, dans un style qui s'inspire du "street art".

    C'est l'un des avatars, mais l'un des plus visibles, de l'autorisation donnée aux bars-restaurants par la Maire de Paris d'occuper des pans entiers de la chaussée pour étendre ou créer leur terrasse. Il en est, on les remercie, qui ont trempé le doigt dans le pot de confiture, d'autres y ont enfoncé le bras jusqu'au coude. Cet établissement en est l'exemple.

    Que peut-on lui reprocher ?

    La palissade elle-même. Elle dégage un vrai sentiment d'appropriation de l'espace public qui nous semble contraire à l'esprit de la concession d'Anne Hidalgo. De quel droit s'étend-elle sur la boutique voisine et sur la porte d'accès à l'immeuble ?

    L'emprise sur la chaussée. Il s'agit d'un plateau en bois, vingt centimètres au-dessus du sol, avec deux ouvertures sur le fil de l'eau. L'espace n'est pas nettoyable. Les déchets minéraux et organiques vont s'y accumuler et constituer un nid à rats, métaphoriquement dans un premier temps, avec rapidement une prolifération de ces rongeurs que nous connaissons trop bien à Paris.

    Rat

    Le "graf" monumental qui reprend l'enseigne "La Fronde" enfreint nous semble-t-il le règlement du secteur sauvegardé du Marais où la taille des lettres est limitée sur les enseignes parallèles (on a affaire ici à une enseigne parallèle à l'enseigne parallèle de la devanture…), à  moins qu'on considère qu'il s'agit d'une publicité et il est plus que probable que celle-ci enfreigne le RLP (règlement local de la publicité) de Paris…

    La construction de la palissage et de sa plateforme ne devait-elle pas être soumise à déclaration préalable de travaux à la Direction de l'urbanisme ? C'est le cas quand on change un store, une banne ou la couleur d'une peinture, qu'en est-il d'un chantier comme celui-là ?

    Et l'esthétique ? On a affaire ici à une question de goût et on le concède volontiers. C'est à l'Architecte des Bâtiments de France de se prononcer cependant. Cet ouvrage respecte-t-il le style du Marais ? Interpelons aussi les commerçants dans leur ensemble : est-il raisonnable qu'ils profitent pour leur business de l'attractivité du centre historique de Paris, des travaux autour de sa sauvegarde, de son architecture, de son esthétique et de son histoire et qu'ils n'en respectent pas les codes quand ils aménagent leurs boutiques ?

    Les autorités concernées sont identifiables : le Maire de Paris-centre, car il doit avoir l’œil à tout, l'Architecte des Bâtiments de France qui agit pour le compte du Ministère de la  culture en donnant (ou refusant) des avis conformes, l'Adjointe au commerce à la mairie de Paris, le Directeur de l'urbanisme de la Ville, le s/Directeur du permis de  construire et du paysage de la rue qui gère les demandes d'autorisations, inspecte le terrain et assure la tutelle du RLP.

    Nous voulons les  sensibiliser sachant que cette affaire a un caractère exemplaire et qu'elle a toutes les raisons de se reproduire ailleurs. Il est possible que la précarité que connaissent en ce moment les commerces visés par le confinement rende nos dirigeants timides face à nos demandes de clarification. Nous pensons cependant qu'il n'est jamais trop tôt pour se préparer à la sortie de la crise. Les difficultés de gestion qu'on attribue à ceux qui exercent le pouvoir ont souvent pour cause leur hésitation à regarder en face des questions sensibles comme celles-là.

    GS

     

  •  

    Mairie IIIe paris centre 17 10 18

     

     

    Paule Mazéo, membre du conseil administration de "Vivre le Marais !" et résidente du IVe, assiste régulièrement aux réunions de la mairie de Paris-centre. Elle prend des notes au vol et nous en fait part à l'état brut. Si le procédé est riche de spontanéité, il peut être entaché d'erreurs involontaires ou d'omissions. Que nos élus nous le pardonnent : leurs mises au point éventuelles seront les bienvenues. Nous nous ferons un devoir et un plaisir de les publier. Elles montreront qu'ils sont attentifs à l'information libre de contraintes que nous relayons en toute indépendance.

