Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

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     Un mur avec 2 belles colonnes martyrisé dans le passage des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    Le passage des Gravilliers (IIIe) relie la rue Chapon (N°10) à la rue des Gravilliers (N°19). Il fut ouvert en 1829 et fait 54 m  de long sur 3,60 m de large. Il est bordé de magasins dont une ancienne miroiterie et depuis quelques temps déjà de 3 galeries d'art. Commode pour aller d'une rue à l'autre, emmener ses enfants à l'école ou gagner du temps pour faire ses commissions, le passage comporte aussi des entrées d'immeubles permettant d'accéder aux habitations qui le bordent.

     

     
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     Pendant du mur de la photographie ci-dessus lui aussi outrageusement saccagé (Photo VlM)

     

    Si la demie partie du passage, côté rue Chapon, est dans un état à peu près correct, tel n'est pas le cas de l'autre section particulièrement sale, encombrée de poubelles pleines à ras bord qui lorsqu'elles ne peuvent plus obsorber les détritus, se retrouvent  enchassées dans les ordures de toutes natures. Mais au-delà de cet état de fait, ce sont surtout les tags qui régnent en maître sur ces façades qui en sont totalement recouvertes. Ces tags hideux quasi monstrueux et de cette importance, choquent dans un tel lieu. On se demande si les habitants et les copropriétaires, puisque l'endroit est privé (des portes en fer ferment d'ailleurs  les entrées notamment la nuit) n'ont pas baissé les bras,faute de venir à bout de cette gangrène que sont ces barbouillages peinturlurés totalement informes dont les auteurs agissent en tout irrespect et en toute illégalité.

     

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    L'entrée du passage des Gravilliers telle qu'elle se présente habituellement côté rue des Gravilliers, les poubelles sont derrière la grille (Photo VlM)

     

    Que peuvent penser ceux qui empruntent ce passage ou passent à  proximité (un hôtel proche accueille de nombreux touristes étrangers) et voient cette mise en coupe réglée d'un quartier historique par des vandales qui "oeuvrent" cachés?

     

     
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     Le porche de l'entrée du  20 rue des Gravilliers (Photo VlM)

    Le portail du 20 rue des Gravilliers juste en face du passsage est aussi dans un triste état formant comme un pendant ! Nous l'avons signalé au service spécialisé de la mairie. Pour le reste, il s'agit d'un domaine privé mais la Mairie de Paris ne se gène pas pour demander aux propriétaires de ravaler leurs façades sur rues ou sur cours ! Pourquoi reste-t-elle passive face à de tels endroits ? Trop de passages privés sont dans cet état comme si on laissait volontairement le sort s'acharner sur eux (cf article du 15 mars 2013 ). Paris ne peut pas devenir un immense atelier de peinture à ciel ouvert pour barbouilleux !   

    Dominique Feutry

     

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    La rue des Francs Bourgeois (IVe), zone piétonne le dimanche

                    

    La rue des Francs-Bourgeois vient de perdre en quelques semaines trois enseignes, le magasin "Filofax" au N°32, "Oliviers and Co" qui était installé au N°34 dans une ancienne pharmacie (voir notre article du 23 mai 2009) et le magasin "Art du Bureau" présent depuis plusieurs dizaines d'années au N°47. Un à un, tous ces commerces sont remplacés par des boutiques de mode qui ont progressivement détrôné les autres activités, notamment de bouche. Seuls subsistent le magasin de surgelés Picard et les quelques bars-restaurants (l'un d'eux au N° 23 a fermé il y a quelques mois au profit de la marque Tam-Tam). La chaîne Amorino avec ses glaces et ses chocolats a toutefois ouvert discrètement un point de vente à l'automne dernier au N°1 (tout près de la place des Vosges).

