Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

  • DSC_0074Panneau couvert d'auto collants au pied des escaliers de l'église des Blancs Manteaux (Photo PM) 

     

    Utilisés comme supports des "stickers" et autres auto collants en tous genres, les panneaux de signalisation sont souvent la proie de colleurs sans scrupule. La meilleure parade pour faire cesser leurs agissements, faute de les prendre sur le fait, est d'enlever rapidement ces publicités indésirables.

    Encore faut-il alors s'en préoccuper, car si tous les arrondissements sont concernés, le IVe arrondissement se distingue davantage des autres par la longévité de ces collages.

    DSC_017813Panneau devenu illisible à hauteur du 34 rue Vieille du Temple (IVe) (Photo PM)

     

    Plusieurs des nos adhérents ont fait l'observation que certains panneaux devenaient de plus en plus illisibles car les stickers les recouvraient peu à peu, faute d'être enlevés périodiquement. Certains nous dit-on trônent ainsi depuis plus d'un an!

    Alors que font nos élus pour rendre propre leur quartier si touristique ? Rien. Ils ont de grands projets plein la tête, comme les jeux olympiques, qui n'ont d'autre but que de satisfaire leur ego mais l'environnement de leurs administrés les laisse froids.

    Mais en fait, ne serait-ce pas les touristes qui s'en prennent aux panneaux ?

    Dominique Feutry

     


  • 866ff90a86e0ec7be21961df268ca1cc
    Illutration d'une nuit parisienne 

     

    Une quarantaine de personnes représentant la Ville de Paris, les préfectures de Paris et de région, des organismes de tourisme, des organisations professionnelles liées à l’activité commerciale de la nuit et le réseau "Vivre Paris !" (Butte aux Cailles, Jean-Pierre Timbaud, Ménilmontant, Accomplir et "Vivre le Marais !") participaient au groupe de travail « Information et promotion de la vie nocturne » dans le cadre des réflexions menées au sein du conseil de la nuit (voir notre article du 4 mars 2015).

    Fréderic Hocquard, conseiller de Paris délégué à la nuit, a introduit les échanges en rappelant que "la vie nocturne n'est pas déclinante" à Paris mais qu'elle n'était pas suffisamment valorisée et qu’il fallait donc la promouvoir. Il a ajouté que ce dossier était travaillé en relation avec le Secrétariat d’État au tourisme qui souhaitait promouvoir la nuit dans les grandes métropoles françaises. A cet égard nous avons appris que les responsables des "Pierrots de la Nuit" étaient en charge pour le compte de ce ministère d'une mission de valorisation de la nuit française à l'international…

    Thierry Charlois, chef de projet sur la politique de la nuit a donné des précisions sur la suite des travaux c’est-à-dire la prochaine tenue d’un comité de pilotage composé uniquement, ce qui est étonnant, de représentants de la mairie et de la préfecture. Ce comité  sélectionnera, parmi les propositions des groupes de travail, les projets qui seront mis en œuvre (pour certains dès cet été). Un suivi est ensuite prévu ; aussi insiste-t-il sur le fait que le conseil de la nuit est une instance pérenne qui se réunira deux fois par an.

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    Le Moulin Rouge

     

    Des différentes interventions, qui se sont déroulées dans un climat serein, nous retenons que beaucoup participaient en réalité pour promouvoir leur « business » ou leurs travaux (livres, sites, publications diverses sur le sujet de la nuit à Paris..). Nous avons également rafraîchi nos connaissances en anglais du marketing, tant les spécialistes réunis ont rivalisé entre les "city breakers", "night trips", "music in Paris", "plug in", "coffee shops", "flyers" et autres  "dance floor". 

    D’une manière générale, beaucoup estiment que Paris est à la traîne sur les villes dites « concurrentes » telles que Berlin, Barcelone et Genève. Elles sont les plus souvent citées et qualifiées d’indétrônables. Or nous savons ce qu’est la réalité depuis la conférence du 10 février dernier organisée par le réseau Vivre Paris intitulée « Nuisances nocturnes : une fatalité » ! (voir notre article du 13 02 2015). Nous avons du reste indiqué aux participants ce que nous pensions de cette compétition artificielle entre métropoles européennes.

