Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : santé publique

  • Archives 11 mai

    Rue des Archives à hauteur du 11 (IVe),

     

    A peine un peu moins de monde qu'en temps normal (ne parlons pas des samedis et des dimanches bien sûr !). Une majorité de piétons n'ont pas de masque (60%). On ne ressent aucun stress. Quelques commerces ont ouvert, en plus des magasins d'alimentation. D'autres rendent à leur devanture, à leur vitrine, un aspect présentable en vue d'accueillir bientôt des clients qui ont cruellement manqué ces temps-ci.

    Il règne une ambiance de lendemain de crise et on note une attitude plutôt désinvolte de la population qui donne l'impression que les parisiens n'ont pas totalement pris la mesure du danger qui continue pourtant de les menacer.

     

    Berges 11 mai

    Les promeneurs ont retrouvé leurs berges. Fréquentation habituelle pour un lundi, avec pourtant un peu plus d'enfants et d'ados inoccupés. Conséquence de la quasi fermeture des établissements d'enseignement…

     

  • Propreté

    Carrefour Temple/Haudriettes (IIIe) : "L'échelle du Temple" pour nous (référence à l'Histoire), la "place" Renée Vivien pour ceux qui se sont creusé les méninges pour donner vie à des ignorés de la culture…

     

    L'engin tant attendu est apparu ce matin… Dans cette période de confinement, les services de la propreté ont tourné au ralenti : les chaussées étaient nettoyées mais les trottoirs et le mobilier urbain notamment les parcs pour deux-roues à pédales ou à moteur ne l'étaient pas. L'amoncellement des détritus dans ces zones en faisaient des foyers d'infection.

    C'est avec soulagement qu'on a vu apparaitre ce jeudi 7 mai une section équipée d'un jet haute pression qui a délogé les immondices. Un engin avec brosses aspirantes le suivait pour les évacuer. On voit sur la photo que l'agent qui actionne le jet est équipé d'une combinaison qui lui assure une protection totale.

    Cette intervention est le signe avant-coureur d'un retour à la normale. On a pu observer déjà à divers niveaux de la rue des Archives, au 36 et au 57 en particulier, que certains murs-pignons très appréciés des afficheurs sauvages et des barbouilleurs ont été traités avec un soin professionnel attentif. 

     

  • Archives 51 la terrasse tentaculaire

    Est-ce là ce qui nous attend ?

    Archives 43 piéton à la canne

    Halte ! On ne veut pas du retour à ces excès !!!

     

    Voilà dix ans maintenant les citoyens parisiens se mobilisaient dans le mouvement "Vivre Paris !", avec des associations dans tous les arrondissements, pour dénoncer l'invasion de l'espace public par les terrasses de cafés-restaurants et les nuisances sonores qui en résultent de jour et hélas la nuit. La Maire de Paris, en annonçant qu'elle allait donner plus d'emprise encore à ces établissements, sur les trottoirs et sur des rues entières, gratuitement, envoie un signal à l'opposé de ce que les parisiens attendent à la fin d'une crise sanitaire dont ils ont beaucoup souffert.

    Anne Hidalgo affirme que la mesure prendra fin en septembre. Qui peut croire que les débits de boissons, soutenus par les lobbies de l'alcool et les professionnels de la nuit, se résigneront à abandonner un privilège qu'ils réclament depuis toujours : la maitrise à leur avantage de l'espace public et sa marchandisation.

    Le  Dr Bertrand Lukacs, président d'Habiter Paris et de l'association des Riverains du canal St Martin (Xe), soutenu par d'autres forces vives, dans le XIe arrondissement très éprouvé, et partout ailleurs dans Paris-centre et dans Paris, s'exprime à propos de cette déclaration d'Anne Hidalgo qui a fait l'effet d'une bombe.

    GS

     

    Le nécessaire redémarrage de l’activité des bars et des restaurants doit bien évidement tenir compte des contraintes des gestes barrière, pour autant il ne doit certainement pas se faire sur le dos de la santé des riverains.

    Les parisiennes et les parisiens ont pris pleinement conscience de l’ampleur de la pollution sonore qu’ils subissaient au quotidien. Et ce sont dans les quartiers festifs que les parisiens souffrent le plus comme le montrent très bien les mesures de Bruitparif.