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     L'ancienne boulangerie du N° 29 avec son panneau central peint, devenue magasin de prêt à porter


    Les panneaux extérieurs du XIX° siècle d'une boucherie en face du N°6 ou ceux protégés de la vitrine et du plafond de deux boulangeries aux numéros 23 et 29 attestent des activités exercées par le passé. Les paysages et les scènes qui sont représentées sont des toiles peintes fixées sous verre. Quant à la dernière épicerie qui se trouvait juste à l'angle du passage qui mène à l'entrée du square des Blancs Manteaux, elle a fermé dans les années 90, lorsque sa propriétaire a pris sa retraite. Vêtements, bijoux de fantaisies (l'ouverture du magasin Fred au N° 6 qui proposait des pièces de joaillerie a vite tourné court), parfums, fragrances et produits de beauté, décoration « vintage » bordent le parcours des passants pour la plupart des touristes.

     800-the-filofax-centre-1-1320422821Filofax, l'enseigne qui vient de fermer ses portes

    Depuis 1999, la rue des Francs-Bourgeois est classée zone touristique, ce qui a provoqué l'accélération d'une mutation déjà entreprise plusieurs années auparavant. N'a t-on pas parlé alors d'« une rue aux boutiques pour shoppeurs bobos » ! Merveilleusement située, piétonne le dimanche, l'artère est en plein cœur de Marais sur l'axe très touristique « Centre Pompidou / Place des Vosges ».

    Les enseignes ont collé à cette évolution, un phénomène que l'on rencontre d'ailleurs dans d'autres endroits dans Paris ou dans d'autres villes, ce qui crée une forme de monotonie puisque ce sont toujours les mêmes marques qui s'installent. Certains nostalgiques se font une raison car pour eux ainsi va l'évolution du commerce qui suit les habitudes de consommation, les modes et la mutation des quartiers. "Vivre le Marais !" estime qu'il en va autrement et est favorable à ce que tout soit mis en oeuvre pour refaire de cette rue une zone d'achalandise diversifiée. Il est regrettable que les autorités  qui savent pourtant se doter des moyens nécessaires lorsqu'il le faut, restent passives face à ce glissement.

    Dominique Feutry

     

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    La piscine Saint-Merri (IVe) sans nageurs

                

    Paris compte 38 piscines municipales dans lesquelles rien ne va plus. En effet des problèmes techniques fréquents, des rénovations qui s’éternisent font que près d’une piscine sur cinq reste portes closes … La presse rapportait récemment que le Conseil de Paris, face à l’ampleur du phénomène, avait demandé un audit (coût 350 000 €) afin d'avoir une idée réelle de la situation. L’adjoint au sport de la Ville explique que l’âge moyen des piscines est de 48 ans. Alors la vétusté conjuguée à des normes d’hygiène renforcées auxquelles s'ajoute une fréquentation très élevée expliqueraient la situation. Ce n’est pourtant pas la fatalité qui a entraîné la fermeture de la piscine de Halles depuis l’été dernier mais les dangers (chutes de béton) qu’il y aurait à y barboter durant les gigantesques travaux en cours dans le secteur.

    Cette situation n’aurait-elle pas dû être anticipée plus tôt et faire l’objet d’une meilleure organisation et d’un plan précis pour la résoudre ? D’autant que la fronde des maîtres-nageurs qui se prolonge depuis mai dernier complique passablement le dossier. Ces derniers, à l’occasion de la réforme des rythmes scolaires, sont en conflit avec la Mairie sur les heures d’apprentissage de la natation aux scolaires qu’ils partagent avec les professeurs de la Ville de Paris. Des questions salariales sont en cause également.

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    Aussi en pleine période de vacances scolaires, la piscine Saint-Merri est-elle fermée!

    Finalement qui pâtit de ces bévues ? Les usagers et les jeunes en particulier. Une situation que "Vivre le Marais !" dénonce dans une lettre envoyée en date du 12 mars au Maire du IVe Christophe Girard.

    Dominique Feutry

     

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    Une automobile roulant entre une bicyclette et une moto à Paris

     

    On en parle peu mais les accidents de deux roues sont loin d'être anodins dans Paris. Ainsi une jeune cycliste est décédée dans le XIe arrondissement boulevard Richard Lenoir, le 31 janvier dernier, renversée par le conducteur d'un camion qui ne l'a pas vue dans son rétroviseur en raison de l'angle mort.
    La circulation des deux roues et des bicyclettes en particulier reste un problème face aux camions, aux bus et aux automobiles.

