Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

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    1226px-P1140147_Paris_III_passage_Molière_rwkVue des commerces du passage Molière (IIIe)

     

      

    Des informations plus précises viennent d’être communiquées sur l’évolution du passage Molière alors que dans l’article récent (1er août 2017) que nous lui avions consacré en raison d’importants travaux de réhabilitation programmés nous indiquions  "…À la fin des travaux en 2018, on ne sait pas quelle sera la destination des commerces. Seront-ils occupés à nouveau par leurs anciens locataires ? Est-il prévu de réserver ces boutiques à des commerçants nouveaux tous spécialisés dans une même activité ou plutôt diversifiés ? Nous espérons que de prochaines informations en provenance de la mairie apporteront une réponse à nos interrogations, ce passage devant garder son aspect pittoresque et conserver sa convivialité. »

    En réalité, il appartient à la SEMAEST (Société d’Economie Mixte d’Animation Economique des Territoires) mandatée par Paris Habitat le bailleur social ( les logements du passage ,rappelons le, sont tous des logements sociaux) de « réfléchir aux perspectives possibles en termes d’offre commerciale » sachant que pour ce lieu pittoresque la Maire de Paris « souhaite y développer la dimension culturelle .» Il est même indiqué dans le dernier bulletin municipal de la mairie du IIIe que « le projet de rénovation prévoit une refonte du passage en profondeur. » Il est ajouté que « les façades dégradées des commerces seront remplacées par des nouvelles façades vitrées qui inviteront les promeneurs à entrer…le passage sera végétalisé…au sol les pavés seront limés… » pour « …une circulation plus agréable

    Outre le réaménagement des logements en logements sociaux conformément à l’impérative volonté de l’équipe municipale de respecter, voire de dépasser le quota fixé par les textes, les chantiers se multipliant un peu partout, c’est la conservation du caractère si particulier et typique du passage qui peut poser question compte tenu de l’information distillée avec parcimonie sur son devenir.

    Il peut y avoir en effet antinomie entre l’offre commerciale qui semble souhaitée d'une part et la dimension culturelle prônée d'autre part par la Maire ? Les façades dégradées des commerces ne mériteraient-elles pas d'être tout simplement restaurées plutôt semble-t-il que les transformer avec de nouvelles façades vitrées qui pourraient faire perdre son identité au passage ? Quant à la végétalisation, le contraste avec l’aspect non végétalisé actuel risque de casser la perspective présente ?

    Le passage Molière doit garder son caractère propre, comparé par exemple au passage de l’Ancre hyper végétalisé (notre article du 05 août 2014).

    Nous espérons que les travaux qui vont être engagés en relation avec l'Architecte des Bâtiments de France, le passage étant inscrit au titre des monuments historiques, apporteront de véritables améliiorations sans métamorphoser les lieux.

    Nous suivrons avec intérêt son évolution.  

    Dominique Feutry

     

  •   Grenier2Vue du côté impair de la rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) où sont programmés des travaux de réaménagement de l'espace public 

     

      

    Le dernier Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris (BMO) daté du 29 août 2017 fait état des demandes et autorisations de permis de construire, de démolir et des déclarations préalables.

    L’une d’entre elles déposée par la Ville de Paris concerne le réaménagement du côté impair de la rue du Grenier Saint-Lazare  (IIIe). Opération dont nous avions déjà parlé dans le cadre des  projets d’investissements du budget participatif. La demande est ainsi libellée «… création d’un plateau piétonnier, remise à niveau de la chaussée, déplacement de l’entrée du parking, pose d’assises en granit, de jardinières, d’arceaux vélos et d’agrès sportifs…». Un remodelage de la rue attendu en espérant qu' il sera suivi par d’autres ultérieurs et que ce soit un début pour d’autres ultérieurement.

