Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Société

  • Pastourelle 20 façade 20 05 18Montmorency 37 façade 20 05 18

     

     

     

     

     

     

       

          A gauche, l'immeuble central sur une seule travée et trois étages au n°20 de la rue Pastourelle. A droite le n°37 de la rue de Montmorency (IIIe)

     

     

    On a du mal à l'imaginer mais c'est une réalité : ces deux adresses ont fait une demande de transformation en "hébergements hôteliers" auprès de la direction de l'urbanisme de Paris.

    Pour le 37 rue de Montmorency, il ne s'agit pas de la totalité de l'immeuble mais de deux appartements sur cour intérieure, au premier et au second étages, tous deux propriétés de la même personne. Rue Pastourelle c'est la totalité de l'immeuble qui est concernée, une construction étroite sur trois niveaux, qui ne fait pas particulièrement penser à un hôtel…

    Pour la quinzaine en cours, la Ville de Paris signale deux autres demandes : au 49 rue N.D. de Nazareth, rez-de-chaussée et premier étage et au 7 rue Ste Apolline pour un deuxième étage.

    A ce rythme, nos quartiers qui sont tous visés par le phénomène auront quelque peu changé de visage d'ici peu. Il est logique d'estimer que la quasi totalité des appartements à statut commercial et une part significative des rez-de-chaussée auront pris ce virage, contre lequel les autorité municipales ne peuvent rien au nom de la liberté du commerce. Tout au plus peuvent-elles imposer une démarche déclarative et l'obligation de s'acquitter des taxes et impôts en vigueur.

     

    Roi de sicile 31 hôtel le compostèle 22 05 18L'hôtel "Le Compostelle", 31 rue du Roi de Sicile (IVe)

     

    Nous avons interrogé un hôtelier traditionnel pour savoir ce qu'il en pense. Bruno Bertez est gérant de l'hôtel "Le Compostelle". Il nous livre d'abord un commentaire macro-économique :

    "Le développement de ce que l’on appelle l’économie du partage est lié à l’appauvrissement relatif de nos sociétés. Les uns ont un revenu insuffisant et ils ont besoin de le compléter, les autres ont un pouvoir d’achat qui ne permet pas de satisfaire leurs besoins, ils cherchent à dépenser moins d’argent et s’orientent vers des prestations dites économiques".

    Il relève que l'évolution constatée a des avantages et des inconvénients

    "Pour résumer, l’avantage consiste en ceci que l’on élargit des marchés en descendant en gamme, en touchant des clientèles de niveaux plus bas. Les inconvénients sont symétriques des avantages".

    "Les prestations bon marché élargissent la clientèle potentielle et beaucoup de gens qui commencent par un AirB&B finissent à l’hôtel".

    Il s'agit cependant d'une concurrence qui peut être déloyale car la location saisonnière n'est pas soumise comme les hôtels à des normes sévères d'hygiène, de sécurité, d'accessibilité, d'entretien et de maintenance. On constate par exemple la prolifération à Paris des punaises de lits. La location saisonnière n'y est pas étrangère.

    Bruno Bertez n'est pas pessimiste dans ses conclusions : "Finalement, tout cela se régularisera de soi-même par la concurrence, la réglementation et la transparence, mais demandera du temps. »

    Nous sommes aussi de cet avis. La mutation que nous vivons en ce moment est une révolution certes mais une révolution douce et pacifique. "L'homme connecté" (homo connecticus) qui est apparu avec les smartphones et Internet a rendu possible l'instauration d'une économie de partage avec une meilleure utilisation de nos investissements (résidence principale, résidence secondaire, voiture, bateau ou autres bien). Le partage peut même s'étendre à la consommation (cuisine, moyens de transports … ).

    Notre environnement en est forcément modifié. Il faut être capable d'en accepter les nouveaux contours, pour autant que le cadre législatif et administratif soit adapté au fil de l'eau et sans délais excessifs.

