Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

  • Carnaval-7-95fe9L'affiche du carnaval tropical du 28 juin 2015

     

    Après la  fête de la musique dont nous avons dénoncé les excès (notre article du 22 juin 2015) arrive ce samedi, 27 juin,  la Gay Pride qui créera à n'en pas douter une forte animation dans notre quartier. Mais ce n'était pas suffisant pour nos autorités il fallait encore davantage puisque le 28 juin est annoncé le "Carnaval Tropical", le Marais figurant sur le parcours ! La publicité fait état de "2 500 "carnavaliers" à pied et une trentaine de chars, venus des 4 coins du monde… aux costumes plus beaux les uns que les autres qui seront présents pour vous faire danser au rythme des musiques tropicales". 200 000 spectateurs sont attendus. 

    Un défilé de plus pourrions-nous dite dépités et blasés !

    Pourquoi vouloir appliquer cette sorte de matraquage d'un Marais de la fête qui va totalement à l'encontre du souhait de ses habitants ?

    Alors que nous avons soulevé la question de la densité excessive du Marais, pourquoi s'ingénier à y concentrer les touristes et les fêtards ?

    Notre quartier n'en peut plus, il étouffe ! Veut-on éliminer ses habitants qui au final deviennent gênants?

    On voudrait laisser pratiquement croire que sans fête, il n'y a pas de salut pour le Marais ? Eh bien nous disons non!

    On se demande si la volonté ambiante ne serait pas de faire perdre au Marais son âme pour mieux le tuer ? L'autisme des politiques est inquiétant voire suspect.

    Dominique Feutry

     

  • Temple 2Fête de la musique 2015 au RAIDD-BAR, 23 rue du Temple (IVe)

     

    Au fil des années malheureusement la fête de la musique, qui devrait plutôt être une fête bon enfant, où chacun peut trouver et découvrir, en des lieux distincts, les mélodies, les timbres et les rythmes qu’il aime, a perdu totalement son âme et ses principes fondateurs initiaux. Si en cours de journée ce dimanche 21 juin les musiques entendues dans le quartier ont permis, souvent en famille, de découvrir des groupes, des chanteurs et des musiciens variés comme ces joueurs de cornemuse dans la cour du musée de la chasse ou l’ensemble folk du square Renée Vivien, il n’en a pas été de même à mesure que le nuit tombait.

    Un déluge de décibels façon éhontée bien loin de toute notion de musique s’est abattu dans nos rues, le pompon revenant très certainement à la rue des Archives, la rue du Temple, fermées toutes deux à la circulation pour que les débordements prospèrent ou à l’angle des rue Vieille du Temple et des Francs Bourgeois (IVe) au pied de magasin « Repeto ». 

    Bière et décibels faisant alors un mélange tonnant de la pire espèce empêchant la plupart des riverains de dormir bien au-delà de l’heure tolérée pour l’occasion. Les services de propreté de la Ville ont eu fort à faire ce matin de très bonne heure pour tenter d’effacer les traces de cette débauche et ils doivent être félicités et remerciés comme la police très mobilisée pour éviter tout débordement.  

    Nous n’épiloguerons pas, mais nous n’avons pas peur d’affirmer que la fête de la musique n’existe plus en tant que telle. Elle est devenue désormais la fête de tous les excès, du laisser-aller et du laisser-faire, du non-droit  que l’on constate  dans bien des domaines. Le reflet d’une certaine évolution de la société qui interpelle et inquiète car chaque nouvelle édition est pire que la précédente.

    Les autorités de leur côté, malgré quelques annonces rassurantes, se sont faites bien discrètes jusqu'à pour certains trouver la manifestation formidable. N’est-ce pas finalement pour eux une manière de faire oublier les difficultés présentes en prenant le risque de faire perdre tout repère à leurs concitoyens, ce qui est bien plus grave encore.

    Un jeune couple nous envoie cette vidéo prise devant le RAIDD-BAR, qui comme on peut le voir nous a gratifiés d'un programme culturel de qualité à base de "go go boys"

    Fête de la musique 2015 rue du Temple (IVe)

    Dominique Feutry

     

     

  • ZoeLa Renault  "Zoé" électrique de la Maire de Paris

     

    Christophe Najdovski, élu "Vert" auprès d'Anne Hidalgo, en charge de la voirie et des déplacements, s'était fait remarquer en affirmant qu'on n'avait pas besoin d'utiliser sa voiture dans Paris. "Vivre le Marais !" l'avait alors interrogé sur la pertinence d'un parc de voitures de fonction à l'usage des personnalités de la Mairie de Paris.

