Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

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    Arbalétriers et confinement

    Le passage des Arbalétriers (XVème siècle), à hauteur du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe), dont on attend toujours la réhabilitation et le ravalement de la rive ouest (à droite sur la photo) outrageusement taguée et en piteux état.

     

    C’est un spectacle heureux que nous rapportent des habitants de ce haut-lieu du Marais. "On n’avait pas vu cela depuis 30 ans : des enfants qui jouent, en toute sécurité, calmement, dans le passage des Arbalétriers. Les habitants de cette impasse (privée) se réapproprient leur espace pour des activités en famille qui sont habituellement impossibles en raison des allées et venues permanentes et du parking sauvage des camions de livraison du Centre Culturel Suisse (CCS) actuellement fermé."

    Il aura fallu un confinement général pour que les habitants retrouvent le bénéfice des priorités sociales et des possibilités heureuses offertes par leur environnement. Ils se plaignent toutefois "que le CCS, continue de défigurer le site avec une énorme et hideuse enseigne sur le fronton du portail sur la rue des Francs-Bourgeois, fronton qui a déjà perdu mystérieusement et opportunément un bel écusson sculpté dans la pierre".

     

  • Berlin

     

    "Si on ne savait pas que le COVID 19 sévit, on pourrait croire à une journée normale dans les parcs berlinois. Entre les joggeurs et cyclistes habituels, de jeunes parents promènent leurs poussettes, d’autres font des exercices ou jouent au ping-pong. On voit même les premiers bateaux gonflables voguer sur la Spree, annonçant comme chaque année l’arrivée des beaux jours." 

    C'est ainsi que s'exprime Celia Maury, "Go-To-Market Strategist", une française habitant en Allemagne depuis près de 10 ans et travaillant dans le domaine de la santé, dans une longue tribune qui compare la situation en France et en Allemagne. Elle s'étonne de bilans sanitaires radicalement différentes de part et d’autre du Rhin, avec 108.847 cas et 17.920 morts en France, contre 135.843 cas pour 3.890 morts en Allemagne.

    On observe 4,5 fois moins de morts en Allemagne ! A quoi est-ce dû ?

    Celia Maury nous livre une analyse approfondie des différences entre les deux pays en matière de structures, de démographie, de prévention, de gestion, de comportement et de mentalités. Sans oublier la densité de population qui est très élevée à Paris et l'existence pour chacun de nos deux pays d'un art de vivre différent.

     

    "On a en Allemagne au niveau de l'Etat un processus décisionnel collégial

    et incluant, basé  sur le compromis et la discussion, là où le système

    français est centralisé et top-down”.

     

    L'article nous est proposé par un de nos lecteurs, Claude Broussy, qui bien que français s'est toujours intéressé comme Celia Maury, à l'Allemagne, son peuple, ses institutions, sa culture mais aussi son économie et son système de santé. 

    Nous vous proposons d'accéder à l'article in extenso. Il n'est pas question avec Celia Maury de polémiquer sur les mérites et les faiblesses de nos deux pays pour discréditer l'un ou l'autre mais de livrer une analyse objective de la situation. Elle n'en est que plus intéressante…

    GS

     

  • Corona urgencesPatient en réanimation (Photo Le Parisien 26/03/20)

     

    En cette période difficile que nous vivons, il y a ceux qui contribuent à la lutte contre les dégâts du virus, il y a ceux aussi qui, désocialisés en général, s'en soucient comme d'une guigne et participent allègrement à sa propagation.

    Nous avons retenu deux témoignages qui illustrent cet état de fait, deux attitudes à l'opposé sur l'échiquier de la population :

     

    Docteur Bertrand Lukacs, Président d'Habiter Paris et des Riverains du canal St Martin (Xe), appel aux parisiens !

    Le pic de la pandémie n'est pas encore passé, le confinement va durer encore au moins quatre semaines et peut-être plus.

    Les résultats des essais cliniques seront connus dans 15 jours.

    Des tests de dépistages et de contrôle des anticorps sont en cours d'évaluation.
    Il est sûr que la sortie du confinement sera un moment critique mais personne ne peut aujourd'hui dire le scenario qui sera mis en œuvre car la situation est terriblement évolutive de même que les connaissances et les tests .
    Ce scenario sera certainement étudié avec la plus grande prudence au niveau national . Les préfets, la police et sans doute l'armée seront chargés de le faire respecter à la lettre, je l'espère.

