Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Pollution

  • CitylabLes "commuters" du matin à Paris (ceux qui font tous les jours la navette entre domicile et travail)

     

     

    Nos correspondants de New-York nous adressent étonnés ce matin un article de Citylab.com, un site qui diffuse un "webmagazine" spécialisé sur les questions d'environnement et de développement urbain.  Il vante les mérites de la politique de la Ville de Paris en matière de circulation/déplacements, telle que l'ont conduite les maires successifs depuis 1990 : Jacques Chirac, Jean Tibéri, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo.

    Ceux qui sont à l'aise avec l'anglais la liront dans le texte. Les autres peuvent la confier au traducteur automatique de Google. Les moins entreprenants se contenteront de voir les graphiques…

    L'étonnement de nos amis vient du sentiment que la Maire de Paris était portée au pilori pour sa politique de lutte contre la voiture. Au point qu'ils nous demandent si nous confirmons le contenu de l'article et ses données chiffrées !

    L'article dont il est question, daté du 19 janvier 2018, est signé Laura Bliss. En parcourant le texte on découvre qu'il est en grande partie la reprise d'une étude de Frédéric Héran, un chercheur de l'université de Lille 1, dont nous avons récemment parlé, lequel défendait le bilan, chiffres à l'appui, de la fermeture des berges de la Seine à la circulation.

    Nous le disons à nos amis américains, notre point de vue reste le même : "Le plaidoyer de Frédéric Héran est intéressant mais on peut regretter qu'il reproche au rapport du conseil régional [très critique à l'égard des mesures prises par la Maire sur les berges] ce qu'il pratique lui-même, à savoir une argumentation visiblement partisane et un brin manipulatrice elle aussi".

    Nous portons le même jugement sur l'article de Laura Bliss, puisqu'il suit de très près la thèse de M. Héran, sans que pèse sur elle toutefois le moindre soupçon d'influence intentionnelle.

    GS

     

  • Berges 02 03 17Berges rive droite, le pont Notre-Dame (IVe) : le débat autour de leur fermeture est l'arbre qui cache une  forêt très dense (Photo VlM)

     

    Au café du commerce, où se tiennent les grands débats aujourd'hui sur la pollution, on reproduit sans le savoir les dialogues des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, et la guerre picrocholine entre ceux – adversaires irréductibles – qui ouvrent  l'œuf à la coque par le grand bout et ceux qui l'ouvrent par le petit.

    A Paris en ce moment, il y a ceux qui ragent et pestent contre le réaménagement des berges rive droite et ceux qui s'en réjouissent.

    Laissons de côté délibérément les mesures de pollution et de trafic puisque chacun les manipule et les utilise au bénéfice de sa propre rhétorique, et faisons appel au simple bon sens. Voici ce qu'il en ressort :

    La fermeture des voies sur berges fait-elle baisser la pollution de l'air sur les berges ? Oui si on promène son nez au ras du bitume. Mais la différence est infinitésimale car l'air a la fâcheuse propriété de se déplacer au moindre souffle et n'hésite pas à monter sur les quais hauts… ou redescendre si bon lui semble.

    D'accord, mais les berges sont-elles plus agréables qu'avant ? Sans aucun doute, si je suis piéton habitant des quartiers riverains. Cet espace, qui mérite plus que jamais la distinction de l'UNESCO est une sorte de paradis dans Paris. Pas d'accord si je vis en banlieue et dois me rendre à Paris. Le trajet du pont de Saint-Cloud à Bercy est sensiblement plus long.

    Le temps va-t-il arranger les choses ? "C'est ce qu'on pense", disent ceux qui misent sur un changement de comportement des utilisateurs du parcours. "Il faut simplement du temps à ce temps et parier sur la mise en œuvre des nouveaux moyens de transports en commun annoncés pour 2018 (le tram bus)". Les autres ne le croient pas et ont certainement raison à court et moyen-terme.

