Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  •   Archives 32 élévation hauteImmeuble Art Nouveau, 32 rue des Archives. La modénature de la façade est riche, les parties hautes sont mises en valeur : loggias, balcons, lucarnes, colonnes, chapiteaux, consoles, corbeaux, voutes en ogive, piédroits, corniches …

     

     

    Parmi les nombreux dessins que nous a laissés Pierre Colboc qui rappelons-le a présidé aux destinées de Marais-Quatre et nous a quittés récemment, l'un d'eux avait pour but, en architecte avisé qui organisait des visites dans le quartier de nous familiariser avec des termes techniques que nous pensons connaitre mais que seuls les architectes savent véritablement attribuer à la partie ad hoc d'un bâtiment ou d'un monument.

    Archi1 Archi2

      Dessin de Pierre Colboc pour illustrer son glossaire des termes techniques d'architecture 

     

    Qui sait vraiment à quel endroit précis sont situés sur un immeuble le corbeau d'un mur gouttereau, des boisseaux, un piédroit, un jambage ou bien un larmier ? 

    Nous avons publié le 12 avril 2016 le glossaire de Pierre. Les dessins ci-dessus sont là pour lui fournir un support visuel

    Nous remercions la famille de Pierre de nous avoir autorisés à reproduire ce document sur notre blog. 

     DF-GS

     

     

  • Cox 11 archives devanture peinte 12 01 18Devanture du COX Bar, 15 rue des Archives (IVe), alias "Le Chalet de la Poutre (*)" (photos VlM)

     

     

    Il n'est pas dans nos habitudes de nous esbaudir des facéties décoratives du COX mais cette fois nous sommes séduits. Nos compliments pour cette ornementation n'en ont que plus de poids, car elle ne manque ni de charme ni d'audace. Pas très sûr évidemment que l'esprit du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais soit respecté. Mais il arrive qu'on fasse de jolies choses en bousculant les règles…

    Pourquoi ce maquillage ? On chuchote qu'une fois par an l'établissement revêt une parure éphémère pour célébrer une longévité qui ne se dément pas puisqu'il existe dans sa forme actuelle depuis 1995. La décoration illustre un thème en lien avec son orientation. C'était "Tapette Market" en janvier 2017 ; c'est "Le Chalet de la Poutre" cette année. On prend les paris pour 2019…

    GS

     

    Cox devanture détail 12 01 18Façade en trompe-l’œil sur le square Ste Croix de la Bretonnerie

     

     
    (*) Ce titre sonne comme un contrepet, mais on ne l'a pas trouvé, un peu comme pour "l'album de la comtesse" du Canard Enchainé !
     
  • Démographie 20 minutesLa foule à Paris (Photo 20 minutes)

     

     

    Le "Maron Institute of Urban Management" – New York University – New York, NY 10011, a été attentif à notre article du 29 décembre 2017 qui traitait de la légère baisse de la population parisienne entre 2010 et 2015 et de nos commentaires sur la migration des entreprises et des habitants vers la petite couronne.

    Réaction d'Alain Bertaud, urbaniste international, du Maron Institute :

    "Au sujet des densités urbaines, dans la grande majorité des grandes villes du monde les densités résidentielles diminuent dans le centre (Paris intra muros peut être considéré comme le centre ville de l'Ile de France). Même dans les villes qui construisent encore des gratte-ciels dans leur centre ville la densité diminue si les villes restent prospères Shanghai, Séoul, etc. 

     

    De plus hauts revenus est synonyme de plus d'espace plancher, non seulement pour les logements mais pour les services, écoles, restaurants, salles de gym, etc. 

     

    Prenez connaissance de  l'article paru dans le Wall Street Journal sous la signature de Solly Angel du Maron Institute qui a étudié l'évolution des densités de 200 villes du monde (Télécharger l'article "In praise of urban sprawl" (Apologie de l'étalement urbain)

     

    Toujours friands de plaisanteries, comme le sont les anglo-saxons, l'auteur nous livre cette réflexion : "Dense urban living discourages child rearing. It is no surprise that there are 80,000 more dogs than children in San Francisco". (Un habitat trop dense décourage la natalité. Il n'est pas surprenant qu'il y ait 80.000 chiens de plus qu'il n'y a d'enfants à San Francisco).

