Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

  • Beaubourg lgbtCentre LGBT, 63 rue Beaubourg (IIIe). Il abrite de nombreuses associations qui se revendiquent de cette appartenance communautaire (Photo VlM)

     

    "Vivre le Marais !" a été sollicitée récemment par la mairie de Paris pour une rencontre avec la personne chargée par la Maire Anne Hidalgo d’une mission sur le tourisme et la nuit gay, plus particulièrement axée sur l’accroissement de l’attractivité du Paris nocturne  pour  la communauté LGBT (lesbiennes, gay, bi, trans), l’idée étant nous a t-il été précisé « ... de s’ouvrir à la diversité, aux étrangers car Paris a perdu son attractivité, notamment le Marais de moins en moins typé gay qui attire désormais les commerces de luxe et n’est plus ce lieu emblématique pour ces communautés à la faveur d’autres capitales qui ont su capter cette clientèle comme Barcelone, Londres, Berlin … » 

    Il a été souligné par ailleurs que les exploitants auditionnés, essentiellement des débits de boissons, eux aussi souffraient de la perte d’attractivité de Paris sur ce plan.

    Nous avons insisté en rappelant que, si nous n'étions pas contre la fête si elle était régulée, elle ne devait pas se faire au détriment des habitants, citant des exemples connus dans certains lieux où alcoolisation, tapage nocturne, saleté, urine, vomi, bouteilles canettes et autres gobelets jetés à terre… règnent en maître, et pourrissent la vie des riverains, au point de les dissuader de rester comme on le constate dans le IVe.

    Nous avons rappelé que notre association d'habitants comme celles qui sont réunies au sein du réseau "Vivre Paris !" lui même membre du réseau européen "Vivre la Ville !" ne réunissait pas, comme cela est souvent caricaturé, des ronchons, des nantis, ni de vieux enquiquineurs mais que la municipalité ne jouait pas le jeu en faisant semblant de consulter les riverains dont elle n'avait finalement cure. La fête est en réalité déjà promue, financée (les subventions Pierrots de la nuit et autres instances professionnelles…) et boostée sans cesse par la mairie. Ce qui rend d'autant plus étonnant le constat brossé au début de l'entretien de perte de compétitivité de Paris en ce domaine.

    Plusieurs idées ont été développées par le chargé de la rédaction du rapport, à savoir l'organisation d'une grande fête sur le parvis de l'Hôtel de Ville lors de la journée des fiertés gay et LGBT (la "gay pride") avec installation de stands pour les associations… Il souhaiterait aussi signaler, comme cela se ferait dans certaines villes étrangères à l'aide de pancartes ou autres moyens, les entrées du Marais en rappelant aux visiteurs qu’ils pénètrent dans le secteur gay historique de Paris !!! Un "balisage gay" du Marais en quelque sorte.

    Michel le comte 15 l'enchanteur drapeau 24 04 17Drapeau arc-en-ciel sur la devanture d'un bar de nuit "L'Enchanteur", 15 rue Michel le Comte (IIIe). Que dit la jurisprudence : elle rappelle le droit d'expression de chacun mais reconnait que le pavoisement peut constituer une gêne pour les autres habitants de l'immeuble. A ce titre, un syndic peut intervenir pour demander le retrait d'un drapeau ou la réduction de sa taille.

     

    Nous nous sommes toujours élevés contre l'attribution d'étiquettes communautaristes au Marais. A nos yeux, le Marais n'est pas un nid de bobos, il n'est pas davantage un quartier gay, juif ou chinois. Ceux qui ne portent pas leur appartenance comme un colifichet sont tout autant chez eux. Le Marais rassemble un grande diversité d'habitants, des gens qui ont du plaisir à être ensemble et à côtoyer des personnes qui ne sont pas nécessairement leurs clones. Le Marais n'appartient à personne car il est à tout le monde !

