Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Sécurité

  • Dpsp 36 archives 29 05 17Dpsp 36 archives 29 05 17

     

     

     

     

     

     

     

     

    A  gauche, Colombe Brossel, Adjointe à la Maire de Paris en charge de la sécurité et de la prévention s'entretient avec une section de la DPSP. A droite, trois agents en intervention rue des Archives dans le IVe contre un affichage sauvage

     

     

    Quand Bertrand Delanoë a conquis la mairie de Paris en 2001, il avait fait sienne l'opinion que Paris ne devait pas avoir de police municipale. Son concurrent soutenait le contraire. C'est Bertrand Delanoë qui a gagné. Tout au long de sa première mandature (de sept ans exceptionnellement), il était aussi déconseillé de parler de police municipale à l'Hôtel de Ville que de corde en l'hôtel d'un pendu.

    De 2008 à 2014, l'idée de disposer à la mairie de forces pour assurer la prévention et la protection des citoyens fit son chemin mais il n'était toujours pas question de sécurité, domaine réservé à la police.

    Anne Hidalgo est élue en 2014. Très vite elle se convainc qu'une sorte de police municipale devrait exister à Paris pour assurer la lutte contre les incivilités. Pas question pour autant de l'appeler "police" ; la DPP existante, en 2016, se transforme pudiquement en DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la prévention). Le mot "sécurité" apparaît mais toujours pas le mot "police". La DPSP a été dirigée néanmoins par un Commissaire divisionnaire de la police nationale, Matthieu Clouzeau, jusqu'à maintenant. Il a porté ses effectifs à 3.200 agents en intégrant notamment les ASP (agents de surveillance de Paris) en provenance de la police nationale.

    Depuis le 14 janvier, c'est Michel Felkay, ancien Commissaire général qui assure la direction de la DPSP. C'est aussi le moment que choisit la Maire Anne Hidalgo pour annoncer à la presse (Le Parisien du 25 janvier) son intention de se doter d'une police municipale qui ne tait plus son nom mais dont la Maire nous dit qu'elle ne sera pas armée.

     

    ISVP_en_patrouilleInspecteurs de sécurité de Paris, des agents de police judiciaire 

     

    Au-delà des mots, il ne nous semble pas qu'il s'agisse là d'une révolution, sauf si la création de cette police municipale faisait bouger les lignes de la répartition des responsabilités entre la Maire et le Préfet de police. Il ne semble pas que ce soit le cas en lisant l'article du Parisien mais comme tout n'est pas dit, nous sommes en droit de nous poser des questions.

    Il nous parait dans l'intérêt de la qualité de vie des parisiens que la gestion et la surveillance des ERP (établissements recevant du public) reste du ressort de la police nationale. A ce jour, nous constatons que les organes créés par la mairie pour réguler ce domaine ont conduit au "conseil de la nuit", aux "Pierrots de la nuit" et aux "commissions de régulation des débits de boissons" qui tous se préoccupent prioritairement des intérêts marchands des professionnels de la nuit et des débits de boissons au détriment de la santé et de la tranquillité des habitants.

    Accorder une licence IV, constater et sévir en cas de tapage nocturne, de désordres sur la voie publique, de trafic de stupéfiants,  faire traduire un établissement devant le tribunal de police, avec comme objectif la défense des citoyens nous parait devoir rester du domaine de la police. Il faut rappeler qu'un certain nombre d'établissements, notamment dans le Marais, sont supervisés par la BRP (brigade de répression du proxénétisme – l'ancienne "Mondaine") qui en assure le suivi indissociable de celui du commissariat d'arrondissement. 

    Cette opinion est d'autant plus légitime que le maintien de l'ordre s'est sérieusement amélioré dans des quartiers qui étaient déclarés ingérables il n'y a pas très longtemps. On pense au XIe où le cabinet du Préfet de police s'est impliqué aux côtés du commissariat  pour aider les riverains et le Maire d'arrondissement à retrouver la paix, des citoyens dont la vie était pourrie et qui reconnaissent aujourd'hui des "progrès spectaculaires".

