Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Sciences

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    GauloisRêve ou cauchemar : le retour aux sources…

     

     

    L'écologie apparait aujourd'hui comme un mouvement désarticulé, brouillon, anarchique et brownien. Ce dernier qualificatif est peut-être le plus grave car il se caractérise par une agitation dans toutes les directions et une force résultante nulle. 

    Notre ami François Douady, président de l'association "XVIe Demain", membre comme nous de la mouvance "Vivre Paris !" et vice-président de la Plateforme des associations parisiennes (urbanisme et patrimoine) publie un éditorial dans la "lettre de l'association" qui analyse rationnellement la situation et nous offre une vision ordonnée de l'écheveau dans lequel notre perception de l'écologie a tendance à s'égarer et se perdre. Nous le publions in extenso avec son accord :

     

    ÉCOLOGISTES OU ENVIRONNEMENTALISTES ?

     

    Nos ancêtres les Gaulois n’avaient qu’une crainte : que le ciel leur tombe sur la tête. Au XIXe siècle, Malthus s’inquiétait de la surpopulation mondiale. En 1972, le Club de Rome publiait son rapport sur les limites de la croissance vu l’épuisement des ressources naturelles. À la veille de l’an 2000, les informaticiens annonçaient le chaos des ordinateurs. Récemment, un ancien ministre de l’écologie s’est retiré à la campagne, prédisant la fin de l’humanité pour 2050. En 2019, à l’Assemblée nationale puis à l’ONU, la jeune gourou Greta Thunberg menaçait de l’enfer les climatosceptiques.

    Ainsi, une sourde angoisse s’est emparée des gens qui se sentent coupables d’abîmer la planète par leur seule
    existence, tandis que certains souhaitent se faire stériliser. Heureusement que les milliers d’éco-délégués des classes de Jean-Michel Blanquer vont nous inculquer les bonnes pratiques.

    Il faut raison garder. Les cycles climatiques ont toujours existé. Le catastrophisme actuel provient des rapports du GIEC créé par l’Organisation météorologique mondiale. Cette institution spécialisée des Nations Unies est composée de milliers d’experts volontaires qui n’effectuent pas de recherches ni de mesures sur le climat : ils examinent les dossiers scientifiques publiés dans le monde et publient des rapports après accord des
    gouvernements adhérents. La responsabilité anthropique du réchauffement climatique est donc fonction du pessimisme de certains des auteurs du GIEC.

    L’écologie est une discipline complexe qui met en jeu diverses sciences : physique, chimie, biologie, statistiques, géographie, géologie… C’est une science ardue, pratiquée par les « écologues ». Mais, sortie du champ des sciences, l’écologie devient un militantisme d’engagement dont les fidèles sont des « écologistes ».
    Quant au commun des mortels qui aiment et respectent la nature, ils sont simplement des "environnementalistes" pour lesquels le progrès scientifique doit favoriser une croissance au service de l’environnement.

    ChevauxVoiture à chevaux Paris 1900

     

    Au XIXème siècle, la municipalité de Paris ne savait comment résoudre le fléau du crottin de cheval qui envahissait les rues ; l’invention de l’automobile apporta la solution. Les famines frappant la Chine ont été vaincues grâce à la modernisation d’une agriculture utilisant raisonnablement des produits phytosanitaires et des OGM réprouvés chez nous par José Bové.

     

    Centrales nucléaires

    Serons-nous étouffés par le CO2 émis par le pétrole ? Rappelons-nous le slogan de 1973 : « La France n’a pas de pétrole, mais elle a des idées ! », slogan qui a favorisé le développement du nucléaire français voué actuellement aux gémonies par les « écolos ». Pourtant, cette énergie « décarbonée » est la solution adoptée par les pays sérieux qui ont compris que les énergies dites renouvelables – mais intermittentes – ne sont pas la réponse au problème.

    Les entreprises ont bien compris que la préservation de l’environnement était un immense champ de développement pour leurs activités qui devraient contribuer au bien de la planète. Preuve de leur implication, elles ont créé en leur sein un directeur de la RSE, la responsabilité sociétale de l’entreprise, en ajoutant dans leurs statuts la préservation de l’environnement.

    Le capitalisme ne serait donc pas incompatible avec l’environnement !

