Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Religion

  • OndesReprésentation de l'espace-temps et ses déformations dues à la présence de masses ou d'énergies

     

     

    Les ondes gravitationnelles sont la plus grande découverte en astronomie depuis Galilée et Copernic. Leur observation aux Etats-Unis en 2016 a été couronnée par le prix Nobel de physique 2017. Il y a cent ans, Albert Einstein les avait prédites ainsi que les trous noirs…

    Il y a des gens sur Terre – les agnostiques – qui doutent de l'existence d'un Dieu révélé par les prophètes, les messies et entretenu par les religions qui ont repris leur message. Ces agnostiques sont forcés cependant de reconnaître l'existence de deux grands mystères qui nous dépassent et nous dépasseront toujours : le cosmos, la matière, l'infini d'un côté, et l'énigme de la vie d'autre part. Il y a des théories sur les premiers mais beaucoup d'inconnues, notamment la matière noire et l'énergie sombre, tant d'inconnues qu'on peut légitimement affirmer que l'homme ignore tout du sujet. Quant à la vie, on la voit de toutes parts se créer, se développer et s'éteindre mais si on parvient grâce à la science à connaitre quelques aspects du "comment", on ignore tout, mais vraiment tout, du "pourquoi ?".

    Au cœur de ces mystères, il y a deux réalités qui ont valeur de "principes créateurs" qu'on est en droit de qualifier de divins. La première est l'unicité des éléments fondamentaux de la matière, qui se répètent dans l'espace jusqu'à l'infini (92 au total de l'Hydrogène à l'Uranium, en excluant les plus instables) avec leur concert de particules élémentaires ; l'autre est leur nombre "discret" (il n'y a pas d'élément dont le numéro atomique soit un  nombre décimal, irrationnel ou transcendant). Et ils entrent exclusivement dans la composition des corps vivants qui font appel à ces mêmes 92 éléments et rien d'autre (30 d'entre eux environ pour le corps humain).

    Nous ne sommes pas des "poussières d'étoiles" mais des assemblages de débris d'étoiles et de planètes qu'un souffle mystérieux (divin ?) a transcendé.

    Il est des gens pour qui la soif de spirituel, qui habite chacun d’entre nous peu ou prou, s'exprime dans l'admiration sans borne de ces principes créateurs pour leur beauté conceptuelle et les mystères dans lesquels ils se drapent.

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    Nous sommes loin du Marais ici mais il ne me déplaît pas d'abandonner un peu les sujets ordinaires pour revenir sur ce qui a été une découverte d'un immense retentissement : des chercheurs de la Columbia University ont observé des "ondes gravitationnelles". De nombreux quotidiens et hebdomadaires ont fait écho à cet événement en s'efforçant d'en expliquer le contenu, ainsi que les enjeux en matière de connaissance et de compréhension du cosmos.

    Dans une version "Café du Commerce", voici ce que j'en disais en 2016. Le sujet mérite qu'on y revienne. Je le propose à nouveau à votre lecture en cet été où la chaleur nous pousse plus à la réflexion qu'à l'action : 

    Albert Einstein et avant lui Hendrik Lorentz et Henri Poincaré ont tracé les voies de la relativité générale qui décrit l'espace comme un continuum espace-temps non isotrope qui subit des déformations sous l'influence des masses et des énergies avoisinantes. Dans un tel milieu, les corps en mouvement se déplacent en respectant le principe de "moindre action". Ceci veut dire qu'ils suivent la voie qui est pour eux "sans effort". C'est ce qui conduit les planètes par exemple à suivre une trajectoire qui est une ellipse autour du soleil.

    Une question se posait : comment  l'espace est-il informé qu'il existe une masse ou une énergie qui conditionne ses caractéristiques ? on sait que le soleil existe parce qu'on le voit et qu'on le sent mais il continue d'exister et d'influencer le parcours  de la Terre sans être visible depuis la face non éclairée de la Terre (la nuit). Plus fort encore : s'il disparaissait par enchantement, la Terre ne le saurait qu'au bout de huit minutes et continuerait bêtement à tourner autour de lui comme si de rien n'était !

    Einstein a postulé que les déformations de l'espace-temps étaient dues à la propagation d'une onde qui se déplace à la même vitesse que la lumière dans le vide (300.000 km/s). Une onde qui contrairement à la lumière n'est pas arrêtée par un corps massif ou ralentie par un milieu qui offre une résistance (l'eau ou l'air par exemple). Il n'a pas eu la possibilité toutefois d'en apporter la preuve par l'expérience.

