Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Sécurité

  • Saintonge portail20 rue de Saintonge (IIIe)

     

    Samedi 8 octobre matin, le feu a pris dans cet immeuble de la rue de Saintonge, l'une des plus calmes du Haut-Marais. Si l'on en croit les moyens déployés par les pompiers, il a été sérieux. Pas moins de cinq véhicules étaient sur place et les dégâts accumulés sur la voie en témoignaient.

    Saintonge dégâts

    L'édifice est connu sous l'appellation de "Maison Blondel", du nom de son constructeur. Bâti en pierre de taille vers la fin du XVIIIème siècle, il peut se prévaloir de posséder l'une des plus belles façades du quartier. Il faut lever la tête : cette façade se termine tout en haut par un fronton inattendu. Avec son beau balcon du premier étage, dont la balustrade en pierres a été remplacée par un garde-corps en ferronnerie, il contribue à donner à cet immeuble une classe indéniable.

    Le feu n'a pas altéré son apparence. A priori, il s'est développé dans le local de fond de cour. Il n'était pas possible ce matin d'y accéder.

    ******

    Nous poursuivons cet article le 5 novembre en publiant, sous sa responsabilité exclusive, des extraits du témoignage de Jean-Marc Rousseau qui a été la seule mais sérieuse victime de l'incendie :

     

    "Les dégâts sont considérables et laissent une personne, moi Jean-Marc Rousseau, qui habitais au-dessus de cette remise, garage, sauna, actuellement sans domicile, plus de vêtements. Sans rien… à la rue…

    INDIFFÉRENCE

    Je ne peux plus exercer mon travail… 

    J’ai eu droit à une semaine d’hôtel pris en charge par l’assurance… Après, c’est " demerden sie sich" (NDLR : démerdez vous en allemand de cuisine)»… Étant « petit » propriétaire, mais propriétaire (un crédit de 15 ans) je me retrouve à la rue dans l’indifférence générale, d’abord de l’immeuble à part 2 personnes que je salue, Catherine Dumont et ma voisine du dessus qui m’a offert une petite goutte de vodka « Ça vous remontera me dit-elle, si vous avez besoin n’hésitez pas, Un syndic qui généreusement m’a offert l’hospitalité de deux caves pour y entreposer les affaires calcinées en attente de l’expertise… je dis c’est beau…

    Indifférence de M. le Maire du III Pierre Aidenbaum (demande d’aide de relogement par recommandé et restée sans réponse, on n’a droit à rien en tant que propriétaire je suis supposé être riche …. et 20 ans dans le quartier, à payer impôts et taxes diverses.

    Indifférence de la mairie qui m’a envoyé balader pour mes encombrants ( tout ce qui était irrécupérable). Si vous les mettez sur le trottoir vous aurez une amende, nous ne prenons que le petit électroménager et ça, un jour dans le mois et encore devant la mairie (sans ménagement).

    Vous me direz : les assurances… Ça les assurances c’est un travail à plein temps, SINISTRÉ aussi. AXA n’est jamais « AXAcessible » on est baladé de plateau en plateau téléphonique, de n° de sinistre en n° de sinistre, pas de réponses à mes nombreuses questions. On me dit, heureusement que vous n’étiez pas là… sinon vous auriez pu… (on finit jamais la phrase). Je me le demande vraiment, si j’étais mort, je pense que M. le Maire avec une mine de circonstance, se baladerait rue de Bretagne, au Marché des enfants rouges pour serrer quelques louches électorales….

    Et pour finir, je suis oh combien désolé pour M. Guy Vaughan architecte au 19 rue Debelleyme, rue mitoyenne à la rue de Saintonge pour les nuisances olfactives qui nuisent à son activité et à sa créativité. Mais là je ne sais pas quoi lui répondre. Les mots me manquent…

    Jean Marc Rousseau

     

    Il est possible que l'amertume qu'éprouve l'auteur de ce message l'ait poussé à accentuer le trait. Il reste les faits, qui ne sont pas contestables. Nous exprimons à M. Rousseau notre solidarité et notre sympathie ainsi que notre désir de lui venir en aide si nous le pouvons.

     

     

  • Acab 29 10 16

     

    Ce tag de bâche de restaurant dans le IIIe n'était pas anodin, pour autant qu'un tag puisse l'être. Toute une littérature fleurit sur Internet autour de cet acronyme : ACAB, "all cops are bastards" ou "tous les flics sont des salauds"

    Injurier la police quand on a besoin comme jamais de sa protection est une action subversive d'individus qui optent pour la politique du pire en France.