     

     

    Paris_4_hotel_rohan_guemeneeL'Hôtel de Rohan Guéménée jouxtant l'Hôtel de Fourcy (musée Victor Hugo) place des Vosges (IVe)  

     

    Parmi les autres demandes nous notons une opération assez lourde et nécessaire des Hôtels de Fourcy (musée Victor Hugo) et de Rohan Guéménée respectivement aux 6 et au 8 place des Vosges (IVe),  à savoir  le «réaménagement de l’Hôtel de Rohan Guéménée afin, de libérer l’Hôtel de Fourcy attenant et permettre le redéploiement de toutes les activités du musée Victor Hugo et du lycée Théophile Gautier sur l’Hôtel de Rohan Guéménée  avec amélioration de l’accueil par création d’un salon de thé au rez-de-chausée et d’un atelier pour le public au 2ème étage, restauration des façades et changement d’une partie des menuiseries extérieures sur la petite cour existante, réaménagement des locaux intérieurs du lycée Théophile Gautier et modification des accès au musée et au lycée pour mise aux normes d’ accessibilité et de sécurité. »

    Les habitués auront hâte de connaître le résultat final de ces deux opérations.

     

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    Bas Relief antic Cirque d'hiver o copie pmDétail du bas relief dû à Hittorff sur le pourtour du Cirque d'Hiver, l'influence de l'Antiquité est évidente 

     

      

    Nous avons consacré un article au cirque d'hiver le 14 novembre 2012. Nous n'avions pas précisé alors quel architecte avait été chargé de sa construction. Ce projet été confié à Hirttoff par son propriétaire qui avait déjà eu recours à ses services pour la construction du cirque d'été, l'édification ne durera que 8 mois !

    Qui était Jacques Ignace Hittorff (1792-1867) ?

    Né à Cologne de mère française mais allemand par son père, Hittorff, très célèbre en son temps, fut tour à tour chercheur (archéologie - histoire de l'art et à ce titre membre de 18 académies, dont l'Institut, et sociétés savantes d'Europe), architecte de la cour pour laquelle il réalisa des décors de fêtes et de théâtre, construisit des bâtiments publics privés et sacrés et mena des travaux de génie civil.  

    Du Premier au Second Empire nombre de commandes des gouvernements successifs sont confiées sans interruption  à Hittorff. Son influence en matière architecturale et celle de ceux auxquels il était associé (Jean-François Lecointe, Bélanger…) fut significative durant la première moitié du XIXe siècle. Paris est alors "la métropole de la civilisation moderne", un modèle pour les autres capitales.

     

    Jacob_Ignaz_Hittorf_(1792-1867) _by_Félix-Joseph_Barrias

    Portait de Hittorff par Félix Joseph Barrias

     

    Sans Hittorff le Paris que nous connaissons serait différent. Il est intervenu en effet dans l'aménagement des Champs Elysées, du pavillon le Doyen, de nombreuses fontaines, de la place de la Concorde (son chef d’œuvre) avec le célèbre obélisque, du musée du Louvre, de la rue de Rivoli, de l'Hôtel du Louvre (qui a abrité le Louvre des Antiquaires), de la coupole de la Halle aux blés, de la gare du Nord, de la salle Favart (appelé alors théâtre de l'Ambigu-comique), des mairies du Ier arrondissement dite mairie du Louvre et du Ve arrondissement, des églises Saint-Vincent de Paul, de la Madeleine, de Notre Dame de Lorette et le Cirque d'Hiver qui jouxte le Haut Marais.   

    On doit aussi à Hittorff des décors éphémères somptueux à Notre Dame pour le baptême du duc de Bordeaux (il avait  déjà réalisé le décor de la cathédrale de Reims pour le sacre de Charles X), des tombes très élaborées dans les cimetières parisiens dont sa propre tombe au cimetière Montparnasse, mais aussi des immeubles privés à Cologne et à Londres, le château de La Motte près de Cambrai.

    Influencé par Percier qui fut son professeur Hittorff l'a été aussi par l'art grec et romain ainsi que le montrent les nombreux dessins qu'il a laissés dont une importante collection se trouve au musée Wallraf-Richartz à Cologne.  

