Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Propreté

  • Nuit debout internaute"Nuit Debout" (Photo L'Internaute)

     

    Dans un communiqué de presse paru aujourd'hui 28 avril 2016, la Préfecture de Police de Paris annonce :

    "Après plusieurs soirées de rassemblement du mouvement "Nuit Debout", la préfecture de police tient à rappeler aux organisateurs et participants la nécessité :

    • de ne pas installer d'autres structures que celles précisées dans la déclaration de manifestation
    • de ne pas détenir, consommer ou transporter de boissons alcoolisées sur la voie publique [….]
    • de respecter scrupuleusement l'heure de fin de déclaration de rassemblement, à savoir minuit, pour la dispersion et le rangement des installations.

    Pour des raisons de sécurité et afin d'assurer la tranquillité publique [….] la préfecture de police a pris ce jour un arrêté interdisant :

    • les cortèges constitués à partir de la place de la République  de 19h00 à 07h00 du jeudi 28 avril au vendredi 29 avril
    • le stationnement de véhicules légers place de la République de 16h00 à 03h00 les jeudi 28 et vendredi 29 avril [pour une partie de la place]
    • la diffusion de musiques et de bruits par tous moyens sonores place de la République de minuit à 07h00 le vendredi 29 avril

    La Préfecture de Police veillera au strict respect de ces dispositions destinées à éviter tout débordement et à assurer la sécurité des personnes et la tranquillité des riverains fortement exposés depuis plusieurs semaines aux nuisances engendrées  par ces rassemblements récurrents".

    Référence de l'arrêté :
    n° 2016 – 00257
    Date 28 avril 2016
    Signataire Michel Cadot, Préfet de Police de Paris

    Télécharger l'arrêté du 28 04 16

    Les riverains, habitants et commerçants, ne peuvent que se réjouir de cette réaction tardive. Ils se demandent toutefois ce qu'il adviendra après le 29 avril. Va-t-on continuer sur la lancée de ces dispositions ou revenir au chaos antérieur ?

    Vendredi 29 avril :

    A en croire ce reportage de BFM-TV, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes des riverains et des observateurs en général. Il devient clair à présent que le gouvernement ne doit plus autoriser des manifestations dont les organisateurs ne sont pas en capacité d'en maitriser les conséquences, a fortiori en plein "état d'urgence".

    Samedi 30 avril, témoignage d'un riverain :

    "La nuit fut calme grâce au dispositif de police qui semble-t-il à entièrement fermé l'accès
    de la place, ne laissant passer les personnes qu'après fouille au corps et fouille des sacs
    et bagages, donc aucun groupe ne passait déjà formé . Il apparaît encore une fois qu'avec de la fermeté l'ordre est bien maintenu. Espérons que ces règles soient désormais respectées."

    Rendons hommage à la police pour son action. On regrettera seulement qu'elle l'ait fait si tard et toléré un mois complet de chienlit. La Maire de Paris Anne Hidalgo porte évidemment sa très large part de responsabilité. 

    Dimanche 1er mai, témoignage d'une riveraine :

    Le début de soirée : impeccable avec un orchestre, une chorale, la police qui fouille toute personne entrant
    sur la place puis ... minuit arrive ... L'orchestre part dans le calme. Hélas ... Juste derrière un groupe de tambours ( épouvantable ) est resté " jouer " jusqu'à 3h30 !!!!
    Bruyant mais sans affrontement ! Encore une nuit de gâchée ... Pas de repos pour nous, ni pour notre bébé !


    Lundi 2 mai
    A 22h00 les hostilités ont commencé, à 23h30 les forces de l'ordre  ont évacué les groupes restants  vers 
    le boulevard Magenta, puis la nuit s'est plutôt bien passée. Espérons que tout se rétablisse vite et que
    notre place retrouve son calme et sa dignité .

     

  • MAC 21 (2)Restes de l'affiche sauvage géante de MAC 21 après l’intervention de riverains excédés

     

    Il y a exactement une semaine, nous dénoncions l'attitude de ce commerce qui a décidé, pour faire savoir qu'il changeait d'adresse, de recouvrir les murs les plus prestigieux du Marais d'affiches aussi racoleuses que sauvages. Ce samedi 30 avril, nous découvrons une nouvelle campagne qui est un défi à nos protestations et aux  signalements qui ont été envoyés aux services compétents de la propreté de Paris.

