Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Propreté

  • 92906816La foule des visiteurs à l'intérieur du Louvre sous la pyramide

     

    La statistique impressionnante est tombée. 2014 a vu le nombre de touristes parcourant la planète passer la barre des 1,100 milliard c'est-à-dire  51 millions de plus que l’année précédente et semble–t-il le mouvement est loin de devoir s’arrêter lorsque l’on sait que les voyages, souvent à bas coût, se développent de façon exponentielle.

    Mais voilà, l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), comme l’Unesco, commencent à tirer la sonnette d’alarme notamment à l’égard des sites les plus visités, souvent appelés les « must see ». Outre les dégradations, il y a aussi les salissures et déchets induits, l’usure accélérée des monuments, les vols (une statue volée ou abîmée chaque jour à Angkor Vat…), la pollution provoquée par les cars qui déversent les cohortes de visiteurs, la gêne pour la circulation et le bruit pour les autochtones.

    Des ouvrages raisonnés sur ce sujet du tourisme de masse font état de l’inquiétude de leur auteur pour l’avenir. Ils en viennent à préconiser des mesures drastiques allant de la limitation quotidienne du nombre de visiteurs, à la visite sur réservation, voire à la fermeture définitive comme pour la grotte de Lascaux.

    Lorsque l’on sait que Notre Dame reçoit chaque année 14 millions de visiteurs, le Sacré Cœur et le Louvre autour de 10 millions, la Tour Eiffel près de 7 millions et que le Centre Pompidou approche les 4 millions, on comprend que ces lieux puissent être victimes de leur succès. Si l’activité économique induite qui s’y attache est florissante, les monuments souffrent et les réparations dues à l’usure et aux dégradations deviennent fréquentes et coûteuses. Le tableau de Corot volé en 1998 au Louvre en pleine affluence n’a jamais été retrouvé, ni le carnet de dessins de Picasso dans le musée du même nom.

     

    0RRBXvMmRUZNSKE4CpKurOFGVt4@500x378La foule de touristes devant Notre Dame

     

    Les déclarations de l’OMT et de l’UNESCO arrivent donc à point nommé à un moment où le tourisme a pris une ampleur telle que nous sommes parfois proches de la rupture. Il est donc temps de réfléchir à une autre façon de faire connaître ces merveilles. Les touristes doivent être mieux éduqués, plus respectueux et sensibilisés en amont de leurs périples. Les responsables doivent être davantage à l’écoute de ceux qui vivent les conséquences négatives du tourisme devenu trop industriel et à l’écoute des habitants qui subissent ces flots continus de visiteurs. Un sujet qui n’est pas simple, qui concerne de nombreux pays et se concentre essentiellement à Paris pour la France.

    Si le nombre de touristes continue à croître au rythme actuel, il faudra bien en passer par de sérieuses évolutions des pratiques existantes tant de la part des visiteurs que des pays d’accueil les plus visités.

    Dominique Feutry

     

  •  Charlot37 rue Charlot, mur pignon de l'immeuble de la rue de Bretagne (IIIe). Le 28 janvier 2015 (photo VlM)

     

    Charlot anteMême vue le 22 janvier 2015 (notez que la moto n'a pas changé de place !) (Photo VlM)

     

    Il ne reste plus grand chose des gambettes du graff que nous avons signalé et commenté le 22 janvier ! Une horde d’afficheurs sauvages a déferlé sur ce mur, sans considération pour l’œuvre qu'il avait accueillie, sans doute contre son gré.

    Toujours est-il que ce graff avait une valeur marchande, ne serait-ce que le temps passé par une ou plusieurs personnes et le prix des pots de peintures et des pinceaux. Savoir que tout est anéanti par une bande de béotiens nous serre le cœur.