    François Douady
    Président

    Association "XVIe Demain"

     

     

  • OndesReprésentation de l'espace-temps et ses déformations dues à la présence de masses ou d'énergies

     

     

    Les ondes gravitationnelles sont la plus grande découverte en astronomie depuis Galilée et Copernic. Leur observation aux Etats-Unis en 2016 a été couronnée par le prix Nobel de physique 2017. Il y a cent ans, Albert Einstein les avait prédites ainsi que les trous noirs…

    Il y a des gens sur Terre – les agnostiques – qui doutent de l'existence d'un Dieu révélé par les prophètes, les messies et entretenu par les religions qui ont repris leur message. Ces agnostiques sont forcés cependant de reconnaître l'existence de deux grands mystères qui nous dépassent et nous dépasseront toujours : le cosmos, la matière, l'infini d'un côté, et l'énigme de la vie d'autre part. Il y a des théories sur les premiers mais beaucoup d'inconnues, notamment la matière noire et l'énergie sombre, tant d'inconnues qu'on peut légitimement affirmer que l'homme ignore tout du sujet. Quant à la vie, on la voit de toutes parts se créer, se développer et s'éteindre mais si on parvient grâce à la science à connaitre quelques aspects du "comment", on ignore tout, mais vraiment tout, du "pourquoi ?".

    Au cœur de ces mystères, il y a deux réalités qui ont valeur de "principes créateurs" qu'on est en droit de qualifier de divins. La première est l'unicité des éléments fondamentaux de la matière, qui se répètent dans l'espace jusqu'à l'infini (92 au total de l'Hydrogène à l'Uranium, en excluant les plus instables) avec leur concert de particules élémentaires ; l'autre est leur nombre "discret" (il n'y a pas d'élément dont le numéro atomique soit un  nombre décimal, irrationnel ou transcendant). Et ils entrent exclusivement dans la composition des corps vivants qui font appel à ces mêmes 92 éléments et rien d'autre (30 d'entre eux environ pour le corps humain).

    Nous ne sommes pas des "poussières d'étoiles" mais des assemblages de débris d'étoiles et de planètes qu'un souffle mystérieux (divin ?) a transcendé.

    Il est des gens pour qui la soif de spirituel, qui habite chacun d’entre nous peu ou prou, s'exprime dans l'admiration sans borne de ces principes créateurs pour leur beauté conceptuelle et les mystères dans lesquels ils se drapent.

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    Nous sommes loin du Marais ici mais il ne me déplaît pas d'abandonner un peu les sujets ordinaires pour revenir sur ce qui a été une découverte d'un immense retentissement : des chercheurs de la Columbia University ont observé des "ondes gravitationnelles". De nombreux quotidiens et hebdomadaires ont fait écho à cet événement en s'efforçant d'en expliquer le contenu, ainsi que les enjeux en matière de connaissance et de compréhension du cosmos.

    Dans une version "Café du Commerce", voici ce que j'en disais en 2016. Le sujet mérite qu'on y revienne. Je le propose à nouveau à votre lecture en cet été où la chaleur nous pousse plus à la réflexion qu'à l'action : 

    Albert Einstein et avant lui Hendrik Lorentz et Henri Poincaré ont tracé les voies de la relativité générale qui décrit l'espace comme un continuum espace-temps non isotrope qui subit des déformations sous l'influence des masses et des énergies avoisinantes. Dans un tel milieu, les corps en mouvement se déplacent en respectant le principe de "moindre action". Ceci veut dire qu'ils suivent la voie qui est pour eux "sans effort". C'est ce qui conduit les planètes par exemple à suivre une trajectoire qui est une ellipse autour du soleil.

    Une question se posait : comment  l'espace est-il informé qu'il existe une masse ou une énergie qui conditionne ses caractéristiques ? on sait que le soleil existe parce qu'on le voit et qu'on le sent mais il continue d'exister et d'influencer le parcours  de la Terre sans être visible depuis la face non éclairée de la Terre (la nuit). Plus fort encore : s'il disparaissait par enchantement, la Terre ne le saurait qu'au bout de huit minutes et continuerait bêtement à tourner autour de lui comme si de rien n'était !

    Einstein a postulé que les déformations de l'espace-temps étaient dues à la propagation d'une onde qui se déplace à la même vitesse que la lumière dans le vide (300.000 km/s). Une onde qui contrairement à la lumière n'est pas arrêtée par un corps massif ou ralentie par un milieu qui offre une résistance (l'eau ou l'air par exemple). Il n'a pas eu la possibilité toutefois d'en apporter la preuve par l'expérience.

    Un événement cosmologique a été découvert en septembre 2015 : la fusion de deux trous noirs situés à un milliard d'années-lumière de nous et représentant 65 fois la masse du soleil avec perte de 3 masses solaires ce qui correspond à une énergie libérée gigantesque. La déformation – infime – de l'espace-temps mesurée sur des appareillages en Louisiane et dans l’État de Washington, à 3.000 km de distance, a été constatée avec un décalage dans le temps de 7 millisecondes correspondant à un déplacement de l'information  entre ces deux sites à la vitesse de la lumière.