    Au vu de l'état de cette immense affiche qui git piteusement au pied d'un mur pignon d'immeuble du IIIe, manifestement décollée par des riverains en colère, cette nouvelle campagne ne fait pas l'unanimité si ce n'est contre elle !

    Une de nos adhérentes nous en dit long sur le contexte de cet affichage. Nous mettons en lumière le témoignage (résumé) qu'elle a laissé en commentaire sur notre article du 23 avril :

    "Lundi 25 avril 2016 , je vois 3 jeunes hommes en train de recoller une des immenses affiches de MAC. En parlant avec moi, ils me disent être une petite entreprise de banlieue à qui l'agence de communication de MAC a fourni des photos pour les endroits où coller ces immenses affiches (rien par écrit) et ils ont été payés (pas cher selon eux) pour repasser 3 fois sur ces lieux et recoller des affiches neuves. Ils ont bien conscience que ce qu'on leur a demandé est illégal, (la police a déjà pris leurs noms) mais comme ils veulent être payés , ils ont l'intention de continuer à coller en faisant 3 passages pendant la semaine. Ils collent et envoient une photo à l'agence pour prouver le travail. Ils ont sévi sur l'hôtel de Coulanges, l'hôtel d'Almeras, la Maison de l'Europe et l'hôtel Lamoignon ; et d'autres …
    C'est écœurant d'utiliser 3 jeunes de banlieue (pas très riches) pour faire ce travail illégal et leur faire prendre des risques personnels. Mary"

    Nous nous préparons à nouveau à déclencher l'intervention des services spécialisés de la Ville. En attendant, que chacun se sente autorisé à porter assistance à personne morale en danger en faisant ce qui est en notre pouvoir pour éviter que le centre historique de Paris, secteur sauvegardé, ne soit livré aux appétits mercantiles de commerçants sans scrupules. Dans les circonstances actuelles, nous comprenons que nombreux soient ceux qui en appellent au boycott du commerce concerné.

     

  •   A1Chiens ayant pris possession du Square Leonor Fini, rue Vieille du Temple (IIIe) (Photo JFLB)

     

    Chaque matin, entre 9h00 et 10h00, une dizaine de propriétaires de chiens se rassemblent dans le square Leonor-Fini pour deviser entre eux et contempler leurs animaux s’en donner à cœur joie sur ce qui reste d’herbe en guise de pelouses, contribuant à leur dégradation. Il est vrai qu’aucune mention n’interdit explicitement les canidés dans ce jardin public, ce dont on peut s’étonner. Chacun sait que leurs déjections sont porteuses de parasites dangereux pour la santé des enfants, qui sont les grands utilisateurs du square, et notamment de ses jeux.

    Le soir, avant même la fermeture du square, les rats prennent la relève. Ils y pullulent depuis les travaux du Musée Picasso. Pour leur première visite dans la Ville Lumière, les trois enfants de mes amis grecs ont ainsi pu les observer à satiété de mes fenêtres, dimanche soir, se dresser sur leurs pattes arrières pour déchirer les sacs poubelles dans lesquels les visiteurs de la journée ont entassé les reliefs de leur pique-nique, et courir d’un bout à l’autre du jardin. A l’heure où j’écris ce billet, en ce lundi 25 avril, à 18h15, je les vois à nouveau de ma fenêtre. Des grands, des petits, il y en a pour tous les goûts, et de tous les âges. Derechef, c’est bel et bien la santé des usagers, et notamment des plus jeunes d’entre eux, qui est mise en danger, car on n’ose imaginer les microbes dont sont porteurs ces légendaires rongeurs, bien que de toute évidence la Peste ne nous menace pas.

    Telle est la triviale réalité d’un superbe quartier historique de Paris, plutôt nanti socialement, dans lequel la Sainte Alliance entre les intérêts marchands et les pouvoirs publics s’échine à attirer un tourisme de consommation de masse sans pour autant se donner les moyens humains et financiers d’assumer les conséquences de l’afflux de centaines de milliers de visiteurs par an. La transformation autoritaire du Marais en zone de tourisme international, sans consultation aucune des principaux intéressés, ses habitants, ne fait que précipiter le naufrage du Marais dans la saleté.

