Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Propreté

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    Partial, partisan et tronqué, tels pourraient être les adjectifs qui caractérisent le contenu du rapport rédigé sur commande du Ministre des Affaires Étrangères, et intitulé « Pôle d’excellence touristique : 22 mesures pour faire de la vie nocturne un facteur d’attractivité à l’international ».

    Nous nous sommes en effet procuré ce pensum à la gloire des fêtes nocturnes en France mais surtout à Paris, rédigées par des experts dont nous avions révélé qu’ils comprenaient des industriels de la nuit et les représentants  de l ‘AMUON, cette association qui emploie les "Pierrots de la Nuit".

    Dès les premières lignes le décor est  posé,  « notre offre nocturne »  est-il écrit  « répond aux attentes du marché français … », « il faut opérer une véritable révolution dans les mentalités afin que l’offre nocturne ne soit plus seulement tolérée mais pleinement  considérée et valorisée par les élus nationaux et locaux… » ?  Et d’ajouter « Les actions des associations de riverains  à l’encontre des organisateurs d’évènements ou gérants d’établissements sont particulièrement dommageables, et ce alors que ces organismes ne représentent les intérêts que d’un faible nombre  d’usagers ».

    Ces propos totalement gratuits et non étayés amènent d’ailleurs la confusion car s’il est question dans le corps du rapport de développer une marque, un label  « Qualité Tourisme » (sous couvert du GIE Atout France, l'Agence de développement touristique de la France, opérateur de l'État dans le secteur), cela se ferait, est-il ajouté, « en bonne intelligence avec l’environnement immédiat »  des établissements ?

    Comme attendu les mêmes exemples de villes modèles, celles « qui ne dorment jamais », une comptine bien huilée et mille fois racontée,  sont citées. Vous avez deviné, il s’agit de  Barcelone et de Berlin dont on sait que les habitants intoxiqués des fêtes nocturnes  sont au comble du désespoir. En France, Bayonne a la réelle faveur des rédacteurs impressionnés de ce qui s’y passe…Quand aurons- nous une feria dans les rues de Paris ? A noter que relativement aux villes étrangères, seuls des représentants de Rotterdam et de Milan ont été auditionnés pour ce rapport mais leur fonction n’y est pas déclinée ?

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    Le jargon employé peut paraître bluffant avec les  « city breakers », le « cluster », le « good France » et autres, sans oublier la sempiternelle « intelligence artificielle » et le mélange confus entre « opéra, salles de concerts, clubs- bars, restaurants » etc .

    Viennent ensuite les 22 propositions qui vont de l’élargissement des horaires des promenades en bateau sur la Seine en passant par « l’ouverture des lieux publics au privé » (sans qu’un quelconque endroit soit cité), ou la « mise en place d’un site web multilingue pour la promotion de la vie nocturne », ou bien « la mise en lumière de l’espace public ». Autre singularité, afin « d’encourager l’internationalisation des dispositifs de prévention et de médiation dédiés à la vie nocturne »,  il faudra désormais être polyglotte pour intégrer le corps des pierrots de la nuit.

    L’aménagement urbain n’est  pas oublié dans la longue liste d’actions proposées,  « favoriser la prise en compte de la dimension nocturne dans l’emménagement urbain… »,  c’est-à-dire plus de bus, plus de métro avec des horaires élargis, plus  de navettes  privées et des plans de métro et de bus indiquant spécifiquement les quartiers réputés (traduire de fête) pour la vie  nocturne… Deux phrases résument ces demandes, « inclure l’activité nocturne dans le PLU » et « étendre les horaires de nuit des sites culturels et magasins en zone touristique » ?

    Cerise sur le gâteau, la demande « de mesures réglementaires plus favorables à la vie nocturne… »… pour «…rassurer les investisseurs » !  C’est-à-dire attribuer aux établissements  des autorisations  d’ouverture de nuit  plus longues et créer une clause d’antériorité pour protéger les établissements des recours abusifs ! Difficile de ne pas deviner qui serait ainsi  visé ?