    On remarque que le décalage de 7 ms sur une distance de 3.000 km ne correspond pas à la vitesse de la lumière mais à une vitesse virtuelle de 429.000 km/s. On en déduit l'hypothèse que les deux plateformes ne sont pas alignées avec la direction du trou noir dans l'espace mais positionnées de façon telle que la projection orthogonale du segment de 3.000 km sur cet axe n'est que de 2.100 km. Cette longueur divisée par 7 ms donne bien la vitesse de la lumière soit 300.000 km/s. 

     

    Caltech_MIT_LIGO_LabL'une des deux plateformes de détection "LIGO". (Photo Caltech – MIT)

     

    Il reste à s'assurer que la conclusion de cette observation est bien liée à l'existence des mouvement ondulatoires gravitationnels, dont les ondes se déplacent à la vitesse de 300.000 km/s, qui n'est pas seulement la vitesse de la lumière dans le vide mais une constante universelle de l'espace-temps relativiste qu'on peut définir comme la vitesse limite que peut atteindre un élément matériel. Ce chiffre ne peut être dépassé car, selon la théorie de la relativité restreinte, la masse devient infinie à cette vitesse.

    Cette découverte ouvrira-t-elle la voie à de nouvelles recherches : compréhension de ce qu'est la matière noire et l'énergie sombre qui comptent pour 90 % de la composition de l'univers sans qu'on ait pu les identifier autrement que par leurs effets gravitationnels ; interférences sur des ondes gravitationnelles ; gravité zéro ; unification de la théorie des quanta et de la relativité …. ?

    Gérard Simonet

     

  • Planètes

    Le système solaire (Soleil, Mercure, Vénus, Terre et Lune, Mars, ceinture d'astéroïdes, Jupiter, Saturne, une comète, Uranus, Neptune, Pluton/Charon, ceinture d'astéroïdes de Kuiper)

     

     

    Pour les terriens que nous sommes, l'été a été riche en événements astronomiques : éclipse totale de Lune le 27 juillet et rapprochement avec Mars, conjonctions Lune-Vénus, Lune-Jupiter, Lune-Saturne, Lune-Mars durant le mois d'août, toutes ces planètes visibles dans un ciel étoilé avec Mars au plus près de la Terre… Mercure, de petite taille et proche du soleil a été visible entre les 12 et 15 juillet, le soir dans le soleil couchant.

    Cette constatation, qui franchement nous ravit, est le signe d'un anthropomorphisme terrien bien pardonnable aux humains que nous sommes. Ces événements ne sont rien de plus qu'un effet de parallaxe. Dans la réalité, une conjonction ou même une éclipse sont des phénomènes relatifs à un point particulier de l'espace. Il arrive, dans le ballet permanent que se livrent les astres, que ce point soit sur Terre et que nous nous en émerveillions !

    Il y a cependant deux faits magiques dans l'organisation du système solaire qui inciteraient les plus crédules à croire qu'il est plus qu'un agrégat de matière inerte. Le premier est l'égalité du diamètre apparent du Soleil et de la Lune, le second la "loi de Bode".

    Vus depuis la Terre, le Soleil et la Lune ont un diamètre apparent quasi-identique. Ceci rend possible les éclipses totales de Soleil. Malgré la très faible probabilité d'une telle concordance, on peut toutefois arguer que c'est le hasard…

    La loi de Bode nous interpelle davantage. Découverte par Wolf et Titius mais publiée par Bode en 1772, elle montre que les planètes ne sont pas placées au hasard. Leurs distances au soleil se répartissent selon la suite de Fibonacci (*). Il y avait cependant "un trou" entre Mars et Jupiter : on a découvert à la place une ceinture d'astéroïdes qui peut s'identifier à une planète mal formée. 

    A partir d'un point d'observation où ne sévit pas la pollution lumineuse, on voit une multitude d'étoiles et cette traînée caractéristique qu'on nomme "la voie lactée" (du lait échappé du sein généreux de Junon). Il s'agit de notre galaxie qui, vue par la tranche, se présente avec une densité d'étoiles qui lui donne son aspect laiteux . Notre Soleil est une étoile ordinaire qui en fait partie et se situe aux deux-tiers environ du bras spiral qui tourne autour du centre qui serait un "trou noir" d'après les théories actuelles. Il y aurait plusieurs centaines de millions d'étoiles dans notre galaxie, peut-être un milliard (et dix fois plus de planètes…).