    Les responsables s’en lavent les mains, si l’on peut dire, en arguant de l’insuffisance de leurs ressources, tout comme ils opposent invariablement aux plaintes des riverains confrontés aux nuisances sonores des établissements nocturnes l’absence de voiture de police disponible, et susceptible d’intervenir. La Ville de Paris, première destination touristique au monde, en veut plus, toujours plus, quitte à transformer la cité lumière en vulgaire machine à bruit et à sous, et en cloaque, au mépris de la santé et même, tout bêtement, de l’hygiène publiques. Bien que tu ne fusses pas toi-même un ange dans ton rapport à l’argent, Haussmann, réveille-toi, ils sont devenus fous !

    Jean-François Leguil-Bayart

     

  • Tapis d'orient 21 04 16Ces affiches ont envahi nos rues dès jeudi 21 avril (Photo VlM)

     

    Des messages nous ont été envoyés ce samedi 23 avril en provenance d'habitants du IIIe se plaignant de l'invasion de ces affiches, collées ou ficelées sur tout ce que la rue compte de poteaux ou potelets.

    Plus grave, vers 10h30, un appel téléphonique nous est parvenu d'un membre de l'association aux prises avec les gérants de la salle de vente des tapis, 103 rue du Temple. Il réclamait le retrait de ces pancartes, affiches et panneaux. Elles défigurent le quartier, réduisent la visibilité des piétons aux carrefours et enlaidissent le paysage de la rue. Que nous soyons, détail aggravant, en secteur sauvegardé ne gêne pas outre-mesure ceux qui les mettent là !

    Les échanges se sont rapidement envenimés. Notre adhérent a été insulté et menacé de représailles physiques. Quand nous avons rejoint le groupe, trois fonctionnaires de police étaient là. Ils se sont rendus au local de vente pour un contrôle d'identité et une vérification de l'habilitation des gérants à exercer l'activité à laquelle ils se livrent. Nous nous sommes quant à nous rendus au commissariat de police du IIIe, rue aux Ours, pour déposer une plainte au nom de notre adhérent, pour insulte publique et menaces.

    L'association appuie et défend ceux qui ne peuvent accepter comme une fatalité que chacun agisse à sa guise au détriment du cadre de vie de la population. Si chaque commerçant du Marais (et d'ailleurs) considérait qu'il a le droit de déployer sa publicité à grande échelle sur la voie publique comme le font ces marchands de tapis on imagine ce que serait l'environnement. Nous profitons de cet incident pour demander à la Mairie de Paris, aux Mairies d'arrondissements et à la Police, à ne pas entretenir l'opinion que ces pratiques seraient tolérables au prétexte qu'elles sont éphémères ou que les affiches sont retirées le soir. L'éphémère qui se répète ne l'est plus et les affiches ne sont évidemment pas retirées pour la nuit.

    Nous appelons nos amis et lecteurs, dans une attitude citoyenne, à rester attentifs à ce que ces évènements ne se reproduisent plus. Nous réserverons une place à ce dossier dans nos prochains entretiens avec les Commissaires de police de nos arrondissements.

     

  • A5Les vitrines toutes bariolées et le trottoir maculé du magasin MAC 21 rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo  MC)

     

    Jamais une ouverture de magasin,  21 rue des Francs Bourgeois à l'angle de la rue de Sévigné (IVe),  n'avait donné lieu à une telle provocation publicitaire !

    Des affiches sauvages énormes, bariolées, criardes, collées sur les vitrines de la boutique et tous les supports qui se présentaient dans le voisinage au mépris de la  règlementation en vigueur. Non seulement  les murs déjà mal en point (Hôtel Lamoignon, École de commerce ISEG…) défigurés par ces collages pitoyables mais les initiateurs de cette promotion de mauvais goût qui brave les interdits se sont permis d’essaimer aussi sur le trottoir et le comble, sur une grande partie du mur de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, juste en face de l'entrée du musée Carnavalet.

