Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

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    Ass nat jpgL'Assemblée Nationale, chambre des Députés (Photo le Figaro)

     

     

    Le quotidien Le Figaro, comme la plupart des médias, se fait l'écho du dépôt ce 17 février par François Jolivet et une soixantaine de députés issus de la majorité LREM et de l'opposition LR, d'une proposition de loi qui appelle à «interdire l'écriture inclusive dans les documents administratifs et pour les personnes morales chargées d'une mission de service public".

     

    Ass nat proj loi

     

    Nous saluons cette initiative au nom de notre attachement à la sauvegarde du patrimoine collectif français, dont la langue de Montaigne fait partie. De quoi s'agit-il ? On tronque les mots avec des points séparateurs pour s'adresser aux personnes des deux sexes. Par exemple : "Cher.e.s concitoyen.ne.s… Cher.e.s lect.eur.rice.s… (notez qu'on a perdu les accents au passage !).

    Dans sa séance du 26 octobre 2017, l'Académie Française rejetait cette écriture en ces termes : "Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs."

    Cette mise en garde n'a pas découragé ses partisans qui ont agi depuis en tirant parti de l'activisme de courants politiques et idéologiques. C'est ainsi que dans certaines sphères, notamment à l'université, on en est venu à discréditer les dossier rédigés dans la forme officielle de notre langue.

    Il y a d'autres façons plus efficaces et moins pénalisantes pour notre langue de défendre l'équilibre femmes/hommes dans notre pays, puisque tel est l'objectif revendiqué. On constate pourtant avec étonnement que le site de la mairie de Paris a cédé à cette dérive…

    Nous ignorons à cette heure si le projet de loi sera adopté. En tout état de cause, il est rassurant de constater que les consciences se réveillent et que de nombreuses voix s'élèvent autour de nous pour que cesse cette entreprise de sape de notre identité.

    GS

     

  • Archives 40 école 13 02 21La maison de la famille Jacques Cœur, Grand Argentier de Charles VII, natif de Bourges au début du XVème siècle. La maison fut la résidence de sa petite-fille Marie Cœur. Elle abrite aujourd'hui une école maternelle publique (38-40 rue des Archives – IVe) (Photos VlM – Cliquez gauche pour agrandir)

     
     
    Nous avons peu de vestiges "Renaissance" à Paris et dans le Marais. On se réjouit d'en avoir un près de chez nous, en plus de l'Hôtel de Sens près de la Seine qui marie les styles Gothique finissant et début Renaissance. Il s'agit de la "maison Jacques Cœur", rue des Archives dans le IVe.
     
    La mise à nu de sa façade en 1971, alors recouverte d'un enduit qui en dissimulait le décor, mit en évidence la modénature polychrome de la façade en briques. Deux fenêtres à meneaux sont visibles à l'extrémité droite. Elles témoignent de la date de construction qu'on situe au milieu du "quattrocento" (XVème siècle).
     
    D'autres éléments architecturaux la rendent intéressante, un portail très large avec voutes, surmonté d'une belle fenêtre et de motifs décoratifs dans le style Régence (Rocaille).
     

    Archives 40 renaissance 13 02 21 Archives 40 portail
    A gauche deux fenêtres à meneaux, à droite le large portail à deux vantaux, avec sa double voute et les motifs décoratifs sculptés

     

    Ces bâtiments abritent aujourd'hui une école maternelle publique. Ses effectifs sont en baisse depuis plusieurs années, confirmant en cela le manque d'attractivité du IVe arrondissement pour les familles. Le nombre d'élèves par classe n'est que de 18 cette année quand la norme est de 24. Elle emploie une directrice à mi-temps. Le Maire et l'Inspection de l’Éducation nationale ont proposé aux familles de regrouper cette école avec celle de la rue de Moussy sous un même projet pédagogique avec une seule direction.

    Cette orientation semble pertinente au vu de l'évolution constatée et prévisible des effectifs, d'autant que des travaux de consolidation des bâtiments sont nécessaires et ne peuvent être entrepris et se dérouler en présence des élèves dont une partie d'entre eux devraient être déplacés. La réunion des deux écoles permettrait d'absorber les mouvements nécessaires.