    Un événement cosmologique a été découvert en septembre 2015 : la fusion de deux trous noirs situés à un milliard d'années-lumière de nous et représentant 65 fois la masse du soleil avec perte de 3 masses solaires ce qui correspond à une énergie libérée gigantesque. La déformation – infime – de l'espace-temps mesurée sur des appareillages en Louisiane et dans l’État de Washington, à 3.000 km de distance, a été constatée avec un décalage dans le temps de 7 millisecondes correspondant à un déplacement de l'information  entre ces deux sites à la vitesse de la lumière.

    On remarque que le décalage de 7 ms sur une distance de 3.000 km ne correspond pas à la vitesse de la lumière mais à une vitesse virtuelle de 429.000 km/s. On en déduit l'hypothèse que les deux plateformes ne sont pas alignées avec la direction du trou noir dans l'espace mais positionnées de façon telle que la projection orthogonale du segment de 3.000 km sur cet axe n'est que de 2.100 km. Cette longueur divisée par 7 ms donne bien la vitesse de la lumière soit 300.000 km/s. 

     

    Caltech_MIT_LIGO_LabL'une des deux plateformes de détection "LIGO". (Photo Caltech – MIT)

     

    Il reste à s'assurer que la conclusion de cette observation est bien liée à l'existence des mouvement ondulatoires gravitationnels, dont les ondes se déplacent à la vitesse de 300.000 km/s, qui n'est pas seulement la vitesse de la lumière dans le vide mais une constante universelle de l'espace-temps relativiste qu'on peut définir comme la vitesse limite que peut atteindre un élément matériel. Ce chiffre ne peut être dépassé car, selon la théorie de la relativité restreinte, la masse devient infinie à cette vitesse.

    Cette découverte ouvrira-t-elle la voie à de nouvelles recherches : compréhension de ce qu'est la matière noire et l'énergie sombre qui comptent pour 90 % de la composition de l'univers sans qu'on ait pu les identifier autrement que par leurs effets gravitationnels ; interférences sur des ondes gravitationnelles ; gravité zéro ; unification de la théorie des quanta et de la relativité …. ?

    Gérard Simonet

     

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    Arm porche

    Porche monumental du monument. Il mélange le Roman et le style Renaissance avec un fronton décoré de festons et de pilastres doriques.  Des médaillons représentent Saint François d'Assise en extase et les emblèmes de Saint Jean-Baptiste.

     

     

    Ce jeudi 27 juin 2019 s'est déroulée une cérémonie d’inauguration de la restauration des parements intérieurs et des vitraux de la Cathédrale arménienne catholique Sainte Croix de Paris

    Après 14 mois de travaux et de fermeture, le programme de restauration de grande ampleur démarré en 2018 a permis de redonner toute leur splendeur aux voûtes et aux parements verticaux de la nef, du chœur et de l’arrière chœur, ainsi qu’aux vitraux.

    Arm 2
    Arm 1

     

     

     

     

     

     

     

     

    Empreinte de solennité d’émotion et de ferveur, dans une église bondée, la cérémonie s'est déroulée sous la présidence de la Maire de Paris Anne Hidalgo, et de Monseigneur Elie Yeghiayan, Evêque de l’Eparchie Sainte Croix des Arméniens catholiques de France (équivalent d’un diocèse mais portant sur tout le territoire français et non un département), en présence des Ambassadrices de Grèce et d’Arménie, de plusieurs hauts dignitaires de l’Eglise arménienne, du Maire du IIIe  arrondissement, Pierre Aïdenbaum.

    Dans son discours, Monseigneur Yeghiayan a rappelé le martyr du peuple arménien lors des pogroms de 1915, l’exil contraint de milliers de survivants et pour nombre d’entre eux l’arrivée en France, avec une volonté farouche d’intégration à leur nouvelle patrie, sans pourtant renier leurs origines. Il a par ailleurs retracé l’historique du bâtiment qui mérite que l’on s’y arrête, car il a connu une longue histoire et bien des vicissitudes.