     

    Cyclable youtubeEntre porte de St Cloud et Bir Hakeim : voitures réduites à la portion congrue au profit de vélos qui ne semblent pas s'y précipiter (Youtube)

     

    Pourquoi si les décisions sont à ce point discutables, tout ce charivari dans Paris et des travaux qui accroissent encore la gêne des gens qui circulent ? Réponse : la pollution de l'air. Les parisiens ne veulent pas mourir asphyxiés par les gaz d'échappement de véhicules à moteur thermique. C'est légitime. Mais la pollution parisienne est-elle le fait de Paris ? En partie évidemment car en effet les gaz nocifs et les particules s'accumulent dans le bassin géologique en l'absence de vent. On le voit bien sur les photos de ce genre d'épisodes.

    Pollution air panthéon 02 12 16Le smog de Paris : pic de 2012

     

    Sauf que la pollution de Paris vient aussi et abondamment d'ailleurs, y compris d'Allemagne qui a décidé maintenant de bruler du charbon pour produire son électricité et rejette son CO² et autres produits de la combustion dans l'atmosphère c'est-à-dire chez nous quand la France est concernée par un flux de Nord-Est.

    N'empêche, l'Allemagne a eu le courage d'arrêter le nucléaire. Du courage en effet, pour revenir aux centrales thermiques dont le combustible est à l'origine de centaines de milliers de morts dans le monde à cause notamment des mines de charbon ! Le nucléaire civil n'a tué personne encore. Les victimes de Fukushima sont le fait d'un tsunami, pas des centrales.

    Est-il alors justifié de mettre le nucléaire au pilori ? Oui disent les écolos. Tout en militant pour que les véhicules thermiques soient remplacés par des véhicules électriques. On s'en portera beaucoup mieux dans nos villes. Très bien mais comment va-t-on produire et distribuer cette électricité ? Est-on conscient déjà que le nombre d'ampères qui circulent aujourd'hui dans nos circuits de distribution du courant va être multiplié par un facteur tel qu'il obligera à démanteler et re-dimensionner les réseaux urbains actuels pour que les rues soient équipées de bornes de rechargement ?

    Et puis, d'où va venir cette électricité ? Les éoliennes ? Elles ont de piètres performances et défigurent les sites. On constate déjà un fort rejet de leur présence par la population. De plus, leur "empreinte carbone" est élevée du fait des immenses plateforme de béton qu'il faut construire pour les fixer au sol. Elles supposent aussi qu'il y ait du vent et en son absence une autre source doit prendre le relais.

     

    éoliennesÉoliennes en Normandie. Ce qui est beau, sur cette photo, ce sont les nuages…

     

    Attendez, il y a aussi l’énergie photoélectrique qui elle fait appel au soleil, à la lumière ! En effet mais outre l'impact inesthétique de grandes surfaces photovoltaïques, elle aussi dépend de conditions extérieures et on ne sait pas fabriquer de panneaux solaires aujourd'hui sans faire appel aux terres rares (lanthanides) qui sont un quasi monopole de la Chine avec 90% de la production mondiale et la possibilité de "faire la pluie et le beau temps" sur un marché menacé d’assèchement rapide.

    Quant aux batteries, seul moyen disponible à nos jours pour stocker l'électricité des sources intermittentes que sont le photovoltaïque et l'éolien, elles fonctionnent au lithium dont le Chili est le principal producteur. La décision de l'américain Tesla d'investir massivement dans ce domaine pour fournir le marché des smartphones et de la voiture électrique revient à hypothéquer toute la production mondiale de lithium à l'échéance 2020 !

      Terres raresExtraction des terres rares en Chine

     

    ALORS QUE FAIT-ON ?

     

    VOICI SANS PRÉTENTION CE QUE NOUS SUGGÈRE L'ANALYSE :

     

    • Hâtons nous lentement vers l'abandon  du nucléaire
    • Poursuivons la réduction volontariste de nos besoins énergétiques
    • Encourageons la production de moteurs thermiques à très faible consommation d'essence ou de gazole (2 litres/100 km) qui ont vocation à retarder voire envoyer aux calendes grecques l'aboutissement du tout électrique, et réservons de toute manière ce type de véhicules au milieu urbain.
    • Allons vers la voiture électrique d'un pas raisonnable compatible avec la prise en compte des réalités liées à ce mode de transport.
    • Déconcentrons les hyper centres-villes dont Paris (ville la plus dense d'Europe) fait partie pour que l'activité économique et le tissu résidentiel se rejoignent en périphérie, en limitant ainsi les besoins de transports. Dans ce schéma, la politique de dissuasion de l'usage urbain de la voiture encombrante, même électrique, couplée à une modernisation des transports en commun à Paris, a un sens si elle s'accompagne d'un bon niveau d'échange avec les parties concernées.