    Archives 40 antoni stéphanie amalia flouté
    Parents d'élève et leur petite fille qui fréquente l'école

     

    Les parents d'élèves ne semblent pas convaincus par ces arguments. Ils lancent une pétition sur Internet et s'opposent vivement aux orientations prises par la mairie. Stéphanie et Antoni, que nous avons rencontrés, craignent que la municipalité cherche à récupérer ces bâtiments pour un autre usage ou leur vente pure et simple. Si tel était le cas, il y aurait lieu en effet de s'en préoccuper. Mais le Maire Ariel Weil est formel, il n'existe aucun projet de ce genre. Dont acte.

    Nous comprenons que l'objectif est de réunir deux écoles sous une même autorité pour qu'elles atteignent ensemble la masse critique et que la plus petite, qui sans cela serait condamnée, bénéficie d'un projet pédagogique et de l'encadrement nécessaire. "Créer une polyvalente ce n’est pas fermer une école, c’est au contraire la consolider pour éviter son dépérissement. Ne pas le faire, c’est condamner l’avenir des deux écoles qui seront trop petites pour être attractives – Ariel Weil – Maire de Paris-centre".

    Le projet du Maire et de l'Inspection semble marqué au bon sens. Il reste une interrogation cependant : les élèves continueront-ils à occuper les lieux après travaux ou seront-ils in fine regroupés sur le site de Moussy ? Dans cette dernière hypothèse quelle sera la destination finale de la "maison Jacques Cœur"?

    GS

     

  •  SolsticeIllustration "icalendrier.fr"

     

     

    Nous devons l'existence de saisons au fait que l'axe de rotation de la terre est incliné de quelque 23 degrés sur le plan de l'écliptique dans lequel la terre se déplace autour du soleil.

    Dans l'hémisphère nord où nous nous trouvons, la terre "se penche" ainsi vers le soleil en été et "bascule en arrière" l'hiver. Les solstices sont les moments de l'année où ces phénomènes atteignent leur point culminant. La conséquence que nous percevons le mieux est une exposition plus forte aux rayons du soleil l'été, synonyme de chaleur, et plus faible l'hiver.

    Le schéma ci-dessus dit tout sur le phénomène. Les rayons du soleil sont parallèles entre eux car l'astre du jour est éloigné de nous. Ils forment un cylindre qui enveloppe la sphère terrestre. A gauche, c'est le jour, à droite c'est la nuit.

    A la latitude de Paris (49 degrés nord), la nuit est figurée par la partie dans l'ombre, le jour par la zone illuminée. On voit clairement la différence de durée. On constate aussi qu'au-delà du cercle polaire sud, il fait jour tout le temps. L'inverse est vrai pour le cercle polaire nord.

    C'est ce lundi 21 décembre à 10h02 temps universel (11h02 à Paris) que nous vivons cet évènement astronomique : le passage du solstice d'hiver en 2020. Il n'a certes rien d'original puisque l'humanité l'observe depuis que l'homme a pris conscience de l'univers mais il lui attribue un sens sacré. Le solstice marque le début du passage de l'ombre à la lumière. Pour les chrétiens, le choix du 25 décembre pour la naissance du Christ n'est pas un hasard. Pour les juifs, c'est Hanouka, dont la lumière éclaire les croyants dans l'attente de la venue du Messie.

    Autre événement plus exceptionnel encore : Jupiter et Saturne, les deux plus grosses planètes du système solaire, sont en conjonction ce qui veut dire alignées vues de la Terre. On se demande si ce n'est pas à cause d'un tel phénomène lumineux que la tradition chrétienne fait état d'une "étoile" très brillante qui serait apparue dans le ciel pour guider les rois mages vers Bethléem où serait né Jésus-Christ.

    Les musulmans sont dans une logique lunaire. Le renouveau est figuré par l'apparition d'un fin croissant de lune, qui est aussi une forme de passage de l'ombre à la lumière.


    StonehengeLe site mégalithique de Stonehenge en Angleterre : sur cet alignement de pierres, les druides célébraient le solstice d'hiver il y 5.000 ans !

    Deco

     

    Joyeuses fêtes, bon Noël et heureuse année 2021 à tous nos lecteurs  en dépit du COVID que nous finirons bien par vaincre !

