Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

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    Rep3La statue centrale en bronze, allégorie de la liberté, était trop haute pour être saccagée comme l'a été son piédestal et ses deux statues qui célèbrent l'égalité et la fraternité (Photo VlM-SP)

     

    Il y a trois mois, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum clamait son souhait de voir avant l'été cette place remise en état et tout particulièrement le monument  central en hommage à la République, inauguré en 1883,  que l'on doit aux frères Morice (Léopold pour la statue et Charles pour le piédestal).

    C'est l'été depuis deux semaines, Nuit Debout n'est plus là pour encombrer la place, mais la Ville de Paris n'a encore rien fait. Les parisiens se désolent et se résignent à prendre des photos…

     

     

  • A4Lancement du conseil de la nuit, le 9 décembre 2014 (photo VlM!)

     

    Dans le cadre du Conseil de la nuit une plénière à laquelle participait le réseau "Vivre Paris !" s’est tenue le 29 juin à l’invitation de Frédéric Hocquard, Délégué auprès du Premier Adjoint, chargé des questions relatives à la "Nuit".

    Dans son introduction ce dernier souligne les avancées concernant le manifeste rédigé par la Ville et celles de l 'APUR (Atelier parisien d'urbanisme, association loi 1901 créée en 1967 par le Conseil de Paris qui a pour missions de documenter, analyser et développer des stratégies prospectives concernant les évolutions urbaines et sociétales) en matière de cartographie des zones festives. Il a aussi précisé lors de ses interventions que l’action des référents de nuit des mairies d’arrondissement et annonce que les transports en commun devraient étendre leurs horaires en 2017 en attendant qu’il soit possible de circuler un jour durant 24 heures sur tout le réseau francilien.

    En réponse à des interventions, le conseiller délégué à la nuit informe les participants qu’il sera chargé de faire une communication sur la nuit au prochain conseil de Paris (dans laquelle sera rappelé que la mairie allait engager 12 M € cette année pour développer une politique ambitieuse de la nuit) et ajoute « .. . ces temps de communication au conseil sont rares, mais on a tenu à le faire … ». D’ailleurs est glissée l’annonce de l’organisation par la Ville en 2017 d’une exposition sur les nuits parisiennes. Nous nous demandons si celle-ci est bien opportune et nécessaire ? Autre précision apportée, celle du renforcement du partenariat avec la Préfecture de police reflétée par la création de commissions locales de régulation, sans qu’il soit mentionné si des associations de riverains seront associées à leur processus.

    Après l’intervention du représentant du préfet de région qui a évoqué certains dispositifs financés par l’Île de France, le représentant du préfet de police a rappelé qu’il y avait des règles du jeu à faire respecter car « …faire la fête, ce n’est pas s’alcooliser, c’est respecter les voisins.»  : la quadrature du cercle, comme il l’a mentionné, tout en indiquant que Frédéric Hocquard pense que sa résolution passe par des échanges avec des professionnels, point que nous ne partageons qu’avec beaucoup de nuances. Il n’empêche que curieusement les fermetures administratives d’établissements sont en baisse et sont passées de 230 en 2014 à 182 en 2015… du fait, selon la préfecture, d’améliorations des comportements professionnels et de fermetures plus longues…

    Nous restons très dubitatifs sur cette analyse puisque nous constatons l’accentuation des nuisances dans de nombreux quartiers ainsi qu’une extension des sites touchés. Au fil des débats nous constatons un raisonnement assez paradoxal de la part de certains participants dont des élus. Par exemple, rien ne servirait de stigmatiser les établissements et chercher à obtenir des fermetures administratives puisque la plus grande consommation d’alcool serait due à l’alcoolisme de salon ou encore, seule une minorité d’établissements poserait problème, alors que des rues entières sont dominées par la mono activité des bars. Et encore à propos de cette minorité : il serait possible de ramener les exploitants dans le droit chemin, grâce notamment à l’action des pierrots de la nuit dont le Réseau "Vivre Paris !" a souligné maintes fois l’inefficacité avérée et le coût pour la collectivité. D’ailleurs a-t-il été affirmé, les nuisances que nous dénonçons n’ont pas lieu tous les jours, une modularité existe!