    Les touristes intéressés par la nuit ne seraient pas suffisamment informés sur les clubs, les «lieux incroyables et cachés, les légendes parisiennes qui pourraient leur faire découvrir des choses extraordinaires ». Seuls les Folies Bergères, le Moulin Rouge et le Crazy Horse tireraient leur épingle du jeu tant Paris leur est associé, comme le sont les grands monuments. Fort curieusement, ces "atouts à l'international" ont été considérés comme des handicaps occultant la diversité des nuits parisiennes. L’office du tourisme s'est défendu car il lui a été reproché de ne pas assez s'emparer du sujet, ce qui est aussi le cas des médias de la Ville. Le manque de brochures, supports pages web… apparaîtrait comme criant et ce qui existe est rarement traduit en langues étrangères. Pour promouvoir la nuit, des campagnes d’affichage, des flyers, des banderoles et des oriflammes sont préconisés.

     

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    La fête la nuit est souvent synonyme de forte alcoolisation

     

    Un des représentants d’un incubateur de start-up dédiées à la promotion de la nuit a rapporté cette phrase emblématique qui résume bien les préoccupations de ceux qui assistaient aux discussions : « Ce qui manque dans la vie à paris c’est l’after » ajoutant « Il faut un travail d’ingénierie pour mettre en avant la nuit à Paris». Un autre a complété ces déclarations en affirmant « La nuit n’est pas un sous-produit des activités de jour ». A un moment un participant a même suggéré d’assouplir la réglementation sur la vente d’alcool dans l'espace public, afin de pouvoir en offrir sur les lieux où des événements sont organisés. Un autre a affirmé que la nuit parisienne ne devait pas être une suite de grands événements car cela tuait les petits bars ("Boire un verre de vin rouge au comptoir, ça c'est la France, n'en déplaise aux riverains qui se plaignent du manque de professionnalisme des petits établissements de quartier").

     

    Trois bornes 37 XIe attroupement 16 10 13

    La fête la nuit est souvent synonyme d'attroupements bruyants

     

    "Vivre Paris !" a rappelé, comme d'habitude, ne pas être contre la vie nocturne tout en soulignant toutefois que vouloir promouvoir la nuit à Paris n’était pas si nécessaire dès lors que Paris était la première destination touristique du monde. Il faut en fait que cette vie se passe dans des espaces dédiés qui ne gênent pas les habitants. Faut-il s'en étonner ? Seul "Vivre Paris !" s'est fait le porte parole des préoccupations des habitants sur ce point… D’autre part, s'il faut "faire converger et promouvoir les chartes et labels liés à la vie nocturne " (une des actions proposées par la Mairie de Paris), il importe que ces homologations soient entourées du plus grand sérieux, ce qui n'est pas la cas aujourd'hui.  Il est aussi indispensable que les gérants des établissements de nuit reçoivent une formation professionnelle ad hoc qui intègre le respect de la réglementation en vigueur. Nous avons enfin rappelé les ravages de l’alcool, un sujet de santé publique qui ne devait pas être passé sous silence.

    Frédéric Hocquard a conclu en saluant ces travaux et en affirmant qu’ils permettaient l’ouverture d’un espace dynamique qui conduisait à faire évoluer les politiques publiques.

    A suivre

    Dominique Feutry

     

  • Etablissement_151_1Vue de la piscine Saint-Merri, 16 rue de Renard (IVe)

     

    La publicité n'est pas très abondante et pourtant…Voilà plus d'un an déjà que le conflit s'éternise entre la Mairie de Paris et les agents de la Direction de la Jeunesse et des Sports au sujet de la revalorisation des primes du dimanche (les grévistes réclament entre 44 € et 180 € par dimanche pendant que le ville propose 12,50 €).