    GS

     

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    Montmorency hyper U

    Rue de Montmorency (IIIe) autour de 9h00, déchargement des livraisons au U – Express

     

     

    Qu'il s'agisse du Monop' de la rue des Haudriettes qui condamne la rue au petit jour et oblige le bus 29 à se dérouter au préjudice des gens qui l'attendent plus loin, du Franprix de la rue du Bourg Tibourg (IVe) où aucun espace de livraisons n'existe du fait de la faible largeur de la voie, ou du U-Express qui fait l'angle entre les rues du Temple et de Montmorency, une supérette qui fait sienne la rue de Montmorency pour y décharger ses marchandises en condamnant toute circulation, l'existence de commerces de détail ou de bouche ne fait pas bon ménage avec l'aspiration à la tranquillité et le droit de circuler des riverains ou usagers de la voirie.

    On relève toutefois une forme d'incohérence de la part des habitants qui dénoncent régulièrement la disparition des commerces mais reprochent à ceux qui sont présents les libertés qu'ils prennent avec les camions qui les approvisionnent.

    Rue des Haudriettes, les services de la voirie de la mairie de Paris ont sanctuarisé un espace strictement réservé aux livraisons. En pratique, il est souvent occupé par des gens qui n'ont rien à y faire et quand il est libre il n'est pas du goût des livreurs qui trouvent trop grande la distance au magasin et se garent en pleine voie devant l'entrée.

    La RATP a beau réagir, les gestionnaires du commerce font le dos rond et les habitants se résignent ou se consolent en se disant que c'est peut-être le prix à payer pour bénéficier d'un service de proximité. D'autres s'imposent des contraintes comme partir au travail avant l'heure habituelle des livraisons…

    Dans un Etat de droit, sachant que le stationnement en pleine voie est interdit, des amendes dissuasives associées à une surveillance active devraient venir à bout d'une pratique incivique. Il n'en est rien car le législateur répugne à revoir les sanctions à la hausse et les services du maintien de l'ordre ne disposent pas des moyens humains nécessaires au contrôle

     

    Grenier st lazare 07 05 18L'espace réaménagé de la rue du Grenier St Lazare

     

    Dans un Etat où régnerait le bon sens, une plateforme logistique serait créée en dehors des quartiers trop denses pour accueillir des poids lourds, pour assurer le dispatching vers les commerces de détail à l'aide de véhicules légers, non encombrants et non polluants. C'est ce qui se dessine avec le projet de réaménagement de la rue du Grenier St Lazare (IIIe), dont on espère qu'il saura éviter les nuisances d'une noria prévisible de poids lourds. La crainte qu'on peut avoir, c'est de subir une hausse des prix de détail due à l'augmentation du coût des livraisons. Si elle est raisonnable, et si c'est le désir de chacun de voir régner l'ordre et la tranquillité, la formule pourrait mettre tout le monde d'accord et prospérer…

     

  • Garrigue-guyonnaud 1Le sous-Préfet Matthieu Garrigue-Guyonnaud, Directeur de cabinet adjoint du Préfet de police, à droite et Luis Fernandez, conseiller auprès du Préfet en charge de la prévention de la délinquance et de la radicalisation, à gauche (Photo VlM)

     

     

    C'est devenu une tradition pour notre association, depuis les "états généraux de la nuit" de 2010, d'entretenir une relation étroite avec la préfecture de police de Paris en la personne du Directeur de cabinet du Préfet, en charge du contrôle des établissements qui reçoivent du public. Ceux-là mêmes qui nous créent, à quelques rares exemplaires mais de manière aiguë, des problèmes de relations houleuses avec leurs riverains.

    En compagnie de Nadine Colombel, porte-parole du collectif "Pierre au Lard" (IVe), nous avons évoqué l'origine en 2011 de nos contacts avec la préfecture, la formation de la mouvance "Vivre Paris !", un collectif informel  d'une trentaine d'associations parisiennes soucieuses de la qualité de vie des parisiens, qui s'est fait connaitre par son engagement dans les ateliers des "états généraux" puis, à partir de 2014, au sein du "conseil de la nuit" qu'anime Frédéric Hocquart et dans diverses manifestations en province et à l'étranger. 

    La mouvance a cherché à se structurer juridiquement début 2018 en association loi de 1901. Des dissensions sont apparues sur le mode d'action. Quelques ego aussi se sont manifestés. Il en résulte aujourd'hui un éclatement, que nous espérons provisoire, de la mouvance en : "Habiter Paris", "Réseau Vivre Paris" et des associations comme "Vivre le Marais !" qui étend désormais son étiquette à "Vivre Paris-centre !" (1er, IIe, IIIe, IVe), aux côtés d’autres organisations locales très actives comme les "Riverains du XIe arrt",  les "Riverains du Canal St Martin (Xe)" ou Accomplir (1er, IIe).