     

    A3État du mur de l'Hôtel de Lamoignon placardé par MAC face au musée Carnavalet rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo MC)

     

    Petite précision, l'annonceur, le magasin MAC a fait écrire au bas de ces collages invasifs la mention spéciale "Cette installation est éphémère merci de ne pas la dégrader le temps de l'exposition"… Nous disons nous "ceux qui la neutralisent sont les bienvenus ainsi que tous ceux qui boycottent la marque et le magasin pour ses atteintes au cadre de vie du Marais ".

    Nous intervenons en tout cas auprès de la direction de la propreté de Paris pour signaler ce comportement inadmissible et demander des sanctions.

    Mais qui se cache sous ce nom ? MAC est un point de vente de MAC Cosmetics, une division de ELCO – Estée Lauder Companies France, 48 rue Cambon (Ier).  Il s'agit donc d'une filiale du  groupe américain éponyme coté en bourse, un des leaders mondiaux  de la production et de la mise en marché des produits d'entretien de la peau, des cosmétiques, des parfums et des produits pour les cheveux.

    A4Les collages bariolées sur un mur de la rue des Francs-Bourgeois  (IVe) au débouché de la rue Elzévir annonçant l'ouverture du magasin MAC (IVe) (Photo MC)

     

    Généralement scrupuleux dans le respect de la réglementation nous avons peine à croire que ce genre d'entreprises bien armées  en conseils,  avocats,  juristes et "lawyers" spécialisés agissent sans garde fous, scrupuleuses qu'elles sont de ne pas voir ternir leur image. Alors MAC aurait-elle bénéficié d’une autorisation spéciale exceptionnelle pour "parer" ainsi nos murs et trottoirs de publicités décalées ? Nous ne le pensons pas et nous ne voyons pas à quel titre mais  si ces affiches restent un certain temps c'est qu'il y un dysfonctionnement de notre dispositif de protection des sites.

    Tout ceci est navrant ! On imagine mal le groupe français L'Oréal faire de même pour une de ses marques aux États-Unis,  sans être inquiété.

    Dominique Feutry

     

  • Bouquinistes coffres ouverts 21 04 16Bouquinistes du quai de l'Hôtel de Ville (IVe) (Photo VlM)

     

    A pareille époque l'an passé s'est tenu le premier "festival des bouquinistes" de Paris, issu de la constatation que cette activité doit être mieux connue au moment où l'électronique livre une concurrence farouche au livre.

    Avec le printemps qui s'installe, les coffres des bouquinistes s'ouvrent comme des fleurs pour offrir aux passants leurs collections et le commentaire avisé, haut en couleur quelques fois, de la personne qui tient le stand. Ces gens sont des libraires professionnels conscients de leur devoir d'assistance et de conseil. A ceux qui cherchent un ouvrage rare ils apportent leur compétence et leur aide dévouée.

    Jusqu'en 2009-2010, l'état de leurs coffres était indigne eu égard à leur rôle social et à la place qu'ils tiennent dans le paysage et l'esthétique des bords de Seine. Horriblement tagués, comme le rappelle la photo, ils semblaient frappés de malédiction.

    Coffres bouquinistes rive gauche tagués sept 11Coffres en 2009 (Photo VlM)

     

    La Mairie du IVe nous disait alors qu'elle ne pouvait rien contre ce qu'elle considérait comme une fatalité, indifférente à ce que ces coffres soient la pâture de vandales en quête de témoignages de leur capacité à nuire. C'est donc à l'Hôtel de Ville que nous sommes allés frapper. De manière assez irrévérente, nous le regrettons aujourd'hui, à l'égard de l'Adjoint au Maire chargé de la propreté à Paris à l'époque…. Il s'agissait de François Dagnaud, élu en 2014 maire du XIXe.

    Magnanime, il nous a reçus, nous nous sommes excusés pour nos propos peu amènes et nous avons plaidé la cause d'une remise en état  de ces coffres et de leur entretien. Un accord a été passé par la mairie avec le syndicat des bouquinistes et depuis on constate que leur état ne souffre plus que quelques exceptions ici ou là, rapidement corrigées par le service de maintenance. Nous avons découvert à cette occasion, en François Dagnaud, un élu connaissant ses dossiers, simple dans ses rapports et efficace dans l'action.

