Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

  • Hocquart rvp 13 05 14Frédéric Hocquard (au centre) en réunion dans son bureau de l'Hôtel de Ville, avec "Vivre Paris !" et ses composantes, peu après sa nomination en 2014 (Photo VlM)

     

     

    La Newsletter TRAX Magazine dans son édition du 5 décembre commente la décision prise par le parlement berlinois de financer à hauteur de 1 million d'€ la mise aux normes des établissements recevant du public qui sont à l'origine de nuisances sonores pour les citoyens résidents.

    Une manière de faire en sorte que ces créateurs de nuisances sonores ne soient pas condamnés à fermer boutique sur intervention des pouvoirs publics. Il conviendrait de savoir tout de même si ce financement est un prêt qui doit être remboursé ou une subvention pure et simple. La différence est de taille. Dans nos débats au sein de "Vivre Paris !", nous avons toujours exclu que le contribuable subisse la double peine de payer pour l'insonorisation et de rester exposé néanmoins aux perturbations nocturnes qui accompagnent volens nolens la présence de ce type d'établissement (hurlements nocturnes, salissures, dégradations…).

    Frédéric Hocquard, dont on pensait au début de son mandat, qu'il accorderait dans sa démarche autant d'attention à la santé des citoyens qu'à la prospérité des professionnels de l'industrie des boissons alcooliques et de la nuit, nous livre une déclaration à ce propos qui a de quoi nous surprendre … ou nous confirmer dans nos inquiétudes. Selon TRAX, il reconnait "plancher sur un « principe d’antériorité », qui empêcherait les nouveaux propriétaires de se plaindre d’un certain niveau d’animation nocturne dans des zones historiquement festives".

    Imaginons deux habitants d'un même immeuble, l'un installé depuis peu et l'autre résidant là depuis longtemps, si un commerce fait du bruit, notamment la nuit, seul le dernier aurait le droit de se plaindre. Que devient le principe constitutionnel d'égalité devant la loi ?

    Plus cocasse encore, si on rappelle que ce dont se plaignent nos concitoyens c'est uniquement du non-respect des lois et règlements en matière de nuisance sonore. Va-t-on leur objecter le même principe pour d'autres types d'infraction à la loi ? Par exemple le trafic de drogue ? Ou les agressions ? Sur le fondement qu'une infraction qui avait cours antérieurement dans une zone étiquetée "festive" ou pourquoi pas "de non-droit", ne peut pas donner lieu à des plaintes de nouveaux arrivants ! A eux et eux seuls, le bénéfice de la loi serait refusé !

    Nous estimons que ce genre de prise de position doit être porté à la connaissance de nos nouveaux députés. Ils sont garants de nos lois et ne peuvent pas se désintéresser de l'usage qu'on en fait. Nous allons leur demander de veiller à ce que des opinions comme celle de M. Hocquard, exprimées avec légèreté dans une grande municipalité comme celle de Paris, fassent l'objet d'un recadrage.

    TRAX évoque le traditionnel débat entre commerçants et riverains en s'autorisant à placer les points de vue dans les deux plateaux d'une balance. Nous disons à ce sujet qu'il n'y a pas de balance qui tienne car il y a d'un côté des gens qui par souci de lucre demandent qu'on les laisse agir sans se préoccuper des lois et d'un autre des particuliers dont la santé ne supporte pas qu'ils soient privés de sommeil et dont les exigences ne sont rien d'autre que le respect de la réglementation en vigueur.

     GS

     

  • A1

     

    A l'occasion du lancement du n°11 de la revue Billaude Bestiaire de l'Anthropocène (*)

     

    le Mercredi 6 décembre 2017, à 19H30

     

     Une  conférence est organisée par la musée de la Chasse et de la Nature 62, rue des Archives (IIIe) sur le thème  

     

    "Avec qui allons-nous vivre à l’anthropocène ?"

     

    Le territoire et le mode d’existence de bien des animaux emblématiques de notre bestiaire sont menacés par le réchauffement climatique. Certains s’éteignent, d’autres profitent de ce nouveau contexte climatique.

