Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Pollution

  •    1024px-ParisPedestrianStreetCul-de-sac

    La rue du Trésor (IVe) peu après son réaménagement  

     

     

    Le collectif des riverains de la rue du Trésor (IVe) s’organise et agit face aux dégradations multiples que la habitants subissent (voir notre article du 16 septembre 2015 ).

    Un courrier rédigé par un collectif d'habitants, abondamment distribué dans  le quartier,  a été adressé aux élus (maire d’arrondissement, député, conseiller de l’opposition Vincent Roger, le commissaire central de police du IVe, le sous-directeur du permis de construire et du paysage de la rue de la Direction de l’Urbanisme).

    L’objet de cette missive est l'« Ouverture programmée d’un nouveau restaurant au 10, rue du Trésor »

    Le courrier rappelle combien les habitants de la rue du Trésor ont une longue expérience de la vie en collectivité avec les restaurants implantés dans le secteur, les riverains rappellent tout le travail accompli par le passé avec la Maire de l’époque, Dominique Bertinotti et tous les acteurs concernés, y compris les résidents pour aménager la rue.

    Mais hélàs aujourd'hui force est de constater que les nuisances ne cessent de progresser, au point que certains riverains ont préféré abandonner les lieux. L’extension des terrasses, les empêchements constatés en matière de circulation piétonne dans l’impasse et ses allées parallèles, les dégradations observées sur les espaces verts deviennent de véritables motifs d’inquiétude et de mécontentement pour les habitants. La majorité des accotements sont occupés par les chaises et les tables des restaurants. Le croisement de voitures, de camions de déchargement, de piétons et deux roues incompatibles avec les exigences de sécurité, y est incessant.

     

    20150923_120945Les véhicules stationnent à touche touche sur la seule voie de la chaussée de la rue du Trésor (IVe) (PhotoLM)

     

    Comme toujours dans ces situations, le déséquilibre, entre le temps imparti au sommeil et celui officiellement dévolu à la fête, est patent. Entre la fermeture des restaurants à 2 heures du matin et le passage des camions poubelles ou de nettoyage entre 6 et 7 heures, les résidents peuvent espérer se reposer … dès lors qu’ils ne sont pas dérangés en plein sommeil par des clients avinés.

    Les questions de propreté sont elles aussi soulignées,  plantations jonchées de serviettes en papier, de pots à glace, de notes de restaurant, de mégots de cigarettes qui restent ainsi à la vue des touristes et des résidents jusqu’à l’intervention des agents municipaux en charge des espaces verts.

    Le Marais, avec tous les investissements consentis par les pouvoirs publics et les riverains, d’abord pour le rénover puis pour le maintenir à niveau (mise en place de nouvelles poubelles, augmentation de la fréquence de passage des services de la propreté, ravalement des immeubles …) ne mérite t-il pas bien mieux ?

    Et dès le matin les nuisanecs reprennent de plus belle : symphonie de fûts de bière et de bonbonnes de gaz, dans la journée les odeurs de cuisine envahissent les cages d’escaliers, les musiciens et danseurs de rue prolifèrent. En stationnant, les véhicules de livraison ou de particuliers encombrent la voie qui constitue pourtant le seul moyen pour les pompiers d’accéder aux immeubles.

    Les habitants de la rue du Trésor réclament le droit de vivre en harmonie, comme les autres parisiens, dans un quartier sachant préserver les grands équilibres.

    La mono-activité au cœur de l’impasse est flagrante. L’idée que le phénomène puisse se poursuivre est objectivement absurde, et pour les habitants insupportable.

    Les habitants de la rue du Trésor demandent que les élus de l’arrondissement, de la mairie de Paris et autres personnes concernées prennent la mesure de la situation et agissent en conséquence afin de faire barrage à l’ouverture d’un nouveau restaurant dans la rue du Trésor.

    Ils attendent avce impatience leurs réactions  et ne comptent pas abandonner de si tôt le combat pour défendre leur rue.

