Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

  •    6a00d8341d8a0f53ef013487f51c59970c-320wiLivraison du Monop' bloquant la circulation de la rue des Haudriettes (IIIe) (photo VlM)  

     

    Solution choquante que celle mise en œuvre par la RATP sur la ligne 29… Constatant qu'un magasin Monop' (groupe Casino) situé rue des Haudriettes (IIIe) est livré chaque matin par des camions qui bloquent la rue (voir notre article du 4 octobre 2010), en dépit de nombreux espaces livraisons, et plutôt que de verbaliser, la régie a tout bonnement choisi la solution de détourner le trajet depuis le 4 avril dernier !!!

    Ainsi au lieu de verbaliser,  on supprime pendant trois quarts d'heure chaque matin la desserte de quatre arrêts. Rappelons que le 29 dessert la Gare Saint-Lazare et tout un quartier de bureaux et de grands magasins : tant pis pour les travailleurs !
       IMG_0720Affichette apposée sur les arrêts de la  ligne 29 (photo VlM) 
     
     
     
    Nous avons un nouvel exemple de privatisation de l'espace public, comme le fait depuis des mois le magasin de la marque "Supreme" qui monopolise régulièrement les rues Barbette, Vieille du Temple et Des Quatre-Fils (IIIe) et empêche les piétons de circuler avec le renfort d'une "service d'ordre" privé tout à fait illégal (voir nos articles des 18 mai, 8 et 10 décembre 2017) !
     
    Dans le  cas de la RATP le fait que de simples intérêts mercantiles privés l'emportent sur le service public est encore bien plus grave et illustre malheureusement combien dans la vie courante l'exemple du pot de terre contre le pot de fer devient peu à peu force de loi.
     
    Nous sommes intervenus auprès de Christophe Najdovski, Maire-Adjoint auprès d'Anne Hidalgo en charge de la voirie et des déplacements, pour qu'il se penche sur cette anomalie qui frappe un service public, en l'espèce un moyen de transport en commun, pour céder aux intérêts d'une activité marchande. Alors même qu'il suffirait que la police ou la DPSP verbalise ceux qui occupent indument les nombreuses places de livraisons qui ont été créées sur la rue.
     
    En réponse nous avons reçu de sa part le message suivant :
     
    "J’ai demandé à la Section Territoriale de Voirie de sanctuariser l’aire de livraisons située au numéro 10 de la rue, et de solliciter la Préfecture de Police pour verbaliser le stationnement illicite sur cette aire.

    Un message sera envoyé au gestionnaire du magasin pour qu’il utilise cette aire située à proximité".

    Il manque apparemment une pièce au puzzle : une réprimande à la RATP qui se permet avec légèreté de dérouter une ligne de bus et supprimer des arrêts pour plaire à un commerce qui ne se donne pas la peine de traiter régulièrement ses problèmes de livraison.
     
    Dominique Feutry 
     
     
  •    AOOAAVue de la Préfecture de police de Paris (photo le Monde) 

     

     

    En application de la loi du 28 février relative au "statut de Paris et à l'aménagement métropolitain", la répartition des compétences entre la Mairie de Paris (DPSP) et la Préfecture de police est désormais arrêtée.

    Le site de la Préfecture de police https://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/Demarches/Particulier a d'ores et déjà pris en compte ces évolutions qui, rappelons le, entreront en application le 1er juillet prochain.

    Parmi les modifications, les compétences de la Préfecture en matière de lutte contre les nuisances sonores seront fonction de l'origine de ces nuisances. Une répartition qui n'est pas si évidente et qui ne facilitera pas la vie des Parisiens. Nous l'avions d'ailleurs déjà perçu à la suite de la réception des précisions apportées par Matthieu Clouzeau, directeur de la DPSP,  suite à la parution de notre article du 13 mai dernier,

    La préfecture distingue ainsi les nuisances sonores émanant d'un local professionnel, les bruits de musique provenant d'un établissement recevant du public, les bruits liés au comportement d'une personne, les bruits de chantier, les bruits des livraisons et la tapage sur la voie publique. Pour chacune des causes l'administration  compétente diffère.