    "Vivre le Marais!" a reconnu que l'évolution du quartier était en marche : arrivée de commerces de luxe, changement de profil des magasins de bouche, et une gentrification globale qui accompagne l’augmentation sensible du prix des fonds de commerce et de l'habitat, tempérée par la politique volontariste de la municipalité de développer le parc de logements locatifs aidés et la préemption de murs et fonds de commerces par la SEMAEST… Il reste que le nombre de zéros inscrits sur les chèques proposés pour la reprise des baux commerciaux peut faire tourner la tête… 

    En résumé la fête ne serait pas à la hauteur des attentes ! et il faut tout faire pour l'amplifier encore ? Tout un programme qui va à l'encontre des attentes des habitants des centres historiques dont la souffrance est totalement négligée voire brocardée. Loin d'évoquer des images d’Épinal qui vantaient les aspects festifs de Berlin, Londres ou Barcelone, il faut se référer aujourd'hui aux messages de détresse que lancent les villes de Venise et, justement, de Barcelone, contre un tourisme de masse qui se révèle  destructeur.

    Dominique Feutry

     

    Pour rejoindre l'association et apporter votre soutien, cliquez ICI !

     

     

  • 98749210Le Passage des Arbalétriers (IIIe)

      

    De plus en plus désespéré  et dépité par l’état du Passage des Arbalétriers (voir nos articles des 21 et 30 mars 2017 ) le collectif « Pour la Sauvegarde du Passage des Arbalétriers » a rendu publique une missive adressée au tagueur Franck Duval qui s’est introduit récemment dans le passage, qui rappelons-le est privé, pour y apposer une de ses créations dont le passage n’avait franchement pas besoin vu son état actuel !

    Voici le texte du courrier reproduit in extenso :

    « Cher Monsieur Duval,

    Vous êtes un artiste autoproclamé de l'Art Urbain, vous avez un certain succès si j'en crois votre panégyrique sur Wikipédia. Votre travail a eu les honneurs du Bon marché (à la cafétéria) et de nombreuses galeries; Et vos œuvres se vendent bien si j'en crois un site de vente aux enchères sur internet. Apparemment le commerce marche bien pour vous. A 52 ans, vous semblez en pleine forme artistique…

    Le week-end dernier vous êtes entré en catimini à 5 heures du matin dans le Passage des Arbalétriers qui est une petite voie privée déjà bien vandalisée. Le Bruit du portail dont vous avez forcé l'entrée a réveillé tous les malheureux voisins qui espéraient profiter d'une bonne nuit réparatrice après une semaine de travail. Vous vous êtes caché sous l'encorbellement pour échapper au regard de ces habitants évidemment furieux d’être réveillés brutalement à l’aube d'un dimanche, puis vous avez collé tranquillement une de vos "œuvres" sur la façade de leur domicile avant de fuir comme un voleur, avec votre acolyte, par le même portail grinçant…

    Depuis votre grande affiche criarde, collée avec une colle " en béton " sur la fragile pierre de taille de Paris, trône vulgairement dans ce petit Passage du Marais, vestige du haut moyen âge, déjà totalement polluée par l'acrylique et la colle "d'artistes" dans votre genre.

     

    18010889_622303287974467_2006840673327439738_nL'affiche laissée dans le Passage des Arbalétriers – Mars 2017

     

    Permettez-moi d'abord de vous dire, monsieur Franck Duval aka FKDL, que sur le plan purement artistique, votre graphisme est d'une extrême pauvreté, que vos couleurs criardes sont une douleur pour les yeux sous le délicat ciel de Paris et que la signification de votre œuvre est parfaitement insipide. Je vous confirme que vous avez raison lorsque vous déclarez : "Je n’ai pas de message particulier à délivrer’’.

    Vous avez pénétré, sans sollicitation, dans un espace privé. Vous y avez laissé des traces sans aucun intérêt artistique qui ne font que dénaturer et polluer davantage une célèbre ruelle historique que les parisiens viennent admirer pour ses encorbellement, ses belles perspectives et son témoignage d'un passé romanesque qui les fait rêver.

