Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Religion

  •   Redaffichesmx2015 ccAffiche de la 18ème édition du Festival du Marais chrétien

     

    Discret et cependant très riche et intéressant au plan culturel, le Festival du Marais Chrétien qui fête sa 18ème édition cette année est l’occasion de mettre en valeur une vingtaine de lieux emblématiques des IIIe et IVe arrondissements, ses églises, ses temples et synagogues, ses musées, ses mairies et bien entendu Notre-Dame.

    Le thème retenu cette année est "Passages". Quarante manifestations, sous le signe de multiples passages entre différentes cultures et époques sont proposées du 13 au 22 mars prochains. Elles permettent de découvrir des lieux où nous ne nous rendons pas habituellement.

    Comme l’indique la publicité, cet événement, subventionné par la Mairie de Paris, « …s’adresse à un large public, sans barrière de foi, de niveau culturel ou de moyens financiers. Le Marais chrétien réunit pour son organisation, catholiques, protestants et orthodoxes… ».

    Le plus simple pour connaître le programme est de consulter le site du « Marais Chrétien ».

    Mentionnons sans être exhaustif, les concerts de musique vocale prévus, le registre allant de l’Italie baroque aux chants basques et arméniens, en passant par le gospel. Plusieurs conférences sont organisées, l’une sur les enluminures, les sculptures et les vitraux, une autre sur les sépultures de l’église Saint-Paul Saint Louis. La pièce d’Henri de Montherlant « Le maître de Santiago » sera donnée en l’église des Blancs Manteaux et des expositions sont annoncées, l’une à la mairie du IIIe arrondissement portant sur l’œuvre du peintre Benn (1905-1989), une autre dans l’église des Billettes consacrée aux tombeaux des rois de France alors que l’église Saint-Gervais Saint-Protais présentera l’artiste brésilien Carlos Vergara.

    Il ne faut pas manquer les visites de la rue Saint-Antoine, de la tribune de l’orgue de Notre Dame ou des chapelles de l’église Saint Nicolas des Champs récemment restaurées.

    Dominique Feutry

     

  • Samson"Samson mange un rayon de miel" peinture  XVIIe. Église des Blancs Manteaux (IVe) (Photo VlM)

     

     

    L'église des bancs manteaux comme nombre d’édifices religieux de notre quartier recèle des œuvres du XVIIème siècle, des sculptures et des tableaux essentiellement. L'exposition intitulée "les couleurs du ciel " qu'a organisé fin 2012-début 2013 le Musée Carnavalet  a permis de rassembler les plus beaux témoignages des artistes de cette époque, et aux parisiens de découvrir ou redécouvrir cette période riche en art religieux.

    L'église des Blancs Manteaux ne fait pas défaut sur ce plan  car elle est dotée de très belles pièces dont certaines ont d'ailleurs été restaurées l'an passé par la Mairie de Paris, sous le contrôle de la Conservation régionale des Monuments historiques d’Île-de-France (*). Parmi celles-ci se trouve le tableau connu de "La Multiplication des Pains" réalisé par Claude II Audran en 1683.

    SAM 2"La Manne" autre peinture du XVIIème siècle du polyptyque. Église des Blancs Manteaux (IVe) (Photo VlM)

     

    Il se trouve que l'église abrite, dans la chapelle dans laquelle se tiennent les offices de semaine, une série très intéressante et peu connue de 6 tableaux peints par le peintre d'origine flamande Ferdinand Elle (ou Helle) de l'école française du XVIIème siècle accolés l’un à l'autre donc en polyptyque qui ont pour théme 6 épisodes de l'ancien testament. Ces événements sont magnifiquement représentés comme par exemple les tableaux intitulés "La Manne" ou "Samson mange un rayon de miel".

    Ce sont des pièces qu'il faut aller admirer car si la technique, les couleurs, les formes, la construction des scènes sont caractéristiques de la peinture de cette époque, elles n'en demeurent pas moins des tableaux d'une grande beauté.

    Dominique Feutry

     

    (*) Des travaux de maçonnerie ont aussi été entrepris ainsi que la restauration de quatre vitraux bien malades, œuvres du maître-verrier Raphaël Lardeur, commandés par la Ville de Paris en 1946, pour remplacer ceux disparus dans le bombardement du 27 août 1944 (notre article du 22 avril 2014).