     

    Galaxie bisGalaxie spirale type voie lactée

     

    C'est vertigineux mais c'est peu de choses à côté du fait qu'il y a un milliard de galaxies dans l'univers….

    Les étoiles que nous voyons à l’œil nu depuis la Terre appartiennent à notre galaxie, à l'extérieur de la tranche. Il y a des exceptions : des astres qui ressemblent à des étoiles mais qui sont des galaxies ou nébuleuses "proches" de nous comme la galaxie d'Andromède et les nuages de Magellan. Les autres ne sont visibles qu'aux instruments.

    Cet univers, suivant les chiffres de la communauté scientifique, s'est créé il y 14,5 milliards d'années dans une "soupe" de particules (protons, électrons, neutrons, photons, neutrinos, quarks, bosons, gluons…). Une particule joue avec nous à colin-maillard. Il s'agit du graviton, véhicule supposé de la gravitation, dont les ondes ont été mises en évidence il y a un an à peine par des chercheurs américains (notre article du 15 février 2016).

    Nous sommes là pour en parler parce que cette soupe a été le siège d'une grosse explosion qualifiée de "big bang" qui, dès les premiers instants (on parle de milliardièmes de milliardièmes … de seconde), s'est organisée en grumeaux comme en témoignent les infimes variations constatées par le satellite COBE en 1992 sur le rayonnement fossile de 2,8°K  ou   - 270,2 °C du cosmos. Ainsi seraient nées les galaxies et en leur sein, les étoiles puis les planètes.

    La Terre est un grain de sable dans cet univers. Cependant, ô merveille, il s'y trouve dans son sol et dans son atmosphère les 92 éléments connus dans l'univers, de l'Hydrogène (numéro atomique 1) à l'Uranium, en passant par l'Hélium (2), le Lithium, le Béryllium, le Bore, le Carbone (6), l'Azote (7), l'Oxygène (8)…. Au-delà, et en amont même de l'Uranium avec son nombre atomique de (92), on répertorie d'autres éléments mais ils n'ont pas le statut de "primordiaux" (à l'état libre dans la nature) et sont fondamentalement instables.

    Ces éléments se sont constitués dans la forge des étoiles et des disques d’accrétion qui se sont formés autour d'elles. Le carburant originel est l'hydrogène. La fusion de deux atomes d'hydrogène donne un atome d'hélium en dégageant la fantastique énergie qu'on a su malheureusement domestiquer et exploiter au sein des bombes à hydrogène mais qui est aussi l'enjeu d'ITER, la centrale nucléaire de demain… Chaque élément suivant est le fruit d'une réaction nucléaire où les énergies mises en jeu, fournies ou produites, sont simplement colossales.

     

    DavidL'homme idéal ? Le David de Michel -Ange. Florence

     

    Ainsi, nous les hommes, avec des corps constitués uniquement d'éléments de la liste des 92 (une trentaine, de l'Oxygène au Brome et même l'Arsenic) devons tout à la composition de notre planète. On relève au passage le caractère miraculeux, on pourrait presque dire divin, de ce nombre. L'univers est infini mais le nombre des éléments constitutifs est incroyablement limité. Par considération de sa taille, on en ferait volontiers un ensemble continu mais il puise sa substance dans un tout petit ensemble discret de nombres (il n'existe pas de n° atomique autre que la liste des entiers de 1 à 92). 

     

    ParticulesParticules sub-atomiques (école polytechnique)

     

    Il est vrai que l'univers est fait de ces 92 éléments mais il baigne dans un océan de particules dont la physique n'est plus celle de Newton, ni même celle d'Einstein mais plutôt celle de Planck, de Bohr et de Schrödinger. C'est la physique quantique qui a tout pour dérouter puisqu'elle stipule qu'une particule se dérobe si on l'observe et peut être simultanément présente et absente.

    S'agissant du vivant, en supposant dans une démarche logique et rationnelle qu'on rassemble les quelque 30 éléments constitutifs du corps humain, dans les proportions adéquates et en agitant le tout, peut-on espérer créer la vie ? L'intuition nous suggère que c'est impossible et l'expérience nous le confirme. Entre des éléments inertes et un organisme vivant de même composition, fût-ce une amibe ou un virus, il existe un fossé d'apparence infranchissable qui est le souffle de la vie.

    Si je devais prendre position sur ce mystère, je me bornerais à répondre, mais en me gardant bien de prétendre détenir la vérité, que l'univers, la matière et la vie sont le fait d'un principe créateur. Un principe car il est au début de tout (sicut erat in principio et nunc et semper) ; créateur car nous constatons dans l'univers et à toutes les échelles ces transformations qui visent à donner un cadre et une consistance à la nature dont les hommes sont partie intégrante.