     

  •   Golden_Gate_Bridge_Yang_Ming_LineLe "Golden Gate Bridge", si caractéristique de San Francisco

     

    Plusieurs reportages et émissions de télévision ont été réalisées sur le pari pris en 2009 par la ville de San Francisco, et que s’apprêtent à prendre d’autres villes, sur l’élimination des déchets. L’objectif étant de parvenir à zéro déchet en 2020, c’est-à-dire demain.

    Ce plan, exigeant et lourd à mettre en œuvre, a commencé pour les habitants,  à  obligatoirement trier leurs déchets sous peine d’amende. Des puces ont été posées au fond des poubelles. Les sacs plastiques sont interdits (remplacés par des sacs papier payants recyclables). Des taxes sont perçues sur les débris non recyclables.

    Chaque maison, chaque  immeuble, dispose de 3 poubelles (verte, noire et bleue). Elles sont utilisées en fonction du type de déchet mis au rebut.  La ville peut déjà aujourd’hui se targuer d’éliminer elle-même 80 % des déchets produits (contre 40 % pour la plupart des autres grandes villes américaines), ce qui est énorme.

    Toute infraction due au non-respect du tri demandé est passible, selon son importance, d’une amende de 100 à 1.000 $.

    Sf_bins-650x433Alignement de containers dans une rue de San Francisco 

     

    Au fil des années les habitants ont appris et compris que ces déchets ne sont plus une charge mais constituent des ressources qu’il faut savoir gérer tout en acceptant que la collecte reste payante afin de financer le « système ». La nourriture constitue à l’évidence une part significative du tonnage de déchets ramassés quotidiennement ce qui a conduit les autorités à sensibiliser la population et les fabricants sur l’utilité de redistribuer vers les banques alimentaires, plutôt que de gaspiller et de jeter les aliments qui finiront brûlés.

    Afin de ne rien perdre, les textiles aussi sont récupérés (20 0000 tonnes étaient habituellement mis à la décharge chaque année). Ils sont maintenant déposés dans des containers en toute sécurité chez les commerçants (ce qui justifie une réduction sur les achats dans certaines enseignes) évitant ainsi qu’ils en soient pillés. Ils sont ensuite triés et recyclés (en matériau d’isolation par exemple).

    L'année 2016 verra l’application d’une nouvelle mesure du plan élaboré par la ville  portant sur l’interdiction de vendre et de distribuer des bouteilles d’eau à usage unique sur la voie publique (des fontaines à eau seront installées dans toute la ville et seuls des verres biodégradable pourront être distribués  lors d’événements publics), la récupération, le recyclage des bouteilles plastique et leur traitement étant particulièrement onéreux. Capture-d’écran-2014-05-29-à-10_19_07Ce plan, notablement critiqué pourtant lors de son lancement, est en passe de réussir. Ses résultats ont d’ailleurs convaincu ceux qui étaient les plus opposés à sa mise en place. Il a permis aux habitants d’adopter un comportement citoyen chacun ayant compris en l'appliquant tout l’intérêt qu’il présentait tant au plan économique qu’au plan environnemental.

    La ville, il faut le signaler, y gagne également en propreté, sujet lié à l'élimination des déchets.

    D’autres villes américaines, des villes étrangères et même des états de l’Union sont acquis à l’idée de mettre en œuvre un type de plan identique, tout n’étant finalement qu’une question de volonté. 

    Pourquoi alors Paris qui rêve d'être à la pointe dans bien des domaines ne suivrait-elle pas les traces de  San Francisco en mettant en place un plan pluri-annuel ambitieux de cette ampleur ? Elle en deviendrait le fer de lance en France et en Europe où des expériences commencent à être engagées. La ville et ses habitants en seraient les grands bénéficiaires avec comme corollaire une propreté, dont nous dénonçons les insuffisances (voir notre article du 17 août 2015), en nette amélioration, la capitale en a vraiment grand besoin !

    Dominique Feutry

     

  •   101 Magasin de nettoyage à sec, 28 rue Beaubourg (IIIe) (Photo 5 à Sec)

     

    Nous en parlons peu mais le Bulletin municipal officiel de la ville de Paris (BMO) est là pour nous rappeler que la protection de l’environnement concerne aussi les établissements de nettoyage à sec. 