    Nous n'avons naturellement aucune sympathie pour les commanditaires de ces affiches reproduites en plusieurs exemplaires, en application de la méthode bien connue du matraquage systématique. Nous n'avons qu'un souhait, sous forme d'une alternative : (1) que la Direction de la Propreté de Paris colle une amende copieuse au donneur d'ordre avec prélèvement d'office (une procédure qui n'est pas assez souvent appliquée mais qui est à la disposition des autorités) ou (2) qu'une horde de nouveaux vandales viennent sans trop tarder la nuit recouvrir les affiches présentes, en attendant qu'une autre arrive et ainsi de suite …

    Ce cercle vicieux, les autorités de la Mairie de Paris ont le pouvoir d'y mettre fin. Mais il faut pour cela un peu de courage et de détermination. Nous sommes prêts, s'ils interviennent, à leur témoigner notre respect et notre gratitude.

    Quant au "graffeur", nous ne serions pas contrariés de savoir qu'il a décidé de chercher des sites plus cléments où son travail a des chances de perdurer.

     

  • Tag charlotLe train mille pattes, 37 rue Charlot, angle Bretagne (IIIe)

     

    Ce mur pignon suscite bien des convoitises dès qu'il est propre. C'est généralement le photographe du Marché des Enfants Rouges qui en dispose avec ses reportages-photos. Cette fois, d'autres en ont pris possession pour nous livrer un train (ou une rame de métro) d'inspiration écologique puisque l'énergie est fournie par des paires de jambes. Signalons au passage que ces jambes sont plutôt celles de femmes ce qui en dit long sur la volonté de l'artiste de les promouvoir.

    Peut-être a-t-il obtenu la permission du propriétaire du mur pour agir. De nuit comme il se doit. Mais rien n'est sûr. Ces colonnes lui sont d'ailleurs ouvertes s'il est désireux de s'en expliquer.

    On ne peut pas dire que l'oeuvre soit artistique, décorative ou simplement détestable. On est dans ce qu'il y a de plus conventionnel en la matière. Mais elle est sans nul doute contraire au caractère du secteur sauvegardé du Marais. Certains plaideront qu'il faut faire cohabiter les styles. Sans pour autant justifier cette assertion. Il en est ainsi de nombreuses formules magiques qui fusent en ces temps de déroute de la pensée.

    Nous nous bornerons à demander à tous ceux qui sont réservés à l'égard de cette oeuvre de ne pas y apporter en douce leur touche personnelle en l'aspergeant de leurs propres bombes de peintures. Certes toutes les formes d'expressions sont louables et doivent cohabiter mais on sait ce qu'il est advenu de la Tour de Babel et de ses promoteurs !

     

  • Photo-70Etat du mur d'angle de l'Hôtel d'Albret 31 rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VLM le 17/01/15)

     

    Nous nous sommes penchés récemment (notre article du 7 janvier 2015) sur l'état pitoyable du mur-pétaudière situé à l'angle des rues Vieille du Temple et des Quatre Fils (IIIe). Malheureusement le cas de ce mur n'est pas isolé, il a un petit frère non loin de là !

    En effet, en empruntant la rue Elzévir, arrivé à son débouché rue des Francs Bourgeois (IVe), l'Hôtel d'Albret situé au N° 31 dresse sa magnifique façade du XVIIe (notre article du 21 mai 2014). La vue est tristement gâchée en raison de l’état de son mur d'angle extérieur qui rejoint le magasin "Aubade". Tags, affiches le remplissent progressivement depuis novembre 2013, date à laquelle nous avions attiré l'attention sur le scellement d'une demi bicyclette dont la couleur rose a bien pâli au fil des mois car elle est restée plantée, personne n’a daigné, voire osé, l’enlever.

    Nous venons de déposer une nouvelle demande d'enlèvement. A ce propos, nous rappelons une fois de plus qu'il existe un service gratuit à la Mairie de Paris qui intervient efficacement sur les graffiti et autres souillures : "sercice anti-graffiti"

    Photo-71Etat du mur qui fait face au mur "maculé" de l'Hôtel d'Albret (Photo VlM 17/01/15)

     

    Nous avons signalé à la fin des vacances d'été (article du 30 août) la montée en saleté du mur. Mais rien ne s’est passé, au contraire, le "maculage" du mur s'est amplifié au fil des jours. Deux murs voisins, celui qui fait pendant au mur "décoré" de l'Hôtel d'Albret et celui qui forme angle ave la magasin Uniqlo (dont l'enseigne en drapeau n'a toujours pas été remise à la bonne hauteur) sont eux aussi dans un état pitoyable…