    Ainsi la préfecture reste compétente pour traiter des bruits provenant d'un local où sont exercées des activités professionnelles, sportives, culturelles, de loisir, ou bien provenant de commerces ou de bureaux). Après saisie de la préfecture, un inspecteur de salubrité sera chargé de l'enquête et une mise en demeure sera adressée à l'auteur  de la nuisance. En cas de récidive un procès verbal est dressé et envoyé au tribunal de grande instance.

    Pour les bruits de musique des bars, discothèques, restaurants diffusés de façon habituelle, la conciliation (?) est conseillée. Si elle n'aboutit pas, alors la préfecture doit être saisie au moyen d'un formulaire disponible sur le site mentionné ci-dessus. Rien n'est indiqué quant à la suite qui sera alors réservée à l'envoi de ce document?  

    En ce qui concerne les bruits découlant du mauvais comportement d'une personne (bruits domestiques,, chien…), la conciliation est à nouveau conseillée avant la saisie du commissariat qui pourra faire une mise en garde en cas de bruit anormalement élevé. Or nous savons qu'il est de plus en plus difficile de joindre son commissariat d'arrondissement  depuis la réforme récente des appels téléphoniques.

    En cas de bruits de chantiers, faute de concertation positive, en cas de livraison avec force bruit souvent en dehors des horaires stricts définis, le commissariat peut être saisi, voire la préfecture.  

    Enfin le tapage nocturne constaté "à l'oreille" entre 22h00 et 07h00 constitue un abus manifeste qui nécessite de contacter le commissariat central qui dépêche des agents. Ils  peuvent alors adresser une mise en garde ou infliger une contravention, 

    Toutes ces explications sont simplement écrites mais dans les faits il est difficile pour la victime de nuisances sonores de se faire écouter, de savoir où s'adresser et de pouvoir toucher les représentants de l'ordre. Souvent l'impression est que la laisser-faire l’emporte sur la réglementation, les textes existants, et cela est particulièrement mal perçu par les Parisines. Un constat qu'il convient de méditer

    Dominique Feutry 

     

  •   IMG_0729Potiche renversée devant le 15 rue de Grenier Saint-Lazare  (IIIe) (photo VlM)

     

    Chaque fin de soirée prolongée devient source de vandalisme, tags, peinture étalée sur les trottoirs, plantes arrachées dans leurs pots, saletés en tous genres parsèment nos rues (urine, papiers gras, canettes de bière, vomis), bruits et hurlements de fêtards alcoolisés qui peuvent pourrir la nuit de toute une rue …

    Des saccages plus importants sont signalés ici et là, comme une énorme potiche verte disposée par les services de la ville,  renversée dans le nuit du vendredi 16 au samedi 17 mai, devant la sortie de la rue Brantôme, 15 rue de Grenier Saint-Lazare (IIIe) ou un autre pot décorant un restaurant, mis à terre 26 rue Beaubourg dans la nuit du 22 mai (IIIe) (voir photos). Nous ne cessons de citer ces cas de ce qui est devenu, il faut le reconnaitre, le quotidien de la nuit dans bien des secteurs de Paris.

     

    IMG_0736Potiche renversée dans la nuit du 22 mai, 26 rue Beaubourg (IIIe) (photo VlM)

     

    A la mairie de Paris qui a pourtant les moyens d’agir en matière d’autorisations de terrasses, en prenant des arrêtés anti alcool et surtout en prônant moins ce type de fêtes désastreuses, on semble n’en avoir cure malgré les nombreuses mises en garde des associations d’habitants notamment. Tant pis si toute une génération est sacrifiée sur l’autel de la fête du profit ! Quant aux habitants qu’ils se taisent ou déménagent !

    Reçue récemment par des conseillers de la Maire de Paris une délégation de représentants du Réseau "Vivre Paris !" qui comportait un membre de "Vivre le Marais !" a rappelé haut et fort que cette situation n’était plus tenable et que le mécontentement des habitants s’installait durablement, d’autant que les nuisances décrites plus haut gagnaient de plus en plus de quartiers.

    La grogne s’intensifie et pèsera lourdement lors des prochaines élections !