    Ainsi le BMO du 11 août dernier (page 2523 et suivantes) fait état notamment d’un contrôle réalisé par le Laboratoire Central de la Préfecture de Police (LCPP) dans une installation de la rue Beaubourg. Il en ressort que  la concentration  de perchloroéthylène dans les locaux est supérieure à près de 5 fois la valeur repère fixée par le Haut conseil de la santé publique. Or ce produit volatile a des effets chroniques sur la santé et est cancérigène. Les contrôleurs du laboratoire ont rédigé un rapport qui pointe les effets sur la santé du personnel et du voisinage.

    L’arrêté qui a été pris en conséquence enjoint l’exploitant de l’établissement à revenir (sous 18 mois) à des niveaux de concentration de perchloroéthylène conformes à la valeur repère émise par le Haut Conseil de la santé publique. Il  lui est fait notamment obligation de procéder à des contrôles et mesures de l’air périodiques effectués par un organisme agréé (dans l’atelier, les locaux de tiers voisins et en sortie de ventilation). Un rapport accompagné des actions correctrices engagées devra ensuite être adressé au Préfet.  

    Cet exemple n’est pas unique et montre que la pollution de l’air n’est pas due uniquement aux gaz d’échappement des véhicules à moteur ou aux cheminées. L’effet sur notre santé est plus insidieux et cet arrêté nous met en garde tout en nous conduisant à davantage de vigilance. Nous devons en effet observer notre environnement immédiat et ne pas hésiter à saisir les services spécialisés en cas d’anomalie. Nous sommes tous concernés.    

    Dominique Feutry

     

  • BostonBoston, Massachusetts – USA

     

    On ne peut pas dire que les habitants de Boston soient des plaisantins. Héritiers des migrants du Mayflower (les Pilgrim Fathers) qui aborda les côtes du Massachusetts en 1620, ils vivifient une métropole de près de cinq millions d’habitants qui accueille les plus grandes universités du monde, le M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology) et Harvard. Et Princeton, qui hébergea Albert Einstein, n'est pas loin …

    Les habitants de Boston viennent de se déterminer : ils disent NON à une candidature aux Jeux Olympiques de 2024. Leur Maire, Marty WALSH, vient de l'annoncer, en souhaitant avec une pointe d'humour, bonne chance à d'autres villes plus dignes que la sienne d'organiser une manifestation de cette envergure….

    Parmi elles Paris, dont la Maire Anne Hidalgo a été un temps hésitante puis a cédé au lobby qui va du président François Hollande à tous ceux dont c'est l'intérêt que la Ville se lance dans l'aventure au risque de se trouver face à un déficit financier dont elle aura du mal à se remettre et que les contribuables parisiens devront bon gré mal gré assumer. Il faut méditer sur Londres, dont le budget initial des JO de 2012 était de 3 Milliards d'€ et qui a fini par atteindre la bagatelle de 13 Milliards d'€. Sans que les retombées soient au rendez-vous (voir à ce propos l'article très documenté de "The Economist" de février 2015  "Just Say No !")

    L'erreur majeure de cette candidature ne s'arrête malheureusement pas à cette considération financière.

    Paris, qui étouffe sous une densité d'habitants record en Europe (24.000 habitants au km², alors que Boston par exemple n'en affiche que 5.000), dont l'activité économique aspire ou stérilise celle de sa périphérie et engendre une demande de logements qu'on ne peut pas raisonnablement satisfaire. Paris dont la pollution aux particules fines est devenue intolérable et cause des ravages sur la santé de ses habitants. Paris où il est devenu impossible de faire régner un semblant de propreté tant les foules qui l'occupent deviennent incontrôlables avec un record mondial de 35 Millions de visiteurs par an (*). Paris ne peut pas assumer et ne veut pas d'un évènement qui ne peut qu'accentuer ses souffrances.

