Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

  • St antoine valises roulettes 12 03 12Symbole des locations saisonnières : les touristes et leurs valises à roulettes (Photo VlM)

     

    Le Parisien d'aujourd'hui 3 janvier 2017, dans un article fouillé de Philippe Baverel et Marie-Anne Gairaud, nous présente les statistiques INSEE pour 2016 qui concernent la population de Paris et son évolution de 2009 à 2014. La baisse est de 6 pour mille. Autant dire qu'elle est globalement stable, avec de faibles fluctuations spatiales toutefois entre arrondissements. Ceux du centre sont les plus affectés par la baisse relative : 1% pour le IVe, tout comme les 1er et IIe, alors que le IIIe résiste avec une baisse de seulement 3 pour mille.

    Ces chiffres ne sont pas cohérents avec la politique de densification qui est conduite depuis 2008 à Paris. Où est l'erreur ? Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum l'a bien identifiée : "les effets de la location saisonnière se font aussi sentir au cœur du Marais. Beaucoup de propriétaires de studios et deux-pièces louent désormais via Airbnb car ils disent avoir moins de problèmes de paiement ».

    Ayons le courage de le dire autrement : la location ordinaire est devenue si risquée (non-paiement des loyers, impossibilité de récupérer le bien …) et la taxation si lourde que les propriétaires s'en éloignent au profit de la location meublée touristique. On murmure même que certains bénéficiaires de logements de la Ville dont c'est la résidence secondaire de facto sinon de jure ont recours discrètement à cette activité juteuse.

    La réalité de la situation se dissimule derrière le fait que ceux qui habitent ces logements ne figurent pas dans les statistiques de l'INSEE. Ils n'en sont pas moins présents à Paris et singulièrement dans le centre qui reçoit des dizaines de millions de visiteurs chaque année.

    Faut-il s'en préoccuper ? Paris étant la ville la plus dense d'Europe en dépit de l'effritement de sa population officielle et sachant qu'elle est dans le monde la plus visitée avec quelque 60 millions de touristes par an qui génèrent, sur la base de 4 nuitées par personne, 530.000 individus supplémentaires présents dans la ville, en progression constante dans le temps, il n'y a pas péril en la demeure !

    L'attitude qui nous semble raisonnable est de cesser la densification à tout prix. A tout prix car la production de logements neufs étant virtuellement impossible, l'Hôtel de Ville procède à des transformations coûteuses de bâtiments inadaptés dont la location restera structurellement déficitaire et fait payer la note, via un accroissement de la dette (pour le moment), aux parisiens moyens qui ne bénéficient d'aucune faveur publique.

    La réplique de la Mairie de Paris à l'explosion des locations touristiques nous semble en revanche justifiée dans la mesure où elle s'applique à réglementer une activité qui prospère actuellement dans un épais brouillard. Chacun a le droit de se livrer au commerce qu'il choisit, pour autant qu'il l'exerce dans la transparence et en respecte le cadre administratif et fiscal. De ce point de vue, la nouvelle loi sur l'économie numérique, qui fait obligation aux plateformes de déclarer les revenus des loueurs (comme c'est le cas pour les salaires, pensions et revenus financiers) introduit une justice qui faisait jusqu'à présent défaut.

    Gérard Simonet

     

  • RvpIllustration "Vivre Paris !"

     

     En 2016 encore, les discussions à la Mairie de Paris autour des nuisances nocturnes ont ramené à la surface un serpent de mer : « la règle de l’antériorité » qui consiste à empêcher les riverains de se plaindre des nuisances qu'ils subissent s'ils se sont installés après l’établissement qui en est responsable.

    Il est hallucinant de constater l'énergie déployée par les professionnels de la boisson et de la nuit (notamment "Culture Bars Bar", soutenu par les "Pierrots de la Nuit"), qui ont l'oreille de certains à l'Hôtel de Ville, pour briser la résistance des parisiens attachés à leur tranquillité et à leur droit absolu au sommeil réparateur.