    Voici sa déclaration :

     

    Je vous réponds sur la question relative à la suppression des voitures de fonction de la mairie de Paris.

    Il faut d’abord préciser qu’il y a des situations différentes :

    • la Maire de Paris a une voiture de fonction, une « Zoé » électrique
    • Les maires d’arrondissement disposent d’une voiture de fonction, à l’exception notable de Jacques Boutault, maire (E.E.L.V. -  NDLR) du 2e arrondissement, qui a refusé une voiture, et qui se déplace à vélo
    • Les adjoint/es à la maire de Paris ont accès à un « pool » de voitures partagées. Ils les utilisent de façon très variable. En ce qui me concerne, je me déplace quasi-exclusivement en métro, en bus et à vélo (dont Vélib) dans Paris, y compris dans le cadre de mes fonctions.

    Pour ma part, je suis favorable à la suppression des voitures de fonction pour les maires d’arrondissement. Des vœux en ce sens ont d’ailleurs été déposés par les élus écologistes au conseil de Paris, mais ils ont été rejetés par nos partenaires de la majorité municipale.

    Pour ce qui est du « pool » de voitures partagées destinées aux adjoint/es, je pense que l’on peut en réduire le nombre, et faire en sorte que le nombre de véhicules restant serve exclusivement à des déplacements en covoiturage pour des destinations hors de Paris.

    Les élu/es parisien/nes peuvent se déplacer en transports collectifs ou à vélo dans Paris.

    Bien cordialement,

    Christophe Najdovski

    Maire-Adjoint de Paris, chargé des transports, des déplacements, de la voirie et de l’espace public

     

  • Girard et gérard 28 02 14Christophe Girard aux côtés de Gérard Simonet, quai des célestins (IVe) en mars 2014 (Photo VlM)

     

    Nous remercions le Maire du IVe Christophe Girard pour sa réponse à notre article du 13 juin 2015 dans "Vivre le Marais !". Sans aller jusqu'à parler de "dialogue de sourds", il serait exagéré de prétendre que nous avons été globalement entendus.

    Nous parlons "maintien de l'ordre", il répond "identité"… Nous publions intégralement sa réponse sans commentaire. Il appartient à chacun d'en juger. Pour les actions engagées, il reste quelques mois avant les prochaines échéances électorales pour vérifier si elles portent des fruits. Dans une mairie, comme dans une entreprise, il ne suffit pas d'affirmer qu'on s'active, il faut que les résultats soient au rendez-vous.

    Il y a un point néanmoins sur lequel il nous parait important de réagir. Nous affirmons que le IVe est fait de quartiers où la diversité règne. Nous refusons avec vigueur toute étiquette réductrice. Le Marais n'est pas un quartier de juifs, de chinois, d'homos, d'hétéros, de blancs, de noirs, de jeunes, de vieux, de bobos ou autres. C'est un secteur sauvegardé avec un patrimoine collectif exceptionnel et un kaléidoscope de populations qui côtoient un nombre grandissant de visiteurs du monde.

    Des gens qui n'ont qu'un souhait : vivre et travailler en harmonie avec leur environnement. Le Marais, qui s'étend sur les IIIe et IVe arrondissements, bien au-delà de la rue des Archives dont il est fait mention, aucun groupe communautaire n'a le droit de se l'approprier et les lois de la République valent pour tous avec la même rigueur et la même justice.

    Pour le reste, voici la  lettre de M. Girard :

     

    Paris le 17 juin 2015

    Objet : Réponse à votre article du 13 juin 2015 dans « Vivre le Marais »

    Monsieur,

    Vous avez, dans le cadre d’un article publié sur le blog de Vivre Le Marais, exprimé votre opinion sur un certain nombre de sujets importants du 4e arrondissement. Je tiens à vous apporter des éléments de réponse, votre article ne faisant pas mention des actions que j’ai entreprises avec mon équipe municipale en lien avec la Mairie centrale.

    En ce qui concerne les « flyers », je suis, comme vous, très préoccupé par la pollution engendrée par ces milliers de prospectus distribués et que l’on retrouve, par voie de conséquence, sur le domaine public.