    Le gérant de l'établissement, sur nos conseils, a prévenu les autorités compétentes. Les services de la propreté de Paris sont intervenus dans les 48 heures du dépôt de la signalisation. Les bâches ont été nettoyées. Une plainte a été déposée.

    Graff

  • Clouzeau rvp 25 10 19De droite à gauche, Matthieu Clouzeau, Directeur de la DPSP, Laurent Jeannin-Naltet, Gérard Simonet, Gilles Pourbaix, Anne Penneau, Jean-François Revah (Vivre Paris !). A la prise de vue Stéphane Devienne, (Photo VlM)

     

    Cette Direction de la Mairie de Paris, que dirige le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau, nous a reçus le 25 octobre en compagnie de Stéphane Devienne en charge du Bureau de régulation de l'espace public. Elle préfigure ce que sera la "Police Municipale de Paris". Il est interdit toutefois de prononcer ce mot tabou car en 2001, quand Bertrand Delanoë briguait la Mairie de Paris, il avait fait du renoncement à cette proposition de son concurrent un argument de campagne majeur. Ses héritiers ont changé d'avis sur le fond mais ils respectent la mémoire de celui à qui ils doivent beaucoup !

    De "police municipale", pourtant, la nouvelle direction en a tous les contours. Pour autant que la loi sur le changement du statut de Paris soit votée (voir article "Le Monde" du 3 août 2016), la responsabilité en matière de respect des règles de civilité sera bel et bien assurée par la municipalité, comme elle l'est dans les autres villes de France.

    Précision importante : le BACN (bureau d'action contre les nuisances) dont nous avons régulièrement souligné le professionnalisme dans le traitement des nuisances sonores et olfactives, passera sous le contrôle de la mairie en rejoignant la DPSP. Matthieu Clouzeau nous rassure à ce propos : il entend conserver cette unité dans l'intégralité de ses effectifs et de ses méthodes de travail (leur assujettissement en particulier au normes de qualité ISO 9001 qui concernent les entreprises de services).

    On sait que la Maire de Paris projette de confier le contrôle et la gestion du stationnement à trois sociétés privées (notre article du 24 octobre). Les 1.500 agents de sécurité de la Ville qui en sont aujourd'hui chargés entreront dans le giron de DPSP pour en grossir les rangs qui compteront alors un effectif de 3.400 personnes, au service de la tranquillité publique et de l'environnement.

    Fourrière poids lourdsUn des services sous-traité au privé par la mairie de Paris : la fourrière. Ici, fourrière "poids lourds" (Photo VlM)

     

    La direction est organisée sur un mode "staff and line", avec une trame de 10 circonscriptions opérationnelles verticales et des fonctions transversales en renfort, notamment la nuit. Les quatre arrondissements centraux (qui attendent d'être regroupés) sont l'une de ces unités de terrain, sous l'autorité de Sophie Lachasse et se son adjoint Daniel Dauphant. Près de nous, le XIe-XIIe sont regroupés ainsi que que les Ve-XIIIe, VIe-XIVe, VIIIe-IXe-Xe.

    Le changement annoncé répond à une logique : puisque nos élus sont jugés au moment des élections sur leur gestion des problèmes de sécurité et d'incivilités il n'est pas anormal de leur donner les moyens de les assumer. D'un autre côté, on apprécie le professionnalisme de la police et son dévouement. Trouvera-t-on l'équivalent chez  des employés municipaux ? Le dessaisissement des ASP de leur tâche vis à vis du stationnement n'est-il pas le signe que les lourdeurs immanentes à la fonction municipale conduisent à une productivité insuffisante ?

    Nous avons posé à M. Clouzeau une question pratique : dans l'état actuel des choses, le réflexe des habitants lorsqu'une difficulté se présente, est "d'appeler la police". Sachant que le respect de l'ordre public, du code de la route, les délits et a fortiori les crimes restent de la responsabilité de la police, comment fera le citoyen ordinaire pour savoir s'il doit appeler la circonscription locale de la DPSP ou le commissariat d'arrondissement qui lui est familier ? On convient que c'est une question sur laquelle il faudra se pencher….

