Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Tourisme

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    Quincampoix 101 résid; hôtelière 25 04 18Rue Quincampoix au n° 101 (IIIe) : un local commercial qui se destine désormais à l'hébergement hôtelier

     

     

    Le propriétaire de ce local commercial qui comprend un rez-de-chaussée et un entresol sur rue se dispose, comme beaucoup d'autres, à le transformer en "résidence hôtelière". On va devoir s'habituer à ce concept qui s'inscrit aux côtés de la location saisonnière de la résidence principale. Celle dont on a beaucoup débattu à propos des 120 jours…

    En réalité, tandis que ce sujet occupait la scène, de nombreux propriétaires de locaux commerciaux dans nos quartiers, ceux-là dont on s'est beaucoup plaint dans les années 2000 car ils géraient des entrepôts d'articles inflammables et alimentaient un trafic de camions de livraisons préjudiciable à la tranquillité des résidents, se retrouvent aujourd'hui avec de larges espaces disponibles.

    Ils ont réalisé, avec l'explosion du tourisme de masse et la demande d'hébergement qui en résulte, qu'ils disposaient là d'une nouvelle source potentielle de revenus, pourvu qu'ils fassent les transformations nécessaires. A leur égard les contraintes municipales qui visent les propriétaires de leur résidence principale ou les investisseurs de logements locatifs meublés dont le statut "commercial" est quasiment impossible à obtenir, ne les concernent tout simplement pas.

    Car ils ont déjà le statut commercial.  Il n'est donc pas nécessaire pour eux de l'obtenir de la mairie de Paris, avec à la clé des compensations qui sont une course d'obstacles digne d'un steeple chase. Il n'y pas lieu non plus d'affronter le syndicat des copropriétaires qui peut s'opposer à l'exercice d'une activité de nature commerciale dans des logements dont la destination originelle est l'habitation.

    En clair pour eux la voie est libre, pour autant qu'ils respectent les dispositions nouvelles qui obligent le loueur à se déclarer en mairie et cela va de soi à déclarer ses revenus et payer ses impôts.

    Faut-il s'en alarmer ? A priori pas nécessairement. Les activités du passé, la vente en gros essentiellement, n'étaient pas propices à la qualité de vie et à l'environnement. Elles se sont largement déplacées vers des territoires qui, comme Aubervilliers, offrent un cadre beaucoup plus favorable à leur épanouissement qu'il s'agisse de la place disponible ou des facilités d'accès. L'accueil de touristes ne comporte pas que des avantages mais c'en est fini au moins de ces nuisances-là et on peut penser que d'autres destinations, la restauration par exemple, auraient aussi leurs inconvénients.

    Il faut rappeler que les résidents ont toujours leur mot à dire contre un comportement de nouveaux venus non respectueux de leur tranquillité. Ils peuvent le faire sur la base du règlement de copropriété qui généralement inclut des dispositions qui protègent les résidents et par référence au code de la santé publique avec intervention de la Préfecture de police si les niveaux de bruit constatés sont passibles de procès-verbaux.

     

  • St gervais 24 03 18La façade classique de l'église Saint-Gervais et le grand orme que nous célébrions récemment…

     

     

    En cette période d'équinoxe de printemps où la lumière donnait à cette église ce jour-là un modelé des plus heureux, l'envie nous saisit de la prendre en photo en laissant une place à droite au grand orme de tradition dont on nous annonce tristement la fin.

    En cliquant gauche une fois puis une deuxième fois dans l'image on perçoit de nombreux détails de cette façade des années 1610 qu'on doit à Clément Métezau et c'est l'occasion de rafraichir nos connaissances en matière de styles car on a ici un premier niveau de colonnes doriques, suivi d'un deuxième et d'un troisième niveaux  de styles respectivement ionique puis corinthien.

    Cette église est une mine de richesses culturelles, historiques et plastiques. Il ne servirait à rien d'en faire l'inventaire car il est fait et bien fait. En allant sur ce lien, on a accès via Internet à l'une des meilleures présentations qui est faite de l'église et de ses trésors.

     

  • Locations saisonnières st antoine valises roulettes floutée 12 03 12Valises à roulettes symptomatiques de la location touristique, rue Saint Antoine (IVe)

     

     

    Les Maires des IIIe et IVe, Pierre Aidenbaum et Ariel Weil, ont rassemblé le 14 mars une quarantaine de personnes place Baudoyer pour les informer de la situation des locations saisonnières dans leurs arrondissements et faire le point des dispositions réglementaires et législatives qui visent à les maitriser. Jean-François Martins, Maire-Adjoint de Paris en charge du tourisme (et du sport, notamment des JO de 2024 !) était à leurs côtés, sans doute pour prendre la température d'un dossier qui ne peut le laisser indifférent au regard de sa mission.