      CanalUn haut-lieu de Paris : l'eau du canal Saint Martin (Xe) (Dossier "Marion", habitante du Xe) Article "Les Inrocks"

     

    A l'image des habitants de Boston, qui sont tout aussi respectables que ceux de chez nous, il faut que les parisiens fassent savoir urbi et orbi qu'ils ne sont pas d'accord pour que leur ville fasse acte de candidature. Le Comité International Olympique est sensible à l'accueil que réservent les citoyens au projet. Nous comptons sur de nombreux commentaires de nos lecteurs pour enrichir ce dossier.

    Dire comme on l'entend que les français y sont favorables n'a pas de sens. Ce sont les parisiens exclusivement qu'il faut consulter et nous maintenons qu'un référendum doit être organisé à Paris, puisque c'est la Ville de Paris qui postule.

    Nous demanderons aux médias de nous relayer. Les temps ont changé : sous la mandature précédente, les équipes dirigeantes de la Mairie de Paris pouvaient à coup de communication savante et de pseudo concertation ou démocratie de proximité faire passer des vessies pour des lanternes. Aujourd'hui, avec Internet et les réseaux sociaux, il n'est plus aussi facile de nous infantiliser avec un enfumage subtil car nous raisonnons et nous échangeons.

    L'opposition mérite d'être fustigée son tour. Elle a cédé au chant des sirènes des promoteurs de la "Tour Triangle", elle a voté comme un seul homme en faveur des Jeux Olympiques de 2024 (sachant que nous sommes déjà concernés par les Jeux Gay de 2018 et l'Exposition Universelle de 2025), elle vote à chaque conseil de Paris le déluge de subventions aux associations qui emplissent les ordres du jour (voir celui des 29-30 juin et 1er juillet 2015) et vident nos poches. Il y a des élections importantes en décembre (Régionales). Il faudra que les masques tombent et que des engagements crédibles soient pris pour que nos bulletins aillent vers ceux qui partagent réellement nos convictions.

    Gérard Simonet

     

    (*) Ces 35 millions de visiteurs effectuent 4 nuitées environ par séjour. Ceci se traduit par un excédent "d'équivalent population" dans Paris de 350 à 400.000 personnes

     

  • Faire la fête 11 05 14Image de fêtards,(illustration Huffington Post)

     

    La presse qui ne semblait pas accorder grande importance au sujet du bruit lié aux fêtards commence à prendre la mesure du problème en s’emparant de la question de l’alcoolisation des jeunes et de ses conséquences en ricochet sur la santé des habitants. 

    Les titres récents de plusieurs quotidiens nationaux, régionaux ou d’émissions de télévision « un français sur trois gêné par les nuisances sonores nocturnes » ou bien « Le Canal Saint-Martin, haut lieu de l'alcoolisation parisienne… » sont révélateurs. Ils constituent peut-être les prémices d’une petite révolution salutaire, une prise de conscience d’un phénomène qui tendait à se banaliser au détriment des riverains au seul profit des fêtards et des tiroirs caisse de ceux qui les entrainent dans cette spirale infernale de la boisson et du n’importe quoi ensuite. 

    La question du bruit nocturne incessant qui peut polluer toute une rue, tout un quartier s’ajoutant souvent au bruit diurne ambiant est cruciale car le bruit soutenu à un certain niveau de décibels entraîne immanquablement des problèmes de santé publique qu’il faut arrêter de vouloir sous-estimer. Toutes les études le démontrent, le nombre de personnes touchées, de tous les âges,  grandit chaque jour. 

    Nous le rappelons nous sommes face à une forme de pollution qui s’ajoute aux autres pollutions connues. Pour cette raison mais aussi du fait de l’action de nos associations, des réseaux que nous avons constitués et des collectifs de riverains qui fleurissent ici et là, au travers d’une communication appropriée et soutenue, que le phénomène est pris davantage en considération.  

    Nous sommes en effet face à un phénomène de société et il doit être endigué, sinon au moins régulé. Personne ne peut accepter aujourd’hui qu’un lobbying  habilement exercé puisse se permette d’empester la vie de milliers d’habitants à Paris  comme dans d’autres villes de province ou d’autres pays ! Cela suffit et a déjà bien alimenté notre blog depuis que nous sensibilisons nos lecteurs et tous les acteurs sur cette question. 