     

    A5Une nuit parisienne 

     

    Matthieu Clouzeau directeur de la DPP (direction de la prévention et de la protection) de la ville prend la parole et apporte des précisions concernant sa nouvelle direction qui sera mise en œuvre en partie en septembre prochain et s’étalera en 2017. Il y aura un maillage territorial plus fin, dix et non plus six zones, dans le but d’assurer une présence aux heures et jours pertinents, le soir et le weekend. Il ajoute que l’action des équipes ne sera pas de réaliser des scores en matière de PV dont l’efficacité est relative (NDLR : compte tenu de la modicité du montant) mais plutôt d’assurer une présence, faire de la pédagogie et dissuader. Le réseau "Vivre Paris !" restant sur sa faim au fil des réunions du conseil de la nuit a demandé des explications complémentaires à Mathieu Clouzeau. Le réseau devrait les obtenir ultérieurement, puisqu’un accord de principe a  été donné  pour une réunion en septembre.

    D’autres annonces sont faites par la mairie, telles la création de« groupes «actions » (tourisme, manifeste, formation, orientation (?), la mise en place d’un comité des noctambules avec des membres tirés au sort,  la réalisation déjà en cours d’une cartographie des endroits festifs, dont celle sur les comas éthyliques, l’appel à projets « réinventer la Seine », ainsi qu’une campagne de sensibilisation canal saint Martin, à la Villette et Oberkampf … Nous découvrons qu’une commission de régulation de la vie nocturne ayant pour but un accompagnement par les syndicats pour mettre en œuvre les préconisations allait être créée. Il sera intéressant de savoir ce que l’on entend par là et quel syndicat professionnel aura vocation à y siéger.

    Quant à la mesure du bruit qui va être réalisée par Bruitparif grâce à des capteurs installés dans des endroits ciblés de la capitale, il est clairement indiqué que ce ne sont pas « des capteurs anti-fêtards », mais un outil de concertation et d’éducation avec possibilité d’extension dans toute la ville.

    A3Page de couverture du livre d'Antoine de Baecque  "Les nuits parisiennes"

     

    Divers autres points de moindre importance sont évoqués. Mais un bilan 2017 de toutes ces actions retient, lui, toute notre attention. Il faudra être très vigilant sur la méthode de cette évaluation et les interprétations qui pourront être faites (cf la baisse des fermetures administratives entre 2014 et 2015 et le bilan d’évaluation "Copanam" sur l’action des pierrots de la nuit (analyse-du-bilan-concernant-le-dispositif-des-pierrots-de-la-nuit/).

    Nous pensons et le réseau "Vivre Paris !" auquel adhère "Vivre le Marais !" l’a traduit au travers de ses interventions en séance que toutes ces annonces tous azimuts créent un certain flou du fait même de nombreuses imprécisions et d’une efficacité qui reste à prouver car au final notre demande qui reste toujours la même est que nous nous voudrions pouvoir dormir.

    Frédéric Hocquard a beau jeu de conseiller le livre d’Antoine de Baecque intitulé « Les nuits parisiennes » dont il ne partage pas cependant les conclusions, il oublie de préciser en effet que les noctambules dont il est question dans l’ouvrage qui jouaient selon les époques aux cartes dans des hôtels particuliers, ou s’affichaient en dandy ici et là ou bien s’encanaillaient dans les cafés-concert, dans les cabarets et les bars de Montmartre, puis dans les caves de Saint-Germain-des-Prés, ou au Bus Palladium, étaient plus respectueux des règles et du droit au sommeil de leurs concitoyens que ce que l'on constate aujourd'hui.