    Le réseau "Vivre Paris !" s'y oppose fermement sur de multiples fondements. Ses animateurs, dont une de leurs armes est l'humour, se sont livrés à une enquête-fiction dont nous vous invitons à prendre connaissance.

     

  • Cout 2Cout

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Porte d'entrée de l'immeuble où vit notre plaignant place de la République (IIIe)

     

    Dans un courrier adressé en mai 2016 à la mairie du IIIe, ce riverain de la place de la République, qui avait déjà subi "Nuit Debout" au printemps dernier, demandait au Maire de son arrondissement de rétablir l'ordre auprès d'exploitants de terrasses fermées non conformes qui, en créant des recoins complices, favorisent l'exercice d'une délinquance active et dangereuse pour les habitants de l'immeuble concerné.

    Sans nouvelles en septembre, le même riverain écrivait à la mairie "Vous n'avez pas l'air de vous préoccuper de la situation qui est dramatique en bas de chez moi. Depuis trois jours, des toxicomanes se sont installés dans le renfoncement que créent les terrasses […..] à 19h00 la toxicomane était en train de faire une fellation à un homme dans le hall d'entrée […..] sans se préoccuper de l'existence d'enfants dans l'immeuble".

    Il renouvela sa protestation ces jours-ci avant de recevoir enfin une réponse de la mairie du IIIe, qui dit en substance : "le Maire du IIIe, en lien avec son Premier adjoint Gauthier Caron-Thibault a réuni récemment les services de la Ville impliqués à savoir Propreté, DPSP (prévention, sécurité et protection), Commissariat du IIIe, SAMU social et "maraudes". Il a été acté une coordination resserrée sur l'ensemble de ce dossier en matière de propreté et d'occupation de l'espace public"

    Nous avons nous-même adressé un courrier au Commissaire du IIIe pour demander une surveillance renforcée. Nous avons reçu de sa part une réponse qui nous laisse espérer un suivi attentif.

    En même temps que nos vœux, nous souhaitons à notre interlocuteur une nouvelle année "normale" où il soit enfin possible d'entrer chez soi et d'en sortir sans avoir à enjamber un campement, des tas de détritus et affronter des toxicomanes dont le comportement est imprévisible.

    Il apparait que le Maire a fait le nécessaire pour rétablir cet habitant dans ses droits élémentaires. L'avenir nous dira si le résultat est à la hauteur de nos attentes raisonnablement optimistes.

     

  • Supreme q-fils 16 12 16Les clients du "Supreme", 20 rue Barbette (IIIe), dont la file débute rue des Quatre-Fils et alimente la boutique en mode "batch-processing" (par paquets) (Photo JF-LB)

     

    Dans une lettre ouverte du 16 décembre 2016 adressée au Préfet de police de Paris, à la Maire de Paris et au Maire du IIIe arrondissement, Jean-François Leguil-Bayart (*) dénonce les pratiques commerciales de "Supreme" et de "Urban Decay" qui lui a récemment emboité le pas (notre article du 10 décembre).

     

    (*) J.F. Leguil-Bayart est professeur au Graduate Institute (Genève), directeur de la chaire d’études africaines de l’université Mohamed VI (Rabat), président du fonds d’analyse des sociétés politiques, chercheur associé au CERI-SciencesPo (Paris) et journaliste à Médiapart.  

     

    Nous reproduisons son courrier R/AR, qu'il nous a demandé de publier :                                                                                             

    Monsieur le Préfet de Police,

    Madame la Maire de Paris,

    Monsieur le Maire d’Arrondissement,

    Je vous mets en demeure, par la présente, à la fois comme particulier résident et comme président du syndicat des copropriétaires de l’immeuble du 97 de la rue Vieille-du-Temple, de faire cesser les atteintes à la tranquillité, à la sécurité et à l’ordre publics dont le magasin Supreme, sis au 20 de la rue Barbette, se rend coupable depuis son ouverture, le 10 mars.