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    Le permis à points est toutefois préconisé de même que l’occupation de l’espace devant les Grand et Petit Palais qui serait dédié à la nuit, préconisation de Christophe Girard, seul maire d’arrondissement auditionné,  l’endroit en effet ne comporte pas d’immeubles d’habitations.

    Les subventions versées ne sont pas abordées mais il est toutefois suggéré que le fonds de financement du tourisme  créé par la BPI (Banque Publique d’Investissement)  étende son champ d’action au tourisme nocturne.

    Ce rapport a de quoi inquiéter encore davantage les riverains. Instiller partout et par tous les  moyens (ce rapport en est un) l’idée que Paris ne pourrait plus être une capitale digne de ce nom  sans vie nocturne  est une notion totalement fallacieuse, une pression indigne auprès des élus et de ceux qui le croient, une  course en avant à marche forcée dont le seul but est de remplir le tiroir-caisse de quelques privilégiés.

    On a peine à imaginer que le Ministre des Affaires Étrangères, fort d’une longue expérience des affaires publiques, puisse cautionner ces travaux par trop parcellaires et orientés. En effet  les habitants sont passés à la trappe, les dégâts  collatéraux relatifs à la santé (nuisances sonores, insomnie, souffrance psychologique, montée de l’alcoolisme, drogue …), l'insécurité et la malpropreté sont tout simplement ignorés.

    La copie est à revoir !

     

  • BacchusBacchanales : c'étaient des fêtes de la mythologie célébrées dans l'Antiquité. Liées aux mystères dionysiaques, elles se tenaient en l'honneur de Bacchus, dieu du vin, de l'ivresse et des débordements en tout genre.
     

     

    Le week-end qui vient de s'écouler concentrait dans notre quartier une longue liste de manifestations attirant nombre de curieux qui repartent du Marais avec l'impression qu'il devient un immense champ de fêtes et non plus, comme il a été rabâché à tort, un quartier musées. 

    Mais parmi tout cela, que fait-on des habitants  qui subissent plus qu'ils ne participent à ces festivités dont ils vivent mal les conséquences imposées et maintes fois dénoncées dans nos colonnes ? Les élus paraissent bien insensibles à leur qualité de vie, même lorsque une échéance électorale est proche ?

    Parmi les nombreux messages qu'a reçus "Vivre le Marais !", l'un d'eux émanant d'une habitante de la rue de Bretagne résume à lui seul le ressenti, et disons le, le ras le bol des riverains qui ont dû supporter cette inflation de fêtes durant tout le week-end. Nous le reproduisons in extenso :

    "Aujourd'hui, nous avons vécu et vivons encore l'enfer, entre le carreau du Temple, ses camions et ses odeurs, la brocante de la rue Rambuteau et la journée sans voiture. Où est l'hygiène dans toutes ces manifestations ?

    Ce matin, il y avait un container qui débordait de sacs pleins derrière le Carreau du Temple, du verre cassé partout, rue de Bretagne, Dupetit-Thouars, Picardie, seulement balayé vers 11 h du matin. La Mairie ne peut ignorer qu'on voit des rats dans les rues…

    Un orchestre dans le jardin avec des musiques qui émettent des vibrations, raison pour laquelle nous avons refusé de conduire ma petite fille de 2 ans dans le square du Temple. Il est 18 h et je ne peux travailler intellectuellement par le bruit d'une musique ininterrompue, si on peut appeler cela musique !

    J'ai essayé de sortir mon chien, il est tout petit. Impossible de le poser par terre en raison de la foule, sans compter les planches, vélos…  Est-ce que les gens de la Mairie de Paris ont conscience des nuisances qu'ils infligent aux résidents ? Il faut arrêter de vivre dans l'utopie et de réaliser des rêves de show bizz parce qu'on a le pouvoir et qu'on veut gagner les élections, de l'argent ou vivre dans un fête perpétuelle.

    C'est inconvenant vu les évènements qui se passent dans le monde. Notre quartier n'est pas une esplanade pour faire la fête et je n'ai pas envie de déménager."