    La baisse de la pollution sonore, largement perçue comme un des rare bénéfices du confinement par les habitants doit absolument perdurer. Pour la santé des parisiens, cette lutte contre la pollution sonore, passablement oubliée jusqu’à présent, doit devenir une des priorités de la prochaine équipe municipale, à l’instar de la lutte contre la pollution atmosphérique.

    Les annonces d'Anne Hidalgo au quotidien "Le Parisien" hier matin sont de très mauvais augure : sans aucune concertation préalable avec les associations de riverains concernés, il est annoncé : "Pour les bars, cafés et restaurants : élargir l’emprise des cafés et bars sur l’espace public. Des rues entières pourraient leur être réservées à titre gratuit".

    Nous comprenons les enjeux mais nous ne pourrions comprendre et nous n’accepterons pas que le redémarrage de l’activité des bars et des restaurants ait pour conséquence directe une aggravation de la pollution sonore subie par les riverains.

    La situation que nous traversons, inimaginable il y a encore quelques mois, nous oblige à changer profondément et durablement nos comportements car nous devrons cohabiter un long temps avec le virus. Saisissons cette opportunité pour construite ensemble un lendemain meilleur, moins pollué, plus écoresponsable. Et ce qui est vrai pour tous est aussi vrai pour les bars, cafés, restaurants et établissements de nuit. Et c’est possible si nous avons cette ambition partagée. Le chemin n’est évidemment pas simple mais la première des conditions, essentielle au succès, c’est la concertation entre tous, et donc avec les riverains.

    Nous demandons une fois de plus à faire partie intégrante des discussions préparatoires avec les services de la mairie de Paris et de la préfecture de police de Paris. Nous avons des propositions à formuler pour minimiser au maximum le risque sanitaire qui reste prioritaire pour tous et ne pas aggraver la situation des riverains.

    Dr Bertrand Lukacs

     

  • Anne hidalgo masque

    Anne Hidalgo en uniforme de combattante du COVID 19 !

     

     

    Nous sommes de ceux qui viennent de recevoir une lettre de 10 pages signée de la Maire de Paris. Elle traite du coronavirus, des réflexions que nous inspire la pandémie, des mesures et orientations prises à Paris.

    En voici les têtes de chapitres :

    • Réflexions générales sur la pandémie
    • Port de masques
    • Gel hydroalcoolique et savon en libre-service
    • Tests 
    • Hébergement individel des malades
    • Accueil des enfants
    • Propreté de la ville
    • Sécurité
    • Déplacements autorisés
    • Mesures funéraires à destination des familles en deuil
    • Aide aux plus fragiles et aux personnes en état de précarité
    • Information des parisiens
    • Assistance aux personnes âgées
    • Soutien aux étudiants
    • Soutien aux locataires du parc social
    • Prise en charge des utilisateurs de stupéfiants
    • Soutien de la société civile

     

    Nous vous donnons accès au document complet, que vous pouvez télécharger en cliquant ici.

    Nous nous gardons de le commenter, mais sentez vous libres de le faire, car nous n'avons pas très envie de rejoindre les rangs de ceux qui ont un avis sur tout et critiquent à l'envi. Ils sont nombreux ceux qui voudraient être "vizir à la place du calife". Quel dommage qu'ils ne soient pas au gouvernement, à la mairie, à la Direction de la santé…. ils seraient à leur tour l'objet d'un bashing en règle ! On pourrait craindre toutefois qu'ils s'en satisfassent s'ils sont de ceux pour qui le pouvoir est une fin en soi…

    Dans les situations de catastrophe générale, la vraie attitude digne est d'écouter les dirigeants et de coopérer pour les aider à surmonter les drames. On sera toujours à temps, la crise passée, d'en tirer les conséquences et de conditionner nos votes pour les échéances électorales à venir au jugement global sur le comportement qu'ils ont eu quand ils étaient à la barre.

    GS

     

     

  •  

    Christine

    Aquarelle de Christine Albertin-Simonet : "abeilles et pollinisation"

     

     

    Quand la chauve-souris sourit au pangolin,
    Nul ne pouvait prévoir qu'un funeste destin
    Naitrait de ce couple improbable.

    Et pourtant il advint qu'à Wuhan en Chine
    Un virus inconnu apparut tout à coup.
    Il se répandit vite, le monde devint fou.
    Les gens tombant malades prirent de l'aspirine
    Qui protégeait bien peu des souffrances intimes.