     

    GS

     

  • Paris vue générale seineParis, le pont Saint-Michel, les Invalides, la Tour Eiffel…

     

     

    Sous la plume de Mathilde Goupil, l'Obs du 27 décembre nous a livré une analyse de la démographie de Paris. Le magazine "Le Point" et le quotidien "Le Parisien" ont fait de même, comme si l'information qui vient de tomber de l'INSEE était d'une importance capitale.

    Que dit l'INSEE ? Tout bonnement que Paris affiche une baisse de 1,8 % du nombre de ses habitants entre 2010 et 2015 et que nos arrondissements centraux sont plus concernés que d'autres. La façon dont cette information est choisie, présentée et commentée, comme c'est le cas trop souvent avec les médias, traduit sans le dire l'opinion de la journaliste. Quand elle écrit : "Pourquoi les parisiens fuient Paris ?" elle sous-entend qu'ils s'en éloignent comme s'il y avait la peste…

    La tonalité est la même chez ses confrères. Il y a dans cette profession, que nous estimons tous pourtant, une tendance marquée au "panurgisme". On a le sentiment que le besoin pressant de boucler l'édition chaque jour pousse ceux qui produisent l’information, et conditionnent l'opinion, à rester au voisinage d'un consensus général qui se construit jour après jour autour des thèmes de l'actualité, suivant un processus qui doit beaucoup à l'intoxication.

    Ainsi, on sent depuis quelques temps qu'il est de bon ton d'accabler la Maire de Paris Anne Hidalgo. Il y a sans doute des raisons objectives de le faire et nous-mêmes ne nous en privons pas. Mais sous-entendre, car c'est bien de cela qu'il s'agit, que les parisiens "fuient Paris" parce que tout va mal à Paris, c'est aller trop loin !

    On pourrait, si cette tendance au Hidalgo-bashing n'était pas si pressante, procéder à une analyse objective de l'information. Ainsi, demandons nous d'abord pourquoi la baisse de la population ne serait pas au contraire un bienfait à porter au crédit de Paris ?

    Notre ville est la plus dense d'Europe avec 21.000 hab/km² environ. Elle manque de respiration et on en souffre beaucoup dans les épisodes de forte pollution. A cette observation, s'ajoute le fait qu'elle est la plus visitée au monde. Sur la base de 40 millions de visiteurs par an qui y séjournent entre 4 et 5 nuitées, ce sont 490.000 personnes qui séjournent chaque jour à Paris et s'ajoutent à sa population, dans les lieux publics, les transports en commun….

     

    TrocaTouristes sur l'esplanade du Trocadéro

     

    Il faut réaliser de plus que ces visiteurs ne se retrouvent pas disséminés dans Paris. ils se concentrent sur les sites attractifs, notamment le centre historique (Marais, les Îles, Beaubourg), Montmartre ou le Trocadéro.

    Madame Hidalgo n'a aucune responsabilité face à cette réalité. Ce que nous pouvons lui reprocher, c'est de la voir comme une tendance qu'il faut inverser en augmentant l'attractivité de Paris. De là des "Gay Games" en 2018, le maintien de Roland Garros au détriment des serres d'Auteuil, les JO de 2024, l'Exposition Universelle en 2025…

    Il faut en particulier qu'elle cesse de raisonner sur un Paris intramuros. Le Paris d'aujourd'hui, c'est la "métropole du Grand Paris", qui englobe la petite couronne (Hauts de Seine, Seine Saint-Denis, Val de Marne) et ses 7 millions d'habitants. A ce niveau-là, il n'y a pas de baisse de la population mais une hausse de 31.000 habitants par an. Tout au contraire, c'est une restructuration rationnelle du territoire qui se met en place avec des entreprises qui se déportent hors des murs de Paris (*) et des habitants qui vont vers elles pour tirer profit de logements plus grands et moins chers et de temps de transports plus courts.