    GS

     

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    Coutures st gervais galeries 12 05 18Alignement des galeries d'art rue des Coutures St Gervais (IIIe) le long du musée Picasso (Photos VlM)

     

     

    Il est regrettable qu'il y ait cette ombre au tableau de Pierre Aidenbaum, un Maire dont le bilan est élogieux à deux années de la fin de son mandat, qui ne comptera pas moins de 25 années en 2020 date de renouvellement de l'équipe municipale parisienne.

    Pourquoi fallait-il qu'il cède à l'activisme d'un couple de parents de l'école des Quatre-Fils – siégeant dans deux conseils de quartiers différents – en quête d'une rue qui ne soit pas la leur pour accueillir les activités de plein-air de leur progéniture ?

    Nous en avons parlé le 21 août 2017 dans un article qui relatait la "générale" de cette privatisation de l'espace public. Elle a poussé les galeristes (on dénombre une dizaine de galeries d'art contemporain dans cette rue) contre le Maire dont la démarche crée un préjudice à leur activité commerciale. Quant aux habitants-riverains, certains dénoncent des risques que l'occupation de la rue fait peser sur leur état de santé si une intervention urgente était nécessaire. Depuis le projet baptisé "rue 'Golotte" est resté sous le boisseau mais nous savions qu'il referait surface en avril.

    Plus précisément le 4 mai. C’était un vendredi. L'évènement a reçu le soutien actif de la mairie du IIIe mais aussi de l'entourage de la Maire de Paris Anne Hidalgo car c'est un genre de modèle (à défaut de modèle du genre) de ce qu'elle propose aux parisiens pour s'approprier la rue…

    Entre temps, des barrières métalliques ont été installées aux deux extrémités de la voie pour signifier et mettre en œuvre l'interdiction de circuler les jours de "rue 'Golotte".

     

    Coutures st gervais barrières gs 12 05 18

     

    Les personnes lésées s'apprêtent à saisir la justice. Des accommodements pourtant ont été apportés, qui vont dans le sens de ce qu'elles attendent : l'évènement n'est plus programmé qu'un jour par semaine au lieu de deux et le nombre de mois dans l'année a été également réduit. Il reste une bévue qui peut être traitée : le jour choisi est le vendredi, jour où l'activité commerciale des galeries est la plus intense…

    Aussi nous suggérons deux pistes au Maire du IIIe pour éviter, comme il l'a malheureusement fait, de monter deux populations l'une contre l'autre : transférer la "rue 'Golotte" dans le jardin Leonor Fini adjacent, ou choisir le lundi, jour de fermeture des galeries, pour l'organisation dans la rue des divertissements dont on finira d'ailleurs rapidement par constater qu'ils correspondent peu aux besoins des enfants.

     

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    Concert 03 05 18L'assistance. De dos Thibault de Damas et René Andréani tournant les pages pour Magali Albertini au piano

     

     

    L'église des Blancs-Manteaux (IVe) s'est remplie hier pour accueillir nos artistes, la pianiste Magali Albertini, la soprano Pauline Feracci et le Baryton Thibault de Damas, ainsi que René Andréani qui a assuré la présentation des œuvres.

    Le Maire du IVe Ariel Weil et l'Adjointe au Maire du IIIe Nicole Bismuth-Le Corre nous ont fait la faveur de leur présence et, associés au public, n'ont pas ménagé leurs compliments sur la qualité de la prestation des artistes.

    Un public qui nous remercie et qui nous encourage à poursuivre et développer les "Moments Lyriques du Marais®" et leur concept. La demande ne nous étonne pas. Pour autant que la qualité et le professionnalisme des artistes soit assurés, le principe de ces concerts-récitals correspond à un besoin qui n'est pas satisfait : accéder à l'opéra de haut niveau mais de façon plus accessible.