    Il mourraient par milliers, par millions, par milliards.
    Les pays isolés qui se croyaient à part
    Comptaient aussi hélas de nombreuses victimes.

    Il semble que sur terre des animaux divers
    Survécurent au virus et tous s'orientèrent
    Vers des villes meurtries, abandonnées, dont l'air
    Devenait enfin pur.

    Des abeilles audacieuses construisirent des ruches
    Dans les tours de Notre Dame.
    Ouvrières du miel, qui dans ce lieu antique
    Appréciaient le son du bourdon erratique.

    Le Louvre devint vite un repaire de rongeurs
    Qui restèrent peu de temps songeurs
    Devant tant de mets mirifiques.
    Les rats, grands scélérats, dévorèrent sans excuse
    Le célèbre tableau : Radeau de la méduse.
    Les souris ont le goût de l'art. Pour se nourrir
    Elles mangèrent la Joconde ainsi que son sourire !
    Dans les cadres bien vides les araignées tissèrent
    Des toiles magnifiques, chef d'oeuvres de notre ère.

    Dans Venise, esseulée, sur la place Saint Marc
    Se doraient au soleil langoustes et homards.

    Partout de par le monde la vie se modifiait
    N'étant plus celle qu'on connaissait.
    Le jour se levait épuisé.

    Un survivant marchait, nu, perdu, affamé.
    Une femme passait, belle, nue, harassée.
    Ils se virent, s'éprirent, marchèrent d'un même pas
    Et le monde recommença!

    Daniel Sée

     

  • 1200px-Strauss-Kahn _Dominique_(official_portrait_2008)

    Dominique Strauss-Kahn

     

    Je me suis hasardé dans un article sur ce blog le 15 avril à dire ce que je pense des conséquences de l'ouverture massive des vannes financières par les Etats et notamment la France pour faire face à l'effondrement de notre économie suite à la pandémie.

    La revue "Politique Internationale" dirigée par Patrick Wejsman en a eu connaissance et nous signale que son n° 167 – "Printemps 2020" – traite ce dossier sous la signature de Dominique Strauss-Khan.

    La lecture de sa tribune exige beaucoup plus d'attention qu'il vous en a fallu pour me lire, et quelques compétences générales en matière d 'économie mais une fois la tâche accomplie on doit reconnaitre qu'il s'agit d'une analyse qui ne laisse rien dans l'ombre.

    "Politique Internationale" nous autorise à le publier. La période de confinement permet à bon nombre d'entre nous de consacrer une heure environ à s'informer en profondeur sur ce sujet d'actualité brûlante. Voici en introduction ce qu'en dit Patrick Wajsman.

    Gérard Simonet

     

    Par rapport au drame que vit notre pays, les analyses les plus brillantes semblent soudainement assez lointaines. notre rédaction a souhaité, néanmoins, ne pas vous priver de ce numéro de printemps — et cela, malgré les nombreuses difficultés techniques (impression, routage…) dues au confinement. sur tous les sujets majeurs de l’actualité, nos lecteurs retrouveront dans ces pages (et sur notre site) les décryptages et les témoignages des grands experts et acteurs de la vie internationale. avec, comme à l’accoutumée, des signatures prestigieuses  : Tony Blair, Josep Borrell, le général David Petraeus, Dominique Strauss-Kahn… À cet égard, nous sommes heureux que DSK, en tant qu’ancien patron du FMI, ait choisi notre revue pour offrir au public, en avant-première, sa vision de la crise et de ses conséquences. telle est bien, en effet, l’interrogation essentielle : à quoi le « monde d’après » ressemblera-t-il ?   

    Une exclusivité Politique Internationale : voici, en avant-première, l’article que Dominique Strauss-Kahn vient de consacrer à la crise actuelle et à ses conséquences.

    Patrick Wajsman

     

     

    Le 5 avril 2020
    par Dominique Strauss-Kahn

    Ancien Ministre de l’Economie et des Finances,
    Ancien Directeur-général du Fonds Monétaire International

     

    La crise sanitaire que nous vivons est différente de toutes celles que les générations précédentes ont pu connaître. Les convocations de la grande peste noire de 1348 ou de la grippe espagnole de 1918-1919 sont intéressantes en ce qu’elles nous permettent de repenser les conséquences des pandémies. Mais elles ne disent rien, pour autant, de la capacité de résilience d’une société dont l’économie est mondialement intégrée, et qui avait perdu presque toute mémoire du risque infectieux.

