Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

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    Soubise rohan jardins christine 2011

    "Rêveries d'un promeneur solitaire" dans les jardins de Soubise-Rohan. Hôtel de Fontenay, en bordure de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Sensible à l'émotion suscitée par la révélation des dispositions à l'étude au Ministère de la Culture, qui prévoient la fermeture pendant trois ans des jardins des Hôtels de Soubise et de Rohan, dans le but d'accueillir 300 agents du Ministère, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, qui avait obtenu leur ouverture en 2011, s'adresse au Secrétaire Général de la  Ministre Françoise Nyssen pour  demander  qu'elle soit attentive aux aspirations des habitants qui sont très attachés à la possibilité de circuler librement dans un espace de verdure, entourés de chefs-d'oeuvre architecturaux des XVIIème et XVIIIème siècles.

    Le Maire  s'exprime en ces termes : "Afin de ne pas priver les usagers de cet espace de respiration essentiel pendant une si longue période à compter du 1er octobre, il me semble important que vos services prennent en considération l'enjeu en termes de qualité de vie  et l'impact majeur sur le quartier.

    Les prestataires retenus pour réaliser cette rénovation pourraient sans aucun doute trouver des solutions  techniques permettant l'accès à cet espace, même partiellement, tout en garantissant la sécurité des visiteurs".

    Nous restons mobilisés avec les habitants du Marais pour que les travaux prévus ne portent qu'un préjudice raisonnable à leur qualité de vie.

    Gérard Simonet

     

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    Station autolib la perle taguée 23 02 16

    Cabine Autolib' dans le Marais, à proximité du Musée Picasso

     

     

    En voyant apparaître en 2012 ce genre de verrues dans notre paysage urbain, nous avons eu comme un haut-le-cœur. Rappelez vous le commentaire publié à cette occasion :

    "… nous le disons tout net, ces troncs de cylindre genre boite de camembert avec méplat, s'intègrent très mal dans le paysage parisien, a fortiori dans l'architecture du secteur sauvegardé du Marais.

    Que l'exploitant Bolloré ait fait ce choix, on peut le comprendre s'il explique qu'il a opté pour un modèle peu coûteux. Mais que les nombreux esthètes que compte la Ville de Paris aient approuvé ce design nous laisse perplexes. Que de surcroît les Architectes des Bâtiments de France, dont la compétence et le goût ne font pas de doute, aient laissé passer ce truc-là, nous rend carrément moroses."

    Les choses ont empiré depuis car les tagueurs se sont jetés sur cette nouvelle proie et l'espace confiné des cabines a servi d'autres usages que ceux que leur assignait leur vocation originelle. De sorte qu'elles se trouvent toutes profondément dégradées aujourd'hui.

    On peut légitimement penser qu'elles vont être retirées. Si une nouvelle version d'Autolib' et de ses avatars nous est proposée, nous souhaitons qu'elle tire la leçon de l'expérience précédente et que ses promoteurs n'oublient pas qu'ils participent au paysage urbain et qu'à ce titre ils ont le devoir de le respecter.

      

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    Soubise rohan vue du ciel (3)

    Polygone des Archives Nationales (IIIe) : Hôtel de Clisson et Hôtel de Soubise, avec sa magnifique cour d'honneur à colonnes doubles au sud-ouest, l'Hôtel de Rohan et son parc à l'est. Les Hôtels de Fontenay, d'Assy, de Breteuil et de Jaucourt au sud, plus modestes mais pleins de charme, constituent la frontière avec la rue des Francs-Bourgeois au sud.

     

     

    Tous classés Monuments Historiques, ces sept Hôtels ont en commun un espace remarquable fait de cours et de jardins communicants. En 2011, en épilogue à un long combat des riverains du Marais soutenus par le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, le Ministère de la Culture qui a la tutelle de ces monuments acceptait l'ouverture au public des parcs et jardins.