    Chacun s'accorde à dire que l'opéra est cher, que les places sont rares, que les mises en scène contemporaines sont trop souvent fantaisistes et inutilement provocantes et que les spectacles sont longs avec des séquences ennuyeuses dont beaucoup de spectateurs profanes ou insuffisamment exercés sont prêts à se passer. La meilleure illustration de cette remarque est dans l’œuvre de Wagner. "Siegfried" dure cinq heures et l'amateur averti s'en délecte car il est sensible à la poésie du texte et au génie du compositeur mais l'auditeur moyen se satisfait de n'écouter – mais avec plaisir – que "Les murmures de la forêt"

    Ayant tiré les leçons de cette analyse, ce que nous proposons dans nos "Moments Lyriques" c'est l'écoute en 90 minutes d'une douzaine d'opéras en choisissant les airs pour solistes ou duos qui sont les plus connus (peut-être  parce qu'ils sont aussi les meilleurs…), assortis d'une présentation préalable de l'action dramatique dans laquelle ils se situent.

    Ainsi, en s'acquittant de 20,00 €, le spectateur navigue au cœur de plusieurs opéras et en savoure la quintessence qui lui est offerte par le chanteur et le piano qui l'accompagne. On a eu confirmation hier du sentiment qui est ressorti de la première édition en novembre 2017, que le concept était bien accueilli.

    Nous publierons dans les jours qui viennent une sélection des enregistrements audio et vidéo qui ont été faits pendant le spectacle.

    Gérard Simonet

     

     

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    Barres Ce sont des ressortissants d'Europe de l'Est, dont deux d'entre eux se sont établis à l'angle des rues des Barres et François Miron (IVe) et se livrent en réunion à la boisson.

     

     

    Un des riverains les plus proches s'exprime ainsi dans un message adressé au maire de l'arrondissement. Extraits :

     

    J'habite là avec une partie de mon appartement et mon activité professionnelle qui donnent sur la rue des Barres, au dessus de SDF. Je me permets de vous faire part de la situation invivable que nous subissons depuis quelques temps et qui ne fait malheureusement qu'empirer.
     
    Leur campement qui se trouve au niveau du 17 rue des Barres favorise le rassemblement de nombreux marginaux à heures aléatoires qui viennent consommer de grandes quantités d'alcool. Ils peuvent être jusqu'à 7-8 personnes régulièrement (plus parfois) installées rue des Barres, écoutant de la musique forte, criant dans la rue qui résonne, se battant parfois, agressant verbalement les passants.
     
    Les horaires sont aléatoires : cela peut être en pleine journée ce qui ne favorise pas le passage de gens du quartier, touristes, clients, mais cela peut également se produire la nuit. Nous sommes réveillés plusieurs fois par semaine en pleine nuit et obligés de prévenir la police pour faire cesser l'agitation.
     
    Il y a quelques jours j'ai même dû aller au commissariat déposer une main-courante. En effet, j'ai été agressé verbalement par un d'eux qui m'a suivi jusque devant chez moi.
     
    Comme vous le voyez, cela n'évolue pas dans le bons sens. J'espère vivement que vous trouverez une solution rapide pour apporter un peu de calme et sérénité dans cette partie du Marais qui était si paisible.
     
     
     
    La police est attentive à la situation mais considère que "les faits dénoncés ne sont pas constitutifs d'une infraction pénale. Il n'y a donc pas d'interpellation et de placement en garde à vue possibles".

    Les manifestations du 1er mai ont été frappées du même syndrome. L’État de droit qui est le nôtre et l'humanisme qui guide la pensée de notre société ne fournissent pas toutes les réponses aux difficultés que nous affrontons du fait des bouleversements politiques, climatiques, des guerres et des persécutions qui sévissent sur la planète.

    Nous pouvons rester fidèles à l’État de Droit si nous adaptons l'état du droit aux circonstances dans nos démocraties. Qu'en sera-t-il de l'humanisme ? Personne n'a envie de s'en éloigner mais peut-être faudra-t-il qu'il soit plus exigeant pour ne pas sombrer dans un angélisme suicidaire.