    À l’occasion de son numéro sur l’animal imaginaire, la revue Billebaude s’est associée à la chercheuse Nathalie Blanc, à la Maison des écrivains et de la littérature et au biologiste Fabien Kirchner, chargé de programme « Espèces » au comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

    Conférence performance suivie d’une dédicace.

    Avec Stéphane Audeguy, Nathalie Blanc, David Christoffel, Suzanne Doppelt, Jean-Louis Giovannoni, Florian Kirchner et Pierre Senges

     

    Réservation au 01 53 01 92 40 ou Entrée libre (placement libre dans la limite des places disponibles).

    La nocturne est suivie d’un verre amical autour des intervenants.

     

     (*) L'anthropocène est la chronologie de la géologie  proposée pour caractériser l'époque de l'histoire de la terre qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l'écosystème terrestre.

     

  •   1504790-2004543Arrivée de touristes à l'aéroport

     

      

    Sensibles à l'opinion qui s'exprime dans les arrondissements centraux de Paris, les deux députés LREM des circonscriptions du Marais, Elise Fajgeles (5ème circonscription) et Pacôme Rupin (7ème circonscription) militent et organisent de débats publics et des tables rondes sur les locations saisonnières pour  plus de régulation et de transparence dans ces arrondissements de Paris.  

    Ils disent être souvent interpellés par les habitants sur les problèmes de cohabitation entre les hôtes et les autres propriétaires et locataires de la capitale et insistent sur l’importance de leur rôle de législateur sur ce sujet. 

    Ils affirment vouloir trouver un bon équilibre car la réglementation en France reste trop favorable comparé à d’autres pays et d'autres capitales.  En France, il faudrait, en fonction des municipalités, avoir la possibilité de choisir des conditions qui permettent de réguler cette activité dans des zones très tendues. Dans une réunion du IIe arrondissement, Elise Fajgeles a déclaré que nous avions tous intérêt à réguler.

    A cette même réunion du 16 novembre participait Emmanuel Marill, le directeur général d’Airbnb  France et Belgique qui a avancé le chiffre de 31 nuitées en médiane à Paris. D’autres sources indiquent que le revenu moyen de cette activité à Paris représentait 600 € par an en moyenne par parisien ! Les demandes d'autorisation de transformation d'appartements en locations saisonnières ne ralentissent pas, il suffit de consulter les parutions successives du  Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris (BMO) pour s'en rendre compte…  

    La limite de 120 jours de location pour la résidence principale votée récemment par le Conseil de Paris n’est-elle pas déjà obsolète et trop élevée ?

     

  •  3_autolib_87796Station de voitures Autolib'

     

     

    Autolib’ donne des sueurs froides à la mairie de Paris mais aussi aux Parisiens et contribuables qui financent en partie cette aventure.  

    Les données communiquées au fil des mois laissent pantois. Si en début d’année, il était question d’un « déficit » estimé de 120 millions d’€ à l’échéance du contrat (2023) pour les contribuables (malgré la prise en charge du groupe Bolloré de 60 millions €), il est question désormais d’un montant révisé de 190 millions d’€.

    Déficit auquel s'ajoute celui de Vélib'.

    Un audit demandé par le syndicat mixte est en cours depuis 9 mois dont les conclusions se feraient attendre. Mais il est certain que le modèle n’est pas viable et devra être revu ! Il est en effet symptomatique que le coût de ce service qui profite à une minorité d’utilisateurs soit supporté entièrement ou presque par la collectivité. Avec l'emploi de "lib'" dans le nom du service, n'y a-t-il pas d'ailleurs dans le cas présent usurpation du mot "Liberté"?   

    Parmi les griefs qui nous remontent figure le mauvais entretien des véhicules dont l’intérieur est souvent sale et souillé. La carrosserie est fréquemment abimée (rayures, enfoncements…), ce qui ne donne pas vraiment envie d'utiliser ces voitures.  Les entourages en ciment qui délimitent les emplacements de stationnement sont fréquemment brisés. Quant aux abris ils sont très laids (voir notre article du 06 mai 2015 intitulé "Le triste sort des stations Autolib’") et utilisés comme dortoir ou dépotoir …

     

    Que faudrait-il faire pour changer la donne ?