    Dominique Feutry

     

  •  2048x1536-fit_agents-dpsp-signalent-notamment-dechets-abandonnesAgents de la DPSP en action (photo 20 Minutes)  

     

     Dans le Bulletin officiel de la Ville de Paris (BMO), daté du 9 mai 2017, sont détaillés, pour chacune des directions de la ville, les responsabilités dont elles ont la charge L’une des directions figurant à l'article 19 du texte nous intéresse tout particulièrement, il s'agit de la nouvelle Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) qui a succédé à la DPP depuis le début de l'année, lorsqu'une partie des effectifs de la Préfecture de police a été rattachée à la Ville (voir notre article du 28 octobre 2016).

    Comme souvent, les rôles entre différentes équipes créent des jeux de « renvoi de balle » en matière de responsabilités, nous disposons dorénavant avec cette publication d'un descriptif officiel de ce qui est dévolu à la DPSP que nous restituons in extenso.

    «La Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection est :

    • chargée par des actions de prévention, de dissuasion, et si nécessaire de verbalisation et en étroite concertation avec les maires d'arrondissement, de la lutte contre les incivilités, plus particulièrement dans le domaine de la malpropreté et de l'occupation abusive de l'espace public.

    • Traite l'ensemble des plaintes liées aux bruits de voisinage causés par les activités professionnelles, sportives, culturelles ou de loisirs.

    • A en charge la surveillance et la protection des bâtiments des équipements des espaces verts de la Ville de Paris, ainsi que des usagers qui les fréquentent et des personnels qui y travaillent et contribue à l'amélioration de leur sécurité au titre de la prévention situationnelle.

    • Assiste les catégories les plus fragiles de la population, parmi lesquelles les personnes sans abri, les migrants et plus particulièrement les familles à la rue.

    • Met en place et contrôle les dispositifs de protection des écoliers aux abords des établissements scolaires et d'accompagnement des personnes âgées lors de leurs retraits bancaires.

    • Prévient les troubles à la tranquillité dans certains quartiers de la capitale notamment au travers des dispositifs de médiation.

    • Pilote la politique parisienne de prévention et de sécurité en contribuant à sa conception et à la mise en œuvre des axes prioritaires figurant dans le contrat parisien de prévention, et de sécurité, les contrats de prévention et de sécurité d'arrondissements.

    • Anime et gère la politique municipale en matière de prévention de la délinquance et de médiation sociale, en liaison avec tous les services municipaux concernés.

    • Pilote le dispositif municipal opérationnel de gestion, de crise en cas de risques majeurs.

    • Assure au quotidien et en permanence l'information des élus et la coordination des services municipaux par son dispositif de veille opérationnelle.»

     

    82297Présentation de la DPSP sur le site de la Mairie de Paris

     

    Avec cette liste des responsabilités, il devient plus simple de comprendre les prérogatives de la DPSP.

    Nous notons d’ailleurs à cet effet que la verbalisation ne doit intervenir qu’après la phase de médiation, les maires d’arrondissement étant dorénavant associés (il ne leur sera plus possible d'affirmer que tel ou tel problème du ressort de la DPSP dépend de la préfecture …) qu'il s'agisse de la malpropreté ou de l'occupation abusive des espaces publics (en particulier les débordements de terrasses ou les non autorisées). Les bruits de voisinage de toutes origines sont aussi dans le giron de la DPSP comme le sont les troubles de tranquillité que la médiation préconisée dans ce texte ne résout pas, nous le savons par expérience…

    Nous allons désormais suivre avec intérêt, à partir de cette description, les effets de l’action de la DPSP contre les incivilités qui empoisonnent de plus en plus notre quotidien.

     

     

    Matthieu Clouzeau, Directeur de la DPSP a apporté les présiosn suivantes à notre article :

    "Je me permets un petit correctif sur votre article relatif aux compétences de le DPSP quant aux bruits de voisinage.

    La compétence de la DPSP porte sur les bruits de voisinage "d'origine professionnelle". La nuance est importante car elle signifie que nous ne traitons pas le problème du bruit de perceuse, de télé trop forte, d'aboiements de chien ou de dispute conjugale, etc…

    En revanche, la climatisation d'un bureau ou l'extracteur d'air d'un restaurant, par exemple, seront de notre compétence à partir du 1er juillet.

    Par ailleurs, nos agents peuvent d'ores et déjà verbaliser le tapage nocturne ou injurieux sur la voie publique (ex: vociférations)…Avec toute la difficulté que l'on connait pour caractériser et/ou réprimer cette infraction individuelle dans un contexte de foule (parfais avinée…)!"