     

    Gérard Simonet                                                                    Jean-Claude Théodart

     

  • Quai mégisserie 04 10 16 Quai de la Mégisserie (Ier) après la fermeture des voies sur berges (Photo VlM, oct 2016)

     

     

    "Accablant, désastreux, un revers", les mots ne sont pas assez forts pour les commentateurs suite à la récente publication du rapport rendu par le comité régional de suivi des conséquences de la fermeture des voies sur berge en septembre 2016. Des temps de parcours augmentés pour les automobiles et les bus, une  pollution atmosphèrique déplacée (- 25% sur les berges mais + 10% sur les quais hauts), de plus forts volumes sonores enregistrés, telles sont les principales conclusions. 

    Force est de constater selon ce rapport commandé par la Région Île-de-France dont la présidente est l'adversaire politique de la maire de Paris, qu'aucune évaporation de trafic ne serait établie sur l'année passée. Ainsi l'accroissement du trafic serait de 67% le matin, créant force bouchons et retards (qui n'a pas, il est vrai, un collègue de travail qui, depuis la fermeture des quais, arrive plus tard et peste sur ses difficultés de circuler même en modifiant ses horaires ?). D'autres itinéraires sont utilisés tel le boulevard Saint-Germain… créant une véritable thrombose du centre et de certains axes de Paris et du périphérique.

    Ces déplacements s'accompagnent, toujours selon les rédacteurs du rapport, de davantage de pollution, de bruit, compliquant le trafic des bus paralysés aux carrefours qui ne peuvent jouer leur rôle de substitution mis pourtant en avant lors de l'annonce de la fermeture des voies sur berge.

    De nombreux habitants de Paris à l'inverse s'en réjouissent car la libre disposition pour les piétons et adeptes des circulations douces de plusieurs kilomètres de pistes réservées est un véritable bonheur…

    Des mesures correctrices sont demandées par les élus de l'opposition mais la mairie, contestant ce rapport, ne souhaite pas revenir sur sa décision, validée par la préfecture. Reste à attendre le résultat du recours déposé auprès du tribunal voilà plusieurs mois.

    Rarement une décision municipale aura fait couler autant d'encre et cette "affaire" n'est pas près de finir.

    S'il se confirmait que la décision de fermeture des quais n'a vraiment rien changé en matière de trafic, de pollution et de nuisance sonore, sauf à déplacer les problèmes, alors beaucoup d'énergie aurait été dépensée pour rien !

    Peut-être faut-il attendre encore quelque temps pour pouvoir tirer des conclusions étayées et indiscutables qui confirmeront ou non le bien fondé de la décision de fermeture des berges de la Seine ? Sera-t-on en mesure d'ailleurs de confirmer que cette décision, qui suit de près ce que beaucoup de villes ont fait dans le monde, est au mieux sans effet sur la qualité de vie des riverains, s'agissant d'une mesure de lutte contre la pollution, dont les effets ne peuvent se constater qu'à long terme ? N'y a-t-il pas des sujets pour lesquels il est demandé à nos dirigeants, faute d'arguments incontestables, d'avoir au moins une "vision d'avenir" ?

    Dominique Feutry

     

  •   A1


    Aucun consensus ne se dégage dans une association comme la nôtre sur la politique conduite à Paris en matière de déplacements. Les opinions divergent assez fort depuis la reconnaissance qu'il faut agir par tous les moyens contre la pollution des véhicules à moteurs thermiques car c'est une question de survie pour les parisiens jusqu'à la conclusion que la mairie fait tout le contraire de ce qu'il faut pour y parvenir.