    Il est question de fermer les stations. Sans doute faudra-t-il revoir leur implantation à l'aune de ces premières années d'expérience, afin de mieux les répartir sans pour autant trop défavoriser certains secteurs où le service serait jugé trop inutilisé.  

    En matière d'entretien des efforts significatifs devront être faits (y compris pour les stations !) faute bien entendu de pouvoir surveiller l'état des véhicules après chaque course.

    Sans doute que la tarification devra être affinée et révisée afin que le modèle retenu couvre au moins ses charges.

    N'oublions pas non plus les embouteillages dus aux modifications de la circulation (fermeture des voies sur berges, création de couloirs à vélos…) qui n'incitent pas à emprunter une Autolib' même avec un moteur électrique.

    Le plan des déplacements pour une circulation facilitée à Paris doit être davantage pensé et réfléchi avec des projections solides à moyen et long termes. Il faut éviter de raisonner à court terme et arrêter de procéder par effet d'annonce ce qui a conduit à la situation délicate actuelle, notamment pour d'Autolib'.

    Dominique Feutry

     

  •   Sans-titreLa foule la nuit sur les Champs Elysées

      

     

    Dans le prolongement du colloque organisé par la Plate-forme Nationale pour le développement de la Vie Nocturne, le docteur Bertrand Lukacs qui est aussi président de l’Association des Riverains du Canal Saint-Martin (Xe) fait part dans les ligne ci-après de ses réflexions quant à l’idée que certains fondent leur approche de la ville de demain sur le fait que, pour l’homme, le temps de la nuit serait absolument comparable au temps du jour. Il considère qu’il s’agit d’une grave erreur.  En effet la biologie de l’homme est construite sur un cycle circadien où la nuit, repos-sommeil, a un rôle différent du jour, veille-activité. Désynchroniser ce rythme entraine  des troubles importants pour l’homme.

    Le récent rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) portant sur « L’évaluation des risques sanitaires liés au travail de nuit» souligne ce point :

    https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011SA0088Ra.pdf 

    Ce rapport majeur résulte d’une consultation coordonnée pendant 3 ans par d’éminents spécialistes et experts nationaux et internationaux confirme les effets délétères du travail de nuit avec différents niveaux de preuve scientifique.

    Ces effets portent touchent  d’une part  la somnolence, la qualité de sommeil et la réduction du temps de sommeil total, et le syndrome métabolique sont avérés et d’autre part  la santé psychique, les performances cognitives, l’obésité et la prise de poids, le diabète de type 2 et les maladies coronariennes probables. Il se traduit par l’hypertension artérielle et de possibles  accidents vasculaires cérébraux.  L’expertise conclut aussi  à un effet probable du travail de nuit sur le risque de cancer notamment  du sein dû aux perturbations des rythmes biologiques.

    Le travail de l’Agence pointe également que la fréquence et la gravité des accidents survenant lors du travail de nuit sont généralement augmentées.

    Les conclusions de ce rapport centré sur le travail de nuit, s’appliquent à tous ceux dont le rythme jour, veille- activité, et nuit , repos –sommeil, vient à être perturbé.

    Le développement de la vie nocturne en ville concerne trois types de populations, les travailleurs de nuit, les noctambules incluant ceux qui aiment faire la fête  et la très grande majorité des habitants.

    Il est possible de protéger conjointement les intérêts des trois populations par un développement maitrisé de la vie nocturne. La condition première doit être une volonté politique non seulement  très clairement exprimée par des mots mais surtout déclinées par des actions opérationnelles efficaces.

    Malheureusement le politique préfère naviguer au gré des courants, reflets des rapports de force s’exprimant sur ce sujet.  Aujourd’hui, le rapport de force est en faveur de ceux qui sont porteurs d’une vision économique borgne et à court terme, vantant le développement d’activités nocturnes très mal régulées, accentuant fortement les nuisances impactant la vie des riverains et exacerbant ainsi  des tensions qui finiront pas s’exprimer massivement comme c’est le cas pour le tourisme de masse. 