     

     

  •  Sans-titreDes touristes louant pour une grande part sur les plateformes de locations saisonnières (photo VlM)

     

    A la suite d’une plainte contre X pour non-respect de la réglementation déposée en novembre dernier par les professionnels du secteur de l’Hôtellerie (une soixantaine d’associations et d’organismes) contre les plates-formes de locations saisonnières de logements dont la plus connue est Airbnb, une enquête a été ouverte par le Parquet, a révélé récemment la presse. D’après les informations avérées ou non qui circulent,  alors que l’offre de locations proposée par les particuliers est devenue supérieure à celle  des professionnels,  il semblerait que les sites en question ne soient pas accrédités pour encaisser de l’argent et de surcroît ces sites exerceraient illégalement la profession d’agent immobilier ou d’agent touristique qui suppose l'inscription préalable sur un registre professionnel, or ils n’y figureraient pas.

    En réponse sans doute aux difficultés rencontrées par le secteur hôtelier qui subit de plein fouet cette concurrence, quatre amendements votés par la Sénat seront discutés en Commission mixte paritaire le 29 juin à l’occasion du projet de loi « Pour une République numérique ». Si ces propositions étaient acceptées, elles limiteraient fortement l’activité des plateformes visées. Ainsi pour figurer sur un site,  il faudra justifier de sa qualité de propriétaire  ou de l’autorisation du bailleur. Tout loueur devra s’enregistrer auprès des mairies quelle que soit la taille de la  commune considérée (et pas  seulement celles de plus de 200 000 habitants), avant de faire paraitre une offre de location.

    Les plateformes devront aussi transmettre au fisc les revenus perçus pas leurs utilisateurs afin de limiter la fraude fiscale. Enfin le 4ème amendement  est lié à la loi ALUR qui commande de louer  pour une durée maximale de 120 jours. Cette durée est déjà critiquée car des villes ont d’ores  et déjà imposé une durée plus courte  (New York, San Francisco..) voire même supprimé simplement toute location saisonnière comme à Berlin qui craint une raréfaction de l'offre locative pour ses habitants.  

    Pour ce qui concerne Paris, des contrôles ont été annoncés à grand renfort  de publicité.  Une liste des déclarations des loueurs par arrondissement a été rendue publique sur le site de la mairie, mais elle est bien pauvre au regard des locations existantes, notamment dans le Marais. Des règles ont été instituées, mais elles  restent bien molles. Fin mars en effet, un accord a été signé avec Airbnb afin que les loueurs  susceptibles de dépasser les quatre mois de location par an, reçoivent via Airbnb (!) un e-mail leur rappelant la réglementation. Il faut savoir que ce site perçoit  pour le compte de la Ville depuis octobre 2015 la taxe de séjour (4,6 millions € en 2015).  

    Rappelons incidemment que le dirigeant d’Airbnb avait été reçu en grandes pompes à l’Hôtel de Ville par le 1er Adjoint de la Maire en personne  (voir notre article du 28 février 2015). Enfin le tableau ne serait pas complet si nous ne parlions pas du nombre de nuitées réservées sur Airbnb qui a doublé en 2015,  passant à 23,8 millions dont 50% en Europe. Paris concentrant le un tiers des logements offerts à la location sur l’Hexagone.

    Nous espérons que les 4 amendements cités plus haut seront adoptés par les parlementaires car si souvent les retombées économiques de cet afflux de touristes sont mises en avant,  rien ne permet d’affirmer que sans Airbnb et autres plateformes, les touristes ne seraient pas venus néanmoins dans notre pays.

    Dominqiue Feutry

     

  •   PhotoLouis Stettner – Ile Saint Louis, Paris, vers 1951 © Louis Stettner – (BnF Estampes et photographie)

     

    A partir du 29 juin et jusqu’au 19 septembre 2016, s’ouvre à la galerie de photographies du Centre Pompidou, une exposition consacrée à Louis Stettner.

    L’annonce de cette manifestation précise qu’elle « dévoile le Paris poétique des années d’après-guerre, le New York en mouvement des années 1950, 1960, 1970, la qualité atmosphérique des ambiances urbaines, ou les gestes du travail que le photographe a su capter avec une incomparable acuité. »

    Américain né en 1922 à New York, à Brooklyn, l’artiste est considéré comme un grand et souvent le dernier des grands photographes américains de sa génération puisqu’il est toujours actif. Après la guerre dans le Pacifique, il arrive à Paris en 1946 pour suivre ses études et se partagera entre la France et les États-Unis.