    Gérard Simonet   

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    Mairie 1er façade 13 11 20Façade majestueuse de l'ancienne mairie du 1er avec ses six pilastres d'ordre ionique et sa grande rosace

     

     

    Notre article du 26 octobre 2020, qui annonçait la création, dans l'ancienne mairie du 1er arrondissement tout près du Louvre, d'une "halte Humanitaire à destination de personnes migrantes, réfugiées ou demandeuses d’asile", et la rencontre qui a permis un échange verbal entre les riverains et le Maire de Paris-centre ArielWeil, ont été suivis d'un long courrier du Maire pour justifier et relativiser l'information et apaiser les craintes de la population à l'égard des risques liés au terrorisme de l'islamisme politique, qui vise et touche cruellement nos nations occidentales.

    Voici ce que dit M. Weil dans son introduction :

    "L’ouverture de la halte humanitaire au sein de l’ancienne mairie du 1er arrondissement suscite interrogation, indignation ou désarroi, chez certains habitants du quartier qui m’ont écrit à ce sujet la semaine dernière. Par ce courrier, dont vous me pardonnerez la longueur, j’ai à cœur d’apporter à chacun et chacune d’entre vous toutes les informations dont je dispose pour répondre à ces questionnements légitimes".

    Ceux qui ne l'ont pas reçu directement peuvent le télécharger ici dans son intégralité

     

    En même temps, pour ainsi dire, le collectif de riverains qui vient de se former pour contester cette initiative, nous prie de faire connaitre leur position dans une tribune intitulée "Qui veut gagner des migrants ?" Nous la reproduisons in extenso :

     

    "QUI VEUT GAGNER DES MIGRANTS"

    Soyons clairs : vous ne trouverez pas dans nos propos le procès de l'immigration, ni celui des migrants, et encore moins une apologie de la xénophobie, que nous combattons. Nous sommes simplement des habitants, des citoyens, qui se sentent lâchement abandonnés par leurs représentants. Certes l’équipe municipale a pour vocation d’appliquer la politique pour laquelle elle a été élue. Mais « ni de droite, ni de gauche, bien au contraire », nous sommes en droit d'attendre de la part de nos élus un minimum d'écoute et de soutien, ainsi que des décisions servant l'intérêt local.

    L'affaire qui nous fâche est celle de l'ouverture d'une "Halte Humanitaire" en plein cœur de notre ville, dans les locaux de l'ancienne Mairie du 1er arrondissement, jouxtant l’Église Saint-Germain l'Auxerrois, ancienne paroisse des Rois de France où Molière s'est marié en 1662, et dont Hittorff, sous l'égide du baron Haussmann, avait recopié le style de la façade afin de créer une harmonie d'ensemble de part et d'autre du beffroi. Et cela sous le regard bienveillant de la monumentale façade Est du Louvre. Si l'intention semble louable au premier abord, au-delà du symbole nous nous interrogeons sur le bien-fondé de cette décision défendue bec et ongle par Ian Brossat, Maire-adjoint auprès de Anne Hidalgo en charge du logement. En quoi cette "halte" servira-t-elle l’intérêt local ?

    Après le chaos de la Porte de la Chapelle et des campements sauvages de Saint-Denis et Aubervilliers, l'implantation d'un centre d'accueil pour migrants dans un des quartiers les plus touristiques de Paris améliorera-t-elle l'image et le rayonnement de notre ville ? Paris vit largement du tourisme ; nous ne sommes pas persuadés que cela aidera les touristes à revenir en toute confiance après le dé-confinement, alors que notre pays est officiellement entré en alerte terroriste maximale, moins de deux semaines après l'abominable attentat de Nice.

    Cette décision ne semble pas non plus de nature à favoriser le développement économique de notre ville. Lorsque la municipalité offre des services aux étrangers dans un lieu de proximité, pourtant apprécié, enlevé aux habitants quelques mois plus tôt, nous sommes encore moins convaincus qu'elle serve l'intérêt local. La Mairie de Paris est bien loin de représenter ses habitants. « Favoriser le développement économique » de la ville, « représenter les habitants » et servir « l'intérêt local » sont pourtant les missions essentielles de la Mairie telles que définies par Vie Publique. Au-delà du sentiment de trahison, les habitants constatent donc que le contrat est rompu, littéralement.