    Nous serons attentifs en tout cas aux sujets qui nous intéressent car ils conditionnent la qualité de vie de habitants de Paris : le propreté, le bruit, l'occupation de l'espace public, l'affichage débridé, la circulation, le stationnement…. La DPSP est constituée dans le but de s'y atteler et d'apporter une amélioration visible. Nous lui faisons a priori confiance. Nous observons à ce propos que l'échange que nous avons eu avec son directeur, le pragmatisme, la compétence et l'ouverture dont il a fait preuve, nous invitent à être raisonnablement optimistes.

    Gérard Simonet

     

  • Scan

     

    Nous avons fait acte de candidature, comme les responsables du" conseil de la nuit" nous y invitaient, en justifiant notre demande par notre goût prononcé pour les activités nocturnes, et pas seulement le lit sous toutes ses formes mais aussi, la liste n'est pas exhaustive, le théâtre, le cinéma, les conférences, les concerts, les présentations de mode, les dîners en ville, les célébrations, les banquets, les promenades au clair de lune, l'observation du ciel, des galaxies, des étoiles filantes et des planètes….

    Nous recevons cette lettre de la mairie de Paris. Elle est sans appel :

     

    Monsieur,
     
    Vous avez soumis votre candidature pour intégrer le Comité des Noctambules et nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à cette démarche.
     
    Le Comité des Noctambules a pour objet de permettre aux usagers de l’offre d’activités de loisirs nocturnes, qui ne sont pas encore représentés au sein du Conseil de la Nuit, d’intégrer celui-ci afin d’y exprimer leurs attentes et de formuler des contributions. 
     
    Vous êtes déjà membre du Conseil de la Nuit, au sein de l’un de ses autres collèges. À ce titre, vous avez donc d’ores et déjà la possibilité de participer aux travaux du Conseil de la Nuit et de ses groupes de travail.
     
    En conséquence, nous avons le regret de ne pouvoir retenir votre candidature. Nous vous invitons à continuer à participer à nos travaux dans le cadre du collège des associations de riverains.
     
    Nous vous remercions pour votre compréhension.
     
    Bien cordialement
     
    Thierry Charlois
    Chef de projet sur la Politique de la Nuit
     
    Direction de la Démocratie, des Citoyens et des Territoires
    Service de la Médiation et de la Qualité des Relations aux Usagers
     
     
    Nous sommes demandeurs d'un guide de qualification du "noctambule", tel que la mairie de Paris le conçoit...
     
     
  • A12Les acheteurs faisant la queue le 22 octobre pour acheter les pop corns  de l'actrice Scarlett Johansson, 35 bis rue du Roi de Sicile  (IVe) 

     

    Quatre cents personnes seraient venues rencontrer l'actrice américaine Scarlett Johansson vendeuse d'un jour dans son nouveau magasin de pop corn « Yummy Pop » inauguré hier 35 bis, rue du Roi de Sicile (IVe) !

    L'événement serait plutôt resté banal s'il n'avait pas été accompagné de la fermeture de la rue et la mise en place pour ce faire d'un service de police à la hauteur de la renommée de l’actrice…

    Ce genre de « manifestation» commence à indisposer passablement les riverains, voisins et habitants qui n'en ont que faire. Ils constatent impuissants qu'ils ne sont plus maîtres de leurs allées et venues en raison de la privatisation de leur quartier à des fins mercantiles financées finalement en partie par leurs impôts puisqu'il y a par exemple réquisition de la police.

    Que dire aussi de toutes ces files d'attente bruyantes qui se multiplient ici et là parce que telle marque de basket, de skate ou autre choisit le quartier pour ouvrir boutique. Le cas du magasin « Supreme » rue Barbette (IIIe) (voir notre article du 12 mars 2016) est assez illustrant de ces nouvelles pratiques qui privatisent trottoirs et rues souvent sur des dizaines de mètres. Rentrer dans son immeuble devient un vrai parcours du combattant entre les clients avançant au pas en longue colonne et les vigiles du service d'ordre parfois musclé embrigadés pour l'occasion !

     
    A14Magasin "Supreme" rue Barbette (IIIe) photographié le 23 octobre 2016 tôt le matin avec son gardien présent 24 h sur 24. Au calme du matin va succéder l'affluence des acheteurs qui vont s'aligner sur une longue et bruyante file (Photo VlM)

     Supreme 20 10 16

    La file qui s'étend jusqu'à la rue des Quatre-Fils  (photo VlM/JFLB) 

     

    Que dire encore et aussi de ces campagnes d’affichage de grandes marques de prêt à porter, cosmétiques et divers qui continuent à maculer les murs des nos quartiers en toute impunité ?