    « Une rue à l’ombre, un rayon de lumière, des reflets sur l’asphalte mouillé, Louis Stettner sait poser une atmosphère » disent les commentateurs.

    Il aime photographier les gens simples et a déclaré à ce sujet : « J’ai toujours eu de l’affection pour les travailleurs : ils nous nourrissent, ils nous font vivre ! J’ai découvert que le cliché de l’ouvrier "brute" était absolument faux".

    Louis Stettner a fait don d’épreuves vintages au Centre Pompidou qui devient ainsi lieu de référence pour son œuvre.

     

    Ouvert de 11 à 21h tous les jours sauf le mardi. Nocturne le jeudi jusqu’à 23h.

     

  • Fête de la musique 2014Fête de la musique 2014 rue des Archives dans le IVe. Toujours le même principe, un peu atténué, en 2016. Où est la musique ? (Photo VlM)

     

    Comme nous l'ont indiqué les commissaires de police des deux arrondissements, des dispositions sécuritaires avaient été prises étant donné les dangers latents pour cette édition 2016 de la fête de la musique. Certaines rues étaient interdites à la circulation et de ce fait bondées, des véhicules réussissant néanmoins à se frayer un chemin.

    Des fumées blanches épaisses sortaient des fenêtres au-dessus de certains établissements, des amplificateurs aux balcons, des projecteurs lançant des flashs éblouissants et un déversement continu de bruit assourdissant… Bien entendu badauds, fêtards et musiciens d'une soirée marchaient ou restaient figés prés des baffles. Beaucoup malheureusement portaient à la main un signe distinctif,  un verre ou une canette  de boisson alcoolisée !  Tel apparaissait en cette fête le bas des rues des Archives et du Temple (IVe).

    IMG_2598Chorale improvisée à l'angle des rues Pexquay et Rambuteau (IVe) (photo VLM)

     

    Plus loin dans la cour de l'Hôtel de Soubise ou celle du Crédit municipal rue des Francs Bourgeois, l'ambiance était plus paisible, plus chaleureuse, dans l'attente des "Jeunes Talents" qui ont interprété des pièces de musique classique.  Un oratorio de Joseph Haydn a été donné dans l’église ds Blancs Manteaux toute proche  A quelques mètres une chorale semblant improvisée s'est installée à l'angle des rues Pecquay et Rambuteau attirant de nombreux passants étonnés.

    Le village Saint-Paul était aussi cette année un lieu pour les voix féminines. Il était plus difficile, sécurité oblige, de pénétrer dans l"Hôtel de Saint-Aignan (musée d'art et d'histoire du judaïsme) où il  a fallu attendre pour écouter du rock oriental. Quant au Carreau  au du Temple il est devenu l'espace d'un soir la maison du jazz comme l'était aussi la place des Vosges qui accueillait par ailleurs des chanteurs de variétés.

     

    IMG_2597Le bas de la rue du Temple (IVe) interdite à la circulation (ballons, fumées, baffles…) (photo VLM) 

     

    Tous les styles de musique étaient donc représentés, la préfecture avait demandé un arrêt des décibels pour minuit 30 et fait savoir qu'il y aurait des contrôles. Il semble que globalement ces consignes aient été respectées et que la raison l'ait emporté en comparaison des années précédentes sans retenue. Au petit matin les équipes de la propreté s'activaient pour redonner un visage convenable à nos quartiers.

     

  •  Shots-660x438Longue rangée de verres d'alcool en prévision d'un "Happy Hour"  

     

    Dans un rapport accablant publié le 13 juin 2016 intitulé "Les politiques de lutte contre les consommations nocives d'alcool ",  la Cour des comptes relève un nombre très élevé de dysfonctionnements dans la lutte contre les consommations excessives d'alcool. Elle indique dans son communiqué de presse  que "la coordination entre les acteurs publics est inaboutie".