    Ce fut pour nous tous un enchantement. Rares étaient ceux qui avaient eu la chance, au-delà de la cour d'honneur de l'Hôtel de Soubise, de découvrir ce qui se cachait entre ce monument et l'Hôtel de Rohan dont on ne connaissait que l'entrée austère 87 rue Vieille du Temple (IIIe).

      

    Hôtel de rohan et jardins

    Hôtel de Rohan, sa façade côté jardins restaurée récemment ainsi que l'intérieur de l'édifice, pour y accueillir les décors de l'Hôtel d'Argenson dit de la Chancellerie d'Orléans, aujourd'hui hébergés par la Banque de France 

     

    Il s'agit d'un parc bordé de merveilles architecturales, dont le style emprunte à la fois aux "jardins à la française" et aux "jardins anglais", comme on peut le voir avec la photo ci-dessous qui montre une partie du jardin avec sa végétation foisonnante et le ru d'eau vive qui le traverse et alimente une mare.

     Soubise jardin anglais

     

    On craint aujourd’hui  la fin de cet enchantement.

    Selon un de nos adhérents  proche du dossier, de nouveaux travaux de rénovation et d'aménagement seraient entrepris à partir du mois de septembre et l'accès au parc serait fermé au public pendant trois ans !

    Nous n'avons aucune raison de douter de la pertinence des travaux et a priori les habitants ne peuvent que s'en réjouir, mais l'annonce de la fermeture d'un lieu de repos et de méditation aussi bucolique, au cœur de notre cadre de vie et qui fait désormais partie de notre univers personnel, et ceci pour trois ans…. provoque un sentiment de révolte difficile à maîtriser.

    Nous demandons en conséquence à nos Maires d'arrondissement et plus particulièrement à Pierre Aidenbaum puisqu'il s'agit de son territoire, de négocier avec le Ministère de la Culture des aménagements à ce qui ressemble à une décision non concertée, dont on n'a pas mesuré les effets, notamment politiques à la veille de l'échéance électorale des municipales de Paris.

    Ces aménagements pourraient par exemple prendre la forme d'un laisser-passer permanent délivré par les Maire des IIIe et IVe aux personnes de leurs arrondissements.

    Nous suivons avec attention l'évolution de la situation.

    Gérard Simonet

     

  • Beaumarchais 5 bastille19 07 18

    Nous sommes ici à deux pas de la place de la Bastille dans le IVe. L'immeuble du 5 boulevard Beaumarchais (au centre) porte encore l'enseigne du traiteur-pâtissier Dalloyau qui a cédé son bail. (Photos VlM/FTB)

     

     

    Un nouveau collectif a vu  le jour ce 20 juillet : 24 habitants, locataires ou copropriétaires résidant au 5 boulevard Beaumarchais dans le IVe. Ils viennent d'adhérer tous ensemble à "Vivre le Marais !" dans l'espoir que leur combat soit mieux connu et que les autorités compétentes lui accordent l'attention qu'il mérite. La raison de leur mobilisation : la crainte de voir un fast-food KFC (Kentucky Fried Chicken "ou poulet frit du Kentucky") s'installer dans leur immeuble après un long règne de commerces gastronomiques de prestige. 

    Nous partageons leurs craintes : un établissement de ce genre serait générateur de nuisances pour ces habitants et ceux des immeubles voisins. Nous sommes dans un régime de liberté du commerce mais il existe des codes et des règlements qui régissent l'urbanisme, le logement, la santé publique et le bruit et les nuisances en général. Les citoyens sont en droit d'en exiger le respect !

    Ils s'expriment dans le plaidoyer qui suit. Le Maire du  IVe Ariel Weil en est le principal destinataire. En dehors des actions en justice c'est lui qui, de notre point de vue, est le plus en mesure de leur apporter l'aide qu'ils sollicitent. Il y a déjà eu dans le passé des mouvements comparables contre par exemple l'implantation d'un MacDo à la pointe Rivoli. La détermination des riverains et le soutien de la Maire du IVe de l'époque ont fait que le restaurateur a renoncé. Nous souhaitons qu'il en soit de même au 5 du boulevard Beaumarchais….