    Si aucun accident mortel de cycliste n'avait été enregistré en 2011, 2 s'étaient produits en 2010, 6 en 2009 et un en 2012.
    Dans son apport annuel 2012 sur les accidents de la circulation à Paris, la Préfecture de Police constate que 39 personnes ont perdu la vie, contre 51 en 2011 et que le nombre d'accidents corporels est passé sous la barre des 7000, une première depuis 10 ans. Ces accidents ont tout de même blessé 7930 personnes, soit 400 de moins qu'en 2011. Or la moitié touche les usagers des deux roues motorisées alors que 1875 piétons sont concernés.

    Le problème de l'angle mort à l'origine de l'accident rappelé ci-dessus sonne comme un avertsisement sur la dangerosité de rouler à 2 roues dans les grandes agglomérations. Des formations et des stages existent tels par exemple les "vélos-écoles" de la Fédération Française des Usagers de Bicyclettes ou celle de la Mairie de Paris appelée « Remise en Selle ».
    Il n'empêche que les imprudences, ainsi que nous l'avons déjà écrit (cf notre article du 09 juin 2012), des conducteurs de deux roues ou des automobilistes sont fréquentes et source d'accident.

    Nous ne répéterons jamais assez aux conducteurs de vélos, de motos ou de voitures que lorsqu'ils roulent, ils ne sont plus seuls, les risques qu'ils courent et font courir alors à leurs congénères sont réels et très nombreux. Ils doivent donc être très vigilants et très respectueux des autres bien entendu, mais aussi du code de la route, de la signalisation et de la réglementation.

    Nous ne pourrons jamais admettre que les accidents sont la rançon du succès de l'usage grandissant des deux roues.

    Dominique Feutry

     

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    La synagogue du 21 bis, rue des Tournelles IVe

     

    C’est en 1872 que débutent les travaux de construction de la synagogue de la rue des Tournelles (IVe) au N° 21 bis. Ils s’achèveront 4 ans plus tard et la consécration aura lieu le 15 septembre 1876. Ce projet né en 1865, suite à une délibération du Conseil Municipal de Paris, répondait d’abord au souhait exprimé par Napoléon III de mieux intégrer les juifs à la Nation mais aussi au besoin de donner des lieux de culte (la Grande synagogue de la rue des Victoires IXe et celle de la rue des Tournelles ont été construites en même temps) aux nombreux « émigrés » juifs installés dans le Marais puis ceux venus de l’Alsace- Lorraine passée sous le joug prussien. Plus tard ce lieu sera aussi celui des émigrés de la communauté ashkénaze arrivés de différents pays d’Europe Centrale, de Pologne et de Russie.

    Le bâtiment est souvent qualifié de style « romano-byzantin », mais surtout il a été conçu comme s'il s'agissait d'une église. En effet, l’architecte retenu, Marcellin-Emmanuel Varcollier, un ancien élève de Baltard qui a construit la Mairie du XVIIIe, n’avait jamais édifié de synagogue avant celle-ci. Il n’a pas donc pas hésité à installer à l’intérieur de l’édifice deux éléments anachroniques dans une synagogue, une chaire et un orgue ! Il prit d’emblée le parti d’utiliser le fer très en vogue à l’époque comme élément du décor architectural, ce qui donne une allure très élancée à l’espace. Les matériaux ont été produits par les Ateliers de Normandie qui étaient en relation avec Gustave Eiffel.

    La façade principale située rue des Tournelles (car il existait une entrée 14 place des Vosges) est assez imposante car il s’agit de la deuxième plus grande synagogue de Paris avec plus de 1300 places, longue de 50 m et large de plus de 20 m. Elle comprend une partie centrale et deux côtés formant pendant. Elle est ornée d’une rosace et de 3 fenêtres entre lesquelles sont sculptées les armes de Paris, les rouleaux de la Loi et un texte en hébreu tiré des psaumes qui commence par « Ouvre moi les portes du salut….».

