Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Propreté

  • Pavée 24 hôtel de lamoignonHôtel d'Angoulème Lamoignon, 24 rue Pavée (IVe) – Siège de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (Photo VlM)

     

    A en juger par l'état honteux de son mur d'enceinte sur la rue des Francs-Bourgeois, caractérisé par une très jolie tourelle qui fait office d'échauguette à l'angle de la rue Pavée et de la rue des Francs-Bourgeois, on n'a plus l'air de se soucier de grand chose dans cette grande maison qui a pourtant joui d'un prestige enviable en d'autres temps.

    Jean Dérens qui en a été le directeur jusqu'en 2008 n'aurait pas admis que l'institution qu'il gérait, dans le monument historique qu'est l'Hôtel d'Angoulème Lamoignon, soit traitée avec autant de légèreté par la mairie du IVe. Les affiches sauvages et les tags s'y sont accumulés depuis des mois en dépit des nombreuses signalisations que notre association et des particuliers ont déposées sur l'application "DansMaRue"

    Francs-bourgeois lamoignon tagué 04 11 15 Francs-bourgeois lamoignon détail affichage 04 11 15

    A gauche mur d'enceinte et tourelle sur la rue des Francs-Bourgeois, à droite détail des affiches (on retrouve celle de l'ex première dame de France !) (Photos VlM – clic gauche dans l'image pour agrandir)

     

    On se demande comment Emmanuelle Toulet, qui a pris la suite de Jean Dérens en 2008 peut supporter de voir chaque jour quand elle rejoint son bureau le dépotoir qu'est devenu le monument dont elle a la charge.

    Quant à Christophe Girard, qui s'est toujours présenté comme un homme de culture, comment peut-il accepter que la voie la plus prestigieuse de son arrondissement, celle où affluent les touristes, donne de sa gestion cette image dégradante. C'est lui en effet qui a l'influence requise envers les services de la propreté pour exiger qu'ils interviennent et rendent à ces murs la dignité qu'ils ont perdue.

     

  • AffichePhoto VlM

     

    Le 57 rue des Archives (IIIe) offre un mur pignon avec son voisin du 55 qui attire les affiches sauvages comme les mouches sur le miel. Il serait facile pour la Mairie de Paris d'y mettre fin en pratiquant le "prélèvement d'office" (*)  d'une amende – assez lourde au demeurant – puisque les annonceurs indiquent ouvertement leur identité. Elle ne le fait pas. C'est trop de travail, sans doute…. Résultat : à travers nos quartiers les affiches pullulent, en couches, arrachées, lacérées, pour finir en lambeaux sur les trottoirs, contribuant à donner de Paris une image qui n'est pas des plus flatteuses.

    De là à découvrir que les dernières affiches sauvages sont à l'effigie de l'ex "première dame de France" Carla Bruni Sarkozy, il y a l'espace d'une énorme surprise, le temps de se demander si on ne rêve pas.

    Son mari étant comme on le sait président du parti "Les Républicains", nous sommes intervenus auprès de son équipe de campagne pour demander qu'elle diligente un commando avec mission de retirer ces placards. C'est à notre avis un service que nous leur rendons bien que, chacun le sait, aucune motivation partisane ne nous le commande. 

     

    Nous recevons ce jour-même la réponse suivante des responsables locaux du parti "Les Républicains" :

     

    Je me présente rapidement, je m’appelle Frantz Roncier et je suis responsable des Républicains dans le 3ème [arrondissement] pour Marie-Laure Harel. 
     
    Je viens de lire votre article concernant Mme Bruni-Sarkozy sur des affiches et je suis stupéfait par celles-ci… Le parti et moi-même ne sommes pas au courant de cette affiche d’autant qu’il n’y a visiblement aucun rapport ni avec les régionales du 6 et 13 décembre ni avec le parti Les Républicains. Je tiens aussi à vous faire souligner, depuis la prise de fonction de Melle Harel dans l’arrondissement, aucun affichage sauvage a été relevé des Républicains. Notre exigence à ne pas détériorer nos biens, nous sont communs. 
     
    Je me répète mais ni les Républicains, ni l’équipe du 3ème sont à l’initiative de cette affichage sauvage.
     
     
    Je reste à votre disposition si besoin.
    Frantz Roncier

     

    Nous avons répondu à M. Roncier pour le remercier et lui demander de faire en sorte que ces affiches disparaissent et que le commanditaire soit verbalisé.

     

    (*) Le recouvrement des frais supportés par la municipalité au cours des opérations de nettoyage peut être désormais effectué auprès des bénéficiaires de cette publicité. (arrêté du 15 décembre 1995 et délibération n° 2012 DPE 63-3 des 24, 25 et 26 septembre 2012 relatifs à l'enlèvement d'office des affiches aux frais du responsable de l'affichage illicite – Mairie de Paris).