    Aussi à partir de cette réflexion, plusieurs propositions peuvent être formulées pour le Conseil de la nuit :

    • Une charte reprenant les termes du socle commun à faire signer par l’ensemble des participants. 
    • Un engagement de la ville de Paris d’accompagner le développement de la vie nocturne par la mise en œuvre d’une politique affirmée de lutte contre le bruit avec une priorité pour la nuit et une priorité budgétaire pour le développement d’outils de mesure objective des niveaux sonores.
    • Une clarification des actions à engager en distinguant clairement deux situations : les problèmes liés à une mauvaise régulation des établissements ouverts la nuit et les problèmes liés au développement de l’utilisation de l’espace public.
    • Le financement d’une étude confiée à un groupe de recherche ad hoc permettant d’évaluer le coût sociétal des effets délétères d’un développement non maîtrisé de la vie nocturne pour ne plus être borgne.

    Puisse les politiques s’inspirer de ces recommandations et ne pas rester aveugles face à ce qui est devenu un enjeu de santé publique !  

     

  •  18luuo8xjl042pngVers la suppression des feux tricolores

     

     

     

    La question de la suppression des feux tricolores n’est pas nouvelle.  Le très célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) en a fait un sujet d’études.  Plusieurs grandes villes (Philadelphie, Bordeaux, Lyon) ou des villes moins importantes (Abbeville…) l’ont expérimentée avec de résultats probants et le Conseil de Paris a adopté le pirncipe dans la foulée, en février dernier, dans le cadre du grand plan piéton. 

    Une expérimentation de 6 mois vient d‘être annoncée, elle débutera en novembre dans le XIVe arrondissement où 7 carrefours, non loin de la gare Montparnasse, seront dépourvus de feux.  

    Pourquoi  supprimer les feux tricolores ?

    Une telle décision en effet  peut apparaitre  a priori saugrenue. Mais à regarder de près, les raisons qui président ce choix montrent que l’arrêt des feux entraine moins de pollution, moins de bruit et paradoxalement moins d’accidents. 

    Moins de pollution car les véhicules qui s’arrêtent et redémarrent fréquemment consomment davantage de carburant et polluent donc plus. Moins d’arrêt, c’est aussi moins de bruit. Quant à la sécurité des piétons,  les tests démontrent  qu’avec des « cédez-le-passage », les conducteurs sont plus vigilants alors que lorsque le feu passe à l’orange, les conducteurs ont souvent tendance à accélérer… Enfin dernier avantage, le trafic est plus fluide.  

    10 000 accidents en moyenne sont recensés en France chaque année aux feux tricolores ! 

    L’adjoint en charge des Transports à la Maire de Paris, Christophe Najdovski, a annoncé qu’une évaluation serait faite (la Ville de Paris a prévu aussi de mesurer la pollution et les niveaux de bruits, de jour et de nuit) dans le XIVe. A l’issue de celle-ci, précise-t-il,  si ce pilote s’avère concluant, l’extension des suppressions de feux concernerait les carrefours à faible trafic.  Le Centre d’Etudes et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (CEREMA) recommande la mise en fonction de feux dès qu’une « rue à 50 km/h voit passer 800 véhicules par heure ».  

    Ce sont surtout les rues à Zone 30 sur lesquelles porte la réflexion de suppression des feux.  Il y a bien longtemps des villes, Nancy par exemple, avaient déjà tenté de limiter la vitesse en réglant les feux de sorte qu’en roulant à 30 km/h si le trafic restait fluide,  l’automobiliste ne rencontrait plus que des feux tricolores verts.

    Reste à montrer que les automobilistes seront disciplinés, que les incivilés seront en baisse et que le nombre d'accidents sera significtivement réduit. Le changement de paradigme devra s'accompagner de comportenements  aux antipodes de ceux que nous constatons chaque jour. 

    Quant au choix des carrefours du Marais qui pourraient être concernés à l'avenir par cette mesure, nous espérons que les habitants seront consultés préalablement ?  