  • IMG_0702Important tas de détritus rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) et tente couverte de fientes de pigeons (photo VlM) 

     

      

    La question de la propreté prend l'allure d'une épidémie dont Paris ne parvient pas à se débarrasser. Impuissance, incivilité… tout a déjà été dit à ce sujet mais les faits sont têtus et la saleté est à tous les coins de rues.

    Les photos illustrant cet article montrent l'état dans lequel se trouvaient la rue du Grenier Saint-Lazare et le carrefour des rues Michel Le Comte et du Temple (IIIe)  le dimanche 7 mai 2017. La saleté est criante et ce n'est plus un épiphénomène à ces endroits, l'un face à restaurant connu et l'autre sur le trajet pour se rendre au Musée Picasso.
     
    Une honte pour le quartier et pour l'image de Paris. Une image qui heurte d'autant plus que l'autre trottoir rue du Grenier Saint-Lazare à la sortie du Quartier de l'Horloge est lui aussi utilisé comme dépotoir permanent alors que ces points noirs ne sont pas les seuls et sont hélas nombreux, nous pourrions citer par exemple l'angle des rues des Blancs Manteaux et des Archives (IVe).
     
    On constate combien l'annonce du 3ème plan de propreté de la Maire n'est que poudre aux yeux.
     
     
    IMG_0704Tas de saletés au pied  du Gymnase de la rue Michel  Le Comte, rue du Temple (IIIe) (photo VlM) 
     
     
      
    Les mesures à prendre en l'occurrence sont pourtant évidentes, il suffit de répertorier les endroits continuellement utilisés comme dépotoirs et de demander au service de la propreté d'organiser des tournées régulières afin d' enlever le saleté jetée à même le trottoir faute de trouver les auteurs et de les verbaliser. La problématique est la même que pour les murs régulièrement tagués et choisis pour l'affichage sauvage. La saleté c'est bien connu attire la saleté !
     
    Sans cette volonté et ce type d'organisation, y compris durant le week-end, le combat est perdu. Il faut remettre en cause le traitement de la malpropreté et des incivilités qui en sont la cause et surtout ne pas baisser les bras, ce sur quoi nous doutons.
     
    Comment font ailleurs  les équipes en charge de la propreté pour rendre leur ville propre ? Paris est-elle à ce point une anomalie qu'il soit impossible de la rendre propre ? Nous ne pouvons le croire.
     
    Dominique Feutry

     

  • Hidalgo anne rencontre 06 02 14Anne Hidalgo, entourée des Maires des IIIe et IVe arrondissements, Pierre Aidenbaum et Christophe Girard en 2014 avant les élections municipales, avec des membres de "Vivre Paris !". Elle ne dédaignait pas de nous recevoir à cette époque où son élection se jouait…

     

     Le réseau "Vivre Paris !" dont "Vivre le Marais !" est membre a participé récemment aux rencontres européennes de Madrid sur le thème des nuisances dues au trop nombreuses fêtes nocturnes dans les villes, notamment en matière de santé sur les habitants et le développement exponentiel de l’alcoolisation des jeunes.

    Dans le cadre de cette dynamique ainsi créée entre les villes européennes souffrant de ces excès et qui élaborent ensemble des solutions communes pour y remédier,  le réseau "Vivre Paris !" regroupant prés de 30 associations d'habitants a souhaité rencontrer la Maire de Paris, Anne Hidalgo. Le but de cet entretien est  de faire part des griefs et du très fort mécontentement des associations de riverains tout juste tolérées dans les instances parisiennes de soi-disant concertation, comme le conseil de la nuit où elles sont purement "baladées" par les organisateurs.

    Cette "marginalisation  orchestrée" est menée par des équipes sensées pourtant être au service et à l'écoute de tous les parisiens. Les représentants des associations d’habitants ont pointé du doigt ce dysfonctionnement auprès du responsable de la nuit à la mairie de Paris, Frédéric Hocquard qui préside le conseil de la nuit. Ils ont insisté sur cette attitude qui est perçue comme une forme de ségrégation, de mépris qui tranche avec la véritable écoute dont ils bénéficient de la part de la préfecture de Police de Paris.  