     

  •   800px-P1220517_Paris_III_passage_Ste_Elisabeth_rwkLe passage Saint Elisabeth (IIIe) reliant le 195 rue du temple Turbigo et le 72 rue de Turbigo
     

    Dans un article du 04 novembre 2013 nous dénoncions l’abandon des édifices religieux parisiens et nous rapportions le cas de l’église Saint-Merri (IVe) qui avait été inscrite parmi les 100 monuments les plus en danger par le World Monuments Fund.

    Depuis lors l’église subit des restaurations. la dernière en date étant sa façade magnifiquement refaite (nos articles des 23 mars et 15 octobre 2014). Des bâches sur un clocheton de l’église Saint-Paul Saint-Louis montrent qu’après la réfection de sa façade, de nouvelles réparations sont en cours. Et voilà quelques jours, un échafaudage est apparu rue Saint-Claude, le long de l’église Saint-Denys du Saint Sacrement (IIIe), la mairie précise qu’il s’agit « de travaux de restauration de l’acrotère (assises de pierres de taille du sommet des façades au-devant des toitures basses de l'édifice. Le démarrage est prévu dans une quinzaine de jours et durera 3 mois ».

    781PX-~1L'église Saint-Denys du Saint-Sacrement 68 bis rue de Turenne (IIIe) 
     

    Il faut noter aussi les travaux plus discrets réalisés sur une partie de la corniche à la base des toits de plusieurs chapelles de l’église méconnue Saint-Nicolas des Champs (IIIe) (notre article du 13 octobre 2012), côté rue Cunin Gridel, de manière à éviter des infiltrations sur les fresques intérieures datant du XVIIe siècle dont certaines ont été restaurées l’an passé à l’occasion de l’exposition qui s’est tenue au musée Carnavalet intitulée « Les couleurs du ciel » (notre article du 4 novembre 2013). Il reste d’autres fresques à restaurer dans cette église subissant de nombreuses fuites lors des pluies et montrant d’autres désordres importants. Richement dotée en œuvres d’art, elle mérite véritablement une restauration lourde de même que son rare orgue Clicquot.

    Nous nous réjouissons aussi que la mairie prenne en mains le réaménagement du passage Sainte-Élisabeth le long de l’église du même nom. Une réunion publique est prévue le 3 décembre à 19h00 à la mairie du IIIe avec la présentation du projet envisagé par les services techniques de la Ville de Paris.

    Voilà de bonnes nouvelles que nous voudrions encore plus nombreuses.

    Dominique Feutry

     

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    Image001Façade de l'église Sainte-Elisabeth 195 rue du Temple (IIIe) 
     

    En partenariat avec "Vivre le Marais !", Culture et Patrimoine propose une nouvelle passionnante visite :

     

     L’Eglise Sainte Elisabeth de Hongrie : vestige d’un grand couvent

     

    Rendez-vous le samedi 22 novembre 2014 (durée environ 2 heures)  à 14h15 à l’entrée de l’Eglise au 195, rue du Temple 75003 (métro Temple)

      

    Dominique Sabourdin-Perrin, docteur ès lettres, auteur du livre « Les dames de Sainte Eisabeth » aux éditions L’Harmattan, nous fait le grand plaisir d’être notre guide pour cette visite.

    Rares sont ceux qui passant devant cette église savent qu’il s’agit du vestige d’un vaste monastère aujourd’hui disparu. La première pierre fut posée par Marie de Médicis en 1628 et sa construction se termina en 1646. Sainte Elisabeth connut bien des vissiscitudes. Fermée pendant la Révolution, elle fut rendue au culte en 1809. Savez-vous qu’en ce lieu des reines, Marie de Médicis, Anne d’Autriche, une favorite royale, Mme du Barry, des ministres, des chanceliers, des écrivains dont Mme de Sévigné, des saints tels Vincent de Paul vinrent y prier et certains y sont enterrés. L’église recèle de nombreux tableaux et fresques et cent bois sculptés du début du XVIIème siècle.