    Un effort de synthèse de ces opinions conduit à un pot-pourri de déclarations qui comportent leur part de vérité, d'illusions, d'intérêt personnel, de stupidité, de mauvaise foi et même d'érudition quand il s'agit de chimie de l'atmosphère, de production d'énergies alternatives ou de santé publique.

    On entend que depuis des mois, la mairie de Paris met en place un plan anti voitures, en jouant sur les restrictions de circulation, dans l'espoir, porté par Anne Hidalgo et par le Maire-Adjoint de Paris en charge de la voirie et des déplacements Christophe Najdovski, d'un changement des comportements en faveur d'une baisse de la circulation automobile au profit des transports collectifs, de la marche à pieds, des vélos, des deux-roues électriques, mais aussi, à plus long terme, d'une baisse des nécessités de déplacement grâce au rapprochement de l'activité économique des zones résidentielles ou l'inverse.

    Sa politique en faveur du vélo est jugée insuffisante et contre-productive, attentatoire au rayonnement de Paris et son attractivité.

    Ceux qui la soutiennent font valoir que ce qui est visé en priorité est un rééquilibrage à somme nulle, – voire croissante – à tous les points de vue entre Paris intra-muros et la petite et la grande couronnes.

    Par ailleurs, en renvoyant vers le RER le métro et le bus une partie des usagers, la mairie s’occupe de sujets qui ne sont pas directement de sa compétence. En effet, dans la division entre État et collectivités, c’est à la région Île-de-France qu’incombe exclusivement l’autorité sur les transports publics. On leur répond que les transports ne sont certes pas de sa compétence mais la Ville de Paris pèse lourd dans le STIF qui en est chargé. Quant à la lutte contre la pollution, on nous répond que seule la Ville en est comptable dans l'opinion des citadins même si cette pollution vient d'ailleurs …

    Aux yeux des érudits, Le "Grenelle de l’Environnement" (septembre-décembre 2007) a introduit le bonus/malus pour diminuer les rejets d’échappement en CO² des moteurs à combustion. Il se trouve que les moteurs à essence en rejettent beaucoup plus à puissance égale que les moteurs diesel. Les constructeurs ont donc choisi de développer les moteurs diesel pour échapper au malus … pour découvrir ensuite que les diesels rejettent des particules fines (PM 2,5) !

    Les Normes européennes – voir tableau ci-dessous – la constante amélioration des carburants, l’ajout de filtres à particules, les nouveaux moteurs ont maîtrisé la pollution. Le hic c’est que le parc automobile est vieux et ne bénéficie pas de toutes ces améliorations. Pour échapper à la malédiction du diesel on nous vante la voiture électrique (très chère) … et pourquoi pas la voiture à essence ? (Elle rejette du benzène hautement cancérigène).

    On en conclut que la voiture électrique est la solution. On ne peut pas ignorer cependant le pillage de la Mongolie par la Chine et de la Bolivie par les autres nations pour se procurer les terres rares (lanthanides) et le lithium nécessaires à la fabrication des batteries.

    Pour finir, il faut bien les recharger ces batteries ! Si l’on tient compte du parc automobile français actuel, il faudrait construire l’équivalent de 4 centrales nucléaires type EPR pour fournir l’électricité … (au minimum 8 années pour chacune) sachant que la section des câbles électriques est trop faible et les transformateurs aussi pour une telle surcharge !

    Quel bazar ! Sans oublier les bornes de recharge (dont les normes ne sont encore définies). Elles sont encore très rares et pour le moment on ne parle que des voitures car les camions, véhicules légers et tracteurs seront toujours au diesel.

    Avec un peu de bon sens ne pourrait-on pas :

    • Construire des voitures légères (la consommation est impactée par le poids), des voitures à 3 litres aux 100 kms ?

    • Les camions : rejets des gaz d’échappement comme aux États-Unis (au dessus de la Cabine et non au ras du sol).

    • Admettre que les voitures diesel très récentes ne polluent presque plus

    • Faire évoluer les batteries sans dévaster encore la planète ?