    Nous donnons la parole à ce collectif : 

    "Notre immeuble bourgeois est situé au début du Boulevard Beaumarchais, à la limite du IVe arrondissement. Il date du XVIIIème siècle et était aux premières loges lors de la prise de la Bastille.

    Depuis une vingtaine d'années, les copropriétaires ont beaucoup investi afin de prendre soin de leur patrimoine : entretien du tout-à-l'égout, réfection des souches de cheminée et du toit en tuiles rouges avec l'aval de l'architecte des Bâtiments de France, ravalement des façades extérieures, installation d'un ascenseur, rénovation du hall d'entrée, ravalement de la cour intérieure que l'une de nos copropriétaires, Fabienne Thibault Boorsch, artiste peintre, a agrémentée d'une fresque représentant la Place des Vosges toute proche.

    C'est dans ce contexte que nous avons appris, en janvier 2018, que Dalloyau, qui occupait l'une des deux boutiques de rez-de-chaussée de notre immeuble depuis 1998, avait cédé son bail à la chaîne de restaurants KFC. Après " La pâtisserie Clichy", célèbre dans tout le quartier pour son gâteau au chocolat, puis Paul Bugat, artiste chocolatier connu pour ses œufs de Pâques ornés de reproductions de tableaux, et enfin Dalloyau qui égalait Le Nôtre dans l'excellence… On imagine notre consternation !

     

    Beaumarchais 5 façade 19 07 18

    Vue de la façade de l'immeuble du 5 boulevard Beaumarchais, et de ses deux boutiques du rez-de-chaussée

     

    Plusieurs facteurs ont jusqu'à présent entravé cette installation :

    • Alors que les riverains ignoraient encore tout du projet, la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris a refusé par trois fois la déclaration préalable de travaux présentée par KFC (la première fois en juillet 2017)
    • A deux reprises, l'assemblée générale extraordinaire des copropriétaires a refusé à la majorité des voix  l’installation de matériels nécessaires à l'exploitation d'un fast-food, afin de bien marquer l'opposition à son installation dans leur immeuble,
    • Plusieurs actions judiciaires devant le Tribunal Administratif de Paris et le Tribunal de Grande Instance de Paris ont été engagées à l'encontre de KFC et des propriétaires des locaux commerciaux qui, bien entendu, n'habitent pas l'immeuble !
    • Le 23 mai 2018, l'architecte des Bâtiments de France indiquait "qu'elle ne s'opposait pas" à divers travaux mineurs sur la  façade. Cette décision est elle aussi contestée par nous devant le Tribunal Administratif de Paris.

    En dépit de ces obstacles, KFC ne semble pas avoir renoncé à son projet, bien que les habitants les aient informé du statut d'habitation de la salle se trouvant au premier étage du local commercial et que KFC entend visiblement utiliser comme salle de restaurant.

    La Mairie de Paris en a été informée. Nous savons qu'elle n'a aucune bienveillance pour les demandes de changement de statut de l'habitation vers le commercial. La réglementation en vigueur à Paris met des conditions telles à cette transformation qu'elle n'a lieu qu'exceptionnellement. Dans le cas présent, la Mairie de Paris nous a confirmé qu’il s’agissait bien d’un appartement et qu’aucune demande de changement de destination n’avait été faite au profit de ce lot.

    Malgré cela KFC persiste !

    Nous sommes à présent dans l'attente des résultats des différentes actions judiciaires.

    En dehors des nuisances variées que ne manquera pas d'induire cette installation, il nous semble incongru qu'un tel établissement soit situé au premier rang sur cette Place de la Bastille, haut lieu de notre Histoire. Dans cette lutte, les enjeux ne sont pas les mêmes : l'argent pour KFC et pour nous, notre qualité de vie. Pour la conserver, nous sommes prêts à nous battre !"