    En réalité la mouvance a conservé son unité dans les valeurs qu'elle défend et qui restent les mêmes : respect de l'espace public et droit de dormir la nuit. Un droit dont chacun, qu'il s'agisse des pouvoirs publics ou des médias, reconnaît désormais qu'il est un impératif de santé publique qui va bien au-delà du simple confort. 

    L'entretien s'est orienté vers les dossiers "actifs" dans les IIIe et IVe arrondissements : Le WHO's et le Dr Feelgood dans le IVe, le "Braque 11" et l'espace Blondel/Ste Apolline/St Martin dans le IIIe. Le dossier du WHO's, avec ses huit années d'existence et ses péripéties qui relèvent de l'urbanisme et de l'ordre public méritait à lui seul un échange que nous avons jugé constructif. 

    On attend plus que jamais de la préfecture qu'elle apprécie à sa véritable importance la souffrance que certains exploitants peu scrupuleux font subir à leur voisinage en reconnaissant que la police ne peut agir que dans le cadre strict des lois, codes et règlements et que toute décision coercitive doit s'appuyer sur des constatations matérielles qui respectent l'exigence des procédures en vigueur.

    Ainsi, une suspicion, une simple déclaration, des photos ou des vidéos, une pétition voire une plainte ou main courante, même si elles contribuent à étoffer un dossier, ne remplacent pas un constat d'agent habilité, un procès-verbal ou un rapport d'huissier dressés dans les formes requises.

    Gérard Simonet

     

  • Tapis orient 27 12 18

    Rue du Temple (IVe). La mystification autour de la vente de ces tapis a été analysée et dénoncée par Rafaële Rivais dans le blog SOS Conso du quotidien Le Monde en date du 23 mars 2015

     

     

    Au risque de leur faire une publicité qu'ils ne méritent pas, voici les affiches qui ont pullulé hier dans nos quartiers. Prévenue, la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris s'en est saisie. Elle nous assure qu'elle "va intervenir pour retirer ces affiches et faire payer au commanditaire les frais occasionnés pour effectuer ces retraits".

    Nous apprenons vendredi 28 que 74 affiches ont été retirées rues du Temple, Rambuteau, Archives, Quatres Fils, Haudriettes, Sainte Croix de la Bretonnerie, Saint Merri. Un Constat de Recouvrement a été établi pour faire payer au commanditaire les frais engagés par la Ville pour retirer ces affiches. 

     

    Post-scriptum du 30 décembre

    Pendant ces trois jours de fin d'année, le marchand de tapis et la DPSP ont joué au chat et à la souris. Le marchand remettait les affiches en place quand les agents de la mairie les enlevaient. Au total, suivant la DPSP, ce sont 234 affiches qui ont été retirées et  confisquées rues du Temple, Rambuteau, Bretagne, Archives, Renard, Verrerie, Ste Croix, Vieille du Temple, Réaumur, Turbigo…. sans compter les affiches que les habitants ont enlevées eux-mêmes.

    Un jeu que la Mairie de Paris ne doit plus tolérer. Les moyens existent, il faut qu'elle se les donne. Merci en tout cas aux agents de la DPSP qui se sont mobilisés alors qu'ils étaient sollicités par ailleurs pour le maintien de l'ordre face aux manifestations qui sont devenues maintenant monnaie courante.

     

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    CopsSouvenirs des affrontements du samedi 1er décembre 2018

     

     

    Pour que le scénario du samedi 1er décembre ne se renouvelle pas à Paris, le Ministère de l'Intérieur et la Préfecture de police viennent de réunir les maires d'arrondissements pour leur signifier un périmètre de réquisition des équipements de la Ville de Paris. Il a été demandé également que les maires se décommandent de la "manifestation pour le climat", une marche prévue le même jour de Nation à République.

    Les Maires à l'exception de celui du IIe Jacques Boutault (EELV), ont renoncé à toute participation et incitation à se rendre à cette manifestation, compte tenu du contexte. On se demande si Jacques Boutault agit par excès de confiance ou si son idéologie, qu'on partage quelques fois, n'est pas en train de lui jouer des tours ! 