    Vous prétendez, je vous cite "vouloir seulement égayer la ville et la vie, avec juste une pointe de dérision et de couleurs pour tous, et particulièrement pour ceux qui ne voient plus rien, en marchant dans la rue »"

    Là, je vous affirme que c'est complètement raté pour ce qui nous concerne; Et soyons francs, le Marais est un quartier magnifique qui n'a pas besoin de vous pour l'égayer. En collant vos affiches dans un haut lieu historique fréquenté par des millions de touristes, vous vous offrez juste une publicité gratuite de la même nature que les vendeurs de tapis d'Orient dont nous détachons chaque week-end les publicités accrochées sauvagement sur le mobilier urbain que vos semblables, contribuables, tentent de préserver.

    Le Street-Art a une signification politique "dans les citées exilées au large du business" où il est né. Pourquoi n'utilisez-vous pas votre passion du street-Art dans les banlieues désespérément hideuses où la cité se meurt de la pauvreté, du chômage et de la pollution. Là, vous auriez de quoi égayer et réconforter – "sans pointe de dérision " de préférence – (Ah oui, n'est pas Basquiat qui veut.)

    Trêve d'hypocrisie, dans le Marais, en parasitant et détruisant les sites historiques de Paris, votre soi-disant Art-Urbain n'est rien d’autre qu'une "cultural appropriation" à pure visée commerciale.

    S'il vous plaît, monsieur Duval, ne revenez plus chez nous, vous n'y êtes pas souhaité et nous n'achèterons rien.

    Pour la Sauvegarde du Passage des Arbalétriers »

     

  • FermeUn potager de 1500 m2 sur le toit du BHV (photo DB/EM)

     

    Comme l’a fait 3 ans déjà sa maison mère, les Galeries Lafayette, le BHV Marais vient de finir l’installation de ce que d’aucuns appellent une ferme ou un potager vertical sur le toit de son magasin soit 1 500 m2 plantés en partenariat avec l'entreprise « Sous les fraises » (voir notre article du 22 mars 2017). La liste des végétaux utilisés est impressionnante puisque 20.000 plants ont été sélectionnés allant des fraises, aromates, framboises et tomates en passant par les fleurs comestibles et le houblon !

    Voilà une utilisation de terrasse sur les toits bien plus écologique et bien différente des projets voulant les transformer ici et là, et dans le Marais en particulier, en lieux de fêtes nocturnes. Il est prévu des visites pour les écoliers et le public.

    Comme pour les installations réalisées sur le toit de l’Hôtel de Ville (voir notre article du 19 octobre 2016) l’arrosage se fera à 50% par les eaux de pluie. Le compost proviendra de biodéchets. La production sera vendue. Il est même question de produire de la bière, sans oublier le miel provenant d’un rucher de 10 ruches.

    Ce projet s’inscrit indéniablement pour le BHV/Marais dans un engagement en faveur du climat et de la biodiversité.

    Engagement qui fera certainement des émules.

    Dominique Feutry

     

  •  
     
    IMG_3156Vente sauvage de produits de la marque "Supreme" 97 rue du Temple (IIIe) 
     
     
     
     
    Les articles vendus par "Supreme",  le magasin de la rue Barbette (IIIe) qui occasionne des queues invraisemblables sur les trottoirs avec force vigiles qui règlent de fait nos déplacements jusque dans la rue des Quatre Fils IIIe (voir nos articles des 8 & 17 décembre 2016) connaissent un succès qui n'est pas sans conséquence.
     
    En effet des riverains de la rue Vieille du Temple toute proche de ce magasin ont observé un trafic de vente à la sauvette de produits de cette marque. La photographie que nous publions montre que cette vente se déroule sur le trottoir où sont stationnés des véhicules dans lesquels se trouvent  les produits et un vendeur auquel s'adressent les acheteurs occasionnels
     
    Une forme de deal qui peut aussi se dérouler square Leonor Fini, le petit jardin public qui se trouve derrière le musée Picasso.
     