     

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    Intérieur de la synagogue et la struture en métal

     

    Après avoir franchi un péristyle, nous nous trouvons dans la nef qui se termine par une seconde nef semi circulaire. Des poutrelles et arcades ouvragées de métal reposent sur des piliers de chaque côté formant des tribunes sur deux étages. L’ensemble est très harmonieux, bien proportionné et agréable à l’œil. Il faut aussi souligner que l’édifice tourne le dos à Jérusalem, une façon de monter que l’on entre dans la Nation française et que l’on quitte la Nation juive.
    Le bâtiment a été endommagé lors de l’affaire Dreyfus à la fin du XIXe siècle. Réservé à la communauté ashkénaze décimée lors de la guerre, la synagogue de la rue des Tournelles accueille aujourd’hui les séfarades, les ashkénazes pratiquant leur culte de l’autre côté qui lui est accolé, place des Vosges.

    Le monument a été classé en 1987, il est un témoin très intéressant de l’architecture du XIXe siècle et de la volonté politique du Second Empire et de la IIIe République naissante
    de donner en France toute sa place au judaïsme.

    Dominique Feutry

     

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    Un agent de surveillance dresse un PV pour stationnement irrégulier (Photo Metro)

     

    Un bilan incomplet puisqu’il ne concerne que les 11 premiers mois de l’année 2012, mais assez exhaustif des contraventions dressées à Paris vient d’être communiqué. Celui-ci amène des commentaires nombreux car la progression est assez significative. Certes le prix des amendes a grimpé en 2011, 17€ contre 11€ faisant croître les encaissements. Cependant l’activité des agents verbalisateurs en 2012 aura sans doute continué à augmenter sur le même rythme qu’en 2011, soit + 7%. Le chiffre record de 3 millions de PV sera vraisemblablement « tangenté » ! Cela représentait en 2011, pour la Ville de Paris qui encaisse 25% des recettes, 63 millions € (+34% par rapport à 2010). 25% vont à la Région et les 50% "restants" au Syndicat des Transports d'Ile de France. On peut s’étonner de tels chiffres.

    Certains disent que les conditions de travail des agents de surveillance  qui établissent l'essentiel des amendes sont de plus en plus difficiles depuis l’arrivée des PV électroniques qui permettent des économies de temps et donc d’en dresser davantage. D’autres mettent en avant la disparition des places de parking en surface (moins un tiers en 10 ans) et la nécessité de tenter de juguler l’indiscipline des conducteurs.

    Sans vouloir faire de Paris et du Marais un espace entièrement piéton, le stationnement sauvage comme le fait de rouler là où c'est interdit constituent les incivilités les plus courantes sujettes à verbalisation. En effet, elles gênent les piétons notamment les personnes qui ont des difficultés pour se déplacer, mais aussi les commerçants, les artisans, les transports en commun… Il est anormal de stationner sur un trottoir, sur un passage clouté, devant un porche, de tordre ou desceller des potelets pour garer son véhicule. Est-il normal de bloquer la circulation dans laquelle se trouvent des livreurs, des transports en commun, des véhicules prioritaires tels que les pompiers ou les ambulances…? N'est-il pas dangereux que des deux roues, motorisés ou non, roulent sur les trottoirs effrayant les passants ou que des automobilistes s'engagent dans les couloirs de bus, alors que c'est interdit ? Combien de fois des places de stationnement réservées aux personnes handicapées sont squattées.

    Verbaliser plus n'est donc pas une action vaine. C'est un une forme de prévention contre les comportements égoïstes et tant mieux si cela rapporte d’autant plus à la Ville, à la Région et au Syndicat des Transports.