    Défendre ses habitants demande parfois beaucoup de courage. Le Mur des Justes du Mémorial de la Shoah est là pour le rappeler, dans le recueillement, à tous les riverains du Marais. Le pays, la ville, gardent longtemps le souvenir de leurs héros. Ils condamnent impitoyablement et oublient bien vite ceux qui ont trahi leurs enfants.

    Image coripac

     

    Laissons de côté nos convictions pour prendre un peu de recul. L'accueil des réfugiés est une compétence de l’État, comme l’a rappelé fort justement Anne Hidalgo à maintes reprises. La Justice devrait être en mesure de se prononcer rapidement, afin d'une part de reconduire les migrants illégaux non éligibles à l'asile politique, et d'autre part d'assurer une vraie prise en charge de ceux qui fuient la guerre et les persécutions. Les campements insalubres aux portes de nos métropoles (voir photo), véritable honte humaine, résultent largement de l'incapacité de notre Justice à fournir cette réponse rapide. Par un raccourci (trop) simpliste, on voudrait en faire payer le prix aux riverains. Ian Brossat affirme sans sourciller « Quand on installe un centre d’accueil, il n’y a pas de droit de veto des riverains ». Les intéressés apprécieront. Pourtant l'accueil des migrants N'EST PAS une prérogative de la Mairie. Une équipe municipale n'a pas été élue pour cela, il nous semble donc qu'elle outrepasse son mandat.

    Les riverains de Paris Centre refusent l'installation d'une "halte humanitaire" imposée sans aucune concertation préalable, qui va à l'encontre des intérêts locaux, et pour laquelle aucune garantie ne leur a été apportée. Dans un contexte d'alerte terroriste maximale, les mamans sont inquiètes pour leurs enfants scolarisés ou en crèche à proximité. En dernier ressort, elles lancent donc un appel au secours au Maire de Paris Centre, Ariel Weil: "Avant la politique, pensez à nos enfants". Espérons qu'elles seront entendues.

    Hugues Mellanger

    Collectif de Riverains de Paris-centre (Coripac)

     

     

  • Michel le comte 19Hôtel de Beaubrun, 19 rue Michel le Comte (IIIe) défiguré par un bandeau peu explicite

     

     

    On attribue cette campagne d'affiches qui ne font pas dans la dentelle à un groupe d'activistes qui serait d'anciennes "femen". On en apprend beaucoup sur elles en allant sur le site de "Libération". Le quotidien publiait un article en janvier de cette année pour tenter d'expliquer leur mode de fonctionnement.

    On découvre que ce sont des championnes de l'exégèse. La directrice de la rédaction du Huffpost, a été dans l'obligation de retirer un texte signé par 60 personnes, et intitulé : "Sur la question des "trans" : les colleuses contre les féminicides se divisent et toutes les femmes sont menacées". Le texte remettait en cause le fait qu’une femme trans puisse se déclarer femme…

    C'est en effet un sujet d'une extrême gravité…. On en découvre un autre aujourd'hui avec ce placard dont on va essayer de déchiffrer l'ésotérisme.

    Il s'adresse non pas à l'ensemble de la population mais aux LGBTQIA+. Qui sont ces gens ? On croyait tout couvrir avec LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans). Pas tout à fait. Il y a aussi les "Q" comme "queer" qui sont ceux qui s'interrogent, les  "I" ou "intersexe" qui ne se reconnaissent ni dans les hommes ni dans les femmes, les "A" qui sont asexués…

    Aux Etats-Unis on fait encore mieux avec : LGBTTQQIAAP+. Les connaisseurs y ajoutent le T de transgendre, un autre Q pour questionning, le A de asexuel, un autre pour allies (alliés) et le P de pansexuel. Et pour être sûr d'englober toutes les inclinations possibles et imaginables on ajoute le + qui permet d'englober tout ce qui aurait été oublié. Et pourquoi pas les hétéros ? On s'adresserait ainsi à l'humanité tout entière, sans discrimination aucune cette fois !

    En tout état de cause, nous n'en voulons pas à ces personnes qui ont le droit de s'interroger et de s'occuper comme elles le veulent, mais nous les accusons d'enlaidir, de polluer, d'agresser notre cadre de vie et les monuments qui sont l'Histoire du Marais et de Paris. Nous leur faisons une proposition : respectez les, en contre-partie nous vous offrons nos colonnes (1.500 lecteurs/jour) pour y exposer votre plaidoirie en faveur des "putes trans racisées", vos griefs et vos attentes !

