Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

  • CAM03510 État actuel de la librairie Scaramouche 161, rue Saint-Martin (IIIe). Le commerce de bouche gris qui la jouxte vient lui aussi de fermer (photo VlM) 

     

    Non loin du passage Molière, au 161 rue Saint-Martin (IIIe), la célèbre librairie Scaramouche spécialisée dans le cinéma fait grise mine… Alors qu’elle a fermé, ses vitrines sont déjà toutes recouvertes d’affiches sauvages. Ne reste plus visible que l’enseigne bandeau au- dessus du magasin. Beaucoup d’habitués trouvent porte close et sont attristés de constater la disposition de étête vénérable  institution.

    Pourtant les passionnés de cinéma trouvaient des trésors dans cette maison connue pour son fonds de photographies, d’affiches et de livres du 7ème art.

    Le phénomène des fermetures de librairies notamment de notre quartier n’est pas nouveau. Nous avions signalé celle de la "Librairie Charlemagne" rue saint Antoine en avril 2013 puis celle de "Mona Lisait" rue Pavé en mars 2014 peu avant la fermeture "d’Agora" rue des Archives en septembre 2014. Nous le soulignions alors, le développement de la vente sur internet, la vente de livres électroniques depuis l’arrivée des liseuses, doublées d’une période longue de crise économique et d’un goût moins prononcé pour la lecture ont porté un coup fatal  à ces commerces spécialisés. Quelques-unes subsistent néanmoins, ce  qui est une bonne  chose car rien ne remplace un librairie pur choisir un livre, recevoir un conseil sur un auteur, un nouveau roman ou une nouvelle parution.

    Espérons simplement que l’hécatombe va cesser.

    Dominique Feutry

     

  • A111L'état de cloaque du 59 rue Quincampoix  : ordures, saleté, gravats, épanchement d'urine, tags et stationnement de motos prospèrent (IVe) (photo PC)

     

     

    Malmenée depuis quelque temps la rue Quincampoix laisse cette désagréable impression de rue sale accentuée par sa configuration de rue ancienne et étroite. Cet état est particulièrement frappant dans sa section entre les rues Rambuteau et Aubry le Boucher (IVe).

    Nous avons publié un article du 6 juin 2016 en montrant l'espace devant le n° 59, totalement tagué, couvert d'urine, transformé en dépôt d'ordures à ciel doublé d'un parking à motos. La Gloïre du IVe !

    Une courte accalmie  avait été constatée après quelques interventions épisodiques des services  de la propreté. Mais  la mutilation a repris de plus belle pour ce secteur devenu un cloaque.

    La photo prise ce jour montre son état déplorable, inadmissible, indigne et le degré de saleté atteint. La honte pour ceux qui salissent mais aussi pour ceux dont le laxisme laisse prospérer de telles situations. On est proche de ce que l'on peut trouver sur un terrain vague (gravats, palettes, planches, éviers, vieux luminaires, ordures diverses…) avec toujours un ensemble de motos en stationnement qui n'ont rien à faire à cet emplacement. Or nous sommes dans le Paris historique, que font les autorités pour éradiquer et prévenir de telles situations ? 

    La municipalité serait bien inspirée de ne pas laisser se développer de tels foyers insalubres qui attirent rats et vermine. Qu'ils ne s'étonnent pas dans ces conditions de voir monter le mécontentement des habitants et repousser la fréquentation touristique.

     

  • Location coute durée charles V 05 04 14Les locataires saisonniers ont envahi le Marais avec leurs célèbres et bruyantes "valises à roulettes" (Photo VlM)

     

    A lire aujourd'hui :

    A New-York, une nouvelle loi menace l'avenir de la location saisonnière et de Airbnb ("Le Monde" 22 octobre 2016 – Jérôme Marin)

    Même sujet sur le site suisse d'information "Le Temps"

    New-York, San Francisco, Paris …. réalisent que le développement anarchique de la location meublée saisonnière est dangereuse pour l'équilibre de leur habitat. Parce qu'ils échappent à l'impôt, les loueurs et les plateformes privilégient cette pratique en lieu et place de la location classique, meublée ou non.