    Les relations entre Haussmann et Hittorff n'étaient pas bonnes, force est de constater qu'au fil des années la renommée du premier a effacé celle du second… 

    Dominique Feutry  

     

    Sources : "Hirtoff précurseur du Paris d'Haussmann de Michael Kiene" (Éditions du Patrimoine, Centre des monuments nationaux) et articles divers.

     

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    IMG_0965Le portail aux lions à visages humains 91 rue Quincampoix (IIIe) (photo VlM)

      

    Dans cette voie étroite, non loin de l'entrée du passage Molière, la porte d'entrée avec sa voûte "en anse de panier" et imposte ouvragée du 91 rue Quincampoix (IIIe) arrête le regard.

     

    Sous l’imposte, les 2 grilles sont séparées par une guirlande de fleurs surmontée d'une coquille,  sont représentés deux trophées figurant une couronne et des feuilles de palmier. Au centre deux magnifiques lions sculptés tiennent dans leur gueule l’anneau du heurtoir. Le lion est souvent utilisé sur les marteaux de porte. Ici sa physionomie a pris une allure presque humaine, regard farouche et chevelure folle, les deux têtes sont particulièrement expressives.

       Cc  L'immeuble XVIIe 91 rue Quincampoix (photo VlM)

     

    L'immeuble du XVIIe siècle est très sobre et de facture classique sans aucune fioriture. On peut noter les garde-corps du 2éme étage particulièrement ouvragés et les belles fenêtres lucarnes du toit. L'édifice a été classé en 1974 en même temps qu'une cinquantaine d'autres bâtiments de la même rue ! 

    Certains voudraient voir au 91 la maison du célèbre banquier Law, comme l'indique une photo du XIXe siècle due au célèbre Eugène Atguet,  mais il n'en est rien puisque la banque éphémère se trouvait en réalité au n° 65…

     

    ALa boutique de nœuds papillon "Le colonel Moutarde" 84 rue Quincampoix (photo VLM)

     

    Presqu'en vis à vis au n° 84,  est installé un commerce inhabituel "Le colonel Moutarde" qui propose des nœuds papillon  "cousus à Lille "  précise la publicité. Ce type de boutique pourtant récente est devenue une rareté à Paris. Ce sont deux créateurs lillois qui ont eu l'idée de relancer cet attribut et ont pu bénéficier d'un loyer "étudié" pour s'implanter à Paris car le local appartient à la Mairie. L'an passé un autre magasin a été ouvert à Londres.

    Dominique Feutry 

     

  •   AaLa rue des Barres entre l'église Saint-Gervais Saint-Protais et la MIJE (IVe)

     

    Dans ce vieux Paris si cher aux habitants et prisé des touristes du pourtour de l'église Saint-Gervais Saint-Protais, se nichent 3 rues et passage pittoresques qui donnent bien une représentation de ce que fut la ville au Moyen-Age.

    La rue des Barres qui mesure 130 mètres et rejoint les rues François Miron et de l’Hôtel de Ville est appelée ainsi en raison de moulins implantées au lieu-dit des Barres au bord de la Seine toute proche. Comme beaucoup de rues elle a connu plusieurs dénominations, Moulins des Barres puis Moulins du Temple (propriétés alors des templiers) puis Saint-Jean de Gréve  (du nom de l’église Saint-Jean-en-Grève toute proche  démolie en 1837 pour construire des extensions de l’hôtel de Ville) et enfin rue du Chevet Saint-Gervais  puis Malinvaud avant de devenir la rue des Barres pour une partie de sa section initiale.

    L’alignement des maisons a eu lieu plus tardivement. Au sud  la voie est munie  d’escaliers. Un hôtel  particulier dit Hôtel des Barres devenu Hôtel de Saint-Maur puis de Charny occupait l’extrémité vers le fleuve.  Il fut détruit pour laisser passer le rue du Pont Louis Philippe. 