    Nos élus nous ont annoncé leur volonté d'améliorer la propreté, de mener des réflexions pour plus de moyens et d'efficacité. Ils ont déclaré vouloir s’attaquer aux mégots, aux flyers, aux épanchements d’urine, aux tags, aux affiches sauvages et autres déjections canines. Mais quelles dispositions ont-ils prises ? Qu’ont-ils prévu pour enlever ou faire enlever par les propriétaires les salissures en hauteur (cheminées, murs pignons…) et sur les murs lorsque les propriétaires ne veulent pas faire procéder à leur nettoyage ?

    Photo-72     Etat du mur formant angle avec le magasin Uniqlo, 39 rue de Francs Bourgeois(IVe)(Photo VlM  17/01/15)

     

    Nous ne voyons hélas rien venir en ces domaines, l’inaction est reine, le laxisme règne ! Aussi pourquoi tous ces anonymes indélicats ne continueraient-ils pas à s’adonner à leur passe-temps favori sans réserve en décorant à leur guise et à leur façon nos murs ? Tant pis pour l’enlaidissement!

    Nous ne nous résignons pas, malgré les annonces, déclarations, discours rassurants et faussement volontaristes, à ce que que la propreté ne soit pas une des priorités de la Maire de Paris.

    Dominique Feutry

     

    Post-scriptum du 20 février 2015 :

    Le jour-même, 17 février, nous avons déposé une signalisation sur le site de la mairie de Paris. Nous  constatons aujourd'hui 20 février que le site en question est propre comme un sou neuf. Cette observation nous incite à insister auprès des parisiens, et des habitants du Marais si attachés à la beauté de leur cadre de vie, pour qu'ils deviennent des acteurs de la propreté de leur environnement. S'agissant des tags et de l'affichage sauvage, le service disponible gratuitement auprès de la Ville est hautement performant. Encore faut-il qu'on en ait conscience et qu'on y ait recours quand il le faut.

    Rappelons aussi que la Ville encourage les habitants à déposer une plainte contre X au commissariat contre les tagueurs lorsque c'est pertinent.

     

  • Quatre filsMur pignon du 95 de la rue Vieille du Temple, à l'angle de la rue des Quatre-Fils (IIIe), devant la porte du siège de la division "Propreté de Paris" pour la zone Est (Photo VlM)

     

    En l'état actuel du mur, c'est tellement laid que c'en est beau ! Exactement ce qu'on disait de Michel Simon dans le rôle de Méphisto du Faust (La Beauté du Diable) de René Clair dans les années 50.

     

    Simon Michel Simon dans le rôle du diable

     

    On a envie de dire aux auteurs de ces prestations immondes : continuez, allez jusqu'au bout de l'horreur vous en ferez peut-être un chef-d’œuvre.

    Le mur n'a pas toujours été dans cet état. Début 2013, les services de la Mairie de Paris  intervenaient pour refaire l'enduit et l'avaient laissé d'un blanc-crème uni à rendre jalouse une hermine. Trop propre au gré d'un désaxé qui décida de le bombarder de poches de peinture de couleur. En toute honnêteté c'était plutôt décoratif mais le geste avait une allure de mauvais présage pour la suite des évènements.

     

    Quatre fils 2 tag effacé jean-philippe 29 03 13

     

    Le 29 mars 2013, Jean-Philippe (sur son échelle), membre de l'association, élevé au rang de conservateur du mur, dut se dévouer pour réparer les outrages d'un autre maniaque qui laissait à l'époque des messages débiles peints un peu partout dans le quartier.

    Peine perdue, une armée de barbouilleurs et de poseurs d'affiches en tout genre fondirent sur ce panneau encore vierge pour en faire ce qu'il est aujourd'hui. Le propriétaire de l'immeuble refusa que la mairie intervienne à nouveau, non pour protéger le patrimoine d'art de la rue ainsi constitué dont il devenait détenteur, mais dans la crainte que le  traitement au Karcher n'entame la solidité du mur porteur.