    En conclusion de son rapport, la Cour des comptes formule une série de propositions, censées améliorer quelque peu l'action publique.

    • Adapter, à partir de programmes de recherche renforcés, les messages en direction des consommateurs à risque
    • Développer la prévention et la communication vers les publics les plus fragiles
    • Supprimer l'autorisation d'introduction et de consommation sur le lieu de travail
    • Renforcer la formation initiale et continue à l'addictologie, développer l'implication des personnels de santé dans le repérage précoce des consommateurs à risque
    • Relever la fiscalité sur les boissons alcoolisées pour diminuer les consommations à risque et préparer la mise en place d'un prix minimum
    • Appliquer à tous les supports numériques les restrictions de publicité en faveur des boissons alcooliques
    • Accroître la probabilité des contrôles et des sanctions immédiates en ayant recours à un seul appareil portatif homologué de mesure de l'alcoolémie contraventionnelle et délictuelle, en augmentant le montant des amendes forfaitaires et en appliquant un régime de contraventions immédiates jusqu'à une alcoolémie de 1,2 g par litre de sang.

    Le rapport de la Cour des comptes prend appui sur le rapport Kopp qui avait été présenté et commenté lors de la réunion publique du 31 mai 2016 organisé par le réseau "Vivre le Ville Europe !" dont est membre "Vivre le Marais !" (voir notre article du 01 juin 2016). Il met notamment en cause :

    • Une coordination inaboutie entre les acteurs et à ce titre l’insuffisance du pilotage interministériel, alors que le réseau "Vivre le Ville !" tente de faire le pont entre le ministère de l’intérieur et celui de la santé depuis septembre 2015
    • Des subventions mal orientées, dénonçant que les fonds alloués à la lutte contre la délinquance n’aient pas bénéficié à la lutte contre les consommations nocives d’alcool.

    Parmi les mesures proposées, nous retrouvons les principales lignes directrices du réseau "Vivre le Ville !"  :

    • Supprimer les « Happy Hours », et plus généralement agir par le prix, comme cela est pratiqué déjà pour la cigarette
    • Rendre plus transparent le lobbying des alcooliers
    • Rénover la législation sur les débits de boissons pour responsabiliser les exploitants par une meilleure formation et un meilleur contrôle des ouvertures d’établissements.

     

  • Duc ogerBertrand Duc-Oger, horloger-bijoutier de son état, citoyen du Marais

     

    On n'entre pas chez lui sans montrer patte-blanche : il faut passer par un des ces sas de contrôle comme on en trouvait à une époque dans les agences de banque. Ils sont tombés en désuétude depuis car, il faut le dire, leur présence décourage un peu le chaland et on sait par ailleurs qu'il n'y a plus d'argent à voler dans les banques.

    Bertrand qualifie le style de ses montres de "rétro" ou "vintage" et les classe en deux catégories : les "DIESE", une gamme dans laquelle "tout est permis", entendez "même un mécanisme à quartz", avec des prix très sages de 75 à 300 €, et les DUC-OGER où tout est mécanique avec balancier, automatique ou non, depuis la simple montre avec aiguilles et trotteuse jusqu'au modèle chronomètre en or qui indique les phases de la lune…

     

    Présent 2 (1)Présentoir de modèles "DIESE", version "dames", extra-plates

     

    Pour ces modèles de luxe, il faut casser la tirelire ou faire cotiser la famille et les amis car il en coûte plusieurs  milliers d'€ pour disposer d'une montre de prestige dont les séries ne dépassent pas quelques dizaines.

    Un regard marketing sur le marché montre qu'entre 10.000 et 50.000 €, il n'y a pas d'acheteurs. Trop cher pour les uns, pas assez pour les autres. Au-delà du seuil, le prix ne compte plus. Les acheteurs sont des gens pour qui l'argent a perdu son sens et il en existe un  nombre surprenant sur la planète. Riches industriels et gens du showbiz et du sport en France et à l'étranger, oligarques, princes ou émirs…. Les montres qui les intéressent valent 500.000 voire un million d'€ !