    Le mécontentement ambiant et bien réel, ignoré de ceux qui devraient pourtant s'en préoccuper, est ainsi alimenté par les autorisations données ou non à ces ventes permanentes ou éphémères qui perturbent tout un quartier. Dans de nombreux secteurs il est devenu difficile de pouvoir se reposer tant le jour que la nuit.

     On peut se demander si le mot tranquillité ne va pas être bientôt banni du dictionnaire des parisiens 

    Dominique Feutry

     

  • Oberkampf juillet 2016-1Rue Oberkampf minuit, juillet 2016 (Photo JFR)

     

    Nos amis du Collectif Riverains du XIe, membre comme nous du réseau "Vivre Paris !" ont été informés ce mois-ci des mesures de fermeture administrative prises par le Préfet de Police Michel Cadot à l'encontre de quatre bars de la rue Oberkampf. Les durées vont de 15 à 45 et 60 jours. Motifs invoqués : "trouble à l'ordre public", "infractions au code de l'entrée et du séjour des étrangers en France", "infractions au code du travail" et "actes délictueux dans l'exploitation de l'établissement".

    On ne peut qu'apprécier la fermeté de la police vis à vis de débordements qui rendent la vie impossible aux riverains de l'arrondissement, notamment les rues Oberkampf, Jean-Pierre Timbaud et des Trois-Bornes. Dans ces rues sinistrées, où les débits de boissons se suivent comme des grains de chapelet, les habitants ont leurs nuits perturbées par des consommateurs alcoolisés qui passent par une première phase d'exubérante véhémence et perdent progressivement le contrôle de leur comportement au point de finir au petit matin ivres morts sur un banc, dans le caniveau, ou à l'hôpital victimes d'une rixe (voir cette vidéo très explicite)

    Il est rassurant de constater que la Préfecture de Police et les commissariats adoptent une attitude ferme vis à vis de ces débordements. A ce propos, nous sommes informés du projet de loi que la Maire de Paris veut faire adopter en urgence tant que les Députés lui sont favorables (ce qui n'est pas le cas des "sages" du Sénat). Outre le regroupement des arrondissements du centre dont nous ne voyons ni l’intérêt ni l'urgence, le transfert de la police vers la mairie de responsabilités de maintien de l'ordre a tout pour nous inquiéter car nous voyons bien, à l'égard des bars et de leurs terrasses, vis à vis de l'affichage sauvage qui sévit plus que jamais, que l'attitude des inspecteurs de la mairie et de leur encadrement est particulièrement permissive (voir notre article : audit de l'inspection générale de la Ville de Paris sur l'attribution et le contrôle des terrasses du 12 août 2016).

    Cette réserve de notre part est malheureusement renforcée par les efforts insensés de l’Hôtel de Ville en direction des fêtards qui auront bientôt leur "conseil des noctambules" (notre article du 12 octobre). Noctambules dont le XIe, mais il n'est pas le seul, est une riche pépinière !

    Noctambules quartier oberkampf après fermeture des bars août 2016Noctambules de la rue Oberkampf (photo JFR)

     

  • St martin 280 conservatoire a&m 01 10 16L'entrée du Conservatoire des Arts et Métiers 292 rue Saint-Martin (IIIe) (Photo VlM)

     

    Le 29 septembre s’est tenu le premier conseil de quartier (CQ) de rentrée Arts et Métiers qui a fait salle comble (plusieurs personnes assises sur un second rang de sièges).

    L’animateur débute la réunion par un projet de budget participatif, la végétalisation du parvis de Saint-Nicolas des Champs, vaste de 700 m2. Les trois concepteurs présentent leur souhait de mettre en valeur la façade de l’église « en plantant des arbres devant » et de sécuriser la place « dangereuse actuellement » en y créant « une ambiance de sous-bois, d’herbage vallonné et de sentier forestier ». Avec honnêteté, ils reconnaissent que, la motte d’un arbre mesurant 3x3x3 mètres, ils ignorent si leur projet est réalisable, car ils ne connaissent ni la profondeur ni la portance de la dalle du parking sous la place.Ils demandent à l’assistance de voter pour leur projet, estimé à 650.000 € et consultable sur Facebook. Sans commentaire.