    Nous observons donc l’évolution en cours, sans baisser la garde, mais il est certain qu’un pallier vient d’être franchi. Les politiques, les élus et autres acteurs vont devoir cesser de faire l’autruche et agir sans faux semblant. Leurs électeurs attendent des résultats, les incantations ne suffisent plus.

    Dominique Feutry

     

  • Vieille du temple foule dimanche 28 06 10 zoom (2)Touristes dans une de nos rues du Marais (Photo VlM)

    Nous avons eu accès récemment aux premiers éléments concernant l’élaboration du « Schéma de développement touristique à l’horizon 2020 » souhaité par la Mairie de Paris dans le cadre du "Comité de la destination Paris". Rappelons les propos de la Maire de Paris à ce sujet « Notre ambition est de faire que Paris reste la ville qui accueille le plus au monde, mais aussi celle qui accueille le mieux. »

    A la suite de premières analyses, la mise en place d’instances ad hoc et l’organisation de la réflexion autour de groupes de travail à constituer, quelques éléments sont fournis pour nourrir la réflexion. Nous les résumons ci-après. Les chiffres et les prévisions à retenir concernant Paris mais aussi l’Ile de France montrent que la capitale a reçu en 2014, plus de 25 millions de touristes (35 millions selon certaines statistiques, dont 35 % de touristes d’affaires) et la région près de 46 millions. La durée moyenne de séjour à Paris est d’un peu plus de 4 nuits. Cette statistique conduit à 350.000 personnes visibles en permanence, qui s'ajoutent à la population parisienne (la plus dense d 'Europe) de 2.200.000 habitants.

    Les arrivées hôtelières donnent comme pays d’origine des touristes, pour le Grand Paris et par ordre d’importance, les États-Unis (1,8 million), le Royaume- Uni (1,2 millions), l’Allemagne (800 000) et l’Italie (750 000). La Chine n’arrive qu’en 7ème position (530 000). L’hôtellerie parisienne est considérée comme chère et la culture reste le premier motif de visites à Paris (Notre Dame, la Sacré Cœur, le Louvre et la Tour Eiffel étant en 2013 les 4 monuments les plus visités).

    Il est souligné combien l’Ile de France doit tout faire pour conserver sa position de leader du tourisme d’affaires. Les salons et congrès rapporteraient en effet en retombées économiques plus de 5 milliards € par an. L’évolution future se fonde sur les prévisions de l’Office Mondial du Tourisme qui prévoit à Paris d’ici 2030, une augmentation annuelle de 2,5% du nombre de touristes ! La forte croissance des compagnies aériennes à bas coût est par ailleurs prise en compte.

    Eiffel

    Une enquête menée auprès de 18 pays avec 7 000 observations collationnées fait ressortir les forces de Paris mais aussi ses faiblesses. Si la capitale est perçue comme une ville d’art et d’histoire, de mode et de shopping, de luxe, romantique, festive… elle est aussi considérée, par rapport à d’autres villes étrangères, comme insuffisamment propre, insuffisamment verte, avec trop d'affluence touristique, et qui pourrait mieux faire en termes d’accueil, de sûreté, de connaissance des langues étrangères, d’amabilité et de prix d'hébergement  (restauration notamment).

    Des freins existent donc quant à l’image de Paris du fait de constats négatifs dont les plus prégnants sont des prix élevés, une certaine insécurité, un afflux trop important de touristes et une insuffisante propreté. Une critique est soulevée celle d’une offre de loisirs alternative jugée « trop confidentielle…parfois anarchique à structurer et à valoriser». Voilà des pistes qui pourraient aboutir souhaitons-le à des propositions intéressantes mais elles devront être bien mûries.