    Le collectif  "Beaumarchais 5"

     

  • Charlot 28 façade cour 07 07 18

     Hôtel de Bérancourt, 28 rue Charlot (IIIe) cour pavée intérieure. Le corps de logis est courbe, agrémenté de tables, de bandeaux et d’encadrements moulurés autour des fenêtres qui ont conservé leurs croisillons (Photos HD)

     

       

    Au 28 de la rue Charlot dans le IIIe arrondissement on découvre, car il se tapit dans l'alignement des immeubles de cette rue étroite, l'Hôtel de Bérancourt, intéressant à plus d'un titre.  En effet, la porte, le balcon, les mascarons, les mansardes, la cour et l’escalier sont inscrits à l’inventaire des Monuments historiques.
     
    Il date du tout début du XVIIIème siècle. On le doit à Jean-Baptiste de la Garde qui lui donna son nom, Il fut dénommé par la suite Hôtel de Polignac, du nom de sa fille qui l'habita en 1745, puis au terme des péripéties de l'Histoire, Hôtel de Bérancourt.
     
    On constate que l'édifice a bénéficié d'une rénovation générale, qui souligne sa qualité. Une anomalie cependant subsiste : dans la cage d'escalier, une construction parasite qualifiée de "cagibi", défigure et déprécie l'escalier classé. Dès 1984, l'ABF (architecte des bâtiments de France) de l'époque Françoise Commenge signalait la nécessité de le démolir au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. 
     
    Charlot 28 escalier 07 07 18
    IMG_7228
     
     
     
     
     
     
     
     
      
     
     
     
     
     
    L'escalier classé, à gauche, et l'entrée à droite qui dessert l'escalier par une grille et le cagibi par une porte en bois
      
     
    On constate que 34 ans plus tard le cagibi est toujours là et sa propriétaire Mme R. vient de signer une promesse de vente pour un appartement qu'elle possède au rez-de-chaussée et qui se prolonge sur ce "cagibi", une "verrue" qui a vocation a être détruite…
     
    Il convient d'ajouter que les trois ouvertures qu'on voit sur la photo de droite donnent sur le cagibi au lieu d'éclairer la cage d'escalier comme elle devrait le faire !
     
    L'ABF actuel, Sophie Hyafil, a pris position le 20 juin dernier par écrit pour demander que le cagibi soit exclu de la transaction et vendu à la copropriété à des fins de démolition. On se demande d'ailleurs dans ces conditions comment la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris pourrait délivrer le certificat d'urbanisme qui conditionne la vente….
     
    Si le vendeur accepte, à des conditions économiques raisonnables, ce que les défenseurs du Marais et de ses trésors architecturaux souhaitent, le problème pourrait trouver une fin heureuse. Il peut aussi choisir de "passer en force" pour maximiser ses intérêts financiers, avec tous les risques que cette attitude comporte. La question ne se poserait évidemment pas si le Ministère de la Culture dont dépend l'ABF disposait de tous les moyens pour faire appliquer le règlement du PSMV du Marais. 
     
     Voilà plus de 30 ans que la propriétaire Mme R., à qui Françoise Commenge écrivait que l'édicule en question "déshonorait considérablement la présentation de cet Hôtel de qualité" (lettre du 7 janvier 1987),  maintient le statu quo et résiste aux injonctions qui lui sont faites. Nous pensons qu'il serait raisonnable qu'elle voie avec la copropriété comment on pourrait sortir par le haut de la situation.
     