    Réunion police maires arrt Réunion police maires arrt

     

     

     

     

     

     

    Face à face, mais pour un même combat, le cabinet du  Préfet de police avec Anne Hidalgo, à droite, et les Maires d'arrondissements à gauche.

     

    Le périmètre de réquisition auprès des maires comprend la liste des équipements de la Ville de Paris qui sont préventivement appelés à fermer demain. Il couvre la place de la Bastille et abords (St Antoine, fg St Antoine, Beaumarchais) et la place de la République et abords (bd du Temple, Filles du Calvaire, St Martin, rue du Temple, av de la République, bd Voltaire).

    Tous ces sites seront dégagés de tout engin ou matériel de chantier, échafaudages, objets pouvant servir de projectile par destination.

    Concernant les marchés, les commerçants et délégataires du Marché des Enfants-Rouges ont été informés des consignes suivantes : « protéger le marché contre d'éventuelles dégradations, par exemple en apposant des panneaux de protection et en retirant les étalages, contre terrasses et terrasses extérieures, ainsi que tous les objets vulnérables, le tout à adapter bien évidemment selon le marché. Il est prescrit également, le jour de la manifestation, de surveiller les accès afin d'être en mesure à tout moment de les condamner pour éviter toute intrusion ».

    Concernant les parcs et jardins, le Square du Temple sera fermé.

    Dans le IVe, la mairie sera fermée ainsi que la bibliothèque Arthur Raimbaud. Seront également fermés la Cité Internationale des Arts, la Maison Européenne de la Photographie, le Crédit Municipal, la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, le Pavillon de l’Arsenal, la Maison Victor Hugo, la maison des associations des IIIe et IVe et la Crypte Notre-Dame, ainsi que les bureaux de poste place de l'Hôtel de Ville et au 12 rue Castex, le jardin des Combattants de la Nueve, celui de la Tour Saint-Jacques et le square Louis XIII.

    Le numéro d’appel pour les Parisiens est le 39 75 qui sera ouvert samedi dès 09h00. L’application Dans Ma Rue pourra leur permettre de transmettre des signalements.

    Par ailleurs, le compte Twitter de la ville et les panneaux lumineux permettront également d’informer les Parisiennes et parisiens en temps réel.

    GS

     

  • St martin

    Voisinage de la porte Saint-Martin (IIIe) (photo VlM)

     

     

    L'îlot en question est délimité par le boulevard de Sébastopol et la rue Saint-Martin avec une incursion à l'est dans l'impasse de la Planchette, le boulevard Saint-Denis au nord et la rue Papin au sud.

    Depuis longtemps, les riverains se plaignent du comportement des visiteurs du quartier. Voici ce qu'écrit l'un d'eux, président de l'association ARQAM (renaissance du quartier Arts & Métiers) :

    "Comment pouvons-nous accepter des gens en situation illégale qui narguent les policiers quand ils leur demandent leurs papiers pour les verbaliser pour consommation d'alcool dans la rue Saint-Martin et la rue Sainte Apolline en contravention avec l'arrêté préfectoral, qui répondent agressivement aux policiers qu'ils n'ont pas de papier et voient nos policiers qui s'en vont sans insister ?

    La pose d'une caméra permettrait de vérifier instantanément la pertinence de l'appel sur le 17 d'un habitant du quartier pour se plaindre d'un vacarme, d'un trouble à l'ordre public, etc…  L'installation d'une caméra à l'essai par le commissaire central du IIIe Vincent Gorre avait donné de bons résultats. Elle a été retirée depuis mais le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum nous assure qu'il maintient sa pression sur la préfecture de police pour que cette caméra soit enfin inscrite au budget d'investissement de la Ville et installée dans un avenir proche".

      355 rue Saint-Martin et 2 rue Blondel 4 9 2016
    Attroupement nocturne devant le 2 rue Blondel (Photo VlM/MA)

     

     Le fléau qui sévit ici c'est l'alcool et son corollaire la drogue. L'arrêté préfectoral du 16 février 2017 qui visait à limiter sa consommation est annulé pour laisser place à un nouvel arrêté du 9 octobre 2018 qui est plus strict dans sa définition.

    Si le périmètre reste le même, l'interdiction de consommer de l'alcool entre 16h00 et 07h00 est complétée par une interdiction de la vente à emporter de boissons alcooliques du 2ème au 5ème groupe. 