    Jean-Philippe eut des velléités de trouver une solution au problème mais n'y parvint pas.

    Heureusement, les élections municipales arrivaient. Le candidat Pierre Aidenbaum, sensible à notre émotion, prit alors une décision : soumettre ce cas à Mao Péninou, Maire-Adjoint de Paris chargé de l'environnement et de la propreté et obtenir un engagement de l'Hôtel de Ville pour un traitement approprié et durable du problème.

    Nous avons publié le 19 janvier 2014 un article qui signalait un autre site dans le IVe, ainsi que la réponse de M. Péninou : "L’entretien des murs demeure ….. une obligation du propriétaire selon l’article  23 du Règlement sanitaire départemental. Le responsable du service local de propreté lui a de nouveau rappelé la réglementation : il semblerait que la réalisation d’une fresque sur ce mur soit à l’étude".

    Le Maire Pierre Aidenbaum, brillamment réélu en mars, nous en reparla par la suite. Il continue de penser que la réalisation d'un "décor" (fresque ?) est la solution pérenne que nous privilégions. Cette pétaudière à deux pas du musée Picasso, qui vient de rouvrir et attire le monde entier, n'est pas digne du cadre ambiant. A moins évidemment qu'en l'état le mur devienne une œuvre d'art à part entière et que son classement soit décrêté. En ces temps de paradoxes tout est possible. Dire que nous le souhaitons serait probablement exagéré.

    Gérard Simonet

     

  • JP TAttroupement nocturne habituel devant un des établissements de la rue Jean-Pierre Timbaud (XIe)

     

    Nous avons rappelé à maintes reprises les difficultés de cohabitation et les nuisances subies par les riverains dans les lieux où se trouvent des établissements de nuit (nos articles de 16 octobre 2013 et 9 novembre 2014).

    Les consommateurs alcoolisés et bruyants, les musiques à tue-tête inondant la rue empêchent souvent les habitants de dormir sans parler des autres nuisances liées à la non propreté (épanchements d'urine, canettes, mégots… et bien d'autres!) et de l’alcoolisation massive des jeunes.

    Il semblerait que la Mairie de Paris, et nous nous en réjouissons, commence à mesurer l'étendue des préjudices vécus souvent quotidiennement par ceux qui ont le malheur d'habiter dans ces lieux, notamment en matière de santé. Elle devrait bientôt mobiliser des effectifs de la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) pour une mission de régulation nocturne du secteur couvert par le collectif du XIe Oberkampf, Saint-Maur, Jean-Pierre Timbaud et rues adjacentes, via une équipe mixte avec la police.

    Il était temps. Déjà en décembre 2012 Mao Péninou, alors chargé du suivi des EGN (états généraux de la nuit), nous avouait que "la situation n'était plus gérable".

    L'objectif est à la fois préventif et répressif. Passé un certaine heure le relais sera assuré par la BAC (brigade anti criminelle) de nuit dont le but sera cette fois de prévenir les nuisances provoquées par les sorties des clients des établissements de nuit. Bien entendu des contacts seront aussi assurés régulièrement avec les riverains dans le cadre d'un suivi que les autorités souhaitent mettre en place.

    Si cette expérience réussit, nous ne doutons pas qu'elle soit étendue à d'autres quartiers. Conçu comme une mesure qui devrait permettre à la collectivité de s'adapter à une situation urbaine qui a changé, ce dispositif vise à mieux réguler l’espace public.

    Lorsque ce test sera lancé nous ne manquerons de faire part des résultats obtenus car il est important que l'on puisse revenir vers une situation apaisée où chacun agit dans le respect de l'autre et non en fonction de ses seuls intérêts. 

    Dominique Feutry

     

  • V du t 3636 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Comment faire comprendre à l'auteur de cette dégradation, qu'une phrase connue, même vaguement spirituelle, n'est pas un aphorisme digne de Nietzsche et que, en tout état de cause, les murs et les devantures de commerces ne sont pas là pour lui servir de support ?

    Qu'il ne se plaigne pas : nous lui faisons de la publicité. L'espace d'un moment, car nous avons demandé à la Mairie de Paris l'enlèvement immédiat de cette souillure.

