Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Pollution

  •  A0000 Un alignement de Vélib'

     

    En 2018, un nouveau vélo Vélib' devrait voir le jour, suite à l'appel d'offre que vient de lancer la mairie de Paris puisque le contrat obtenu par JCDecaux en 2007 arrive à échéance cette année. Rappelons que la contrepartie de ce contrat a été le droit d'exploiter les panneaux publicitaires de Paris, ce qui n'est pas prévu en revanche pour celui qui remportera l'appel d'offre et donc la concession des 10 prochaines années qui se chiffrerait en plusieurs centaines de millions d'euros dit-on. L'enjeu est importance, puisqu'une partie des nouveaux vélos sera électrique.

    De source journalistique (Le Figaro) trois  groupements seraient à la manœuvre, le tenant du contrat actuel présent avec ses bicyclettes dans de nombreux pays et qui s'est associé pour l'occasion avec le SNCF et la RATP arguant d'innovations inattendues. Les deux autres groupements seraient SFR en association avec Tracetel qui propose des solutions de gestion des parc de deux roues et Intermobility, une entreprise qui exploite des vélos en libre service en Suisse. Le dernier groupement déclaré est la société Smoove, un concurrent de JCDecaux qui gère des vélos dans des villes françaises et étrangères, les associés seraient Indigo (anciennement Vinci Prk) qui exploite des parkings et une entrepris espagnole Moventia.

    Mais certains pointent le coût des Vélib' pour Paris qui à l'origine ne devait pas débourser un seul € (voir nos articles des 25 septembre 2013 et 13 septembre 2016), l'Inspection générale de la Ville de Paris avait même chiffré celui-ci à 16 millions € pour l'année 2013… En effet personne n'avait prévu l'ampleur du vandalisme et des vols estimé annuellement entre 1.000 et à 4.000 € par engin, nécessitant leur remplacement qui peut aller jusqu'à 100 % certaines années… !

    Le lauréat sera connu au printemps. Mais il est indéniable que les propositions qui seront faites prendront en compte le vandalisme et les vols qui pèseront lourdement, sans doute davantage que le coût du développement du vélo électrique d'autant qu'il ne sera plus possible de se rattraper sur les panneaux publicitaires. Le prix de la location facturé aux usagers risque fort d’augmenter.

    Dominique Feutry

     

  •  

    A001 Vue de Paris

     

    En ce tout début de l'année 2017, moment privilégié où chacun formule des vœux et souhaits, nous voudrions attirer solennellement l’attention de nos élus et décideurs sur les points pour lesquels "Vivre le Marais !" intervient sans cesse, avec des résultats souvent en deçà des espérances, et qui pourtant doivent être absolument priorisés;

    Ces sujets, comme nous le soulignons, sont souvent le fait des incivilités face auxquelles des moyens insuffisants sont déployés et de décisions hâtives insuffisamment partagées avec les électeurs que nous sommes .

    Le problème n° 1 est de loin la propreté. Paris est sale, tous le disent, les habitants comme les touristes, la mairie n'a pas encre compris qu'il fallait mettre les moyens. Les trottoirs, la chaussée, les murs couverts d'affiches et de tags, les épanchements d'urine, les déjections canines… Nous nous sommes suffisamment exprimés sans constater de réel changement. Les élus, malgré de temps à autre quelques annonces de communication (chasse au mégots, chasse aux flyers, tri de déchets…), n'ont pas ou ne veulent pas prendre la mesure du problème qui nous classe souvent bien loin dans le palmarès des grandes villes. Il suffit d'aller chez la plupart de nos voisins étrangers pour constater le retard que nous avons pris et nous fait honte alors que Paris se veut la plus belle ville du monde. Notre souhait serait que la  municipalité mette enfin  le paquet quitte à tailler dans les subventions inutiles qu'elle accorde, tout en arrêtant de densifier la capitale qui n'en peut plus. alors seulement nous pourrons réintégrer le peloton de tête des villes propres! Le seul point positif est la mise en place de la Direction de la prévention et de la sécurité du public (DPSP), une brigade créée pour faire respecter la réglementation (terrasses, propreté …). Nous attendons par son action la fin d'un relâchement "béat".  