    Selon l’adage « il est préférable de s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints », ils estiment donc que seul un échange avec la Maire de Paris est susceptible de faire évoluer la situation nettement déséquilibrée entre, d’une part les « industriels de la nuit », leurs émanations associatives et professionnelles diverses bénéficiant des subventions accordées avec largesse par la mairie et d'autre part les riverains qui n'ont d'autre alternative que de devoir subir ou de déménager… ce qui en matière de citoyenneté, mot souvent mis en avant, est particulièrement exécrable.  Il est regrettable qu’une complaisance, voire une  complicité, se soit installée entre les professionnels de la nuit et les représentants de la mairie, complaisance particulièrement visible lors de ces réunions, et qui illustre l’inégalité de traitement entre les participants.

    Mais voilà ! Cette demande légitime de rendez-vous à la Maire de Paris, et nous souhaitons le faire savoir, se heurte à un mur, malgré les nombreuses lettres qui lui ont été adressées et plusieurs appels téléphoniques auprès de membres de son cabinet. Une fin de non-recevoir déplaisante, comme si les représentants des habitants qui sont pourtant eux aussi des contribuables et acteurs de la vie locale n’étaient pas dignes d’être écoutés mais réduits à une sorte de plèbe négligeable. Plèbe qui trouvera lors des élections législatives le moyen de manifester son mécontentement.

    Hidalgo et reine angleterre parapluies 2014Il faut dire qu'elle côtoie le Gotha  depuis…

     

    Nous appelons instamment la Maire de Paris à revoir son attitude et prendre conscience du ras le bol de ses administrés concernant les nuisances nocturnes, en particulier pour leurs conséquences désastreuses sur la santé. Les risques pris à trop vouloir les marginaliser sont élevés…  

     

  • 20 minutes JEE SIPAIllustration "20 minutes" JEE/SIPA

     

    La capitale française organisera les 25èmes championnats d'Europe d'athlétisme en plein air en août 2020, juste après les jeux Olympiques de Tokyo. Pas de quoi pavoiser : il n'y avait plus d'autre candidat après le retrait de la capitale de la Géorgie Tbilissi qui a sagement décidé de renoncer à sa candidature ! Ainsi en a décidé ce vendredi à l'unanimité et évidemment sans surprise le conseil de l'association européenne d'athlétisme (AEA), réuni à Paris.

    Avec les Gay Games en 2018, ces championnats en 2020, le Jeux Olympiques en 2024 (si notre dernier concurrent se désiste comme les autres…) et l'Exposition Universelle dont on parle pour 2025, c'est le trop-plein pour Paris. Une ville déjà surchargée qui ne se remettra pas d'une telle concentration d'évènements !

     

  •  IMG_0617Une des pièces exposées intitulée "Équilibre"

     

    « Plus de 400 jeunes âgés de 6 à 26 ans accueillis dans des établissements scolaires ou de protection de l’enfance d’Apprentis d’Auteuil imaginent, illustrent et se projettent dans un concours artistique sur le thème complexe : Habiter la société ».

    Depuis 5 ans, des jeunes de plus en plus nombreux inscrits dans les établissements scolaires et de protection de l’enfance d’Apprentis d’Auteuil participent à ce grand concours artistique. Cette année, 30 groupes de jeunes de 21 établissements de la fondation sont inscrits pour cette exposition au Loft de la rue Sévigné (IIIe).

    "Les 30 créations artistiques, réalisées par les jeunes d’Apprentis d’Auteuil  seront présentées, ainsi que le célèbre Kong de Richard Orlinski, l’artiste contemporain français le plus vendu au monde" parrainant cette année la manifestation

    Initié et mené par Apprentis d’Auteuil et le promoteur immobilier COFFIM. « Ce concours amène ces jeunes à exprimer de vrais positionnements vis-à-vis de la société dans un processus artistique ».

    Coffim-2017-affiche-212x300L'affiche de l'exposition des Apprentis d'Auteuil

     

    L’annonce de l’exposition précise enfin qu’ "Apprentis d’Auteuil" croit en une approche éducative de l’art comme levier de réussite, facteur de développement personnel et vecteur d’intégration.