    PwcSiège social d'entreprise implanté dans la verdure en dehors des murs de Paris (Alamy)

     

    Pendant ce temps, le centre historique et les sites remarquables assistent relativement impuissants à une évolution de leur habitat. On constate par exemple depuis quelques mois, à la lecture du bulletin municipal officiel (BMO) de la Ville de Paris, une reconversion de locaux commerciaux en résidences hôtelières. On s'est plaint dans le passé de vivre dans le IIIe au milieu d'ateliers et d'entrepôts de stockage de marchandises (inflammables). Ces activités sont en voie de disparition mais la nature ayant horreur du vide quelques espaces libérés vont servir de substituts aux appartements Airbnb qui sont par ailleurs justement décriés par la population des résidents et sévèrement réglementés par les élus de l'Hôtel de Ville.

    Le plus difficile sera de trouver un équilibre entre la nécessité de conserver de vrais habitants dans les quartiers concernés, qui alimenteront un vrai commerce de détail, et d'accepter la cohabitation avec des touristes. La plupart de nos immeubles du centre sont enregistrés sous le statut d'habitation. La mairie de Paris n'accepte pratiquement pas leur reconversion en "commercial" et la location saisonnière, qui est une activité de nature commerciale, est sérieusement bridée en milieu "habitation". Il y a donc une limitation naturelle à l'expansion de ce nouveau business.

    De ce point de vue, la création de logements sociaux au cœur de ces secteurs sensibles, qui apportera du sang neuf à la population, sera un facteur d'équilibrage entre résidents et touristes. On peut s'en réjouir pour autant qu'elle ne soit pas financée par l'impôt et/ou par la dette, ce que les classes moyennes craignent fortement. A l'opposé, ce fragile équilibre serait mis à mal si on abandonnait certains de nos quartiers à la fête et à l'agitation nocturne. On considère d'ailleurs que ces dérives sont à l'origine du différentiel de baisse de la population entre le IIIe et le IVe arrondissements (2,8 vs  1,7 %).

     

    Montorgueil terrasseTerrasse et benne à ordures rue Montorgueil (IIe)

     

    De la même manière, il faut être d'une extrême prudence quant à la piétonisation des rues en constatant que le record de baisse du nombre d'habitants est enregistré dans le IIe (9,5 %) où les rues Montorgueil et Saint-Denis sont sympathiques sans doute mais invivables.

    On peut donc raisonnablement penser que le déficit démographique va se maintenir un temps tandis que progressera vers une asymptote le nombre des logements dédiés à l'hôtellerie (dont les clients n'apparaissent pas dans les statistiques de population). Il est probable que la somme des deux, loin de décroitre, ira modérément crescendo et c'est bien son évolution et la distribution de ses composantes qu'il faudra suivre avec attention car de leur maitrise dépendra la qualité de vie des habitants.

    En conclusion, que les commentateurs se calment, il n'y pas la peste à Paris (malgré la présence de rats) et la démographie du Grand Paris est tout à fait vivace !

    Gérard Simonet

     

    (*) Il est intéressant de relever que les quatre grands internationaux de l'expertise comptable et financière : KPMG, Deloitte et Touche, Ernst & Young et Price Waterhouse Coopers sont principalement implantés dans la petite couronne

     

  • Place de la bastille visuel 01 Vue de la place de la Bastille après aménagement (photo Paris.fr) 

     

     

    La place de la Bastille (au carrefour de 3 arrondissements) va être remodelée ainsi que nous l’avions écrit (18 novembre 2014 et 24 juin 2015). Après un concertation avec les parisiens, "Vivre le Marais !" a été sollicitée, une présentation du projet a été organisée par la mairie de Paris le 18 décembre à la mairie du XIe.