    Ce différend a pour conséquence la fermeture le dimanche d'une bonne partie des équipements sportifs de la Ville. En effet 100 des 400 agents concernés pratiquent cette forme de grève dite perlée qui font que les sportifs peuvent trouver porte close lorsqu'ils se rendent dans leur piscine, leur gymnase ou leur stade. De surcroit, comme il n'y a pas obligation de prévenance de la part des personnels en grève, la Mairie de Paris ne sait que le matin même de chaque dimanche, quel établissement pourra ouvrir ou non. Elle a choisi de redéployer à chaque fois de façon tournante les non grévistes se présentant à leur travail, de sorte que les équipements puissent être ouverts à tour de rôle chaque week-end. Ainsi pour les 38 piscines que compte Paris, presque la moitié peuvent être ainsi ouvertes.

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    Entrée du gymnase 14 rue Michel Le Comte (IIIe)

     

    Mais voilà, l'intersyndicale a décidé il y a peu d'étendre le mouvement au samedi. Autant dire que le week-end les sportifs sont particulièrement pénalisés. Le conflit se durcit indubitablement et la Mairie a annoncé qu'elle utiliserait davantage d'agents volontaires pour pallier les absences des grévistes.

    Elle recommande aussi aux usagers, avant de se rendre vers leur équipement habituel, de consulter les sites suivants : paris.fr ou paris-piscines . 

    La Mairie a beau annoncer que les abonnements des usagers seront prorogés de 6 mois gratuitement, il n'est jamais bon qu'un mouvement social, quel qu'il soit, dure aussi longtemps. 

    Manque de dialogue social pour les uns, inconséquence pour les autres, les dindons dans cette affaire comme à chaque fois dans de telles situations, restent les parisiens, ceux en particulier qui n'ont que le  week-end pour faire du sport. Quant aux conséquences sur les compétitions qui ne peuvent être organisées à Paris, elles sont particulièrement néfastes pour la capitale.Tout cela est pitoyable !  

    Dominique Feutry   

     

  • Photo 6Le nouveau magasin "Jeanne et Martin" 46 rue des Archives (IVe)  (Photo VlM)

     

    Hideux, tagué de toutes parts (rideau métallique et façades), le garage du 46 de la rue des Archives (IVe) dénotait. Il faisait néanmoins partie du décor, implanté là depuis tant d'années, restant une des rares stations-services du Marais, avec tout le danger que cela représentait par ailleurs (voir notre article du 4 octobre 2013).

    Depuis  l'été dernier, à la suite de la cession du local, des travaux assez importants et longs ont été entrepris et les riverains s'interrogeaient sur la destination des lieux.

     

    IMG_5167Aperçu des murs du garage avant restauration 

     

    Le magasin qui vient d'ouvrir à l'enseigne "Jeanne et Martin", même si la pierre entourant la vitrine doit encore être nettoyée, a fière allure et s'insère avantageusement dans le paysage de la rue. La restauration sobre et neutre à la fois nous fait presque oublier ce qu'il y  avait avant.  Le percement d'une vitrine dans le mur de côté a supprimé l’énorme tag particulièrement laid qui s'y trouvait.

    Parmi les habitants certains soulignent  qu'il s'agit encore d'un magasin de prêt à porter, leur nombre ne cesse en effet d'augmenter au détriment des commerces traditionnels de quartier. Une chose est certaine cependant cette portion de rue bénéficie d'une rénovation de qualité qui l'embellit significativement. 

    Dominique Feutry

     

  • ToulouseFaire la fête, oui, dans le respect de la tranquillité des autres …

     

    Le réseau "Vivre Paris !" représenté par plusieurs associations (Accomplir, Vivre le Marais !, le Canal Saint Martin, Jean-Pierre Timbaud et la Butte aux Cailles) a participé le 12 février à la première réunion du Groupe de travail « Tranquillité publique » créée dans le cadre du Conseil de la Nuit voulu par la Mairie de Paris en remplacement des Etats Généraux de la Nuit. Assistaient aussi à cette réunion présidée par Frédéric Hocquard Conseiller de Paris, Délégué à la Maire de chargé de la nuit, nombre de représentants des professionnels de la nuit et de leurs syndicats, des représentants de la préfecture de Paris, de la Préfecture de Région et plusieurs élus d’arrondissements. Une cinquantaine de personnes siègent à ce groupe de travail, ce qui est beaucoup !