    Dominique Sabourdin-Perrin nous parlera de cette histoire mais aussi de la vie des 300 religieuses qui ont vécu dans le couvent. C’est donc à une remarquable visite que vous êtes conviés.

    Merci de prévoir une participation de 10 euros par personne pour les adhérents et de 12 euros pour les non adhérents et de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41.

     

  •  Tour_st_jacquesLa Tour Saint-Jacques et le Square 39 rue de Rivoli (IVe)

     

     
    Les visites de la Tour Saint Jacques viennent de reprendre avec l’arrivée de l’été. Cette immense tour gothique flamboyant située au cœur du square du même nom 39 rue de Rivoli (IVe) constitue le dernier élément de l’église Saint Jacques de la Boucherie détruite à la Révolution.

    Il est difficile de connaitre exactement la date d’origine de la première construction effectuée en ce lieu. Trois niveaux de constructions ont été trouvés sur l’emplacement de l’église détruite sous la Révolution. Il semble qu’une église ait été édifiée sur l’emplacement d’une chapelle à cheval sur les XIe et XII siècles. Sans doute remaniée durant le XIVe siècle, elle possédait les reliques de Saint Jacques dit le Majeur ce qui en faisait un lieu de pèlerinage. C’est le roi Charles VI qui autorisa la corporation des bouchers installés alors sur son pourtour à fonder leur chapelle à l’intérieur de l’église d’où son nom « de la Boucherie ». L’église ne fut réellement consacrée qu’en 1414.

    StjacquesbouchGravure représentant l'église Saint-Jacques de la Boucherie (IVe)

     

    Le clocher, c’est-à-dire la tour actuelle, fut installé plus tard au début du XVIe siècle. Sa partie supérieure est très ouvragée et contraste avec la simplicité de sa base. Elle est alors surmontée d’une plate-forme avec quatre animaux ailés sculptés représentant les évangélistes et sur laquelle est posée une statue géante de Saint-Jacques (6 m) qui fut renversée à la Révolution sous les applaudissements des parisiens présents. La tour culminait alors à 55 m. Il est utile de souligner que jusqu’au règne de Louis XII, le prédécesseur de François Ier, qui le supprima, l’église jouissait du droit d’asile, ce qui protégeait les condamnés de la justice royale. Ce droit fut malheureusement plusieurs fois violé.

    Ainsi que nous l’avons écrit dans un article du 26 février 2013 de nombreux personnages importants de la finance, des nobles, des marchands, des bouchers se firent inhumer dans cet édifice, à commencer par Nicolas Flamel (il avait financé un des portails) ou Jean Fernel le médecin de Catherine de Médicis.

     

    Tour_St_Jacques01Lion ailé figurant Marc au haut de la Tour et les détails de la dentelle de pierre se trouvant au-dessous

      

    En 1797, l’église et la tour sont déclarés biens nationaux et vendus à un dénommé Dubois qui en fit une carrière. Heureusement le contrat de vente interdisait de détruire la Tour. Mais comme elle servit de fonderie de plomb de chasse, ce qui ne plaisait guère à certains habitants, ceux-ci poussèrent la Ville de Paris à la racheter, ce qu’elle fit en 1836. Elle acquit par la suite aussi en 1852 le terrain autour où avait été construit par les héritiers Dubois un grand marché de vêtements et de linge avec ses ruelles et son organisation qui fonctionna pendant 28 ans. C’est ainsi qu’est né le square actuel, la restauration notamment de la tour très abîmée est confiée à Théodore Ballu. Plus près de nous, en 2007, la Ville de Paris a entrepris une importante restauration des lieux.

    Qui imagine aujourd’hui l’opulence, liée à la richesse de la coporation des bouchers, qui a pu régner dans cette paroisse, le curé était alors un personnage très important. Les paroissiens étaient si nombreux que l'on rapporte que certains suivaient les offices à l'extérieur. Se représente t-on les rassemblements au pied de l'église pour le  pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle ? Sait-on que la Tour a servi aux expériences barométriques de Pascal (sa statue est à la base de la Tour)  ? Enfin pouvons-nous concevoir que le clocher était équipé d’un carillon de 12 cloches, avec son carillonneur, la plus grosse cloche étant prénommée le « Gros Jacques » .