    Les fonds collectés lors de l’exposition, notamment par la vente des créations, permettront le financement de nouveaux projets éducatifs et culturels en lien avec l’art au sein des établissements de la fondation

     

    Exposition ouverte au public (Entrée libre) du vendredi 28 avril au lundi 1er mai 2017 – 10h00 à 19h00,

    46 rue de Sévigné, Paris IIIe

     

  • 14La boulangerie de la rue des Rosiers (IVe) qui côtoie un restaurant de falafels

     

     

    La médiathèque de la Canopée la fontaine des Halles a organisé une conférence sur le thème « Le Marais, vagues d’immigrés et transformations d’un quartier parisien 1879-2000». Elle avait invité pour traiter de ce sujet l'historienne et  directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales,  Nancy L. Green. La salle était comble.

    La spécialiste des migrations a rappelé que la première migration importante dans le Marais était celle consécutive à la guerre de 1870, celle des juifs alsaciens et lorrains refusant de devenir allemands après l’annexion de leurs deux provinces. La seconde, fin XIXe début XXe,  fut celle des juifs des pays de l’Est en provenance de Russie  notamment où ils fuyaient les pays qui restreignaient leurs libertés et où avaient lieu des pogroms. Enfin la décolonisation après la seconde guerre mondiale a engendré l’arrivée d’une 3ème  vague de juifs en provenance de l’Afrique du Nord. 

    Si les juifs souvent pauvres ont été  attirés par le Marais comme ils l’ont été aussi par d’autres quartiers (Belleville…),  d’autres villes (Champigny, Marseille…) et par d’autres pays (Canada,  États-Unis …), c’est parce qu’il était devenu « un quartier pauvre et modeste et attractif ». Les loyers étaient abordables et  ils pouvaient exercer leurs métiers dans lesquels ils avaient été cantonnés dans leur pays d’origine (colporteurs, fourreurs, tailleurs, casquettiers, orfèvres, métiers du bois …). 

    D’autres part bien que différents, les immigrés de la 2nde vague d’immigration  ont été attirés par ceux de la  1ère vague et il en fut de même pour  ceux de la 3ème par rapport aux précédentes (« phénomène de la chaîne migratoire »).  A joué aussi la pratique d’une  langue commune pour les 2 premiers groupes (yiddish).  Ces différentes arrivées ont créé une mixité à la fois  inter ethnique  et intra ethnique avec des transitions difficiles au cours des époques successives qui ont créé des tiraillements entre les groupes aux pratiques et aux rites différents. 

    Les symboles de la transformation du quartier furent les lieux religieux, les synagogues construites (rues de Tournelles et rue Pavée) et la création d’ermitages (rue des Rosiers). Il y a la création de commerces spécialisés (librairies, boulangeries….) et des usages dans l’habillement dont la casquette amenée par les immigrés russes.  

    Dès après la seconde guerre mondiale les chinois, spécialisés dans la confection et la maroquinerie, en provenance de Wenzhou, furent nombreux aussi à investir le Marais, pour les mêmes raisons que les juifs, mais aussi attirés par des confectionneurs juifs. A partir des années 80 une nouvelle vague d’immigration chinoise est perceptible (restaurants, bijoux fantaisie, maroquinerie et confection). La rue au Maire en est actuellement le symbole. 

    L’action de l’État a eu aussi une influence sur le Marais, si la plus catastrophique fut la déportation, les expropriations pour insalubrité furent nombreuses, les rénovations l’ont ensuite embourgeoisé. La piétonisation de la rue des Rosiers l’a fortement transformé.  Il est précisé que les arrivées d’immigrés  ne doivent pas occulter les départs d’autres, arrivés plus tôt, soit vers d’autres quartiers, soit vers d’autres villes, soit dans d’autres pays. 

    Nancy L. Green a souligné qu’’il était difficile de définir le Marais. Tout d’abord elle constate que son périmètre varie selon les époques (les cartes le montrent) et ceux qui se posent en spécialistes du lieu ne lui donnent pas le même périmètre. Quant aux qualificatifs « il y en a autant que de guides » a-t-elle souligné, citant le quartier royal, le quartier juif,  le quartier historique, le quartier gay ou le quartier bobos…Elle cite un journaliste de la revue « La Cité »  qui en 1915 écrivait à propos du Marais, le « ghetto parisien »… 

    Selon l’historienne un quartier n’est jamais investi à 100% par un groupe donné, le Marais est donc tout à la fois, ce qui fait sa richesse, sa diversité et sa mixité. Son visage est diffèrent selon les moments de la journée, il évolue aussi au cours du temps et continuera à évoluer, citant plus spécifiquement  l’arrivée du secteur de la mode. Enfin ajoute-t-elle, comme dans tout quartier, il y a le "visible et l’invisible, ce qui rend sa qualification impossible."