     

  • St gervais st protais façade 27 02 12Place St Gervais, Église St Gervais St Protais (Photo VlM)

     

    Lors du récent conseil de quartier Saint-Gervais, alors qu'il est mentionné par le 1er adjoint de la mairie du IVe que les quatre projets lauréats du vote du budget participatif du IVe ayant reçu le plus de votes n’atteignent pas le montant de l’enveloppe du budget participatif de l'arrondissement équivalent à 824 600 €, il est précisé que le 5e projet en tête du vote ne peut être accepté car il provoquerait un dépassement de l’enveloppe budgétaire.

    Or les règles apportées par la Mairie de Paris stipulent qu’il n’est pas possible qu’une Mairie d’arrondissement complète un budget. Dommage pour les habitants, car il aurait suffi de réduire quelques subventions non essentielles pour pallier ce dilemme. Quant au projet d'aménagement de la place Sainte-Catherine, son montant a été jugé trop élevé ! La mairie du IVe dit néanmoins souhaiter que les projets, sur lesquels il a été fourni un important travail depuis des années, aboutissent. Elle s'engage à travailler avec la société Bruiparif afin de sensibiliser les restaurateurs et trouver des solutions pour mesurer et résorber les problèmes de bruit dan le cadre de l'expérimentation du conseil de la nuit ?…(notre article du 22 octobre 2015 ). 

    La question des masseuses devant la Halle des Blancs Manteaux est abordée ensuite. Pour la mairie cette présence est un problème qui relève de l’occupation illégale de l’espace public et il est proposé de mettre ce sujet à l’ordre du jour de la prochaine réunion entre les quatre Conseils de quartier du IVe et le Commissaire de Police. Voilà pourtant des mois que cette affaire connue perdure et comme pour le nourrisseur de pigeons, près du Centre Pompidou, les autorités tergiversent, piétinent et le dossier comme beaucoup d'autres s'enlise… 

    Il est annoncé concernant les terrasses et bars qui occupent une bonne partie de la place du Bourg-Tibourg qu'une procédure serait en cours. La solution relèverait à l'avenir de la mise en commun dès janvier 2016 des différents services qui interviennent sur l’espace public. Va t-on constater davantage de verbalisations face aux incivilités croissantes ? Nous le souhaitons vivement car cette place est sacrifiée aux activités mercantiles. 

    L'état des rues des Rosiers et du Trésor fait ensuite débat. "Vivre le Marais !" a alerté les autorités sur ce réel problème. Là encore la mairie souhaite réunir les commerçants de la rue des Rosiers avec le Maire du IVe pour aborder ces problèmes d’incivilité, les verbalisations du Commissariat ayant augmenté depuis deux ans ainsi que les passages des services de la propreté. Quant au Conseil de rue de la rue du Trésor et sa charte qui permettait à l’époque de veiller au vivre ensemble des restaurateurs et des habitants de la rue, elle semble battue en brèche suite notamment à des travaux importants en cours dans l’immeuble du 5 rue du Trésor qu'occupait une Galerie. La mairie insiste sur fait que la totalité de l’entretien des plantations ne revenait pas qu’aux services de la ville, mais celui des pieds d’arbres était à la charge des commerçants. On sait dans quel état ils sont dorénavant (voir nos articles des 16 septembre et 15 octobre 2015). La mairie du IVe soulève la question de la pérennité d’une charte et souligne le manque de vigilance sur la rue du Trésor. A quoi bon alors signer des chartes comme cela est pourtant souvent préconisé par les élus, si elles ne sont pas suivies  ? 

    Une 3ème place était inscrite à l'ordre du jour, la place Saint-Gervais et le projet d'aménagement la concernant dans le prolongement d'une rencontre entre Pierre Colboc (Président de Marais-Quatre) et le Maire du IVe Christophe Girard qui a proposé qu’un groupe de travail prospectif s'active sur ce dossier. Mais d'emblée Julien Landel a précisé que les budgets de la Ville et les projets en cours ne permettraient pas à la Mairie du IVe d’engager des travaux pour la place Saint-Gervais pendant cette mandature. Tout juste alors est-il possible de faire de la prospective… 

    Décidément ce sont les fonds qui manquent le plus. 