     

  • Terrasse sage mairieUne terrasse comme on en rêve, triée sur le volet pour illustrer les mesures que la Maire de Paris se propose d'apporter aux acteurs de la vie économique parisienne (Photo mairie de Paris)

     

     

    Une fois encore, Anne Hidalgo s'adresse aux "forces vives" pour faire connaitre son "plan de soutien à la sortie du confinement".

    Nous nous faisons un plaisir de le relayer en invitant chacun d'entre nous à en évaluer les conséquences sur le terrain. Elles sont prévisibles. Nous en avons constaté les effets inquiétants dès les premiers jours : Canal St Martin,  Berges de la Seine, Butte aux Cailles (XIIIe), Montmartre…

    Sont-elles insurmontables ? On peut le craindre mais baisser la garde conduirait à un désastre social et sanitaire. On peut tolérer et comprendre tel ou tel rassemblement "bon enfant". On ne peut pas en accepter les abus. Les associations "Vivre Paris !" soucieuses du respect de l'espace public et de la tranquillité des habitants demandent aux services d'ordre de la mairie (DPSP) et de la Police Nationale de faire en sorte que les règles sanitaires soient respectées et que la limite du raisonnable dans les aménagements provisoires autorisés ne soit en aucun cas dépassée. Un dialogue en ce sens est établi avec Jean Castex, chargé de mission déconfinement auprès du Premier Ministre. 

    Nous sommes attentifs également aux dépenses annoncées : 200 millions d'€ sans contrepartie de recettes, avec le doute que les recettes courantes souffrent elles-mêmes des conséquences de l'épidémie (arrêt des transactions immobilières notamment et chute des droits de mutation qui rapportent 2 Milliards d'€ normalement à la Ville…). Étonnement de constater qu'on annonce 25 Millions d'€ de plus aux acteurs associatifs et culturels dont le montant des subventions donne déjà le vertige !

    Nous ne serions pas étonnés dans ces conditions que le déficit 2020 dépasse les 500 Millions d'€, alors que par la loi les municipalités doivent être à l'équilibre. Va-t-on déclarer ces dépenses en investissements pour échapper à cette contrainte ?

    Il n'est pas nécessaire d'être expert en économie pour conclure que la Ville va devoir emprunter encore pour couvrir le différentiel, dans la mesure où la Maire et ses concurrents confirment ne pas vouloir augmenter les impôts. 

    Une question se pose alors : il y a un consensus des économistes pour dire que l'endettement des États ne déclenchera ni la hausse des taux (d'ailleurs, si hausse il y avait, on la compenserait par un recours supplémentaire à l'emprunt !) ni la dépréciation des monnaies car elle se mesure par rapport à d'autres monnaies et toutes sont logées à la même enseigne. Enfin il n'y aura pas d'inflation car le contexte offre/demande et la hausse de la productivité due aux nouvelles technologies y font obstacle.

    Si cette analyse se confirme, tout se passerait comme si l'institution mairie de Paris à l'image de l'Etat disposaient de la planche à billets, qui est en principe le monopole de la BCE (banque centrale européenne). Et si une municipalité y a accès, pourquoi pas les grandes entreprises, puis les moins grandes etc… Je crains qu'on s'achemine en réaction vers une défiance générale à l'égard des monnaies souveraines et un retournement vers d'autres actifs, les actions d'entreprises (certaines d'entre elles) et pourquoi pas les crypto-monnaies comme le bit-coin.

    Je me garderai bien d'aller plus loin dans ces prédictions. C'est déjà assez difficile de se poser les bonnes questions. Une chose me parait sure : nous entrons dans un monde nouveau dont il est difficile de dire s'il sera bon ou mauvais et pour qui.

    Gérard Simonet

     

  • Plaque

    Rue Vieille du Temple dans le IIIe. Dans le fond, le musée Picasso (Photo PF)

     

    Tout ce qui fait le paysage de la Ville, ses immeubles, ses monuments et son mobilier urbain sont désormais souillés par des mains imbéciles armées de bombes de peinture ou de marqueurs à l'encre. S'y ajoute mais c'est un autre débat les afficheurs sauvages.

