Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : santé publique

  • Berlin

     

    "Si on ne savait pas que le COVID 19 sévit, on pourrait croire à une journée normale dans les parcs berlinois. Entre les joggeurs et cyclistes habituels, de jeunes parents promènent leurs poussettes, d’autres font des exercices ou jouent au ping-pong. On voit même les premiers bateaux gonflables voguer sur la Spree, annonçant comme chaque année l’arrivée des beaux jours." 

    C'est ainsi que s'exprime Celia Maury, "Go-To-Market Strategist", une française habitant en Allemagne depuis près de 10 ans et travaillant dans le domaine de la santé, dans une longue tribune qui compare la situation en France et en Allemagne. Elle s'étonne de bilans sanitaires radicalement différentes de part et d’autre du Rhin, avec 108.847 cas et 17.920 morts en France, contre 135.843 cas pour 3.890 morts en Allemagne.

    On observe 4,5 fois moins de morts en Allemagne ! A quoi est-ce dû ?

    Celia Maury nous livre une analyse approfondie des différences entre les deux pays en matière de structures, de démographie, de prévention, de gestion, de comportement et de mentalités. Sans oublier la densité de population qui est très élevée à Paris et l'existence pour chacun de nos deux pays d'un art de vivre différent.

     

    "On a en Allemagne au niveau de l'Etat un processus décisionnel collégial

    et incluant, basé  sur le compromis et la discussion, là où le système

    français est centralisé et top-down”.

     

    L'article nous est proposé par un de nos lecteurs, Claude Broussy, qui bien que français s'est toujours intéressé comme Celia Maury, à l'Allemagne, son peuple, ses institutions, sa culture mais aussi son économie et son système de santé. 

    Nous vous proposons d'accéder à l'article in extenso. Il n'est pas question avec Celia Maury de polémiquer sur les mérites et les faiblesses de nos deux pays pour discréditer l'un ou l'autre mais de livrer une analyse objective de la situation. Elle n'en est que plus intéressante…

    GS

     

  • Castex jean FR3Jean Castex (Photo France 3 Occitanie)

     

     

    Jean Castex est Maire de Prades (Pyrénées Orientales), la ville du Maître catalan du violoncelle Pablo Casals. Issu de la droite, il a été réélu aux dernières municipales avec le score élogieux de près de 76 %. Le gouvernement par la voix du Premier Ministre Edouard Philippe, a annoncé le jeudi 2 avril sur TF1 qu'il sera chargé de la "coordination d’un groupe de travail interministériel pour réfléchir à la stratégie de déconfinement". Haut fonctionnaire, élu local, énarque… L'homme semble avoir toutes les caractéristiques requises pour mener à bien cette tâche. Il connait nos institutions, notamment celles qui touchent à la Santé.

    Des associations parisiennes militent depuis 2010 sous l'étiquette "Vivre Paris !" pour le respect de l'espace public, la maitrise du tourisme festif, le contrôle de la consommation nocturne de boisssons alcooliques, la régulation du cadre de vie des espaces ouverts, le droit à la tranquillité et au sommeil des habitants. Ces associations souhaitent partager avec ce haut fonctionnaire leur analyse de la situation et leurs recommandations pour l'avenir.

    Cox attoupement square ste croix 29 03 14 à 20h45

    Jean pierre timbaud soirée privée sept 2012

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rassemblements nocturnes et alcoolisation dans les IVe et  XIe arrts….

     

    Il n'est pas question de s'acharner sur des établissements à terre aujourd'hui, condamnés avec le confinement à fermer leurs portes, et d'exploiter dans notre rhétorique les aberrations constatées et dénoncées hier, notamment les rassemblements de foules de consommateurs à l'intérieur, sur les trottoirs et sous les fenêtres des habitants qui ont vécu l'enfer de nuits sans sommeil. Peut-être fallait-il que ces excès se produisent et se révèlent pour que les yeux se décillent ?

    Nos amis du XIe arrondissement très affectés par les méfaits des activités festives nocturnes et de l'alcool s'expriment en ces termes sur le sujet :

    "Citoyens engagés, responsables associatifs, nous sommes des observateurs avisés et modérés, constants (nous travaillons dans la durée, depuis plus de dix ans), raisonnablement objectifs (sensibles à ce qui relève de l'intérêt général qui est notre unique boussole), nous représentons la fameuse "société civile" qui ne s'exprime que très rarement, et trop souvent dans des sondages d'opinion aux questions généralement biaisées. Nous sommes reconnus en tant que tels par un grand nombre des décideurs."