    Les plateformes Internet sont au cœur de cette activité économique. Une activité dite "numérique" qui en côtoie d'autres en nombre croissant telles que l'achat en ligne (Amazon), la vente aux enchères (eBay), le covoiturage (BlaBlaCar) ou le transport de particuliers (Uber).

    Les gouvernements ont en général la sagesse d'accompagner ce mouvement. En France, le Parlement a voté le 10 octobre 2016 une loi qui complète l'ébauche de 2014. Voici ce qu'il en dit : " La loi pour une République numérique prépare le pays aux enjeux de la transition numérique et va permettre de développer l'économie de demain…. Elle a pour ambition d'encourager l'innovation et le développement de l'économie numérique…. protectrice des droits des citoyens….

    Qu'on s'en réjouisse ou non, personne ne pourra s'y opposer car on peut résister un temps au "progrès", on ne peut pas durablement s'opposer à ce qui devient rapidement une vague qui déferle sur toutes les résistances, qu'il s'agisse d’ailleurs de l'économie ou de questions de société.

    En revanche, le législateur doit veiller à ce que cette nouvelle économie ne bénéficie pas de distorsions qui la rendent artificiellement hyper compétitive. Si la location meublée saisonnière a le succès que l'on sait, c'est qu'elle bénéficie d'avantages concurrentiels à caractère légal et fiscal.

    En voulant protéger le locataire, depuis 1982 avec la loi Quillot, les gouvernements qui se sont succédé ont alourdi la gestion des baux locatifs relatifs aux logements nus, avec une pression sur les loyers, la quasi impossibilité de lutter contre les impayés, l'extrême difficulté de récupérer le logement en cas de besoin, tandis que la fiscalité devenait de plus en plus lourde.

    A l'opposé, les locations meublées précaires (au mois, à la semaine, à la nuit), qui ne lient pas aussi indissociablement le locataire au propriétaire, ont bénéficié pendant longtemps d'un abattement sur les loyers de 72 % (!). Il est, depuis le passage au gouvernement de Cécile Duflot, de 50 % mais on sait que cet avantage fiscal a suscité des vocations qui ont prospéré et qui explosent depuis que les plateformes du type Airbnb ou Abritel sont apparues.

    Autre distorsion : la déclaration par le propriétaire de ses revenus au fisc. Personne n'a la naïveté de croire que ces revenus sont déclarés et taxés comme le sont les revenus du travail, des placements financiers ou de la location traditionnelle.

    Si on fait l'addition des conséquences de cette double distorsion, on comprend qu'il n'y ait plus de mise sur le marché de logements destinés à la location classique.

    Locations saisonnières 25 01 16Des résidences ont pris des mesures pour interdire les locations saisonnières (Photo VlM)

     

    Les municipalités, celle de Paris notamment, s'en émeuvent. Ian Brossat, l'Adjoint communiste en charge du logement à la Mairie de Paris, s'y attaque bec et ongles en durcissant les contraintes applicables à la location saisonnière. Il ne parle malheureusement pas de militer pour rendre plus souple la location traditionnelle ou d'en réduire la fiscalité. En cela, son combat est voué à l'échec. Il peut en revanche compenser partiellement le déséquilibre en obtenant que la loi fasse obligation aux plateformes de déclarer au fisc les loyers versés à leurs clients, comme le font désormais les employeurs, les banques et les caisses de retraite.

    En résumé, face au développement de l'économie numérique, il importe de donner à chacun sa chance d'occuper la place qui est la sienne en veillant à une application juste et équilibrée des contraintes fiscales et réglementaires.

    Pour le moment, on n'en est pas encore là !