    Tous les éléments de notre cadre de vie sont impitoyablement visés. Nous en avons fait souvent l'inventaire : portes d'immeubles, rideaux métalliques, armoires électriques, boitiers de contrôle de l'éclairage urbain, réverbères, parcmètres, jardinières, boites aux lettres, poteaux indicateurs et potelets, bancs publics…. et même les plaques de rues !

    A la veille du premier tour des élections municipales, nous avons publié un article pour préciser aux candidats ce que nous attendons d'eux en la matière : "Nous sommes très nombreux à dénoncer la situation actuelle à cet égard et nous en appelons à nos nombreux lecteurs en disant aux postulants qu'ils auront notre sympathie, voire notre soutien et nos voix, s'ils conviennent avec nous et reconnaissent ouvertement que l'état de nos rues livrées aux tagueurs est inacceptable. Qu'ils fournissent une réponse réfléchie, argumentée et crédible à ce fléau ! Ces colonnes leur sont ouvertes. Nous publierons leurs réponses…."

    Nous n'avons pas changé d'avis tout en précisant qu'à ce stade nous n'avons reçu que des réponses "langue de bois" là où nous attendons un plan d'action raisonné et convaincant. 

     

    Tags verrerie Tags thorigny

     

     

     

     

    Rue de la Verrerie (IVe) à gauche, place Thorigny (IIIe) à droite (Photos VlM)

    GS

     

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    Christine

    Aquarelle de Christine Albertin-Simonet : "abeilles et pollinisation"

     

     

    Quand la chauve-souris sourit au pangolin,
    Nul ne pouvait prévoir qu'un funeste destin
    Naitrait de ce couple improbable.

    Et pourtant il advint qu'à Wuhan en Chine
    Un virus inconnu apparut tout à coup.
    Il se répandit vite, le monde devint fou.
    Les gens tombant malades prirent de l'aspirine
    Qui protégeait bien peu des souffrances intimes.

    Il mourraient par milliers, par millions, par milliards.
    Les pays isolés qui se croyaient à part
    Comptaient aussi hélas de nombreuses victimes.

    Il semble que sur terre des animaux divers
    Survécurent au virus et tous s'orientèrent
    Vers des villes meurtries, abandonnées, dont l'air
    Devenait enfin pur.

    Des abeilles audacieuses construisirent des ruches
    Dans les tours de Notre Dame.
    Ouvrières du miel, qui dans ce lieu antique
    Appréciaient le son du bourdon erratique.

    Le Louvre devint vite un repaire de rongeurs
    Qui restèrent peu de temps songeurs
    Devant tant de mets mirifiques.
    Les rats, grands scélérats, dévorèrent sans excuse
    Le célèbre tableau : Radeau de la méduse.
    Les souris ont le goût de l'art. Pour se nourrir
    Elles mangèrent la Joconde ainsi que son sourire !
    Dans les cadres bien vides les araignées tissèrent
    Des toiles magnifiques, chef d'oeuvres de notre ère.

    Dans Venise, esseulée, sur la place Saint Marc
    Se doraient au soleil langoustes et homards.

    Partout de par le monde la vie se modifiait
    N'étant plus celle qu'on connaissait.
    Le jour se levait épuisé.

    Un survivant marchait, nu, perdu, affamé.
    Une femme passait, belle, nue, harassée.
    Ils se virent, s'éprirent, marchèrent d'un même pas
    Et le monde recommença!

    Daniel Sée

     

  • Louvre musée pyramide foule 18 08 19La pyramide du Musée du Louvre (2019)

     

     

    Nous avons annoncé sur ce blog dans un article du 7 avril 2020 notre souhait de rencontrer pour un entretien le Haut-Fonctionnaire Jean Castex, chargé auprès du Premier Ministre de la "Mission Nationale de Conduite du Déconfinement". 

    Nous avons préparé à la demande de son cabinet une note synthétisant nos réflexions sur le sujet. Son contenu est appelé à alimenter concrètement les réflexions engagées sur les modalités du déconfinement.

    Gérard Simonet

     

    Note de synthèse de notre collectif d'associations

    à l'attention de M. Jean Castex  et la

    Mission Nationale de Conduite du Déconfinement

     

    Lieux publics et lieux recevant du public : la levée des mesures de restrictions n’est pas à l’ordre du jour à Paris

     

    Une étude épidémiologique réalisée par l'Institut Pasteur en collaboration avec Santé Publique France et l’Inserm a été mise en ligne le mardi 21 avril . D’après ses résultats, ce sont moins de 6 % de la population française qui auront été en contact avec le coronavirus SARS-CoV-2 le 11 mai prochain.