    Les attendus qui accompagnent cette annonce sont édifiants. Le plus significatif : "considérant le rapport du commissaire central du IIIe […. ] qui établit formellement un lien de causalité entre vente à emporter de boissons alcooliques, l'alcoolisation d'individus consommant de l'alcool sur la voie publique ainsi que les troubles et les nuisances générées par ces individus alcoolisés particulièrement en fin d'après-midi et la nuit dans le secteur Sébastopol/Saint-Denis/Saint Martin/ Papin/Planchette" et ceci : durant la période estivale 2017 les effectifs de police sont intervenus à près de 800 reprises."

    Les dispositions annoncées ne sont sans doute pas aptes à elles seules à ramener un calme absolu dans le secteur mais elle sont un signal positif donné aux riverains dont beaucoup pensent à quitter le quartier à la recherche d'un secteur plus paisible. En interdisant de plus la vente à emporter on attaque le fléau à sa source. Il est possible de l'éradiquer ou le déplacer, pour autant que contrôles et sanctions soient au rendez-vous.

     

     

  • Fête en italie 01 02 16 La nuit ce n'est pas seulement la fête, c'est aussi le travail et le repos…

     

     

    La nuit, ce n'est pas seulement  comme les organisateurs/animateurs des "états généraux de la nuit" en 2010 puis du "conseil de la nuit" en 2014 l'ont pensé, l'affaire des fêtards. C'est pour eux exclusivement qu'ils ont agi, néanmoins, et pour ceux qui en vivent, en prenant trop visiblement le parti des industriels et des marchands de la nuit. Au nom de "Vivre Paris !" nous le rappelions dans un article qui mettait en cause les élus de l'Hôtel de Ville en leur reprochant d'avoir oublié les riverains dans les actions conduites en 2017.

    Depuis cependant, les équipes de Frédéric Hocquard, Adjoint à la Maire de Paris pour la vie nocturne et des représentants de "Vivre Paris !" se sont rapprochés pour rechercher ensemble un modus operandi susceptible d'apaiser les tensions avec des débits de boissons générateurs de nuisances. A cet effet, le Dr Bertrand Lukacs, président de l'association des riverains du canal St Martin – un lieu sinistré – rencontrait M. Hocquard et ses Adjoints au nom de "Vivre Paris !" (article du 1er février) pour jeter les bases d'un dialogue constructif avec la Mairie de Paris

    Un pas important a été franchi entre temps. Le "Conseil de la Nuit" vient d'adresser à l'Association "Vivre Paris !" créée entre temps et présidée par Bertrand Lukacs,  le contenu de propositions dont ils souhaitent s'entretenir avec les dirigeants de l'association.

    Les habitants n'ont pas tous attendu la formalisation de ce dispositif sur lequel nous reviendrons prochainement pour agir sur les nuisances qu'ils subissent. Avec notre aide, ils ont fait comme M. Jourdain de la prose sans le savoir. Ceux qui luttent pour leur tranquillité reconnaitront dans le descriptif annoncé des épisodes du combat qu'ils mènent depuis des mois.

    Nous en avons parlé ces jours derniers à propos du "Braque" et de l'ARQAM (renaissance du quartier des Arts & Métiers) dans le IIIe et de la rue Quincampoix dans le IVe sans oublier la démarche, qui a pris un tour judiciaire, des riverains du Who's (IVe) dont l'audience du 13 juin au Tribunal de Grande Instance de Paris vient d'être reportée au 5 septembre 2018

    Il sera réconfortant pour eux de constater qu'il est proposé désormais une "démarche qualité" au sens de la norme ISO 9001, pour une méthode de gestion des conflits, et que la Maire de Paris et ses Adjoints y adhèrent. Il est vrai que les élections de 2020 approchent et qu'il est assez judicieux pour eux de se soucier enfin de l'intérêt de leurs administrés.

    Gérard Simonet

      

  • Scoot

      Le scoot d'Arthur…

     

    Arthur se déplace à Paris en scooter. Pas le genre d'engin élégant aux lignes arrondies et harmonieuses qui font rêver. Il l'avait acheté d'occasion il y a dix ans. Autant dire qu'il ne datait pas d'hier. Il était passablement déglingué ce qui n'est pas étonnant compte tenu de son âge. En clair, il était proche de rendre l'âme.