    Gérard Simonet
     
     
     
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    Gay bancs Gay potelets

                                                                                 

    Gay plaquesGay plaques

     

     De gauche à droite et de haut en bas : banc public devant l'école maternelle du 40 rue des Archives, potelets rue des Blancs-Manteaux, plaque de rue et passage piétons revisité… (Photos mairie du IVe)

     

     

    Le Maire du IVe Ariel Weil nous informait le 9 juin de ces "décorations" de l'espace public, le temps de fêter la "Gay Pride" et d'accompagner les "Gay Games" 2018 en août à Paris. Face à la perplexité affichée par les habitants du Marais, éberlués par la désinvolture des décideurs de la Mairie de Paris à l'égard de l'environnement du centre historique de la capitale protégé par un PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur), il prenait l'engagement que ces facéties disparaîtraient à la fin des jeux.

    Des provocateurs sont intervenus récemment la nuit pour recouvrir ces dessins et, plus grave encore, de laisser un message écrit priant les LGBT (lesbiennes, gay, bi, trans) de partir "hors de France". La Maire Anne Hidalgo a réagi en décidant la création de deux passages piétons ainsi décorés supplémentaires et surtout en annonçant qu'ils seraient désormais permanents, en contradiction avec l'assurance donnée par le Maire du IVe Ariel Weil.

    En un sens, nous devons nous réjouir de ce qui se passe car depuis des années nous demandons aux responsables de la Mairie de Paris de nettoyer les plaques de rues devenues illisibles sous les autocollants, les bancs publics recouverts de graffiti, le marquage au sol des passages piétons effacé et des potelets, peu esthétiques mais indispensables, qui servent de support à l'affichage sauvage. Brusquement on s'aperçoit que les moyens existent et qu'il suffit de le vouloir…

    Plus sérieusement, on est en droit de s'interroger sur la foucade de Mme Hidalgo. Ceux qui revendiquent leur appartenance à la communauté gay ont un avis très réservé sur le fond de l'affaire. Yvon Le Gall, Vice-Président de "Vivre le Marais !" qui vit au cœur du secteur concerné, commente l’événement sous le titre "Les arcs-en-ciel de la discorde !" :

     

    "On en est encore à se demander quel était le message que cherchait à véhiculer la mairie en réalisant ces collages. Mais là n’est plus le sujet puisque ces travaux ont été recouverts et complétés par une inscription injurieuse.  Depuis cet incident, la Mairie de Paris surjoue l’indignation tandis que les réseaux sociaux s’enflamment. Cette situation est assez caractéristique de la manière dont une certaine classe politique instrumentalise les communautés depuis quelques années et, plutôt que l’émotion, quelques réflexions viennent à l’esprit :

    • Les Gay Games sont une vitrine d’excellence pour la communauté gay qui méritait mieux que de se voir réduite à des collages de drapeaux devenus depuis longtemps folkloriques, archaïques et commerciaux. Une série de photos ou de portraits d’athlètes LGBT affichée dans les lieux publics n’aurait-elle pas eu un impact plus positif et valorisant ?
    • L’actualité montre depuis des années que l’étalage de signes communautaires génère un rejet proportionnel à la visibilité de ces signes. On peut le déplorer mais on ne peut pas l’ignorer, surtout quand on prétend piloter une ville comme Paris.
    • Paradoxalement, cette initiative est à la fois trop et pas assez visible. Trop visible car pas assez insignifiante pour ne susciter que l’indifférence. Et pas assez visible car étant vide de sens elle ne porte aucune valeur et ne délivre aucun message.

    En conclusion, comme d’autres dossiers qui ont concerné ces dernières années la communauté LGBT, voici l’exemple d’une maladresse politique et de ses conséquences,  ou comment transformer la formidable opportunité que représente les Gay Games en une énième fracture sociétale".

     

  • Temple 81 façade

    Façade du 81 rue du Temple (IIIe) (photos VlM)

     

     

    Si elle n'était défigurée, cette façade en pierre serait d'une beauté singulière….

    On remarque son style Louis XV, avec des fenêtres très hautes en arrondis, des balcons avec de jolis garde-fous en fer forgé et un portail à deux vantaux qui ouvre à l'intérieur sur un passage-jardin plein de charme. Le premier étage offre de grandes hauteurs sous plafond. L'immeuble de deux étages se termine par un attique mansardé avec deux séries de lucarnes.