    Dès le début de la nouvelle mandature, je me suis attaqué à ce problème complexe en déposant un vœu au Conseil d’arrondissement et au Conseil de Paris de juillet 2014, qui a été adopté par ces deux assemblées.

    Ce vœu, relatif à la distribution gratuite de prospectus commerciaux dans le 4e et à Paris, comportait un certain nombre de demandes, dont la mise en application est actuellement à l’étude par la Préfecture de Police et la Ville de Paris.

    Au travers de ce vœu j’ai notamment demandé à la Préfecture de Police l’inclusion du Marais dans la liste des lieux où la distribution gratuite de prospectus commerciaux écrits ou imprimés est interdite, dispositif prévu dans le cadre de l’arrêté préfectoral, n°2004-17923 du 13 septembre 2004, modifié par l’arrêté préfectoral n°2007-20990 du 6 septembre 2007. Cette liste d’interdictions spécifiques comprend des lieux tels que la Place de l’Etoile, l’Avenue des Champs-Elysées, ou une partie de la rue de Rennes et du Boulevard Saint-Michel.

    S’agissant de la législation actuelle, seule la personne qui jette le prospectus sur la voie publique est susceptible d’être verbalisée. Une évolution législative est nécessaire pour interdire la pose de prospectus sur les biens meubles dont font partie les véhicules de particuliers. À ce jour, aucune majorité n’est susceptible de se dégager sur ce sujet au Parlement, un grand nombre d’élus de territoires ruraux et de petites villes étant opposé à toute restriction de la distribution de prospectus gratuits.

    Récemment, j’ai par ailleurs demandé au Commissaire du 4e arrondissement, pleinement conscient de la situation, d’écrire directement aux commanditaires de ces distributions afin de les appeler à davantage de modération. Cette problématique fait l’objet d’une vigilance aussi grande que possible du Commissariat en sachant que les évènements du mois de janvier ont impliqué une mobilisation très importante des services de Police parisiens, mobilisation toujours en cours dans le cadre du Plan Vigipirate renforcé.

    Pour que les mesures ne soient pas uniquement répressives, nous travaillons dans le cadre du Conseil de la nuit, instance pilotée par Frédéric Hocquard, Conseiller parisien en charge de la nuit, sur des moyens de communication innovants à proposer aux établissements nocturnes dont l’activité nécessite une certaine publicité.

    S’agissant du Cox et plus globalement des établissements gays du Marais et de la rue des Archives, permettez-moi de faire un point de contexte et d’histoire. La présence de ces établissements fait partie de l’identité du quartier, tout comme l’As du Fallafel dans la rue des Rosiers fait partie de l’identité du Pletzel. La capitale est aussi reconnue comme une ville de tolérance grâce à l’existence et à la diversité historique de ces quartiers.

    Par ailleurs, j’entends aujourd’hui beaucoup d’inquiétudes sur la gentrification du quartier, l’arrivée d’enseignes haut de gamme installées par le secteur privé ou le départ d’habitants et de certains commerces de proximité qui ne peuvent plus assumer les prix pratiqués par les propriétaires. Mon rôle en tant que Maire est de veiller aux équilibres et de trouver avec les habitants et les acteurs économiques des solutions concrètes et respectueuses. Ainsi je m’étais opposé à l’ouverture d’une nouvelle boite de nuit devant l’école Saint-Merri/Renard mais je suis favorable au maintien de la vie nocturne caractéristique du Marais et de ces établissements dans le respect de chacun.

    Autre exemple : pour la traditionnelle Fête de la musique j’ai fait part de mon avis favorable à la fermeture de la rue des Archives pour permettre au plus grand nombre de profiter de l’ambiance de la rue, le Marais étant attractif bien au-delà des frontières de l’arrondissement. Pour autant je me suis opposé à l’installation d’éléments acoustiques et amplifiés sur l’espace public incitant les établissements à privilégier les ambiances musicales entre leurs murs plutôt que dans la rue dans un souci constant de maitrise du volume sonore.

    La recherche du compromis passe bien évidemment par une attention portée par les établissements à leur environnement en matière de propreté et de nuisances sonores. J’y travaille avec mon équipe municipale en lien avec les Adjoints de la Maire de Paris et les associations. Mais cela passe également par une certaine acceptation de l’identité de ce quartier que nous ne voulons pas voir disparaitre.