    Pierre Aidenbaum a annoncé en préambule que les décisions en la matière ne sont pas du ressort des mairies mais du législateur. Encore faut-il que les décrets d'application soient publiés et on sait que c'est souvent très long ! On a compris par exemple que le principe de l'imposition directe des loueurs avait été voté mais que Bercy tardait à finaliser… C'est dans cette voie que se trouve pourtant la parade à l'évolution anarchique de cette activité caractéristique de l'économie numérique. Il a constitué jusqu'à présent une source d'évasion fiscale sur laquelle il semble pourtant aisé d'agir dans la mesure où les plateformes ont l'obligation de communiquer les données dont elles disposent, à savoir l'identité des loueurs et le montant des sommes réglées.

    Les Maires ont rappelé leur souhait de voir le nombre de nuitées autorisées alignées sur Barcelone et Amsterdam (60 nuitées) ou même New York qui n'en autorise que 30, alors que le chiffre est de 120 à Paris.

    Cependant, on l'a dit à plusieurs reprises, cette contrainte ne s'applique qu'à la location de la résidence principale. Il est vrai qu'on peut avoir des doutes sur la réalité d'une résidence principale qu'on est capable de louer quatre mois dans l'année… La dérive générale qui pousse le marché vers la location saisonnière et dépeuple nos quartiers de ses habitants n'est vraiment pas due à la location des résidences principales mais à la transformation du parc immobilier en locations hôtelières.

    Cette mutation a deux composantes. La première est le fait de propriétaires non résidents qui s'écartent de la location traditionnelle nue ou meublée pour louer aux touristes de passage. Si leur copropriété l'accepte et s'ils sont déclarés, ils contribuent au tourisme et alimentent la caisse de la mairie par la taxe de séjour et de l’État par leur imposition sur le revenu. Ce que nos  présumons, c'est que l'évasion est forte parmi eux car l'administration municipale et l’administration fiscale ont pour le moment des moyens de contrôle et de poursuite limités. P. Aidenbaum a cependant fait état d'une augmentation sensible du nombre de contrôleurs.

    Le Premier Adjoint du IIIe Gauthier Caron-Thibault a regretté une situation qui ne favorise pas la mixité sociale. Il a raison mais pourquoi ne pas reconnaitre qu'on s'est acharné depuis 1982, loi après loi, à rendre la location traditionnelle non attractive pour celui qui loue. La mixité sociale n'est  pas pour le propriétaire un but en soi. En convenir est un premier pas dans la bonne direction.

    L'autre composante est plus préoccupante. Nous en avons déjà parlé car nous suivons de près le Bulletin Municipal Officiel et nous voyons bien la progression du nombre de locaux commerciaux qui déposent une demande d'autorisation de travaux en vue de réaliser du logement hôtelier. Le maire du IIIe a révélé que 75 locaux se sont transformés ainsi dans le centre de Paris depuis le début de l'année.

    La location saisonnière est qualifiée d'activité à statut commercial. Si des investisseurs décident d'affecter les logements dont ils sont propriétaires à la location touristique, ils doivent obtenir de la mairie une autorisation de changement de statut d'habitation à "commercial". La mairie de Paris a tout fait pour rendre ce changement impossible et on ne peut pas lui en vouloir au nom de la préservation de l'habitat. Mais si les locaux sont déjà commerciaux, aucune demande autre que d'urbanisme n'est nécessaire et aucun contrôle ne peut s'appliquer au-delà de la déclaration d'exercer qui est maintenant obligatoire.

    Pierre Aidenbaum s'en est plaint en révélant des chiffres : 250 plateformes de location à Paris, 50.000 annonces rien que pour Airbnb, augmentation du pourcentage de résidences secondaires (de 17,8 % à 22,4 % dans le IVe), 1.500 logements transformés pour la location courte durée à Paris qui enregistre tout de même 15.000 déclarations d'entrée sur ce marché…

     

    Grossiste cartons temple

     

    L'exposé de la situation et les chiffres laissent un sentiment de grande confusion. Mais dans un désordre comme celui-là une forme de créativité peut se manifester. On s'est plaint longtemps dans le Marais de la surface affectée à l'entreposage de marchandises généralement inflammables, et du va-et-vient continu des camions de livraisons dans nos ruelles étroites. On entrevoit maintenant d'autres usages, qui n'ont pas tous les avantages mais peut-être moins d'inconvénients.