    ScanMécanisme d'une montre en or rose 18 carats, 3 compteurs, gravé main. Roue à colonnes, aciers anglés. Glace saphir, cadran nacre. Jour, mois à guichets, phases de la lune. Bracelet cuir crocodile de Louisiane.

     

    Pourquoi pas ! Pour un milliardaire, un tel accessoire ne représente qu'une fraction du millième de sa fortune. Il existe même des gens dont la richesse est insondable. Pour ceux-là la valeur de l'objet ne compte plus, c'est sa rareté, sa qualité exceptionnelle et son caractère unique qui sont recherchés.

    M. Duc-Oger n'a pas de réseau de distribution et n'en veut pas. Il fait peu de publicité mais avec lui "le luxe horloger atteint des sommets" et de cette altitude il voit les acheteurs venir à lui grâce à sa renommée et le bouche à oreilles qui fonctionne même au sein du gotha international.

    Gérard Simonet

     

     

  • Police 4 1De gauche à droite : Dominique Feutry, Commissaire Eric Moyse, Emmanuel Dubail, Major Chabbat

     

    Comme à son habitude le Commissaire Eric Moyse reçoit "Vivre le Marais !" avec beaucoup de sollicitude lors du point périodique qui nous réunit. Il est assisté du major Jacques Chabbat et par Emmanuel Dubail, qui dirige la police administrative (établissements, fermetures administratives, expulsions, autorisations spéciales …).

    Nous évoquons le comportement étonnant et nouveau de certains magasins qui souvent nouvellement installés connaissent un afflux de clients occupant sur une longue file l’espace public encadrés par des vigiles privés ne laissant plus de place aux piétions pour circuler et aux véhicules pour stationner. Sur cette question la réponse de nos interlocuteurs est claire, une autorisation préalable doit être demandée. Elle est délivrée par la préfecture de police sur avis du commissariat. Ce type d’infraction relève du tribunal de police dès lors que ne sont constatées ni bagarres, ni nuisances sonores …

    Nous soulignons la recrudescence de l’affichage sauvage qui a pris des proportions importantes à l’occasion de l’ouverture de magasins dans le quartier (voir nos articles des 23 et 30 avril 2016), affichage qui s’ajoute au foisonnement de pancartes annonçant la "vente de tapis d'orient" que l’on découvre le week-end sur les potelets et panneaux de signalisation. Ce type de comportement peut être verbalisé dès lors que les « fauteurs » sont pris sur le fait. Une action vis à vis des « loueurs » de salles dans des hôtels ou des locaux privés constitue une sensibilisation qui n'est pas inutile sur les conséquences que nous dénonçons. Il est à noter qu’il appartient aussi à la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) de la ville de Paris de « lutter » contre cette forme d’incivilité.

    En ce qui concerne les établissements de nuit, il nous est précisé que l’unité de police administrative de l’arrondissement effectue chaque semaine de nombreux contrôles (autorisations de terrasses, tapage, respect de l’heure de fermeture..) qui conduisent à des verbalisations. Nous insistons sur le cas de la place du Marché Sainte Catherine, celui de la place Bourg Tibourg et sur certains établissements.

    Nous sommes informés que lors de la fête de la musique le 21 juin et de la "Marche des Fiertés" (Gay Pride) le 2 juillet des dispositions ont été prises en concertation avec la mairie (augmentation du nombre de containers et de toilettes publiques). La fermeture à la circulation de plusieurs rues du secteur Archives (rues Saintes Croix de la Bretonnerie, de la Verrerie et des Archives) a été décidée. L’horaire de fermeture des établissements n’ayant pas d’autorisation de nuit devra s’effectuer impérativement à 0h30 et la police y sera très attentive.