    Nous en profitons pour rappeler le lien qui permet l'accès direct aux services d'enlèvement gratuit des graffiti et affiches sauvages par la Mairie de Paris. A user sans modération.

    Nous rappelons par ailleurs aux barbouilleurs que "les dispositions en vigueur du code général des collectivités territoriales (CGCT), du code pénal et du code de procédure pénale prévoient un ensemble de mécanismes permettant de lutter contre le phénomène des tags et des graffiti du point de vue de la répression pénale, de la réparation des dommages causés et de la prévention.

    En premier lieu, l'apposition de graffiti, tags, inscriptions, signes et dessins sur des façades, des véhicules, du mobilier urbain ou des voies publiques est réprimée par la législation en vigueur. L'article 322-1 du code pénal dispose que le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain est un délit puni de 3.750 euros d'amende et d'une peine de travail d'intérêt général. Par ailleurs, l'article L.322-3 du code pénal réprime ce délit de 15.000 euros d'amende et d'une peine de travail d'intérêt général en fonction de certaines circonstances aggravantes  …."

    Assemblée Nationale : réponse publiée au JO le : 20/03/2012 page : 2419

     

    Autre contrevenant :

     Blancs-manteaux 1919 rue des Blancs-Manteaux (IVe)

     

    Quand on libère les murs, voilà le résulat, à chacun de décider si c'est le "plus "bel endroit du monde" :

     Quatre-fils vieille du temple pignon 03 05 14Mur pignon du 95 rue Vieille du Temple (IIIe) (Photo VlM)

     

     

  •  IMG_0756Anne Hidalgo entourée de Ch. Girard, Y. Cordier, F. Hocquard lors du 1er "Conseil de la Nuit" (Photo JFR) 

     

    A grands renforts de publicité, la Maire de Paris a invité au premier Conseil de la Nuit tous ceux qui de loin ou de près sont liés à la nuit à Paris, qu'il s'agisse d'élus (plus d'une dizaine étaient présents), des représentants des administrations (Préfectures de Police et de Région), ou encore d'associations d'habitants, ("Vivre le Marais !" et plusieurs membres du réseau « Vivre Paris ! » étaient présents), d’associations de commerces de la nuit, d'organisations professionnelles, d'organismes spécialisés ou de personnalités qualifiées.

    Après une introduction de Christophe Girard soulignant combien Anne Hidalgo « tenait de façon impressionnante ses engagements de campagne »,  cette dernière a dit se réjouir de la mise en œuvre de ce conseil, « illustration de la démocratie parisienne », sur un sujet controversé, entre ceux qui estiment  que Paris est une ville morte la nuit et ceux qui dénoncent le tapage nocturne.

    Le Conseil de la Nuit est défini comme « une instance qui participera à la gouvernance de la ville ». Il doit permettre de trouver des solutions concrètes pour ceux qui travaillent la nuit et ceux qui font le fête mais aussi pour ceux qui veulent dormir. Rappelant que la Nuit à Paris a une histoire, citant les « espaces pacifiés existants » (les voies sur berges), la nuit Blanche…, la Maire estime qu'il faut que « les différentes fonctions de la nuit, y compris le sommeil, soient conciliées. » « Mon rôle de Maire, » ajoute t-elle, « est d'être un médiateur, comme le sont certains maires africains dans des situations de conflit autrement plus graves que celles que nous rencontrons à Paris ». En conclusion, Anne Hidalgo propose « de ne pas rester dans des ‘postures’ et de considérer les sujets avec objectivité afin de trouver le chemin pour résoudre les problèmes. »

    Index

    Nuits parisiennes. Toulouse Lautrec

     

    Bruno Julliard estime quant à lui que, contrairement à ce que prétendent certains, la nuit festive à Paris est toujours aussi intense et voit émerger de nouveaux lieux de vie nocturne. En revanche, « il ne faut pas comparer l’offre qu’on peut trouver dans une ville comme Berlin et celle qu’on peut trouver à Paris, ville particulièrement dense, » reconnaît-il. Il présente ensuite la liste des thèmes qui seront débattus dans les groupes de travail de ce conseil : activités culturelles et festives, sécurité, discrimination, problèmes sanitaires… en soulignant que ces groupes devront permettre à tous les acteurs de débattre, dans leur diversité.