    Dominique Feutry

     

  •   Ftemusique-980x480 Fête nocturne (Photo Paris Lanuit) 

     

    Voilà presque un an, la Mairie de Paris lançait avec forte annonce et publicité le Conseil de la Nuit (notre article du 10 décembre 2014) en remplacement de feu les États Généraux de la Nuit. Il s’agissait ce 21 octobre de tirer un premier bilan et de présenter les mesures arrêtées par la Ville à la suite des travaux de ce conseil. "Vivre le Marais !" avec les membres du réseau "Vivre Paris !" assistaient à cette présentation.

    Présidé par Bruno Julliard et en présence de représentants de la Préfecture de Police de Paris et de la Préfecture de Région, les annonces faites ensuite par F. Hocquard, conseiller à la nuit, après que ce soient exprimées les différentes parties prenantes (dont les riverains) sont décevantes et finalement assez loin des attentes des riverains.

    Nous percevons que les professionnels de la fête ont été davantage entendus que le riverains (voir à ce sujet le rapport discutable du Ministère des Affaires Étrangères, notre article du 28 septembre 2015). Ces derniers, via le réseau "Vivre Paris !" ont néanmoins pu s’exprimer préalablement aux annonces.

    L’accent a été mis alors sur la densité de Paris, la plus forte d’Europe, sur le bien dormir qui est une priorité de santé publique et le fléau de l’hyper alcoolisation. Nous nous sommes d’ailleurs étonnés de l’absence de diffusion d’informations objectives sur ces deux sujets, d’experts et de professionnels de ces questions. Nous avons réitéré nos interrogations quant  à la mise en avant de l’association Culture Bar-Bars (qui fédère les petits établissements souvent à l’origine des désagréments de voisinage qui nous sont signalés) et au soutien apporté aux "Pierrots de la Nuit" dont nous avons maintes fois rappelé le coût élevé pour les contribuables parisiens au regard de leur efficacité.

    Sur le Conseil de la Nuit lui-même nous avons souligné la sur représentation des établissements et des professionnels de la fête et le temps de parole réduit qui nous avait été en conséquence dévolu.

     

    Discothèque-ParisAmbiance de discothèque (Photo Tout Paris.org)

     

    Ont été annoncées ensuite les premières mesures retenues et applicables dès 2016.

    La mesure la plus inattendue est la décision de procéder à l’élection d’un représentant des usagers (« usagers de l’offre festive, culturel et sportive, de l’espace public et des transports de la nuit »). Ce sujet n’avait jamais jamais été évoqué dans les groupes de travail … ?  Quid de la façon dont sera organisée cette élection et du choix des candidats ?

    Une charte parisienne de la vie nocturne, type charte chapeau des chartes qui ont pu être établies dans différents quartiers, sera élaborée en groupe de travail du conseil de la nuit pour harmoniser les pratiques. Nous savons que ces chartes, pour les avoir expérimentées, ne fonctionnent pas dès lors qu'elles ne sont pas suivies dans le temps, ce que des élus présents ont reconnu.

    Une campagne de prévention contre l’alcoolisation massive sear lancée en relation avec les associations concernées et le versement d’une subvention au Kiosque info Sida Toxicomanie sera soumise à décision au Conseil de Paris).

    En ce qui concerne les nuisances sonores, il est décidé de poser des capteurs chez des particuliers proches des lieux de bruit incriminés et l’organisme indépendant qui en sera chargé interprétera les données recueillies. Cela afin d’objectiver les nuisances et porter l’effort de la Mairie et de la police sur ces endroits. Il est effectivement important de pouvoir disposer de donées. Reste à connaître les modalités exactes de la mise en oeuvre.

    La Ville réfléchit à la mise en place de brigades vertes pour lutter contre les incivilités en partenariat avec la Préfecture de Police sur les sites sensibles. Il serait judicieux de se demander pourquoi l'expérience du XIe s'est soldée par un échec : cette expérience est stoppée depuis plusieurs mois, mais la mairie centrale ne semble pas au courant.  

    La nuit à Paris va être fortement promue en partenariat avec l’Office du Tourisme (film en cours de réalisation pour être diffusé par Air France). Des nouveaux espaces seront ouverts, il s’agit de 25 lieux en renouvellement de concession (parcs et jardins, Bois de Boulogne et de Vincennes).

    L’extension d’une heure du métro et le renforcement du maillage du Noctilien font l’objet de discussions avec le STIF et la RATP.

    Les représentants des riverains ont redit combien leurs associations à qui sont souvent prêtées trop facilement des intentions égoïstes et ringardes, souhaitaient que Paris mette en place une politique de la nuit exemplaire et novatrice,  mais s'ils disaient oui à la fête, celle-ci devait être régulée.