    GS

     

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    Quincampoix 101 résid; hôtelière 25 04 18Rue Quincampoix au n° 101 (IIIe) : un local commercial qui se destine désormais à l'hébergement hôtelier

     

     

    Le propriétaire de ce local commercial qui comprend un rez-de-chaussée et un entresol sur rue se dispose, comme beaucoup d'autres, à le transformer en "résidence hôtelière". On va devoir s'habituer à ce concept qui s'inscrit aux côtés de la location saisonnière de la résidence principale. Celle dont on a beaucoup débattu à propos des 120 jours…

    En réalité, tandis que ce sujet occupait la scène, de nombreux propriétaires de locaux commerciaux dans nos quartiers, ceux-là dont on s'est beaucoup plaint dans les années 2000 car ils géraient des entrepôts d'articles inflammables et alimentaient un trafic de camions de livraisons préjudiciable à la tranquillité des résidents, se retrouvent aujourd'hui avec de larges espaces disponibles.

    Ils ont réalisé, avec l'explosion du tourisme de masse et la demande d'hébergement qui en résulte, qu'ils disposaient là d'une nouvelle source potentielle de revenus, pourvu qu'ils fassent les transformations nécessaires. A leur égard les contraintes municipales qui visent les propriétaires de leur résidence principale ou les investisseurs de logements locatifs meublés dont le statut "commercial" est quasiment impossible à obtenir, ne les concernent tout simplement pas.

    Car ils ont déjà le statut commercial.  Il n'est donc pas nécessaire pour eux de l'obtenir de la mairie de Paris, avec à la clé des compensations qui sont une course d'obstacles digne d'un steeple chase. Il n'y pas lieu non plus d'affronter le syndicat des copropriétaires qui peut s'opposer à l'exercice d'une activité de nature commerciale dans des logements dont la destination originelle est l'habitation.

    En clair pour eux la voie est libre, pour autant qu'ils respectent les dispositions nouvelles qui obligent le loueur à se déclarer en mairie et cela va de soi à déclarer ses revenus et payer ses impôts.

    Faut-il s'en alarmer ? A priori pas nécessairement. Les activités du passé, la vente en gros essentiellement, n'étaient pas propices à la qualité de vie et à l'environnement. Elles se sont largement déplacées vers des territoires qui, comme Aubervilliers, offrent un cadre beaucoup plus favorable à leur épanouissement qu'il s'agisse de la place disponible ou des facilités d'accès. L'accueil de touristes ne comporte pas que des avantages mais c'en est fini au moins de ces nuisances-là et on peut penser que d'autres destinations, la restauration par exemple, auraient aussi leurs inconvénients.

    Il faut rappeler que les résidents ont toujours leur mot à dire contre un comportement de nouveaux venus non respectueux de leur tranquillité. Ils peuvent le faire sur la base du règlement de copropriété qui généralement inclut des dispositions qui protègent les résidents et par référence au code de la santé publique avec intervention de la Préfecture de police si les niveaux de bruit constatés sont passibles de procès-verbaux.

     

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    Scoot libéScooters sur trottoirs (Photo "Libération")

     

     

    L'association nationale "Droit du piéton" dont nous sommes membre depuis des années, présente et active comme nous dans "Vivre Paris !", vient de changer de nom. Elle s'appelle désormais "60 Millions de piétons" pour rappeler sa cible, comme d'autres organismes de défense de consommateurs l'ont fait. A défaut d'être originale, cette appellation est sans doute plus porteuse du message que ses dirigeants cherchent à véhiculer : l'espace public doit être préservé contre ceux qui se l'accaparent ou s'y comporte avec incivisme. C'est le cas des trottoirs dans nos villes, envahis par les terrasses de bars-restaurants et les deux-roues en mouvement et en stationnement.

    Nous devons à "60 Millions de piétons" aujourd'hui une nouvelle que la presse parisienne a reprise : la création de "Ras le Scoot…", un collectif parisien d'associations qui s'élèvent précisément contre le comportement des scooters. Le quotidien "Le Parisien" du 22 avril lui consacre un long article et "Libération" lui emboite le pas.

     

    LoufLaurent Louf, porte-parole du collectif "Ras le Scoot" (Photo "Le Parisien"/G.P.)