    Gérard Simonet

     

  • Oberkampf juillet 2016-1Rue Oberkampf minuit, juillet 2016 (Photo JFR)

     

    Nos amis du Collectif Riverains du XIe, membre comme nous du réseau "Vivre Paris !" ont été informés ce mois-ci des mesures de fermeture administrative prises par le Préfet de Police Michel Cadot à l'encontre de quatre bars de la rue Oberkampf. Les durées vont de 15 à 45 et 60 jours. Motifs invoqués : "trouble à l'ordre public", "infractions au code de l'entrée et du séjour des étrangers en France", "infractions au code du travail" et "actes délictueux dans l'exploitation de l'établissement".

    On ne peut qu'apprécier la fermeté de la police vis à vis de débordements qui rendent la vie impossible aux riverains de l'arrondissement, notamment les rues Oberkampf, Jean-Pierre Timbaud et des Trois-Bornes. Dans ces rues sinistrées, où les débits de boissons se suivent comme des grains de chapelet, les habitants ont leurs nuits perturbées par des consommateurs alcoolisés qui passent par une première phase d'exubérante véhémence et perdent progressivement le contrôle de leur comportement au point de finir au petit matin ivres morts sur un banc, dans le caniveau, ou à l'hôpital victimes d'une rixe (voir cette vidéo très explicite)

    Il est rassurant de constater que la Préfecture de Police et les commissariats adoptent une attitude ferme vis à vis de ces débordements. A ce propos, nous sommes informés du projet de loi que la Maire de Paris veut faire adopter en urgence tant que les Députés lui sont favorables (ce qui n'est pas le cas des "sages" du Sénat). Outre le regroupement des arrondissements du centre dont nous ne voyons ni l’intérêt ni l'urgence, le transfert de la police vers la mairie de responsabilités de maintien de l'ordre a tout pour nous inquiéter car nous voyons bien, à l'égard des bars et de leurs terrasses, vis à vis de l'affichage sauvage qui sévit plus que jamais, que l'attitude des inspecteurs de la mairie et de leur encadrement est particulièrement permissive (voir notre article : audit de l'inspection générale de la Ville de Paris sur l'attribution et le contrôle des terrasses du 12 août 2016).

    Cette réserve de notre part est malheureusement renforcée par les efforts insensés de l’Hôtel de Ville en direction des fêtards qui auront bientôt leur "conseil des noctambules" (notre article du 12 octobre). Noctambules dont le XIe, mais il n'est pas le seul, est une riche pépinière !

    Noctambules quartier oberkampf après fermeture des bars août 2016Noctambules de la rue Oberkampf (photo JFR)

     

  • Serres auteuil géoLes Serres d'Auteuil, inscrites à l'inventaire des monuments historiques, dont une partie a été sacrifiée à l'autel de l'extension de Roland Garros (Photo Géo)

     

    Douche froide pour les tenants du projet.

    Le 3 octobre, on apprenait que la décision en appel du Tribunal Administratif de suspendre l'exécution  du permis de construire était annulée par le Conseil d’État statuant en cassation. Une fois de plus, pour des raisons qui mériteraient une analyse approfondie, la juridiction suprême décide en faveur de la mairie de Paris. La Fédération Française de Tennis (FFT) boit du petit lait. Les défenseurs du patrimoine pleurent devant le spectacle des bulldozers qui reprennent possession du terrain.

    Puis patatras! On découvre hier soir 6 octobre que le Tribunal de Grande Instance de Paris (TGI), statuant au civil en référé à la demande des héritiers de l'architecte des Serres, Jean-Camille Formigé, ordonne "la suspension des travaux engagés ou à engager".

    Les associations qui défendent l’intégrité des Serres d'Auteuil, dont la SPPEF (société pour la protection des paysages et l'esthétique de la France), le collectif Auteuil-Les Princes, France Nature Environnement, SOS-Paris… se réjouissent de cette péripétie qui contredit le Conseil d’État tandis que la FFT dénonce le jugement et parle d'une "décision prise dans des conditions douteuses et s'interroge sur une possible manipulation". Bigre !