    Nous ne ferons aucun commentaire sur ce texte que se suffit à lui-même…et devrait nourrir les réflexions de nos élus !

     

  • Haudriettes 5 galerie

     

    Il nous arrive régulièrement d'entrer dans un local commercial comme celui-ci pour compatir avec le gérant du comportement incivique des tagueurs et le conseiller sur la démarche à suivre vis à vis de la Mairie de Paris pour faire enlever les graffiti sinistres qui défigurent sa devanture . 

    Cette fois-ci, à notre grande surprise, la personne présente nous apprenait que cette décoration était de leur fait et qu'elle visait à inciter les passants à entrer pour la visite d'une exposition de décors modernes. Des tableaux que nous sommes allés voir et que nous avons jugés d'ailleurs tout à fait dignes d'intérêt.

    Faire l'apologie et la publicité de ces  inscriptions indigentes et des "dégoulis" qui coulent sur les vitres relève de la perversion. Nous avons rappelé à notre interlocuteur, s'il était besoin de le faire, que l'enlèvement des graffiti coûtait chaque années 4 à 5 millions d'€, à la charge naturellement des contribuables. Il faut ajouter que la galerie en question bénéficie des conditions forcément favorables du propriétaire des murs qui n'est autre que le bailleur social RIVP (régie immobilière de la Ville de Paris).

    On marche donc d'une certaine manière sur la tête. Il nous est apparu nécessaire de le dénoncer et d'en aviser les autorités compétentes.

    Tags rupestres

    Ce mode d'expression fait trop d'émules. Ici, les "artistes" se sont rués sur un mur du IVe qui ne leur avait rien fait !  Si les régimes totalitaires ne s'étaient pas approprié l'expression, on n'hésiterait pas à dire qu'il s'agit d'art décadent.

     

  •    1024px-ParisPedestrianStreetCul-de-sac

    La rue du Trésor (IVe) peu après son réaménagement  

     

     

    Le collectif des riverains de la rue du Trésor (IVe) s’organise et agit face aux dégradations multiples que la habitants subissent (voir notre article du 16 septembre 2015 ).

    Un courrier rédigé par un collectif d'habitants, abondamment distribué dans  le quartier,  a été adressé aux élus (maire d’arrondissement, député, conseiller de l’opposition Vincent Roger, le commissaire central de police du IVe, le sous-directeur du permis de construire et du paysage de la rue de la Direction de l’Urbanisme).

    L’objet de cette missive est l'« Ouverture programmée d’un nouveau restaurant au 10, rue du Trésor »

    Le courrier rappelle combien les habitants de la rue du Trésor ont une longue expérience de la vie en collectivité avec les restaurants implantés dans le secteur, les riverains rappellent tout le travail accompli par le passé avec la Maire de l’époque, Dominique Bertinotti et tous les acteurs concernés, y compris les résidents pour aménager la rue.

    Mais hélàs aujourd'hui force est de constater que les nuisances ne cessent de progresser, au point que certains riverains ont préféré abandonner les lieux. L’extension des terrasses, les empêchements constatés en matière de circulation piétonne dans l’impasse et ses allées parallèles, les dégradations observées sur les espaces verts deviennent de véritables motifs d’inquiétude et de mécontentement pour les habitants. La majorité des accotements sont occupés par les chaises et les tables des restaurants. Le croisement de voitures, de camions de déchargement, de piétons et deux roues incompatibles avec les exigences de sécurité, y est incessant.

     

    20150923_120945Les véhicules stationnent à touche touche sur la seule voie de la chaussée de la rue du Trésor (IVe) (PhotoLM)

     

    Comme toujours dans ces situations, le déséquilibre, entre le temps imparti au sommeil et celui officiellement dévolu à la fête, est patent. Entre la fermeture des restaurants à 2 heures du matin et le passage des camions poubelles ou de nettoyage entre 6 et 7 heures, les résidents peuvent espérer se reposer … dès lors qu’ils ne sont pas dérangés en plein sommeil par des clients avinés.