    Dominique Feutry

     

  •    IMG_2042Vue du filet mi macramé, mi toile d'araignée angle rues Vieille du Temple et des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM)  

    A l’ange des rues des Francs Bourgeois et Vieille du Temple (IVe), à deux pas des boutiques Fragonard et Repetto, un filet est tendu depuis plusieurs jours entre deux arbres. On ne sait pourquoi il se trouve là ? Pour attraper quoi ? Mais il est un fait qu’il gêne les piétons et accessoirement les plus grands d’entre eux qui doivent baisser la tête pour éviter qu’elle soit prise dans ces rets insolites qui n’ont franchement rien à faire à cet endroit très fréquenté?

    Sorte de macramé géant en corde, cette installation illustre bien ce que nous qualifierons de « tout permis ». Il faut laisser l’art s’exprimer diront les complaisants !

    C’est ainsi que nos murs peuvent se retrouver non seulement bariolés mais aussi couverts de carreaux de faïence saugrenus, de demi-bicyclettes scellées ou vissées à bonne hauteur et de préférence sur des bâtiments classés, de phrases réalisées avec de grandes lettres recouvertes de mousse naturelle, de cartes postales sous verre solidement collées à la pierre ou au crépis, d’immenses papiers dessinés et collés, de chaussures pendues aux arbres ou à des câbles aériens et nous en oublions car l’imagination n’a aucune limite .

    Cette façon de procéder, comme aussi ces fourgonnettes mal stationnées qui gênent la circulation le matin et n'obtempèrent pas au klaxon des bus (exemple de la rue des Francs Bourgeois) ou ces pancartes annonçant telle ou telle vente de tapis ou bine la multiplication d’affiches sauvages d’inscriptions publicitaires au sol qui envahissent nos quartiers, montre à n’en pas douter et de façon symptomatique que nous sommes passés dans l’ère du « je fais ce qui me plait », « là où je veux » , « sans aucune gêne », « au diable les autres » et « je me moque des règles en vigueur»…!

     

    IMG_2043Le filet avec en arriere plan l'Hôtel Hérouet (Photo VlM) 

     

    Les papiers, gobelets et mégots qui sont jetés à terre, les épanchements d’urine et autres saletés relèvent de la même « logique» ? Les personnes qui confondent les poubelles publiques aux poubelles de leur immeuble, les fêtards « professionnels » et les exploitants qui les alcoolisent empêchant les riverains de dormir, les cyclistes et motards qui circulent sur les trottoirs, les extensions illégales de terrasses sur le domaine public, les cadenas en masse accrochés aux ponts, tout cela procède du même comportement ?

    Pourquoi d’ailleurs s’en faire puisque rien ne peut arriver?

    Ces exemples, pourtant nombreux et non exhaustifs, illustrent un laxisme ambiant qui ne peut perdurer car il nourrit les incivilités ô combien trop courantes que nous subissons quasi quotidiennement les uns et les autres. Les autorités doivent se ressaisir avec les moyens suffisants qui existent. L’objectif n’est pas de faire régner l’ordre pour l’ordre, mais plutôt de viser une coexistence plus harmonieuse plus « civilisée », plus soucieuse des règles établies pour le bien de tous.

    Dominique Feutry

     

  •    ECH21933020_1C'est le scénario 2 que retient la Maire de Paris  (Source Les Échos )

     

    C’est annoncé,  après la consultation publique, la Maire de Paris va proposer au prochain conseil municipal la piétonisation de la rive Droite de la Seine sur 3,3 km, au lieu d’un peu plus d’1 km arrêté  initialement tout en prévoyant la construction concomitante d’un tramway desservant la capitale d’Ouest en Est.    

    Dès mars 2015 (article du 6 mars) nous nous exprimions à ce sujet et  signalions que la diminution des émissions de CO2 était un progrès à condition que la circulation des véhicules se réduise et ne se porte pas sur d’autres axes. Rive Gauche, le trafic se serait régulé assez rapidement après des débuts chaotiques et le réduction des émissions de gaz à effet de serre aurait été réduite de 15%…Dont acte mais il y a aussi le devenir des berges…

    Nous écrivions à ce propos dans notre article de mars dernier « rendre les berges végétalisées aux piétons, aux sportifs, aux cyclistes et aux familles pour s’y promener, est une bonne idée. Mais prévoir des installations de type barges pour recevoir des débits de boissons où nombre de jeunes iront s’alcooliser au risque de se noyer dans la Seine nous sommes contre. Il faut éviter aussi l’accroissement de la saleté conséquence d’une sur fréquentation  Il suffit d’interroger les équipes de nettoyage qui s’activent Rive Gauche dès 6 heures du matin pour avoir un aperçu des monceaux  de détritus laissés sur les berges (bouteilles cassées, canettes de bière, mégots  et emballages, sans oublier les nombreux  épanchements d’urine…). Quant aux incivilités, il n‘en est fait que rarement état, mais elles existent bel et bien. Alors le projet d’aménagement des berges de la Rive Droite doit absolument intégrer la recherche de solutions et de moyens pour éviter de se retrouver face aux  mêmes constats…». L’idée certes non encore officielle, mais avancée ici et là, de créer une boîte de nuit dans le tunnel des Tuileries, est-elle finalement une si bonne chose ?