    A ce titre, nous les rejoignons pour nous exprimer auprès de Jean Castex sur les enjeux des modes de déconfinement dans nos quartiers caractérisés par une surpopulation, l'indiscipline des exploitants et des consommateurs, une certaine discordance dans l'attitude des autorités : préfecture de police et mairie de Paris. Nous craignons un encouragement au laxisme, un manque d'effectifs de contrôle, le rejet social des mesures de déconfinement, leur mauvais décodage par les populations, la difficulté de leur mise en œuvre réelle, et pour finir les résistances à l’application d'une politique efficace de déconfinement avec un risque d'échec et de rebond dévastateur.

    Il est conseillé à ce propos de s'inspirer des expériences de pays voisins qui travaillent sur des modes de sortie du confinement qu'ils ont eux-mêmes instaurés (Italie, Autriche, Allemagne, Espagne, Danemark …)

    Nous voulons quant à nous que la sortie du confinement réussisse. Nous sommes demandeurs d'une visio-conférence entre des représentants de nos associations de notre mouvance "Vivre Paris !" et Jean Castex, pour nous en entretenir.

    Vivre le Marais ! Vivre Paris-centre !

     

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    Oberkampf floutéeSamedi 14 mars 2020, minuit, rue Oberkampf (XIe), le "temple de la soif"

     

     

    Sur cette photo on dénombre 23 personnes visibles, il y a en avait d'autres qui n'apparaissent pas dans le champ, entre 20 et 30 personnes au coude à coude dans un moment où toutes les directives de distanciation sociale étaient supposées connues de tous.

    On nous dit que le pic est devant nous : en France, aujourd'hui, il faudrait être sourd, aveugle, pour ne pas dire pire, pour n'avoir pas compris que chaque jour qui vient nous révèlera des chiffres de plus en plus terribles et que la période de confinement sera nécessairement longue ; la sortie du confinement étant probablement progressive.

    C'est précisément parce que nous avons du temps devant nous qu'il est nécessaire de commencer dès maintenant à poser des jalons pour la sortie de crise : notre responsabilité collective est d'anticiper. A quoi bon attendre ?

    Les représentants associatifs d'habitants estiment qu'ils ont quelque chose à dire à dire au sujet de la sortie de crise. Il leur parait indispensable de ne pas laisser le monopole de la communication à Culture Bar-Bars  ou à la Plateforme de la Vie Nocturne, dont on entend déjà les messages : "Il faut rattraper le retard, il faut aider à décompresser, il faut soutenir le geste citoyen de revivre en groupe dehors en terrasse, il faut consommer en masse de l'alcool pour lutter contre les faillites".

    On pense d'abord à tous ces irresponsables qu'on voit sur la photo, prise alors que ces personnes ne pouvaient pas ignorer le risque qu'elles prenaient et faisaient prendre à la société. Tout le quartier Oberkampf était sur le même mode, sans aucun contrôle et tout Paris était logé à la même enseigne, malheureusement.

    On sait que ces irresponsables étaient également présents en masse dans les espaces ouverts.  C'est notamment  à partir de photos de nombreux groupes agglutinés le long des berges de la Seine, de part et d'autre du canal Saint-Martin  à travers le Champ de Mars et sur les marches du Sacré-Cœur que le gouvernement a décidé les mesures de confinement. 

    Corona virusUn bataillon de coronavirus

     

    Dans ce contexte, les associations représentant les habitants proposent une concertation pour préparer la sortie de crise dans des conditions permettant d’assurer la sécurité de chacun. Sous l’égide de la Préfecture de police, les organisations professionnelles des débits de boissons, les professionnels de santé, les élus de la mairie de Paris, et les associations d'habitants doivent débattre pour réfléchir, tous ensemble et pendant qu’il en est encore temps, aux mesures nécessaires pour préserver la santé du plus grand nombre. Il serait irresponsable de lever d’un seul coup les mesures de confinement.

    En conclusion nous allons collectivement au sein du mouvement "Vivre Paris !" demander un entretien à la sous-Préfète Directrice du cabinet du Préfet de police de Paris, sur le thème du retour à la normale pour échapper à un retour à "l'anormal".