    En guise d’introduction, F. Hocquard rappelle les règles de fonctionnement de cette instance, « … un cadre de travail pérenne…, … proposer des choses concrètes…, … on veut être dans un temps opérationnel…, … si le terme de médiation est utilisée, il faut utiliser aussi le mot réguler…pour un espace régulé…». Dès la prise de parole le réseau "Vivre Paris !" a martelé, au travers d’un de ses membres, médecin, combien « le bien dormir était indispensable » en regrettant qu’aucun spécialiste du sommeil n’ait été convié à ces travaux.

    "Vivre Paris !" s’est félicité de la disparition (ou presque) du mot médiation au profit du mot régulation. Il a mis en exergue un oubli d’importance, réaffirmer que la réglementation existante devait être appliquée par les professionnels qui doivent se comporter comme tels. Il est rappelé aussi combien les états généraux de la nuit ont été une expérience douloureuse pour Vivre Paris et ses membres, expérience qui ne sera pas oubliée. Enfin le Réseau conclut en citant les villes étrangères qui sont soumis à la même problématique du bruit la nuit et des nuisances induites et souligne que celle-ci a été largement évoquée lors de la conférence du 10 février sur les nuisances nocturnes organisée par "Vivre Paris !".

    Le tour de table s’est poursuivi. La posture de la plupart des professionnels, après avoir louangé les organisateurs de leur initiative, est différente de celle de "Vivre Paris !" Ils estiment que les excès dénoncés sont le fait de quelques-uns de leurs pairs (« les mauvais élèves ») alors que souvent les formations professionnelles ad hoc dispensées, les chartes, les labels, les conseils de quartier et autres artéfacts auraient permis de contenir ce phénomène des nuisances nocturnes. Même des élus présents ont soutenu ces affirmations. Un des représentants est allé jusqu’à proposer que des aides ou des crédits bonifiés soient accordés aux exploitants afin qu'ils puissent effectuer les aménagements nécessaires pour contenir le bruit… !

    PierrotsPierrots de la Nuit : tendrement inutiles …

     

    D’autres ont montré leur attachement à « la cohésion sociale » en insistant sur « la recherche permanente de solutions avec les habitants » (sic) tout en demandant aussi de distinguer les clients des bars des consommateurs alcoolisés par eux–mêmes qualifiés de « circulants » qui ne fréquentent pas ces établissements mais seulement les lieux où ils sont établis. L’édition prochaine d’un guide des bonnes pratiques à l’usage des exploitants est annoncée. Bien entendu un argument souvent mis en avant est repris par un membre de la réunion qui affirme « …avoir à cœur de fabriquer de l’emploi et du lien générationnel».

    Les "pierrots de la nuit" dont "Vivre Paris !" a toujours dénoncé l’inefficacité et le coût (0,5 millions € de subventions municipales en quatre ans) par la voix de leur représentant a essayé de démontrer que son dispositif était insuffisant mais efficient et qu’il convenait de « … travailler les rythmes, les enchaînements des ouvertures et les formations poste par poste … » des bars. Une note différente d’un représentant de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), plus pragmatique insiste sur « la nécessité d’appliquer des sanctions.. » et le fait, qu’outre l’alcool « aucune soirée n’a lieu sans l’usage de stupéfiants.. ! ».