     

    (suite…)

  • Tour st jacques rats 16 12 16Jardin de la Tour Saint-Jacques (IVe) fermé au public (Photo VlM, clic gauche jusqu'à deux fois dans l'image pour agrandir)

     

    Hier dans le jardin de la Tour Saint-Jacques on comptait les vivants et les morts. Il s'agit des rats bien entendu. Un panneau sur la porte fermée indique que l'accès au jardin est interdit pour cause de dératisation. Il y a des rats morts un peu partout, en effet, et d'autres encore bien vivants qui gambadent joyeusement.

    Les passants s'arrêtent et regardent. Les touristes asiatiques déploient des trésors d'ingéniosité avec leurs perches télescopiques pour les photographier au plus près. Les corneilles sont aussi nombreuses que les rats et se délectent de leur cadavres.

    Une équipe du New York Times nous a posé sur place des questions dans un direct de New York relayé par son bureau parisien. Manifestement cette affaire passionne le monde. La veille c'était CNN et auparavant BBC News de Londres, sans parler des médias français qui tous à l'unisson se sont mobilisés sur cette nouvelle.

    Paris se passerait bien de cette publicité mais l'évènement pourrait être salutaire si la Mairie de Paris en tirait les conséquences. Elle a pris le taureau par les cornes en déployant immédiatement une campagne de dératisation. Il faut maintenant qu'elle se préoccupe des causes et qu'elle s'y attaque pour inverser la tendance. Car il se pourrait que les rongeurs survivent à la tentative de les exterminer. Ces animaux sont intelligents et capables de faire la part de leur salut en choisissant de ne manger que la nourriture fournie en abondance par les passants qui balancent les restes de leur fast-foods par dessus les grilles. Faudra-t- il pour finir s'attaquer aux rats un à un à la carabine ?

    Rat (2)

    L'urgence est de renforcer immédiatement les protocoles de nettoiement des parcs et jardins à Paris. Quoiqu'il en coûte, sachant qu'il y a dans le budget de la capitale des gisement d'économies importants, à commencer par les subventions aux associations fantaisistes. Il faut également revenir immédiatement sur la décision périlleuse d'ouvrir les parcs et jardin la nuit, là où une telle décision a été prise, car elle est antinomique avec la nécessité de garder ces espaces propres.

     

    Diagram-moscow

     

    Il faut enfin engager une réflexion sur la distribution de la population en Île de France. Paris est surpeuplée par comparaison aux autres villes européennes (2,2 Millions pour 105 km²) et le centre de Paris souffre particulièrement d'une hyper-densité d'habitants et de touristes. Le graphique ci-dessus qui provient du site Alain Bertaud, urbaniste et consultant pour la Banque Mondiale à New York (USA) montre (courbe rouge) que la densité culmine  à 2 km du centre avec un chiffre de 300 hab/ha soit 30.000 hab/km². L'histogramme en bleu qui concerne Moscou montre que la population d'une grande ville peut s’étaler régulièrement sur une surface beaucoup plus vaste (22 km de rayon dans ce cas).

    Un espace surpeuplé n'est pas gérable. C'est vrai en matière de sécurité, de nuisances et notamment de propreté. La politique de densification débridée de Paris conduite par Ian Brossat, les efforts de l'Adjoint au tourisme Jean-François Martins pour que Paris attire encore plus de tourisme de masse (*) et des évènements à retentissement mondial comme Roland Garros et les Jeux Olympiques, sont incompatibles avec la mission de Mao Péninou qui a la charge d'entretenir la ville.

    Ces considérations heurtent l'idée reçue qu'il faut intensifier la création de logements et accueillir toujours plus de touristes. Ces politiques sont louables en soi si elles tiennent compte d'une répartition équitable sur l'ensemble du territoire. Elles peuvent s'avérer désastreuses si leurs effets se concentrent sur un espace limité. Nous sommes peut-être en train d'en faire la pénible constatation.