    Dominique Feutry

     

  •    A1Un magasin éphémère 28 rue des Rosiers (IVe) (photo SM) 

     

     

    Nous voyons fleurir régulièrement des magasins éphémères ou "pop up stores". Un tendance qui s’accélère vu le nombre de points de vente de ce type que l'on rencontre à Paris et plus particulièrement dans le Marais où les touristes abondent (rue Saint-Martin, rue des Rosiers, rue de Turenne, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, rue Beaubourg…).  

    Pour certaines marques il s'agit d’un mode de communication pour lancer de nouveaux produits, un moyen d'écouler des fins de saison. Il arrive aussi que ce soit des officines qui ne vendent que sous cette forme comme nous l'avons souvent dénoncé à propos des marchands de tapis et de leur lot d’affiches sauvages qui peuvent inonder tout un quartier. Quant aux propriétaires des locaux c'est une façon des les rentabiliser dans l'attente par exemple de travaux ou de l'arrivée d'un nouveau locataire. Certains commerces ayant pignon sur rue utilisent les mêmes méthodes permettant d'attirer le chaland via les réseaux sociaux.  

    Ces installations de quelques jours perturbent la plupart du temps l’environnement immédiat par la distribution de flyers et prospectus, l'apposition de pancartes/affiches ou tout simplement par les "décorations" des vitrines qui jurent avec celles des autres commerces tout proches.  

     

     

    A1File de clients alertés par une vente privée via les réseaux sociaux 79 rue  Vieille du Temple (IIIe) le 21 octobre (photo JFLB)

     

    La réglementation existe en matière de sécurité, de vitrines, de PSMV, de droit du travail, d'occupation de l'espace public lorsque des files de clients se forment sur le trottoir empêchant les piétons de circuler et les obligeant à marcher sur la chaussée (voir photo ci-dessus)…

    Est-on sûr qu'à chaque fois toutes ces règles soient respectées et les autorisations nécessaires obtenues ?

    La DPSP la nouvelle brigade contre les incivilités a fort à faire en la matière et nous ne manquons pas de lui signaler, ainsi qu'à la police si besoin, les dérives que nous constatons ou qui nous sont rapportées par nos membres.

    Dominique Feutry

     

  •    A4Effervescence devant le 1-3 rue Pierre au Lard (IVe) le 27 septembre au soir (photo EK)

     

     

    Depuis quelque temps déjà les habitants de la rue Saint-Merri et de la rue Pierre au Lard (IVe)  se sont inquiétés de travaux discrets menés à l’intérieur du local situé derrière le restaurant à l’enseigne du Who's, craignant la résurgence, de façon déguisée, de la boîte de nuit dont l’installation n’a finalement pas été autorisée et pour laquelle nous avons rédigé de nombreux articles sur notre blog (voir notamment celui du 18 avril 2015). En effet, dans le cadre de la révision du PSMV(plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, la parcelle du 1-3 rue Pierre au Lard, de mauvaise qualité de bâti et étant destinée à devenir un espace vert, aucun permis de construire ne pouvait plus être accordé sur ce site.

    Nous savons que les autorités compétentes ont visité les lieux durant les travaux et qu’a priori il n’auraient rien vu d’illicite, il ne s’agirait que d’une extension du restaurant dans les locaux qui étaient prévus à l’origine pour y installer une boite de nuit.  

    Mercredi soir cependant l’attention des riverains a été attirée par un va et vient nouveau, comme l’attestent les photos jointes à cet article prises vers 23h00. La ruelle Pierre-au-Lard était recouverte d’un tapis rouge pour les VIP qui se présentaient côté rue Saint-Merri. Ils notaient la présence d’un service d'ordre privé, des voitures stationnées qui fermaient la rue Pierre-au-Lard et des activités en musique tant au rez-de-chaussée et au premier étage que sous la verrière et derrière des fenêtres en verre sablé.  

     

    A2Voitures en stationnement rue Pierre au Lard (IVe) le 27 septembre 2017 (photo EK)

     

    Que signifie cette effervescence nouvelle ?

    Est-ce simplement une nouvelle entrée du restaurant ou bien davantage ? Tous les riverains sont dubitatifs et se demandent si l’on ne va pas découvrir que les autorités ont été trompées quant à la destination réelle de ce lieu.