    Gérard Simonet

     

    (*) Suite de Fibonacci :

    C'est une suite de nombres entiers dont chaque terme est la somme des deux précédents (1, 2, 3, 5, 8,13, 21 ….). Le rapport des deux derniers nombres converge vers le Nombre d'Or soit 0.5(1 + √5) = 1,618…. Elle possède de nombreuses propriétés mathématiques mais aussi des liens étroits avec la nature. Pour les curieux…

     

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    Cnam_0000646_001_0Voiture à traction aérienne Hélica série D.21 n°1 type 8HP, 1921, inv.16863. © Musée des arts et métiers-Cnam (photo Michèle Favareille)

     

     

    Le Musée des Arts et Métiers saisit l’occasion de la restauration d’une soierie Haussmann (médaillée à l’Exposition des produits de l’industrie française en 1819) et d’un bolide atypique de 1921, l’Hélica, pour organiser l’exposition-dossier « De la soierie au moteur. Dans les coulisses de la restauration. »

    Celle-ci met sous les projecteurs l’activité de restauration rarement montrée au public et qui pourtant contribue à la conservation des collections. Sont ainsi expliqués  « les raisons et les objectifs de la restauration, illustrés par l’exemple du sauvetage de la soierie Haussmann frères de Colmar, rare témoignage d’impression sur étoffes par la lithographie. »  La deuxième partie de l’exposition  rappelle que l’environnement  joue un rôle majeur pour maintenir les œuvres dans les meilleures conditions. Les visiteurs découvriront des matériaux utilisés pour la conservation des collections, mais aussi les défis et la difficulté rencontrés pour assurer la conservation de certaines matières moins maîtrisables. L’exemple de la restauration entreprise en 2015 de l’Hélica, une  voiture à hélice, l’une des dernières qui reste de la production des voitures de Marcel Leyat, qui a nécessité une restauration complète, est présentée aux visiteurs dans l’église du musée.  

    Jusqu’au 08 avril 2018  60, rue Réaumur (IIIe).  Mardi au Dimanche :10h00-18h00 sauf Jeudi fermeture à 21h30 

      

    A la Bibliothéque Forney une exposition-hommage retrace le parcours de Charles Loupot qui fait partie des grands affichistes français du XXe siècle. L’annonce de cet événement précise qu’il «  faut regarder l’artiste comme l’un des inventeurs en France du style Arts déco, dont il ouvrit les portes à sa discipline. C’est le plus peintre de tous les affichistes, le plus «artiste», le plus charmeur, mais il fut aussi le plus graphique, surtout après la Seconde Guerre mondiale lorsque, homme mûr, il invente un art géométrique et rigoureux…»

     

     

    Charles-loupot-affiches-huile-raoul-citroen1

    Affiches créées par Charles Loupot dont les réalisations sont exposées à la Bibliothèque Forney

     

    Longue de 50 années, la carrière de Charles Loupot (1892-1962), au travers de plus de 100 pièces exposées chronologiquement, et à la différence de Cappiello ou de Chéret, couvre un évenail de ce qu'il est possible de faire en communication par l'affiche.

    Jusqu'au 26 mai, 1 rue du Figuier (IVe)- Mardi-vendredi-Samedi : 13h00-19h30 - Mercredi et jeudi :10h00-19h30-  Visites commentées le samedi à 15h00 

     

  • A1

     

    A l'occasion du lancement du n°11 de la revue Billaude Bestiaire de l'Anthropocène (*)

     

    le Mercredi 6 décembre 2017, à 19H30

     

     Une  conférence est organisée par la musée de la Chasse et de la Nature 62, rue des Archives (IIIe) sur le thème  

     

    "Avec qui allons-nous vivre à l’anthropocène ?"

     

    Le territoire et le mode d’existence de bien des animaux emblématiques de notre bestiaire sont menacés par le réchauffement climatique. Certains s’éteignent, d’autres profitent de ce nouveau contexte climatique.

    À l’occasion de son numéro sur l’animal imaginaire, la revue Billebaude s’est associée à la chercheuse Nathalie Blanc, à la Maison des écrivains et de la littérature et au biologiste Fabien Kirchner, chargé de programme « Espèces » au comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

    Conférence performance suivie d’une dédicace.