    Pour notre part, nous avons dés le début regretté l’acharnement de Paris  et de ses dirigeants à maintenir le tournoi de Roland-Garros dans le cadre étriqué d'Auteuil. Il fallait de la place à la FFT. Versailles, qui n'est qu'à 25 kilomètres de Paris, proposait sa candidature et l'étendue infinie de ses espaces. C'était une occasion pour décongestionner Paris. Égoïstement et soucieux de leur ego, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo (alors Première-Adjointe en charge de l'urbanisme) décidaient de faire l'arbre droit pour conserver le prestige d'organiser ce tournoi du Grand Chelem.

    Il fallait dans ce but sacrifier une partie des Serres d'Auteuil : qu'à cela ne tienne ! Ce fut fait.

    Nous suivons attentivement cette affaire car elle est significative d'une attitude que nous dénonçons : défendre à tout prix le "pré carré" de la capitale en y développant l'activité et l'habitat au détriment de la périphérie dont les habitants souffrent de devoir converger en permanence vers un Paris surpeuplé, avec les difficultés de logement et de transport que nous connaissons, et que la fermeture des berges à la circulation met singulièrement en lumière.

    Gérard Simonet

     

  • Berge rive droite piétonne  04 10 16Berge rive droite sans voitures, le pont Notre-dame et au fond le Pont au Change qui cache le Pont Neuf (photo VlM)

     

    En parcourant vers l'ouest les berges de la Seine rendues aux piétons en commençant par le pont d'Arcole, on croise le pont Notre-Dame, le Pont au Change puis le Pont Neuf. La promenade est idyllique bien qu'entachée, provisoirement espérons le, par des panneaux et édifices de propagande en faveur de l'écologie telle qu'on la conçoit à l'Hôtel de Ville.

    Passé le Pont Neuf, c'est un choc qui attend le promeneur : une présentation du Paris de 2050 tel que la COP 22 qui se tient en novembre à Marrakech va nous le façonner pour que le réchauffement climatique et ses conséquences soit jugulés.

    Beaucoup d'entre nous ne serons plus là pour juger de la pertinence de cet exercice d'anticipation, digne de "La journée d'un journaliste américain en 2889", un roman que Jules Verne aurait mieux fait de ne pas écrire en 1889 car il démystifie l'image de l'auteur de "Vingt mille lieux sous les mers" ou "Mathias Sandorf" au point d'en être ridicule. Rappelons simplement que Jules Verne, considéré comme le visionnaire qui annonça la télévision, l'hélicoptère, le sous-marin et la conquête spatiale, passe dans ce roman complètement à côté de l'arrivée des techniques de traitement, de stockage et de transmission de l'information, de l'Internet, du "Big Data", ceci bien avant l'échéance de 2889 !

    Les architectes-urbanistes choisis pour cet exercice nous livrent un projet par arrondissement. Il est dommage que les quatre arrondissements du centre n'aient pas été encore fusionnés, on aurait fait l'économie de trois inepties. Passons les en revue : dans le IVe, des sous-sols pour le parvis de l'Hôtel de Ville pour accueillir un public nombreux, ce qui suggère qu'on a poursuivi une politique de densification de la capitale ; dans le 1er, un téléphérique qui traverse la Seine pour relier Montparnasse à la gare du Nord.