    Enfin la construction d’un tramway (proposition de campagne des Verts) soit sur les quais, soit passant notamment rue de Rivoli est une énorme entreprise, coûteuse, très perturbante durant les travaux (échéance prévue en 2020) pour les différents acteurs impliqués, notamment les salariés et les riverains des secteurs concernés, rues éventrées, accès coupés etc… Là encore le trafic automobile risque de diminuer mais il sera déporté sur d’autres axes avec les conséquences qui en découlent.  Il serait donc très intéressant de disposer d’une étude d’impact et, si le projet est mené à bien, de pouvoir mesurer objectivement ses effets et les écarts constatés par rapport aux prévisions sur une période de temps suffisante.    

    Dominique Feutry

     

  • Street art STREET ART – poésie urbaine par Sophie Pujas, Edition TANA
    Illustration OAK  OAK, Spiderman – Saint Etienne – 2012 –

     

    Le sujet divise la population. D'un côté ceux qui défendent l'appropriation de la rue par des artistes clandestins qui agissent masqués, la nuit, dans la rage et dans la hâte, de l'autre les tenants d'un certain académisme dans l'art et du respect de la propriété. En d'autres termes, des provocateurs face à des conformistes.

    Avant de décider de quel bord on se situe il convient de savoir de quoi on parle. S'il s'agit des "tags", signatures cabalistiques qui doivent autant aux spaghetti qu'à l'écriture bantou, souvenir non sollicité qu'un chenapan ou un soixante-huitard attardé laisse sur la blondeur vénitienne de la façade d'un immeuble, il s'agit sans discussion de vandalisme pur et simple. Même les tenants du "street art"  le reconnaissent. A ce stade, le sujet ne divise pas.

    Les collectivités réagissent souvent en dépêchant des entreprises spécialisées qui viennent les effacer. C'est le cas notamment à Paris. Notre sentiment est que le législateur devrait durcir les sanctions car il est aberrant de fermer les yeux sur des dégradations et dépenser ensuite l'argent du contribuable pour les réparer !

    Un peu plus haut dans la hiérarchie de l'art de la rue, il y ces grosses lettres imbriquées qui forment un mot, sans doute une signature, dont les formes et les couleurs ne sont pas forcément détestables. On les trouve à foison dans les gares et le long des voies ferrées. Quand elles ne sont pas elles-mêmes défigurées par des tags de la pire espèce, on peut aimer ou pas, il y a dans le travail de l'auteur une forme de création.

    On trouve ensuite les fresques de rues. Ce sont de véritables peintures. Là encore, il y a celles qu'on aime et celles qu'on déteste. On en a fait l'expérience dans le IIIe à l'angle Archives/Haudriettes avec le Don Quichotte de Combas, qui a déchainé des passions sur fond de misogynie car il représente une femme aux gros seins qui fait office de lampadaire du héros de Cervantès. 

    FartoFemme
    A gauche, Wonderland Paris, Christian Guémy alias C215, à droite Alexandre Farto Aka Vhils, Walkland Talk – Portugal

     

    Enfin, au sommet de la hiérarchie, on dispose d'un éventail infini de créations qui relèvent autant de la sculpture que du dessin ou de la peinture ou d'une discipline inclassable.

    Un "beau livre" vient de paraitre sous la signature de Sophie Pujas, journaliste au Point, aux éditions TANA., directrice d'ouvrage Laurence Basset.

    L'un des mérites de Sophie Pujas est de proposer une  monographie des thèmes. Son classement nous éclaire sur la motivation des artistes : il y a ceux qui veulent "pirater la ville", "écouter la ville", "réinventer le mobilier urbain", "enchanter la ville", "réveiller la ville", "détourner la signalisation routière" , libérer les panneaux publicitaires", "redessiner l'espace" ….  et bien d'autres, qui témoignent d'une imagination qu'on ne soupçonne pas.