    Autre thème qui est aussi à la source du premier, le bruit la nuit. Trop de fêtes tuent la fête. Nous l'avons écrit de multiples fois. La fête oui, mais la fête permanente non. Le sommeil des habitants est indispensable à leur santé et doit être respecté. La fête la nuit c’est aussi la cause essentielle de la montée de l’alcoolisation des jeunes. La fête enfin est une des causes de la malpropreté et nous l'avons fréquemment démontré. Notre vœu est que la ville arrête la compétition dans le développement de la fête la nuit qui amène bien plus de problèmes que d'avantages malgré les déclarations officielles par trop lénifiantes sur ce "phénomène de société"  qui voudrait que les gens vivent autant la nuit que le jour, une blague !

    Dossier encore plus délicat, la pollution aux particules qui semble s'installer de façon quais permanente  sur Paris et l'Ile de France. Sujet brûlant pour lequel élus municipaux et gouvernement traitent la question à la façon "patate chaude", sans grande avancée. Pourtant les spécialistes sont formels il y a un enjeu fort de santé publique qui n'est traité que très partiellement tant les conséquences économiques  sont importantes. Il n'empêche que ce sont les pauvres citoyens que nous sommes qui trinquent. La polémique de la fermeture de la rive droite de la Seine montre combien le sujet est délicat. D’ailleurs, est-ce que cette décision était finalement la bonne ? Notre souhait est que ce sujet de société amène nos élus à davantage d'écoute à l'égard des parisiens qui au final sont leurs électeurs. Pas de décisions à l'emporte pièce, mais des décisions suffisamment étayées de sorte qu'un véritable consensus se dégage. Voilà ce que devrait être la véritable démocratie participative …

    Dominique Feutry

     

  • Particules fines prév'air 29 12 16

    Carte Prév'Air (*) de la teneur de l'atmosphère de l'île-de-France en particules fines le jeudi 29 décembre 2016 (cliquer gauche sur la carte pour une meilleure définition)

     

    La présence d'un anticyclone (hautes pressions) sur l'Île-de-France fait barrage aux vents et précipitations et maintient un taux élevé de particules fines sur Paris et la région. Cette pollution, qui est génératrice de cancers et autres maladies respiratoires, est centrée sur Paris intra-muros. La tache rouge sur la carte ressemble à une comète dont le noyau rouge sombre est Paris et dont la queue suit en s'atténuant la vallée de la Seine jusqu'à Rouen et Le Havre.

    On constate que cette situation se répète souvent et constitue pour notre santé un péril grave. Le gouvernement, la région Île-de-France et la municipalité de Paris doivent se concerter et se mettre d'accord sur des mesures qui ne soient pas purement cosmétiques. La réduction de la vitesse fait sourire : personne ne la respecte quand par chance il est possible d'aller vite … La circulation alternée parait plus sérieuse mais combien de véhicules y échappent car ils entrent dans les exceptions.

    L'interdiction des véhicules anciens et diesels apparait comme une mesure de bon sens. Elle a l'inconvénient de frapper ceux dont les ressources financières sont faibles. Il convient de les aider à changer de véhicule ou de mode de transport. La fermeture des voies sur berges qui satisfait certains, cause une gène indéniable à la collectivité. Il faut chercher des contreparties mais n'est-elle pas un mal nécessaire ? Un mal pour un bien précieux qui est notre santé.

    A parcourir cet inventaire de mesures on voit bien que les autorités tâtonnent quand elles ne se déchirent pas. On a besoin de décisions plus radicales et volens nolens on doit s'y préparer et convenir qu'il faut les accepter.

    Il faut aussi songer à la cohérence des politiques et ne pas vouloir "l'Ave Maria quand on fait Othello". Ainsi, la politique de densification de la population dans Paris intramuros qu'Anne Hidalgo et Ian Brossat mènent tambour battant en convertissant à grands frais tout ce qui traine en logements et en construisant des tours ne fait qu'accentuer le phénomène. En faisant tout pour concentrer l'attention du monde sur Paris (incitation au tourisme, maintien de Roland Garros au détriment des serres d'Auteuil, Jeux Olympiques de 2024, Gay Games de 2018, expo universelle en 2025), on serre le noyau de la comète au risque de l'écraser.