    Avant 1623, il y avait dans la moitié ouest de l’îlot délimité par les rues Quatre Fils, Charlot, du Perche et Vieille du Temple, un ancien Jeu de Paume dont on reconnaît dans le mur en bordure de la rue Charlot l’ancienne structure, que remplaça cette année-là un couvent dit des Capucins du Marais. Le père Athanase Molé et son frère Mathieu Molé, premier président au Parlement de Paris et Garde des Sceaux, contribuèrent à son établissement et à son financement.

    Les Pères capucins, en signe de reconnaissance envers la Ville, ont été les premiers pompiers volontaires de Paris. Madame de Sévigné fut une des fidèles de la chapelle du couvent pendant le temps où elle habitait rue de Thorigny.

    A la Révolution, ce couvent fut supprimé et loti, sauf sa chapelle qui devint l’église paroissiale Saint François d’Assise. Son curé, assermenté, fut requis par les commissaires du Temple de fournir les ornements liturgiques nécessaires à l’abbé Edgeworth pour célébrer le matin du 21 janvier 1793 la dernière messe de Louis XVI, actuellement conservés dans le trésor de la Cathédrale.

    Arm fidèlesFidèles et orgue de Cavaillé-Coll

     

    Cette église, fermée en 1793, fut mise en vente et achetée en 1798 par la Ville pour 60 000 F. Rendue au culte après le Concordat de 1803, elle fut renommée Saint Jean- Saint François. Elle a été agrandie en 1828-1832 et son porche tel que nous le connaissons aujourd’hui a été refait par Baltard en 1835, qui a également dessiné la Chaire. L’orgue de Cavaillé-Coll de 1844, un des premiers orgues de Paris, eut pour titulaires de célèbres compositeurs tels César Franck, Jules Massenet et Léo Delibes.

    En 1970, la communauté arménienne catholique, étant en recherche d’une église paroissiale dans Paris, le Cardinal Marty leur attribue cette église, d’abord appelée Saint-Jean-Sainte-Croix. Quand l’Exarchat des Arméniens catholiques devient une Éparchie en 1986, elle reçoit l’appellation de Cathédrale Sainte Croix des Arméniens.

    Dans son intervention, la Maire de Paris insiste notamment sur la réussite de l’intégration de la communauté arménienne et son apport tant sur le plan économique que culturel pour la Ville. Elle évoque la mobilisation de tous les services concernés de la Ville pour la réalisation de ces travaux qui ont pu être financés grâce au généreux mécénat de l’Association Éparchie Sainte Croix des Arméniens. De nombreuses interventions ont été réalisées par des Compagnons du Devoir spécialisés dans le patrimoine monumental.

     

    Arm choeur

    En clôture, le Chœur Notre Dame d’Arménie, venu de leur pays, composé de jeunes femmes, a interprété des musiques arméniennes ainsi que de grands compositeurs internationaux. Un concert de grande qualité très applaudi par une assistance émue.

    La prestation nous a rappelé que la première session des "Moments Lyriques du Marais" s'est tenue dans cette église le 16 novembre 2017.

    Claude Verrier

     

  • Notre dame parvis vue du pontC'était Notre-Dame de Paris, avant le 15 avril 2019… (Photo VlM)

     

     

    L'information m'est parvenue hier en Espagne où je me trouvais. Elle s'est répandue aussi vite qu'en France. Nous avons assisté sur nos smartphones à l'évolution de l'incendie et à effondrement dramatique de la flèche. Fort heureusement, la structure et les deux tours ont résisté, comme la Vierge Marie dans l’Évangile, restée droite au pied de la croix de son fils crucifié (stabat mater).

    De retour aujourd'hui à Paris, je suis comme nos compatriotes, bouleversé par l'événement et infiniment triste. Le président Macron a annoncé que Notre-Dame serait restaurée dans cinq ans. Je le crois tant la mobilisation est forte et les moyens qu'on nous annonce à la hauteur du défi. Notre association y prendra part. A cet effet, je proposerai au conseil d'administration de participer de façon significative à la souscription qui va être ouverte.

    Je souhaite que ce blog recueille de nombreux commentaires de nos lecteurs, pour que nous partagions tous ensemble la même émotion et la volonté de réparer les conséquences du malheur que nous venons de vivre.