    Dominique Feutry

     

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     Religieuse du Tiers ordre de Saint François de l'étroite Observance en habit de choeur

     

    Nous vous présentons aujourd'hui un ouvrage qui vient de sortir écrit par Dominique Sabourdin-Perrin  publié chez  l'Harmattan et que nous vous recommandons afin de mieux connaitre l'histoire de notre quartier au passé si riche. Son titre :

     

    LES DAMES DE SAINTE-ÉLISABETH
    Un couvent dans le Marais (1616 -1792)

     

    Il concerne le couvent des Dames de Sainte Elisabeth, rue du Temple, dont Il ne reste que la chapelle du couvent, l'église Sainte-Elisabeth. En passant devant celle-ci en effet rien ne laisse supposer qu’elle faisait partie d’un vaste monastère, aujourd’hui disparu.

    Ce lieu de notre arrondissement, fort prisé des membres les plus importants du Parlement de Paris, des ministres de Louis XIV, des financiers de notre quartier, dont certaines rues portent le nom, a été complétement oublié des ouvrages concernant Paris. Pourtant s'y sont déroulées des cérémonies importantes sous le patronage de Saint Francois de Sales et Saint Vincent de Paul.

    Plusieurs chanceliers de France y sont inhumés, et Madame de Sévigné n'a pas manqué de les relater.  En cet endroit les reines, Marie de Médicis et Anne d’Autriche, une favorite royale, Madame du Barry, des chanceliers de France, Séguier, Voysin, des écrivains, des peintres, Charles Le Brun, des hommes d’église de grande renommée, tels Bérulle, Condren, Camus, sont venus prier, travailler.

     

    Eglise-sainte-elizabethL'église Sainte-Elisabeth, 195 rue du Temple (IIIe)

     

    L'auteur, Dominique Sabourdin-Perrin, réside depuis plus de quarante ans dans le quartier du Temple. Capétienne, Docteur ès lettres, professeur de lettres modernes en collège et lycée, conférencière, chevalier des palmes Académiques, elle s’est intéressée à ce quartier de Paris chargé de souvenirs, publiant livres et articles, particulièrement dans la revue Histoire du IIIe arrondissement. 

    L’historienne,  après de nombreuses recherches, a retrouvé le nom des trois cents religieuses qui ont vécu dans ce couvent, pendant 176 ans, découvrant que la plupart de ces femmes appartenaient aux plus grandes familles du Parlement et de la municipalité de Paris. Elle raconte leur vie quotidienne, de leur entrée au monastère jusqu’à leur décès. Bien qu’elles aient vécu en clôture, elles n’ont pas échappé aux évènements qui se sont déroulés de 1616 à 1792.

    Ce livre les fait sortir de l’anonymat et interroge le lecteur sur les raisons qui ont fait disparaître ce monastère de l’espace urbain et de l’histoire de Paris.

     

    LXVIILouis XVII

     

    Attachée à la mémoire de Louis XVII et de la famille royale emprisonnée au Temple, Dominique Sabourdin-Perrin a aussi écrit "Les Oubliés du Temple" (Editions Persée) et une pièce de théâtre qui a été donnée plusieurs fois à Paris, notamment à la mairie du IIIe : "Les Enfants du Temple".

     

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    Image1_1Un des dessins du Musée Carnavalet réalisé par Johen Stücke 

     

     

    Marais IV signale le programme exceptionnel prévu en mai par le Musée Carnavalet dans le cadre des "Rendez-vous de Carnavalet" dont le détail figure ci-dessous.

    Le mardi 13 mai  : "Louis Bourdaloue (1632-1704), le prédicateur de Louis XIV " par Sophie Hasquenoph professeur agrégée et maître de conférence à l'Universite de Lille III. Cette conférence est donnéé à l'occasion du 310e anniversaire de la mort de cette grande personnalité du siècle de Louis XIV.