    La diffusion de l’infection sera donc très loin des 70 % nécessaires pour obtenir une protection collective par la seule immunité de groupe . Cette prévision confirme la pertinence de la politique de prévention mise en œuvre par le gouvernement mais aussi la gravité de la menace qui continue de peser sur le pays.

    Comme chacun le sait désormais, c’est grâce aux mesures de restrictions que la mobilisation du système de santé français a porté ses fruits. Le respect des gestes barrières, les restrictions appliquées aux activités non-essentielles, la limitation drastique du nombre des déplacements, l’interdiction des rassemblements, ainsi que le confinement des personnes, toutes ces mesures se sont conjuguées pour réduire la propagation d’un virus particulièrement dangereux.

    Pour prendre connaissance de la lettre dans son intégralité, cliquez dans le texte ci-dessous

    (suite…)

  • Monop'

    Rassemblement devant une supérette du IIIe au moment de la récupération des denrées dont la date limite de vente est dépassée (Photo VlM)

     

     

    Six personnes attendent devant cette supérette et se précipitent au moment attendu pour retirer du conteneur à déchets les articles qui ont dépassé la date limite de vente, mais qui restent pour elles "consommables". 

    La réglementation prévoit deux genres d'articles. D'une part les produits périssables (charcuteries, viandes fraiches, crèmerie…) qui font l'objet d'une DLC (date limite de consommation). Leur vente est interdite au-delà. Le commerçant qui ne respecte pas cette obligation s'expose à des sanctions pénales.

    D'autre part, les denrées préemballées dont la DLUO (date limite d’utilisation optimale) est celle où le produit alimentaire peut avoir perdu de ses qualités, sans présenter de danger pour la santé. Cette date est indicative ; il n’est donc pas nécessaire de jeter le produit quand la DLUO est dépassé. Certains magasins en font d’ailleurs leur spécialité.

    On constate que chaque jour les commerces alimentaires se débarrassent d'un certain nombre d'articles et en remplissent un conteneur qu'ils mettent sur le trottoir pour enlèvement par les services de ramassage des ordures ménagères. C'est le signe qu'ils sont attentifs aux dates de péremption. S'agit-il de produits DLC ou DLUO ? Nous avons questionné le manager d'un de ces magasins sans obtenir de réponse.

    Il n'y a rien d'étonnant à ce que ces denrées, dans la mesure où elles sont encore consommables, qu'elles sont bien emballées et qu'elles ne coutent rien, suscitent un intérêt de la part de personnes à faible pouvoir d'achat. Qu'elles s'en accaparent avant que ces produits partent dans la benne à ordures est tout à fait compréhensible et si le commerçant laisse faire c'est tout à son honneur. 

    La scène à laquelle on assiste chaque jour soulève cependant des questions essentielles. On ne peut pas parler de précautions sanitaires et de distanciation sociale quand une demi-douzaine de personnes sont dans un corps à corps au bord d'un conteneur pour en prélever le contenu. On ne peut pas se satisfaire non plus d'une situation qui fait fi de la dignité de ces gens en les conduisant à se bousculer pour se procurer une nourriture qui leur est jetée en pâture.

    "La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne". On ne jette la pierre à personne. Il est probable que le commerçant ait conscience de l'inconvenance de la situation et que des contraintes de place, économiques ou de personnel l'empêchent d'agir autrement. Il est évident aussi que les pouvoirs publics, mairies et police, sont informés de cette pratique qui concerne toutes les supérettes de Paris-centre et sans doute d'ailleurs, et pensent plus judicieux de fermer les yeux.

    Il reste à trouver un mode opératoire qui respecte les directives sanitaires actuelles (qui ont toutes les chances de s'imposer de façon durable) et la dignité humaine. Nous attendons des témoignages dans ce sens de nos lecteurs. Le simple remplacement du conteneur d'ordures ménagères par un "présentoir" offrant plus d'espace pourrait être un progrès. Mais peut-être avons-nous affaire à un cas typiques de problème sans solution et ce serait bien triste….

    GS