    Les établissements qui ont suscité des protestations, très vives quelques fois, d'habitants qui ont senti leur immeuble (à pans de bois) trembler seront sensibilisés afin de limiter les décibels à une niveau raisonnable

    Les bienfaits des caméras de surveillance (plan 1.000 caméras) sont soulignés avec l’exemple récent d’un enfant tombé dans la Seine durant la crue et qui a pu être sauvé car sa chute a été ainsi visualisée en direct…

    Nous remercions le Commissaire et ses équipes, conscients que nos préoccupations n’ont pas la même acuité que les évènements sur lesquels la police est fortement mobilisée depuis de nombreux mois.

    Dominique Feutry

     

  •   QuincaVue récente rez-de-chaussée du 59 de la rue Quincampoix (IVe(Photo PC)

     

    La rue Quincampoix existe depuis au moins le XIIe siècle disent les livre d'histoire.  Elle a la particularité d'être bordée par de nombreux édifices remarquables souvent classés. Elle a été aussi le témoin d'épisodes historiques importants notamment en 1720 celui de la  banqueroute de Law, "l'inventeur" du billet de banque qui y  avait établi le siège social de son établissement, la Banque Générale. La pittoresque passage Molière qui la relie à la rue Saint Martin débouche sur cette voie étroite si caractéristique du vieux Paris.

    Mais abandonnée à son sort la rue est devenue au fil du temps et plus encore récemment une rue à l'abandon,  des commerces sont à vendre, signe des difficultés économiques que nous connaissons et elle est surtout très sale. Là où les immeubles sont en retrait par rapport à l’alignement général, des dépôts sauvages d'ordures occupent le terrain, des tags multiples ont été apposés sur les murs qui les entourent.  Une situation désespérante  pour ceux qui habitent juste à côté où qui passent  devant. "Vivre le Marais !" a alerté les services de la  propreté.

    A1Bernard Picart (1673-1733), Graveur.- Monument consacré à la Postérité en mémoire de la folie incroyable de la XXe Année du  XVIII. Gravure, allégorique et satirique avec un texte descriptif en français et en hollandais, relative à la banqueroute du système bancaire et monétaire du ministre des finances de la France, John Law de Lauriston, et représentant un défilé, rue Quincampoix, en 1720. La scène se passe sous la régence de Philippe, duc d'Orléans (1715-1723).

     

    Les pollueurs sont les plus coupables et peut-être seront-ils pris sur le fait mais le pire est que cette saleté, l'insalubrité qui en découle, l'attrait qu'elle représente pour les rats, le manque d'hygiène ne perturbent pas l’indifférence  des autorités qui semblent, en pleine préparation de l'Euro de football, plus soucieux d'organiser des fêtes, d'ouvrir les parcs et jardins la nuit  que de s'intéresser à endiguer la malpropreté que chacun s'accorde à penser qu'elle devient le talon d’Achille de la mairie de Paris. Notre capitale détonne de plus en plus dans ce domaine  en comparaison d’autres grandes villes françaises et étrangères où des efforts très significatifs ont été entrepris pour des résultats tangibles.

     

    A2Le mur tagué du 76 rue Quincampoix (IIIe) (Photo VlM)

     

    Nous sommes face à un défi, un de plus, qu’il fait relever.  Ce weekend avait lieu l'édition 2016 de "Paris fait toi belle", une action de prévention louable mais qui doit s’inscrire dans la bataille  qu'il faut conduire et savoir mener pour revenir à un standard de propreté qui fait aujourd'hui franchement défaut dans notre capitale.  La rue Quincampoix en est l’illustration parmi bien d'autres exemples.

    Dominique Feutry

     

  • ItalieLe "Corriere della sera", titre : "contro degrado e rumore in città, il nuovo fronte europeo dei comitati anti-movida" (contre le vandalisme et le tapage nocturne dans les villes, un nouveau front européen des associations pour la défense de la qualité de vie)

     

    Malgré une pluie battante, 150 participants ont assisté ce  31 mai à la salle Jean Dame, rue Léopold Bellan (IIe), aux deuxièmes assises des associations de riverains mobilisés pour la qualité de la vie dans les métropoles d’Europe organisée par la réseau "Vivre la Ville !" Europe dont est membre "Vivre le Marais !". Le thème retenu pour cette réunion était « Nuisances nocturnes : les citoyens européens se mobilisent.»