    Le nombre de ces locaux commerciaux n'est d'ailleurs pas illimité et la demande de logements "résidence principale" reste élevée chez nous si on en juge par les prix. Le chaos d'aujourd'hui pourrait être la voie vers un nouvel équilibre entre le résidentiel, les hôtels de tourisme, la location hôtelière, l'entreprise (y compris le co-working) et le commerce de détail et de gros. Il est probable que la population de nos quartiers continue de baisser mais dans des proportions qui n'ont rien de préoccupant étant donné la forte densité de notre habitat, la plus élevée d'Europe.

    GS – PM

     

     


  • Manif berges 10 03 18
    Berge rive droite, au fond le Pont Marie (Photos VlM – cliquer jusqu'à deux fois pour agrandir))

     

     

    Il y avait un peu plus de monde que d'habitude un samedi sur les berges de la rive droite entre le Pont Louis-Philippe et le Pont Marie. Difficile voire impossible à un non-professionnel d'en faire l'évaluation, même à la louche comme ils ont l'habitude de le faire.

    On y a vu la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui défend son dossier avec ardeur, et le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum avec son écharpe, qui défend Anne Hidalgo.  

                                                                                 

    Manif berges hidalgo 10 03 18 Manif berges aidenbaum 10 03 18

     Anne Hidalgo (à gauche) et Pierre Aidenbaum (à droite) [sans métaphore]

     

    Pendant ce temps, indifférents à l'évènement, les véhicules circulaient de façon plutôt fluide sur les quais de l'Hôtel de Ville et des Célestins.

     

    Quai HdV 10 03 18Quai de l'Hôtel de Ville, le 10 mars 2018 à 15h30

     

    Cette manifestation ne va pas changer le cours des choses et elle ne va convaincre ni les uns ni les autres. La Maire de Paris a pris un nouvel arrêté, il déclenchera probablement des recours avec des rebondissements et les médias en feront leurs choux gras tandis que les deux camps fourbiront leurs armes à coup de sondages et d'études sur le trafic, la pollution et le bruit.

    Il est probable toutefois que l'argument le plus lourd soit "le sens de l'Histoire" et l'exemple de nombreuses villes étrangères et françaises. Le gouvernement et ceux qui ont des vues sur Paris pour les prochaines élections n'y sont pas insensibles.

    Il faudrait tout de même que chacun se dispense d'arguments fallacieux. Ainsi ceux qui parlent de pollution pour dire qu'elle s'est améliorée ou agravée. Comment le savoir et rattacher le résultat au traitement des berges sachant qu'il n'y a que cinq stations de mesure dans Paris et qu'elles sont loin de là.

    Il n'y a qu'une donnée qui trouve grâce à nos yeux car nous savons qu'elle est mesurable et pertinente : le trafic total à Paris, pour vérifier si oui ou non une partie s'évapore (ou se sublime…)

    Faut-il aussi brandir comme argument l'inscription en 1991 des "rives de la Seine" au patrimoine mondial de l'UNESCO en oubliant que le motif de l'inscription est la qualité des monuments qui la bordent des deux côtés et non les berges elles-mêmes qui ne sont que des quais ou des grèves ordinaires. Voir à ce propos le site de l'UNESCO et toutes les photos des merveilles auxquelles il attribue l'inscription. A ne manquer sous aucun prétexte !

    Gérard Simonet

     

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    NuitsNuits parisiennes, vues par Toulouse Lautrec

     

     

    Frédéric Hocquard, Maire-Adjoint en charge de la nuit, a tenu ce mercredi soir 7 mars, son "Conseil de la Nuit" pour dresser un bilan des actions lancées en 2017.

    Comme c'est le cas depuis le lancement en 2011 des "états généraux de la nuit" qui ont été la rampe de lancement de la structure actuelle et des "Pierrots de la Nuit", l'essentiel de la préoccupation de l'Hôtel de Ville est de donner satisfaction aux professionnels de la nuit.

    On a noté cependant cette année une inflexion sérieuse du côté de la mairie de Paris qui semble désormais se pencher sur le sort des parisiens qui à 95 % la nuit souhaitent dormir. Elle intègre désormais les bruits de la nuit dans son "plan de lutte contre le bruit", réclamé par Bruxelles. Il était jusque là uniquement consacré au bruit du trafic routier.