    MartinetStéphane Martinet, élu du XIe, chargé de la prévention et de la sécurité. Pour lui, sa mission passe avant sa carrière …

     

    Un élu reprend à son compte cette affirmation sur les sanctions et un de ses collègues, Stéphane Martinet, à l’adresse des professionnels et à propos de leurs clients déclare en préambule de son intervention « Messieurs, ne les saoulez pas ! ». La Préfecture de police est restée neutre puisqu’elle dit devoir aviser en fonction des propositions qui seront faites. La Préfecture de région lui emboîte le pas en indiquant « s’appuyer sur les dispositifs qui existent en matière de prévention ». Après une intervention inattendue de l’ex  maire putatif de la nuit dont on ne retiendra que le besoin selon lui d’aménager les transports, "Vivre Paris !" demande que les travaux menés fassent faire l’objet de méthode.

    F. Hocquard conclut assez rapidement la réunion en soulignant des pistes d’action :

    – Réguler la nuit parisienne en développement qui est de la responsabilité des professionnels de la nuit et augmenter les moyens, plus particulièrement dans les endroits où il est difficile de gérer la concentration.

    – Mettre en place des comités de suivi dans le cadre du dialogue qui se traduit par des accords, rencontres et autres entre les parties.

    – Avancer sur la question de la tranquillité avec concertation sur les moyens.

    – Évaluer de façon indépendante l’action des "Pierrots de la Nuit".

    En résumé le réseau "Vivre Paris !" craint que ce comité de la nuit ne devienne les "états généraux bis" de la nuit. Il s’étonne de l'absence de certains spécialistes sur les sujets les plus prégnants, tout comme de la présence de personnes qui n’ont pas de représentativité dans cette instance. Il s’interroge sur la suite qui sera donnée à ces travaux pour lesquels il n’est prévu qu’une seconde réunion, travaux qui d’ailleurs prennent davantage la forme d’un tour de table celle d’une instance de propositions rendue il est vrai difficile par le nombre élevé de participants et la sur représentation des professionnels de la nuit.

    Pour prendre connaissance de l'ensemble des propositions du réseau cliquer sur le lien  

     

  • AABBUne ancienne vespasienne

     

    Nous avons souvent dénoncé le manque de toilettes publiques à Paris avec ses conséquences néfastes sur nos trottoirs (articles des 8 juillet 2013, 27 avril, 27 mai et 19 septembre 2014). Combien d’endroits sont en effet salis et imprégnés des cette odeur désagréable qui empeste sur des mètres à la ronde !

    Voilà cependant que plusieurs grands quotidiens consacrent leurs colonnes à cette problématique. C'est donc que peu à peu on prend conscience de cette forme de pollution qui s'étend de plus en plus. Il est vrai que Paris compte 374 sanisettes pour une surface de 105 km2 et sur laquelle vivent 2,2 millions d’habitants plus le flot permanent et élevé de touristes. Un livre écrit par Cécile Briand intitulé « Où faire pipi à Paris ? » rappelle qu'en 1914, Paris comptait 4 000 places d'urinoirs et 112 pavillons de dames ».

    L’article du Figaro daté du 2 mars fait référence à cet ouvrage de Cécile Briand qui recense aussi les lieux autres que les sanisettes où il est possible de se soulager gratuitement, les hôpitaux, les parkings, les gares … et les cafés. Mais leur nombre diminuerait, comme dans toute la France, selon les statistiques de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. 

     

    Dame-Pipi-a-ParisDame pipi dans le métro en 1951 (Photo Willy Ronis)

     

    Jean-Pierre Robin le journaliste qui a approfondi le sujet mentionne que dans certains pays, comme le Japon, il y a des toilettes accessibles et gratuites dans la plupart des commerces. Seulement voilà conclue-t-il, pour faire comme ces pays, il faudrait demander au privé d’assurer gratuitement un service public qui n'est pas dans  les habitudes françaises. Il cite une ordonnance de Louis XV, jamais abolie, qui oblige chaque immeuble résidentiel de prévoir des latrines en rez de chaussée accessible aux passants !

    Or conclut-il, il faudrait obliger les grand magasins comme la RATP à mettre des toilettes à la disposition du public…tout un programme qui demande une volonté politique qui fait défaut, à l'aune des nuisances nocturnes quotidiennes provoquées par des fêtards alcoolisés dont nombre urinent sur la voie publique.