    Bouquinistes coffres fermés 21 04 16 Coffres en 2016 (photo VlM)

     

    Mao Péninou a pris la suite de François Dagnaud en 2014. Il dirige actuellement les services de la propreté et de l'eau à l'Hôtel de Ville. Nos récents entretiens montrent qu'il est attaché à préserver ce qui est désormais un acquis important pour le paysage des bords de Seine et la profession de bouquinistes. Et un motif pour les habitants de se réjouir d'avoir été entendus.

    Gérard Simonet

     

  •  Michel le comte affiches décollées 16 04 16

     AVANT, le 16 avril

     

    M le comte 13
     APRÈS, le 18 avril

     

    Entre les deux, l'application "DansMaRue" de la mairie de Paris est entrée en action. Ce n'est pas nouveau, il y a longtemps que nous encourageons les habitants – avec un  succès mitigé – de prendre leur propreté, leur cadre de vie en mains, en signalant les tags (sur les murs, les devantures, les volets roulants, le mobilier urbain …) ou l'affichage sauvage qui prospère actuellement.

    Ce qui est nouveau aujourd'hui, c'est que la mairie de Paris rend compte de l'exécution des travaux d'enlèvement. Voici le type de message qu'on reçoit : L’anomalie " Malpropreté > Affiche, autocollant > … sur immeuble ou mur" que vous avez signalée au "13 Rue Michel Le Comte, 75003 PARIS" a été traitée. Les services municipaux ont opéré les actions correctrices appropriées.
    Votre demande est clôturée.

    N'est-ce pas merveilleux ? On n'est pas loin de la démarche qualité ISO 9001 que les entreprises s'appliquent à respecter. Pour la Ville, dans sa relation avec le public, c'est un grand progrès !

    Nous rappelons le mode d'emploi : cliquer sur DansMaRue  (rangez le lien dans vos "favoris") et remplissez le formulaire. Avec un peu d'entrainement, on opère une signalisation en deux minutes. A vous de jouer !

     

  • République nuit debout agence soc gén souillée 12 04 16Conséquence d'une nuit d'émeutes aux environs de la place de la République : agence Société Générale saccagée (Photo Le Figaro)

    Anne Hidalgo a mis en place en 2014 un "conseil de la nuit" chargé de promouvoir la nuit à Paris. Le 2 avril, elle organisait "la nuit des débats" et "invitait les parisiens à se réunir n'importe où pour discuter de n'importe quoi". Cette initiative a fait long feu mais les manifestants de la place de la République ont pris la relève. Elle a encouragé leur démarche. Depuis, elle est dans la situation de l’apprenti sorcier dans Fantasia de Disney qui se débat pour que les casseroles reprennent leur place. Au grand désespoir du Préfet de Police qui doit discrètement la maudire… Sans parler des maires d'arrondissements qui subissent impuissants le saccage de leur territoire et les sarcasmes de leurs administrés.

    République nuit debout 19h00 le 15 04 16Occupation journalière de la place de la République, 15 avril 2016, 19h00 (Photo VlM)

     

     La place de la République a été réaménagée à grands frais entre 2011 et 2013. Les contribuables parisiens qui ont financé ces travaux s'attendaient légitimement à une amélioration de leur cadre de vie. En autorisant son occupation comme elle le fait, Anne Hidalgo sacrifie la qualité de vie des parisiens et en premier lieu de ceux qui vivent sur la place ou à proximité. Livrée à ceux qui se réunissent et manifestent bruyamment la nuit, il est devenu impossible au voisinage de la place de dormir la nuit et le paysage qu'on découvre chaque matin avant le passage des engins est celui d'une décharge à ciel ouvert.

    Ses déclarations à ce propos trahissent son mépris pour les habitants : " La place de la République n’appartient pas davantage à ceux qui veulent en faire un forum, qu’à ceux pour laquelle elle est un lieu de passage, de loisirs, ou encore un mémorial. Je veillerai à ce que son usage reste partagé entre tous. » Riverains, pleurez sur votre sort car vous n'êtes ni de passage, ni fêtard, ni en pèlerinage !