    IMG_07578L' assistance présente à la Mairie du IVe lors du 1er Conseil de la Nuit (Photo JFR)

     

    Son conseiller à la nuit, Frédéric Hocquard, exprime la volonté de la Mairie de Paris de conforter la dynamique de la nuit (12 000 établissements ouverts à Paris, dont 9 000 avec autorisation de terrasse et 800 avec autorisation de nuit), tout en assurant une meilleure régulation. Il faut, selon lui, développer l’attractivité de la ville en diversifiant et valorisant la vie nocturne, ouvrir la nuit à tous et faire que les différents droits puissent coexister. Il indique  les sujets déjà passés en revue avec les adjoints des mairies et l’administration,  qu'il s'agisse de la médiation, du problème de l’alcoolisation massive des jeunes, de l’ouverture nocturne des parcs et jardins, des nouveaux lieux festifs, de la prolongation de l’ouverture en soirée des équipements sportifs, de la propreté.

    Les deux directeurs de cabinet représentant les deux préfets présentent ensuite l’action de leurs
    administrations en matière de police et de prévention et leur engagement dans ce Conseil de la Nuit.

    Bruit oreillers la nuit

    Viennent ensuite les questions et remarques des participants. Les représentants de « Vivre Paris ! » rappellent que le réseau n’est pas contre la fête dès lors que le  droit au sommeil pour tous est respecté, car il s'agit d'un problème de santé publique. Ils demandent un engagement ferme à cet égard de la part de la Maire de Paris. Ils demandent aussi  que le Conseil de la nuit ait pour objet l’application de  la règlementation en vigueur et non son contournement. Ils souhaitent que des agents de la Ville soient présents sur le terrain entre minuit et quatre heures du matin pour pouvoir verbaliser, en lien avec l’action de la police pour faire respecter la tranquillité des riverains, et ils approuvent le projet de campagne de communication contre l’alcoolisation massive  des jeunes. Ils rappellent enfin l’échec du dispositif des Pierrots de la Nuit, dont le réseau était membre observateur et dont il vient de démissionner.

    Plusieurs élus d’arrondissement, issus notamment des Xe, XIe et XVIIIe, montrent par leurs témoignages et leurs préoccupations qu'ils abondent dans nos « revendications ».

    La conclusion de Bruno Juliard nous a laissés sur notre faim quant à la volonté réelle d’appliquer les règlements en vigueur concernant la vie la nuit à Paris. Nous verrons, selon les propositions qui seront faites dans le cadre des travaux du Conseil de la nuit, si nous avons lieu de nous réjouir ou à l’inverse, de nous inquiéter.

    Par l’abondance et la convergence des témoignages déplorant les nuisances sonores liées aux pratiques festives nocturnes et, pour la première fois, l’affirmation par des élus parisiens du « droit au sommeil » des Parisiens, nous avons cependant eu l’impression d'avoir été  entendus. Une page semble s’être tournée, en tout cas, par rapport à l’époque où l’ancien Maire de Paris, Bertrand Delanoë, nous avait lancé, lors d’un bilan de mandat, « Si vous voulez dormir, allez vivre à Rodez ».

     

  •   Rue Blondel El Jimata-1    La rue Blondel (IIIe) semble paisible au petit matin lorsque les commerces sont encore fernés             (Photo MA)

     

    Au fil des derniers mois les habitants des rues Blondel et Sainte Apolline ont constaté impuissants la spécialisation de leur rue dans l'activité communautaire de la coiffure, des cosmétiques et de la restauration.

    Les boutiques sont côte à côte et la concurrence est rude. Aussi le recours à des "rabatteurs" chargés de diriger des clients vers ces commerces s'est-il développé. Ils sont incités dés la sortie du métro Strasbourg Saint-Denis par exemple à se diriger vers tel ou tel point de vente situé dans ces rues occasionnant beaucoup de bruit y compris lorsque ces activités se déroulent durant des tranches horaires lâches.