     

  • Mairie 3La mairie du IIIe vue depuis le square du Temple, l'emplacement du château du Grand Prieur (Photo VlM)

     

    Le "CICA" (comité d'initiative et de consultation d'arrondissement)  résulte de la loi du 31 décembre 1989, dite "loi PML". Il a vocation à impliquer les associations qui en font la demande à suivre de plus près les débats du conseil d'arrondissement sur des thèmes précis.

    Nous avions été informés par le Maire Pierre Aidenbaum de la participation au conseil d'hier 2 mars de Didier Dely, Directeur Général de la SEMAEST, société d'économie mixte de la Ville de Paris, spécialisée dans l'animation économique des quartiers.

    Dès 2001, la SEMAEST a été sollicitée dans le IIIe pour affronter la mono activité constituée à l'époque essentiellement pas les grossistes-importateurs de maroquinerie. On se rappelle les débats houleux qui se sont tenus en mairie à propos des nuisances et des risques liés à l'accumulation excessive de cartons vides et pleins dans les espaces commerciaux des rues du Temple, Gravilliers et autres.

    La SEMAEST a procédé à la préemption de murs et de baux chaque fois qu'une possibilité se présentait. Au total, 150 commerces ont été repris par elle en vue de l'installation de commerces de proximité. La rue N.D. de Nazareth en a été profondément changée ; la rue des Gravilliers a vu aussi son paysage évoluer. Selon Didier Dely, il suffit d'agir sur 5% des commerces pour peser sur l'orientation générale.

    C'est ainsi que s'est développé le programme "Vital' Quartier". Dans le secteur "Marais", on a vu apparaitre des galeries d'art autour de Gravilliers et un boucher devenir le symbole de la présence des commerces de proximité. Grâce à la SEMAEST, il a pris la relève du boucher précédent et il prospère raisonnablement depuis.

    Gravilliers boucherie manuLa boucherie "Manu", 28 rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    La démarche de la SEMAEST fait appel aux nouvelles technologies. Sous le nom de "CoSto", elle dispose d'une plateforme qui met en réseau les commerçants connectés avec leurs fournisseurs et leurs clients, parisiens et touristes.

    Le modèle économique de la SEMAEST n'est pas évident à percer. La mairie de Paris lui fait une "avance" pour l'acquisition des biens. Cette somme permet de régler les travaux initiaux d'aménagement et, si nous avons bien compris, les mois de carence de loyers qui sont accordés au locataire pour lancer son exploitation. Il est  peu probable que le coût mensuel résultant soit exactement couvert par les loyers lorsqu'ils deviennent intégralement dus. Il est probable alors qu'un mécanisme de "subvention d'équilibre" intervienne,

    Au bout du compte, on peut craindre – mais est-ce anormal ? – que le contribuable finance la politique de maintien des commerces de proximité dont il se fait le chantre. Si Didier Dély souhaite s'en expliquer, ces colonnes lui sont ouvertes.

    On ne doit cependant pas en rester là. Car la SEMAEST doit un jour rembourser son "avance". Comment ? M. Dély nous apporte la réponse : en revendant le bien sur le marché (si possible à l'exploitant) ou en le cédant à une société foncière filiale de la Caisse des Dépôts. On connait la progression du foncier depuis quinze ans dans nos quartiers. Il y a donc tout lieu de penser que cette revente donne lieu à une plus-value qui peut à elle seule compenser les pertes et produire un taux de rendement interne sur la durée de l'opération bien supérieur aux placements et investissements ordinaires.

    Tant mieux pour le contribuable et tant pis pour les rêveurs qui invoqueront le spectre de la spéculation. Ne serait-ce pas d'ailleurs pour sauver la morale qu'une part importante des reventes se font par l'intermédiaire de la société foncière dont il est question plus haut ? M. Dély peut également nous éclairer là-dessus.