    Paris 1er projet 2050Téléphérique dont le pylône s'appuie sur le "Vert Galant", devant un "Pont Neuf" livré à diverses facéties décoratives et architecturales (Mairie de Paris)

     

    Dans le IIIe, on renoue avec les pilotis qu'on a cru définitivement écartés, avec une construction métallique flanquée d'un silo cylindrique sur la petite place dite Renée Vivien, au carrefour des rue du Temple et des Haudriettes, au lieu-dit historique de "l’Échelle du Temple", sans aucune considération pour la fresque "l'Esprit des Lieux" de Catherine Feff qui se trouve occultée par cet édifice inattendu. Voici ce qu'il adviendrait de ce carrefour :

    Paris IIIe projet renée vivien

    en lieu et place du paysage actuel, sa végétation et la fresque monumentale qui décore le mur :

     

    Haudriettes soleil d'hiverPlacette Renée Vivien (IIIe) : l’Échelle du Temple (Photo VlM)

     

    Si ces visionnaires nous avaient consultés, il leur aurait été dit que cette placette ne fait de mal à personne et qu'elle ne demande qu'à être mieux entretenue et nettoyée. Telle qu'elle est, nous la trouvons parfaitement éco-compatible et elle a l'avantage d'offrir un espace de respiration qui fait cruellement défaut dans le quartier Ste Avoye. Va-t-on respirer mieux au milieu des poutrelles, des escaliers métalliques, et des caillebotis ? et que dire des immeubles XIXème siècle de la rue du Temple dont les façades sont recouvertes de stores qui en dissimulent le style que nous aimons bien ?

    De notre point de vue, ces chercheurs auraient été bien inspirés de réfléchir au sort du gymnase Michel le Comte qui se dresse au même carrefour, et à l'école-piscine St Merri (IVe), qui sont très laids et ne possèdent aucune vertu écologique. Nous aurions été ravis qu'ils les remodèlent pour nous montrer qu'il est possible de concilier la lutte contre le réchauffement climatique et l'esthétique des constructions.

    EiffelConstruction de la Tour Eiffel (Paris Zig Zag)

     

    Ceci dit, nos critiques épidermiques sont aussi le fruit d'un conservatisme qui n'épargne personne. Ce travers a failli nous priver pour toujours de la Tour Eiffel, dont Guy de Maupassant avait condamné "l'ombre odieuse de la colonne de tôle ondulée". Il n'est sans doute pas inutile que des réflexions sur le devenir de Paris accompagnent le combat contre les émissions de gaz à effet de serre qui est au cœur des conférences COP qui se succèdent. Il est clair cependant, et la mésaventure de Jules Verne est là pour nous éclairer, que le Paris de 2050 n'aura rien à voir avec les élucubrations qui nous sont livrées en ce mois d'octobre 2016, sur les berges de la Seine.

    Rien n'exclut notamment qu'après une période de réchauffement climatique dû en partie aux émissions de CO² nous n'entrions dans une phase de refroidissement climatique attribuable aux variations cycliques d'irradiance solaire (*). Nos amis architectes-urbanistes n'auraient plus alors qu'à ravaler leurs copies.

    Et nous, dans la foulée, à nous en réjouir !

    Gérard Simonet

     

    (*) Le Soleil joue un rôle prépondérant sur les fluctuations climatiques










     

  • Berges occupation trottoirLa buvette est installée sur le trottoir à droite et sa terrasse occupe la totalité du trottoir à gauche (photo VlM)

     

    Tous les parisiens ne sont pas opposés à la décision d'Anne Hidalgo d'éliminer les véhicules motorisés des berges de la Seine. L'Agence de Santé Publique nous dit que la pollution de l'air fait 48.000 morts en France chaque année (Les Echos 21 juin 2016), ce qui veut dire statistiquement autour de 2.000 à Paris et 9.000 en Île-de-France. Si la lutte contre la pollution est indispensable à notre survie, il convient de lui accorder la priorité des priorités et assumer avec sérénité les conséquences dont les partisans du statu quo se font l'écho.

    Après les épisodes d'intense pollution de l'air que nous avons connus ces dernières années, avec ce smog qui a pesé sur Paris certains jours et cette sensation d'étouffement que les résidents ont éprouvée, aucun parisien ne prend aujourd'hui le sujet à la légère

    Chacun y va de ses arguments pour défendre une opinion ou des intérêts. Tout le monde a raison et tout le monde a tort car personne n'est en mesure de prouver que la fermeture des berges à la circulation se passera bien ou conduira à la catastrophe. Les relations de causalité que certains mettent en avant ne sont pas démontrées car le comportement des acteurs de la circulation ne se met pas en équation. L'effet de dissuasion, en particulier, n'est pas prévisible et c'est lui pourtant qui est en mesure de faire pencher la balance.