    Dominique Feutry

     

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    Tableau de Pieter de Hooch restitué à la famille Rothschild après la guerre et donné au Louvre en 1974

     

    Les visiteurs du Musée d'art et d'Histoire du Judaïsme de Paris (MAHJ) situé dans l'Hôtel de Saint-Aignan  71, rue du Temple (IIIe) ont pu découvrir au détour des oeuvres présentées qu'un certain nombre de tableaux signés par des artistes de renom, volés par les nazis durant la seconde guerre mondiale, n'avaient jamais retrouvé leurs propriétaires.

    Dès la fin de la guerre tout est mis en oeuvre pour la récupération des biens par leurs propriétaires au travers de la Commission de Récupération Artisitique, du Service de Protection des Oeuvres d'Art puis plus récemment de la Mission Matteoli, de la Commission d'Indemnisation des Victimes de la Spoliation (ses services sont situés au pied du Palais de Tokyo) ou de la Fondation pour la Mémoire de la Shoa. Hèlas, des oeuvres ne sont pas réclamées ou manquent de "pédigrée" historique et le temps passant, les restitutions se font de plus en plus rares. Pourtant la sénatrice Corinne Bouchoux qui a fait un thèse sur ce sujet estime qu'une action de "la dernière chance" est encore possible pour notamment les tableaux en dépôt dans les musées français et a fait adopter par la Commission Culture du Sénat des propositions pour activer à nouveau les recherches.

     

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    Caisse d' objets pillés au départ du Louvre durant la seconde guerre mondiale (Bundesarchiv)


    Il est vrai que dès 1940 et jusqu'en 1944, une unité spéciale des nazis appelée Einsatzstab Reichleiter Rosenberg, la sinistre ERR, est chargée du repèrage, puis de la confiscation des collections d'oeuvre d'art appartenant à des juifs en France, en Hollande et en Belgique. Les chefs d'oeuvre enlevés à leurs propriétaires étaient entreposés au Jeu de Paume avant leur départ pour l' Allemagne, soit pour les collections personnelles des dirigeants,  comme Goering qui se rendit 21 fois  sur place pour faire ses amplettes et enrichir sa propre collection qui comptait près de 1000 oeuvres, soit vers l'immense château de Neuschwanstein construit pas Louis II de Bavière, soit à Linz en Autriche, la ville natale d'Hitler, où devait être édifié un musée en son honneur qui devait être plus grand que Le Louvre et  qui n'a jamais vu le jour.

    Les convois se sont succèdé de février 1941 à août 1944, mais le dernier train a été arrêté par la résistance française. On estime que 200 collections privées (notamment les plus importantes, celles de Maurice de Rothschild et d' Arthur Lévy) ont été expédiées en Allemagne, plus tous les objets saisis dans les appartements (38 000 auraient été vidés), dans les coffres des banques ou achetés dans des conditions "douteuses"… Au total sur les 100 000 objets volés  (tableaux, bibliothèques, meubles, statues anciennes, tapisseries, bijoux, porcelaines, argenterie, timbres rares, fourrures…), 63 000 biens ont été rapatriés en France dès la fin de la guerre.  

     

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     Scène de restitution des objets volés après la guerre (Bundesarchiv)

     

    Si ces restitutions ont pu avoir lieu c'est en grande partie grâce à l'action de personnes déterminées qui parfois au péril de leur vie ont  entrepris un travail de fourmi en parallèle des tristes desseins des occupants pilleurs.

    Ainsi en est-il de l'action de Rose Valland. Cette attachée de conservation au Jeu de Paume a cotoyé quotidiennement les allemands pendant la guerre. Elle a, à l'insu de ces derniers, pris systématiquement des notes et enregistré le maximum de renseignements sur les oeuvres qui transitaient par ce dépôt central qu'était devenu le musée. Ecoutant les conversations, n'hésitant pas à se rendre dans les locaux en dehors des heures d'ouverture, recopiant les carbones des documents allemands laissés dans les corbeiiles… elle constitue des fiches qu'elle transmet au directeur des Musées Nationaux, Jacques Jaujart. Elle prévient les resistants des convois en partance afin qu'ils ne soient pas dynamités. Elle informe les services secrets alliés pour qu'ils évitent de bombarder les lieux de stockage allemands. Elle est devenue rapidement "l'espionne du Jeu de Paume".