    GS

     

    (*) On évalue à 50 Millions le nombre de visiteurs par an à Paris. Sur la base de 3,9 nuitées par visiteur ("Les Echos" 2015), ce sont 530.000 personnes supplémentaires présentes dans la ville chaque jour, concentrées dans ses zones touristiques. 

     

  • Cnn jardin haudriettes bis 14 12 16Cnn haudriettes face 14 12 16

     

     

     

     

     

     

     

     Gérard Simonet avec les journalistes/reporters de CNN, dans le jardin Temple/Haudriettes (Renée Vivien) IIIe

     

    Après BBC News et Le New-York Times, c'est la chaine internationale CNN Int'l qui nous a sollicités pour un entretien audio-visuel sur l'affaire des rats à Paris.

    Tout est parti de la découverte d'un de nos membres le 30 novembre d'un nombre spectaculaire de rats dans le jardin de la Tour Saint Jacques (IVe). Depuis que nous avons publié l'information sur ce blog, la nouvelle a fait le tour du monde.

    Tant pis et tant mieux. Tant pis car la réputation de notre ville est flétrie. Tant mieux car les responsables de sa gestion, l'équipe municipale, vont être incités à tenir compte des mises en garde que nous leur avons adressées depuis de longs mois.

    A court terme, la seule attitude possible est évidemment de se battre contre les rongeurs indésirés en mettant en place des campagnes de dératisation, ce que la Mairie de Paris a lancé nous semble-t-il.

    Mais c'est avant tout sur les causes qu'il faut agir. Rationnellement.

    Les rats prospèrent sur la saleté et la présence de déchets alimentaires due au non-respect de l'environnement. En cause, la surpopulation d'habitants et de visiteurs, leurs comportements et l'inadéquation des moyens de nettoiement. La politique de logement de la Ville est responsable de l’hyper-densité à Paris. Les rats emboitent le pas et s'entassent là où il y a du monde. Elle est responsable d'une politique budgétaire qui consacre trop d'argent à une transformation coûteuse du bâti et qui gaspille des sommes déraisonnables en subventions clientélistes. Au détriment de la propreté et de l'environnement.

    Le tourisme est bienvenu car c'est pour la France une source d'activité et de revenus non délocalisables mais, au même titre que la population, il doit s'étaler sur la plus grande partie de notre territoire et ne pas se concentrer sur Paris et son centre. A ce titre, Paris n'aurait jamais dû sacrifier une partie des serres d'Auteuil pour conserver Roland Garros alors que Versailles était candidate avec des espaces infinis pour l'accueillir.

    Paris ne devrait pas militer non plus pour que les J.O. de 2024 aient lieu chez nous, alors que nous nous apprêtons à subir les "Gay Games" en 2018 et que nous postulons pour l'Exposition Universelle en 2025. Il est triste de dire que les parisiens très majoritairement n'en veulent pas mais c'est la sagesse qui les guide comme elle a guidé les habitants de Boston, de Rome et de Hambourg qui y ont renoncé.

     

  • Affiches croute 07 12 16

     

    A Paris, on a nos couches géologiques : on distingue les affiches du ternaire et du quaternaire dans  l'épaisseur de la croute qui laisse deviner des sédiments d'époques anciennes. C'est dire avec quelle célérité les services de la mairie interviennent pour retirer ces affiches sauvages qui donnent le spectacle peu ragoûtant d'une ville abandonnée aux dérives consuméristes.

    Les responsables de la technostructure en charge de la propreté se lamentent en disant : "ce sont les gens qui sont sales, pas la ville …". Ils oublient que l'environnement dicte à ces gens leur comportement. Donnez leur une ville souillée, ils la souillent encore plus. Le spectacle lamentable de ce pâté en croûte vieux de plusieurs mois ne peut que les inciter à pisser dessus !