      HommeCarreaux
    A gauche, Isaac Cordal, Nature, Bruxelles, à droite Joe Iurato, Crazy legs, Brooklin – New York

     

    Le sujet mérite qu'on s'y intéresse. Sophie Pujas nous y invite. La presse l'a fait sien depuis longtemps déjà. Nous conseillons à ce propos un clic sur un article qui n'a pas vieilli, de novembre 2013, sur Rue 89 Le Nouvel Obs

    Gérard Simonet

     

  • A5  Une des plates-bandes de la rue du Trésor sert de terrain d'entreposage pour des travaux (Photo LM)

     

    Nous avons attiré récemment l'attention sur les dérives de la rue du Trésor  (voir notre article du 24 septembre 2015) et la création d'un collectif de riverains qui souhaite endiguer cette fâcheuse  évolution de qui était, il y a peu encore, un exempte d'aménagement réussi.

    Non seulement le stationnement sauvage est légion avec ses habitués, non seulement les plantations ne sont plus entretenues et sont remplacées progressivement par des déchets mais maintenant la rue et ses plates-bandes  servent d'entreposage  de matériaux pour des travaux en cours de réalisation dans le secteur.

     

    A6La même plate-bande vue du côté opposé (Photo LM)

     

    Les deux photos que nous publions datent du 14 octobre et résument la situation actuelle qui règne dans cette rue. On se demande s'il existe une quelconque autorité pour mettre un peu d'ordre avant que la rue ne soit plus que l'ombre d'elle-même. Or malheureusement elle prend rapidement ce chemin puisque tout semble permis, la voie étant laissée à son triste sort.

    La mairie du IVe et les services compétents vont-ils enfin se décider à agir ?

    Dominique Feutry

     

  • Sans-titreLa façade de la mairie du III arrondissement

     

    Le conseil de quartier Sainte-Avoye s’est réuni récemment.  Bien long, il a tout de même permis à quelques moments des échanges intéressants avec curieusement, en bruit de fond, le son de la trompette provenant d'une salle de réunion voisine.

    M. Anceaux chef de la subdivision des IIIe et IVe arrondissements de la Voirie a présenté plusieurs dossiers. L’un concernait  les potelets à l'angle des rues Rambuteau et Saint Martin, sujet très discuté… Un second portait sur l'installation d'aires de stationnement pour les deux roues, rue du Grenier Saint-Lazare afin d'empêcher le stationnement des cars de tourisme. Beaucoup sont ceux qui considèrent depuis que l’amélioration est très relative,  soulignant  l'anarchie des stationnements de motos sur les trottoirs et celle des cars de tourisme sur l'arrêt de bus. Il a été indiqué par Gauthier Caron-Thibault (1er Adjoint) que le parking Vinci de cette même rue pourrait devenir un centre logistique, ce qui limiterait la pollution. Quant à l'aménagement de la rue, en suspens, ce dernier suggère de se remettre à l'ouvrage et de présenter le dossier l'an prochain, lors de la mouture 2016 du "budget participatif".

    200px-Paris_3e_arrondissement_-_Quartiers_svgDélimitation des 4 quartiers du IIIe arrondissement

     

    Les  pieds des arbres de la rue Beaubourg, massacrés il est vrai, ont été source de nombreux échanges. Il a été proposé de demander un permis de végétalisation et des volontaires pour mener à bien le projet ( créer  des entourages de protection, installer des réservoirs de récupération ses eaux de pluie pour l’arrosage…?).

    Une présentation du CAUE (Conseil d'Architecture d'Urbanisme et d'Environnement), association créée par une loi de 1977 a rappelé son rôle qui consiste à  d'intervenir à la demande, "pédagogie, conseils, formation, démarche exploratoire, aménagement de l'espace public et de l'habitat " caractérisant ses missions à Paris. 

    Sont évoqués ensuite les vœux déjà émis concernant l'Installation du marquage au sol de l'enceinte Philippe Auguste et la demande de la  pose d'un radar rue Michel Le Comte. Sur ce dernier point Benjamin Djiane, conseiller délégué à la sécurité en particulier,  recommande plutôt de s’orienter sur un ralentisseur, ce qui est retenu. 

    400px-Paris_plan_turgot_rue_st-avoiePlan de Turgot, la rue Sainte-Avoie

     

    Les résultats des projets lauréats de l'arrondissement sont énumérés, de l'aménagement du parvis de la Mairie du IIIe (620 K€) à un  jardin partagé dans le Quartier de l'Horloge (200 K€) ou la création d'un espace sportif en plein air au sein de la résidence de la rue Au Maire (175 K€). Le dossier le plus discutable est celui de la fermeture à la circulation rue des Coutures Saint-Gervais pour y laisser jouer les enfants (75 K€).    