     

    BourBourdaloue en priére 

     

    Le jeudi 15 mai : Concert de musique de chambre par la classe de Pascal le Corre professeur au Conservatoire de Paris. Francis Poulenc (Sextuor pour flute, hautbois, clarinette, cor, basson et piano), Maurice Ravel  (Chansons Madécasses), Sergueï Prokofiev (Quinquette en sol mineur op 39).

     

    HefferRavel_1868812cMaurice Ravel devant son piano dans sa maison de Montfort l'Amaury

     

    Le jeudi 22 mai : "Fantaisies parisiennes dessins de Johen Stücke" par Miriam Simon conservateur en chef responsable du cabinet des arts graphiques. Cette donnation de l'artiste comporte 16 dessins représentant un dialogue imaginaire entre oeuvres littéraires et graphiques autour de Paris.  

    Ces manifestations ont lieu dans le Salon Bouvier du musée de 12h30 à 13h30. L'entrée est libre.

    Attention en raison de travaux, l'entrée est au 16 rue des Francs Bourgeois. 

     

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    N-D_Eclairage_09 La nef de Notre dame équipée de son nouvel éclairage (Photo A.Zadikian)

     

    Pour les 850 ans de Notre Dame nous avons parlé des nouvelles cloches (article du 01 février 2013), nous savons que les orgues ont été restaurées. Mais un autre chantier important a été entrepris, plus discret, il a duré un an, celui de  l’éclairage intérieur, entièrement repensé pour le monument aux 14 millions de visiteurs (statistiques pour 2013). 

    Confié à Philips et piloté par un ancien photographe qui a su mettre en scène l’édifice, en relation bien entendu avec l’architecte désigné et la DRAC Ile de France, c'est la technologie LED qui a été retenue. Elle répond aux grandes idées forces données à cette commande, fiabilité, sécurité, discrétion et flexibilité. Elle réduit fortement la consommation, permet une durée de vie plus longue des diodes (13 ans) et se présente comme un éclairage modulaire et instantané.

    Ce ne sont pas moins de 400 luminaires qui ont été posés en remplacement du système précédent  vieux de 40 ans avec l'utilisation d'une  technique qui n’altère pas, lors de la pose, le support choisi. La puissance a été réduite à plus des trois quart comparée au précédent dispositif. Des projecteurs ont été disposés dans la partie supérieure et le choix des luminaires a été fait en fonction de l’effet recherché.  

    L’intérêt de l’apport de cette nouvelle technologie est multiple. Outre les économies qu’elle permet de réaliser en dépenses d’éclairage, elle transforme l’image que nous avions des lieux. Des détails que nous n’apercevions pas sont désormais visibles, ce qui change l’aspect général du monument lui-même, mais aussi des verrières ou de la statuaire.

    Tout est piloté par informatique sur écran tactile avec des programmes pré enregistrés en permettant toutefois de créer de nombreuses combinaisons en rapport avec le moment et  le type de célébration ou de spectacle. Le financement a été assuré par l’association Maurice de Sully qui est en charge de l'animation culturelle de Notre Dame.

    Dominique Feutry  

     

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    Paris-eglises-en-chantier_articleUn échafaudage devant une des façades de l'église Saint-Merri (IVe) (Photo Razzo/Ciric)

     

    Le site de la mairie de Paris consacre depuis le 20 mars un article assez long donnant des explications sur les restaurations entreprises, en cours et à venir de l’église Saint-Merri (78 rue de la Verrerie IVe). Nous avons consacré un article intitulé « La misère des lieux de cultes parisiens » le 4 novembre dernier dans lequel nous attirions plus particulièrement l’attention sur la situation de l’église Saint-Merri en spécifiant que « l'organisation internationale non gouvernementale, World Monuments Fund, l'avait classée, après avis d’experts éminents, dans sa dernière liste des 100 monuments les plus en danger au monde !». L’association SOS Paris et l’association du Patrimoine Religieux ont elles aussi tiré la sonnette d’alarme.

    La mairie de Paris semble avoir pris conscience de l’urgence de la situation puisqu’elle parle dans sa communication d’une « cure de jouvence » et d’une « vaste campagne de restauration ». L’histoire de cette église y est aussi rappelée. Elle date de XVIe siècle, de style gothique flamboyant, elle possède ce qui est rare une crypte. Transformé et agrandi au XVIIIe siècle, le monument devient ensuite une usine de salpêtre durant la Révolution pour redevenir lieu de culte en 1803. Il est classé en 1862.