    Néanmoins, sans prétendre à un raisonnement scientifique, depuis que la circulation a été régulée par des feux rive droite, on peut constater que les berges ont été pacifiées et que les quais ne sont pas pour autant les victimes d'un report de trafic.

    Il n'y a pas lieu néanmoins de se réjouir béatement de ce qui se passe. Pour avoir arpenté ces berges, on constate d'ores et déjà les prémisses de dérives inquiétantes.

     

    Berges marusco

    Ce café-restaurant a pris possession du territoire censé "redonné" aux promeneurs. Tables, chaises, pergolas, plantations s'y entassent, en relation avec une péniche qui fait office d'arrière-boutique. Au menu, un grand choix de vins et de boissons alcooliques. Combien d'autres vont s’engouffrer dans cette brèche ? Que va-t-il se passer la nuit ?

    Soyons réalistes toutefois : un lieu de promenade se doit d'offrir des services tels que le repos et la restauration. Tout est question de mesure. La Mairie de Paris n'y parvient pas avec les terrasses de bars. L'inspection Générale de la Ville de Paris l'a souligné dans un rapport qui a été largement commenté.  Va-t-elle réussir à juguler sur les berges une demande qui a débordé les contrôles par ailleurs ?

     

    P1080883Panneau publicitaire sur les quais. Sommes-nous condamnés à voir fleurir les chevalets racoleurs au rythme d'un tous les dix mètres ?

     

    "Pas d'argent, pas de suisse" … Sur une autre terrasse on est prévenus : interdit de se trouver là si on ne consomme pas.

    Berges consommation obligatoire"Consommations obligatoires SVP !"

     

    En résumé, on peut craindre aujourd'hui, même si on est enclin à se réjouir des transformations en cours, une dérive marchande dont les conséquences sont bien connues partout où elle sévit : attroupements, alcoolisation, tapage, dégradations, insécurité notamment la nuit, déchets sur la voie publique….

    Après l'autoroute urbaine souvent décriée, va-t-on aller de Charybde en Scylla ?  (*). La réponse est entre les mains de la Maire de Paris

    Gérard Simonet

    (Photos VlM. Clic gauche jusqu'à deux fois dans l'image pour agrandir)

     

     (*) Charybde et Scylla sont deux monstres marins de la mythologie grecque situés de part et d'autre d'un détroit (Messine). Aller de l'un vers l'autre équivalait à aller de mal en pis (Wikipédia). 

     

  •   AOOOliver-Beer-Live-Stream-simulation-du-projet-pour-Nuit-Blanche-2016

     

    La 15ème édition de la "Nuit Blanche" a lieu le 1er octobre. La Seine est mise à l’honneur avec un "voyage initiatique sur le thème de l’amour" dit la publicité. "Une promenades est possible le long des quais et sur les ponts, «les visiteurs seront plongés dans une histoire d’amour, amenés à traverser différentes épreuves de transformation de soi à la manière de Poliphile, héros de cette Nuit Blanche qui, dans un roman illustré italien de 1467, voyage en rêve à la poursuite de Polia dont il est éperdument amoureux ».

    Les lieux retenus pour des « performances », expositions et autres manifestations sont nombreux.

    Citons parmi eux dans le IIIe, les Archives nationales où est prévue une Installation Verre, Lumière et Électroacoustique (60 rue des Franc-Bourgeois 22h00-02h00). Le Square Léopold Achille propose de la danse contemporaine (9 Rue du Parc Royal, 23h00-02h30).