    Il serait dommage en effet de ne pas profiter de ces informations pour prendre des décisions à l’aune des constats mais aussi des souhaits des habitants. Est-il judicieux de vouloir continuer à développer le nombre de touristes alors que les parisiens pointent déjà l’afflux trop important de touristes et que certains quartiers tels que le Marais sont saturés ? Il faut trouver les moyens pour encourager le développement de l’offre hôtelière à des prix raisonnables, car elle est jugée insuffisante et coûteuse, et offre ainsi la part belle aux locations saisonnières pour lesquelles nous émettons de nombreuses réserves.

    La propreté dont nous avons récemment parlé est devenu un véritable enjeu non seulement pour les parisiens mais aussi pour les touristes. Il faut en ce domaine mettre en place un véritable plan de bataille. Quant au côté insuffisamment festif de Paris, qualifié de faiblesse, nous sommes très opposés à cette interprétation qui ressortit plutôt du lobbying des professionnels de la boisson et de la nuit. Cela ne doit pas être le prétexte à plus de fête la nuit notamment, mais plutôt d’un développement raisonné et harmonieux du festif entre les « fêtards », les habitants, ceux qui l’organisent et/ou en font commerce et les élus.

    Les abus constatés ces derniers temps, cristallisés autour de deux lieux emblématiques qui ont fait la une de la presse, la rue Jean-Pierre Timbaud (XIe) et le Canal Saint-Martin sont à prendre comme des cas d’école qui ne doivent en aucun se reproduire ailleurs. La responsabilité des élus sur ce plan, au vu des décisions qui seront arrêtées, peut être lourde de conséquences… !

    Dominique Feutry

     

  • 72208Affiche Paris Plages 2015
     

    Paris Plages est annoncé cette année du 20 juillet au 18 août. Les camions de sable vont commencer leur noria pour que tout soit prêt pour l’ouverture. Il fallait, lors de la première édition, oser transformer cette voie sur berge utilisée intensément par les voitures, en plage de sable fin, certains commentateurs ayant parlé alors « d’exotisme insolent !».

    Avec les fortes chaleurs, le cru 2015 risque fort d’être au rendez-vous, la foule des parisiens et des touristes remplaceront les véhicules qui y roulent habituellement. Outre le bronzage, des animations sont prévues comme les activités sportives sur des terrains de beach-volley et de basket-ball installés pour l’occasion sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Les adeptes du farniente  auront à leur disposition la bibliothèque éphémère animée par les Librairies Flammarion autour du thème du Petit Prince. Les enfants ne seront pas oubliés, ils pourront enfourcher des petits Vélib’s et des jeux leur seront dédiés.

    La circulation sera donc dense sur les quais avec les voies sur berges fermées alors que la chaleur apporte son lot de pollution, les embouteillages y prendront donc leur part…

     

    6513805Le Canal Saint-Martin est ses immondices (Photo Tumblr Welcome)

      

    Quant à l’ambiance festive souvent associée à la publicité liée à Paris Plages, elle risque, notamment le soir, de devenir problématique avec les fêtards qui abusent de l’alcool, ce que nous ne cessons de dénoncer. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à le faire, il suffit pour s’en faire une idée de prendre connaissance des récents articles de presse relatifs au Canal Saint-Martin devenu selon les titres que nous reprenons « La poubelle de Paris » ou « La nouvelle déchetterie des fêtards nocturnes ».

    Paris Plages doit à tout prix garder son côté familial et bon enfant, attention que cet endroit de la Seine ne tourne pas comme d’autres à un autre Canal Saint-Martin…car ce serait la mort de cet événement annuel.

    Dominique Feutry

     

  • Grenier st lazare déchets bouteilles 13 07 15Rue du Grenier Saint Lazare (IIIe) (Photo EH)

     

    Ce matin du 13 juillet les riverains éberlués ont découvert cet amas de canettes au pied du container à verre qui trône sur le large trottoir de la rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe).

    L'un d'eux nous envoie cette photo sous le titre "la honte !" et stigmatise l'inertie de la Mairie de Paris.

    Au premier degré, les services de la Ville sont évidemment "responsables". Sont-ils "coupables", pour reprendre ce fameux débat autour du sang contaminé ? En d'autre termes, comment éviter qu'une place soigneusement nettoyée se retrouve copieusement souillée, peu de temps après, par des dépôts massifs de déchets qui sont le fait d'une "foule" ?