    Nous voulons avec Anne Hidalgo, Maire de Paris et Bruno Julliard, son premier Adjoint chargé de la Culture et de la Nuit, garder l’image d’une ville ouverte, tolérante et riche de ses diversités. Nous avons donc tous des efforts à faire.

    Enfin j’aurais aimé que vous preniez en considération le climat nouveau qui touche notre arrondissement depuis le 11 janvier dernier et les efforts remarquables de notre ville, de la Préfecture de Police et du Commissariat pour assurer la sécurité de tous.

    Christophe Girard

    Maire du IVe

     

  • 382La piscine Saint-Merri (IVe), inscrite dans le plan "Nager à Paris 2015-2020"

     

    Faute de juguler une grève qui dure depuis bientôt un an et demi, s’est étendue aux stades et empoissonne les parisiens adeptes de la natation et des sports en général (voir notre article du12 mars 2015), la Mairie de Paris vient néanmoins d’annoncer la construction de 10 nouvelles piscines dans la capitale à l’horizon dans le cadre du plan « Nager à Paris 2015-2020 »  qui sera présenté au conseil les 29 et 30 juin. 

    Au total ce sont 104 mesures qu’il est prévu de mettre en œuvre pour un montant de 150 millions € étalés sur 5 ans. 1/3 étant consacré aux nouvelles piscines, un autre aux rénovations dont le piscine Saint-Merri (IVe) et un dernier tiers à l’entretien. 

    Pourtant pensant aboutir récemment à un accord, la Mairie de Paris a dû reprendre les négociations malgré sa proposition d’augmenter la prime des adjoints techniques travaillant le dimanche de 30 € par mois (les agents demandent 180 €) avec une rétroactivité d’un an. 

    L’organisation mise en place pour s’adapter à la situation est maintenue, c’est-à-dire que les agents non-grévistes et des vacataires sont affectées le plus de stades, de gymnases et de piscines soient ouverts. Mais ¼ des piscines sont fermées chaque jour donc  le week-end moment privilégié pour  les familles qui sont de loin les nageurs les plus nombreux. 

    Les beaux jours arrivant que va-t-il se passer ? Sans doute la poursuite de ces dispositions spécifiques dans un contexte plus difficile dû aux prises de congés d’été ! Mais la Mairie a trouvé la parade en formant dit-elle de nouveaux adjoints techniques qui seront opérationnels cet été. 

    Alors des nouvelles piscines et des rénovations,  nous applaudissons des deux mains, mais cela fera plus de personnels. Le risque de grèves ne va-t-il pas ainsi mécaniquement augmenter et créer une sorte de surenchère périodique sinon permanente au détriment des parisiens qui paient des impôts pour bénéficier de ce type de services ?

    Dominique Feutry

     

  •   MG_5730L'entrée de "Happy Families" 5 rue du Cloître Saint-Merri (IVe)

     

     

    Un établissement encore peu connu dénommé "Happy Families" créé par 2 frère et soeur,  Bastien et Garance Yverneau est ouvert depuis fin 2014 au 5 rue du Cloitre Saint-Merri (IVe) non loin de la fontaine Stravinsky.

    Déjà primé par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris pour son concept novateur,  il vient de recevoir un nouveau prix de la meilleure rénovation de cafés hôtels restaurants.

    En réalité, si ce café restaurant de 450 m2 est l'objet de toutes les attentions, c'est parce qu'il est très spécifique et repose sur un concept précis, celui de l'accueil des familles.

    Les parents peuvent en effet faire garder leurs enfants sur place pendant qu'ils consomment au restaurant ou au bar, qu'ils se font coiffer ou bénéficient d'une remise en forme. Il leur est aussi possible de suivre des ateliers, de bénéficier de conseils médicaux tout autant que de demander des bilans de compétence pour la poursuite de leur carrière.

    La  multiplication des services liés à la garde des enfants ainsi qu'un large équipement disponible (garage  à poussettes, chaises hautes, tables à langer …) font le succès de cette formule auprès des jeunes parents. Il est fort probable  que  le concept soit exporté dans d'autres quartiers et d'autres villes.

    Bien entendu s'agissant d'une structure privée, tous les services proposés, 7 jours sur 7 de 10h00 à 20h00,  sont payants.  