    Ceci est un mauvais signe pour le quartier car ces petits trafics qui ont lieu au vu et au su de tout le monde pourraient déboucher  si aucune action n'était entreprise, sur des trafics plus importants faisant de cette section de la rue Vielle du Temple une zone de non droit…
     
    La police a été alertée.
     
  • IMG_0544Chaque week-end un dépôt d'ordures sauvage jalonne le trottoir de la rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) face à l'accès du quartier de l'Horloge, photo prise le 9 avril (photo VlM)

     

     

    Il nous arrive de dénoncer les dépôts d'ordures sauvages de notre quartier, reflet souvent d'un fort égoïsme et d'incivilités.

    Alors que la Maire de Paris vient juste de lancer son 3ème plan propreté (voir notre article du 14 mars 2017), ce type de d'agissement  ne doit plus trouver sa place et la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) récemment renforcée de nouveaux effectifs, doit mettre tout en œuvre pour mettre de l'ordre et pénaliser les contrevenants.

    Les emplacements de dépôts sauvages doivent être identifiés et surveillés tout particulièrement sachant que le plus souvent ils sont utilisés le soir et/ou le week-end.

    Dans le Marais, sans être exhaustifs, deux points noirs ont été repérés, l'un, de loin le plus important qui empiète largement sur le trottoir, est au débouché du Quartier de l'Horloge, rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) (voir photo récente ci-dessus), l'autre se trouve à l'angle des rues des Blancs Manteaux et des Archives (IVe), il y a là presque en permanence un tas de saletés, le long de la bande de verdure à l'arrière des nombreuses motos stationnées devant.

    On se plaint des rats, de la saleté, on oublie souvent le comportement impardonnable d'habitants indélicats ! Vigilance et surveillance doivent permettre de les sanctionner…

    Dominique Feutry

     

  •   20160425_104850[1]Stationnement illégal rue du Trésor (IVe) (photo VlM/FR)

     

    Dans plusieurs articles  (20 janvier 2014, 16 septembre et 15 octobre 2015)  nous avions déploré le mauvais état de la rue du Trésor (IVe) qui faisait la fierté de ses habitants. Ces derniers avaient signé alors une pétition pour protester contre les dégradations et abus en demandant à la mairie d’agir.  

    Les mois sont passés et aujourd’hui une amélioration est perceptible mais nous sommes loin de retrouver le niveau de qualité d’embellissement qu’a connue la rue.

    Les massifs de fleurs mieux entretenus sont néanmoins plus maigres à certains endroits, notamment au fond de la rue. Ils sont tous désormais entourés d’une  grille sauf un  par manque de budget selon la mairie. Aussi des véhicules de livraison  empruntant la rue pour stationner, ce qui est interdit (les potelets à l’entrée de la voie son alors enlevés), font-ils  demi-tour en bout de voie  car ils peuvent empiéter aisément sur le massif non protégé. La végétation est alors écrasée et doit être remplacée fréquemment. 

     20170405_103319[1]Bicyclettes accrochées aux grilles de protection des massifs de fleurs de la rue du Trésor IVe (photo VlM/FR)

     

    L’empiétement des terrasses (aucune n’affiche son autorisation pourtant obligatoire), les lumières vives de certains établissements longeant les stores extérieurs, les chauffages des terrasses fonctionnant avec des bonbonnes de gaz, le stationnement intempestif et fréquent, les vélos attachés aux grilles de protection des massifs de fleurs, les locations saisonnières et le linge pendu aux fenêtres, les livraisons fréquentes in situ, les dépôts d’ordures, les pancartes/ chaises empiétant sur le trottoir et le bruit sont les nuisances que dénoncent les riverains.