    Toutes les interventions ont mis en exergue l’hyper alcoolisation, le bruit, la saleté, la dérégulation sociale, les atteintes à la santé et les menaces qui pèsent sur les centres historiques des villes concernées.

    Nous retiendrons que l’alcoolisation a un coût annuel en France de 120 Milliards d’€ (autant que celui du tabac), les chiffres sont tirés du rapport du professeur Kopp, et que parallèlement  malheureusement les conflits d’intérêts étaient nombreux dans l’organisation institutionnelle d‘une  prétendue dérégulation des dérives de la nuit avec des lobbies puissants à l’action.

    Après avoir dressé, devant son responsable à l'Hôtel de Ville Frédéric Hocquart, un bilan du conseil de la nuit de Paris qui agit plutôt au détriment des riverains, un représentant de Bruit Parif a montré que des avancées significatives étaient en cours pour mesurer sans contestation possible le bruit dans les endroits les plus festifs de Paris, ce qui permettra des expériences devant débuter de pointer les lieux et les établissements qui ne respectent pas les normes en la matière.

    Les ambassadeurs des riverains soumis au diktat des noctambules des villes de Strasbourg et de Nantes ont montré combien les chartes proposées par les élus ici ou là  n’étaient faites que pour gagner du temps et ne réglent rien du tout. Les intervenants des villes de Montpellier, d’Aix en Provence-Marseille et de Barcelone ont montré de leur côté que face à l’inertie des élus et  à la confusion entretenue entre les services municipaux, seule la technique de «  l’affrontement » était payante. Par affrontement il fait entendre des actions en justice à l’encontre de maires (ou des préfets) pour ne pas avoir fait respecter la législation en matière de bruit. Plusieurs condamnations ont été prononcées et ont servi d’exemples lors des exposés, le modus operandi décrit pouvant être dupliqué sans problème.

    AssisesVue de la scène et des intervenants

     

    L’Italie dont la représentante a réussi à fédérer la plupart des associations du pays, ce qui constitue un exemple à suivre, a montré que  le poids des adhérents qu’elle  représente qui atteint le million, fait que son réseau est devenu une force incontournable pour les politiques qui doivent désormais composer. Certains projets de loi portant sur la vie nocturne ayant dû être modifiés.

    La situation dramatique de Lisbonne dont le développement de la fête est sans limite, met en péril le centre historique avec l’aval des autorités.  Dans une moindre mesure celle de Bruxelles qui devient petit à petit un haut lieu de la fête est très préoccupante.

    La courte intervention de Frédéric Hocquard, Conseiller Délégué auprès du Premier Adjoint de la Maire de Paris, chargé des questions relatives à la "Nuit" n’a pas apporté d’éléments nouveaux. Des  questions lui ont été posées sur l’ouverture des parcs et jardins la nuit, sa réponse est entre  autres motifs qu’il faut donner « plus d’espaces de respiration aux parisiens…» !

    Sur le fond, et les questions furent nombreuses, les participants ont retenu que l’alcoolisation effrénée coûtait excessivement cher à la collectivité et qu’il ne fallait pas baisser la garde bien au contraire car des moyens existent même si cela est parfois long avant d’obtenir des résultats. Ils ont aussi constaté que les problèmes étaient les mêmes dans toutes les grandes villes d’Europe mais qu’à force d’opiniâtreté, d’obstination et en utilisant tous les leviers à notre disposition, les autorités sont dans l’obligation de faire respecter les lois et règlements.

    Une minorité sous prétexte de s’amuser ne peut pas, et elle est n’en a pas le droit, s’arroger l’espace public et prendre ainsi en otage une majorité d’habitants qui devraient subir et ne rien dire. Ce temps est bel et bien révolu ce qu’a bien démontré la réunion où la solidarité entre riverains de pays différents est une grande avancée dans la lutte qui est menée.

    Dominique Feutry