     

    Le nom est un peu "trash" de notre point de vue car il exprime un fort sentiment de rejet, alors que le sujet mérite une analyse simplement objective. Nous en parlons régulièrement, en énumérant nos griefs : la gratuité du stationnement qui crée une distorsion très forte en faveur de ce mode de déplacement au détriment d'autres plus écologiques ; le refus de se plier au contrôle technique, qui laisse circuler des engins polluants et bruyants ; une tolérance coupable du stationnement sur les trottoirs et de l'utilisation de ces trottoirs, des sens interdits et des couloirs de bus. Les abus qui en découlent rassemblent dans un rejet sans discernement tout ce qui roule dans nos villes sur deux ou trois roues.

    La Maire de Paris et ses Adjoints ainsi que la Préfecture de police en ont conscience mais la "Fédération Française des Motards en Colère les font régulièrement plier car ils possèdent l'arme redoutable de créer des embouteillages monstres et extrêmement dérangeants.

    Les deux-roues motorisés sont près de 4 millions en France, dont un tiers seulement de scooters. Les autres sont des cyclomoteurs ou des motos. En stigmatisants le scooter, ne jette-t-on pas l'opprobre sur une classe d'utilisateurs dont tous ne méritent pas des reproches, en ignorant le comportement trop souvent discourtois, irrespectueux et toujours dangereux de ceux qui pilotent des gros cubes ?

    "Ras le Scoot" a le mérite toutefois de créer un choc médiatique salutaire à la cause des citadins. A ce titre, nous sommes prêts à nous y associer en considérant que le sobriquet s'applique à l'ensemble du parc, du cyclomoteur à la grosse cylindrée.

    GS

  • Justice-balanceDura lex, sed lex…

     

     

    <Service-public.fr>, le site site officiel de l'administration française, a publié le 13 avril une information qui intéresse ceux qui, locataires, souffrent de troubles de jouissance du bien dont ils ont la disposition. Le propriétaire est responsable envers le locataire des troubles de voisinage causés par les autres locataires ou occupants de l'immeuble.

    C'est ce que rappelle la Cour de Cassation dans une décision du 8 mars 2018.

    La décision concerne, si nous comprenons bien, un bailleur social qui a la charge d'un immeuble dont un locataire se plaint de nuisances sonores causées par un autre locataire. Le cas ne doit pas être rare mais la jurisprudence ainsi créée devrait être applicable aux nuisances causées par un immeuble adjacent ou voisin dont le propriétaire est différent.

    La question n'est pas innocente car elle concerne la rue Pierre au Lard (IVe). Les nuisances proviennent d'une extension du bar-restaurant le Who's, 14 rue St Merri et elles affectent des résidents du 16 de la rue, dont l'immeuble est propriété du bailleur social Paris-Habitat, et des résidents du 12 rue St Merri et du 24 rue du Renard. Il y a dans ces adresses un immeuble adjacent et deux immeubles voisins mais séparés par le boyau que constitue la rue Pierre au Lard.

    Si l'on se fie à la décision de la Cour, Paris-Habitat peut être mis en demeure de conduire de son côté une procédure à l'encontre de l'exploitant visé par la plainte des riverains, pour autant que l'affaire entre dans le champ de l'affaire jugée.

    Le collectif  Pierre au Lard

     

     

  • BarresCarrefour rue des Barres/rue François Miron (IVe)

     

     

    Plainte d'un riverain de la rue François Miron au Maire du IVe, le 15 avril :

    "Actuellement il y a 3 personnes imbibées d'alcool sur un matelas positionné sur la voie publique depuis 2 mois. Il y a une famille qui vit au RdC du bâtiment avec 2 enfants. Cette famille vit avec les volets extérieurs fermés et les fenêtres fermées 24h/24. Des affaires sont posées sur le rebord de ses fenêtres. Entre le bruit des injures régulières (souvent entre eux) et les odeurs, cette famille est confinée. Accepteriez-vous de vivre vous même dans ces conditions ?"

