Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Pollution

  •    Pollution-polluant2Pollution atmosphérique au-dessus de Chaillot (photo Airparif)

     

    Alors que s’ouvre Paris Plage et que la chaleur s’installe un épisode de pollution atmosphérique réapparait. Les prévisions d’Airparif font en effet état pour ce mercredi 20 juillet d’un pic d’ozone qui conduit la Mairie de Paris à annoncer la gratuité du stationnement résidentiel mercredi. Bien entendu comme à chaque fois en pareille situation la préfecture de police de Paris recommande d’emprunter les transports en commun et il est aussi conseillé d’éviter les activités physiques et sportives intenses.

    En conséquence la vitesse maximale autorisée est abaissée de 20 km/h et ramenée à 60 km/h sur le boulevard périphérique à Paris.

    Ainsi que l’explique le site Paris.fr de la mairie, « il s’agit d’un enjeu de santé publique majeur, la lutte contre la pollution de l’air est une priorité de la Ville. Après les interdictions des poids-lourds et autocars les plus polluants depuis le 1er septembre dernier, le 1er juillet 2016, Paris limite la circulation des véhicules les plus polluants pendant les jours ouvrés, de 8h à 20h. Cette interdiction ne concerne pas le périphérique ni les bois de Boulogne et Vincennes. ».

    Il n’empêche que la montée du thermomètre combinée à une quasi absence de vent constituent des conditions défavorables pour les franciliens. Chacun doit donc rester prudent et adopter un comportement responsable.

     

  • Sans-titreLa rive droite de la Seine piétonnisée (photo VlM)

     

    L’aménagement de la rive droite de la Seine et sa fermeture définitive aux véhicules motorisés d’abord pour installer Paris Plage puis son aménagement en zone piétonne et de loisirs  ne fait pas l’unanimité loin s’en faut. "Vivre le Marais !" s’est déjà exprimé à ce sujet et a fait part de ses remarques en lien notamment avec la dernière crue de la Seine, au Président de la commission d’enquête publique  qui reçoit les avis et doléances jusqu’au 8 juillet (voir nos articles des 11 et 24 juin).

    "Le Parisien" révèle aujourd’hui que la commune de Colombes « vient de voter un vœu demandant au préfet de Paris Île-de-France et au préfet de police de Paris de suspendre sine die l'enquête publique de fermeture des voies sur berges à Paris … estimant (NDLR comme d’autres élus ) que le périmètre de l'enquête publique — les Ier, IVe, VIIe et XIIe arrondissements parisiens — est trop limité ». Le Grand Paris est contre la fermeture des berges et a souhaité que celle-ci soit reportée.

    Voilà qui relance le débat et montre combien cette décision unilatérale de la Marie de Paris mérite sans doute davantage de concertation comme dans tout projet d’importance et impactant les déplacements du fait des reports de circulation et l'obligation de mettre à disposition des moyens supplémentaires en matière de transports en commun.

    Si la baisse de pollution souhaitée est louable, elle ne peut se faire en effet par une simple translation de  la circulation sur d’autres axes car alors l’impact attendu serait nul voire pire, avec davantage d’embouteillages plus polluants encore.

     

  •   Viielle du temple 95 ami 6
    Cette "Ami 8" des années 70, qui a longtemps squatté un emplacement de la rue Vieille du Temple, n'aura plus droit de cité (Photo VlM)

     

    Deux mesures entent en vigueur aujourd’hui : la fin en France de la distribution inconsidérée des sacs plastiques et l'interdiction de circuler pour les voitures immatriculées avant 1997 et les deux-roues motorisés d'avant 1999.

    Pour les sacs plastiques, il s'agit d'une décision nationale que personne ne peut contester. La planète est sinistrée par leur présence. Des paysages entiers en sont couverts et leur accumulation dans les océans, où leurs déchets s'agglomèrent pour former des continents plastiques, est la cause de la disparition d'espèces qui contribuent à l'équilibre écologique marin. On explique de la sorte la prolifération des méduses urticantes dans la Méditerranée : leur prédateur qui est la tortue marine est en voie de disparition car elle ingurgite des plastiques qu'elle prend pour des méduses, et en meurt.