     

    Tableaux des Normes

    Les normes pour les véhicules Diesel sont plus strictes que pour les véhicules essence :

     

    DIESEL

    Norme

    Euro 1

    Euro 2

    Euro 3

    Euro 4

    Euro 5

    Euro 6b

    Oxydes d'azote (NOX)

    500

    250

    180

    80

    Monoxyde de carbone (CO)

    2 720

    1 000

    640

    500

    500

    500

    Hydrocarbures (HC)

    Hydrocarbures non méthaniques (HCNM)

    HC + NOX

    970

    900

    560

    300

    230

    170

    Particules (PM)

    140

    100

    50

    25

    5

    4,5

    Particules (PN) (Nb/km)

           

    6×1011

    6×1011

     

    ESSENCE

    Norme

    Euro 1

    Euro 2

    Euro 3

    Euro 4

    Euro 512

    Euro 6b13

    Oxydes d'azote (NOx)

       

    150

    80

    60

    60

    Monoxyde de carbone (CO)

    2 720

    2 200

    2 200

    1 000

    1 000

    1 000

    Hydrocarbures (HC)

       

    200

    100

    100

    100

    Hydrocarbures non méthaniques (HCNM)

           

    68

    68

    HC + NOX

               

    Particules (PM)

           

    5* 1

    4,5* 1

    Particules (PN) (Nb/km)

             

    6×1012* 2

                 

    Valeurs sauf PN exprimées en mg/km.

    1. ↑ a et b Uniquement pour les voitures à essence à injection directe fonctionnant en mélange pauvre (combustion stratifiée).

    2.  Le règlement n° 459/2012 autorise les voitures à essence à injection directe à émettre 6 × 1012 particules jusqu'en 2017 ; au-delà, elles seront limitées à 6×1011 comme les véhicules Diesel.

     

    Source Wikipedia sur les normes Euro des émissions des moteurs. Donne des précisions sur les moteurs.

     

    Pour ceux qui sont intéressés par leur contribution à la pollution automobile, voici le site officiel de simulations :

    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R18602

     

    Avec la contribution de Jean-Claude Théodart

     

     

  •  Facade-le-pavillon-de-l-arsenal-paris-hotel-jeanne-d-arc-maraisLe pavillon de l'Arsenal où s'est tenue le 14 octobre 2017la réunion de mi-mandat de la Maire de Paris (photo lesvoiesdejeanne.com)

     

      

    Réunion faîtière des différentes réunions de mi-mandat des Maires d’arrondissement, la Maire de Paris entourée de ses adjoints réunissait samedi 14 octobre,  à l’Arsenal,  les Parisiens intéressés par son bilan depuis son élection.

    Cette « manifestation » a été perturbée par l’intervention  d’un collectif de motards  et par une manifestation de mal logés du 19ème arrondissement qui avaient été expulsés par la police.

    Au total pendant 3 longues heures, les sujets connus que nous abordons dans notre blog ont été évoqués.

    Après un clip de lancement de la réunion, sont intervenus des "sondeurs" dont Brice Teinturier. Ils ont délivré à l’assistance présente une masse de chiffres…desquels il ressort par exemple qu'un étudiant sur 10 est étranger à Paris (176 nationalités recensées)  et qu’il faut pouvoir les loger. Des logements sont promis mais ils ne sont pas encore construits. Il a été aussi indiqué que 50 % des mariages se terminaient en divorce, que 450 000 personnes sont logées en HLM et que seulement 11% des parisiens quittaient la capitale le week-end. 

    La Maire a  soulignée  l’incompétence" de la Maire de Paris sur le stationnement, la circulation, la verbalisation,  la  lutte contre les incivilités. Mais cela va changer dès le 1er janvier 2018 avec l’action de la DPSP nouvellement créée.

    Sur la voiture, les échanges ont été  parfois difficiles mais il a été réaffirmé qu’il fallait en finir avec le diesel en 2020, les constructeurs automobiles ayant compris qu'il n'y aurait pas machine arrière sur ce plan à Paris !

    Lors de l’intervention sur la propreté qui a vu ses effectifs passer de 1 000 à 1 900 personnes, une des solutions passerait par une nouvelle brigade qui travaille de 18h00 à 23h00 ?

    L’organisation des JO à Paris, on s’en doutait,  a été vantée… de même que la politique du logement mise en œuvre.  