    Avec Stéphane Audeguy, Nathalie Blanc, David Christoffel, Suzanne Doppelt, Jean-Louis Giovannoni, Florian Kirchner et Pierre Senges

     

    Réservation au 01 53 01 92 40 ou Entrée libre (placement libre dans la limite des places disponibles).

    La nocturne est suivie d’un verre amical autour des intervenants.

     

     (*) L'anthropocène est la chronologie de la géologie  proposée pour caractériser l'époque de l'histoire de la terre qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l'écosystème terrestre.

     

  • ImageUn taxi SeaBubble filant sur la Seine

      

     

    Annoncé à grands renforts de publicité, après un essai en mai dernier, les fameux SeaBubbles (voir nos articles des 27 octobre et 18 janvier 2017), ces bateaux volants électriques qui allaient  révolutionner la navigation sur la Seine et que la mairie de Paris avait adoubés pour une exploitation dès cette année Paris, ne vogueront pas sur les eaux de la capitale.

    Pour des questions financières, les constructeurs n’ont pas pu aboutir à un accord avec le Port autonome de Paris. Par ailleurs la limitation de la vitesse arrêtée par le Préfet ne permettrait pas aux bateaux d’exprimer toute leur puissance. Enfin, autre point et non des moindres, les détritus flottant sur la Seine peuvent endommager les bateaux.

    C’est finalement le Lac Léman qui a été retenu pour une première exploitation de ces taxis d’un nouveau genre et des marques d’intérêt ont été montrées par Dubaï !

    Faut-il regretter que Paris soit écartée par les constructeurs de ces bateaux ? Non car nous étions dans l’anecdotique avec cette expérimentation, mais une nouvelle fois le dossier n’avait pas été suffisamment travaillé puisque l’on découvre des points de désaccord et des difficultés qui auraient pu être davantage anticipés.

    Dominique Feutry

     

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    RenardPieRenards et pies font partie des animaux qui investissent Paris

     

      

    Un débat peu ordinaire a lieu ce jour à 18h00 à la mairie de Paris.

    Organisé par le Centre Ornithologique d’Ile de France (CORIF), les animateurs souhaitent réhabiliter auprès du public la présence dans la capital de renards, fouines, corneilles, pies et autres mouettes et goélands (voir notre article sur ces derbies du 01 08 2014) qui s' ajoutent aux buses et aux faucons utilisés contre les pigeons (un test est en cours à la mairie du Xe arrondissement).  Le calme du matin dans le Marais est d'ailleurs souvent perturbé par le criaillement des corneilles qui se mêlent aux goélands qui raillent.

    Ces animaux qui viennent naturellement à Paris sont en quête de nourriture le plus souvent. Pour le CORIF, ces espèces pour la plupart protégées, ont leur place dans notre écosystème. Toutefois il peut arriver que certains animaux soient agressifs notamment en période de reproduction. Ils peuvent être aussi vecteurs de maladies.

    L’arrivée d’animaux dans la capitale qui n’est pas a priori leur habitat habituel est assez symptomatique et traduit une évolution qui montre un certain "dérèglement." Sont-ce les animaux dont le comportement a muté ? Est-ce la réduction de leur espace traditionnel provoqué par l’emprise de plus en plus grande des habitations ? Ou bien est-ce tout simplement la malpropreté et les déchets de nourritures qui trainent dans la capitale qui les attirent, au même titre que le sont les rats que la mairie a bien du mal à éradiquer ?

    Dominique Feutry

     

  • Sévigné 1Entrée des Ateliers Beaux-Arts du centre de Paris, 48 rue de Sévigné (IIIe) (Photo VlM/AP)

     

     

    En 2014, la Maire de Paris et son Adjoint pour l'urbanisme Jean-Louis Missika annonçaient le plan "Réinventer Paris"  pour la transformation de 23 sites parisiens. Les entreprises intéressées avaient délivré 372 projets

    Forts de ce résultat, Anne Hidalgo et son Adjoint ont décidé en 2017 de renouveler ce concours sous l'étiquette "Réinventer Paris II" pour transformer les souterrains de Paris et révéler leur potentiel, avec un slogan : "sous les pavés, l’avenir !"

    On apprend avec un certain étonnement que le bâtiment du 48 rue de Sévigné (IIIe) qui n'est manifestement pas sous les pavés serait concerné et court le risque d'être vendu, si l'on en croit le corps professoral des "Ateliers".

    Face à cette perspective, les professeurs publient une lettre ouverte à destination des élus. Nous la publions ci-dessous :

     

    Gardons vivants les Ateliers Beaux-Arts de la rue de Sévigné !