    Il faut balayer d'un revers de la main ceux qui tergiversent en soulevant des motifs de commodité ou de pouvoir d'achat pour les consommateurs. Face à un péril mondial, il faut prendre les mesures qui s'imposent sans le moindre état d'âme car toute hésitation est criminelle.

    TortueTortue de mer victime des sacs plastiques

     

    Il en va de même, dans une autre mesure, de l'interdiction de circuler dans Paris. Quand on sait qu'il y a 40.000 décès par an en France à cause de la mauvaise qualité de l'air, et que Paris vit chaque saison au rythme de pics de pollution toujours plus graves, il faut prendre les décisions courageuses qui s'imposent. Reconnaissons à la Maire Anne Hidalgo, que nous n'avons pas l'habitude de ménager quand elle densifie Paris au lieu donner de la respiration au milieu urbain et qu'elle fait le jeu de l'alcoolisation des jeunes par sa politique festive et nocturne, reconnaissons lui le mérite de faire preuve dans cette affaire, avec son Adjoint aux déplacements Christian Najdovski, de la sagesse qui s'impose pour affronter et surmonter une crise majeure de cette nature.

    Les multiples aménagements qui accompagnent les dispositions prises pour interdire la circulation (horaires, dérogation services publics et santé, véhicules de collection ….) émoussent quelque peu la mesure mais n'affectent pas sa valeur symbolique. Les estimations de véhicules concernés vont de 1 à 5 % mais s'agissant de ceux qui polluent le plus, l'effet attendu sur la qualité de l'air est bien supérieur. Quoiqu'il en soit, il semble que la voie soit désormais ouverte à d'autres mesures plus radicales pour faire que Paris soit une ville où les habitants s'épanouissent dans un air respirable.

    N'hésitez pas à vous exprimer dans la rubrique "commentaires"

    Gérard Simonet

     

  • A0Les quais noyés au pied de l'Hôtel de Ville le 6 juin 2016 (IVe)  (Photo VlM)

     

    La crue de la Seine à peine terminée, il est annoncé que l’aménagement des 3,3 km de la Rive Droite va reprendre avec en préambule l’installation de Paris-plage dès le 20 juillet.

    Au-delà de la suppression de la circulation motorisée à cet endroit, la Ville insiste et c’est écrit sur son site internet, qu’il est question d’espace de respiration » (argument utilisé pour l’ouverture des parcs et jardins la nuit),  de « développement de nouvelles activités »,  de « culture » de « sport », de "nature", de « tourisme », d’« économie sociale et solidaire » etc… Elle démontre que 4,1 millions de visiteurs, depuis son réaménagement, ont fréquenté la Rive gauche sur laquelle 1.700 manifestations ont été organisées. "Réussite" renforcée par la baisse de 15% des émissions de dioxyde de carbone et un ralentissement des temps de trajet des automobilistes jugé faible pour ceux qui persévèrent à utiliser leur véhicule… 

    Très bien, mais la Seine dans tout cela, sera-t-elle écoutée alors qu'elle a mis tout le monde d’accord en sortant de son lit, en envahissant les quais et en engloutissant tout ou presque sur son passage ! Et encore il s’agissait d’une crue importante mais non exceptionnelle, très en deçà des niveaux de la crue centennale de 1910.

    Les installations qui n’ont pas pu être enlevées rapidement, en particulier sur la partie réaménagée de la Rive gauche du fleuve (certaines structures étant tout de même démontables), ont été emportées par les flots.  Les dégâts sont importants, non encore évalués, mais les  investissements qui ont présidé à leur installation se sont élevés à 26,6 millions d’€.

      A8Bar englouti sur le quai à la hauteur du 85 quai de la Gare (XIIIe) (Photo VlM)

     

    Nous ne connaissons pas encore le coût du projet de  "reconquête de la Rive droite", il sera forcément significatif. Ne faudrait-il pas avant de lancer les travaux tirer d’ores et déjà les leçons de la crue et revoir ce projet ? En effet durant cet épisode fâcheux, chacun a été pris de cours malgré les affirmations nombreuses et rassurantes des autorités que la situation était sous contrôle.