     

  •   43771042d9b36959f9f90d5087f76f19_large

     

    Nous avions annoncé dans un article récent (27 mai 2015) qu'une réflexion était  en cours au sein du ministère de l'intérieur sur l'éventualité de créer un casino à Paris, afin de supprimer les derniers cercles de jeux existants dont certains ont défrayé la chronique.

    A la suite du rapport qui lui a été remis, le Ministre  de l'Intérieur a fait savoir qu'il n'était pas favorable à la création d'un casino à Paris. Il a annoncé en revanche qu'il préférait plutôt des clubs de jeux à l'instar de ce qui existe depuis plusieurs siècles à Londres.   

    La préservation des emplois des cercles de jeux encore actifs et des casinos proches de Paris ont sans doute guidé cette décision. L'option retenu de clubs de taille moyenne sous forme de  Sociétés  commerciales est une bonne chose pour les parisiens et l'image de Paris. La capitale n'a pas vocation à devenir, même si ce n'est pas l'avis de tous, un eldorado de la fête et du jeu !

    Nous souhaitons que véritablement le modèle anglais qui a fait ses preuves depuis longtemps (bien que certains soient qualifiés de très huppés) soit appliqué, y compris pour les cercles de jeux encore existants à qui il est proposé d'opter pour cette organisation.

    Pour l'instant il n'est donc plus question de machines à sous, la ville de Paris quant à elle conservera un montant quasi inchangé de redevances (10 millions € par an), comme cela existe avec les cercles de jeux.  La mise en place des clubs est prévue en 2016 et pour une durée de 5 ans.

    Dominique Feutry

     

  • Sans-titreTouristes près de Notre-Dame

     

    A coup de chiffres, d’une  large couverture médiatique, de termes choisis comme « l’élégance française », le tourisme est devenu ces dernières heures le mot coqueluche des politiques, des journalistes et de tous ceux qui de loin ou de près imaginent qu’ainsi la France va être sauvée. 

    Bien sûr que le développement du tourisme peut « rapporter gros » pour plagier une publicité bien connue, mais à quel prix ? 100 millions, ce sont combien de touristes en plus à Paris qui est déjà à saturation ? Le mutisme sur ce chiffre est curieux, comme l’est aussi celui relatif au développement du tourisme nocturne à Paris qui est pourtant dans le même paquet de mesures car nous le savons un groupe de travail dont nous avions dénoncé la composition, a été amené à plancher sur ce thème afin de dégager des propositions.

    A l’heure où la Mairie de Paris annonce une probable impasse budgétaire de 300 millions €, les annonces  du Ministre des Affaires Étrangères ont de quoi  faire frémir les parisiens et les habitants de notre quartier en particulier. 

    Paris ne risque-t-il pas de devenir un gigantesque parc d’attractions et de fêtes au détriment des parisiens ? Des améliorations sont indéniablement nécessaires en matière d’accueil des touristes, sans doute aussi d’ouvertures de certains commerces le dimanche et de création d'emplois. Mais il n’est pas juste de ne parler que des recettes supplémentaires attendues. 

    Ces mesures ont en effet un coût non négligeable pour la collectivité ? Outre les désagréments au quotidien, conséquence de l’afflux de visiteurs, il y a les dépenses de propreté, les incidences dues au bruit, les débordements liés à l’alcoolisation et ce n’est pas l’amendement autorisant la publicité sur l’alcool récemment voté qui va réduire ce phénomène inquiétant. 

    Le paradoxe est qu’une nouvelle fois des décisions sont prises en faisant totalement fi de l’avis de ceux qui sont le plus concernés, à savoir les habitants et riverains (ou leur représentants). Ils ne seront toutefois pas oubliés quand il s’agira de régler impôts et taxes  nécessaires au financement des conséquences de ce surcroît de visiteurs. 

    Alors pourquoi les discours officiels, comme les commentaires qui les accompagnent, occultent-ils tous ces points ?

    Dominique Feutry

     

  • Pollution-et-course-a-piedDes gobelets à la volée jetés à terre

     

    Face à la montée de la consommation de cafés à emporter, des sénateurs berlinois proposent d’appliquer une taxe "de 10 à 20 centimes" sur chaque café vendu afin de pallier la problématique des gobelets qui jonchent les rues et qui sont devenus avec les cartons à pizzas (qui seraient taxés eux aussi) une réelle plaie pour la ville.  