     

    Bonjour.

    Un conseil d'arrondissement de Paris-centre s'est tenu le 30 novembre 2020 en "mode zoom" à la mairie de Paris-centre, 2 rue Eugène Spüller IIIe

    Rapport de la commission d'attribution de 13 logements sociaux dans la Samaritaine. Six le sont par le bailleur. J'ai noté les détails si nécessaire. Merci de me dire si vous êtes intéressés.

    COVID : 8.000 commerces dans Paris centre vont être aidés. 
    Les stands de Noël vont remplacer les terrasses extérieures tout au long du mois de décembre. 
     
    Pas de budget participatif cette année.
    On reparle du projet défendu par Corinne Faugeron qui n'est pas passé la dernière fois, en ajoutant que c'est le désir de Mme Hidalgo d'ouvrir au public le samedi les cours d'école.
    Une cour sera choisie par arrondissement, ouverte du 23 janvier au 24 avril de 10h00 à 18h00.
     
    Une expérience commence par l'école des Quatre-Fils avec un gardien et un service de nettoyage. 
    Mme Wirden fait  remarquer qu'on fera travailler ce gardien pendant le week-end et n'est pas tout à fait d'accord. 
     
    Travaux du Marché aux Fleurs. On garde la structure historique telle qu'elle.
    Jacques Boutault veut interdire le marché aux oiseaux et s'appuie sur la Ligue de la Protection des Oiseaux, la plus ancienne de France créée après la seconde guerre mondiale. 
    Une halle temporaire sera installée sur la place de Lutèce. 
    Les oiseaux ont diminué de moitié dans Paris et sont en danger. 
     
    Le Palais Brongniart (Bourse IIe) est sous contrat avec l'entreprise GL Events qui doit prendre en charge l'entretien du bâtiment. Restauration jusqu'en 2040 pour 3, 8 millions d'€. Il servira à l'événementiel,  à la location de bureaux et création de restaurants. 
     
    Concertation publique, (Hum !), jusqu'en 2021 pour le PLU (plan local d'urbanisme) qui doit prendre en compte le dérèglement climatique, donc plus restrictif.
     
    Aurélien Véron s'est insurgé contre les poteaux (plots) jaunes qui délimitent les pistes cyclables tellement hideux, soi-disant provisoires et du budget prévu pour apprendre aux petits et grands à faire du vélo !! Ils peuvent apprendre tout seuls non ?
     
    Avec mes amicales salutations.
    Paule Mazéo
     
     
    Postscriptum :
     
    (1) Paule Mazéo n'a pas assisté à la fin du conseil, où un vœu a été présenté par le Député de Paris Pacôme Rupin concernant le Portail Raoul et sa prise en charge par la mairie de Paris. Le vœu a été rejeté à ce stade par la majorité de Paris-centre. Nous reviendrons sur ce dossier dans un  prochain article.
     
    (2) La Directrice de cabinet du Maire nous communique :
    Je ne vous cache pas que le compte-rendu très libre et très raccourci (dans les deux sens
    du terme) de Mme Mazéo a un peu surpris les élues et les élus. Je me permets de préciser, à l’attention de vos lecteurs, que le conseil de secteur du
    30 novembre a duré plus de quatre heures avec 5 communications thématiques présentées,
    39 délibérations examinées, 8 vœux et question sur des sujets d’actualité débattus Vos lecteurs pourront en juger par eux-mêmes en consultant le procès-verbal qui sera
    disponible (comme tous les autres) dans quelques semaines sur le site de la mairie de
    Paris Centre :
    https://mairiepariscentre.paris.fr/pages/comptes-rendus-des-conseils-de-paris-centre-15999 Bien à vous, Isabelle Knafou Directrice de cabinet d’Ariel Weil, Maire de Paris Centre