     
     Qui fait suite à cette mise au point du cabinet du Maire, le 12 avril :

    "Cela faisaient des semaines que les policiers essayaient de convaincre les deux jeunes propriétaires des tentes de rentrer chez eux (apparemment ils ont des logements) pour éviter de recourir à l’éviction (dont l’ordre préfectoral se faisait attendre).
    Nous avons fait nettoyer la rue et jeter les affaires abandonnées à l’exception d’un matelas appartenant à un SDF de la rue des Barres. Concernant ceux-ci, j’ai demandé à la police une extrême vigilance car en effet ils peuvent parfois se montrer agressifs mais ils ne peuvent faire l’objet d’une procédure. Les policiers et les maraudes passeront régulièrement pour éviter tout débordement.

     

    Et à cette intervention du riverain le 11 avril :

    Il a été signalé deux sites à la mairie. Le premier rue du Grenier sur l'Eau où effectivement les trois tentes sont parties et où la Ville nettoyait la rue ce matin.

    Le 2ème site qui se trouve devant la bouche d’aération en RdC à l’angle rues François Miron/des Barres est toujours d’actualité. Il s’agit d’un campement sauvage où les affaires sont déposées sur les rebords d’une fenêtre du RdC d’un appartement où réside une famille avec deux enfants. Ce matin, je suis moi-même passé avec mes 2 enfants et j’ai essuyé des invectives de personnes complètement alcoolisées à 8h00 du matin. Ce deuxième site ne présente donc aucune évolution favorable.

     

    Auparavant,  le 10 avril, la mairie expliquait :

    Les tentes de la rue du Grenier sur l'Eau ont disparu dans la matinée même si quelques affaires du campement perdurent sur les bancs (j’ai d’ailleurs demandé à les faire enlever).

    Restons toutefois vigilants afin de pouvoir réagir, en cas de réinstallation, dans les 48h imparties.

     

    Et le riverain de la rue des Barres, le 10 avril, répondait :

     
    Il est exact que les trois tentes ont disparu ce matin. Par contre l'autre bande de SDF d'Europe de l'est est toujours là. À 19h00 ce soir ils étaient 7 tous bien imbibés. Voilà la situation pour aujourd'hui.

     
    Ces échanges mis bout à bout peuvent paraitre confus. Mais la situation l'est tout autant. D'un côté des habitants qui exigent légitimement un minimum d'ordre et de salubrité. De l'autre, des membres du cabinet du Maire et le Maire lui-même qui ont la volonté sincère de donner satisfaction à leurs administrés mais sont attachés à la pensée humaniste qui interdit toute brutalité, dans le cadre d'un État de droit qui leur mesure les moyens d'agir notamment à travers sa police.
     
    C'est donc l'impasse. Quand bien même Ariel Weil, qui a fait beaucoup jusqu'à présent pour loger les sans-abris, trouvait d'autres hébergements en quantité il se heurterait d'abord à ceux qui n'en veulent pas ensuite à un afflux de demandeurs renseignés par le bouche à oreilles.
     
    Comme pour l'affichage sauvage dont on a parlé précédemment, nous sommes face à un problème de société qui s'étend à la planète entière et qui n'a pas aujourd'hui de solution radicale. On va donc continuer à s'invectiver, se justifier, se plaindre, s'accuser, râler, et voter en conséquence pour ceux qui auront su capitaliser le mécontentement. Avec trop souvent le choix facile de pousser la poussière sous le tapis ou de passer à d'autres les mistigris qui nous encombrent.
     
    GS
     
     

     

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    Barts

    Ateliers Beaux-Arts de Paris 48 rue de Sévigné (IIIe)

     

     

    En juillet dernier nous avions publié la lettre ouverte des professeurs des Ateliers Beaux-Arts de la rue de Sévigné contre la fermeture de ces ateliers par la mairie de Paris dans cadre du projet « Réinventons Paris 2 »

    Les différentes actions entreprises n’ont malheureusement pas porté leurs fruits et la mairie avance dans son projet de cession du bâtiment. Des visites sont actuellement en cours dans le cadre de l’appel à projets.