    Sur un côté face à une des entrées de l’église débouche la rue du Grenier sur l’Eau.  Elle tient son appellation d’un dénommé Garnier qui a occupé l’endroit. Depuis l’an 2000, elle ne mesure plus que 30 mètres après qu’elle ait été  tronquée. La  section qui lui a été enlevée entre les rues du Pont Louis Philippe et Geoffroy l’Asnier a été rebaptisée l’Allée des Justes car elle longe le Mémorial de la Shoa.

     

    BbLa maison à colombages du XVIème siècle abritant à l'angle des rues des Barres et  du Grenier sur l'eau la MIJE (maison internationale des jeunes) (IVe)

     

    Son intérêt, outre son aspect, repose sur la maison à colombages formant angle avec la rue des Barres datant du XVIème siècle, bâtie originellement pour l’abbaye des Dames de Monbuisson (établie à Pontoise). L’encorbellement monté sur des consoles imposantes est souvent cité en référence.  Elle est devenue Maison Internationale des Jeunes  (MIJE) après son acquisition par la mairie  de Paris en 1972. il est intéressant de noter que cette rue a abrité durant les XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles le siège de la puissantes corporation des marchands.  Des fouilles ont permis de mettre à jour des fours de potiers comme souvent le long de la Seine.  Dommage que cette petite artère témoin d’un riche passé soit souvent si sale et encombrée de détritus.

      Cc Le passage du Gantelet entre la rue des Barres et la rue des Brosses (IVe)

     

    La 3ème voie est en fait l’agréable et étroit  passage du Gantelet,  ex passage Saint-Gervais.  Il  longe la façade sud de l’église et permet de rejoindre par la rue des Barres,  la rue de  Brosse près de la place Saint-Gervais.  Rattaché au service des parcs et jardins,  il est fermé par 2 grilles qui ne sont ouvertes que pendant la journée. De ce chemin on aperçoit des parties inconnues telles des cadrans solaires sur le mur de l’église ou de l’autre côté les 3 encadrements de fenêtres anciens posés dans  le jardin de la maison des compagnons du devoir toute proche.

    Dominique Feutry

     

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    L'angle de la bibliothèque historique de la ville de Paris au début du siècle dernier et le projet d'origine de Marais-Quatre soumis au budget participatif

     

      

    Les projets présentés au vote du Budget participatif « FAITES PARIS À VOTRE IDÉE » deviennent de ce fait la propriété de la Ville de Paris. Marais-Quatre a accepté cette convention en toute connaissance de cause. Soit.
    Mais cela autorise-t-il pour autant la Commission chargée du choix et de l’évaluation desdits projets à en modifier le contenu au point de dénaturer entièrement  celui-ci ?

     

    Projet déposé par l’Association Marais Quatre :

    ANIMER LE MUR ANGLE RUES DES FRANCS – BOURGEOIS ET PAVÉE

    Pour dissuader les agressions récurrentes sur ce mur aveugle, il est proposé de l’animer d’une vitrine de facture traditionnelle, rappelant celle qui existait au même endroit au 19eme siècle. Cette vitrine permettrait de présenter les activités de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, propriétaire des lieux.

     

    BhvpMur de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, rue des Francs-Bourgeois (IVe) régulièrement agressé par les tags et les affiches sauvages

     

    Elle aurait aussi l’intérêt d’initier un dialogue avec le Musée Carnavalet situé en face.

     

    Projet après modification par la Ville de Paris:

    PROJET N° 8. PRÉSENTER LES ACTIVITÉS CULTURELLES DE LA BIBLIOTHÈQUE HISTORIQUE DE LA VILLE DE PARIS ET DE LA BIBLIOTHÈQUE FORNEY

    Afin de présenter les activités des bibliothèques, il est proposé l’installation d’un mobilier interactif dans la cour de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP)  ainsi qu'à la Bibliothèque Forney. Ces « feuilletoirs » numériques seraient installés sous réserve de l'accord des Architectes des Bâtiments de France (ABF) et devront être adaptés à tous les publics (PMR/PSH).

     

    Nous constatons que le projet soumis au vote ne correspond absolument pas au projet déposé par Marais-Quatre, notre projet concernant la mise en valeur du mur aveugle de l’Hôtel Lamoignon, angle rue des Francs Bourgeois/rue Pavée, en permanence agressé par les tags et l’affichage sauvage.