    Le message le plus important à faire passer, dès maintenant, c'est de dénoncer en temps réel tous ceux qui ne respectent pas les consignes : c'est un acte civique de santé publique. Pour protéger ceux qui ne respectent pas les consignes mais aussi la population. Il faut faire comprendre que ce n'est pas de la délation, c'est une démarche citoyenne. Il faut aider la police et maintenant l'armée à être plus efficace encore.

    Ce message doit être largement diffusé. C'est extrêmement important !

    C'est aussi ce qu'il faudra faire au sortir du confinement en fonction des consignes qui seront données mais ne ciblons pas simplement les tenanciers de cafés/restaurants, c'est très réducteur. Ce que j'ai vu sur les berges du canal St Martin, des foules épaule contre épaule buvant et chantant comme si de rien n'etait malgré les consignes, montre l'ampleur de l'inconséquence des populations.

    Attendons d'en savoir plus sur le scenario retenu pour la fin du confinement. Et aidons au mieux et au maximum tous ceux qui seront chargés de gérer ce moment crucial.

    Dr Bertrand Lucaks

     

    Face à cette prise de position responsable, il y l'anomalie, l'anachronisme, la provocation permanente et pour tout dire le danger créé par ce nourrisseur de pigeons qui sévit depuis des années sur le secteur Archives/Renard/Beaubourg, entouré de centaines d'oiseaux porteurs de germes et créateurs de salissures et de pollution. Voici ce qu'en dit CDT, une riveraine (identité voilée par crainte de représailles)

     

    Nourrisseur 1 de pigeons 20 09 12Amour/compassion pour les oiseaux ou désir de provocation d'une société qu'il rejette ?

     

    "Des photos ? En voilà deux, très irritantes, de la vie sous mes fenêtres : pendant le confinement, le nourrissage des pigeons continue….

    Que ce personnage qui vit dans une camionnette rue du Renard puisse être difficilement confiné est une chose, que des personnes continuent de l'approvisionner sans faiblir en kilos de graines pour qu'il puisse nourrir comme avant les pigeons de Paris est choquant.

    Et plus choquant encore que la police laisse faire, apparemment avec une certaine mansuétude. Une bagarre a éclaté avant-hier entre le nourrisseur et un passant, suffisamment violente pour que les policiers arrivent rapidement, à quatre dans une voiture. Une des passionarias qui le soutiennent, l'approvisionnent et lui tiennent compagnie tous les soirs est intervenue en poussant des cris. L'homme, fidèle à son habitude, a hurlé des jurons et des insanités et depuis ? Rien, tout ce petit monde continue à s'activer comme par le passé.

     

    Nourrisseur martineImage scandaleuse des conséquences du comportement d'un personnage désocialisé, image contraire à la nécessité et l'obligation de distanciation des vivants


    Le Maire concerné Ariel Weil, interpellé en réunion publique à ce sujet, nous a dit "qu'on ne peut rien faire car le nourrisseur a beaucoup de soutiens", "et il n'est pas solvable" a ajouté le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum. Les soutiens qu'on connaît, ce sont essentiellement deux viragos hyperactives, et suffisamment solvables pour acheter des graines par dizaines de kilos !
    Quant au "Yellow Korner", il continue de nous pourrir la vie avec sa pub lumineuse clignotante qui illumine tout le quartier en toute impunité 24h/24 et 7j/7.
    Mais bien sûr, rien de comparable avec l'anarchie qui règne dans le nord et l'est de Paris que décrit Le Parisien, qui est profondément préoccupante".
    CDT

     

  • Berges 20 03 20

    Les berges rive droite à hauteur du pont Louis-Philipe, le 20 mars 2020, jour de leur fermeture totale à la population (Photo VlM – clic gauche jusqu'à deux fois pour en visualiser les détails)

     

     

    C'est un témoignage pour la postérité : l'épidémie de coronavirus restera dans les mémoires de ceux qui l'ont vécue, confinés, éloignés de leur famille et de leurs proches, coupés de leur travail mué quand c'est possible en télé-travail, poussés à faire des provisions souvent déraisonnables de conserves, de sucre, de farine, de pâtes et de riz, sans compter les rouleaux de papier-toilette dont la vente n'a jamais été aussi prospère.