     

    Nous venons d'apprendre que le centre des Ateliers Beaux-Arts de Paris où nous enseignons, situé au 48, rue de Sévigné dans le troisième arrondissement fait partie du projet « réinventer Paris 2 ».
    À court terme, cela implique que d'ici deux ans environ, il sera affecté à d'autres activités et les treize ateliers le constituant seront dispersés dans des locaux aujourd'hui inconnus.

    Nous voudrions vous alerter sur la façon dont cette décision a été prise : sans concertation et en niant purement et simplement la vie et l’activité déjà existante de ce centre en l’incluant dans une liste de lieux vides voire désaffectés tels que d’anciens postes de transformation, abattoirs, stations de métro, tunnels, parcs de stationnement, etc.

    Nous sommes d’autant plus surpris que le dernier audit de l’inspection générale des services souligne la bonne santé des Ateliers Beaux-Arts de Paris (ABAVP) tant au service des Parisiens que du point de vue de leur coût.

    Les Ateliers Beaux-Arts de Sévigné ont une histoire qui en fait une institution au sein des pratiques amateurs de la Ville de Paris. Au fil des années, le centre a acquis une réputation dépassant largement le quartier : nombre de Parisiens mais aussi de Franciliens et d'étrangers sont venus s'exercer aux différentes pratiques proposées : dessin, peinture, gravure, photographie, histoire de l'art, écriture.

    Depuis plus d’un siècle, les ABAVP proposent un enseignement artistique adressé à tous, d'un niveau supérieur, correspondant à la qualité et à la diversité des 80 artistes qui y enseignent.

    Répondant à une forte demande des Parisiens d'avoir un lieu central consacré à la pratique des Beaux-Arts, « Sévigné » a été créé à l'initiative de Jean Cardot, membre de l'Institut de France et inspecteur des ABAVP de 1983 à 2006. Jean Cardot avait pu convaincre Jacques Chirac, maire de Paris, de l'importance stratégique de ce lieu pour la cité. Et nous ne pouvons que nous étonner des choix d'une mairie dans la seconde moitié de sa mandature qui ferme progressivement des espaces de culture ouverts depuis tant d'années aux Parisiens.

    Sévigné 2

    Depuis sa création, « Sévigné » accueillera successivement le public et les professeurs du centre de la place des Vosges, autre endroit emblématique contraint de fermer ses portes en 2005, ainsi que celui de l'Hôtel de Lauzun un peu plus tard.

    Sa situation géographique, dans le cœur historique de Paris a fortement contribué à son rayonnement et à son attractivité.

    Nos élèves, informés de la fermeture prochaine de leurs ateliers, nous témoignent quotidiennement de leur désarroi et de leur tristesse face à la perte de cet endroit exceptionnel par son caractère historique, sa centralité, sa proximité aux musées et galeries du Marais. Celui-ci rassemble un panel d'élèves extrêmement divers et participe activement à une démocratisation des pratiques artistiques.

    Bien relié par le réseau de transports en commun, il est devenu un espace de mixité sociale, ouvert à la banlieue et aux quartiers périphériques de Paris.

    Si ce site ferme, n'est-ce pas la perte irrémédiable d'un certain public fort de 800 personnes, fidèle, exigeant, curieux de culture et impliqué dans la vie de la cité ?

    Ensemble, avec le nouveau Carreau du Temple et l’espace des Blancs Manteaux, les Ateliers de la rue de Sévigné forment un pôle d’excellence des pratiques de la création artistique. Ensemble, ils participent au maintien des activités de création du cœur de Paris et contribuent à l’équilibre délicat de ces activités avec celles, croissantes, du luxe et du tourisme. La disparition des Ateliers Beaux-Arts de la rue de Sévigné ne risque-t-elle pas de renforcer l’image commerciale et la muséification du Marais au détriment de son identité culturelle ?

     Les Professeurs du centre Sévigné

    Myriam Boccara, Véronique Masurel, Olga Rochard, Mélissa Pinon, Isabelle Geoffroy-Dechaume,
    Juliano Caldeira, Eric Genevrier, Sarah Verstraeten, Pierre Lancelin, Pascal Monteil, Vincent Faou

     

  • Hôtel lamoignonHôtel Lamoignon, siège de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, 24 rue Pavée (IVe) (Photo VlM)

     

     

    Le Marais attire, le Marais intrigue, le Marais fascine… Il y a ceux qui cherchent à tout prix à y vivre. On les comprend et on les accueille volontiers mais ils font hélas monter le prix du foncier et "gentryfient" les quartiers. Ceux aussi qui y voient la poule aux œufs d'or et dépensent une fortune à acquérir des baux commerciaux pour ouvrir des boutiques de luxe. Il y a les touristes qui s'y pressent pour découvrir ses charmes et ses trésors….