    Le réchauffement climatique ne nous expose- t-il pas à subir des crues plus fréquentes et de plus grande ampleur, la mairie rechignant depuis longtemps à investir dans une 5ème retenue d’eau dans le bassin de la Seine, comme le recommandent pourtant des experts reconnus ?

    La force des éléments milite donc pour ne pas continuer – principe de réalité oblige – à s’arc-bouter sur une promesse électorale dont la mise en œuvre sera soumise aux caprices de la Seine. La mairie déjà confrontée à un budget très serré ferait bien de revoir sa copie, du simple bon sens.

    Dominique Feutry

     

  • ParisdepechesLa circulation autos-motos dans Paris est la source essentielle de pollution de l'air (photo parisdepeches)

     

    Anne Hidalgo et son Adjoint aux déplacements Christophe Najdovski ont raison de s'attaquer aux véhicules les plus anciens qui sont aussi les plus polluants, qu'il s'agisse des oxydes d'azote (NOx) ou des particules fines. Les pics de pollution que nous avons connus à Paris ces dernières années sont là pour nous en convaincre. On ne peut pas laisser les parisiens, quand on en a la charge, étouffer dans un air irrespirable.

    La mesure annoncée vise les véhicules mis en circulation avant 1997. A partir du 1er juillet 2016, ils ne seront plus autorisés dans Paris de jour mais pourront rouler à partir de 20h00 jusqu'à 07h00 du matin – une clause pour le moins étrange.

    Les 2,2 millions de parisiens ne pourront que s'en réjouir, eux qui très souvent n'ont pas de voitures ou en ont une mais ne s'en servent pas, et subissent la pollution de véhicules venus très majoritairement d'ailleurs.

     

    France infoDans cette fumée, des oxydes d'azote et de carbone, du benzène et des particules fines (Photo France-Info)

     

    Ceci étant dit, il est à craindre que les effets bénéfiques ne soient que marginaux. En effet, le nombre de véhicules concernés tourne d'après la mairie de Paris autour de 500.000 pour 7 Millions de véhicules au total pour l'Île-de-France grande couronne (ceux qui circulent régulièrement dans Paris). De plus, on  ne connait pas avec certitude le sort réservé aux deux-roues motorisés qui ont proliféré dans Paris. Ils ont eux aussi des moteurs thermiques  et l'absence de contrôle technique ne permet pas de déceler et éliminer ceux mal réglés qu'une combustion imparfaite rend hautement polluants. Sans compter le bruit des autres – nombreux – dont le pot d’échappement est non conforme.

    Il faut donc percevoir ces annonces comme un pas seulement dans la bonne direction, une étape qui appelle de nouvelles dispositions, notamment en direction du diésel. Plus de détails sur l'Internaute Magazine.

    On s'étonne dans ces conditions qu'une association qui annonce pompeusement représenter 40 Millions d'automobilistes lance une action de groupe en justice contre la mairie de Paris, pour faire parler d'elle et tenter de  grappiller une indemnisation en faveur des propriétaires des véhicules incriminés. Elle voudrait en somme que nous parisiens (qui sommes aussi des automobilistes) soyons condamnés à payer des impôts supplémentaires pour n'avoir pas voulu mourir étouffés !

    "40 Millions d'automobilistes" entend plaider la perte de valeur des véhicules à la revente, donc un préjudice économique pour le vendeur, dans le but d'obtenir gain de cause devant la justice. L'argument est fallacieux. La valeur d'un véhicule de 20 ans d'âge est voisine de zéro avec ou sans décote ; ensuite le marché de revente est national, certainement pas réduit à Paris. Il faut rappeler que la mairie de Paris propose des zakouskis à ceux qui se débarrassent de ces véhicules : subvention pour l'achat d'un vélo ou indemnité forfaitaire de 400 €.

    L'initiative qui est prise par la mairie de Paris a aussi le mérite de nous rapprocher de pays européens qui ont créé des "zones à basse émission". On en compte 200 et aucune en France. Il était donc temps de s'y mettre !