    Des propositions diverses sont faites dont certaines relèvent du solde disponible du budget d’investissement  du conseil de quartier. Il est notamment question de l’installation d’une fontaine à eau et d’une  « bibliothèque à partage à végétation » square Renée Vivien ou d’une table de pingpong jardin Anne Franck…

    A ce sujet Patrick Badard, conseiller délégué à la jeunesse et au sport notamment, nous apprend qu’il est en « recherche d’espaces publics abandonnées de l’arrondissement pouvant accueillir des équipements sportifs ».

    "Vivre le  Marais !" insiste sur l’insuffisante propreté de l’arrondissement et la panne actuelle qui semble se prolonger dans l’enlèvement des tags et affiches. Benjamin Djiane va enquêter à ce sujet. 

    Comme nous l’avons déjà souligné ce conseil de quartier gagnerait en tenue et en efficacité si la prise de parole, vraiment lassante au final, n’était pas toujours monopolisée par les mêmes participants aboutissant à de vains échanges trop souvent contre-productifs. 

    Dominique Feutry

     


  • AB Un aperçu du défilé de la "zombie walk" du 3 octobre à Paris

     

     

    Nous avons reçu cet article de Jean-François Bayart, directeur de recherches au CNRS et journaliste du site Médiapart, qui reflète un certain ras le bol que ressentent bien des habitants du Marais et des parisiens plus généralement. Nous avons souhaité le publier car il exprime ce que nous ne cessons de souligner dans nos articles : Paris mérite autre chose que de devenir une ville de fêtes !

     

    "Du Carreau du Temple au musée Picasso, de la place de la République à celle de l’Hôtel de Ville, de Nuits blanches en Fashion Weeks et autres Food Trucks et Zombie Walk, il se confirme que la municipalité a décidé de transformer Paris en nouveau parc d’attraction, avec le soutien résolu de Laurent Fabius, ministre du Tourisme (et des Affaires étrangères), et d’Emmanuel Macron, ministre des Zones touristiques internationales et des autocars libres. Certes, Anne Hidalgo prétend défendre ses prérogatives en la matière. Mais on voit mal en quoi sa politique diffère de celle que préconisent les chantres du tourisme de masse, décidés à lui livrer la capitale. Surtout maintenant que Airbnb se résigne à payer la taxe de séjour due par les hôteliers.

     

    ABPizzeria sauvage installée sur une place de stationnement résidentiel, « réquisitionnée » sans aucune autorisation, rue du Perche, le samedi 3 octobre, à 19h30 (Photo JFB)

     

    Ni les uns ni les autres, en tout cas, ne se soucient de l’avis des premiers concernés par (et des premières victimes de) la transformation de la Ville-Lumière en village du Club Med. A savoir les habitants, exposés au tapage nocturne et à la saleté, aux encombrements humains, à la flambée de l’immobilier sous la pression des locations saisonnières illicites et des investissements étrangers spéculatifs, mais jamais consultés, sinon par le truchement de conseils de quartier noyautés par les entrepreneurs de la nuit et sans pouvoirs réels, ou par le biais de médiations et autres consultations bidons organisées par de bien coûteux "Pierrots de la Nuit".

    Je ne peux m’empêcher, à ce propos, de relater la conversation surréaliste que j’ai eue avec une membre du conseil du quartier des Archives qui recueillait les opinions des habitants sur un certain nombre de projets. Personnellement opposé à la piétonisation, fût-elle partielle, de la rue des Coutures-Saint-Gervais – projet qui prépare naturellement sa piétonisation intégrale, conformément aux souhaits du Musée Picasso, ce qui consacrerait la suzeraineté de celui-ci sur l’îlot – je me suis entendu dire que je ne pouvais pas voter contre, mais seulement pour… Spécialiste des régimes autoritaires en Afrique, je n’avais jamais rencontré une conception aussi sublime de la démocratie, surtout à prétention participative. Et, comme je m’en étonnais et attirais l’attention de notre conseillère sur le ras-le-bol des riverains du musée Picasso, elle m’a rétorqué qu’elle n’était pas le bureau des plaintes. Passons…

    AC La rue des Coutures Saint-Gervais privatisée (Photo JFB)

     

    Le plus irritant est que la transformation de Paris en parc d’attraction et en shopping hall se targue de préoccupations écologiques, quitte à supprimer les transports publics, comme la ligne du 29 dans le Marais pendant sa piétonisation le dimanche.