    Cet engouement n'échappe à personne et incontestablement pas aux médias qui consacrent au Marais des foules de reportages et raffolent d'interviews auprès des habitants pour savoir comment ils vivent dans cette sorte de "réserve", réagissent à l'invasion des visiteurs et s'organisent pour protéger tout autant le patrimoine collectif dont ils sont dépositaires que leur qualité de vie.

    Il ne se passe pas une semaine sans que nous recevions des journalistes pour une interview sur ces problématiques. Dans l'affaire des rats qui ont fait la une ces mois derniers, ils sont venus de l'étranger pour enquêter sur un  phénomène qui en a surpris plus d'un. On s'en serait bien passé mais voilà…. Il fallait assumer.

    Plus motivante pour nous, une demande d'entretien nous est venue d'une jeune doctorante serbe qui a choisi le Marais comme objet de thèse, en association avec l'université de Paris 1. Le titre interpelle : "La patrimonialisation ou la mise en patrimoine du Marais". Aucun de ces deux termes ne nous parle de façon explicite. Ils font partie pourtant du langage des chercheurs et à ce titre nous avons jugé qu'il était intéressant de découvrir ce qu'ils recouvrent et d'ouvrir à l'étudiante les lignes de ce site.

    Il s'agit d'Isidora Stanković, de l’université de Belgrade, détachée auprès de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Intentionnellement nous avons reproduit fidèlement son texte sans chercher à en optimiser le style tant nous avons de respect pour le niveau exceptionnel que peut atteindre dans la connaissance de notre langue un étudiant étranger dont la culture est plutôt éloignée de la nôtre.

    Gérard Simonet

     

    Stankovic isidoraIsidora Stanković

     

    Nous vous invitons à lire l'introduction à sa thèse et d'en poursuivre la lecture en cliquant gauche au bas de cette page :

     

    La patrimonialisation ou la mise en patrimoine du Marais

     

    Le Marais. Un endroit que vous tous déjà connaissez très bien. C’est un des premiers endroits d’où la ville de Paris a commencé à se développer au Moyen Âge. En outre, il s’agissait d’un des endroits les plus prestigieux quand plusieurs rois de France y résidaient avec de nombreux fonctionnaires et des aristocrates qui ont construit des résidences luxueuses et célèbres. Pourtant, il y a eu des époques où c'était un des quartiers les plus pauvres, habité par des marchands, artisans et immigrants vivant dans des appartements surpeuplés sans système d’assainissement.

    Le Marais est un des premiers quartiers parisiens juifs, et un des quartiers gays reconnu du monde, avec l'existence d'une importante communauté chinoise principalement dans le nord et une population diversifiée qu'on qualifie ici souvent de "bobos" (bourgeois-bohème). Sans oublier ceux qui, les plus nombreux, n'ont aucune étiquette. C’est aussi une des deux zones parisiennes déclarées secteurs sauvegardés par la « loi Malraux » de 1962 et un des quartiers de Paris qui a été, par la suite, fortement influencé par la gentrification, lors de sa rénovation.

     

     

    (suite…)

  • FermeUn potager de 1500 m2 sur le toit du BHV (photo DB/EM)

     

    Comme l’a fait 3 ans déjà sa maison mère, les Galeries Lafayette, le BHV Marais vient de finir l’installation de ce que d’aucuns appellent une ferme ou un potager vertical sur le toit de son magasin soit 1 500 m2 plantés en partenariat avec l'entreprise « Sous les fraises » (voir notre article du 22 mars 2017). La liste des végétaux utilisés est impressionnante puisque 20.000 plants ont été sélectionnés allant des fraises, aromates, framboises et tomates en passant par les fleurs comestibles et le houblon !

    Voilà une utilisation de terrasse sur les toits bien plus écologique et bien différente des projets voulant les transformer ici et là, et dans le Marais en particulier, en lieux de fêtes nocturnes. Il est prévu des visites pour les écoliers et le public.

    Comme pour les installations réalisées sur le toit de l’Hôtel de Ville (voir notre article du 19 octobre 2016) l’arrosage se fera à 50% par les eaux de pluie. Le compost proviendra de biodéchets. La production sera vendue. Il est même question de produire de la bière, sans oublier le miel provenant d’un rucher de 10 ruches.

    Ce projet s’inscrit indéniablement pour le BHV/Marais dans un engagement en faveur du climat et de la biodiversité.

    Engagement qui fera certainement des émules.

    Dominique Feutry