     L’animateur présente ensuite l’appel à idée fait aux étudiants du CNAM pour minimiser les nuisances sonores dans le quartier. Comme il déplore qu’aucune proposition ne lui a été transmise, une vive réaction de l’assistance suggère qu’au lieu de chercher vainement à atténuer les effets des nuisances, on en supprime simplement les causes par le respect de la réglementation. Les membres du CQ affirment que la mairie a tout pouvoir de supprimer le bruit et ne le fait pas. Les élus ne relèvent pas.

    L’animateur enchaîne avec la présentation du gérant des bars Le Cosmo et Le Coltrane, impasse du Pont-aux-Biches, venu pour « créer le lien avec les riverains ». Le gérant affirme sa volonté de bien faire ; il a reçu 250 visites de la police, a engagé un « chuteur », et est « gentil » puisqu’il a supprimé ses soirées du mardi recevant 300 personnes jusqu’à deux heures du matin, afin que les enfants puissent dormir dans cette voie étroite, encaissée où tout résonne. Explose soudain l’exaspération des riverains, qui depuis quatre ans souffrent chaque nuit, ne peuvent plus dormir, et ne parviennent pas à vendre leur appartement (même 15% sous le prix du marché), puisque personne ne veut habiter un tel endroit. Si réellement 250 officiers de police sont venus dans l’établissement, comment se fait-il que les nuisances perdurent ???

    Le gérant rétorque qu’il est en règle, que la mairie a essayé de retirer son autorisation de terrasse, mais la justice l’a maintenue. Interrogé, le Premier-Adjoint ne souhaite pas faire de commentaire, une procédure étant en cours.

     

    A01 Les 4 conseils de quartier du IIIe arrondissement 

     

    L’animateur déclare alors que « Le commerçant doit pouvoir travailler et gagner son argent », ce qui déchaîne une nouvelle fureur. Les assistants sont très choqués que deux cent personnes qui ne travaillent pas le matin, puissent impunément empêcher de dormir cinquante riverains, qui eux travaillent, pour le bénéfice du seul patron des deux bars. Ils évoquent leurs problèmes d’anxiété, de dépressions, de somnifères, de perte d’efficacité professionnelle, de fatigue des enfants, et la pétition transmise au maire, jusqu’à présent sans effet. un sujet que notre association a maintes fois dénoncé… 

    Dans l’assistance, hormis l’animateur, le gérant est défendu par une seule personne … qui s’avère être son avocat.

    Pour mettre fin au mécontentement général, l’animateur passe au point suivant, les cinq vœux concernant la rue Sainte-Apolline (voir  notre article du 23 septembre 2016), dont l’état est très inquiétant, faire baisser le niveau sonore des boutiques africaines (restaurants, coiffeurs, etc), faire acheter par la SEMAEST les locaux disponibles, installer une caméra de surveillance (deux des conseillers du quartier ont été agressés), faire installer par le propriétaire du parking de l'impasse de la Planchette  une grille empêchant le trafic de drogue, l’urine et les déjections, obtenir de l’URSSAF que les infractions révélées par les contrôles ne soient pas sans suite. Évidemment, ces vœux sont voté à l’unanimité.

    L’animateur passe au dernier point, l’ouverture au public de 7h30 à 19h30 du passage Meslay, très pratique pour aller du milieu de la rue Meslay au boulevard Saint-Martin.Le Premier-Adjoint rappelle que cette voie a été vendue par la Ville le 6 février 1900 avec une servitude de passage public, aux modalités non précisées, mais dont les copropriétaires ont eu connaissance en achetant leur bien. Le Conseil Syndical de l’immeuble rétorque que les temps ont changé et que l’ouverture au public est devenue insupportable, la gardienne a été agressée deux fois (la police ne s’est pas déplacée), les vitres sont cassées par les passants, les murs sont tagués et les déjections humaines sont quotidiennes. Depuis 2015 le conseil syndical ne veut donc plus ouvrir le samedi, « la pire journée ». Au représentant du conseil syndical qui demande des rondes de la police, le Premier-Adjoint conseille d’installer une caméra pour enregistrer les allées et venues. Une négociation est en cours entre la mairie et le conseil syndical  qui s’estime bon seulement à « souffrir, payer et la fermer »

    Cette formule résume une réunion mouvementée, violente et éprouvante. Depuis peu, le Haut-Marais est devenu une proie, et les nuits y tournent au cauchemar. Le sentiment d’abandon domine chez les habitants, qui sont aussi des électeurs. À la sortie de la réunion, plusieurs voix se sont élevées pour que la lutte contre les nuisances soit l’enjeu des prochaines élections.