    Les questions de propreté sont elles aussi soulignées,  plantations jonchées de serviettes en papier, de pots à glace, de notes de restaurant, de mégots de cigarettes qui restent ainsi à la vue des touristes et des résidents jusqu’à l’intervention des agents municipaux en charge des espaces verts.

    Le Marais, avec tous les investissements consentis par les pouvoirs publics et les riverains, d’abord pour le rénover puis pour le maintenir à niveau (mise en place de nouvelles poubelles, augmentation de la fréquence de passage des services de la propreté, ravalement des immeubles …) ne mérite t-il pas bien mieux ?

    Et dès le matin les nuisanecs reprennent de plus belle : symphonie de fûts de bière et de bonbonnes de gaz, dans la journée les odeurs de cuisine envahissent les cages d’escaliers, les musiciens et danseurs de rue prolifèrent. En stationnant, les véhicules de livraison ou de particuliers encombrent la voie qui constitue pourtant le seul moyen pour les pompiers d’accéder aux immeubles.

    Les habitants de la rue du Trésor réclament le droit de vivre en harmonie, comme les autres parisiens, dans un quartier sachant préserver les grands équilibres.

    La mono-activité au cœur de l’impasse est flagrante. L’idée que le phénomène puisse se poursuivre est objectivement absurde, et pour les habitants insupportable.

    Les habitants de la rue du Trésor demandent que les élus de l’arrondissement, de la mairie de Paris et autres personnes concernées prennent la mesure de la situation et agissent en conséquence afin de faire barrage à l’ouverture d’un nouveau restaurant dans la rue du Trésor.

    Ils attendent avce impatience leurs réactions  et ne comptent pas abandonner de si tôt le combat pour défendre leur rue.

     

  •    A0Bancs et pots de bois d'un nouveau type au pied de la Poste rue Pastourelle (IIIe) (Photo VlM)

     

    Voilà une réalisation intéressante et réussie presque surprenante…

    De jolis bancs et pots en bois dans lesquels des plantes ont été repiquées décorent l'angle formé par les bâtiments de la Poste de la rue des Archives, côté rue Pastourelle (IIIe).

    Une belle réalisation qui nous l'espérons sera pérenne et respectée et ne donnera pas lieu à des rassemblements nocturnes de fêtards qui viendraient perturber le sommeil des résidents !

    Dominique Feutry

     

  • Paris Marais rue du trésor 2 © Nicolas JacquetLa rue du Trésor (IVe) alors encore intacte (Photo Marais secret et insolite)

     

    La rue du Trésor (IVe) qui faisait la fierté de ses habitants, de la Maire d’arrondissement à l’origine de son aménagement actuel et de tout un quartier, subit peu à peu les dégradations constatées malheureusement  dans bien des endroits du Marais et de la capitale. 

    Non seulement l’entretien n’est plus à la hauteur du lieu et de son agencement si particuliers avec une végétation luxuriante qui demande quelques soins, mais les terrasses de la plupart des bars et restaurants qui la longent sont en débordement constant sur le périmètre alloué. Certaines allant jusqu'à empiéter sur les parties plantées. Le trottoir a été annexé purement et simplement. N’oublions pas non plus les nuisances sonores de jour comme de nuit accentuées  par les musiques de groupes non autorisés qui s’installent pour  distraire consommateurs et passants dans un brouhaha insupportable.

    Est-ce là la rançon d’avoir laissé croître une  mono activité au détriment d’activités diversifiées et plus équilibrées… ?

    Et que dire de la saleté qui s’installe. Une photographie que nous reproduisons ci-dessous illustre à elle seule le phénomène.