     

    P.S. : pour le cas où toute honte bue ils décideraient d’intervenir, c'est au carrefour angle nord-ouest Temple/Rambuteau (IIIe). On est en mesure de leur fournir d'autres adresses, mais c'est à eux cependant d'assurer la veille …

     

  • FbAttroupement féminin, ballons à l'hydrogène et vigiles le long du 48 rue des Francs-Bourgeois (IIIe) (Photo VlM/ HB)

     

    La nouvelle s'est répandue sur les réseaux sociaux : le fabricant américain de cosmétiques Urban Decay (Groupe L'Oréal) ouvre ce week-end sa première boutique en France dans le Marais, à deux pas de l'Hôtel des Archives, dans le IIIe. Il affirme de ses produits qu'ils "transcendent la beauté et la conjugue avec féminité, audace et plaisir".

    L'essentiel c'est d'y croire et de toute évidence les jeunes femmes qui ont massivement répondu à l'appel sont sensibles à un positionnement marketing qui se veut original au point d'en être provocateur. Jusqu'à la marque elle-même qui littéralement signifie "déclin urbain" ou décadence… un message subliminal à celles qui s'exposent à la décrépitude si elles n'ont pas recours aux bienfaits de ces miraculeux cosmétiques ?

    Les riverains ont été surpris de constater que le trottoir était occupé sur plusieurs dizaines de mètres. Ils l'oublieront si c'est un "one shot" (*) mais n'admettront pas que l'opération se renouvelle au mépris du respect de l'espace public.

     

    (*) une seule fois

     

     

     

  • Pollution paris le figaro 15 09 12
    Illustration
    "Le Figaro"

     

    Après une hésitation lundi, le Préfet de Police de Paris Michel Cadot a décidé d'interdire mardi 6 décembre la circulation des véhicules impairs dans Paris et dans la petite couronne (22 communes).

    Peu de parisiens se sentent concernés. Dans leur grande majorité, ils n'ont pas de voiture ou s'ils en ont une ils la laissent régulièrement au garage. Ils possèdent pour beaucoup d'entre eux, en revanche, des deux-roues motorisés (motos/scooters). Ce mode de déplacement a explosé dans Paris intra-muros depuis que la voiture est déclarée non grata. Un relevé effectué récemment sur les motos garées dans le Marais (trop souvent sur les trottoirs…) montre que 80 % d'entre elles sont immatriculées 75. La mesure va donc les toucher, tout comme les résidents de banlieue qui pour diverses raisons se rendent dans Paris.

    La mesure est-elle pertinente ? On est tenté de le penser car la logique élémentaire nous enseigne qu'en agissant sur une cause on en modifie les effets, comme aurait dit Candide. Il semble du reste que les mesures effectuées le confirme. Alors, une question se pose : si les propriétaires de véhicules peuvent s'en priver pendant une journée et contribuer ainsi à préserver des centaines de milliers de personnes qui n'ont jamais demandé à respirer des oxydes d'azote et des particules fines, s'ils ont réussi à trouver une solution alternative, ce dont nous ne doutons pas car il n'est pas imaginable par exemple qu'ils aient décidé de ne pas se rendre à leur travail, pourquoi ne continueraient-ils pas sur le même mode en délaissant leur voiture le reste du temps.

    En poursuivant ce raisonnement, de proche en proche, on parvient à la conclusion que le Préfet de Police, en accord avec la Maire de Paris Anne Hidalgo et son Adjoint aux déplacement Christophe Najdovski, devrait interdire la circulation de manière totale et définitive. Sauf exceptions naturellement, et elles sont nombreuses.

    Une mesure de cette ampleur aurait l'avantage de susciter de nombreuses réflexions et décisions de ceux qui hésitent encore à se rapprocher de leur lieu de travail ou de travailler et se divertir près de leur lieu de vie.

    Il y a des milliers d'objections possibles à cette théorie qui allie impertinence, provocation et raisonnement par l'absurde. Il y a pire attitude cependant : fermer les yeux sur l'atmosphère mortifère qui nous enveloppe et respirer à pleins poumons quoiqu'il advienne….