    Ils soulignent d’ailleurs une affluence de clients quasiment hors norme les week-ends et estiment que la rue appartient davantage aux exploitants qu’aux riverains, malgré l’existence d’une charte mais qu’aucun ne respecte véritablement. En un mot la rue est devenue un rue mercantile, elle a perdu le cachet qui faisait la fierté des riverains et voisins, il y a quelques années encore.

     

    20170325_110457[1]Linge mis à sécher aux fenêtres d'un immeuble de la rue du Trésor IVe (photo VlM/FR)

     

    Même la fenêtre percée n’a pas été bien rebouchée et enlaidit le mur qui ferme le fond de la voie.

    Dans ces conditions il est plus que jamais nécessaire que la mairie d’arrondissement, la mairie centrale avec la Direction de l’urbanisme, les Espaces verts et la DPSP assurent une surveillance constante de lieux que les riverains impliqués ne peuvent et ne doivent pas assurer seuls.

    Dominique Feutry

     

  •  CAM04136 La nouvelle enseigne d'escape games, 32 rue des Gravilliers (IIIe) (photo VlM)

     

     

    Nous parlions dans un article du 14 novembre 2016 de la multiplication des implantations d’espaces de co working auquel n’échappe pas le Marais. Nous n’avons en revanche jamais abordé  les installations de jeux dits « Escape games »,  c’est-à-dire des jeux d’évasion. Ils consistent pour les joueurs qui interviennent le plus souvent en équipe à être enfermés dans une pièce et à devoir résoudre en 60 minutes maximum, une série d’énigmes plus ou moins difficiles, afin de retrouver la liberté.  

    Né en Asie des jeux électroniques transposés dans le réel, ce passe-temps est très prisé des jeunes mais aussi des entreprises qui ont ainsi à leur disposition un moyen ludique pour favoriser la cohésion d’équipes (team building). 

    La France s’est très vite engouffrée dans cette activité qu’elle a haussée vers des prestations plus haut de gamme, souvent en utilisant des thèmes (cinéma, histoire …).

    Le Marais compte plusieurs adresses appréciées des joueurs. La plus ancienne est « Hinthunt Live Espace Game » (62 rue Beaubourg – IIIe) qui est une franchise très connue. Les autres sont « Hinthunt-Submarine »,  68 rue des Archives (IIIe) et « Escape Game Paris Prizoners », 15 rue Quincampoix (IVe).  Très récemment c’est  rue des Gravilliers (IIIe) où les commerces changent rapidement ces derniers  temps que vient d’ouvrir au n° 32, en remplacement d’un ancien grossiste, une nouvelle enseigne, « Escape Game Cub » dont la publicité indique qu’il s’agit du plan grand « escape game » de France !

    Notons au passage qu'il s'agit de jeux d'intérieur qui peuvent se pratiquer à toute heure, sans risque de perturber tout un quartier ou une rue sous prétexte de fête.  

    Alors avis aux amateurs d’énigmes qui ne sont pas claustrophobes.

    Dominique Feutry

     

  • FootC'est le 2 avril 2017 que ce nouveau parc sera inauguré. A l'à-plomb de l'Hôtel de Ville on découvre cette construction étrange en forme de carène de bateau renversée : un terrain de mini-foot sous une résille à grosses mailles

     

    "Nous avons souhaité que seuls des projets à très haut niveau de responsabilité environnementale et sociale soient sélectionnés pour s’installer dans ce lieu emblématique".

    Ainsi s'exprime la Ville de Paris pour présenter l'aménagement du parc. L'examen des attractions et appareils qui sont nombreux le long d'un parcours de 4,5 kilomètres rive droite nous convainc qu'il y a bien eu une réflexion derrière chacun des choix : nature de l'activité, sélection des matériaux, impact social….

    Il ne fait aucun doute que l'animation, la bousculade même pendant les week-ends, seront au rendez-vous. Une réflexion toutefois semble avoir manqué dans l'élaboration du cahier des charges : l'impact esthétique, sur un site où l'harmonie s'impose comme la plus haute des exigences.