      20150913_182842L'entrée de la rue du Trésor aujourd'hui : un mini dépôt d'ordures, une partie de la végétation ayant disparu (Photo LM)

     

    N’ayons pas peur des mots, nos rues sont de plus en plus outragées et la passivité dont font preuve ceux dont la fonction est pourtant d’empêcher cette dérive est consternante. La rue Rambuteau, autre exemple, refaite à grands frais l’an passé est devenue « dégoûtante », certaines parties des trottoirs sont encrassées et « graisseuses »,  des pots non autorisés et inadaptés installés par des commerçants fleurissent ici ou là, des branches d’arbres sont cassées et plusieurs grilles en métal à leur pied défoncées quand certains potelets sont sectionnés … 

    N’y a-t-il pas lieu à concentrer une partie des dépenses de la ville à corriger ces évolutions  inquiétantes  qui vont crescendo plutôt que de les consacrer à l’opération dite « budget participatif » (notre article du 4 septembre), les  projets retenus risquant de subir le même sort que les aménagements mentionnés ci-dessus ? 

    Les habitants sont  inquiets, ils n’acceptent plus de subir cette montée des nuisances, une régression rampante. Ils  ne resteront certainement pas muets et inactifs.   

    Dominique Feutry  

     

  •   Spring
    Place de la République, vestiges de la manifestation "Charlie" (Photo "Spring in Paris – WordPress")

     

    Dans une lettre du 20 juillet dernier, le Maire du IIIe arrondissement Pierre Aidenbaum, fort des nombreuses plaintes qu’il a reçues de riverains et de commerçants, attire l’attention de la Maire de Paris sur  «… les nuisances sonores engendrées par la succession de concerts organisés place de la République… ».

    Dressant la liste des événements qui se sont déroulés sur la place depuis le printemps, y compris des manifestations, il souligne combien ceux-ci, de jour comme de nuit, sans oublier les nuisances dues aux montages et démontages des installations insupportent au plus haut point habitants et salariés concernés. Il demande à la Maire de Paris en associant les maires des autres arrondissements riverains de «…réétudier la politique sur la validation des concerts sur la place…» en ajoutant qu’il faut «… une occupation équilibrée de la place …».

    Il est vrai que la place de la République n’est plus que l’ombre de ce qui était pourtant attendu lors de sa restauration longue et coûteuse. Nous reprendrons les propos d’un riverain qui nous a écrit à son sujet et décrit la situation telle qu’elle est.  «… Cette place était un lieu de rencontre, de discussion, d'échange. La place de la palabre calme et enjouée. Un magnifique terrain de jeu pour tous les âges et dans la bonne humeur et  le respect mutuel. Les minorités pouvaient s'exprimer sans déranger les autres. Les événements étaient originaux et sans excès. Même le bistrot était réussi sympa, sans prétention et accessible à tous. Je trouve que cela tourne vinaigre. La saleté a fait son apparition, les dalles se dégradent déjà, la crasse, la graisse des vendeurs de merguez, les traces des boissons diverses, tessons de bouteille, emballages des kebab, mac do, et gobelets sont de retour. Les SDF se sont réapproprié les bancs. Les manifestations nocturnes qui génèrent de la pollution sonore et autres n'ont aucun sens …».

    N’oublions pas non plus les tags et dégradations qui ont envahi la statue à la gloire de la République, œuvre des frères Charles et Léopold Morice, restaurée elle aussi à grands frais lors des travaux d’aménagement de la place… 

    Au vu de l’état de la place de République et de ce qui s’y passe, faut-il vraiment que la Maire de Paris se lance dans de nouveaux aménagements des places de la Bastille et de la Nation pour finalement dupliquer l’exemple grandeur nature donné par l’évolution de la République ? 

    La Maire et son équipe doivent réagir, la place de la République montre de façon criante les limites du « tout festif » voulu, encouragé et développé sans mesure. Les nuisances de tous ordres, les dégradations, la pollution, le « ras le bol » des riverains et des  salariés constituent une  sérieuse alerte qui doit être prise rapidement en compte. Que ce soit "Vivre le Marais !" ou le réseau "Vivre Paris !" auquel adhère notre association, ce n’est pas faute pourtant d’avoir lancé aux autorités de multiples mises en garde, mais elles n’ont pas été prises au sérieux ou ont donné lieu à des « mesurettes » bien éloignées des enjeux. 