    Il ressort que plus d'espace sera réservé aux piétons (1,1 ha), aux bicyclettes (piste de 4 m de large prévue) et une ouverture  est prévue sur l'arsenal. Il est question de créer une presqu’île piétonne entre la colonne de juillet qui rejoindra le parvis de l'Arsenal, une façon de corriger l'absence de traversées directes pour les piétons et d'enlever à la place son aspect rond- point.

    Les travaux qui devront tenir compte de contraintes techniques fortes (métro, réseaux souterrains dont le canal Saint-Martin…) et du Plan Local d’Urbanisme,  débuteront cet été et s'étaleront sur un an. L’esplanade du parvis de l’Arsenal, occupée actuellement et ponctuellement par la fête foraine et le marché d’art contemporain verra son usage modifié, comme celui du terre-plein du boulevard Richard Lenoir. La crypte de la colonne de juillet sera ouverte à la visite. Au sol l’emplacement de la Bastille peu visible aujourd'hui sera matérialisé par des ronds de céramique.

    56 arbres plantés, 80 bancs en bois déplaçables, de la glisse urbaine,  des emplacements de stands et des aires de jeux… sont prévus. Un escalier sera percé sous la ligne n° 1 du métro dans une seconde phase de travaux, en 2019 voire 2020. 

    Quant à la circulation automobile et des motos, ainsi que des bus, elle se fera sur des voies à deux sens en fer à cheval. La baisse du trafic ets estimée à 40%. Quid des embouteillages, d'autant que la rue Saint Antoine sera en sens unique à partir de la place et la sortie par la rue de Lyon sera réservée aux transports en commun, aux taxis ainsi qu'aux vélos ? Un déport du trafic est donc à prévoir sur d'autres axes voisins.  

    Les riverains qui ont assisté à cette présentation faite par la mairie de Paris n'ont pas caché leurs craintes de voir transformer la place en un grand espace où les cyclistes et adeptes du skate, des rollers et autre trottinette feront la loi et l'anarchie régnera ! Pour ce qui est de l'espace pique-nique du côté du boulevard Richard Lenoir, il n'a pas séduit grand monde…

    Et comme il fallait s'y attendre, un des participants à cette réunion a fait un parallèle avec le réaménagement de la place de la République en s’inquiétant à juste titre que soit donné un aspect trop minéral à la place. Ce qui serait dommage effectivement et au final banaliserait  les transformations annoncées.

    Dominique Feutry

     

  • Serres auteuil géoLes Serres d'Auteuil (Photo GEO)

     

    "Sites & Monuments" est la marque de la Société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France (SPPEF), une association nationale reconnue d'utilité publique depuis 1936. Elle est présidée par Alexandre Gady que nous connaissons bien dans le Marais par son guide historique et architectural intitulé "Le Marais" édité chez "Le Passage".

    "Vivre le Marais !" est membre de cette association qu'elle soutient et se réjouit de constater à la lecture de sa lettre 224 du 15 décembre 2017 que notre convergence est totale sur les dossiers que nous suivons et commentons. Nos lecteurs sont invités à lire cette lettre dont ils apprécieront le contenu et le ton déterminé. Ils y retrouveront les thèmes que nous avons traités au fil des semaines (liste non exhaustive) :

    • Sauvons les serres d'Auteuil !
    • La grande roue de la Concorde doit partir…
    • Le patrimoine français est un atout. Nomination de Stéphane Bern pour sa sauvegarde
    • Défense des ABF (architectes des bâtiments de France) et de leur rôle
    • Interventions auprès de nos parlementaires sur la loi CAP (création architecture et patrimoine)
    • Doutes sur l'efficacité et la pertinence de l'éolien
    • Lutte contre l'invasion de la publicité
    • Dé-densification de Paris au profit d'espaces verts (ailleurs que sur les toits !)
    • Rééquilibrage entre Paris et le reste du territoire
    • Traitement pragmatique de la question énergétique et de la pollution (article du 7 décembre 2017)
    • Sérieuses réserves à propos de l'accueil des JO de 2024 à Paris

     

    RoueLa roue de M. Campion de retour place de la Concorde…

     

    Il est toujours rassurant de constater qu'on n'est pas seul à affirmer des positions sur des sujets de cette importance. Le fait qu'une organisation qui a le sérieux et la compétence de "Sites & Monuments" soit en résonance avec nous est un fort encouragement à poursuivre et accentuer des combats aussi pacifiques et  légitimes que ceux que nous menons.