    Quoiqu'il en soit, nous ne portons pas de critique sur le mécanisme dans la mesure où il vise à préserver l'équilibre financier des opérations en permettant la mise en œuvre d'une politique de préservation du cadre de vie que nous souhaitons tous. Il reste un danger cependant : le jour où le marché se retourne (et nous y sommes peut-être déjà) ce sera la fin du rêve de Perette et du pot au lait !

     

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    La réunion du CICA a enchaîné sur le conseil d'arrondissement proprement dit, avec un exposé de Benjamin Djiane, délégué à la sécurité, sur le contrat 2015 de prévention et de sécurité qui sera signé comme chaque année entre la Mairie et la Préfecture de Police de Paris.

    Il y aura cette fois des points nouveaux, que M. Djiane a explicités avec clarté et conviction :

    • le phénomène de la radicalisation
    • le sort des familles de SDF et leurs enfants
    • les incivilités sur l'espace public, notamment les terrasses ; prévention et répression
    • la promotion d'une "vie nocturne apaisée"
    • la propreté, avec l'opération "Paris, fais toi belle !" (avec une question : que fait la police là-dedans ?)

    Nous nous réjouissons que deux sujets ayant trait à la qualité de vie des habitants aient maintenant droit de cité. L'action des associations et collectifs concernés, regroupés au sein de "Vivre Paris !" n'y est certainement pas étrangère.

    Marie-Laure Harel pour l'opposition UMP/UDI/Modem nous a livré une analyse et des commentaires bien préparés, suivie par Laurence Hugues qui y a posé sa touche et sa sensibilité humaniste et écologique.

    Gérard Simonet

     

     

     

  • Air 2 

    Brian Chesky, le président d' Airbnb (Photo D. Balibouse/Reuters)

     

    A l'occasion de la visite à Paris de Brian Chesky, fondateur et président de la société qui gère le site américain Airbnb, la plateforme américaine de location touristique entre particuliers, les quotidiens titrent que Paris est le numéro un mondial de la location sur Airbnb.

    Reçu à grand renfort de publicité par le 1er adjoint à la Mairie de Paris, le sémillant Président américain s'est félicité que Paris soit la première destination pour son site. Ainsi depuis 2008, 1,8 million de touristes sont venus dans la capitale via Airbnb, 40 00 logements étant offerts à la location.

    La satisfaction est telle que le patron du site d'hébergement a  annoncé que Paris était la ville retnue pour y tenir son prochain rassemblement annuel dédié à l'hospitalité "AirbnbOpen" !

    Bien entendu ont été passées sous silence les nuisances que nous ne cessons de dénoncer (voir notre article du 16 février 2015), principal revers de la médaille des locations saisonnières (ou touristiques). Et les mesurettes prises dans le cadre de la loi ALUR, notamment la taxe de séjour, n'y changeront rien malheureusement pour les habitants à qui, au rythme où vont les choses, il sera peut-être demandé à l'avenir de bien se tenir si l'on en juge par les égards réservés hier à l'Hôtel de Ville au chef d'entreprise américain.

     

    AirDéclinaison commerciale du logo d'Airbnb

     

    Tout ceci ne dit rien qui vaille et il faudra pourtant bien que s'arrête cette croissance exponentielle de la location saisonnière dont nous ne connaissons pas l'ampleur réelle puisque chacun sait, pour l’avoir constaté prés de chez lui, que nombre de locations de ce type se font sous le manteau. Mais l'effet est là, le bruit, les nuits blanches, l'alcool coulant à flot dans des copropriétés jusqu'alors paisibles…La routine nocturne diront les plus résignés, laxisme évident diront ceux qui ne veulent pas baisser les bras.

    La Mairie de Paris devrait davantage monter au créneau sur ce sujet  car l'exaspération des électeurs est palpable. Il faut être autiste pour ne pas subodorer ce sentiment de rejet de la part de parisiens confrontés chaque jour, aux nuisances collatérales de la location saisonnière.