    Soucieux de ne pas tomber en panne et de rater par exemple un rendez-vous capital pour son activité professionnelle, Arthur décida un jour qu'il devait s'en séparer. Un ami se proposait de lui en vendre un autre plus récent et en meilleur état. Il accepta et se dit qu'il regarderait l'adresse sur Internet d'un marchand de pièces détachées susceptible de lui reprendre son vieux scooter pour le cannibaliser. 

    Nanti de son nouveau deux-roues, il ne se préoccupa plus de l'ancien qu'il laissa croupir sur un parking.

    Au bout d'un mois tout de même, il pensa qu'il était temps de régler le sort de son épave. Tel Perrette et son pot au lait il se dit qu'il en tirerait bien 100 € qu'il s'empresserait d'investir judicieusement.

    Bercé par cette perspective, il passa une nuit très douce et se rendit le matin au parking où il avait laissé son vieux deux-roues. A sa grande surprise, l'engin n'y était plus. Son étonnement ne fut pas qu'on le lui ait pris mais que les voleurs aient fait ce choix peu judicieux.

    Soucieux de ne pas porter la responsabilité personnelle d'incidents qui pourraient se produire avec un véhicule qui était tout de même immatriculé, il se rendit au commissariat de police pour y déposer une plainte pour vol. Il ne dit pas qu'il était presque heureux qu'on le lui eût pris. Il fut bien accueilli et repartit rassuré. 

    Quelques jours plus tard, dans la nuit, son téléphone sonna. Au bout du fil un officier de police qui lui annonce que son scooter a été retrouvé. Les malfaiteurs avaient été contrôlés car il roulaient de nuit sans lumière. On constata qu'ils n'avaient pas non plus de papiers. La plaque d'immatriculation était trop neuve pour être vraie : la confrontation de son numéro avec celui du moteur convainquit la police qu'il s'agissait d'un véhicule volé.

    Le conducteur et son passager furent conduits au poste de police. Là ils racontèrent leur histoire et Arthur ne s'en est pas encore remis.

    Le long séjour du scooter sur le parking avait laissé penser aux délinquants qu'il s'agissait d'un véhicule abandonné. Fort de cette déduction, ils avaient considéré qu'ils étaient autorisés à le prendre. Mais dit Arthur, il y avait un antivol ! Le policier lui apprit qu'il y a des filières sur Internet qui fournissent de fausses-vraies clés si on connaît le numéro d'immatriculation… 

    Arthur a retrouvé son scooter. Avec sa clé d'origine il a pu le mettre en route et ce qu'il a constaté l'a laissé pantois : les voleurs avaient remis l'engin en bon état, les pièces défaillantes avaient été remplacées et il avait désormais bonne mine. Les voleurs avaient simplement commis l'erreur fatale de ne pas remplacer l'ampoule du phare !

    C'est 250 € qu'Arthur espère maintenant obtenir de la vente de ce qui n'est plus tout à fait une épave. Tant mieux pour lui. La morale de la fable ne s'appliquera pas mais nous en tirons un enseignement : la police contrôle effectivement les deux roues et elle est capable de consacrer du temps et de l'énergie à résoudre une affaire somme toute banale au service des citoyens.

    Quant aux voleurs, ils ont dû s'en sortir avec un rappel à la loi et quelques menues condamnations. Il est  choquant de le dire : leurs déboires nous les rendraient presque sympathiques !

    GS

     

    NB : il s'agit d'une histoire vraie qui vient de nous être relatée

     

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    Coutures st gervais galeries 12 05 18Alignement des galeries d'art rue des Coutures St Gervais (IIIe) le long du musée Picasso (Photos VlM)

     

     

    Il est regrettable qu'il y ait cette ombre au tableau de Pierre Aidenbaum, un Maire dont le bilan est élogieux à deux années de la fin de son mandat, qui ne comptera pas moins de 25 années en 2020 date de renouvellement de l'équipe municipale parisienne.

    Pourquoi fallait-il qu'il cède à l'activisme d'un couple de parents de l'école des Quatre-Fils – siégeant dans deux conseils de quartiers différents – en quête d'une rue qui ne soit pas la leur pour accueillir les activités de plein-air de leur progéniture ?