    Gérard Simonet

     

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    Vue de la façade 106-108 rue du Temple (IIIe) de l'immeuble concerné par l'opération de logements sociaux et ayant abrité de 1920 à 1925 un central téléphonique 

      

     

    La mairie du IIIe, constatant la baisse du nombre des habitants de l'arrondissement  (l'article du Parisien du 02 janvier 2017 intitulé "Paris perd des habitants : Airbnb pointé du doigt" avance, s’appuyant sur les chiffres de l'INSEE, – 0,30% contre – 1,00% pour le IVe), estime sans doute détenir la solution miracle et pouvoir endiguer le phénomène qui touche aussi les autres quartiers du centre de Paris en augmentant de façon significative le parc de logements sociaux. Pourtant la loi SRU-renforcée par la loi ALUR- qui a instauré des quotas de logements sociaux, n'a jamais précisé que ceux-ci devaient l'être aussi par arrondissement.

    Après l'annonce de l'importante opération d'aménagement de 70 logements sociaux dans la caserne des Minimes (notre article du 28 novembre 2017), une nouvelle opération vient d'obtenir l'agrément de la Direction de l'Urbanisme (Bulletin municipal officiel  de la Ville de Paris du 12 décembre 2017) aux 106-118 rue du Temple (non loin de l'aménagement d'un hôtel de luxe, notre article du 04 septembre 2017), 61-67 rue des Archives et 23-35 rue Pastourelle (IIIe) dans des locaux "Art Déco" dus à l'architecte François Le Cœur, occupés par France Telecom, attenant à la Poste des Archives.

    Une partie des logements feront face aux Hôtels de Villeflix, de Montescot, de Tallement, Le Pelletier de Souzy (notre article du 24 juillet 2017) et, en diagonale, à l'Hôtel de Tallard (voir notre article du 19 août 2014). 

    En l'espèce l'annonce stipule (page 4591): " Restructuration avec changement de destination partielle d'un bâtiment de bureaux  de 3 étages sur 2 niveaux de sous-sols,  sur rue et cour, en habitation (29 logements sociaux créés), avec construction de mezzanines du rez-de-chaussée au dernier  étage, démolition partielle du bâtiment côté arrière pour agrandissement de la cour dédiée aux logements, modification des liaisons verticales, création de rampes d'accès aux sous-sol avec diminution de places de stationnement (14 au lieu de 21), modification  de la façade du rez-de-chaussée côté rue pour création d'accès aux logements , local poubelles et bureau avec habillage de la façade des  bureaux et dépose des équipements techniques  en toiture-terrasse avec implantation de souches de cheminées. Surface supprimée : 676 m2. Surface créée : 460 m2. Surface totale : 9 3712m2.- Date d'enregistrement 03-11-2017." 

     

    Vue des bâtiments concernés par l'aménagement prochain de logements sociaux 61-67 rue des Archives (IIIe)   

     

    Cette volonté de favoriser les logements à tout prix n'est-elle pas devenue une chimère compte tenu des coûts, donc de l'endettement (jusqu'à 60 ans pour certains emprunts) et de la charge de la dette ainsi générés que supporte la collectivité, sans oublier le coût futur des immanquables travaux périodiques d'entretien qui seront effectués ? Lire l'analyse qu'en fait RT France. Il s'agit même, alors que l'on en connait tous les désagréments pour notre pays, de faire porter une partie du remboursement de la dette aux générations futures !

    Nous l'écrivions il y a peu encore, cette situation ajoutée à  l'ambiance perpétuelle de fête nocturne encouragée par les élus parisiens, notamment dans nos quartiers, combinée à la mainmise des meublés touristiques sur un partie significative du parc immobilier génère la fuite des habitants traditionnels. Ces derniers sont excédés de subir les nuisances que l'on sait, ils ont du mal à se loger et sont tout à fait conscients de contribuer par leurs impôts à favoriser, bien malgré eux, cette évolution qui détériore leur qualité de vie. 