    Il n'y aura de lutte raisonnée contre la pollution atmosphérique que si l'on a le souci permanent de répartir l'activité économique, le tourisme, la population, de façon aussi équilibrée que possible sur l'ensemble du territoire national.

    Gérard Simonet

     

    (*) Prév'Air est une plateforme nationale de prévision de la qualité de l'air qui regroupe des informations     provenant d'associations agréées

     

  • FusionIllustration BFM-TV

     

     

    En commission mixte paritaire du 21 décembre, députés et sénateurs ne se sont pas mis d’accord sur le texte de loi concernant le statut de Paris. Le point d’achoppement est celui de la fusion des quatre premiers arrondissements dénoncée depuis l’apparition de ce projet comme « une manœuvre électorale ».

    Bien que les synergies en matière de coûts et la volonté d’une meilleure représentativité électorale soient présentées comme les raisons principales à l’origine de ce projet de loi, le Sénat n’est pas convaincu et ne veut pas de cette fusion.

    Aussi le texte devra repasser en nouvelle lecture au Sénat et à l’Assemblée nationale, cette dernière ayant le dernier mot. Sauf recours devant le Conseil constitutionnel, la loi pourrait même être promulguée en mars. En cas de changement de majorité à la suite de l’élection présidentielle, des voix s’élèvent déjà pour demander que ce texte soit détricoté…

    Voilà qui promet encore des débats houleux alors que ce dossier n’est pas, comme nous l’avons déjà indiqué (article du 30 janvier 2016), une priorité pour la capitale.  La propreté, la sécurité, la pollution, la montée des incivilités sont aux yeux des parisiens des dossiers bien plus importants qui doivent être pris à bras le corps et pour lesquels, ils attendent en vain de véritables avancées.

    Dominique Feutry

     

  • Pollution paris le figaro 15 09 12
    Illustration
    "Le Figaro"

     

    Après une hésitation lundi, le Préfet de Police de Paris Michel Cadot a décidé d'interdire mardi 6 décembre la circulation des véhicules impairs dans Paris et dans la petite couronne (22 communes).

    Peu de parisiens se sentent concernés. Dans leur grande majorité, ils n'ont pas de voiture ou s'ils en ont une ils la laissent régulièrement au garage. Ils possèdent pour beaucoup d'entre eux, en revanche, des deux-roues motorisés (motos/scooters). Ce mode de déplacement a explosé dans Paris intra-muros depuis que la voiture est déclarée non grata. Un relevé effectué récemment sur les motos garées dans le Marais (trop souvent sur les trottoirs…) montre que 80 % d'entre elles sont immatriculées 75. La mesure va donc les toucher, tout comme les résidents de banlieue qui pour diverses raisons se rendent dans Paris.

    La mesure est-elle pertinente ? On est tenté de le penser car la logique élémentaire nous enseigne qu'en agissant sur une cause on en modifie les effets, comme aurait dit Candide. Il semble du reste que les mesures effectuées le confirme. Alors, une question se pose : si les propriétaires de véhicules peuvent s'en priver pendant une journée et contribuer ainsi à préserver des centaines de milliers de personnes qui n'ont jamais demandé à respirer des oxydes d'azote et des particules fines, s'ils ont réussi à trouver une solution alternative, ce dont nous ne doutons pas car il n'est pas imaginable par exemple qu'ils aient décidé de ne pas se rendre à leur travail, pourquoi ne continueraient-ils pas sur le même mode en délaissant leur voiture le reste du temps.

    En poursuivant ce raisonnement, de proche en proche, on parvient à la conclusion que le Préfet de Police, en accord avec la Maire de Paris Anne Hidalgo et son Adjoint aux déplacement Christophe Najdovski, devrait interdire la circulation de manière totale et définitive. Sauf exceptions naturellement, et elles sont nombreuses.