    Elle déclarait également, par la bouche de M. Hocquard au journal "Le Parisien" du 6 mars, son intérêt pour les lieux souterrains "car c’est la garantie qu’il y aura moins de nuisances sonores… Cela pose moins de problèmes avec le voisinage".

    Frédéric Hocquard, qui citait en 2014 Berlin et Barcelone comme exemples de développement de la nuit reconnait aujourd'hui que ce n'est pas la voie que Paris doit suivre puisqu'on observe un rejet massif de ces modèles par les habitants, dont certains ont manifesté et eu recours à la violence pour dire leur opposition.

    Du côté des riverains, Bertrand Lukacs au nom de "Vivre Paris !", a exprimé la nécessité d'adopter désormais une attitude de coopération avec la mairie de Paris et les instances concernées pour objectiver les problèmes posés aux habitants, mesurer les nuisances et y apporter les meilleures solutions avec l'aide de la préfecture de police et de la DPSP (direction de la prévention de la sécurité et de la protection) de la mairie de Paris.

    Il faut mettre fin à huit années d'affrontement qui n'ont rendu service à personne. Il reste deux ans à l'équipe en place dans la mandature pour construire une relation de confiance et mettre en place des modalités d'intervention auxquelles nous avons déjà réfléchi et dont nous sommes prêts à discuter les contours et les détails.

    Dans ce contexte, nous avons le plaisir d'annoncer que plusieurs membres du réseau "Vivre Paris !", entité qui n'avait pas jusqu'à ce jour d'existence juridique, ont décidé de déposer les statuts d'une association "Vivre Paris !" loi de 1901. L'assemblée générale constitutive a désigné le Dr Bertrand Lukacs, issu de l'association des riverains du canal Saint-Martin (Xe), président de l'association "Vivre Paris !". Elle a vocation  a accueillir d'autres associations parisiennes, personnes morales, mais est ouverte aux personnes physiques.

    Elle est domiciliée 156 rue Saint-Martin – 75 003 – PARIS

    email : vivre.paris@orange.fr

    GS

     

  • PropretéDéchets à l'abandon dans le IVe (Photo VlM)

     

    Le 31 janvier, le Canard Enchainé tournait en dérision la Maire de Paris, comme il sait bien le faire, pour sa dépense de quelque 225.000 € pour financer une enquête auprès de groupes de parisiens, sur leur perception  de l'état de propreté (ou en creux, comme on dit dans la novlangue "de malpropreté") de leur ville.

    De notre point de vue, le Canard se trompe de combat. Le montant payé à l'agence chargée de cette mission pour avoir organisé, recruté, sélectionné, accueilli, encadré 7 commissions de citoyens volontaires, et pour avoir rédigé le rapport final n'a rien de choquant quand on est passé par la société civile et qu'on sait à quel point les consultants extérieurs ont la détente facile quand il s'agit de facturer leurs prestations.

    Ce qui est regrettable dans cette affaire c'est d'avoir jugé nécessaire de convoquer une centaine de parisiens pour leur faire dire que leur ville est sale et leur demander, dans une démarche démagogique dite de "démocratie participative", de proposer des solutions.

    Comment ? N'a-t-on pas à l'Hôtel de Ville un Maire-adjoint à la propreté, de commerce agréable au demeurant en la personne de Mao Peninou, avec des assistants et un cabinet, et une techno-structure de 7.000 personnes qu'on est en train de gonfler à la hâte, un Directeur général, des chefs de subdivisions territoriales ou d'unités fonctionnelles etc… ?

    Il est difficile d'imaginer qu'il n'y ait pas dans cette organisation de professionnels en la matière des penseurs,  des conseillers et des décideurs au moins aussi compétents que les clampins que Mme Hidalgo a rassemblés pour rappeler des évidences ou suggérer des solutions ou formules débiles comme cette découverte que "l'effort de pédagogie doit être adapté à chaque âge".

    Autre perle que l'organisateur de la maïeutique (*) à usage municipal nous livre : "la multiplication des fêtes et l'afflux de touristes sont souvent synonymes de nuisances et de déchets sur la voie publique". C'est exactement ce qu'on dit depuis au moins quatre ans.

    C'est pour cette raison pratique qu'on demande que cesse la course à "l'attractivité de Paris", déjà la ville la plus visitée au monde, qui a conduit à conserver Roland Garros au prix de l'amputation des Serres monumentales d'Auteuil, à accueillir les Jeux Olympiques gay (Gay Games) en 2018, la coupe du monde de football féminin en 2019 et les Jeux Olympiques de 2024 (la sagesse a prévalu quand le gouvernement, il y a quelques jours, décidait de renoncer à l'exposition Universelle en 2025. Ouf !)