    Aussi, il est évident que nous ne croyons pas un seul instant que la multiplication des logements sociaux qui alimente la pénurie de l'offre de logements soit la panacée pour reconquérir les arrondissements en perte de vitesse en matière d'évolution démographique. Cela relève en fait d'une mauvaise stratégie et d'une vision à courte vue.

    Dominique Feutry

     

  •    A1Cour intérieure de l'Hôtel de Beauvais, 68 rue François Miron (IVe)

     

      

    Certains historiens ont écrit que "l’hôtel particulier est à la ville ce que le château est à la campagne."

    L’hôtel particulier est souvent au cœur d’un îlot. Il est organisé autour d’une cour et souvent une succession de bâtiments de cours et de jardins. Il est réservé à des prélats et des seigneurs

    C’est au XVIème siècle que l’hôtel particulier devient habitation de bourgeois et marchands aisés. A cette époque, avec le début du XVIIe siècle existe à Paris un fort élan urbanistique. Comme plus tard avec Haussmann un catalogue établi par Le Muet est publié et répertorie différents types d’édifices, du plus modeste au petit hôtel particulier, fonction de l’importance de la parcelle et des moyens des investisseurs. Types deportes, cheminées et autres éléments sont ainsi listés.

    Outre le site prisé retenu (places, avenues larges, quais …) pour la construction, ce qui compte est le portail, sorte de pièce d’apparat qui montre le statut du propriétaire.

    Puis le visiteur accède à la cour d’honneur et ensuite à l’entrée de l’hôtel située le plus souvent au centre du corps de logis principal. Il abrite l'escalier d’honneur.

    La façade se signale par une décoration soignée,  plus riche que celle côté jardin,  elle est en effet celle que l’on entrevoit de l’extérieur.

    Le grand escalier,  fastueux, en pierre, à la moderne, porté par des voûtes – les trompes, pendentifs, demi-berceaux- soutenant les volées et les paliers. La rampe en fer forgé est apparue sous le règne de Louis XIII, remplaçant progressivement la rampe en pierre à balustres.

    A l'intérieur les espaces sont compartimentés avec une partie réservée à la domesticité, l’autre aux maîtres. Les services de bouche (cuisine, garde-manger, fournil, buanderie, sommellerie, etc.) sont abrités dans les ailes. Le portier loge près du passage de la porte cochère. Un accès secondaire peut être réservé aux écuries et aux carrosses. Les domestiques logent sous les combles et les maîtres dans le corps de logis principal.

    L’évolution de l’hôtel parisien est liée à un souci de luxe, de confort et de commodité  qui se traduit par le fractionnement  des espaces au quotidien, notamment les grands espaces de réception, se traduisant par une meilleure distribution. Ce doublement du corps de logis fut une véritable révolution, le nombre de pièces était ainsi multiplié en dissociant la distribution du rez-de-chaussée et de l’étage.

    Disposer d'un hôtel particulier est assurément un luxe pour les particuliers (les espaces verts de la capitale, en dehors des jardins des rois et des princes ouverts au public, sont réservés aux seuls couvents), car il nécessite du terrain, fort coûteux en ville.

    Des 2 000 hôtels particuliers qu'a comptés Paris et en particulier dans le Marais, il en reste aujourd'hui environ 400 appartenant à des administrations, des musées, des ambassades, à différents organismes, à des entreprises et à des particuliers.