    Si la crise actuelle est de prime abord différente, ce serait par la vitesse de propagation de cette maladie. Trois mois après le début de la crise sanitaire, près de la moitié de la population de la planète est appelée au confinement. Même si la contagiosité du virus a vraisemblablement joué un rôle dans ce basculement, du stade épidémique à celui de pandémie, la mondialisation marquée par l’accélération de la circulation des personnes est au cœur du processus de propagation (1). Le délai de réaction des pays développés, dont les systèmes de santé ont été rapidement submergés, doit sans doute être également incriminée.

    (suite…)

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    Illustration "Le Parisien"

     

     

    Pacôme Rupin, Député de la 7ème circonscription de Paris (IVe en totalité, XIe et XIIe en partie) et candidat à la mairie du nouvel arrondissement Paris-centre, réagit à notre article sur la statégie nationale de déconfinement conduite par Jean Castex auprès du Premier ministre. Nous publions sa déclaration ci-dessous. N'hésitez pas à faire part de vos commentaires :

     

    Cher Gérard Simonet,

    Merci pour votre contribution [de vos associations, NDLR]. Je partage l'idée que nous devons avoir une attention spécifique sur la reprise des rassemblements de publics. La priorité est de s'assurer que les mesures barrières puissent être effectivement appliquées et je suis d'accord avec vous sur le fait que cette réouverture ne pourra pas se faire sans restriction. Je crois qu'il faut discerner les dispositions pour des raisons sanitaires et le respect des règles en terme de nuisances qui ont pu être observées par le passé.

    L'enjeu de la réouverture des établissements recevant du public est double : économique et sanitaire. Autrement dit nous ne pouvons pas attendre que le virus ne circule plus pour que les commerces reprennent. Il faudra donc, le moment venu, être en mesure d'assurer que les établissements qui ouvriront mettront en place très fermement les mesures barrières pour protéger les clients et les employés.

    Je serai très attentif aux solutions qui seront proposées pour faire face à ces risques.

    Je vous souhaite bon courage pour la suite du confinement,

    Bien cordialement,

    Pacôme Rupin

     

  • Louvre musée pyramide foule 18 08 19La pyramide du Musée du Louvre (2019)

     

     

    Nous avons annoncé sur ce blog dans un article du 7 avril 2020 notre souhait de rencontrer pour un entretien le Haut-Fonctionnaire Jean Castex, chargé auprès du Premier Ministre de la "Mission Nationale de Conduite du Déconfinement". 

    Nous avons préparé à la demande de son cabinet une note synthétisant nos réflexions sur le sujet. Son contenu est appelé à alimenter concrètement les réflexions engagées sur les modalités du déconfinement.

    Gérard Simonet

     

    Note de synthèse de notre collectif d'associations

    à l'attention de M. Jean Castex  et la

    Mission Nationale de Conduite du Déconfinement

     

    Lieux publics et lieux recevant du public : la levée des mesures de restrictions n’est pas à l’ordre du jour à Paris

     

    Une étude épidémiologique réalisée par l'Institut Pasteur en collaboration avec Santé Publique France et l’Inserm a été mise en ligne le mardi 21 avril . D’après ses résultats, ce sont moins de 6 % de la population française qui auront été en contact avec le coronavirus SARS-CoV-2 le 11 mai prochain.

    La diffusion de l’infection sera donc très loin des 70 % nécessaires pour obtenir une protection collective par la seule immunité de groupe . Cette prévision confirme la pertinence de la politique de prévention mise en œuvre par le gouvernement mais aussi la gravité de la menace qui continue de peser sur le pays.

    Comme chacun le sait désormais, c’est grâce aux mesures de restrictions que la mobilisation du système de santé français a porté ses fruits. Le respect des gestes barrières, les restrictions appliquées aux activités non-essentielles, la limitation drastique du nombre des déplacements, l’interdiction des rassemblements, ainsi que le confinement des personnes, toutes ces mesures se sont conjuguées pour réduire la propagation d’un virus particulièrement dangereux.