     

  •    284345274Le renforcement du nettoyage fait partie des mesures annoncées par la Maire de Paris 

     

    Le journal Les Échos vient de publier une interview de la Maire de Paris qui annonce vouloir verbaliser massivement dès la rentrée d’automne les incivilités dont notre ville est devenue le théâtre. C’est ainsi que ce que nous dénonçons depuis des années tant en matière de malpropreté  que des nuisances sonores et dépôts d’ordures sauvages … déclenchant l’ire des habitants, serait enfin pris en compte de façon volontaire avec des moyens conséquents pour y parvenir…

    Nous pensons que notre action avec les autres associations du réseau "Vivre la Ville !" ne sont pas étrangères à ces décisions… Il est question de déployer 1.900 agents qui pourraient verbaliser. Une brigade d’« intervention spécifique » de 320 agents serait prévue, 145 d’entre eux œuvreraient le jour (06h00- 23h30), 100 autres agissant la nuit.

    Cela découle non seulement de réorganisations et simplifications internes à la mairie qui disposera d’une direction unique pour les inspecteurs de sécurité, les surveillants des espaces verts et les agents de la propreté. Selon l’issue des discussions avec la Préfecture de Paris, d’autres effectifs pourraient venir les renforcer. Le nombre de procès-verbaux devraient donc fortement augmenter alors que la mairie en dénombre 52.455 en 2014 (20.600 pour les étalages sauvages, les ventes à la sauvette et l’affichage illégal et  25.000 portent sur la pollution, les nuisances sonores et les dépôts irréguliers). La mairie ne cache pas que les enjeux sociaux sont importants dans cette réorganisation qui nécessite des changements de statuts et un fort  développement de la polyvalence.

    Nous nous réjouissons de ces évolutions qui marquent peut-être et enfin un tournant par une prise de conscience des élus que Paris est devenue sale en comparaison des autres capitales « concurrentes ». Mais il ne faut pas se voiler la face, le développement festif voulu par les élus avec l’ouverture récente des parcs et jardins la nuit (voir notre article du 7 mai 2016) après l’aménagement des berges de la Seine ne peut qu’accroitre le phénomène et ne peut se concevoir que si des moyens significatifs et donc coûteux sont mis en place si l’on veut limiter les effets secondaires occasionnés.

    Nous allons suivre ces évolutions de près afin de constater la réalité de leur mise en place et de leurs effets.

    Dominique Feutry

     

  • BergesRive droite aménagée, interdite à la circulation automobile (Photo Mairie de Paris – Luxigon)

     

    Le projet d'aménagement de la Rive droite a donné lieu à bien des débats.  A quelques mois de la fermeture à la circulation de la voie sur berge le long de la Seine, les avis restent partagés quant aux conséquences sur le réduction de la pollution au dioxyde d'azote et des émissions de particules. Dans un article que nous avons publié le 6 mai 2015, nous citions à ce propos les chiffres avancés par la mairie qui annonçait que la fermeture à la circulation de la rive gauche aurait réduit ces émissions de  15%.

    Néanmoins un point reste flou, celui de l'impact sur la circulation de la fermeture de cette seconde voie sur berge. A ce propos dans le même article de notre blog nous écrivions : "Bien sûr on nous annonce le lancement d’études de circulation (Préfecture de Police et services ad hoc de l’État). La dimension Métropole (Communes limitrophes, STIF, voies navigables..) sera prise en compte car les parisiens  ne seront pas les seuls impactés par ces évolutions."  ll est difficile de savoir en lisant cette phrase en effet quelle proportion du trafic habituel du bord de Seine va se reporter sur les voies proches et quelles seront les conséquences sur les temps de transports du fait certainement de davantage d’embouteillages (et de pollution) et  sur les transports en commun par exemple … en un mot sur la vie des parisiens et des franciliens ?

    Cette problématique est pourtant cruciale et se présente avec davantage d'acuité depuis les événements de janvier et de novembre  2015. Ceux-ci ont montré combien le temps d'arrivée des forces de police et des secours était primordial dans de telles situations.  Or un  fort trafic dû à la réduction du nombre d'axes de circulation rendra plus difficile ces interventions dans les  délais les plus courts possibles. Les enquêtes menées par les administrations concernées et des parlementaires qui se sont penchés sur le dossier ont montré que les secondes et le minutes gagnées permettaient de sauver des vies.