     

    Sources :

    Marquer la Ville (signes, traces, empreintes du pouvoir XIIème au XVIème siècles), en particulier le chapitre de Frédérique consacré à l’Émergence de l’Hôtel particulier – entre ostentation et intimité. (Ed de la Sorbonne)

    Exposition « l’Hôtel particulier, une ambition parisienne » Cité de l’architecture nov 2011- février 2012

    « Les hôtels particuliers de Paris »  Alexandre Gady (Ed Parigramme)

     

  • Berges 02 03 17Berges rive droite, le pont Notre-Dame (IVe) : le débat autour de leur fermeture est l'arbre qui cache une  forêt très dense (Photo VlM)

     

    Au café du commerce, où se tiennent les grands débats aujourd'hui sur la pollution, on reproduit sans le savoir les dialogues des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, et la guerre picrocholine entre ceux – adversaires irréductibles – qui ouvrent  l'œuf à la coque par le grand bout et ceux qui l'ouvrent par le petit.

    A Paris en ce moment, il y a ceux qui ragent et pestent contre le réaménagement des berges rive droite et ceux qui s'en réjouissent.

    Laissons de côté délibérément les mesures de pollution et de trafic puisque chacun les manipule et les utilise au bénéfice de sa propre rhétorique, et faisons appel au simple bon sens. Voici ce qu'il en ressort :

    La fermeture des voies sur berges fait-elle baisser la pollution de l'air sur les berges ? Oui si on promène son nez au ras du bitume. Mais la différence est infinitésimale car l'air a la fâcheuse propriété de se déplacer au moindre souffle et n'hésite pas à monter sur les quais hauts… ou redescendre si bon lui semble.

    D'accord, mais les berges sont-elles plus agréables qu'avant ? Sans aucun doute, si je suis piéton habitant des quartiers riverains. Cet espace, qui mérite plus que jamais la distinction de l'UNESCO est une sorte de paradis dans Paris. Pas d'accord si je vis en banlieue et dois me rendre à Paris. Le trajet du pont de Saint-Cloud à Bercy est sensiblement plus long.

    Le temps va-t-il arranger les choses ? "C'est ce qu'on pense", disent ceux qui misent sur un changement de comportement des utilisateurs du parcours. "Il faut simplement du temps à ce temps et parier sur la mise en œuvre des nouveaux moyens de transports en commun annoncés pour 2018 (le tram bus)". Les autres ne le croient pas et ont certainement raison à court et moyen-terme.

     

    Cyclable youtubeEntre porte de St Cloud et Bir Hakeim : voitures réduites à la portion congrue au profit de vélos qui ne semblent pas s'y précipiter (Youtube)

     

    Pourquoi si les décisions sont à ce point discutables, tout ce charivari dans Paris et des travaux qui accroissent encore la gêne des gens qui circulent ? Réponse : la pollution de l'air. Les parisiens ne veulent pas mourir asphyxiés par les gaz d'échappement de véhicules à moteur thermique. C'est légitime. Mais la pollution parisienne est-elle le fait de Paris ? En partie évidemment car en effet les gaz nocifs et les particules s'accumulent dans le bassin géologique en l'absence de vent. On le voit bien sur les photos de ce genre d'épisodes.

    Pollution air panthéon 02 12 16Le smog de Paris : pic de 2012

     

    Sauf que la pollution de Paris vient aussi et abondamment d'ailleurs, y compris d'Allemagne qui a décidé maintenant de bruler du charbon pour produire son électricité et rejette son CO² et autres produits de la combustion dans l'atmosphère c'est-à-dire chez nous quand la France est concernée par un flux de Nord-Est.

    N'empêche, l'Allemagne a eu le courage d'arrêter le nucléaire. Du courage en effet, pour revenir aux centrales thermiques dont le combustible est à l'origine de centaines de milliers de morts dans le monde à cause notamment des mines de charbon ! Le nucléaire civil n'a tué personne encore. Les victimes de Fukushima sont le fait d'un tsunami, pas des centrales.

    Est-il alors justifié de mettre le nucléaire au pilori ? Oui disent les écolos. Tout en militant pour que les véhicules thermiques soient remplacés par des véhicules électriques. On s'en portera beaucoup mieux dans nos villes. Très bien mais comment va-t-on produire et distribuer cette électricité ? Est-on conscient déjà que le nombre d'ampères qui circulent aujourd'hui dans nos circuits de distribution du courant va être multiplié par un facteur tel qu'il obligera à démanteler et re-dimensionner les réseaux urbains actuels pour que les rues soient équipées de bornes de rechargement ?