    Les élus de la Ville ont la tache difficile : s'ils ne font rien le jour viendra où on les poursuivra en justice pour non assistance à personnes en danger, voire pire ; s'ils agissent, comme ils le font actuellement, ce sera la levée de boucliers de tous les mécontents.  Disons ce que nous en pensons. La sagesse nous commande cependant de nous garder d'être totalitaires dans la manière dont nous l'exprimons.

    GS

     

  • Hocquard-300x168Fréderic Hocquard, Conseiller Délégué auprès du Premier Adjoint de la Maire de Paris, chargé des questions relatives à la "Nuit"

     

    Le Réseau "Vivre Paris !" dont fait partie "Vivre le Marais !" a rencontré Frédéric Hocquard, conseiller délégué auprès du Premier Adjoint, chargé des questions relatives à la "Nuit" accompagné de Thierry Charlois, chef de projet, et de Gilles Sredic, assistant.  Nous rappelons que cet entretien fait suite à une sollicitation de "Vivre Paris !" tout en soulignant combien chacun d’entre nous, investissions beaucoup de temps malgré nos multiples activités et occupations.

    Force est de constater que tous les travaux entrepris dans le cadre du Conseil de la Nuit ont débouché sur peu de choses, si ce n’est des "agressions" à notre endroit allant jusqu’à des dépôts de plaintes infondées de la part de certains associations (Culture Bar Bars) et/ou établissements de nuit, nouveau moyen déployé pour annihiler notre action de défense des riverains.  Frédéric Hocquard répond que "dans ces affaires, son rôle d’élu lui commande d’être neutre…", même si cela "traduit forcément un échec" des efforts engagés dans les travaux qui visent plutôt à favoriser la concertation entre les participants au Conseil de la Nuit. Il s’engage à rappeler lors de la prochaine réunion du conseil que ce type d’attitude utilisée par certains n’est pas souhaitable. Nous attirons l’attention sur le fait que Fréderic Hocquard ne répondait pas, la plupart du temps, aux mails que nous lui adressions. Il se justifie en indiquant que dès lors qu’il se sent "attaqué ou que son action est fortement critiquée, il ne répondait effectivement pas". Cette réponse de la part d’un élu laisse les participants pantois !

     Nous abordons la question du comité des noctambules récemment créé et nos doutes quant à son utilité. Frédéric Hocquard ne partage pas notre avis. Cette instance à laquelle ne participent pas les intervenants au conseil de la nuit (professionnels de la nuit, représentants des associations de riverains..) est réservée aux "usagers de la nuit" comme par exemple des sportifs, c’est un "panel citoyen" qui émettra des avis et des souhaits. Sur les 247 candidats, 30 ont été tirés au sort et seront représentés dans le conseil de la nuit et le groupes de travail associés.

     Sur les nuisances sonores dues aux établissements indélicats, à la présence de foules, dans certains quartiers bien connus, notre interlocuteur parle de "ressenti de la part des riverains" alors que nous estimons plutôt qu’il s’agit d'une véritable souffrance. Mais pour ce dernier tout repose sur la régulation, "…mettre de la régulation est un travail de longue haleine, il faut diversifier…développer autre chose que la consommation… pour occuper les jeunes qui errent le soir ne sachant où aller…". Il ajoute "le modèle à développer à Paris comme dans d’autres capitales est un modèle ouvert dans lequel régulation et cohabitation se côtoient sachant que Paris a la particularité d’être la capitale la plus dense". » Il rappelle que l’application de la loi sur le bruit est du ressort de la Préfecture de Police. Nous nous étonnons de cette réponse alors que des transferts de pouvoirs de police sont en cours. Une note juridique va être demandée à ce sujet et nous sera communiquée. A ce propos est mentionné le retard dans l’installation des sondes expérimentales par Bruitparif, un problème de matériel et la volonté d’avoir des matériels irréprochables. Frédéric Hocquard se dit favorable à la mise en place de davantage de sondes de mesure l’an prochain. Il reconnait aussi comme nous qu’il est étonnant de ne pas pouvoir obtenir de statistiques de la Préfecture de police sur les appels de riverains.