    Atmosphère feutrée dans les rues. Peu de passants. Quand ils se croisent ils font un crochet pour passer à bonne distance. Des détritus un peu partout, en faible quantité cependant car les agents de la propreté sont là encore, avec courage, au péril de leur santé.

    Des commerces fermés, à l'exception des pharmacies dont la croix verte clignote et des magasins d'alimentation. Le silence comme on ne l'a jamais entendu, le calme comme il arrivait d'en rêver quand le Marais était envahi de visiteurs.

    Peu de jogueurs sur les berges, où j'ai croisé cinq agents des forces de l'ordre, préfecture ou mairie. J'avais dans la poche l'attestation fabriquée par mes soins avant de sortir au motif (sincère) de courses alimentaires, d'achats en pharmacie et du souci de me dégourdir les jambes. 

    Le jour viendra où ces lieux redeviendront ce qu'ils étaient. A l'identique ? Peut-être pas. Il est souhaitable et vraisemblable que sagement nous tirions les leçons de ce dérèglement de la planète qui n'est pas climatique comme on l'attend mais qui pourrait bien exprimer une réaction du Principe Créateur qui gouverne l'espace, la matière et la vie. En produisant des virus qui touchent l'humanité tout entière, n'est-il pas en train de nous signifier que notre modèle d'existence a passé les bornes ?

    Gérard Simonet

     

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    Rambuteau 35 porte taguée 10 12 19 Rambuteau 35 porte nettoyée 10 12 19

                

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Portail du 35 rue Rambuteau (IVe) le 11/12/2019 défiguré à gauche, nettoyé le 17/03/20 à droite (Photos VlM)

     

     

    Message reçu le 17 mars 2020 du service DansMaRue en réponse à notre signalisation du 11 décembre 2019 qui demandait une intervention pour la remise en état de ce portail honteusement souillé.

        

    "L'anomalie S2019L17238 concernant la présence de graffitis sur une façade sur rue au 35 rue Rambuteau, 75004 PARIS a été prise en charge. Une équipe est intervenue afin de résoudre l’anomalie.

    Les équipes de la Ville de Paris en charge de l'application DansMaRue vous remercient de votre participation à l’amélioration de la qualité de l’environnement urbain".

     

    Le travail est fait et bien fait. Les photos en attestent. En déposant notre signalisation il y plus de 3 mois, avouons que nous avions des doutes sur la possibilité même que ce portail puisse être restauré tant il était saccagé.

    Il reste que trois mois c'est trop. Les sagouins qui se sont livrés à ces dégradations doivent s'estimer heureux qu'on ait laissé si longtemps leurs méfaits en exposition. Nous répétons qu'en réponse au fléau des tags et graffiti c'est une batterie de mesures qu'il faut apporter dont l'une d'elles est le traitement en mode LIFO (last in, first out) c'est-à-dire prioriété aux souillures les plus récentes. C'est une façon de décourager le geste en le rendant inutile sachant qu'il a tout de même un coût pour ses auteurs.

     

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    Archives beaubourg carrefour 17 03 20

    Très animé d'ordinaire, le carrefour Archives/Rambuteau (IIIe et IVe) est désert. Les habitants sont confinés chez eux, les établissements recevant du public sont fermés à l'exception des pharmacies et des commerces de bouche. De rares véhicules circulent, seules quelques voitures en stationnement résidentiel indiquent que la ville n'est pas tout à fait morte (Photo VlM – clic gauche dans la photo pour l'améliorer).

     

     

    La lutte contre le virus est passée à la vitesse supérieure ce mardi 17 mars avec l'obligation pour chacun de justifier ses déplacements en dehors du domicile avec une attestation, assez symbolique il est vrai, rédigée par soi-même… Tous les rassemblements sont désormais interdits afin de limiter la transmission du virus de personne à personne.

    Les informations qu'on diffuse sur le virus sont glaçantes : en l'absence de mesures de confinement le nombre de personnes infectées double tous les 3 jours. Autrement dit, en un mois le nombre de personnes contaminées et de malades est multiplié par 1000 !