    église st merri intérieur 22 03 14Eglise Saint-Merri, le Choeur (photo VlM)

    La chronologie des travaux annoncés est la suivante. Actuellement la priorité est donnée à une pré consolidation et un nettoyage du décor sculpté du XVIème siècle mais aussi des restaurations/ajouts du XIXème, ce qui demande des préparatifs minutieux. En effet les travaux menés par Hyppolyte Gode à cette époque ont été réalisés avec du ciment de Vassy (des statues de portail Saint-Etienne de Notre Dame ont été moulées et reproduites). Se sont ajoutées par la suite des réparations en ciment métallique entrepris en 1925 complétées par le sablage de 1969, ce dernier ayant été jugé agressif a posteriori. Cet ensemble diffus expliquerait la « prudence de la Ville dans les préparatifs de la restauration » ?

    La mairie rappelle au passage qu’elle a déjà refait les toitures et le grand comble (2001), puis les installations électriques et l’éclairage (2007). Quant aux vitraux dont certains datent de 1500, des travaux leur sont consacrés depuis 2 ans. Il est spécifié que des opérations de sécurisation (NDLR : mais pas de restauration) de la « balustrade » du côté place Igor Stravisnky et de la façade du côté rue Saint-Martin ont été menées. Une étude a été remise sur la restauration du portail occidental. Elle ferait apparaitre une complexité extrême pour le remettre en état.

    Outre ce qui est en cours et à lancer prochainement, les étapes suivantes cibleront le chauffage et le relèvement de l’orgue – l’un des deux orgues classiques historiques de Paris, bien que trés remanié (sur lequel a joué Saint-Saëns) avec celui de Saint–Nicolas des Champs (IIIe). Resteront aussi les fresques de gande qualité qui ont beaucoup souffert et pour lesquelles rien n'est encore annoncé.

    église st merri intérieurFaçade latérale, depuis la rue Brisemiche (IVe) (Photo VlM)

     

    Saint-Merri devrait donc retrouver progressivement tout le lustre qu’elle mérite au cœur d’un des lieux les plus visités de la capitale. Cette bonne nouvelle pose la question de savoir pourquoi il a fallu attendre aussi longtemps pour sauver cet ensemble, rendant sa restauration plus coûteuse encore… ?

    Dominique Feutry en collaboration avec Marais 4.

     

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    Coffret-reliquaire du prêtre Teudéric (VIe siècle). Trésor de l'abbaye Saint-Maurice d'Agaune

     

    Après le tapis de Louis Philippe, Notre-Dame s'apprête à accueillir en avant première, avant le Musée du Louvre, une exposition encore plus exceptionnelle, puisqu'il s'agit du célèbre trésor de l'abbaye suisse de Saint Maurice d'Agaune. L'abbaye la plus ancienne d'Europe occidentale située dans le canton du Valais qui fêtera ses 1 500 ans en 2015. Ce haut lieu spirituel, fait rare, n'a depuis lors jamais cessé d'être occupé par des moines. 

    Aussi la communauté des moines a-t-elle pu ainsi conserver des pièces de tout premier ordre qui, chose encore plus remarquable, n'ont jamais quitté leur lieu d'origine.

     

    Vase_sardonxyVase en sardonyx (IIe -Ier siècle avant JC)

     

    Le samedi 1er et le dimanche 2 mars les principales pièces (une vingtaine sur les cent que compte le trésor) seront exposées à Notre Dame avant de rejoindre le Louvre où elles pourront être admirées du 14 mars au 16 juin (espace Richelieu). Des châsses, des reliquaires, des coffrets, des crosses et des vases, mais aussi des manuscrits, des chartes, constituent l'essentiel de la collection. Les plus anciens objets sont antérieurs à l'ère chrétienne, tel ce vase de sardonyx ou contemporaines de la fondation de l'abbaye au VIe siècle.

    Une conférence sur ces reliquaires d'exception est programmée le samedi 1er mars à 10h30 à Notre Dame. 

    Dominique Feutry