    Une mesure de cette ampleur aurait l'avantage de susciter de nombreuses réflexions et décisions de ceux qui hésitent encore à se rapprocher de leur lieu de travail ou de travailler et se divertir près de leur lieu de vie.

    Il y a des milliers d'objections possibles à cette théorie qui allie impertinence, provocation et raisonnement par l'absurde. Il y a pire attitude cependant : fermer les yeux sur l'atmosphère mortifère qui nous enveloppe et respirer à pleins poumons quoiqu'il advienne….

    Les élus de la Ville ont la tache difficile : s'ils ne font rien le jour viendra où on les poursuivra en justice pour non assistance à personnes en danger, voire pire ; s'ils agissent, comme ils le font actuellement, ce sera la levée de boucliers de tous les mécontents.  Disons ce que nous en pensons. La sagesse nous commande cependant de nous garder d'être totalitaires dans la manière dont nous l'exprimons.

    GS

     

  •  Pollution air panthéon 02 12 16Paris fortement polluée aux particules  le 1er décembre 2016 (photo L'Obs)

     

     

    Avec un pic de pollution aux particules qui atteint, aujourd’hui, 100 à Paris, et au-delà dans l’agglomération, sur une échelle ce 0 à 100 d’Airparif, les parisiens et franciliens sont soumis à rude épreuve ce jeudi après un mercredi calamiteux.

    Certes le stationnement résidentiel est gratuit, certes la préfecture de police a pris la décision de baisser toutes  les vitesses autorisées de 20  km/h et les poids lourds en transit doivent contourner Paris en empruntant la francilienne, mais des voix s’élèvent pour mettre en cause la fermeture des berges rive droite.  Décision qui amplifierait le phénomène climatique que nous vivons actuellement. Rien ne le prouve cependant. Le débat  à ce sujet n’est pas près d’être clos…

    Quant à l’arrivée prochaine de la vignette antipollution présentée comme prioritaire pas la Mairie de Paris en termes de santé publique, elle permettra en effet de décider (mairie et préfecture) en cas de  pic de pollution des véhicules qui pourront  circuler, elle est déjà considérée comme « une contrainte supplémentaire et discriminatoire » pour l'association 40 millions d'automobilistes. Une association qui laisse entendre présomptueusement qu'elle représente tous les conducteurs et qui ne propose rien pour réduire les effets néfastes des véhicules à moteur dans les villes.

    Bien difficile d’y retrouver son latin alors que la pollution s’abat de plus en plus souvent sur les citadins que nous sommes.

     

  •    Voiesberge940La voie Georges Pompidou fermée à la circulation

     

    Annoncée depuis septembre et après signature d’une convention entre la Ville et Airparif (association indépendante) pour la somme de 128.000 € suite à un vote du Conseil de Paris, nous en savons désormais un peu plus sur les moyens qui vont être déployés pour mesurer la pollution et qualité de l’air suite à la fermeture de la voie Georges Pompidou.

    Ce ne sont pas moins de trois camions laboratoires, 80 points de mesure qui seront disposés sur les quais tous les 300 mètres. Sept stations automatiques de mesure des polluants issus du trafic routier (particules fines, dioxyde d'azote et benzène) seront installées sur les axes routiers où s’est a priori déplacée la circulation, y compris certains axes qui sont à l’extérieur de Paris.

    Deux campagnes d’un mois sont prévues, une en décembre une autre l'été prochain pour un coût total de 130.000 €.

    Les travaux menés par Airparif, en lien avec le Service Parisien de Santé Environnementale (SPSE) de la Direction de l'Action Sociale, de l'enfance et de la Santé (DASES), aboutiront à une somme de résultats qui seront analysés par quatre comités de suivi créés à cet effet (Mairie de Paris, Métropole du Grand Paris, Préfecture de police et Région)

    Déjà des voix s’élèvent sur cette campagne et il y a fort à parier que les résultats, quels qu’ils soient, seront critiqués surtout, comme l’annoncent certains, s’il n’existe pas de mesures réalisées avant la piétonisation, donc de possibilités de comparaison, ce qui risque d'amener  des interprétations différentes.