    Rien à voir avec le « feuilletoir » ( ?) qui serait installé dans la cour de la BHVP et qui aurait sans doute peu de chances d’être accepté par l’ABF.

    Marais-Quatre

     

    En conséquence, Marais Quatre a adressé un courrier à la Mairie afin que le projet de la Ville de Paris soit retiré des propositions soumises au vote participatif. Nous approuvons totalement cette demande.

     

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    6154773_8c989d92-83d5-11e6-9e94-7df8fe484178-1_1000x625La façade restaurée de l'Hôtel Amelot de Bisseul, 47 rue Vieille du Temple (IVe)

     

      

    Nous en savons davantage sur la restauration de l’Hôtel Amelot de Bisseul dit Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, 47 rue Vieille du Temple (IVe),  après l’affichage d’un panneau indiquant les aménagements qui vont être entrepris après qu'aient été terminés ceux concernant les parties extérieures.

    Nous avions précisé dans un précédent article (27 septembre 2016), d’après nos informations, qu’un hôtel allait sans doute être aménagé dans ces somptueux locaux du Marais. Ce point se trouve désormais bel et bien confirmé.  Ainsi est-il écrit sur le panneau cité supra « Restauration intérieure et restructuration pour la création d’un hôtel de 9 suites avec restaurant sur cour et 2 commerces rue Vieille du Temple. »  

    Le propriétaire mentionné est une SAS (société par actions simplifiée) dénommée la Compagnie immobilière Hôtel Amelot de Bisseul domiciliée dans le VIIIe arrondissement dont l’activité est celle de marchand de biens. Elle est contrôlée par la SARL Société de Gestion Financière et Immobilière belge (SOGEFIBEL) dont le siège est à Uccle (une des communes de Bruxelles) et dont les animateurs semblent être les familles Hibert et Kerchove de Denterghem (un nom illustre des Flandres ayant pour devise « Endurer pour durer » …).

    Amelot bisseuil escalier monumentalHôtel Amelot de Bisseuil. Escalier monumental (Photo VlM)

     

    Deux ans de travaux sont prévus sous la supervision de l’architecte en chef des monuments historiques Gabor Mester de Parajd.

    Nous apprenons en prenant connaissance de l’affichage cité plus haut que lors de l’édification de l’Hôtel en 1657, Cottart, l’architecte,  avait souhaité changer de place l’entrée du bâtiment qui se trouvait auparavant rue des Guillemites (ex rue des Singes), ce qui nous vaut aujourd’hui ce splendide portail sculpté sur ses deux faces par Thomas Regnaudin.  L’ensemble a été classé en 1924 à la demande de son propriétaire d’alors le colonel Paul Brenot. Puis est décrit l’historique du bâtiment où est rappelé que Paul Louis Weiller avait commencé en 1951 le sauvetage et la restauration des décors intérieurs de Corneille, Cotelle, Boulogne, Vien et Guiberg. « Ces décors ont fait l’objet d’une étude préalable de reconnaissance et restauration sous le contrôle de la Conservation Régionale et de l’Inspection Générale des Monuments Historiques et seront restaurés… ». C’est une des raisons aussi pour laquelle il n’y aura que 9 suites afin « de respecter l’intégralité des décors conservés (pour la plupart d’origine)… et … correspondre à l’organisation historique (des appartements) de l’Hôtel … »  

    « Le restaurant sera installé dans les anciennes écuries et remises à voitures sur la grande cour.»

    Autre élément intéressant, un sondage et des fouilles archéologiques ont été réalisés, des vestiges du XIVe siècle, en cours d’analyse,  ont été mis au jour.  

    Un élément important mérite d’être souligné. A l’issue des travaux «  la traversée historique de la parcelle… (c’est-à-dire des 2 cours)… sera ouverte au public. » Peut-être que la maison Chanel, installée de façon éphémère nous avait-on dit dans les 2 magasins du rez-de-chaussée, restera dans les lieux, la restauration terminée (voir notre article du 5 décembre 2016) ?