    Le temps du « n’importe quoi et du laisser-faire » doit céder la place à celui de « l’écoute et d’un certain sens de la mesure ». 

    Dominique Feutry

     

  •   Golden_Gate_Bridge_Yang_Ming_LineLe "Golden Gate Bridge", si caractéristique de San Francisco

     

    Plusieurs reportages et émissions de télévision ont été réalisées sur le pari pris en 2009 par la ville de San Francisco, et que s’apprêtent à prendre d’autres villes, sur l’élimination des déchets. L’objectif étant de parvenir à zéro déchet en 2020, c’est-à-dire demain.

    Ce plan, exigeant et lourd à mettre en œuvre, a commencé pour les habitants,  à  obligatoirement trier leurs déchets sous peine d’amende. Des puces ont été posées au fond des poubelles. Les sacs plastiques sont interdits (remplacés par des sacs papier payants recyclables). Des taxes sont perçues sur les débris non recyclables.

    Chaque maison, chaque  immeuble, dispose de 3 poubelles (verte, noire et bleue). Elles sont utilisées en fonction du type de déchet mis au rebut.  La ville peut déjà aujourd’hui se targuer d’éliminer elle-même 80 % des déchets produits (contre 40 % pour la plupart des autres grandes villes américaines), ce qui est énorme.

    Toute infraction due au non-respect du tri demandé est passible, selon son importance, d’une amende de 100 à 1.000 $.

    Sf_bins-650x433Alignement de containers dans une rue de San Francisco 

     

    Au fil des années les habitants ont appris et compris que ces déchets ne sont plus une charge mais constituent des ressources qu’il faut savoir gérer tout en acceptant que la collecte reste payante afin de financer le « système ». La nourriture constitue à l’évidence une part significative du tonnage de déchets ramassés quotidiennement ce qui a conduit les autorités à sensibiliser la population et les fabricants sur l’utilité de redistribuer vers les banques alimentaires, plutôt que de gaspiller et de jeter les aliments qui finiront brûlés.

    Afin de ne rien perdre, les textiles aussi sont récupérés (20 0000 tonnes étaient habituellement mis à la décharge chaque année). Ils sont maintenant déposés dans des containers en toute sécurité chez les commerçants (ce qui justifie une réduction sur les achats dans certaines enseignes) évitant ainsi qu’ils en soient pillés. Ils sont ensuite triés et recyclés (en matériau d’isolation par exemple).

    L'année 2016 verra l’application d’une nouvelle mesure du plan élaboré par la ville  portant sur l’interdiction de vendre et de distribuer des bouteilles d’eau à usage unique sur la voie publique (des fontaines à eau seront installées dans toute la ville et seuls des verres biodégradable pourront être distribués  lors d’événements publics), la récupération, le recyclage des bouteilles plastique et leur traitement étant particulièrement onéreux. Capture-d’écran-2014-05-29-à-10_19_07Ce plan, notablement critiqué pourtant lors de son lancement, est en passe de réussir. Ses résultats ont d’ailleurs convaincu ceux qui étaient les plus opposés à sa mise en place. Il a permis aux habitants d’adopter un comportement citoyen chacun ayant compris en l'appliquant tout l’intérêt qu’il présentait tant au plan économique qu’au plan environnemental.

    La ville, il faut le signaler, y gagne également en propreté, sujet lié à l'élimination des déchets.

    D’autres villes américaines, des villes étrangères et même des états de l’Union sont acquis à l’idée de mettre en œuvre un type de plan identique, tout n’étant finalement qu’une question de volonté. 

    Pourquoi alors Paris qui rêve d'être à la pointe dans bien des domaines ne suivrait-elle pas les traces de  San Francisco en mettant en place un plan pluri-annuel ambitieux de cette ampleur ? Elle en deviendrait le fer de lance en France et en Europe où des expériences commencent à être engagées. La ville et ses habitants en seraient les grands bénéficiaires avec comme corollaire une propreté, dont nous dénonçons les insuffisances (voir notre article du 17 août 2015), en nette amélioration, la capitale en a vraiment grand besoin !