    De notre point de vue, il y a eu manifestement une volonté "d'entasser" les attractions. Elles se suivent à la queue leu leu sur une bonne portion des berges qu'elles encombrent visuellement. Elles utilisent certes des matériaux à l'étiquette écolo mais le décor qui en résulte est artificiel et n'évoque la nature que de loin. Il y a aussi cette "salle de foot" dont on se serait bien passé, et le gros filet de pêche qui la tapisse, qui masquent la vue prestigieuse sur l'Hôtel de Ville

    En résumé, ces aménagements donnent à la berge un air apprêté qui nous éloigne du paysage naturel d'un bord de rivière. Le modèle doit un peu trop à Disneyland et pas assez aux bords de Marne. Dommage, car en dépit des critiques que nous formulons et en dehors de toute polémique sur les reports de trafic et le déplacement de la pollution, le résultat est promis à un succès planétaire.

    GS

     

  • Aidenbaum 19 02 14
    Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe, au siège de l'association

     

    Lors du dernier conseil de Paris, les 27-28 et 29 mars, le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum a émis un vœu relatif à la propreté.  Rappelant que dès 2014 "la propreté avait été  l’une des priorités de l’équipe municipale », propreté dont il a souligné qu’elle faisait aussi partie des prérogatives  des maires d’arrondissement, le maire du IIIe insiste sur le fait que « ces dispositifs suscitent de réelles attentes de la part des habitants de Paris, et du centre de Paris en particulier."

    "A cet égard" dit-il « je me réjouis du dispositif préventif déployé pour la propreté et la sécurité dans le Marais, avec d’une part le renforcement des effectifs, d’autre part l’élargissement des horaires d’intervention de 7 heures du matin à 23 heures pour le service en journée, et de 22 heures à 7 heures du matin pour les brigades de nuit, et la mise en place de brigades spéciales, d’équipes spéciales le dimanche et les jours fériés, pour entretenir les voies du Marais dans le cadre notamment de l’opération "Paris respire". En effet, durant ces périodes, nos quartiers voient affluer de très nombreux visiteurs, touristes, ce dont d’ailleurs nous nous réjouissons pour l’image de Paris. »

    Il ajoute «  je tiens à saluer plus particulièrement les mesures mises en place pendant les périodes estivales, des manifestations de grande ampleur qui se déroulent à Paris dans le Marais, comme le carnaval tropical, la marche des fiertés ou la fête de la musique. Également, une attention particulière est donnée sur la place de la République, qui pose beaucoup d’autres problèmes, mais c’est un autre sujet. Voilà pour ces lieux, et des interventions spécifiques sont en effet nécessaires et elles existent.

    Les divisions de la propreté démontrent qu’elles ont su considérablement moderniser leur travail grâce à l’implication très forte et positive des agents pour adapter les tournées de propreté à la multiplicité des usages de l’espace public. Je souhaite d’ailleurs, comme beaucoup l’ont fait ce matin, saluer leur professionnalisme et leur efficacité. »

    Rappelant avoir fait voter un vœu à l’unanimité par son Conseil d’arrondissement, afin de renforcer les sanctions contre l’affichage sauvage, vœu voté ensuite par le Conseil de Paris, Pierrre Aidenbaum « souhaite que la Mairie de Paris et la Préfecture de police puissent mener des actions conjointes afin de faire cesser, d’éradiquer ces pratiques par l’application systématique de sanctions dissuasives et leur permettre notamment de déchirer toutes ces affiches qui pullulent à partir du vendredi.

    Il prône  « une action particulière menée aussi en direction des bars et restaurants, notamment pour les obliger à nettoyer leurs terrasses en fin de service, et non pas simplement en balayant les mégots et les saletés dans les pieds d’arbres et dans les caniveaux, mais en ramassant, ce qu’ils ont l’obligation de faire normalement. »

    Voilà qui va dans le sens que nous souhaitons et que souhaitent les habitants du Marais en particulier, dépités par ces affiches sauvages, les incivilités à l’origine de la saleté (mégots, papiers, canettes, flyers, épanchements d’urine), l’abondance de rats et la multiplication des tags, faute de sanctions dissuasives.