    Les services de soins sont rapidement saturés à ce rythme. Déjà, dans la région Grand-Est de la France, très touchée avec 700 cas confirmés et 61 morts, on envisage l'installation d'un hôpital de campagne. A ce stade, les soignants sont amenés à choisir ceux qu'on traite…

    Aujourd'hui devait se tenir à 18h30 dans la salle des fêtes de la mairie du IIIe l'assemblée générale de notre association. Nous l'avons annulée, remplacée par une réunion "sur table" que nous tiendrons en audio-conférence entre membres du conseil d'administration détenteurs du nombre de procurations nécessaire au quorum.

     

    Chloé lacroixChloé Lacroix, mezzo-soprano

     

    Pour nos adhérents, nous avions préparé une surprise avant de les accueillir autour du buffet traditionnel. Il est temps de la dévoiler : accompagnée du soliste Olivier Cangelosi, que beaucoup d'entre nous ont découvert et admiré dans son exécution de quatre sonates pour piano de Beethoven le 29 janvier en la cathédrale Ste Croix des Arméniens, la mezzo-soprano Chloé Lacroix avait prévu de nous livrer le fameux air de Rosine du Barbier de Séville de Rossini "una voce poco fa…". Le contact est établi pour une prochaine occasion !

    En attendant que la courbe du nombre de porteurs du virus connaisse une inflexion, passe par un maximum, décroisse et connaisse son ultime inflexion libératrice, nous devons nous occuper aussi intelligemment que les circonstances le permettent. Nous vous proposons d'échanger vos impression sur ce blog en déposant des commentaires sur la façon dont vous vivez votre quarantaine. N'hésitez pas non plus à demander de l'aide si vous en avez besoin. Vivons ce blog comme un réseau social aux contours particuliers…

    Bon courage

    Gérard Simonet

     

  • Petite place 27 02 20

    Où qu'on tourne la tête c'est ce genre de laideur qui nous agresse… Place Thorigny, près du Musée Picasso (IIIe). Qui saura arrêter le massacre ?

     

     

    Tout en regrettant que nous l'interpellions, ainsi que les autres candidats, avec une verve volontairement empreinte d'impertinence dans notre article du 24 février, Ariel Weil, candidat à la mairie de Paris-centre sur la liste de la Maire Anne Hidalgo Paris en commun nous répond ce qui suit :

     

    "Sur le fond,  je vous rejoins volontiers. La perception de la saleté vient en effet en bonne partie du désordre de l’espace public produit par les dégradations en tous genres sur les immeubles et commerces ainsi que sur les mobiliers urbains. Et comme chacun sait, la saleté entraîne la saleté. Au cœur du Marais, sur le plateau Beaubourg, aux Halles, les inscriptions et affiches sauvages nous tournent la tête, sans répit.

    Y remédions-nous quotidiennement ? Oui. Est-ce suffisant ? Non.

    Notre nouveau plan d’action exige des moyens considérables compte tenu du nombre important d’infractions identifiées sur le territoire de Paris Centre. C’est pourquoi, la candidate Anne Hidalgo a annoncé qu’elle mettrait 1 milliard d’euros par an pour la propreté, l’entretien et l’embellissement de notre ville.

    Aujourd’hui, nombre d’entre vous se sont emparés du dispositif « DansMaRue » pour signaler les tags à enlever. Face à l’explosion des signalements, le prestataire actuel du marché de nettoyage peine à traiter ces dégradations faute de moyens suffisants, entraînant l’incompréhension des usagers.

    Demain, un nouveau budget dédié, associé à un meilleur calibrage des besoins dans le cadre d’un prochain marché public, permettra d’améliorer la situation de manière significative, en particulier dans les rues les plus régulièrement touchées.

    En outre, nous proposerons que la prochaine loi de décentralisation prévue pour l’automne prochain permette aux villes d’augmenter le montant des amendes pour qu’elles soient enfin dissuasives : jusqu’à 150 € pour le jet de mégot ou de papier, 300 € pour l’épanchement d’urine, 500 € pour le dépôt sauvage d’encombrants, plusieurs milliers d’euros pour l’affichage sauvage [Quid des tags ? NDLR]. Sur ce dernier point, nous devons pouvoir infliger des amendes proportionnelles au chiffre d’affaire des marques qui se livrent à ces infractions. La végétalisation de tous les murs pignons des bâtiments municipaux et des copropriétés qui le souhaitent, nous permettra également d’éviter cet affichage sauvage envahissant.