    Patrice Roy 

     

  • Coutures st gervais 24 09 16La rue des Coutures Saint-Gervais (IIIe) qui longe l'Hôtel Salé (musée Picasso) et ses jardins (Photo VlM)

     

    L'association "Culture Cœur Marais" regroupe les dix galeries d'art qui jalonnent la rue des Coutures Saint-Gervais, avec une extension sur la rue Vieille du Temple (IIIe). Sa présidente est Dominique Fiat, propriétaire de la galerie éponyme du 16 de la rue.

    Pendant les travaux de rénovation du musée Picasso, la rue a connu une période agitée avec le défilé des véhicules de travaux publics à travers le portail qui donne accès à l'arrière de l'Hôtel Salé, l'encombrement, le bruit et la poussière. Les choses seraient rentrées dans l'ordre aujourd'hui si la mairie n'avait pas choisi d'en faire une "rue'Golotte", comprenez une rue où on s'amuse. En effet, sur proposition du conseil de quartier Archives, la mairie du IIIe a pris la décision d'en faire un lieu dédié aux enfants de l'école de la rue des Quatre-Fils plusieurs après-midi par semaine (*), un espace où ils pourraient jouer à la balle, à la marelle ou à divers jeux individuels ou collectifs.

    Cette orientation est jugée incompatible avec leur activité, par les galeries d'art qui se sont regroupées sur la rive nord de cette rue qui borde le musée Picasso, son jardin et le square Léonor Fini, lui-même largement ouvert aux activités enfantines avec ses aires de jeu. Déjà, en juin dernier, deux enfants qui jouaient dans la rue ont envoyé leur ballon dans une des galeries et brisé une sculpture céramique d'une valeur de 6.500 €.

    Les galeristes anticipent une baisse de fréquentation des acheteurs, amorcée selon eux par l'inversion du sens de circulation et se préparent à déménager en masse si le projet est mis à exécution. Ils sont choqués comme nous par le fait que des gens sans aucun mandat électif, dans des conseils non représentatifs puissent se faire l'instrument d'une démarche qui n'a pas été vérifiée avec les riverains concernés.

    Nous retrouvons ici une situation comparable à celle de la place Thorigny où le même conseil de quartier, avec la même désinvolture à l'égard des riverains, a obtenu l’abatage de cinq érables anciens et un réaménagement discutable de l'espace entre la maison de retraite de la Perle et le musée Picasso.

    Musée picasso jardin pergola 28 05 14La pergola, fort heureusement retirée à l'arrivée du nouveau directeur général du musée Laurent Le Bon, en 2014

     

    Les habitants de la rue se mobilisent également, comme ils l'ont fait en son temps pour le retrait de la pergola métallique que la direction du musée avait décidé d'installer dans le jardin. Chacun insiste sur l’impossibilité d'assurer la sécurité dans cette rue et la protection des enfants, sachant que des groupes de jeunes s'y sont déjà installés et se livrent, si on en croit les témoins, à des pratiques inappropriées.

    Un courrier dans ce sens circule à destination des services responsables du Préfet de Police de Paris. Le Maire du IIIe en sera naturellement informé. Il est encore temps à son niveau de réaliser la légèreté de la mesure qui lui a été suggérée. Une fois de plus, nous nous tournons vers lui pour lui demander de se méfier des comités "Théodule" et de leurs idées fantaisistes et d'en prendre la mesure auprès des habitants réellement concernés, et de leurs représentants.