     

    Sans-titreAttroupements la nuit devant des bars de la rue Jean-Pierre Timbaud (XIe) 

     

    Sur l’ouverture de lieux culturels la nuit, à laquelle nous sommes favorables, nous pointons le financement disproportionné sous forme de subventions (note argent) accordées par la Ville pour développer la fête la nuit. Frédéric Hocquard réfute cet argument s’agissant de subventions culturelles (musique) et affirme que l’essentiel du budget est dédié à Bruitparif (70 K€). Thierry Charlois mentionne en regard le coût des agents dédiés à la nuit (7 millions €). Nous attirons toutefois son attention sur des associations subventionnées qui ont dans leur giron de nombreux établissements de nuit et qui sont néanmoins utilisées en médiation, alors que c’est le rôle de la Ville.

    Au sujet du Canal Saint-Martin, Frédéric Hocquard attend beaucoup des nouvelles brigades de nuit contre les incivilités (DPSP). Il faut revoir leur déploiement mais il souhaite aussi une intervention pus ferme de la Préfecture de police. A la question si ce secteur du Canal ne pourrait pas rentrer dans le groupe "nouveaux espaces", il est répondu que c’est à voir mais que ce groupe traite plutôt des espaces ouverts….

    "Vivre Paris !", qui demande depuis plusieurs mois en vain une réunion avec les référents de nuit estime, sauf de rares cas, que ces référents lorsqu’ils sont identifiés promeuvent la fête et ne jouent pas leur rôle, étant même parfois en conflit d’intérêts avec d’autres responsabilités qui leur sont confiées dans leur mairie comme le commerce. Frédéric Hocquard n’a pas cette analyse estimant qu’un certain nombre sont actifs, que la liste de tous les référents existe et qu’il est préférable de les solliciter un à un. Il précise qu’il n’est "pas responsable des référents de nuit même si le Conseil de la Nuit a impulsé leur désignation". Il ne souhaite pas organiser une réunion ad hoc avec eux et "Vivre Paris!". Nous convenons dans ces conditions d’établir une évaluation de l’action des référents de nuit et de la restituer à Frédéric Hocquard.

    Sur les commissions locales dont nous ne comprenons pas bien l’utilité, Frédéric Hocquard insiste sur le fait que ce ne sont pas des comités de suivi de charte mais autre chose. "C’est expérimental dans 2 arrondissements sous la houlette des maires." Ces commissions examinent les infractions établies par un tiers habilité qui donnent lieu à une décision du Préfet de Police. Elles émettent un avis et mettent en place un accompagnement si nécessaire afin d’apporter "un élément de régulation" car "elles servent de filtre…". Nous demandons s’il ne faudrait pas établir un modèle de fonctionnement des commissions ?

    Si l’expérience d’ouverture de nuit des parcs et jardins est présentée comme une réussite nous citons le cas du Parc Montsouris où cela ne s’est pas bien passé…. Il nous est confirmé que l’expérience sera reconduite en 2017.

    Nous abordions le sujet du manifeste de la vie nocturne et nous nous étonnons qu’après nos remarques communiquées en juillet, aucun retour ne nous soit parvenu. Thierry Charlois a pris du retard et nous promet de répondre avant fin décembre.

    Sur l’arrêté instituant des zones protégées dans plusieurs arrondissements, Frédéric Hocquard insiste sur le fait qu’il s’agit du résultat d’un travail de concertation. Dans les rues à forte concentration de bars où il ne sera plus possible d’en installer de nouveaux. Nous soulignons que cette règle risque d’avantager les établissements déjà en place. Nous demandons que soit étudiée en urgence l’extension de cet arrêté dans d’autres quartiers.