    Gérard Simonet

     

  • Archives cloître billettes façade 19 01 19

    L'église (sur la droite) et la façade du cloître des Billettes, 22 rue des Archives (IVe) (Photos VlM)

     

     

    C'était une des préoccupations des habitants du quartier, l'état de la façade du cloître des Billettes entretient des inquiétudes car des éléments de la maçonnerie menacent à tout moment de se détacher et de blesser des passants en tombant sur le trottoir. Nous en parlions déjà en 2015. Le temps de la restauration est aussi long sinon plus que le temps judiciaire, en matière de sauvegarde du patrimoine !….

    Mais enfin la mairie du IVe a fait savoir au conseil de quartier Saint-Merri qui s'est tenu le 16 janvier, que la DAC (direction des affaires culturelles) a lancé fin 2018 la procédure de restauration, qu'un marché de maîtrise d'oeuvre a été attribué et que les études ont commencé. Des investigations sont conduites en même temps. qui pourraient éventuellement déboucher sur des compléments de travaux susceptibles de modifier le délai de réalisation et le budget consacré à l'opération.

     

    Archives cloître billettes intérieur 19 01 19Le cloître, qui a bénéficié en son temps des soins de Viollet le Duc, héberge régulièrement des expositions. En ce moment, du mobilier de l'Himalaya 

    L'Histoire de l'église et du cloître des Billettes est une des plus excitante du Marais. Une légende rapporte qu'en 1290 une hostie profanée, jetée par un homme dans une marmite d'eau bouillante, puis poignardée, aurait saigné… Le site porta le nom du "lieu où Dieu fut bouilli !" Il n'en fallut pas moins pour qu'un culte s'installe et se développe en cet endroit. Une église et un cloître furent construits au bénéfice de la communauté des frères de la "Charité Notre-Dame" au tout début du XVème siècle.

    Deux siècles plus tard, sous l'impulsion d'une nouvelle communauté, les Carmes-Billettes, l'église et le cloître sont reconstruits sur le modèle visible actuellement. Ils deviennent propriété de la Ville de Paris sous Napoléon 1er qui l'affecte en 1812 au culte chrétien protestant.

     

    Bibl. Alexandre Gady – Le Marais – Ed. Le Passage

     

  • Tour 2

    La Tour Saint-Jacques et son jardin public (dératisé), 21 décembre 2018 (Photo VlM)

     

     

    Bien que l'inscription de la Tour au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle date de 1998, une cérémonie se préparait aujourd'hui dans le jardin public (désormais délivré de ses rats), en présence d'Anne Hidalgo, Karen Taïeb et Ariel Weil pour célébrer l'inauguration d'une plaque célébrant – 20 ans plus tard – l'événement.

    La célébration se justifie mieux si on se rappelle que la Tour, qui a subi des vagues d'outrages et une première restauration en 1850, a été soustraite à la vue des parisiens et des touristes de 2005 à 2008, et à leur accessibilité jusqu'en 2013, pour une nouvelle restauration à laquelle la Ville de Paris a affecté un budget conséquent de 8,3 Millions d'€. A cette occasion, plusieurs dizaines de compagnons ont œuvré à restaurer finement les décors sculptés et à remplacer le statuaire trop dégradé pour être maintenu en place.

     

    800px-Tour_Saint-Jacques_2008Au sommet, la statue de Saint-Jacques en majesté et celles des quatre évangélistes symbolisés par des animaux : le lion (Marc), le taureau (Luc), l'aigle (Jean) et un ange : (Matthieu)

     

  • Parvis weilDiscours sur le parvis du Maire du IVe arrondissement Ariel Weil (photos VlM)

     

     

    Face à une assistance importante, ce vendredi 16 novembre 2018 à 10h00, la Maire de Paris Anne Hidalgo a inauguré le parvis devant l'école des Hospitalières Saint-Gervais, qui prend le nom désormais de "Parvis des 260 Enfants", en mémoire des 260 enfants juifs garçons et filles déportés au début des années 40 et morts à l'aube de leur vie.

    Parvis foule

     La foule sur le  parvis

     

    On a croisé et salué dans l'assistance au-delà des officiants, Pacôme Rupin député du IVe, Vincent Roger, Chef de l'opposition à la mairie du IVe, Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe, Anne Lebreton, Adjointe LREM au Maire du IVe, Isabelle Knafou, directrice de cabinet du Maire.
     
    Cette  cérémonie d'hommage aux enfants disparus a été marquée par des discours, des évocations et des chants qui sont allés droit au cœur des participants. 
     