    Quant aux thèmes des transports et de la pollution, ils ont été abordés très tardivement ajoutant à la frustration de participants venus pour poser des questions dont le nombre a été limité. Certains ont souligné combien les trottoirs étaient de plus en plus encombrés et dangereux pour les piétons,  combien était forte la pollution sonore des motos et combien celle aux micro particules l’était sur le boulevard Saint-Germain depuis la fermeture des quais à la circulation automobile.

    Les réponses n’ont pas souvent convaincu,  y compris sur la question des ondes téléphoniques nocives pour la santé (nous serions les moins pollueurs d'Europe) et celle sur la pollution des avions qui survolent Paris même la nuit.

     

  • 5017ea0_22249-102aizt_1ixtwng66rDes techniciens installent des relais téléphoniques sur le toit d'un immeuble parisien (Photo J. Demarthon-AFP)

     

      

    Un panneau est affiché depuis quelques semaines sur la porte d’entrée de l’immeuble situé 51 rue des Archives (IIIe) autorisant l’installation prochaine, au bénéfice de Free Mobile, d’un « relais de radiotéléphonie mobile » sur le toit. Installation autorisée par la Direction de l’Urbanisme (DU), c’est-à-dire par la mairie de Paris. Le courrier d’accompagnement de cette autorisation est lui aussi affiché, il précise qu’en vertu du code des Postes et Télécommunications, il existe des valeurs  limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques  à  respecter.

    Ces valeurs ont été abaissées de 30% en début d’année après que la mairie ait annoncé la mise en place d’une charte ad hoc avec la création d’un observatoire municipal des ondes. A première vue c’est une bonne chose d’avoir descendu ce seuil  qui s’accompagne de la création d’un observatoire municipal des ondes qui formule avis et bilans et dans lequel siègent avec des représentants de la mairie, ceux du ministère de l’environnement, des associations spécialisées, de l’agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale  et de l’agence des fréquences (ANFR). De nombreuses mesures des niveaux d'émission auraient été effectuées depuis.

    Il faut savoir que Paris compte 2 240 antennes et si la mairie se félicite de la baisse du seuil requis (5V/m contre 7V/m précédemment), des associations  prétendent au contraire que c’est encore bien trop élevé. Dans ce contexte, l’arrivée de la 5G va nécessiter plus d’antennes car elles doivent être moins  puissantes. Et pour le moment personne ne peut dire quel est la secteur de Paris le plus dense en matière d’antennes implantées,  même sur le site « Cartoradio » de l’ANFR, il est difficile de s’y retrouver ?

     

     IMG_1149

    Autorisation d'installation d'une antenne 51 rue des Archives (photo VlM)

     

    Cet affichage à la vue des passants que nous évoquions nous rappelle que les ondes ne sont pas une bonne chose pour la santé notamment pour les plus fragiles, les enfants et les personnes sensibles aux champs électromagnétiques qui souffrent physiquement de ces installations proches de leur domicile. Plusieurs mobilisations ont été organsinées contre l’arrivée  de la 5G qui est dénoncée au plan des effets négatifs sur la santé, aussi bien par des scientifiques que par des médecins. Des blocages ont même eu lieu à ce titre dans le XVIIIe arrondissement.  Si le Marais ne connait pas pour l’instant ce genre de manifestation, il est néanmoins comme les autres quartiers de la ville couvert d’antennes (et donc d’ondes) pour lesquelles il n’est fait bien entendu aucune publicité.

    Difficile donc de concilier capitale numérique et limitation des émissions d’ondes électromagnétiques, difficile de nier l’effet néfaste de ces ondes malgré la baisse de leur niveau de tolérance dan un environnement où la connaissance de leur implication sur la santé n’est pas encore suffisamment connue.  

    Dominique Feutry

     

  • Fonquernie 1Pascal Fonquernie, fondateur et directeur général de PARISMARAIS.COM s'entretient avec Gérard Simonet, président-fondateur de "Vivre le Marais!", à l'issue d'une rencontre avec Marie-Françoise Masféty-Klein, présidente de "Culture & Patrimoine Paris Marais"

     

     

    Deux associations sans but lucratif, "Vivre le Marais !" et "Culture & Patrimoine Paris Marais (*)" d'une part, une SAS à vocation commerciale, PARISMARAIS.COM d'autre part, ont ceci en commun : elles exercent leur activité dans le Marais (plus largement dans le centre historique de Paris qui regroupera bientôt au sein d'un arrondissement unique les quatre premiers arrondissements de Paris).