    Enfin, nous utiliserons la vidéo verbalisation contre les dépôts sauvages d’encombrants et de déchets de chantier.

    Sur la base de ces mesures, je m’engage à garantir aux habitants de Paris Centre des espaces publics communs plus propres et mieux respectés.

    Ariel Weil

     

  • Tags chapon temple 24 02 20

    État lamentable des murs de deux pignons rues du Temple/Chapon (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    Nous venons de nous en expliquer avec l'Agence France Presse qui enquête sur la perception qu'ont les parisiens de l'état de la saleté à Paris, une prise de conscience qui est en train de se répandre comme une trainée de poudre jusque dans les rédactions étrangères, à l'occasion des élections municipales. La découverte de rats dans les lieux publics à Paris avait démarré de façon similaire il y a trois ans. Nous sommes à la veille de vivre le même syndrome….

    Dans mon entretien avec la  journaliste de l'AFP j'ai insisté pour que le sujet ne serve pas de prétexte à une joute dérisoire entre le pouvoir en place à la mairie de Paris et les mouvements politiques qui ambitionnent de prendre sa place. Il ne suffit pas de clamer : priorité à la propreté ! il faut d'abord comprendre comment la saleté est perçue et répondre aux attentes des parisiens autrement qu'en promettant d'augmenter les budgets.

    Il faut avant  tout admettre que la perception de la saleté, ou du sentiment de saleté, est essentiellement le résultat d'une ambiance, largement conditionnée par l'état du contexte environnemental, le sol bien sûr mais aussi les murs, les rideaux métalliques des commerces, les portes et ouvertures d'immeubles et aussi le mobilier urbain (bancs publics, parcmètres, armoires et boitiers électriques, plaques de rues, poteaux et potelets, boites aux lettres de la poste…).

    Les tags et l'affichage sauvage règnent en maitre sur ce paysage urbain. Ils créent un sentiment à la fois de saleté et d'angoisse car il y de l'agressivité dans les visuels utilisés. L'approche des élections fait que des efforts sont visibles dans le traitement de portions de rues (ex. Quincampoix), tant pour l'effacement des tags que pour l'enlèvement des affiches sauvages mais on sent bien que la Ville est débordée par l'ampleur du phénomène. 

    C'est en pleine conscience de cette réalité que nous avons demandé aux gestionnaires de la Ville et à ceux qui sont candidats pour exercer à leur place cette responsabilité de proposer un plan d'action. Nous l'avons résumé ainsi dans un article précédent : "mettre en place et implémenter (*) un plan qui traite le problème dans l'ensemble de ses composantes : éducation, propagande, fournisseurs des peintures et des encres, surveillance (agents et vidéo), sanctions (dispositif législatif), promotion d'un "street art" spontané mais régulé, espaces réservés…."

     

    Tags la poste archives

    Message d'accueil des clients de la poste 67 rue des Archives (IIIe)

     

    Nous relaierons leur réponse dans ces colonnes.

    A ceux qui pensent que c'est impossible nous répondons qu'alors on n'a pas besoin d'eux. A une époque où on se prépare à aller sur Mars il n'est pas admissible de baisser les bras devant un problème aussi trivial.

    Quant à ceux qui resteraient courageusement muets et ignoreraient notre appel, ils courent le risque que notre bulletin de vote tombe ailleurs que dans leur escarcelle !

    Gérard Simonet

     

    (*) Implémenter : effectuer l’ensemble des opérations qui permettent de définir un projet et de le réaliser, de l’analyse du besoin à l’installation et la mise en service du dispositif.

     

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    4 filsMur pignon  16-18 rue des Quatre-Fils (IIIe). Une démarche agressive et contre-productive (Photo VlM)

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    Cet affichage est à l'évidence l'œuvre de ce groupe de (jeunes) femmes qui manifestent contre les féminicides en collant des libelles sur les murs de Paris. La cause qu'elles défendent est respectable. Faut-il pour autant qu'elles utilisent pour véhicules de leurs messages des murs qui n'ont pas vocation à être défigurés, en agressant visuellement les braves gens qui passent et qui n'en peuvent mais ?