    Voici, à titre d’exemple, ce qu’a donné la Journée sans voiture, dont s’auto-congratule la mairie, pour un Parisien lambda qui ne pouvait obéir à l’assignation aux loisirs. Devant, pour des raisons professionnelles, prendre le Thalys de 16h01 afin de me rendre à Liège, en ce bon dimanche du 27 septembre, et ayant observé que les autobus circulaient normalement, je suis allé chercher, à 15h, boulevard Beaumarchais, le 65 qui devait me conduire Gare du Nord. Boulevard désert, comme il se devait, emprunté par des bicyclettes, par des deux-roues motorisés (eh oui, Journée sans voiture, pas sans moteur !), et par des taxis. Mais, au bout de 15mn, force me fut d’admettre que d’autobus il n’y avait point, bien que la RATP n’eût apposé aucune affiche signalant une suspension du service.

    Je me suis donc résolu à héler un taxi. Parvenu place de la République, j’ai compris l’absence des bus : celle-ci était à nouveau occupée par un amusement public et, une fois de plus, interdite de circulation, y compris celle des nombreuses lignes de bus qui la traversent. Mon taxi a été dévié vers le boulevard Voltaire, d’où il s’est engagé dans le boulevard Henri IV afin de rejoindre la Gare du Nord en contournant République. Las ! Le quai de Valmy était lui aussi fermé à la circulation, sans avertissement préalable, et le flot des voitures était détourné vers l’Hôpital Saint-Louis – à vrai dire était bloqué dans les petites rues le jouxtant puisque le serpent se mordait la queue, les véhicules étant renvoyés vers… République !

    J’ai donc dû quitter le taxi (10 euros dépensés en pure perte, mais une petite contribution à la pollution) et partir en courant avec ma lourde valise. Il était 15h35. Escalade des escaliers du pont enjambant le canal au son d’un orchestre techno triomphant, course vers les Recollets en me frayant un passage à travers les attroupements de badauds, franchissement de la Gare de l’Est, arrivée en nage et le cœur battant (heureusement que je m’étais entraîné le matin en faisant mon jogging) à 15h50, pour découvrir que le Thalys de 16h01 ne verrait son quai affiché qu’à 16h, ce qui bien entendu lui a valu le retard désormais rituel d’un bon quart d’heure. Tel est l’ordinaire d’un Parisien.

     

    ADUne fête place de l'Hôtel de Ville

     

    Nos élus croient-ils que nous le supporterons longtemps ? Ne seraient-ils pas avisés, du strict point de vue de leurs intérêts personnels, de comparer Paris avec Barcelone non pas seulement sous l’angle de la vie nocturne, mais également sous celui des résultats électoraux qui ont consacré la victoire d’une candidature indépendante sur la base d’un programme d’endiguement de l’industrie touristique ? Les écologistes ne devraient-ils pas abandonner leurs querelles intestines le temps de nous expliquer par quel miracle la défense de l’environnement passe-t-elle par la suppression des transports publics ? Et M. Macron, qui s’est érigé en maire de Paris pour y dessiner les Zones touristiques internationales soumettant leurs habitants à un régime dérogatoire préjudiciable à leur tranquillité et à leur santé, peut-il nous dire pourquoi la libéralisation des autocars et du travail le dimanche suppose-t-elle la restriction de la circulation des autobus ?

    Loin de moi l’idée de mener une charge politicienne contre la majorité municipale, dont le bilan est loin d’être négligeable, en particulier en matière de transports publics et de logement. Mais celle-ci semble prise au piège d’une fuite en avant, à laquelle n’échappe nullement son opposition, et que dicte l’air du temps : travailler plus, s’amuser plus, gagner plus d’argent, et en dépenser moins, en tout cas quand il s’agit de l’argent public, c’est-à-dire du service public avec ses transports, ses équipements culturels, ses établissements de santé. Ce faisceau d’attentes (ou d’injonctions) contradictoires conduit inexorablement à la privatisation et à la marchandisation des biens communs : au premier chef, à la privatisation et à la marchandisation de l’espace public – voire de l’espace privé d’autrui, grâce à la magie des décibels –, du repos hebdomadaire et de la nuit, cette dernière dimension de la vie qui échappait au capitalisme1.

    Pour les habitants du Marais, la Nouvelle Frontière d’une capitale transformée en parc d’attraction au service du tourisme de masse, dans l’espoir de réduire le déficit du commerce extérieur, se traduit par leur sujétion à l’équation absurde d’Hidalgo-Macron : travailler le dimanche sans transports publics ni repos nocturne (ou diurne) tout en se conformant à la nouvelle obligation civique, celle de la fête, de jour comme de nuit. Cherchez l’erreur.

    NB : A l’heure où j’écris cet article, en ce samedi 3 octobre, et dans l’attente de la Nuit blanche, la rue des Francs-Bourgeois est fermée à la circulation pour cause de défilé festif et sans doute marchand, à grand renfort de décibels montés sur roue, et le trafic du 29, reliant le quartier à deux gares, est de nouveau suspendu."

    Jean-François Bayart