    Indéniablement nous sommes en présence d’aménagements très importants d’un monument d’exception,  nous sommes persuadés que tout sera mis en œuvre pour magnifier les lieux sans les dénaturer.

    Dominique Feutry

     

  •   1867b86d98fd782_5624_300x300  Façade de l'hôtel de Montescot 70 rue des Archives (IIIe)  

      

     

     
    Dans un article du 2 mars dernier intitulé « Des hôtels particuliers plutôt discrets sous le soleil de de février nous évoquions entre autres les deux hôtels  de  Montescot et de Villeflix  situés respectivement  au 70 et au 72 rue des Archives (IIIe).

    Bâtis ensemble au XIIe siècle (1647) pour l’intendant de la généralité de Paris François de Montescot, ils seront dissociés en 1690. Pourquoi le même propriétaire a-t-il  fait édifier deux hôtels côte à côte. En fait l’un était destiné à son habitation quand l’autre était voué à la location.

    Ils passent dans les mains de Louis de Bailleul, président au Parlement de Paris et en 1678, les descendants de ce dernier aux Jossier de La Jonchère qui vont les séparer en deux propriétés distinctes en 1691.

    L’Hôtel de Montescot

    En ce qui concerne l’Hôtel de Montescot seuls les bâtiments du 70 garderont le nom de Montescot, malgré les différents propriétaires (Legras et Gasq de Lalande) qui se sont succédé avant la Révolution. Une plaque apposée sur la façade rappelle que Lamennais est mort à cet endroit. Puis l’Hôtel, comme tous les autres, devint un immeuble de rapport destiné à la location de logements et de commerces. La restauration qui permet aujourd’hui d’admirer cette construction n’a été entreprise qu’en 1991-1992.

    Le portail sur rue attire le regard avec ses guirlandes de fleurs sculptées et le mascaron qui le chapeaute.

    Le logis au fond de la cour comporte trois niveaux. L’aile droite en retour est plus basse. A l’intérieur, si tout le décor a disparu, il subsiste néanmoins un magnifique escalier Louis XV avec sa rampe en fer forgé. Le jardin qui n’est pas visible de la rue a été reconstitué.

    Paul Smith a installé son siège dans ces bâtiments.

      SE927S5MvWR-lHpoXYaZOFLlLtg  Portail d'entrée de l'Hôtel de Villeflix, 72 rue des Archives

     

    L’Hôtel de Villeflix

    Au 72, l’Hôtel de Villeflix, lors de sa séparation de l’Hôtel de Montescot, fut cédé à Françoise Ricoult, épouse de François Vireau de Villeflix, à l’origine du nom qu’il porte encore aujourd’hui. Ses descendants qui conservèrent pendant plusieurs générations le bien portaient le nom Michau de Montaran. Puis l’immeuble subit les dégradations, notamment une surélévation, liée à son nouvel usage au XIXe et durant une partie du XXe siècle, en tant que local commercial, artisanal et d’habitation locative, avant l’importante restauration qui lui a redonné un certain éclat.

     

    Lpdp_24516-1Vieille photographie de la fontaine du jardin de l'Hôtel de Villeflix (Paris Musées Collection)

     

    « Le portail sur rue a été surélevé d’un petit étage sous Louis XV. Les vantaux de la porte sont sculptés de bas-reliefs représentant une allégorie de la Justice et Esculape… Le logis en fond de cour a été privé de ses décors intérieurs. »

    « Une exceptionnelle fontaine du XVIIIe siècle a été conservée dans l’ancien jardin... Elle représente un homme et une femme autour d’une urne. »

      

    Sources :

    1. Le Marais. Alexandre Gady. Le Passage. 2004.
    2. Le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet.
    3. Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Danielle Chadych, Parigramme, 2010.