    Pour cette raison aussi qu'on demande que la mairie de Paris modère son zèle au bénéfice des professionnels de la nuit qui cherchent avec son appui, pour célébrer "la fête", à développer la consommation d'alcool chez les fêtards notamment les jeunes, les plus vulnérables, et installer partout des lieux de musique amplifiée qui perturbent le sommeil et la tranquillité des parisiens.

    Il ne faut pas oublier le défi le plus sérieux : s'il est vrai comme ces cobayes le rappellent avec justesse et simple bon sens que le tourisme, en plus de "la fête", est générateur de saleté, il faut intégrer cette réalité dans la réflexion et se demander si et comment il sera possible de juguler un tourisme de masse qui pourrait voir son chiffre multiplié par trois dans les 10 ans qui viennent (**) !

     GS

     

    (*) Art de faire accoucher la vérité, selon Socrate

    (**) Correspond à une hypothèse de  hausse du tourisme de 10% par an

     

  • Bouquinistes Bouquiniste des quais de Seine (Photo VlM)

     

     

    Le quotidien "Le Parisien" du 20 janvier 2018 nous l'apprend, les bouquinistes, en butte à des marges qui s'amoindrissent, veulent étendre leurs étalages. En clair, (Lire l'article du Parisien). passer de quatre boites à cinq.

    Nous partageons l'avis d'Olivia Polski, Adjointe PS à la Maire de Paris, en charge du commerce et de l'artisanat, qui veut assujettir son accord à un engagement des bouquinistes à ne pas devenir des marchands de souvenirs de Paris made in China.

    Bouquinistes tagués quai Hôtel de Ville juil 10Pour mémoire, photo VlM juillet 2010

     

    Rappelons, puisqu'on parle des bouquinistes, qu'on a obtenu d'eux en 2010/11 qu'ils entretiennent leurs boites, avec l'aide de la mairie de Paris. "Vivre le Marais !" avait dénoncé avec insistance les tags nombreux dont elles  étaient couvertes.

    GS

     

  • ValentinoLa boutique Valentino, 13 rue des Archives (IVe)

     

    Notre article du 17 janvier sur la fermeture annoncée de la boutique Valentino et l'installation prochaine de l'horloger de luxe Royal Quartz Paris nous a valu l'intervention du BHV/Marais, propriétaire des immeubles, qui nous indique les conditions dans lesquelles ce changement s'opère.

    Son directeur général Alexandre Liot nous précise que Valentino n'a pas quitté sa boutique parce que les affaires ne marchaient pas mais tout simplement parce que son bail se terminait le 31 décembre 2017 et qu'il était prévu que l'horloger prenne sa succession.

    Nous avons échangé sur le modèle économique de ces commerces qui, vus de l'extérieur, ne semblent pas très actifs et font planer des doutes sur leur rentabilité et la pertinence de leur implantation dans le Marais. Alexandre Liot s'en explique et nous rassure : les transactions dans ces magasins portent sur plusieurs milliers d'€ chacune et il suffit de deux ou trois ventes par jour pour équilibrer les comptes. Elles sont par ailleurs le fait d'acheteurs discrets qui n'ont rien à voir avec les chalands ordinaires. Des gens qui ont pour habitude de ne pas se montrer beaucoup…

    Nous préférons qu'il en soit ainsi. Nous devons nous réjouir que la France soit leader dans l'industrie du luxe. Elle fournit des milliers d'emplois et en crée sans discontinuer. Elle contribue à la balance des paiements et participe au prestige et au rayonnement de la France, que ses actionnaires soient français ou non.

    GS

     

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    ValentinoIn Memoriam : Valentino, 13 rue des Archives (IVe) – "Le flux les apporta, le reflux les remporte… – Corneille – Le Cid – acte IV scène 3"

     

     

    Du 9 au 13 de la rue des Archives (IVe), cinq boutiques de luxe ont été ouvertes il y trois ans dans les immeubles qui appartiennent au BHV/Marais (Groupe Galeries Lafayette). Cinq griffes prestigieuses y ont installé leur boutique : Gucci (Kering), Givenchy (LVMH), Moncler (Remo Ruffini), Fendi (LVMH) et Valentino (propriété d'un fonds qatari).