    Dominique Feutry

     

  • Beca 2 Ancien numéro de la Semaine de Suzette avec une aventure de Bécassine

     

    Bécassine vient de fêter ses 110 ans. Pour cet événement, le Musée de la Poupée dévoile "les trésors de Loulotte", un des personnages accompagnant souvent la petite bonne bretonne qui deviendra sa nourrice et qui n'est autre que la fille Claude de Maurice Languereau, l'éditeur du magazine La Semaine de Suzette. C'est dans ce périodique en effet qu'est apparue en 1905 la bande dessinée dont le créateur se prénommait Joseph Pinchon, les textes étant ceux de Jacqueline Rivière, la rédactrice en chef.

    Le succès fut immédiat et le personnage a réussi à traverser le siècle et à parvenir jusqu'à nous.

    Les amateurs et les nostalgiques de ces personnages pourront admirer dans les salles du musée l'occasion de cette exposition Près de mille objets dont la collection personnelle de Claude Canlorbe-Languereau. Des éditions anciennes des albums de Bécassine mais aussi des objets, des poupées, des numéros de la Semaine de Suzette et  des photographies, rien n'a été oublié pour évoquer cette aventure.

     

    Impasse Berthaud 75003 Paris

    Du mardi au samedi de 13h à 18h sauf les jours fériés jusqu'au 26 septembre 2015.

     

  • Église_Saint-Gervais-Saint-Protais_from_Notre-Dame_de_Paris_02Le quartier Saint-Gervais Paris (IVe). (cliquer une fois pour agrandir)

     

    Le sujet de la propreté a nourri une partie des débats des récents conseils de quartier Saint-Gervais et Saint-Merri. Maintes fois évoqué ce sujet a fait l'objet d'un état  des lieux de la part de la Direction de la Voirie et des Eaux que les habitants pouvaient enrichir. Ces derniers ont relevé les lieux les plus problématiques tant en ce qui concerne les épanchements d'urine que les dépôts sauvages et les concentrations de mégots. Ils suggèrent de développer le nombre de cendriers (bars et mobilier urbain), de sensibiliser les cafetiers et restaurateurs aux problèmes de propreté, d'intensifier le nettoyage, de réimplanter des toilettes dans le métro.

    La Mairie du IVe répond que cet été les ramassages seront doubles comme l'an passé.  A l'identique du IIIe arrondissement, il est précisé que des équipes ont la charge de nettoyer les rues par domaine (flyers/affiches, grilles d'arbres…) et selon des fréquences variables. 

    Autre dossier, l'aménagement  du Square du Bataillon de l'ONU, dorénavant achevé et goudronné, est jugé triste, pauvre en arbres et manquant de bancs. L'animation (manège et commerce alimentaire) devra prendre un bon rythme avec les beaux jours pour compenser ce constat.

    ConseilLes 4 conseils de quartier du IVe arrondissement

     

    D'autres lieux emblématiques sont traités. Il est annoncé que la Place  du Marché Sainte-Catherine pourrait être  réaménagé au travers du budget participatif voulu par la Mairie de Paris. 

    La Place Edmond Michelet bénéficierait, sous réserve de l'obtention des dernières autorisations, de la végétalisation des pieds des arbres, du ravalement du mur du Cloitre Saint-Merri. En relation avec le Centre Pompidou des statues ont de fortes chances d'y être construites. Le conseil de quartier s'étonne qu'il puisse être imaginé par la Mairie du IVe de faire entrer ces aménagements dans le Budget Participatif 2015 !

    Les travaux de la rue Saint-Merri sont en voie de finalisation. Il reste à installer la signalisation. Seul le feu tricolore demandé par le Conseil de quartier n'a pas encore obtenu l'agrément de la Direction de la Voirie.

    Le douloureux sujet du "sans-abrisme" (Sic) est exposé par l'Adjointe de la Mairie en charge notamment de la lutte contre les exclusions. Sans papiers, personnes d'Europe de l'Est, personnes en mauvaise santé,  toute une kyrielle de situations qui ne peuvent trouver des solutions facilement. Il existe bien des structures dans l'arrondissement, des maraudes mais ce qui manque le plus ce sont des bagageries et des bains douches. Le bénévolat est plus que jamais requis.