    L'excès de bruit est de surcroît amplifié par le fait que nombre de commerçants, leurs employés et leurs clients utilisent le rebord des devantures des boutiques comme des bancs et des lieux de discussion souvent verre à la main, ce qui provoque aussi insécurité et saleté sur les trottoirs.

     

    TM  Fils Beauty rue Blondel 5 rue Blondel-1Un des salons de coiffure de la rue Blondel (IIIe) (Photo MA)

     

    Des riverains sont intervenus auprès du Commissariat du IIIe arrondissement en demandant le passage d'une patrouille de police pour verbaliser le soir le tapage nocturne et l'ivresse sur la voie publique. Par ailleurs une lettre ouverte est actuellement adressée aux riverains indisposés par cette situation leur proposant de se fédérer afin d'organiser des actions visant à éviter cette évolution anormale qui frappe ces deux rues et d'autres voies proches. Le but étant de créer un collectif à l’instar de ce qui existe dans d'autres quartiers.

    La mairie du 3ème arrondissement ne serait pas opposée semble t-il à travailler avec les propriétaires afin de favoriser la diversification des commerces à l'occasion des changements de locataires et permettre ainsi à ces rues une diversification des activités par l'implantation de commerces de proximité

    Un blog spécifique à destination des riverains est mis à disposition à l’adresse :

    http://ruesteapollineparis.wordpress.com/

     

     

    IMPORTANT : Vous voulez préserver le cadre et la qualité de vie des habitants du centre historique de Paris. Rejoignez l'association ! Notre force est dans le nombre. Pour devenir membre, cliquez ICI et complétez le bulletin d'adhésion.

     

     

     

  • Pierrots 3Les "Pierrots de la Nuit" (Photo pierrotsdelanuit.fr)

     

    La Mairie de Paris et les lobbies de la nuit mettent sans cesse en avant les recettes générées par l'activité nocturne.

    Nous opposons à la Mairie de Paris et aux lobbies de la nuit le coût pour les fonds publics des excès de l'activité nocturne : effectifs de police supplémentaires, nettoyage des rues pour effacer les flaques d'urine et de vomis, services de secours et personnels hospitaliers pour venir en aide aux victimes de alcoolisation massive, coût à plus long terme de l'alcoolisme chez les jeunes, coût lié aux troubles du sommeil chez les victimes des nuisances sonores, perte d'efficacité économique (voire perte d'emplois) pour ces mêmes personnes, difficultés scolaires pour les enfants dont le sommeil est troublé…

    De plus par le biais de subventions la Mairie de Paris aide le développement de l'activité nocturne. Les contribuables parisiens subventionnent ainsi malgré eux ceux qui troublent leurs nuits.

    Ce qui nous est présenté comme une source de revenus l'est surtout pour les établissements, une petite partie seulement revenant vers les fonds publics sous forme d'impôts, taxes… Les coûts des excès de l'activité nocturne sont intégralement supportés par les fonds publics. Les parisiens exposés aux nuisances sonores nocturnes subissent donc une double peine : ils sont victimes du bruit et paient un surplus d'impôts (impôt sur le revenu et taxes locales) pour contrecarrer et encourager les excès de l'activité nocturne.

    C'est pourquoi en accord avec les autres membres du réseau "Vivre Paris !", leur représentant avec le statut de membre observateur se retire de l'AMUON, l'association qui gère les Pierrots de la Nuit. La raison principale est que, malgré des demandes réitérées, il n'a jamais été procédé à une évaluation externe du dispositif des Pierrots de la nuit. Ce que les membres du réseau "Vivre Paris !" constatent sur le terrain, qu'il est au mieux inefficace et, au pire, contre-performant. Or, il bénéficie de subventions considérables de la Ville de Paris.

    Pierrots 2Les Pierrots en action

     

    Nous préférons que l'argent public soit investi dans des mesures plus efficaces et nous ne souhaitons pas cautionner la poursuite de cette expérience qui, à nos yeux, est un échec, pour ce qui concerne l'objectif de protection de la tranquillité des riverains.

    "Vivre Paris !"