    La situation quasi insurrectionnelle que nous vivons n'est pas faite pour attirer les visiteurs, touristes, hommes d'affaires ou investisseurs. Elle n'a aucune chance de soutenir les ambitions de la Maire de Paris. En est-elle consciente ?

    D'autant plus que la situation en terme de propreté n'a jamais été aussi désastreuse.

    Archives 30 affiches décolées sur trottoir 12 04 16Devanture ex-Mod's hair, déchets d'affiches sauvages devant le 30 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     

    L'affichage sauvage dans les IIIe et IVe arrondissements n'a jamais autant prospéré. Les murs qui s'y prêtent croulent sous le poids de strates de papier gluant qui finit par former une croute qui se décolle et tombe au sol.

     

    Michel le comte 13 affiches sauvages décollées 15 04 16Mur pignon du 13 rue Michel le Comte (IIIe) (Photo VlM)

     

    Nous sommes ici pourtant dans le centre historique de Paris, en secteur sauvegardé, et les moyens d'agir existent ! Il n'y a qu'à le vouloir ! Au lieu de postuler pour l'organisation des Jeux Olympiques de 2024 dont les parisiens ne veulent pas, et afficher son ambition de présider le C40 (voir notre article), Anne Hidalgo devrait faire le ménage dans sa ville. Les parisiens qui imprudemment ont voté pour elle en 2014 et le regrettent aujourd'hui, ont le temps encore de revenir à une meilleure opinion si elle corrige le tir avant les prochaines échéances électorales. Reste à savoir si aveuglée par ses rêves de grandeur elle se résoudra à redescendre sur Terre.

     

  • Boite lettres taguée Boite aux lettres ordinaire dans le IVe (photo VlM)

     

    Il est regrettable que cette grande institution qu'est "La Poste", qui nous a montré ces dernières années qu'elle était capable d'évoluer, de se professionnaliser, de rendre ses produits, son accueil et ses services attractifs, offre un visage tout au long de nos rues défiguré par des boites aux lettres recouvertes de tags et d'étiquettes en tout genre.

    Il en est de même des grandes boites qui trônent à l'entrée des bureaux de Poste et qui donnent de ce lieu, où devrait prévaloir la qualité de l'accueil, un sentiment anxiogène, vaguement agressif du fait de signes cabalistiques qui n'ont rien de réconfortant.

    Un membre de l'association nous disait récemment :"j'hésite à poster mes courriers car j'ai l'impression de jeter mes lettres à la poubelle"

     

    Boite à lettres poste arch taguée 27 02 12

    Nous avons choisi comme observatoire la Poste du 67 de la rue des Archives (IIIe). Un état proche de celui de la photo a été constaté pendant plusieurs mois sans que personne n’intervienne. Nous en avons fait la remarque au responsable du bureau, qui n'avait pas l'air de s'en offusquer outre mesure. Mais qui a réagi néanmoins en disant qu'il le "signalerait" aux services centraux, ce genre d’intervention n'étant pas de sa juridiction…

    Quelques semaines plus tard, effectivement, nous sommes tombés sur une équipe de deux personnes qui avaient été missionnées pour nettoyer les boites. A cette occasion nous avons publié un article pour signaler ce que coûte au contribuable l'incivilité de quelques maniaques débiles.

    Dans la foulée, nous avons cherché à savoir où se trouve l'organe de décision en la matière en envoyant une bouteille à la mer Internet avec message de détresse. Il a suivi son chemin et un directeur de la Poste nous a répondu. Nous reproduisons son message in extenso :

     

    Je fais suite à votre intervention relative aux dégradations de boîtes aux lettres que vous constatez régulièrement dans votre quartier. Nous partageons votre constat et sachez que  La Poste est sensible à la propreté et à l’entretien de ses mobiliers de rue, comme vous avez d’ailleurs pu le constater par vous-même  à proximité du bureau de Poste Archives […..]