    A suivre …

    Dominique Feutry

     

  • 15308270-sea-bubble-ces-voitures-qui-voleront-bientot-au-dessus-de-la-seine - CopieLes "Sea Bubble" seront expérimentés sur la Seine au printemps prochain (Photo Sea Bubble)

     

    Nous vous en avions informé  lorsque le projet a été lancé et  la presse se saisit à nouveau du sujet. La Seine sera bientôt  (au printemps semble-t-il) un champ d’essai  pour les  « Sea Bubble », ces petits bateaux taxis bizarres de quatre mètres de long et deux de large, propulsés à 18 km/h par deux moteurs électriques silencieux et non polluants,  qui volent sur l’eau.

    Le projet, un peu fou au départ, avance puisque les inventeurs en sont au stade de la fabrication d’un prototype à l’échelle.  La mairie de Paris n’a pas caché son intérêt pour ce nouveau mode de locomotion avec chauffeur pouvant embarquer quatre passagers. Il  nécessite  quelques infrastructures néanmoins (stations d’amarrages, appontements, panneaux solaires et bornes électriques  pour recharger les batteries …).

    Voyant très loin, les promoteurs de ces engins imaginent déjà une utilisation de type Autolib’. Pourquoi pas,  mais encore faut-il que l’investissement ne soit pas trop élevé pour la Ville en regard  du service apporté et de la réduction de la pollution annoncée.

    Autre sujet,  la Seine. Elle n’est malheureusement pas extensible et celle–ci est déjà bien encombrée (voir notre article du 24 juin 2016) entre le  trafic de marchandises, les bateaux-mouches, les barges, les bateaux hôtel ou piscine,  les péniches habitées le long de quais ou celles, comme certaines barges, transformées en bar-restaurant, les projets de bateau  cinéma,  bateau  musée,  bateau magasin, les bassins réservés à  la baignade … il faudra prévoir des couloirs de navigation dédiés aux bateaux- taxis  si bon ordre n’est pas apporté pour pouvoir circuler avec des risques limités sur la Seine.

    Dominique Feutry

     

  • Temple 10 motos 10 02 14Entassement anarchique de motos sur le trottoir et sur la chaussée  rue du Temple (IVe) (Photo VlM)

     

    Toute la presse aujourd'hui en parle : Anne Hidalgo a déclaré au JDD qu'elle entendait confier le contrôle et la gestion du stationnement payant à Paris à trois sociétés privées dès le 1er janvier 2017 ("Capital", 23 octobre 2016)

    Elle s'appuie sur un rapport qui évalue à 300 Millions d'€ "l'évasion" de recettes qui résulte de l'attitude des automobilistes qui sont à 91 % rétifs à s'acquitter de leur obligation auprès des parcmètres. La Maire de Paris pense que les employés d'une société privée y mettraient plus de zèle que les ASP (agents de sécurité de Paris) actuels et feraient ainsi rentrer plus d'argent dans les caisses.

    300 Millions d'€ c'est l'équivalent de 300 € chaque année par foyer fiscal parisien qui reviendraient dans nos poches, qu'on soit automobiliste ou pas. Une "aubaine" à ne pas négliger. Curieusement, c'est aussi le chiffre des subventions, selon notre analyse, qui sont versées chaque année à des associations fantoches. Il y a  fort à parier qu'on réaliserait une économie similaire en demandant à un cabinet d'audit privé de contrôler l'activité et la productivité de telles associations.

      Subventions associations sachets de pièces delanopolis 2015

    Sachant que les parisiens ont de moins en moins de voitures, ou s'ils en ont une la laissent au garage, ils n'ont pas de raison objective de se plaindre de l'orientation prise. De plus, on ne peut pas se dire citoyen et accepter qu'une loi ou un règlement soit respecté à 9 % !