    Pour prendre connaissance de la lettre dans son intégralité, cliquez dans le texte ci-dessous

    (suite…)

  • Monop'

    Rassemblement devant une supérette du IIIe au moment de la récupération des denrées dont la date limite de vente est dépassée (Photo VlM)

     

     

    Six personnes attendent devant cette supérette et se précipitent au moment attendu pour retirer du conteneur à déchets les articles qui ont dépassé la date limite de vente, mais qui restent pour elles "consommables". 

    La réglementation prévoit deux genres d'articles. D'une part les produits périssables (charcuteries, viandes fraiches, crèmerie…) qui font l'objet d'une DLC (date limite de consommation). Leur vente est interdite au-delà. Le commerçant qui ne respecte pas cette obligation s'expose à des sanctions pénales.

    D'autre part, les denrées préemballées dont la DLUO (date limite d’utilisation optimale) est celle où le produit alimentaire peut avoir perdu de ses qualités, sans présenter de danger pour la santé. Cette date est indicative ; il n’est donc pas nécessaire de jeter le produit quand la DLUO est dépassé. Certains magasins en font d’ailleurs leur spécialité.

    On constate que chaque jour les commerces alimentaires se débarrassent d'un certain nombre d'articles et en remplissent un conteneur qu'ils mettent sur le trottoir pour enlèvement par les services de ramassage des ordures ménagères. C'est le signe qu'ils sont attentifs aux dates de péremption. S'agit-il de produits DLC ou DLUO ? Nous avons questionné le manager d'un de ces magasins sans obtenir de réponse.

    Il n'y a rien d'étonnant à ce que ces denrées, dans la mesure où elles sont encore consommables, qu'elles sont bien emballées et qu'elles ne coutent rien, suscitent un intérêt de la part de personnes à faible pouvoir d'achat. Qu'elles s'en accaparent avant que ces produits partent dans la benne à ordures est tout à fait compréhensible et si le commerçant laisse faire c'est tout à son honneur. 

    La scène à laquelle on assiste chaque jour soulève cependant des questions essentielles. On ne peut pas parler de précautions sanitaires et de distanciation sociale quand une demi-douzaine de personnes sont dans un corps à corps au bord d'un conteneur pour en prélever le contenu. On ne peut pas se satisfaire non plus d'une situation qui fait fi de la dignité de ces gens en les conduisant à se bousculer pour se procurer une nourriture qui leur est jetée en pâture.

    "La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne". On ne jette la pierre à personne. Il est probable que le commerçant ait conscience de l'inconvenance de la situation et que des contraintes de place, économiques ou de personnel l'empêchent d'agir autrement. Il est évident aussi que les pouvoirs publics, mairies et police, sont informés de cette pratique qui concerne toutes les supérettes de Paris-centre et sans doute d'ailleurs, et pensent plus judicieux de fermer les yeux.

    Il reste à trouver un mode opératoire qui respecte les directives sanitaires actuelles (qui ont toutes les chances de s'imposer de façon durable) et la dignité humaine. Nous attendons des témoignages dans ce sens de nos lecteurs. Le simple remplacement du conteneur d'ordures ménagères par un "présentoir" offrant plus d'espace pourrait être un progrès. Mais peut-être avons-nous affaire à un cas typiques de problème sans solution et ce serait bien triste….

    GS

     

  •  

    Arbalétriers et confinement

    Le passage des Arbalétriers (XVème siècle), à hauteur du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe), dont on attend toujours la réhabilitation et le ravalement de la rive ouest (à droite sur la photo) outrageusement taguée et en piteux état.

     

    C’est un spectacle heureux que nous rapportent des habitants de ce haut-lieu du Marais. "On n’avait pas vu cela depuis 30 ans : des enfants qui jouent, en toute sécurité, calmement, dans le passage des Arbalétriers. Les habitants de cette impasse (privée) se réapproprient leur espace pour des activités en famille qui sont habituellement impossibles en raison des allées et venues permanentes et du parking sauvage des camions de livraison du Centre Culturel Suisse (CCS) actuellement fermé."

    Il aura fallu un confinement général pour que les habitants retrouvent le bénéfice des priorités sociales et des possibilités heureuses offertes par leur environnement. Ils se plaignent toutefois "que le CCS, continue de défigurer le site avec une énorme et hideuse enseigne sur le fronton du portail sur la rue des Francs-Bourgeois, fronton qui a déjà perdu mystérieusement et opportunément un bel écusson sculpté dans la pierre".