    Leur matière première est l'information. L'usage qu'elles en font et leur finalité sont différents. Mais quoiqu'il en soit leur rôle commence par une analyse des dossiers, l'écoute des acteurs, un jugement et une formulation de l'information destinée aux lecteurs.

    Le tour d'horizon auquel nous avons prodédé consiste à vérifier si nos opinions convergent (ou divergent) sur chacun de ces dossiers. Les sujets ne manquent pas : logement et urbanisme, déplacements et place de la voiture, tourisme et attractivité de Paris, politique de la nuit, évènements culturels, Jeux Olympiques de 2024, locations touristiques, propreté de la Ville, pollution atmosphérique… et deux thèmes chapeau : la protection du patrimoine collectif et la qualité de vie des habitants.

    Une première série d'entretiens montre que les communautés que nous constituons sont proches d'un consensus. C'est important car la position des uns est renforcée par l'opinion convergente des autres. Ceux qui sont en charge de la cité ne peuvent pas l'ignorer.

    Ce mécanisme est déjà le moteur de "Vivre Paris !" à ceci près que l'objet de ce réseau d'associations parisiennes est centré sur l'occupation de l'espace public et le droit au sommeil et n'entre pas normalement dans les débats sur les nombreux sujets qui nous concernent dans le Marais.

    Faut-il aller plus loin que ces constatations et structurer le consensus qui se dégage ? C'est un sujet dont nous allons débattre. Nos lecteurs peuvent utilement nous éclairer en nous faisant part de leurs réactions et  commentaires.

    GS

     

    (*) Cette association-amie orientée vers les évènements culturels, notamment les visites guidées, a son propre site qui décrit ses activités. Voir par exemple la visite guidée des "passages couverts de Paris"

     

  •    Pollution air panthéon 02 12 16Pollution de l'air à Paris

     

     

    Lancée par Airparif  le 20 septembre  à  l’occasion de la journée de l’air, AirLab est une nouvelle structure « un accélérateur pour les solutions innovantes dédiées à la qualité de l’air intérieur et extérieur ».  Elle est ouverte à tous, du simple citoyen, aux instituts de recherche en passant par les entreprises privées  et publiques.  Parmi les partenaires et utilisateurs  intéressés par ce projet  francilien de nombreuses « start-up »« (25 environ)  et de grands groupes (Air Liquide, EDF, Engie …)  se sont  déjà déclarées ainsi que  l’Etat,  la Région, la Ville de Paris, le Préfecture de région  et la Métropole du Grand Paris.

    Installé dans les locaux d’Airparif, six projets ont été présentés. Parmi ceux-ci l’un d’eux propose de mesurer la pollution ambiante grâce à  des micros capteurs placés sur des camions de livraison de SNCF Logistique (Geodis). Un autre vise à améliorer la qualité de l’air d’un bâtiment de l’entreprise Veolia. Il y a aussi  celui des candélabres intelligents qui peuvent permettre de « récolter une multitude d’informations sur la mobilité (circulation routière,  piétons,  vélos,  motos..). »  Il appartient à Airlab de valoriser ces projets en recherchant des financements et en échangeant des informations. L’intérêt de ce lancement pourrait être à terme qu’AirLab  devienne un pôle de compétitivité dédié à la qualité de l’air.

    AirlablogoLe logo d'AirLab

     

    Un des responsables d’Airparif a  souligné  à l‘occasion de ce lancement que l’idée était « de comprendre les phénomènes, et de faire émerger les solutions pour l’améliorer, Airlab doit non seulement faire émerger des solutions, mais permettre de les vendre et de les exporter. ». Ainsi toutes les solutions seront systématiquement évaluées et leur efficacité quantifiée.