    Il importe que les riverains soient rassurés par la mairie et la préfecture et qu’une information officielle soit adressée au collectif Pierre au Lard. Les habitants ne veulent pas subir ce que d’autres vivent du fait de la présence d’établissements égoïstes préoccupés surtout par le remplissage chaque soir de leur tiroir-caisse !

     

  •  Agent nettoiement 27 02 12Ramassage manuel des déchets, une nécessité incontournable (Photo VlM)

     

     

    « La Journée du Grand nettoyage »…. C'est à grand renfort de publicité que la mairie de Paris annonce cette opération fixée au 30 septembre prochain,  la première édition remontant à 2014.

    Il n'y a pas  de mots assez forts  pour valoriser cet événement, « Rendre plus belle la capitale » « Acteurs du Paris durable », « Devenez ambassadrices et ambassadeurs de la propreté de votre quartier », « Opération conviviale de nettoyage… pour susciter l’attention des usagers et des riverains à veiller au respect de l’espace public et à la gestion des déchets »…

    En fait le constat est accablant. Comme le souligne le site Paris Vox à ce sujet à propos de la capitale « n’est-ce pas reconnaitre qu’elle n’est pas aussi propre qu’elle devrait être et démontrer la démission des pouvoirs publics face à la saleté ambiante ». Car la réalité est  bien celle de la présence sur nos trottoirs, au pied de nos habitations,  dans nos rues,  des  déchets de tous ordres jetés sur les trottoirs, des collecteurs de verre et  des poubelles qui débordent ou dont le contenu est jeté par ceux qui les fouillent  systématiquement, les traces et odeurs d’urine, les déjections canines, des pourtours d'arbres emplis de saletés et de mégots, de l’affichage sauvage,  des tags  sans parler de tout ce qui est fixé sur les murs depuis des années allant des carrelages aux morceaux de cadres de  bicyclettes  qu’on laisse plantés à la vue de tous des années durant.

    La multiplication des nuisibles est aussi la conséquence de cette situation qu’amplifie aussi la politique voulue de la fête.

    21106531_10154962232674639_7676426686395413160_n

    L'affiche de la mairie de Paris annonçant la journée du grand nettoyage du 30 septembre 2017

     

    Vraiment ce type d’opération que prône la mairie est une quasi provocation pour ceux qui savent combien leur coûte la taxe de balayage et la taxe d'enlèvement des ordures ménagères ! Montants qui sont d’ailleurs doublés si vous avez le malheur d’habiter un immeuble situé à l’angle de deux rues.

    Faut-il donc vraiment en passer par là, par des allocations de matériels supplémentaires pour les équipes chargées de la propreté en utilisant le budget participatif ou bien laisser des associations japonaises organiser des opérations nettoyage dans les quartiers touristiques de la capitale ? Certes nous ne pouvons pas négliger l'existence d'incivilités mais nous sommes tout de même au 3ème plan propreté lancé par la Maire de Paris depuis son élection !

    Dominique Feutry

     

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    91270909_576ad384cb3f8La Cité de la mode et du design où le 15 septembre 2017 a eu lieu la conférence nationale de la vie nocturne

     

      

    Le 15 septembre dernier une conférence nationale de la vie nocturne a été organisée à la Cité de la mode. Parmi les thèmes abordés sous forme de tables rondes un sujet a retenu notre attention  « Co-construire une politique de la vie nocturne, entre fantasmes et réalités ». 

    La table ronde réunissait des élus de différentes villes d’Europe (Londres, Rotterdam, Nantes, Bordeaux), un représentant de la Préfecture de Police de Paris des élus de différentes villes d’Europe (Londres, Rotterdam, Nantes, Bordeaux), des représentants de riverains appelant au développement de la vie nocturne (Zurich et Nantes) et  un membre, médecin des hôpitaux, du Réseau « Vivre la Ville ! » dont fait partie Vivre le Marais, un représentant de l’UMIH-SNEG (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie-Syndicat des Entreprises Gaies), le chargé de mission du conseil de la nuit de Paris étant chargé de présenter les résultats d’une enquête faite par l’EFUS (European Forum for Urban Security) sur les pratiques de régulation de la nuit dans différents villes d’Europe. 