    Le IVe arrondissement propose un choix encore plus éclectique. Ainsi nous notons un concert à l'église Saint-Paul-Saint-Louis, la « Messe des pauvres et autres pièces Esoterik » d'Erik Satie (99 rue Saint Antoine Passage Saint Paul 20h30- 23h00). A la Bibliothèque historique de la Ville de Paris sera présentée l'installation « Moment:Marais (24 rue Pavée19h00 07h00) et dans les jardins voisins de l'Hôtel de Lamoignon une performance « Pignon Sur Rue » (23 rue des Francs-Bourgeois,21h00- 04h00). Une autre performance se situera à l'angle des rues de la Perle et Vieille du Temple (35-37 rue des Francs-Bourgeois, 19h00 07h00). La chorale Acoeurvoix donnera unconcert « Des voix dans la nuit » dans l'église des Blancs Manteaux ( rue des Blancs Manteaux 20H30 01H00).

    D'autres lieux sont retenus le Cloître des Billettes, le BHV..., l'église Saint Louis en l'Ile… A noter la librairie « Les cahiers de Colette » qui donnera des lectures sur le thème des « Récits Fondateurs de la Bible » (23-25 rue Rambuteau 21h00-01h00).

    Quelques ligne de métros seront ouverts exceptionnellement toute la nuit mais le STIF a fait savoir officiellement à cette occasion qu'il n'avait pas l'intention à l"avenir comme cela a été demandé  d'ouvrir des lignes 24 heures sur 24, s'appuyant sur le petit nombre d"usagers intéressés.

    Il n'empêche comme nous l’écrivions pour les précédentes éditions de cet événement, la Nuit Blanche " ne l’est pas seulement pour ceux qui la choisissent et s'amusent,  mais aussi pour ceux qui la subissent, c'est-à-dire les riverains qui ont le malheur d’habiter dans les quartiers retenus, trop souvent dans notre société en effet  l'égoïsme règne en maître." Notons  qu'elle a lieu alors que l'état d'urgence a été décrété…

    On peut aussi s'étonner d'apprendre que cette fête nocturne n'est pas sans peser sur le budget de la Ville puisque sa contribution est de 1,2 millions € (source journal  Le Monde) ! Ne faudrait-il pas consacrer une telle somme à des causes plus utiles ? 

    Dominique Feutry

     

  • Quatre-fils 18 dépôt vêtements 24 09 16Dépôt de vêtements agréé par "Mairie de Paris", mis à sac à hauteur du 18 rue des Quatre-Fils (IIIe) (Photo VlM)

     

    L'action s'est déroulée ce 24 septembre sous les yeux d'un de nos adhérents. Un homme et une femme, identifiés comme roms, se tenaient devant le conteneur pour récupérer des vêtements qui sortaient tout seuls du fond de l'armoire. Soudain, dans la trappe, une tête est apparue, sur un petit corps d'enfant recroquevillé dans le casier de dépose. Les adultes l'ont saisie et extirpé de sa prison. De là, ils l'ont soulevé et posé au sol. Le tout n'a pas pris plus de trois secondes. On a compris que l'enfant s'était fait enfermer dans le conteneur, sans doute avec une source de lumière, pour sélectionner et orienter les vêtements vers la sortie.

    Voyant qu'ils étaient observés, les adultes ont saisi ce qu'ils pouvaient et sont partis prestement vers l'ouest dans la rue, où une voiture stationnée les attendaient, en trainant par la main leur fragile outil de travail, une fillette malingre de 6/7 ans qui, en dépit de son âge, ne devait pas en être à sa première expérience.

     

    Quatre-fils 20 voiture 24 09 16Il s'agit de la voiture blanche dont la portière arrière n'est pas encore refermée (Photo prise par le témoin)

     

    On se souvient qu'il y a deux ans un enfant est mort étouffé, abandonné par les auteurs de ce genre de razzia. Les organisateurs de la collecte, "Le Relais", filiale d'Emaüs, n'y sont pour rien mais ils doivent tirer les leçons des exactions qui sont signalées régulièrement depuis 2007 (cf. Le Parisien du 10/11/2014). Au lieu de conteneurs (il y en a plusieurs dans le Marais), peut-être serait-il préférable que les mairies d'arrondissements mettent un local à disposition des organisations humanitaires pour que les vêtements y soient déposés et gérés en toute sécurité.