    GS
     
  • Planètes

    Le système solaire (Soleil, Mercure, Vénus, Terre et Lune, Mars, ceinture d'astéroïdes, Jupiter, Saturne, une comète, Uranus, Neptune, Pluton/Charon, ceinture d'astéroïdes de Kuiper)

     

     

    Pour les terriens que nous sommes, l'été a été riche en événements astronomiques : éclipse totale de Lune le 27 juillet et rapprochement avec Mars, conjonctions Lune-Vénus, Lune-Jupiter, Lune-Saturne, Lune-Mars durant le mois d'août, toutes ces planètes visibles dans un ciel étoilé avec Mars au plus près de la Terre… Mercure, de petite taille et proche du soleil a été visible entre les 12 et 15 juillet, le soir dans le soleil couchant.

    Cette constatation, qui franchement nous ravit, est le signe d'un anthropomorphisme terrien bien pardonnable aux humains que nous sommes. Ces événements ne sont rien de plus qu'un effet de parallaxe. Dans la réalité, une conjonction ou même une éclipse sont des phénomènes relatifs à un point particulier de l'espace. Il arrive, dans le ballet permanent que se livrent les astres, que ce point soit sur Terre et que nous nous en émerveillions !

    Il y a cependant deux faits magiques dans l'organisation du système solaire qui inciteraient les plus crédules à croire qu'il est plus qu'un agrégat de matière inerte. Le premier est l'égalité du diamètre apparent du Soleil et de la Lune, le second la "loi de Bode".

    Vus depuis la Terre, le Soleil et la Lune ont un diamètre apparent quasi-identique. Ceci rend possible les éclipses totales de Soleil. Malgré la très faible probabilité d'une telle concordance, on peut toutefois arguer que c'est le hasard…

    La loi de Bode nous interpelle davantage. Découverte par Wolf et Titius mais publiée par Bode en 1772, elle montre que les planètes ne sont pas placées au hasard. Leurs distances au soleil se répartissent selon la suite de Fibonacci (*). Il y avait cependant "un trou" entre Mars et Jupiter : on a découvert à la place une ceinture d'astéroïdes qui peut s'identifier à une planète mal formée. 

    A partir d'un point d'observation où ne sévit pas la pollution lumineuse, on voit une multitude d'étoiles et cette traînée caractéristique qu'on nomme "la voie lactée" (du lait échappé du sein généreux de Junon). Il s'agit de notre galaxie qui, vue par la tranche, se présente avec une densité d'étoiles qui lui donne son aspect laiteux . Notre Soleil est une étoile ordinaire qui en fait partie et se situe aux deux-tiers environ du bras spiral qui tourne autour du centre qui serait un "trou noir" d'après les théories actuelles. Il y aurait plusieurs centaines de millions d'étoiles dans notre galaxie, peut-être un milliard (et dix fois plus de planètes…).

     

    Galaxie bisGalaxie spirale type voie lactée

     

    C'est vertigineux mais c'est peu de choses à côté du fait qu'il y a un milliard de galaxies dans l'univers….

    Les étoiles que nous voyons à l’œil nu depuis la Terre appartiennent à notre galaxie, à l'extérieur de la tranche. Il y a des exceptions : des astres qui ressemblent à des étoiles mais qui sont des galaxies ou nébuleuses "proches" de nous comme la galaxie d'Andromède et les nuages de Magellan. Les autres ne sont visibles qu'aux instruments.

    Cet univers, suivant les chiffres de la communauté scientifique, s'est créé il y 14,5 milliards d'années dans une "soupe" de particules (protons, électrons, neutrons, photons, neutrinos, quarks, bosons, gluons…). Une particule joue avec nous à colin-maillard. Il s'agit du graviton, véhicule supposé de la gravitation, dont les ondes ont été mises en évidence il y a un an à peine par des chercheurs américains (notre article du 15 février 2016).

    Nous sommes là pour en parler parce que cette soupe a été le siège d'une grosse explosion qualifiée de "big bang" qui, dès les premiers instants (on parle de milliardièmes de milliardièmes … de seconde), s'est organisée en grumeaux comme en témoignent les infimes variations constatées par le satellite COBE en 1992 sur le rayonnement fossile de 2,8°K  ou   - 270,2 °C du cosmos. Ainsi seraient nées les galaxies et en leur sein, les étoiles puis les planètes.