    Les débats étaient organisés en 2 temps autour des « modes de régulation de la vie nocturne » et d’autre part «  les leviers et obstacles pour le développement de la vie nocturne ». 

    Les échanges ont permis de prendre la mesure d’une volonté de différentes municipalités d’opérer un véritable changement de paradigme, selon ce qu’en attendent des organisations professionnelles parties prenantes ainsi que certains usagers. En effet, ils proposent de refaçonner nos villes obsolètes selon eux car créées pour y vivre le jour, il faudrait que la nuit soit comme le jour. D’où le projet de faire vivre la ville 24h sur 24, sous tous les aspects possibles de la vie et, en attendant, par le développement de la vie nocturne « festive ». 

    Ce qu’il y a eu d’absolument extraordinaire au sens étymologique du terme, c’est la pugnacité des élus présents à la tribune pour faire croire à l’inéluctabilité du changement de paradigme, dont, en réalité, ils sont parmi les promoteurs privilégiés, associés à différents parties prenantes (lobbies, noctambules), cependant que la majorité de citoyens ne les ont jamais élus sur de telles promesses électorales. 

     

    Contest_conference-nationale-de-la-vie-nocturne-1L'affiche annonçant la conférence nationale de la vie nocturne

      

    Au fil des échanges, ces élus se sont crus autorisés, sous différents prétextes, à crânement balayer l’argument de santé publique que leur a fermement opposé le médecin qui a plaidé pour la prise en considération des plaintes des riverains face aux dérives actuelles (bruit, mais aussi alcoolisation des bruiteurs, déjections et déchets sur l’espace public). Parmi le verbatim entendu relevons « l’intérêt de la plateforme est que le sujet ne soit pas cannibalisé par le sommeil », « les chiffres montrent qu’un pourcentage important de jeunes ne boit pas une seule goutte d’alcool, et… ce sont les personnes les plus âgées qui boivent, qui boivent chez elles, ce qui fait qu’il vaut mieux les inviter à sortir pour éviter cette consommation d’alcool » (sic), « la solution se trouve par un dialogue, que la municipalité de Nantes se félicite d’avoir réussi à établir » sachant que les nuisances persistent encore. Le représentant des noctambules zurichois, a même affirmé « qu’il existerait un droit fondamental à être ivre et que la vie nocturne veut sortir de la normalité, par exemple en n’étant pas très propre ». 

    Face à ces positions, le représentant des parties prenantes à l’économie de la nuit n’a plus eu grand-chose d’autre à faire que, tout en reconnaissant qu’il existe bien des situations anormales pour les riverains, de se répandre sur les associations qui défendent lesdits riverains victimes, tout en félicitant chaleureusement les autorités publiques parisiennes de la qualité de leur office. 

    Saluons l’intervention du représentant de la Ville de Rotterdam. Il n’a, en effet, n’a pas hésité à affirmer « Notre maire pense que le logement est un droit et donc que le droit de dormir prévaut sur celui de faire la fête », tout en expliquant que les plaintes des riverains font l’objet d’un suivi personnalisé et tenace (mesurage acoustique…), l’autorité publique considère que la voie publique doit être épargnée par les décibels. 

    Voici exactement la situation équilibrée qu’attendent les associations de riverains, qui n’ont aucun intérêt à tuer le commerce, mais toutes les meilleures raisons d’exiger que l’on puisse se reposer et dormir chez soi. Le représentant de la Préfecture de police de Paris a affirmé que le but est de faire coexister la liberté d’aller et venir, la vie nocturne et le droit de faire la fête avec sécurité et tranquillité, en déclinant synthétiquement les règles à respecter pour les horaires et les sanctions encourues par les établissements. 

    Nous retenons de ces débats que la parole des riverains n’est plus étouffée, ces derniers ont voie au chapitre. Toutefois nous ne répéterons jamais assez que vouloir trop braver le cycle naturel du jour et de la nuit à des fins essentiellement de fêtes risque fort de brûler les ailes de ceux qui en font la promotion.