    Le syndicat des copropriétaires a déposé un dossier de demande de ravalement de la façade sur rue. C'est en soi une très bonne chose car cet immeuble rénové pourrait être très beau. L'avis de l'ABF (architecte des bâtiments de France) a été affiché un temps sur la porte. Nous regrettons qu'il ait été retiré car nous  aurions aimé le relire. Il nous souvient que le projet présenté n'était pas acceptable en l'état mais que l'ABF Sophie Hyafil acceptait de donner son visa conforme si le pétitionnaire se conformait à certaines dispositions concernant la composition et la coloration de l'enduit de ravalement…

    Nous avons toute confiance dans le jugement de Mme Hyafil. Depuis des années elle veille sur la conservation et la mise en valeur du Marais et nous n'avons eu qu'à nous en louer.

    Nous répétons tout de même à cette occasion, comme nous l'avons fait au moment de la révision du PSMV en 2013, qu'il est regrettable que les lois et règlements qui imposent les ravalements et des contraintes spécifiques en zone de PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur), ne contraignent pas les propriétaires de commerces en pieds d'immeubles de mettre leurs devantures en conformité lorsqu'un ravalement est effectué. 

     

    Temple 81 commerce

     

    Le reproche principal qu'on peut adresser à ces deux devantures, et à la troisième qui est en dehors du champ, outre les matériaux utilisés, c'est de ne pas s'inscrire dans l'architecture de l'immeuble et de ne pas la respecter. On remarque aussi des enseignes inutilement agressives, elles aussi peu soucieuses du style de l'édifice.

    Ce serait enfin une bonne surprise si la fenêtre condamnée du premier étage était rouverte à l'occasion des travaux. Faute d'avoir vu le dossier on ignore ce qu'il en est. On se contentera de l'espérer à ce stade…

    GS

     

  • Bourg tibourg la feria terrasse 14 06 18
    La terrasse du café-bistrot-restaurant "Feria Café", angle Bourg-Tibourg/Verrerie, le 14 juin 2018. Des tables et des chaises, tout simplement, et des arbres sur une placette de charme (photos VlM)

     

     

    Le Maire du IVe Ariel Weil dès sa prise de fonction promettait qu'il s'attaquerait aux terrasses qui défigurent la partie terminale de la rue du Bourg-Tibourg. Il a dû pour cela mobiliser les services de la direction de l'urbanisme et du paysage de la rue, dont  les inspecteurs sont les garants de l'esthétique de notre cadre de vie.

    Il y avait fort à faire rue du Bourg-Tibourg. Certains dossiers sont allés devant le tribunal administratif sans que le bon sens et le bon goût y trouve totalement leur compte. Là en revanche, avec le café-restaurant "Feria Café" le résultat est bien à la hauteur des attentes. Sensible aux interventions répétées du Maire, les gérants ont mis fin à une contre-terrasse qui, il faut bien le reconnaitre, était franchement hideuse et faisait du tort à l'établissement lui-même et à la placette de surcroît.

    Ils reconnaissent bien volontiers d'ailleurs que l'intransigeance du Maire leur a rendu service car les affaires sont meilleures depuis….

     

    Bourg tibourg café féria

     

    On a quelques difficultés à reconnaitre qu'il s'agit de la même prise de vue à deux époques différentes ! Nos remerciements vont au Maire et aux gérants de l'établissement. Il est vivement suggéré à tous nos lecteurs de leur exprimer notre satisfaction en allant tout simplement et de préférence consommer sur sa nouvelle terrasse.