     GS

     

    (*) fermeture temporaire à la circulation de 16h30 à 18h00 du lundi au vendredi, de septembre à octobre et de mars à juin. Projet voté dans le cadre du "budget participatif" 2015

     

     

     

  • Quatre-fils 18 dépôt vêtements 24 09 16Dépôt de vêtements agréé par "Mairie de Paris", mis à sac à hauteur du 18 rue des Quatre-Fils (IIIe) (Photo VlM)

     

    L'action s'est déroulée ce 24 septembre sous les yeux d'un de nos adhérents. Un homme et une femme, identifiés comme roms, se tenaient devant le conteneur pour récupérer des vêtements qui sortaient tout seuls du fond de l'armoire. Soudain, dans la trappe, une tête est apparue, sur un petit corps d'enfant recroquevillé dans le casier de dépose. Les adultes l'ont saisie et extirpé de sa prison. De là, ils l'ont soulevé et posé au sol. Le tout n'a pas pris plus de trois secondes. On a compris que l'enfant s'était fait enfermer dans le conteneur, sans doute avec une source de lumière, pour sélectionner et orienter les vêtements vers la sortie.

    Voyant qu'ils étaient observés, les adultes ont saisi ce qu'ils pouvaient et sont partis prestement vers l'ouest dans la rue, où une voiture stationnée les attendaient, en trainant par la main leur fragile outil de travail, une fillette malingre de 6/7 ans qui, en dépit de son âge, ne devait pas en être à sa première expérience.

     

    Quatre-fils 20 voiture 24 09 16Il s'agit de la voiture blanche dont la portière arrière n'est pas encore refermée (Photo prise par le témoin)

     

    On se souvient qu'il y a deux ans un enfant est mort étouffé, abandonné par les auteurs de ce genre de razzia. Les organisateurs de la collecte, "Le Relais", filiale d'Emaüs, n'y sont pour rien mais ils doivent tirer les leçons des exactions qui sont signalées régulièrement depuis 2007 (cf. Le Parisien du 10/11/2014). Au lieu de conteneurs (il y en a plusieurs dans le Marais), peut-être serait-il préférable que les mairies d'arrondissements mettent un local à disposition des organisations humanitaires pour que les vêtements y soient déposés et gérés en toute sécurité.

     

  •  Sans-titreVue du terrain de sports jouxtant l'école Neuve Saint-Pierre (IVe) que l'on aperçoit sur la droite (Photo VlM)

     

    Nous avions signalé dans deux articles (9 juin et 27 juillet 2016) la création d’un collectif « Beautreillis –Charles V- Saint-Paul-Neuve Saint-Pierre » qui souhaitait faire annuler le permis de construire d'un grand gymnase pérenne sur le terrain d’éducation physique situé derrière la cour de l'école Neuve Saint-Pierre (IVe) sur lequel il est prévu d’installer une sorte de bâche en matière plastique aux proportions impressionnantes, 30 m par 20 m et 9 m de hauteur. Ce qui représente nombre de mètres carrés de PVC puisque les façades de cette halle au sport en seront aussi habillées.

    Malgré de nombreux recours tant auprès du Maire du IVe arrondissement, de la Direction de l’Urbanisme (DU), la Maire de Paris, la Directrice du patrimoine et de l’architecture, même l'Architecte des Bâtiments de France, soulignant notamment combien ce projet élaboré sans concertation avec les riverains ne paraissait pas répondre aux critères de protection du patrimoine, de l’environnement, de la qualité de vie des habitants du secteur concerné et les risques présentés par ce type d’installation, aucune réponse n’est parvenue aux membres du collectif. Seulement un courrier administratif de la DU daté du 08 août a indiqué que 2 mois de silence de l’administration vaudraient rejet de la demande et qu'un délai de recours de 2 mois après le 25 septembre resterait disponible pour un recours contentieux.

    Le Collectif a donc entrepris une action en procédure d'urgence auprès du tribunal administratif. Ce recours n’a malheureusement pas prospéré, le tribunal n’ayant pas retenu les points soulevés (excès de pouvoir, adresse erronée du permis, panneau d’affichage du permis peu visible, bien fondé du futur équipement à démontrer, protection de l’environnement, sécurité, encombrement …) au motif qu’aucun d’entre eux n’était « propre à créer en l’état de l’instruction un doute sérieux quant à la légalité du permis de construire contesté… », la condition d’urgence n’étant par ailleurs pas fondée selon la Mairie de Paris.  A cela s'ajoutait le fait que le Collectif n'était pas juridiquement reconnu comme personne morale.

    Déçu le collectif ne s’avoue pas vaincu et va continuer son action en vue d'utiliser d’autres voies et moyens et faire en sorte que ce projet ne soit pas mené sans la participation de ceux qui sont pourtant les premiers concernés.