    Bien entendu ces avancées n’annoncent pas la fin de l’air pollué que respirent des millions de personnes mais devraient contribuer sinon à enrayer du moins  à contenir et réduire la pollution atmosphérique qui a pris de l’ampleur au cours de ces dernières années.

     

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    Maxnewsfrthree923411-3233583Bâches, barrières… l'aspect actuel de la rue de Rivoli (IVe) (photo France 3 Régions)

      

     

    Si les échanges à fleuret moucheté entre le Préfet de police et la Maire de Paris font florès auprès des médias, la situation actuelle provoquée par les travaux d’aménagement d’une piste cyclable rue de Rivoli indisposent fortement  tous ceux,  riverains et non riverains qui,  rentrés de vacances,  découvrent leur ampleur et en subissent les conséquences.  

    La rue est devenue un « long tunnel  bâché en forme de chenille qui longe sans discontinuité le trottoir des numéros pairs ».

    Le nombre de passages pour piétons est sensiblement réduit, ils sont parcimonieusement ouverts là où se trouvent des feux tricolores, les bus ne s’arrêtent plus faute de trouver des endroits où pouvoir le faire,  les ordures s’accumulent  sur les trottoirs et il est fort probable que  les magasins malchanceux de se trouver sur ce parcours subissent déjà une chute de leur activité d’autant qu’il est bien difficile pour les livreurs de stationner et de déposer les marchandises.  Que dire aussi de l’accessibilité handicapés rendue quasi impossible, des difficultés d’accès pour les véhicules de secours et d’urgence où chaque minute compte et pour les forces de police qui doivent s’équiper de 2 roues pour arriver plus vite ? 

    Quid aussi des opérations de désamiantage pour lesquelles la communication officielle est restée particulièrement sobre. 

    Enfin le plus dommageable actuellement – mais cela serait voulu dit-on afin de dissuader les automobilistes d’utiliser leur automobile - concerne tous les bouchons qui accroissent la pollution atmosphérique, indisposent  les artisans et autres métiers qui doivent professionnellement se déplacer avec leur véhicule …

    En somme on assiste, médusés, à toute une chaîne de constats qui laissent à penser à une impréparation inquiétante si ce n’était qu’il s’agit de la Ville de Paris qui dispose de moyens, de conseillers, de techniciens, de spécialistes et autres professionnels qui ont dû tout prévoir.  La plupart  nous prédisent d’ailleurs que dans quelques années nous n’aurons pas à regretter ces aménagements coûteux, il faut juste se familiariser au pire s’en accommoder…

    Des siècles d’embouteillages dans la capitale seront ainsi effacés. Nous en rêvons déjà !

    Dominique Feutry

     

  •    A0La colonne Morris de dépollution du XIVe arrondissement actuellement en expérimentation (photo Mairie de Paris)  

      

    Le site de la mairie de Paris fait état d’une expérimentation pour le moins inattendue dans le XIVe arrondissement.  Celle-ci pourrait être pérennisée et étendue d à toute la capitale si elle se révélait concluante.

    En effet  sous l’aspect d’une colonne Morris  modernisée,   Suez Environnement et  l’entreprise de biothechnologie  Fermentalg  testent un système qu’ils ont mis au point de  qui captent  dépollution de l’air au moyen de micro algues qui  «  captent le dioxyde de carbone rejeté par les pots d’échappement. »

    « Haute de quatre mètres, avec un puits de carbone d’un mètre cube, une colonne Morris d’un nouveau genre, transformée en puits de carbone… Construite en verre, cette colonne dépolluante renferme une culture de microalgues dans de l’eau. Elle «aspire» la pollution grâce au phénomène de photosynthèse   et transforment le CO² en biogaz. L’air dépollué s’échappe ensuite par le haut de la colonne, qui devrait pouvoir absorber la même captation de CO² qu’une centaine d’arbres environ. »

    Les micro algues sont recyclées ensuite pour produire, explique la mairie, « …de l’énergie verte (comme du biométhane) pouvant …  améliorer le rendement énergétique d’un bâtiment…»

    Cet essai étonnant mérite d’être suivi et s’il est vraiment concluant alors il peut constituer  un « anti polluant » écologique aux gaz d’échappement.

    Dominique Feutry