    Si comme nous l'admettons leur combat est louable, il faut qu'elles en parlent au plus haut niveau des autorités parisiennes pour obtenir qu'un budget leur soit attribué (la mairie de Paris distribue chaque année 300 Millions d'€ de subventions à des associations dont beaucoup sont moins méritantes) et que leur voix se fasse entendre par les médias traditionnels, de façon licite, sous la forme qui leur conviendra et pourquoi pas des spots publicitaires bien plus efficaces que leurs collages besogneux.

    Leur démarche actuelle entretient une violence qu'elles sont supposées combattre. Nous nous refusons à imaginer qu'elles en fassent une fin en soi comme beaucoup d'autres agitateurs qui sévissent chez nous. Qu'elles acceptent donc la proposition que nous faisons. En donnant de la visibilité à leur toute dernière manifestation sur ce site, nous allons bénévolement dans le sens que nous préconisons. Qu'elles nous en sachent gré et qu'elles changent désormais leur fusil d'épaule !

    GS

     

     

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    Bourguinat 17ème chambre (1) 03 02 12 (2)

    Année 2012 : Elisabeth Bourguinat avec son avocate Florence Bourg devant la 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris, traduite en correctionnelle pour "diffamation" par Ian Brossat, président du groupe communiste à la mairie de Paris. Relaxée deux fois, en première instance et en appel, des accusations fantaisistes de M. Brossat. (Photo VlM)

     

     

    Nous avons fait la connaissance d'Elisabeth Bourguinat en 2010 et lancé "Vivre Paris !" avec elle, son association ACCOMPLIR, et d'autres associations parisiennes. Elle incarne pour nous l'altruisme et un attachement aigu à la justice dans tous ses états. C'est ainsi qu'animatrice de son association elle s'est mobilisée contre l'occupation abusive de l'espace public et le tagage nocturne. Mais elle s'est engagée aussi dans le soutien aux SDF en créant  aux Halles la bagagerie "Mains Libres".

    Partie en guerre contre le Maire de Paris Bertrand Delanoë et sa Première adjointe Anne Hidalgo sur le  projet de rénovation des Halles, elle en dénonça les dérives par ses écrits et en poursuivant la mairie de Paris devant la justice. Le tribunal administratif fit droit à ses demandes en première instance et en appel mais le Conseil d'Etat, statuant en cour de cassation, donna raison comme c'est souvent le cas au Maire de Paris. (*) Quizz : citez en "commentaires" deux vers de la Fontaine qui illustrent bien cette constatation…. Vous gagnerez deux places gratuites à notre prochain spectacle.

    Elle critiqua Ian Brossat, alors président du goupe communiste à la mairie de Paris et président de la SemPariSeine en charge de la rénovation du Quartier des Halles, pour ses transactions avec UNIBAIL attributaire du contrat d'aménagement, en se faisant simplement l'écho de déclarations de nombreux médias. En réponse, Ian Brossat la fit poursuivre en correctionnelle. Il fut débouté en première instance en 2012, en appel en 2013 et Elisabeth relaxée.

    Des raisons personnelles et douloureuses, la maladie et le décès de son mari René, la forcèrent il y a quatre ans à cesser ses activités associatives pour se consacrer à ses affaires personnelles. Elle disait de lui qu'elle l'avait rencontré alors qu'il venait de perdre sa femme et qu'il avait parlé d'elle en des termes qui avaient fait se dire à Elisabeth, bien plus jeune que lui, "Oh, j'aimerais tant être aimée de cette manière"… Ils se marièrent quelque temps après pour le meilleur et pour le pire, et  il y eut beaucoup plus de meilleur que de pire…

    Elle n'a gardé de ses activités passées que la bagagerie et son groupe de joyeux musiciens "les Bachiques Bouzouks" qui comprend un accordéon, un banjo et une contrebasse. Ils s'expriment en chansons dans les kiosques et autres lieux publics d'accueil en reprenant le répertoire populaire des années 30 à 70.

    Nos amis de l'ADRAQH (1er arrondissement) lui rendent hommage dans :

     

    Une interview où elle décrit sa vie au service des autres.

     

    Nous sommes heureux, dans le cadre de notre collaboration avec cette association amie de lui donner une large diffusion. Nombreux seront les lecteurs qui apprécieront de retrouver Elisabeth Bourguinat en direct évoquer un passé qui n'est pas si éloigné et un pan de l'Histoire du quartier des Halles qui est cher à plus d'un.