     

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    Rose Valland

     

    Alors pourquoi Rose Valland a-t-elle pu faire tout cela sans être inquiétée ?

    Tout d'abord son allure modeste, fragile, discrète et stricte faisait que l'ennemi ne la remarquait pas. Elle parlait allemand, cela lui évitait de commettre des impairs. Peu avant la guerre, elle avait participé à l'opération de mise à l'abri des principales oeuvres d'art des musées français, ce que ne soupçonnaient pas les allemands. Elle avait alors acquis une bonne expérience.

    Son audace, sa détermination, son habileté, sa ténacité n'étaient pas perceptibles et la rendaient moins vulnérable. De même elle cachait son angoisse permanente. Elle apprit à la fin de la guerre que sa déportation était envisagée par les allemands dont elle subissait de temps à autre les interrogatoires qu'elle n'a jamais éludés, ainsi qu'elle l'a rapporté dans son livre intitulé "Le Front de l'Art" qui décrit son action. Ecrit en 1961, réédité en 1997, ce témoignage historique de premier ordre est aujourd'hui épuisé.

     

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    Le livre témoignage de Rose Valland

     

    A la fin de la guerre, elle est nommée secrétaire de la Commission de Récupération Artistique. Capitaine dans l'armée, elle mène avec ses homologues alliés les investigations y compris en zone soviétique pour récupérer les oeuvres volées en Allemagne. Elle témoigne au procès de Nuremberg. En 1953, elle organise le Service de Protection des Oeuvres d'Art et est nommée deux ans plus tard Conservatrice des Musées nationaux. Même après avoir pris sa retraite, elle poursuit inlassablement son action de récupération

    Son histoire fait l'objet d'un film "Le train" signé John Frankenheimer où sont réunis Burt Lancaster, Jeanne Moreau et Suzanne Flon qui joue le rôle de Rose. Une plaque inaugurée 25 ans après son  décès, en avril  2005, sur le mur sud du Musée du Jeu de Paume, a ranimé la mémoire de la résistante de l'ombre que fut Rose Valland. Son action a sans aucun doute permis de sauver des milliers de trésors indissociables de notre histoire qui, sans ce sens aigu du devoir, auraient malheureusement disparu à jamais. 

     

    Dominique Feutry 

     

     

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    General electric buildingBuilding General Electric New-York, photo David Shankbone

     

    General Electric, conglomérat américain dont les activités couvrent des domaines aussi variés que la production d'électricité, les réacteurs d'avions, l'électroménager, le matériel médical, la finance, l'immobilier et la chaine télé NBC, représente une capitalisation boursière de 48 Milliards de USD pour un chiffre d'affaires de 150 Milliards de USD.

    Archives 66 façade 08 12 12Immeuble "Nouvelles Galeries" 66 rue des Archives (IIIe)fin XIXème siècle

    En 2007, sa filiale "real estate" (immobilier) IPBM achetait pour 144 Millions d'€ les immeubles Galeries Lafayette de la rue des Archives dans le IIIe. La surface est considérable : 22.500 m² qui s'étendent de la rue des Archives, numéros 64 et 66, jusqu'au 5 de la rue Charlot, par dessus la ruelle Sourdis. Les façades portent encore la marque de leur dernier locataire, la société d'intermédiation commerciale "LaSer Cofinoga", qui a quitté les lieux voici plus d'un an.

    Sourdis ruelle 28 01 13Bâtiments du 5 rue Charlot, côté ruelle Sourdis

     

    Surprise : le géant General Electric, via sa filiale immobilière IPBM, vient de déposer une demande de permis de construire auprès de la direction de l'urbanisme de la Mairie de Paris pour une vaste restructuration de son ensemble immobilier ET la réalisation d'une CRECHE de 40 berceaux qui occuperait le rez-de-chaussée sur ruelle Sourdis d'un de ses batiments (dossier PC-075-103-12-V1036)

    On se demande évidemment quelle mouche l'a piqué et quel serait le statut de cet équipement.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous dit qu'il est prématuré de s'en préoccuper. On peut cependant deviner ce qui se concocte à la lumière des informations officielles de la Mairie de Paris. Dans sa délibération du 31 décembre 2012, le Conseil de Paris approuvait le PSMV révisé du Marais. On trouve en page 17 du texte la mention d'une crèche qui doit être créée par la Ville au 64-66 rue des Archives (IIIe). Il ne fait aucun doute qu'il s'agit du même objet.