     

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    Ste apollineRue Ste Apolline (IIIe)

     

    Face à la montée grandissante de l'insécurité, de la mono activité, des trafics, de l'insalubrité, de l'alcoolisation, des nuisances sonores de jour comme de nuit et des incivilités quotidiennes dans les rues Sainte-Apolline, Blondel et Impasse de la Planchette, l'association "pour la Renaissance du quartier Arts et Métiers" a demandé au Maire du IIIe arrondissement de tout mettre en œuvre pour redonner à ce secteur la quiétude perdue. C'est dans ce contexte que s'est tenue une réunion avec les riverains présidée par Pierre Aidenbaum et deux de ses adjoints  Benjamin Djiane et Gauthier Caron-Thibault. "Vivre le Marais !", sollicitée depuis 2014 sur cette situation (voir nos articles des 1er décembre 2014 et 19 juillet 2016), était représentée .

    Les riverains n'ont pas caché leur exaspération ainsi que l'illustre le verbatim employé, "inaction des pouvoirs publics", "on est seuls", "on ne veut plus de belles paroles", " des habitants quittent le quartier", "la rue Blondel est devenue un mix décharge publique/urinoir", "la quartier est aux mains de gangs"

    Après avoir écouté toutes les doléances le Maire et ses adjoints reconnaissent que la situation est difficile, qu'il faut continuer à agir dans le respect de la loi tout en sachant que la Maire de Paris n'a pas de pouvoirs de police. Pierre Aidenbaum ajoute qu'il est là avec son équipe pour aider à résoudre toutes ces difficultés "dans un langage de vérité".

    Suite aux multiples conséquences pointées par les participants tels la baisse de chiffre d'affaires pour les commerçants, la chute du prix des biens immobiliers, la mono activité,  le manque de sommeil, les nombreuses altercations, les épanchements d'urine, la vente d'alcool en dehors des horaires autorisés et à des mineurs, la présence de dealers et consommateurs de crack plus des agressions verbales et physiques, plusieurs actions sont proposées nonobstant ce qui a déjà été entrepris (action de police, contrôle travail dissimulé…) et qu’a rappelé  Benjamin Djiane.

    Tout d’abord le Maire du IIIe va solliciter le Préfet afin qu’il prenne un arrêté interdisant la vente et la consommation d’alcool dans ce  le secteur. Anticipant  la présentation prochaine de vœux en conseil de quartier, le Maire va recommander l’installation d’une vidéo surveillance dans le secteur concerné dès 2017. Une injonction sera tout prochainement adressée au propriétaire du parking de l’Impasse de la Planchette afin que soit posée une grille fermant l’entrée où se regroupent notamment consommateurs et dealers de drogue.

    Enfin en concertation avec la police, les évictions  seront poursuivies et les passages intensifiés en fonction des disponibilités des équipes.  Les services de la propreté seront sollicités pour effectuer davantage de nettoyages. Quant à la vente de murs de commerces,  Pierre Aidenbaum étudie avec la mairie centrale la réactivation de la SEMAEST afin qu’elle puisse disposer d'un budget pour en acheter et introduire d’autres activités que celles existantes (à l’instar des actions réussies rues Notre Dame de Nazareth,  des Gravilliers et  Chapon).  Mais cela s’inscrit sur un périmètre plus large que les rues incriminées et doit aussi couvrir d’autres opérations du  même type dans d’autres arrondissements.

    Rendez-vous a été pris pour un nouveau point de situation dans deux mois, le Maire souhaitant par ailleurs avoir connaissance de tous les incidents et actions touchant ce quartier.