    Dominique Feutry

     

  • Affiche-Expos-Kennedy-A4L'affiche qui  inonde le  Marais depuis le début de l'été avec les références du commanditaire (John F. Kennedy Presidential Library)

     

    Impossible de ne pas reconnaitre l’affiche publiée ci-dessus. Elle inonde véritablement le quartier… ainsi que d’autres à l'extérieur du Marais. Certes les personnages concernés sont intéressants et rappellent avec nostalgie à beaucoup, au-delà du drame de Dallas, une époque aujourd’hui révolue.

    Mais doit-on pour autant se permettre, le sujet étant « porteur », de poser l’affiche à tous les coins de rues, sur les barrières de travaux et sur les murs où l’affichage est interdit ?

    Il s’agit d’un véritable matraquage par l’affiche que subissent visiteurs et habitants du Marais. Personne ne peut manquer l’existence de cette affiche et donc des expositions mentionnées ! 

    Mais il est encore plus surprenant de constater que ces affiches ont été laissées en l’état quasiment partout. Personne n’est venu les retirer… Les services de la Ville chargés d’organiser les enlèvements semblent s’être endormis sous l’effet combiné des congés d’été et de la canicule. Cette inaction pose question d’autant que le commanditaire des affiches et donc de leur pose est nommément désigné sur les affiches elles-mêmes.  

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    A quelques mètres du musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, des affiches sauvages qui tardent à être enlevées (Photo CL)   

     

    Ce manque d’empressement est étonnant et ce d’autant plus qu'une nouvelle exposition est déjà annoncée par de nouvelles affiches émanant du même commanditaire. Elles fleurissent elles aussi le long de la rue des Francs Bourgeois (notamment sur le mur de l'Hôtel de Lamoignon), rue du Temple et dans biens d'autres artères donnant d’ailleurs des idées à ceux qui constatent, comme nous, le laisser-faire ambiant. 

    Mais que font les services chargés d’organiser leur enlèvement, vont-ils verbaliser les commanditaires ? 

    Dominique Feutry

     


  • TourismeTouristes face à la Tour Eiffel (illustration "Le Monde")

     

    Le Ministre des Affaires Étrangères a déclaré récemment au Figaro que la France se dirigeait vers une année 2015 record en matière de fréquentation touristique. Effet ensoleillement, insécurité de certains pays touristiques, baisse de l’Euro et les Français qui ont privilégié la France sont pour l’essentiel à l’origine de ces  résultats. Les parcs  d’attraction, le tourisme de plein air et le tourisme urbain ont tous bénéficié de la tendance.

    Le nombre de nuitées enregistrées à Paris de janvier à juin 2015, comparé à la même période de 2014, a  progressé de 0,1 % essentiellement grâce aux Français car les nuitées des étrangers ont baissé de 0,6% dans le  même temps, malgré un afflux de touristes chinois qui seront certainement, malgré la baisse du yuan,  1 million à avoir visité la capitale cette année contre 640 000 en 2014.

    Avec de telles données la France et Paris s’enorgueillissent d’être en tête du palmarès et cela est bon pour notre économie. Certes mais il ne faut jamais oublier les conséquences induites que nous avons maintes fois décrites en particulier en  matière de propreté et de nuisances diverses pour les riverains des quartiers les plus visités, le Marais en faisant partie.   

    Faut-il dans ces conditions vouloir développer davantage le tourisme en cherchant de nouvelles voies d’attractivité telles par exemple que le tourisme de nuit cher au ministre des Affaires étrangères qui a créé un groupe de travail à ce sujet (voir notre article du 26 mars 2015) ? 

    Nous estimons pour notre part que Paris est saturé au plan touristique et qu’il conviendrait désormais de travailler davantage la qualité, c’est-à-dire l’accueil, l’offre hôtelière (et non  les locations saisonnières), la propreté des lieux les plus passants, et non la quantité qui se résume à une simple question d’ego  vis  à vis du rang qui nous est réservé dans tel ou tel classement international. 

    Dominique Feutry