    A défaut de confirmation, on en conclut à la probabilité qu'un arrangement ait été trouvé avec le Maire du IIIe pour que General Electric restructure ses batiments en vue de les louer en réservant à la mairie la jouissance (ou la propriété) d'un espace de plain-pied pour l'installation d'une crèche.

    La démarche serait adroite de la part du Maire pour autant, ce qui est vraisemblable, qu'on ait encore besoin de crèches dans le IIIe après qu'il y en ait eu plusieurs de construites. Ajoutons que l'emplacement de cette crèche serait bien adapté, loin de tout trafic automobile. Il faut rappeler que AIRPARIF met très sérieusement en garde contre la pollution de l'air aux dioxydes d'azote et aux microparticules cancérigènes, en recommandant l'éloignement des personnes à risque (et singulièrement les enfants en bas-âge) à 40 mètres au moins de toute circulation automobile. Dans le cas présent, une crèche lovée le long de la ruelle fermée Sourdis semble présenter les meilleures garanties possibles.

    Il reste à ouvrir les paris sur l'issue de l'affaire. Notre analyse a le mérite en tout cas de l'intelligibilité. Nous attendons que M. Aidenbaum veuille bien nous en dévoiler tous les aspects.

    Gérard Simonet

     

    Post scriptum du 1er février 2013 : Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe, nous répond :

     

    Monsieur  le Président, cher Gérard Simonet,

    J’ai
    lu avec intérêt votre article mis en ligne le 29 janvier sur le site
    Internet de « Vivre le Marais !», concernant le projet de crèche au sein
    de l’ensemble de bureaux, acquis par le groupe General Electric au
    64-66, rue des Archives, donnant également sur la ruelle Sourdis. Je tiens à vous apporter, ainsi qu’à vos lecteurs- au travers d’une diffusion sur votre site–  les précisions suivantes :

    En préambule, oui, il y a encore un besoin de places de crèches dans le 3ème
    arrondissement, comme c’est le cas à l’échelle de Paris et de tout le
    pays d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle, avec ma première
    adjointe chargée de ce secteur Camille Montacié, et la Mairie de Paris,
    nous travaillons constamment au développement de l’offre de places de
    berceaux pour les familles du 3ème. Comme
    vous le relevez vous-même, cet emplacement serait assez idéal, car
    protégé de la circulation automobile et de la pollution.

    Je
    ne souhaitais pas communiquer largement sur ce projet avant qu’il ne
    soit totalement bouclé, mais je peux d’ores et déjà vous dire que le
    principe d’une crèche au sein de l’ensemble de bureaux est acté, et ce
    n’est pas par hasard : lorsque j’ai rencontré les représentants de
    General Electric à propos de cet immeuble, c’est moi qui leur ai demandé
    d’y intégrer une crèche de 40 berceaux, demande qu’ils ont acceptée.
    Nous pouvons tous nous en réjouir pour le 3ème et ses familles !

    Naturellement, nous informerons plus en détail les habitants au fur et à mesure de l’avancée de l’opération.

    Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

     Pierre Aidenbaum,

    Maire du 3ème arrondissement de Paris

     

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    Eclairage de la façade de l'Hôtel de Ville de Paris pour la Nuit Blanche

     

    Un arrêté du Ministre du Développement Durable vient de réglementer l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels. Il entrera en application le 01 juillet prochain. Ainsi les éclairages de façades de bâtiments non résidentiels devront être éteints au plus tard à une heure du matin et ceux des magasins aussi. En tout état de cause pour ces derniers, les lumières devront cesser de les éclairer une heure après la fin de leur occupation. Le texte s’applique également aux locaux à usage professionnel (bureaux, ateliers et usines) qui devront voir leur éclairage intérieur éteint une heure au plus tard après la fin de leur occupation.