    La Terre est un grain de sable dans cet univers. Cependant, ô merveille, il s'y trouve dans son sol et dans son atmosphère les 92 éléments connus dans l'univers, de l'Hydrogène (numéro atomique 1) à l'Uranium, en passant par l'Hélium (2), le Lithium, le Béryllium, le Bore, le Carbone (6), l'Azote (7), l'Oxygène (8)…. Au-delà, et en amont même de l'Uranium avec son nombre atomique de (92), on répertorie d'autres éléments mais ils n'ont pas le statut de "primordiaux" (à l'état libre dans la nature) et sont fondamentalement instables.

    Ces éléments se sont constitués dans la forge des étoiles et des disques d’accrétion qui se sont formés autour d'elles. Le carburant originel est l'hydrogène. La fusion de deux atomes d'hydrogène donne un atome d'hélium en dégageant la fantastique énergie qu'on a su malheureusement domestiquer et exploiter au sein des bombes à hydrogène mais qui est aussi l'enjeu d'ITER, la centrale nucléaire de demain… Chaque élément suivant est le fruit d'une réaction nucléaire où les énergies mises en jeu, fournies ou produites, sont simplement colossales.

     

    DavidL'homme idéal ? Le David de Michel -Ange. Florence

     

    Ainsi, nous les hommes, avec des corps constitués uniquement d'éléments de la liste des 92 (une trentaine, de l'Oxygène au Brome et même l'Arsenic) devons tout à la composition de notre planète. On relève au passage le caractère miraculeux, on pourrait presque dire divin, de ce nombre. L'univers est infini mais le nombre des éléments constitutifs est incroyablement limité. Par considération de sa taille, on en ferait volontiers un ensemble continu mais il puise sa substance dans un tout petit ensemble discret de nombres (il n'existe pas de n° atomique autre que la liste des entiers de 1 à 92). 

     

    ParticulesParticules sub-atomiques (école polytechnique)

     

    Il est vrai que l'univers est fait de ces 92 éléments mais il baigne dans un océan de particules dont la physique n'est plus celle de Newton, ni même celle d'Einstein mais plutôt celle de Planck, de Bohr et de Schrödinger. C'est la physique quantique qui a tout pour dérouter puisqu'elle stipule qu'une particule se dérobe si on l'observe et peut être simultanément présente et absente.

    S'agissant du vivant, en supposant dans une démarche logique et rationnelle qu'on rassemble les quelque 30 éléments constitutifs du corps humain, dans les proportions adéquates et en agitant le tout, peut-on espérer créer la vie ? L'intuition nous suggère que c'est impossible et l'expérience nous le confirme. Entre des éléments inertes et un organisme vivant de même composition, fût-ce une amibe ou un virus, il existe un fossé d'apparence infranchissable qui est le souffle de la vie.

    Si je devais prendre position sur ce mystère, je me bornerais à répondre, mais en me gardant bien de prétendre détenir la vérité, que l'univers, la matière et la vie sont le fait d'un principe créateur. Un principe car il est au début de tout (sicut erat in principio et nunc et semper) ; créateur car nous constatons dans l'univers et à toutes les échelles ces transformations qui visent à donner un cadre et une consistance à la nature dont les hommes sont partie intégrante.

    Gérard Simonet

     

    (*) Suite de Fibonacci :

    C'est une suite de nombres entiers dont chaque terme est la somme des deux précédents (1, 2, 3, 5, 8,13, 21 ….). Le rapport des deux derniers nombres converge vers le Nombre d'Or soit 0.5(1 + √5) = 1,618…. Elle possède de nombreuses propriétés mathématiques mais aussi des liens étroits avec la nature. Pour les curieux…

     

  • St gervais 24 03 18La façade classique de l'église Saint-Gervais et le grand orme que nous célébrions récemment…

     

     

    En cette période d'équinoxe de printemps où la lumière donnait à cette église ce jour-là un modelé des plus heureux, l'envie nous saisit de la prendre en photo en laissant une place à droite au grand orme de tradition dont on nous annonce tristement la fin.

    En cliquant gauche une fois puis une deuxième fois dans l'image on perçoit de nombreux détails de cette façade des années 1610 qu'on doit à Clément Métezau et c'est l'occasion de rafraichir nos connaissances en matière de styles car on a ici un premier niveau de colonnes doriques, suivi d'un deuxième et d'un troisième niveaux  de styles respectivement ionique puis corinthien.