    En revanche, on a des soucis à se faire au sujet des deux-roues motorisés. Si l'usage de la voiture est encore plus contrarié, le mouvement en faveur de la moto va confirmer son explosion. On ne doit pas s'y opposer par principe car l'espace public occupé par un conducteur de deux-roues est bien inférieur à celui du même conducteur au volant d'une voiture. Il reste à prendre des dispositions pour que ce mode de déplacement respecte toutes nos attentes en matière d'environnement.

    Il faut d'abord que les engins les plus polluants soient retirés de la circulation. Les restrictions applicables au 1er juillet 2016 (MOTO MAG)  le laissent espérer. Il est indispensable ensuite que le contrôle technique, en vigueur depuis longtemps pour les voitures, soit enfin appliqué au deux-roues motorisés pour que cessent leur vacarme et leur contribution à la pollution de l'air.

    Pour finir, de sorte que chaque mode de déplacement ait les chances qu'il mérite, sans passe-droit, sans complaisance coupable de clientélisme, il importe que le stationnement des motos soit organisé sur la chaussée, et sur les trottoirs là où les conditions le permettent, et soit strictement interdit ailleurs. Sur ces places désormais réservées, il est juste et normal qu'une taxe de stationnement s'applique, comme elle s'applique aux voitures, en due-proportion naturellement de l'espace occupé.

    Les alliés Verts de Mme Hidalgo y sont favorables. Nous n'adhérons pas à toutes leurs positions mais en voilà une que certains de nous sont prêts à défendre.

    Gérard Simonet

     

  • Serres auteuil géoLes Serres d'Auteuil, inscrites à l'inventaire des monuments historiques, dont une partie a été sacrifiée à l'autel de l'extension de Roland Garros (Photo Géo)

     

    Douche froide pour les tenants du projet.

    Le 3 octobre, on apprenait que la décision en appel du Tribunal Administratif de suspendre l'exécution  du permis de construire était annulée par le Conseil d’État statuant en cassation. Une fois de plus, pour des raisons qui mériteraient une analyse approfondie, la juridiction suprême décide en faveur de la mairie de Paris. La Fédération Française de Tennis (FFT) boit du petit lait. Les défenseurs du patrimoine pleurent devant le spectacle des bulldozers qui reprennent possession du terrain.

    Puis patatras! On découvre hier soir 6 octobre que le Tribunal de Grande Instance de Paris (TGI), statuant au civil en référé à la demande des héritiers de l'architecte des Serres, Jean-Camille Formigé, ordonne "la suspension des travaux engagés ou à engager".

    Les associations qui défendent l’intégrité des Serres d'Auteuil, dont la SPPEF (société pour la protection des paysages et l'esthétique de la France), le collectif Auteuil-Les Princes, France Nature Environnement, SOS-Paris… se réjouissent de cette péripétie qui contredit le Conseil d’État tandis que la FFT dénonce le jugement et parle d'une "décision prise dans des conditions douteuses et s'interroge sur une possible manipulation". Bigre !

    Pour notre part, nous avons dés le début regretté l’acharnement de Paris  et de ses dirigeants à maintenir le tournoi de Roland-Garros dans le cadre étriqué d'Auteuil. Il fallait de la place à la FFT. Versailles, qui n'est qu'à 25 kilomètres de Paris, proposait sa candidature et l'étendue infinie de ses espaces. C'était une occasion pour décongestionner Paris. Égoïstement et soucieux de leur ego, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo (alors Première-Adjointe en charge de l'urbanisme) décidaient de faire l'arbre droit pour conserver le prestige d'organiser ce tournoi du Grand Chelem.

    Il fallait dans ce but sacrifier une partie des Serres d'Auteuil : qu'à cela ne tienne ! Ce fut fait.

    Nous suivons attentivement cette affaire car elle est significative d'une attitude que nous dénonçons : défendre à tout prix le "pré carré" de la capitale en y développant l'activité et l'habitat au détriment de la périphérie dont les habitants souffrent de devoir converger en permanence vers un Paris surpeuplé, avec les difficultés de logement et de transport que nous connaissons, et que la fermeture des berges à la circulation met singulièrement en lumière.

    Gérard Simonet