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    Angle rues des Archives et des Francs Bourgeois


    A contrario, les lampes des commerces pourront être allumées à partir de 7 heures du matin ou une heure avant le démarrage de l’activité si celle-ci est plus matinale. Les Préfets pourront délivrer des dérogations soit en fonction de la période de l’année (veille de jours fériés chômés ou illuminations de Noël), soit lors d’événements exceptionnels, soit « dans les zones touristiques d’affluence exceptionnelle ou d’animation culturelle permanente ». La liste de ces zones est établie par le Préfet après avis d’un certain nombre d’instances. Ce texte complète le décret de juillet 2012 qui imposait l’extinction des enseignes lumineuses des commerçants entre une heure et six heures du matin, mais il ne s’appliquait qu’aux nouvelles enseignes, les autres devant se mettre en conformité en juillet 2018 au plus tard. Bien entendu tout éclairage qui touche la conservation des biens n’est pas concerné.

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    Le quartier de La Défense de nuit


    Nous avons souligné dans un article très récent (26 janvier 2013), combien l’éclairage public représentait une poste de dépenses élevée pour les communes et pour Paris en particulier. Cette décision vient donc à propos, elle concerne tout à chacun. En effet, elle permet de diminuer les dépenses d’énergie inutiles dues par exemple au salarié qui quitte son bureau sans éteindre la lumière ou à la personne chargée du nettoyage qui laisse les lampes allumées comme signe distinctif des bureaux où elle a effectué le ménage. Combien de tours de bureaux restaient de ce fait entièrement illuminées toute la nuit. Le décret met fin à cette pratique. De même les façades des monuments devraient pour un certain nombre d’entre elles ne plus être éclairées, passé une heure du matin, sauf dérogation.

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    Etablissement ouvert tard la nuit rue des archives

    C’est sur ce dernier point qu’il nous appartient d’être vigilant. Car si le but est bien de réduire les nuisances lumineuses (ce que certains appellent pollution lumineuse) et de diminuer le montant de la consommation d’énergie, la réglementation doit s’appliquer à tous et nécessiter une surveillance ad hoc. Qu’en est-il sur ce point ? Le décret ne dit rien et le Ministre ne s’est pas exprimé à ce titre. Il faudra pourtant des moyens, le civisme des uns et des autres ne suffira pas à lui seul. Notre quartier est concerné au premier chef. Il sera vraisemblablement classé dans l’un des critères définis plus haut pour bénéficier d’une dérogation. Le nombre d’établissements concourant à la réputation de lieu de fête du Marais qui ferment leurs portes à une heure du matin est limité. Peu d'entre eux participeront à la réduction de la facture énergétique et à celle de la pollution lumineuse. Nous risquons donc de ne pas bénéficier, sinon très partiellement, des effets de cette nouvelle réglementation. Une autre façon de montrer que le Marais est une zone à part, et qu'il peut dans certains cas, déroger aux lois et réglements.

    Dominique Feutry

     

  • Beaubourg partie de cartes cadrée 29 02 12 (2)

    SDF rue Beaubourg. Leur souci : mettre à l'abri le peu de "patrimoine" dont ils disposent

     

    Le Conseil d'Administration de "Mains Libres IIIe" qui s'est réuni le
    8 janvier, lance un appel :


    "Deux ans et demi de prétextes et de tergiversations, cela
    suffit ! 2013 doit être l'année de l'ouverture effective de la
    bagagerie pour les SDF".


    TOUS À LA
    MANIFESTATION DEVANT LA MAIRIE DU IIIe,

    SAMEDI 19 JANVIER À 11h00




    PARTICIPONS, MOBILISONS-NOUS, LE SUCCÈS DEPEND DE
    TOUS !