    Puisse ce vœu émis être accepté par le Conseil de Paris et se traduire rapidement par un changement significatif digne de Paris et qui jusqu’à présent n’a que trop tardé.

    Dominique Feutry

     

  • Quatre-fils 18 collages 25 03 17Collages sur le mur-pignon du 20 rue des Quatre-Fils (IIIe) (Photo VlM)

     

    Loi scélérate : l'expression est apparue sous la IIIème République à propos de lois d'exception visant les anarchistes. Elle s'est perpétuée sous la Vème République et des hommes politiques de tous bords en ont fait impudemment usage. Dans le langage courant, il s'agit aujourd'hui de dispositions légales ou réglementaires qui contrarient les intentions de certains….

    Ainsi en est-il des tags et de toutes ces dégradations de notre environnement qui défigurent le paysage urbain. Au nom de leur désir de s'exprimer ou de se défouler, des individus prennent possession,  nuitamment en général pour ne pas se faire  prendre "en flagrant délit", de façades, de murs, de palissades et de tout support qui convient à leur entreprise, sans l'accord du propriétaire.

    Ce comportement conduit au saccage de lieux qui font partie de notre patrimoine collectif. Un des rares vestiges que nous possédons à Paris de l'époque du Moyen-Âge est le passage des Arbalétriers, à hauteur du 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe). Il permettait au XVème siècle d'aller de l'Hôtel Barbette vers la Seine en passant par une poterne dans la muraille Philippe Auguste. C'est en faisant ce trajet nous dit l'Histoire (certains diront : la Tradition) que le Duc d'Orléans, rentrant d'un rendez-vous galant avec la reine Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI,  fut assassiné par les sbires de son cousin le Duc de Bourgogne dit Jean-sans-Peur. C'était en 1407.

    Arbalétriers 29 03 17Rive OUEST du passage des Arbalétriers (IIIe) et demeure en encorbellement. Vue du désastre de ce lieu historique, imputable à ses propriétaires privés et à ceux de la voie. En revanche, la rive EST est entretenue et fait honneur à ceux qui ont entrepris sa réhabilitation.

     

    Ce passage aujourd'hui jette la honte sur ses propriétaires. La légèreté des uns et la cupidité des autres font qu'ils se refusent à prendre les décisions qui permettraient de réhabiliter le site et de le protéger des appétits des vandales. Le Centre Culturel Suisse qui est l'une des personnes morales propriétaires se focalise sur les quelque 40.000 personnes qui entrent chaque année dans cette voie pour accéder à un hangar où ont lieu des expositions ou autres manifestations culturelles. Par ce motif, il se refuse à fermer la grille d'accès quand vient le soir.

    Nous avons tous de la sympathie pour les helvètes qui sont un peuple respectable et qui bénéficient d'une image prestigieuse mais en l'espèce, et nous le disons tout haut à leur Ambassadeur, en permettant aux vandales de sévir dans le passage ils sont vandales eux-mêmes. Ce n'est pas l'image que nous voulons avoir de la Suisse et de sa culture.

    Les "infractions vertueuses" sont un oxymore du même acabit que la "loi scélérate" mais il en est le négatif. En prenant possession d'un mur de la même manière que les vandales mais en y laissant une trace esthétique leurs auteurs nous incitent à beaucoup d'indulgence. Les "parapluies" du mur-pignon du 20 rue des Quatre-Fils appartiennent à cette famille d'infractions qui nous inclinent à accepter qu'en la matière certains en prennent à leur aise avec la loi. Cependant, nous ne donnons pas licence à chacun pour autant de s'octroyer ce droit, considérant qu'il a du talent. La règle reste la règle. La tolérance ne peut être que l'exception.

    Gérard Simonet