     

  •   A0L'immeuble art déco du 8-10 rue de Renard (IVe) tel qu'il se présentera après sa restauration 

     

      

    Des travaux importants sont engagés dans le très bel immeuble des années 20 situé à l'angle des rues du Renard (n° 8-10) et de la Verrerie (n° 58). Des palissades débordent sur la chaussée, ce qui rend la circulation  difficile. 
     
    Chacun s'interroge sur cet important chantier et sa destination…
     
    Autrefois propriété du groupe Agache-Willot,  après le rachat du groupe Boussac-Saint-Frères en 1978, puis passé aux main du Crédit Commercial de France (devenu HSBC) qui y abritait ses services informatiques, le dernier occupant était la Direction de l'Administration Pénitentiaire dépendant du Ministère de la justice.
     
     
    A1L'immeuble en travaux fermé par des palissades (photo VlM)  
     
     
     
    Vendu l'an passé à COVEA, le groupe d'assurances mutuelles réunissant les marques MAAF, GMF et MMA…, c'est GMF Vie qui est le propriétaire de cet immeuble ainsi que l'indique le permis de travaux. Ces derniers portent sur l'ensemble de l'immeuble qui sera totalement rénové. Des patios seront créés, les ascenseurs remplacés et le toit sera végétalisé.
     
    Espérons que le magnifique escalier pièce maîtresse du bâtiment sera restauré et que l'exceptionnelle pièce d'angle du 1er  étage, entièrement habillée de boiseries en acajou de Cuba gardera son aspect d'origine. La fin des aménagements est prévue pour fin 2018. 
     
    Selon diverses sources, l'ensemble des 8 000 m2 sera occupé par Technicolor (ancien groupe Thomson) qui s'est spécialisée dans le conception et la fabrication de systèmes de vidéos et d'images numériques destinés aux professionnels des médias.
     
     
  • A0 Devanture bariolée d'une pharmacie de la rue Rambuteau (IIIe) (photo VlM)

     

      

    Le mouvement semble vraiment s’amplifier, tous les quartiers, dont le Marais, sont concernés et chacun, médusé, constate la multiplication des transformations des devantures des pharmacies en panneaux publicitaires figées et mobiles puisque des écrans plaqués derrière les vitres font aussi défiler des publicités vantant tel ou tel médicament, tel produit de soins etc…

    Cette évolution relativement rapide qui enlaidit nos rues est une des conséquences de la nécessité pour les pharmaciens d’évoluer et de changer de modèle face à la montée du numérique, la vente sur internet et,  tôt  ou tard, en grandes surfaces, sans oublier le déremboursement des médicaments et la montée des parapharmacies qui n’ont pas les mêmes contraintes réglementaires.  

    A1Devanture d'une pharmacie de la rue du Temple (IVe) (photo VlM)  

     

    En réponse à toutes ces mutations et pour essayer de maintenir des marges suffisantes, les pharmaciens adhérent à des groupements nationaux ou régionaux (il en existe des dizaines en France) qui leur permettent de mutualiser leurs achats, de bénéficier de promotions et d’obtenir des meilleurs prix tout en ayant aussi accès à du personnel qualifié.  Ils se sont donc lancés dans la dynamique du marketing de la santé, du bien-être et de la cosmétique.  

    L’affichage non régulé que nous dénonçons en est une de résultante. Mais doit-on pour autant laisser chaque officine étaler sur ses vitrines ce qu’elle veut, au mépris de l’esthétique et surtout des règles existantes, telles celles relatives au PSMV.  

    Que se produirait–il si chaque commerçant, quelle que soit son activité, placardait  sur ses vitrines, affiches, calicots et autres joyeusetés donnant à nos rues un aspect  permanent de kermesse et de carnaval ?

     

    A2Devanture d'une pharmacie rue Beaubourg (IVe) (photo VlM)

     

    Il est temps que les autorités, la Direction de l’Urbanisme et les architectes des bâtiments de France en particulier, se saisissent de ce sujet. Si il n’y est pas pris garde, alors nous pouvons prédire que le phénomène va continuer à se développer de façon anarchique, fera école et tout retour en arrière deviendra compliqué.

    Dominique Feutry