    Nos agents en charge de la collecte quotidienne du courrier nous remontent  régulièrement les dégradations constatées sur nos mobiliers de façon à ce que nous puissions programmer les remises en état aussi rapidement que possible. Mais, comme vous nous en faîtes part, la fréquence de ces incivilités a pour conséquence qu’il nous est parfois difficile d’intervenir aussi rapidement que nous le souhaiterions.

    En complément de ces dispositifs de remise en état, sachez que nous avons également un projet visant à faire de certaines de nos boîtes aux lettres des supports pour des œuvres, pour des artistes reconnus et respectés de la scène artistique, en relation directe avec l’environnement du quartier, son histoire ou encore son architecture.

    En partageant votre espoir de voir ce type de désagréments se raréfier, je vous remercie pour votre intervention et  vous prie d’agréer….

    Julien Boucher

    Directeur des risques, de la qualité, de la sûreté et de l’environnement

     

    Nous l'avons remercié en laissant entendre que son engagement ne nous paraissait pas totalement convaincant et qu'il fallait d'une manière générale réagir plus vite, de sorte que les auteurs des incivilités comprennent qu'ils se dépensent pour un résultat éphémère. Nous verrons si notre mobilisation porte des fruits.

    Quant aux œuvres d'art qui pourraient décorer nos boites nous exprimons des réserves. A nos yeux, la meilleure décoration est celle d'une boite propre. Le jaune dont elles sont peintes est très beau. Elles sont dans nos quartiers des touches de couleur qui sont comme des rayons de soleil !

    Nous savons qu'il faut faire preuve d’opiniâtreté pour que les choses progressent. Nous savons aussi que la Poste, qui affronte une concurrence croissante, doit mettre toutes les chances de son côté en prenant mieux soin de son image et de sa réputation. Cette image elle est dans les visuels qui caractérisent la Poste mais aussi dans les milliers de boites aux lettres qui en sont le véhicule à travers la France.

     

  • Hommes saoulsPhase ultime de la beuverie : où est "la fête "?

     

    Il semble que la préfecture de police de Paris ait enfin pris la mesure des désordres qui règnent la nuit dans de nombreux quartiers de Paris. Le "collectif des riverains du XIème", membre comme nous du réseau "Vivre Paris !", qui subit régulièrement les dérives nocturnes de fêtards qui viennent se saouler la nuit dans les rues Jean-Pierre Timbaud, des Trois Bornes, Oberkampf… a été reçu sous l'égide du Maire du XIe François Vauglin et de son adjoint Stéphane Martinet, par Serge Boulanger directeur-adjoint de cabinet du Préfet de Police, par le Directeur de la sécurité de proximité de Paris (DTSP 75) Pascal Le Borgne et par le Commissaire central de l'arrondissement Fabrice Corsaut.

    On ne conteste plus désormais la gravité de la situation. Il était temps ! Déjà, en 2012, Mao Péninou alors chargé des "états généraux de la nuit" à l'Hôtel de Ville reconnaissait dans un entretien avec "Vivre le Marais ! que "la situation est devenue hors de contrôle". On est dans ces quartiers confrontés depuis plus de quatre ans à des comportements qui mêlent tapage, dégradations de l'environnement, bagarres souvent violentes, agressions féminines et pour finir comas éthyliques d'individus gisant sur le trottoir, dans le vomi, l'urine et des résidus d'alcool.

    Des décisions importantes ont été annoncées, dont les effets devraient être visibles avant l'été :

    • présence policière visible renforcée de jour ET de nuit (22h00 à 06h30) avec des fonctionnaires spécialement formés aux missions de régulation sociale.
    • renforcement des sanctions à l'égard des établissements récalcitrants
    • sanctions dont le minimum devient 15 jours de fermeture et 30 jours sur récidive
    • lutte contre la "vente à emporter" (pseudo épiceries qui sont des débits de boissons)
    • mobilisation de la BRP (brigade de répression du proxénétisme, dit "groupe cabaret") en charge des établissements "chauds", bénéficiant généralement d'une autorisation de nuit.
    • maintien des patrouilles mixtes, police-DPP (direction de la prévention et de la protection de la mairie de Paris)-brigade anti-criminelle de nuit

    Une liste des établissements qui ne se conforment pas sera établie et suivie avec application de mesures correctives adéquates.