    Des avis autorisés affirment que, dans le cas présent, la concentration de la circulation automobile accentuée par la fermeture de l'axe rive droite aura pour conséquence d'augmenter les délais d’intervention et non de les réduire. Et si jamais par exemple, il fallait accéder dans l'urgence à  l'Hôtel de Ville, au BHV-Marais ou au Centre Beaubourg tout proches, qui regroupent  personnels et visiteurs en nombre, les conditions sont loin d'être optimum malgré les recommandations  données.

    Densité de population ne fait pas dans ce cas bon ménage avec intensité du trafic automobile …

    La question des difficultés probables d’accès rapide aux policiers, aux pompiers et aux équipes de secours  dans des lieux très fréquentés, au travers  du prisme des derniers attentats, mérite donc d'être posée et doit être revue quitte à différer la décision d'aménagement arrêtée pour la Rive droite .

    Dominique Feutry

     

  •   A1Chiens ayant pris possession du Square Leonor Fini, rue Vieille du Temple (IIIe) (Photo JFLB)

     

    Chaque matin, entre 9h00 et 10h00, une dizaine de propriétaires de chiens se rassemblent dans le square Leonor-Fini pour deviser entre eux et contempler leurs animaux s’en donner à cœur joie sur ce qui reste d’herbe en guise de pelouses, contribuant à leur dégradation. Il est vrai qu’aucune mention n’interdit explicitement les canidés dans ce jardin public, ce dont on peut s’étonner. Chacun sait que leurs déjections sont porteuses de parasites dangereux pour la santé des enfants, qui sont les grands utilisateurs du square, et notamment de ses jeux.

    Le soir, avant même la fermeture du square, les rats prennent la relève. Ils y pullulent depuis les travaux du Musée Picasso. Pour leur première visite dans la Ville Lumière, les trois enfants de mes amis grecs ont ainsi pu les observer à satiété de mes fenêtres, dimanche soir, se dresser sur leurs pattes arrières pour déchirer les sacs poubelles dans lesquels les visiteurs de la journée ont entassé les reliefs de leur pique-nique, et courir d’un bout à l’autre du jardin. A l’heure où j’écris ce billet, en ce lundi 25 avril, à 18h15, je les vois à nouveau de ma fenêtre. Des grands, des petits, il y en a pour tous les goûts, et de tous les âges. Derechef, c’est bel et bien la santé des usagers, et notamment des plus jeunes d’entre eux, qui est mise en danger, car on n’ose imaginer les microbes dont sont porteurs ces légendaires rongeurs, bien que de toute évidence la Peste ne nous menace pas.

    Telle est la triviale réalité d’un superbe quartier historique de Paris, plutôt nanti socialement, dans lequel la Sainte Alliance entre les intérêts marchands et les pouvoirs publics s’échine à attirer un tourisme de consommation de masse sans pour autant se donner les moyens humains et financiers d’assumer les conséquences de l’afflux de centaines de milliers de visiteurs par an. La transformation autoritaire du Marais en zone de tourisme international, sans consultation aucune des principaux intéressés, ses habitants, ne fait que précipiter le naufrage du Marais dans la saleté.

    Les responsables s’en lavent les mains, si l’on peut dire, en arguant de l’insuffisance de leurs ressources, tout comme ils opposent invariablement aux plaintes des riverains confrontés aux nuisances sonores des établissements nocturnes l’absence de voiture de police disponible, et susceptible d’intervenir. La Ville de Paris, première destination touristique au monde, en veut plus, toujours plus, quitte à transformer la cité lumière en vulgaire machine à bruit et à sous, et en cloaque, au mépris de la santé et même, tout bêtement, de l’hygiène publiques. Bien que tu ne fusses pas toi-même un ange dans ton rapport à l’argent, Haussmann, réveille-toi, ils sont devenus fous !

    Jean-François Leguil-Bayart

     

  • Tapis d'orient 21 04 16Ces affiches ont envahi nos rues dès jeudi 21 avril (Photo VlM)

     

    Des messages nous ont été envoyés ce samedi 23 avril en provenance d'habitants du IIIe se plaignant de l'invasion de ces affiches, collées ou ficelées sur tout ce que la rue compte de poteaux ou potelets.