    La foule en effet est incontrôlable. En promouvoir le rassemblement, stimuler la participation, se réjouir de la mobilisation de centaines de milliers de personnes, quel qu'en soit le motif, souvent respectable, c'est prendre le risque (qui devient une certitude), d'en payer le prix.

    ChrlieLe monument de la place de la République (Photo "Libération")

     

    Le phénomène "Charlie" a uni la France autour du refus de la barbarie et la place de la République a été au cœur de l'évènement. Il n'est venu à l'idée de personne à ce stade ("Libération", toutefois, a lancé un ballon d'essai), de se plaindre des graffiti qui recouvrent encore la statue de Marianne en bronze et le soubassement en pierre qui accueille les allégories de la Liberté de l’Égalité et de la Fraternité, car elles sont le fait d'une foule qui a cédé à une émotion légitime. En d'autres circonstances, les mêmes inscriptions auraient soulevé des vagues d'indignation.

    On voit donc que les phénomènes liés à la foule ne sont pas jugés à l'aune des lois et règles en vigueur mais bénéficient d'une complaisance inhabituelle à l'égard de formes diverses de dégradation du bien public et privé.

    Le triste spectacle qui nous est rapporté de la rue du Grenier St Lazare, dont nous ignorons les tenants et les aboutissants, semble issu tout droit d'un rassemblement de personnes, en plein air ou dans un établissement, qui ont consommé de la bière en abondance, probablement dans la nuit du 12 au 13 juillet. Les conteneurs de verre sont déchargés périodiquement par les services de la Mairie de Paris. Rien n'est prévu pour l'enlèvement de dépôts massifs et simultanés comme celui-là.

    De ce point de vue, la municipalité n'est pas fautive. Elle serait bien inspirée toutefois d'envoyer ses inspecteurs enquêter sur un évènement qui se traduit par une nuisance pour les riverains, et réagir en amont, en coopération avec la police si nécessaire, pour éviter la récidive.

    Pas fautive … au premier degré seulement. La Maire de Paris, Anne Hidalgo, dont nous avons vu l'élection avec sympathie, est en train de perdre peu à peu son capital de confiance en faisant tout pour que Paris absorbe ce qui se présente, avec la voracité d'un trou noir (*), La liste est déjà longue : Roland Garros qui verra la destruction d'une partie des serres d'Auteuil, la Tour Triangle et ses 70.000 m² de bureaux alors même que le marché est saturé, les tours du XIIIe, les Jeux Olympiques de 2024 (après des Jeux Olympiques Gay en 2018) et de façon concomitante l'exposition Universelle de 2025. Sans oublier le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris dont le coefficient d'occupation des sols (COS) est supprimé pour densifier encore l'habitat parisien.

    Cette boulimie serait de l'ambition louable si Paris était une ville défavorisée. La réalité est tout autre : elle est dotée de mille appas, avec son architecture exceptionnelle, sa richesse culturelle et son histoire, sa création artistique, le romantisme des bords de Seine… Sa population est la plus dense d'Europe avec 24.000 habitants au km² ; son activité économique est vivace au point de susciter une forte demande de logements et son attractivité font pâlir ses rivales puisqu'elle est la première destination de touristes au monde (35 millions de visiteurs par an).

    La réalité est que la Maire de Paris, qui règne sur 2.200.000 habitants ne se préoccupe pas des 10 millions de citoyens qui peuplent sa périphérie, encore moins de trouver un équilibre avec les autres métropoles françaises. Ce faisant, elle satisfait son ego mais elle vise à accroitre la population et l'activité propre à un Paris intra-muros déjà sursaturé, asphyxié par la pollution et au bord de l'explosion.