    Dominique Feutry

     

  • République nuit debout 10 04Manifestation-type place de la République (Photo VlM)

     

    Nous avons reçu copie d’un courrier adressé au cabinet du Préfet de police de Paris avec copie au Maire du IIIe arrondissement intitulé : « Une soirée  " normale " pour les riverains Place de la République. »

    Dans ce courrier les habitants se désolent de l’orientation de l’usage réservé à la place en ces termes : 

    « Depuis la rénovation de la Place de la République, celle-ci est devenue le théâtre permanent du pouls de la France. Mais depuis le Printemps 2016, les événements ont pris une envergure sans précédent avec l'occupation de la place par " Nuit Debout ". 

    En effet, pendant presque 2 semaines, les riverains (habitants mais aussi les clients des hôtels sur la place) ont vécu un réel enfer : vous aviez donné carte blanche pour organiser toute la nuit des réunions publiques qui ont dérivé vers des Rave Party qui laissaient place à l'alcool et la drogue plutôt qu'au débat d'idées !

    Lorsque, excédés et sans sommeil, nous appelions la préfecture pour connaître la fin des festivités, nous restions sans réponses … et encore, quand les standardistes téléphoniques de la préfecture ne nous envoyaient pas " sur les roses ".  À l'arrivée de la fin de la trêve hivernale, nous commencions à redouter le retour des beaux jours : le week-end du 18 et 19 Mars n'a fait que confirmer nos inquiétudes ! »

    Sont égrainés ensuite les différents évènements qui se sont déroulés depuis le 18 mars., meetings de candidats aux élections présidentielles, « concerts » divers et bruyants avec installation de scène …se terminant fort tard avec fermeture de la station de métro République accentuant les difficultés des habitants d’accéder à leur domicile après leur journée de travail ? 

     « Depuis Nuit Debout, TOUS les concerts de terminent à 23h, …sauf traitement de faveur pour certains candidats… ? » 

    Et de conclure

     « Cette situation est devenue parfaitement intolérable ! Il est de votre responsabilité de veiller à la sécurité et la tranquillité des riverains. Il n'est plus acceptable que vous autorisiez ce type de manifestation et que les riverains se retrouvent pris en otage et ne puissent même pas prendre leurs dispositions pour passer une nuit calmement ! 

    Aussi, nous riverains, nous savons où nous habitons, nous souhaitons juste pouvoir nous organiser si de tels événements arrivent, ainsi, pour chaque autorisation donnée à des organisateurs d'événements, nous souhaiterions qu'il soit expressément exigé aux demandeurs de procéder à une campagne systématique d'information auprès des riverains de la Place. A J-15 : campagne d'affichage dans le quartier, à J-8 : distribution de prospectus dans toutes les boites aux lettres des riverains en le nom de l'organisation demanderesse, le but et l'objectif de celle-ci, le nombre de participants attendus et les horaires prévus. 

    Certaines organisations font déjà ce type d'information, ce qui s'apparente à de la politesse et du savoir-vivre, il convient par conséquent, de rappeler, à celles qui ne le font pas, qu'il y a des gens qui vivent sur la place, ou alors de déclarer tous les hôtels et immeubles autour de la place comme zone sinistrée non habitable … ou bien encore d'exonérer ses habitants de toutes les taxes inhérentes ! »

    Nous percevons une forte tension tout à fait compréhensible des riverains délaissés par les pouvoirs publics malgré l’intervention en son temps du Maire du IIIe arrondissement (notre article du 09 septembre 2015).

    Il est en effet inamissible de faire de la place un forum où se concentrent différentes formes d’excès et nous soutenons l’action des riverains en colère spoliés de la tranquillité qu’ils sont pourtant en droit d’attendre.

     

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