    Cette église est une mine de richesses culturelles, historiques et plastiques. Il ne servirait à rien d'en faire l'inventaire car il est fait et bien fait. En allant sur ce lien, on a accès via Internet à l'une des meilleures présentations qui est faite de l'église et de ses trésors.

     

  •  ParNDdBM19 La chaire baroque de l'église des Blancs Manteaux (IVe)

     

     

    La chaire à prêcher de l’église des Blancs Manteaux est une pure merveille qui forme un ensemble qui est unique en France. Elle a été installée dans l’édifice en 1864, suite à l’achat réalisé par le curé du moment (le 5ème de la paroisse créée en 1802), Charles-Félix Garenne (1831-1878), lors de l’Exposition de l’Art et de l’Industrie.  C’est d’ailleurs à ce prêtre « dont le goût était sûr » que l’église doit aussi de posséder des balustres assez rares d’époque Louis XIV et provenant du château de Bercy aujourd’hui  détruit.

    La chaire qui a pu être qualifiée par certains de travail flamand, sans doute son vendeur était-il originaire des Flandres ne tient pas la comparaison car pour les spécialistes cet ouvrage de style baroque a des « cousins »  en Bavière dans la région de Wurzburg  où plusieurs édifices  religieux renferment  ce type de mobilier rococo d’allure voisine datant du début de la seconde moitié  du XVIIIe siècle. 

    D’allure légère avec ses formes harmonieuses elle n’en est pas moins imposante avec tous ses décors. Elle est en chêne naturel parsemée de cadres en rocaille, de consoles, de panneaux en marqueterie rehaussés de bois doré. L’abat voix est surmonté d’un ensemble de statues, tout au sommet se trouve  Saint-Michel terrassant le dragon et un peu en dessous sont représentés les quatre évangélistes. L’ensemble est en bois doré, les visages, le mains, les bras et les pieds sont peints de couleur chair.

        Paris %20%20Eglise%20des%20Blancs%20Manteaux %20Chaire %20Detail%20(1)Détail d'un des 11 panneaux en marqueterie de bois, ivoire et étain de la chaire

     

    Cet ouvrage comporte sur sa cuve 10 médaillons, soit 11 au total avec celui, plus important situé sur le dossier. Ils illustrent des scènes de l’évangile et constituent une véritable catéchèse en images réalisées en marqueterie de bois d’essences diverses, d’ivoire et d’étain.  Ce travail d’une grande minutie rappelle les panneaux de marqueterie chinois.

    Il n’est vraiment pas possible de passer devant l’église (12, rue Blancs-Manteaux ou 53,  rue des Francs-Bourgeois IVe)  sans entrer  pour admirer cette  pièce d’exception et les autres œuvres qu'elle renferme (notre article du 21 février 2015). 

    C'est dans cette église remarquable que se tiendra notre prochain concert des "Moments Lyriques du Marais ". La date et le programme seront publiés dans les semaines qui viennent.

    Dominique Feutry

     

    Nombreuses sources diverses notamment le site de la paroisse

      

  • St paul 1Inscription sur le deuxième pilier droite de la nef de l'église St Paul St Louis (Photos VlM. Clic gauche dans l'image pour agrandir)

     

    Ceux qui sont au courant des détails insolites du Marais connaissent bien celui-ci : il s'agit d'une inscription (on dirait un tag ou un graffiti aujourd'hui) sur la pierre du pilier n°2 à droite dans la nef. On le déchiffre aisément : "République Française ou la Mort". Les autorités ecclésiastiques ont tout essayé pour effacer l'inscription. Peine perdue, les pigments ont pénétré profondément dans la pierre poreuse. Le sacristain s'est résigné…

    St pau pilierDétail de l'inscription

     

    Selon toute vraisemblance, ce cri du cœur est celui d'un insurgé de la Commune de Paris pendant la "semaine sanglante" de mai 1871 qui a vu l'assaut des versaillais contre les communards et, pour finir, leur soumission.

    Manet._Barricade

    Ce secteur de la rue St Antoine a été témoin de combats violents autour de barricades. Édouard Manet nous en livre un dessin réaliste pris sur le vif.

     

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