    Nous en avons parlé le 21 août 2017 dans un article qui relatait la "générale" de cette privatisation de l'espace public. Elle a poussé les galeristes (on dénombre une dizaine de galeries d'art contemporain dans cette rue) contre le Maire dont la démarche crée un préjudice à leur activité commerciale. Quant aux habitants-riverains, certains dénoncent des risques que l'occupation de la rue fait peser sur leur état de santé si une intervention urgente était nécessaire. Depuis le projet baptisé "rue 'Golotte" est resté sous le boisseau mais nous savions qu'il referait surface en avril.

    Plus précisément le 4 mai. C’était un vendredi. L'évènement a reçu le soutien actif de la mairie du IIIe mais aussi de l'entourage de la Maire de Paris Anne Hidalgo car c'est un genre de modèle (à défaut de modèle du genre) de ce qu'elle propose aux parisiens pour s'approprier la rue…

    Entre temps, des barrières métalliques ont été installées aux deux extrémités de la voie pour signifier et mettre en œuvre l'interdiction de circuler les jours de "rue 'Golotte".

     

    Coutures st gervais barrières gs 12 05 18

     

    Les personnes lésées s'apprêtent à saisir la justice. Des accommodements pourtant ont été apportés, qui vont dans le sens de ce qu'elles attendent : l'évènement n'est plus programmé qu'un jour par semaine au lieu de deux et le nombre de mois dans l'année a été également réduit. Il reste une bévue qui peut être traitée : le jour choisi est le vendredi, jour où l'activité commerciale des galeries est la plus intense…

    Aussi nous suggérons deux pistes au Maire du IIIe pour éviter, comme il l'a malheureusement fait, de monter deux populations l'une contre l'autre : transférer la "rue 'Golotte" dans le jardin Leonor Fini adjacent, ou choisir le lundi, jour de fermeture des galeries, pour l'organisation dans la rue des divertissements dont on finira d'ailleurs rapidement par constater qu'ils correspondent peu aux besoins des enfants.

     

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    Barres Ce sont des ressortissants d'Europe de l'Est, dont deux d'entre eux se sont établis à l'angle des rues des Barres et François Miron (IVe) et se livrent en réunion à la boisson.

     

     

    Un des riverains les plus proches s'exprime ainsi dans un message adressé au maire de l'arrondissement. Extraits :

     

    J'habite là avec une partie de mon appartement et mon activité professionnelle qui donnent sur la rue des Barres, au dessus de SDF. Je me permets de vous faire part de la situation invivable que nous subissons depuis quelques temps et qui ne fait malheureusement qu'empirer.
     
    Leur campement qui se trouve au niveau du 17 rue des Barres favorise le rassemblement de nombreux marginaux à heures aléatoires qui viennent consommer de grandes quantités d'alcool. Ils peuvent être jusqu'à 7-8 personnes régulièrement (plus parfois) installées rue des Barres, écoutant de la musique forte, criant dans la rue qui résonne, se battant parfois, agressant verbalement les passants.
     
    Les horaires sont aléatoires : cela peut être en pleine journée ce qui ne favorise pas le passage de gens du quartier, touristes, clients, mais cela peut également se produire la nuit. Nous sommes réveillés plusieurs fois par semaine en pleine nuit et obligés de prévenir la police pour faire cesser l'agitation.
     
    Il y a quelques jours j'ai même dû aller au commissariat déposer une main-courante. En effet, j'ai été agressé verbalement par un d'eux qui m'a suivi jusque devant chez moi.
     
    Comme vous le voyez, cela n'évolue pas dans le bons sens. J'espère vivement que vous trouverez une solution rapide pour apporter un peu de calme et sérénité dans cette partie du Marais qui était si paisible.
     
     
     
    La police est attentive à la situation mais considère que "les faits dénoncés ne sont pas constitutifs d'une infraction pénale. Il n'y a donc pas d'interpellation et de placement en garde à vue possibles".

    Les manifestations du 1er mai ont été frappées du même syndrome. L’État de droit qui est le nôtre et l'humanisme qui guide la pensée de notre société ne fournissent pas toutes les réponses aux difficultés que nous affrontons du fait des bouleversements politiques, climatiques, des guerres et des persécutions qui sévissent sur la planète.

    Nous pouvons rester fidèles à l’État de Droit si nous adaptons l'état du droit aux circonstances dans nos démocraties. Qu'en sera-t-il de l'humanisme ? Personne n'a envie de s'en éloigner mais peut-être faudra-t-il qu'il soit plus exigeant pour ne pas sombrer dans un angélisme suicidaire.

    GS