    Ceci nous ramène au titre sur l'impossibilité de gérer les foules : toute mesure qui se traduit par une hausse potentielle de la fréquentation génère son cortège irrépressible de nuisances : saleté, bruit, pollution et inconfort. On a le vague espoir que 2016, qui voit la naissance du "Grand Paris", introduise plus de solidarité entre le cœur de Paris et les communes voisines, une véritable décentralisation et moins d'égoïsme à l'égard du reste de la France. Un exemple : Versailles était candidate pour Roland Garros, avec son prestige, ses espaces illimités et sa proximité avec la capitale. Fallait-il condamner son ambition légitime en mutilant les serres d'Auteuil, un élément de notre patrimoine collectif ?

    Gérard Simonet

     

    (*) Trou noir : singularité de l'espace-temps en astrophysique. Le "trou noir"  aspire et détruit tout ce qui passe à sa portée, y compris la lumière (ce qui explique son nom et le fait qu'il ne soit pas visible)

     

  • Archives francs-bougeois cycliste pied à terre 18 06 13Carrefour Archives/Francs-Bourgeois (IVe) : un cycliste peut désormais passer au rouge sans être sanctionné (Photo VlM)

     

    Développer les déplacements à  bicyclette est sans doute une des façons les plus simples pour combattre la pollution et en même temps elle permet aux cyclistes de faire d'une certaine manière du sport. Les moyens déployés pour développer le vélo sont à la hauteur  de l'enjeu (Vélib', pistes cyclables ou couloirs ad hoc…) "rien n'est de trop pour la petite reine".

    Nous sommes néanmoins dubitatifs, bien que l'on nous dise que les tests sont positifs, sur le fait d'autoriser désormais les cyclistes à "griller" les feux rouges. Il y a là danger évident comme l'est aussi le droit de rouler en sens contraire à celui de la circulation dans la plupart des rues. D'ailleurs même lorsque ce n'est pas autorisé, les cyclistes n'hésitent aucunement à s'engager à leurs risques et périls et si quelqu'un le leur fait remarquer, les noms d'oiseaux souvent fusent. C'est la cas aussi des trottoirs allègrement empruntés comme voies cyclables…

    Que dire aussi des piétons qui doivent laisser passer, alors qu'ils sont prioritaires sur les passages cloutés, les cyclistes qui refusent de s'arrêter et se permettent ainsi toutes les fantaisies ?

    A vouloir trop en faire, à vouloir ouvrir la boîte de pandore, ne risque t-on pas de laisser se développer les incivilités et le tout permis? Il y a des règles qui s’adressent à tous, cyclistes compris, le vélo ne donne pas tous les droits et s'il y a abus, il faut vraiment verbaliser. Rouler à bicyclette sur les trottoirs devient un vrai problème, les autorités doivent rapidement sévir avant que ce phénomène qui se double aussi de celui des motos ne prenne trop d'ampleur, les piétons ne se sentent plus en sécurité  ! 

    Dominique Feutry

     

  •   A2Ballon survolant le Parvis de l'Hôtel de Ville pour annoncer l'exposition Innov'Climat

     

     

     

    "Innov'Climat" est le thème de l'exposition organisée place de l'Hôtel de Ville pour présenter des innovations dont certaines sont déjà commercialisées, résultat des recherches en partie financées par l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), un fonds qui depuis 2011 dispose de 3 milliards €.

    Voilà un avant goût de ce qui sera évoqué pendant la COP 21, la conférence internationale sur le climat qui s’ouvrira à Paris, le 30 novembre.

     

    A3L'affiche de l'exposition "Innov'Climat"

     

     

    Chacun peut ainsi se familiariser avec ces nouveautés. On peut découvrir des bateaux tractés par des cerf-volants, une application informatique anti bouchon dénommée Optimod qui donne le meilleur itinéraire en voiture ou le meilleur itinéraire tous modes de transports confondus (vélo, bus, métro…). Cette dernière gère près de 20 millions de données par jour et fournit l’information en temps réel. Vous pourrez découvrir ce qu'est un réseau électrique qui permet de gérer plus intelligemment nos consommations et bien d'autres innovations.

    Nous vous conseillons de vous rendre à cette exposition pour y découvrir ce que sera notre futur en matière d’énergies.

    Jusqu'au 8 juillet 2015