    La population les a accueillis froidement en dénonçant le caractère austère et répétitif de leurs devantures. D'autres se sont plaints de l'évolution de leur environnement familier vers un luxe qui leur devenait inaccessible. Tout en reconnaissant que ces réactions étaient légitimes nous avons fait plusieurs fois observer que ces commerces ne créaient aucune nuisance et que si leur esthétique ne contribuait pas à égayer la rue elle ne l'enlaidissait pas pour autant.

    Ce que nous jugions plus préoccupant avec ces boutiques c'était leur absence de fréquentation. On a pu constater pendant ces trois années qu'en dehors des deux ou trois employés qui assuraient l'accueil, il n'y avait jamais personne à l'intérieur. Chacun y est allé de son explication : "les marques veulent une vitrine dans le Marais et sont prêtes à en payer le prix…" ou "ces boutiques sont le fruit d'une erreur marketing dont les conséquences seront tirées un jour…".

    Valentino - Copie

    Il semble que Valentino ait décidé de faire droit à la deuxième hypothèse. Une affiche annonce sa fermeture et l'occupation prochaine de la boutique par un horloger de luxe "Royal Quartz Paris" qui ouvrira au  printemps prochain. A vrai dire, on note le changement mais on est en droit de se dire qu'on ne change pas de paradigme : on est et on reste dans le luxe et le prestige.

    Pourquoi pas. Mais qu'en sera-t-il des autres si, comme on le craint, ils perdent de l'argent depuis trois ans ? Quelle est leur capacité de résistance ? et celle surtout de leurs actionnaires ? Peut-on croire qu'en dépit de l'ambiance qui règne dans cette partie du Marais, qui n'a rien de l'avenue Montaigne, les acheteurs du golfe qu'on attendait rue des Archives décident effectivement de s'y encanailler un peu ?

    Gérard Simonet

     

  •   Hotel_yoomaLe "Yooma Lodge" un nouvel écosystème hôtelier à Paris

     

      

    La lecture des BMO (Bulletin Municipal officiel de la Ville de Paris) est toujours instructive et intéressante car au fil des pages nous découvrons des informations dont nous n’avons pas connaissance.

    C’est ainsi et il faut vraiment le souligner que les derniers numéros (décembre et début janvier plus spécifiquement)  font état  de déclarations préalables  de plus en plus nombreuses déposées à la DU (Direction de l’Urbanisme)  tant dans le IIIe que le IVe (mais aussi dans de nombreux autres arrondissements) précisant  le changement de destination de locaux commerciaux  ou de bureaux  en hébergement hôtelier. Il s’agit alors de logements présentant la particularité, selon la définition, de n'être "occupés que par une clientèle de passage dans le cadre d'un séjour dit « touristique », à  la journée, à la semaine  ou au mois."  Comme il ne s’agit pas d’un changement d'usage mais d'un changement de destination, les textes n’imposent aux propriétaires qu'une "Déclaration Préalable" d'urbanisme.

    Voilà pour Paris notamment, un autre trou dans la raquette, tout à fait légal, que l’on se garde bien de mettre en exergue  et qui pourtant  participe à  la raréfaction de l’offre de locaux d’habitation qui font défaut, renchérissent les prix de l’immobilier et favorisent les locations touristiques ou saisonnières même si elles portent dans ce cas un autre nom, « hébergement hôtelier ». Le législateur ferait bien de se pencher sur ce sujet.

    Parmi les autres informations, citons les demandes de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) de prolongation de la piste cyclable rue de Rivoli (de la rue des Archives à la place de la Concorde) avec « implantation de séparateurs » et celle relative à l’aménagement des abords du Carreau du Temple et de la mairie du IIIe.

    Enfin signalons dans le cadre des diverses augmentations du début de l’année (BMO du 5 janvier 2018), celles des droits de voirie concernant non seulement « les ouvrages et objet en saillie » mais surtout celles portant  sur « les étalages et terrasses ». Différentes désignations des ouvrages et objets sont répertoriés  selon 5 catégories qui occasionnent la perception de droits annuels. Mentionnons à titre d’exemples le cas des terrasses ouvertes dont la fourchette de prix annuel au mètre carré varie selon la catégorie entre 237,04  et 1.338,22 € et celui des terrasses fermées dont les montants respectifs sont entre 389,99  et  2.206,22 €, ce qui au demeurant n'est pas phénoménal face au chiffre d'affaires généré par ces extensions.

    Nous oublions… la hausse appliquée est de 1%.

    Dominique Feutry