    Et puis, d'où va venir cette électricité ? Les éoliennes ? Elles ont de piètres performances et défigurent les sites. On constate déjà un fort rejet de leur présence par la population. De plus, leur "empreinte carbone" est élevée du fait des immenses plateforme de béton qu'il faut construire pour les fixer au sol. Elles supposent aussi qu'il y ait du vent et en son absence une autre source doit prendre le relais.

     

    éoliennesÉoliennes en Normandie. Ce qui est beau, sur cette photo, ce sont les nuages…

     

    Attendez, il y a aussi l’énergie photoélectrique qui elle fait appel au soleil, à la lumière ! En effet mais outre l'impact inesthétique de grandes surfaces photovoltaïques, elle aussi dépend de conditions extérieures et on ne sait pas fabriquer de panneaux solaires aujourd'hui sans faire appel aux terres rares (lanthanides) qui sont un quasi monopole de la Chine avec 90% de la production mondiale et la possibilité de "faire la pluie et le beau temps" sur un marché menacé d’assèchement rapide.

    Quant aux batteries, seul moyen disponible à nos jours pour stocker l'électricité des sources intermittentes que sont le photovoltaïque et l'éolien, elles fonctionnent au lithium dont le Chili est le principal producteur. La décision de l'américain Tesla d'investir massivement dans ce domaine pour fournir le marché des smartphones et de la voiture électrique revient à hypothéquer toute la production mondiale de lithium à l'échéance 2020 !

      Terres raresExtraction des terres rares en Chine

     

    ALORS QUE FAIT-ON ?

     

    VOICI SANS PRÉTENTION CE QUE NOUS SUGGÈRE L'ANALYSE :

     

    • Hâtons nous lentement vers l'abandon  du nucléaire
    • Poursuivons la réduction volontariste de nos besoins énergétiques
    • Encourageons la production de moteurs thermiques à très faible consommation d'essence ou de gazole (2 litres/100 km) qui ont vocation à retarder voire envoyer aux calendes grecques l'aboutissement du tout électrique, et réservons de toute manière ce type de véhicules au milieu urbain.
    • Allons vers la voiture électrique d'un pas raisonnable compatible avec la prise en compte des réalités liées à ce mode de transport.
    • Déconcentrons les hyper centres-villes dont Paris (ville la plus dense d'Europe) fait partie pour que l'activité économique et le tissu résidentiel se rejoignent en périphérie, en limitant ainsi les besoins de transports. Dans ce schéma, la politique de dissuasion de l'usage urbain de la voiture encombrante, même électrique, couplée à une modernisation des transports en commun à Paris, a un sens si elle s'accompagne d'un bon niveau d'échange avec les parties concernées.

     

    Gérard Simonet                                                                    Jean-Claude Théodart

     

  • 28 juin

    28 juin 2017. Chacun célèbre l'intervention de la mairie qui a délimité les terrasses ouvertes avec des croisillons

     

    29 novembre

    10 novembre 2017 : le Café de droite, "Joséphine", absorbe les croisillons dans une terrasse fermée qui n'a pas d'autorisation

     

    30 nov

    30 novembre 2017 : comme s'ils s'étaient donné le mot, le Café de gauche, "La Terrasse Ste Catherine", installe sa propre terrasse fermée non autorisée

     

    Va-t-on vers une situation où l'emporte l'impunité ? Des procès-verbaux ont été dressés, nous dit-on, transmis vers le Procureur. Les contrevenants pourraient être traduits en justice et les riverains reconnus partie civile ou plaignants. Le nouveau Maire Ariel Weil va faire l'expérience du feu. Notre Député, Pacôme Rupin (LREM) de son côté, se propose d'agir sur la loi en faisant durcir les sanctions par une action au parlement.

    Chapeau en tout cas à cet acte de culot de la part des commerçants qui font preuve d'une incivilité étonnante !

    Le Collectif de riverains de la place