    GS

     

     

  • Temple 59 façade 07 06 18

    Bel immeuble de rapport de quatre étages plus attique mansardé, dont l'esthétique, comme c'est souvent le cas, souffre de l'indigence des boutiques au rez-de-chaussée. 59 rue du Temple (IVe) (Photos VlM)

     

    Des travaux ont lieu sur la boutique du rez-de-chaussée qui porte encore le nom de "D.W. Fashion Bag gros, demi-gros". Ils ont commencé par son prolongement en angle droit sur la rue Geoffroy L'Angevin. Le pétitionnaire est la SARL Portfolio Investments, propriétaire des murs, un investisseurs qui achète des locaux commerciaux pour les réhabiliter et les louer ensuite, à raison d'une quinzaine d'opérations de ce type chaque année.

    Rains

    Il y a 18 mois, une de ses réalisations conduisait à l'ouverture de cette boutique 78 rue du Temple, à l'enseigne "RAINS", un vendeurs de vêtements pour la pluie.

     

    Temple 59 angle travaux 07 06 18

    La facture de la boutique "RAINS" nous fait croire que les travaux du 59 rue du Temple seront accomplis dans le respect des règles de l'art du Marais. Nous nous en sommes entretenus avec l'investisseur, pétitionnaire de la demande d'autorisation de travaux. Il assure qu'il va conserver la modénature de la devanture actuelle, qui est vétuste mais intéressante. Il doit cependant renoncer aux volets et on peut le comprendre quand on les regarde de près.

    Temple 59 détail volets 07 06 18

    Détail de la devanture et des volets

     

    Le locataire est connu : il s'agit d'une boutique "Fitness" qui va vendre des équipements et des vêtements de salles de sport. Rien donc qui puisse constituer une menace pour la tranquillité des voisins. Il reste à ce commerçant-locataire à déposer un dossier auprès de la mairie concernant ses enseignes. Espérons qu'il opte pour la sobriété qui sied au centre historique de Paris. En toute rigueur on ne devrait rien craindre puisque le dossier passe normalement entre les mains de l'ABF mais nous savons tous que sa charge a été considérablement accrue sans que ses moyens aient suivi. Elle n'est malheureusement pas pour cette raison à l'abri d'une inattention…

     

  • Nd nazareth 40 terrasses cosmo coltrane 07 06 18

    Rue N.D. de Nazareth numéros 38 et 40, un café et un restaurant propriétés de la société LGA, le Coltrane et le Cosmos, en bordure de l'entrée de rue du Pont aux Biches (IIIe)

     

     

    On ne le dit pas assez aux commerçants, il n'est donc pas inutile de le rappeler, une autorisation de terrasse, en application du règlement des terrasses et étalages de la Ville de Paris du 6 mai 2011 (négocié avec nous dans le cadre de "Vivre Paris !" par l'actuelle ministre des transports Elisabeth Borne alors Directrice de l'Urbanisme), est accordée "à titre temporaire, précaire et révocable. Elles peuvent en conséquence, être supprimées, dans le cas de leur non-respect par leur bénéficiaire, ou pour des motifs d’intérêt général. Les autorisations sont délivrées à titre personnel pour les besoins du commerce exercé par le bénéficiaire".

    Dans le cas qui nous intéresse, les motifs invoqués par la Direction de l'Urbanisme de la mairie de Paris (DU) sont sérieux : non respect  à plusieurs reprises des limites de l'emprise accordée sur les trottoirs et dépôts de matériels sur la voie publique sans autorisation, le tout constaté pas des procès-verbaux établis par des agents assermentés.

    Par un arrêté du 23 décembre 2016, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, sur demande du Maire du IIIe Pierre Aidenbaum sensible aux plaintes des riverains, décidait en conséquence de ne pas renouveler l'autorisation de terrasse dès le 1er janvier 2017. C'est cet arrêté que l'exploitant a contesté en exerçant un recours devant le Tribunal Administratif.

    On mesure ici les inconséquences de notre État de Droit. Celui qui bénéficie d'une faveur et ne s'en montre pas digne se sent autorisé à faire condamner l'autorité dont il détient cette faveur…. Il est heureux que le Tribunal Administratif n'ait pas fait droit à cette prétention.

     

    Copie du jugement du Tribunal Administratif de Paris