    Professeurs, modèles et élèves poursuivent néanmoins la mobilisation et organisent le mardi 8 mai à 13 heures place des Vosges un grand atelier de modèle vivant ouvert à tous.

    Un petit clip burlesque (1’48) a été tourné récemment pour dénoncer la situation et annoncer cette manifestation.

    Anne, élève des beaux-arts

     

  • PropretéDéchets à l'abandon dans le IVe (Photo VlM)

     

    Le 31 janvier, le Canard Enchainé tournait en dérision la Maire de Paris, comme il sait bien le faire, pour sa dépense de quelque 225.000 € pour financer une enquête auprès de groupes de parisiens, sur leur perception  de l'état de propreté (ou en creux, comme on dit dans la novlangue "de malpropreté") de leur ville.

    De notre point de vue, le Canard se trompe de combat. Le montant payé à l'agence chargée de cette mission pour avoir organisé, recruté, sélectionné, accueilli, encadré 7 commissions de citoyens volontaires, et pour avoir rédigé le rapport final n'a rien de choquant quand on est passé par la société civile et qu'on sait à quel point les consultants extérieurs ont la détente facile quand il s'agit de facturer leurs prestations.

    Ce qui est regrettable dans cette affaire c'est d'avoir jugé nécessaire de convoquer une centaine de parisiens pour leur faire dire que leur ville est sale et leur demander, dans une démarche démagogique dite de "démocratie participative", de proposer des solutions.

    Comment ? N'a-t-on pas à l'Hôtel de Ville un Maire-adjoint à la propreté, de commerce agréable au demeurant en la personne de Mao Peninou, avec des assistants et un cabinet, et une techno-structure de 7.000 personnes qu'on est en train de gonfler à la hâte, un Directeur général, des chefs de subdivisions territoriales ou d'unités fonctionnelles etc… ?

    Il est difficile d'imaginer qu'il n'y ait pas dans cette organisation de professionnels en la matière des penseurs,  des conseillers et des décideurs au moins aussi compétents que les clampins que Mme Hidalgo a rassemblés pour rappeler des évidences ou suggérer des solutions ou formules débiles comme cette découverte que "l'effort de pédagogie doit être adapté à chaque âge".

    Autre perle que l'organisateur de la maïeutique (*) à usage municipal nous livre : "la multiplication des fêtes et l'afflux de touristes sont souvent synonymes de nuisances et de déchets sur la voie publique". C'est exactement ce qu'on dit depuis au moins quatre ans.

    C'est pour cette raison pratique qu'on demande que cesse la course à "l'attractivité de Paris", déjà la ville la plus visitée au monde, qui a conduit à conserver Roland Garros au prix de l'amputation des Serres monumentales d'Auteuil, à accueillir les Jeux Olympiques gay (Gay Games) en 2018, la coupe du monde de football féminin en 2019 et les Jeux Olympiques de 2024 (la sagesse a prévalu quand le gouvernement, il y a quelques jours, décidait de renoncer à l'exposition Universelle en 2025. Ouf !)

    Pour cette raison aussi qu'on demande que la mairie de Paris modère son zèle au bénéfice des professionnels de la nuit qui cherchent avec son appui, pour célébrer "la fête", à développer la consommation d'alcool chez les fêtards notamment les jeunes, les plus vulnérables, et installer partout des lieux de musique amplifiée qui perturbent le sommeil et la tranquillité des parisiens.

    Il ne faut pas oublier le défi le plus sérieux : s'il est vrai comme ces cobayes le rappellent avec justesse et simple bon sens que le tourisme, en plus de "la fête", est générateur de saleté, il faut intégrer cette réalité dans la réflexion et se demander si et comment il sera possible de juguler un tourisme de masse qui pourrait voir son chiffre multiplié par trois dans les 10 ans qui viennent (**) !

     GS

     

    (*) Art de faire accoucher la vérité, selon Socrate

    (**) Correspond à une hypothèse de  hausse du tourisme de 10% par an