    Les estimations portent à 280 millions le nombre de gobelets et tasses jetables vendues chaque année dont une part importante ne finit pas dans les poubelles…

    Les pollueurs, c’est-à-dire les commerçants, supporteraient cette taxe qui risque fort d’être répercutée sur les consommateurs qui ne changeraient sûrement pas leurs habitudes. En revanche la ville aurait ainsi une rentrée fiscale non négligeable de 56 millions € par an, ce qui donnerait des moyens accrus pour améliorer la propreté, mener des campagnes de sensibilisation  et disposer de davantage d’agents pour verbaliser … 

     

    Crédits photo : Mairie de Paris

    Affiche de la dernière campagne de prévention de la Mairie de Paris en faveur de la propreté   

     

    On peut même se demander si cette initiative ne risque pas d'agir comme un catalyseur du comportement incivique. On a affaire ici, c'est vrai, à des allemands …. Avec des français, dont l'esprit frondeur est connu, sachant que le traitement des déchets est frappé d'une taxe ad-hoc nos compatriotes se sentiraient autorisés à se débarrasser de l'objet encombrant en le jetant sur la chaussée sans aucune vergogne.

    L’idée n’est pas nouvelle, toutefois, puisque le "Grenelle de l’Environnement" avait imaginé une "taxe pique-nique", vite enterrée, de 0,90 € par kilo de vaisselle jetable (4 milliards de gobelets sont utilisés en France chaque année).

    Celle-ci mériterait d’être ressortie des cartons car Paris, et d’autres villes, rencontrent  les mêmes problèmes  qu’à Berlin (canettes, verres  et tasses jetables, mégots, bouteilles et verre cassée …). Ce n'est pas en effet, même si elle est louable, la campagne annonçant une amende de 35 € à tout contrevenant  en train de jeter à terre une canette ou une boîte de pizza et de surcroît pris sur le fait qui va enrayer ce type d'incivilité, sachant qu'il n'y aura comme d'habitude personne pour les constater.

    Il ne pourrait plus nous être opposé, comme souvent, que les moyens manquent pour améliorer la propreté, sa prévention et celle de l’alcoolisme. Sauf que, on peut prendre les paris, cette manne aurait tôt fait de combler d'autres déficits sans aucun rapport avec le sujet qui nous occupe.

    Car chacun le sait, la Ville de Paris cherche des recettes supplémentaires. Alors, pourquoi pas, qu’elle ose comme Berlin  taxer les pollueurs ! Et que l’on ne nous dise pas qu’une telle décision risquerait de désavantager Paris dans cette soi-disant course-compétition entre grandes villes de vouloir figurer au  premier rang des destinations pour les fêtes nocturnes…

    Dominique Feutry

     

  • Affiche tapis d'orient 07 04 13   Affichettes 06 03 13 ret

     Ces affiches illicites, que les riverains n'hésitent pas à enlever eux-mêmes (photos VlM)

     

    Qu'il s'agisse de ces grandes affiches cartonnées que les marchands de tapis affectionnent et qu'ils mettent en place certains week-ends sur tout ce qui ressemble à un poteau ou un potelet, ou des affichettes à franges particulièrement disgracieuses, qui tapissent les descentes d'eau, nous avons affaire à des publicités interdites par le "règlement de la publicité et des enseignes de la Ville de Paris".

    Une nouvelle fois nous avons tiré la sonnette d'alarme dans un article du 15 mai 2015.

    Le commissaire central du IIIe nous a avisés qu'il avait contacté la cabinet du Maire de l'arrondissement afin qu'il saisisse la "Direction de la Prévention et de la Protection" (DPP) sur ce  problème récurrent lié à la prolifération de ce type de publicité sauvage car le contrôle du respect du règlement municipal est exercé par les agents de cette direction dont le responsable est Matthieu Clouzeau, Mairie de Paris, 1 place Baudoyer – 75 004 – Paris – Il appartient en effet à cette unité de la Mairie de Paris de prendre le sujet en charge et d'intervenir dès qu'il y aura lieu de le faire.

    Sans attendre les effets de cette intervention auprès des commerçants indélicats, des habitants se sont pris par la main et n'ont pas hésité à retirer eux-mêmes des affiches. Leur geste est compréhensible si les pouvoirs publics restent inertes mais l'idéal serait tout de même que le travail soit fait par ceux dont c'est la mission.