    Plus grave, vers 10h30, un appel téléphonique nous est parvenu d'un membre de l'association aux prises avec les gérants de la salle de vente des tapis, 103 rue du Temple. Il réclamait le retrait de ces pancartes, affiches et panneaux. Elles défigurent le quartier, réduisent la visibilité des piétons aux carrefours et enlaidissent le paysage de la rue. Que nous soyons, détail aggravant, en secteur sauvegardé ne gêne pas outre-mesure ceux qui les mettent là !

    Les échanges se sont rapidement envenimés. Notre adhérent a été insulté et menacé de représailles physiques. Quand nous avons rejoint le groupe, trois fonctionnaires de police étaient là. Ils se sont rendus au local de vente pour un contrôle d'identité et une vérification de l'habilitation des gérants à exercer l'activité à laquelle ils se livrent. Nous nous sommes quant à nous rendus au commissariat de police du IIIe, rue aux Ours, pour déposer une plainte au nom de notre adhérent, pour insulte publique et menaces.

    L'association appuie et défend ceux qui ne peuvent accepter comme une fatalité que chacun agisse à sa guise au détriment du cadre de vie de la population. Si chaque commerçant du Marais (et d'ailleurs) considérait qu'il a le droit de déployer sa publicité à grande échelle sur la voie publique comme le font ces marchands de tapis on imagine ce que serait l'environnement. Nous profitons de cet incident pour demander à la Mairie de Paris, aux Mairies d'arrondissements et à la Police, à ne pas entretenir l'opinion que ces pratiques seraient tolérables au prétexte qu'elles sont éphémères ou que les affiches sont retirées le soir. L'éphémère qui se répète ne l'est plus et les affiches ne sont évidemment pas retirées pour la nuit.

    Nous appelons nos amis et lecteurs, dans une attitude citoyenne, à rester attentifs à ce que ces évènements ne se reproduisent plus. Nous réserverons une place à ce dossier dans nos prochains entretiens avec les Commissaires de police de nos arrondissements.

     

  • MotardsPhoto "Le Parisien"

     

    Une fois de plus, l'association des "Motards en Colère" (ils sont statutairement en colère) affiche sa capacité de nuire. On voudrait les rassurer : il n'est point besoin de nous en faire régulièrement la démonstration, nous leur reconnaissons cette capacité.

    La raison de leur nouvelle colère : le contrôle technique. Cette mesure s'applique depuis 1992 aux voitures de plus de deux ans. Elle a comme objectif la sécurité. Elle devait s'appliquer aux deux-roues motorisés (2RM) qui comptent pour 2% du trafic et 22 % des accidents de la route, mais les "Motards en colère" s'y sont toujours opposés et les pouvoirs publics ont cédé quand ils montraient les dents.

    Le contrôle technique est d'autant plus nécessaire pour les 2RM qu'on voit bien le nombre de véhicules vétustes qui ne sont plus aux normes anti pollution ou ceux qui ont trafiqué leur pot d'échappement pour faire plus de bruit. Il est grand temps maintenant que leurs propriétaires reconnaissent qu'ils doivent être traités à égalité avec les autre modes de transport. C'est leur vie qui est en jeu, la qualité de vie des autres en milieu urbain  et leur contribution à un air moins pollué.

    La Maire de Paris est concernée par les manifestations spectaculaires auxquelles nous assistons mais en l'espèce c'est le gouvernement qui est en première ligne puisque la mesure est nationale. Il ne doit pas céder. L'argument du prix qui prendrait les propriétaires à la gorge fait sourire quand on sait la valeur des engins sur lesquels les motards manifestent. D'autant plus que contrairement aux voitures il ne s'agit pas ici d'un contrôle tous les deux ans mais d'un seul contrôle à la revente. Une disposition qui a l'avantage de mieux informer celui qui achète de ce qui l'attend !

    En sur-réagissant à une mesure de bon sens, les motards qui n'ont pas toujours bonne presse mènent un  combat qui dessert leur image.