Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • Sans-titreLe Gymnase de la rue Michel Le Comte (IIIe)

     

    Créé en 1898 et abandonné dans les années 30 (malgré une relance rapidement laissée sans suite dans les années 90),  le concours de façades vient d‘être rétabli par le Conseil de Paris sur proposition du  groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris pour, a-t-il été annoncé, "relancer l'exigence d'esthétisme" dans l'architecture parisienne.

    A l’origine ce concours avait pour vocation de rompre avec la « standardisation »  imposée par le style haussmannien.  A l’origine le concours récompensait les plus belles façades réalisées dans l’année et nous a laissé  les merveilleuses façades dues à Guimard., Auguste Perret ou à Pierre et Alex  Fournier.

    « Stimuler la créativité», tel est le canon mis en avant pour que Paris puisse se distinguer au travers de ses nouvelles façades en évitant « la banalisation et l’uniformisation » contre lesquelles la capitale Paris n’est malheureusement pas immunisée.  

     

    C66a46_98abd1723f3f4a22a9d0a9f46a40c888~mv2_jpg_srz_710_473_85_22_0_50_1_20_0L'école et piscine Saint-Merri (IVe) 

     

    L’initiative tombe à propos ; depuis plusieurs années certains projets immobiliers se distinguent plus par leur manque de créativité que par leur inventivité. Il suffit par exemple de citer quelques cas déplorables dans notre quartier comme l’école-piscine Saint Merri rue du Renard (IVe), l’ensemble Morland (IVe) où se trouvait il y a peu encore la Direction de l’Urbanisme ou le gymnase de la rue Michel Le Comte (IIIe). Trois réalisations, mais il y en bien d’autres, qui rompent et gâchent l’esthétisme de l’ilot, voire du quartier dans lequel elles se trouvent.

    Nous saluons cette décision encourageante en espérant qu'elle ranime la créativité et le rayonnement architectural de Paris.

    Dominique Feutry

     

  • BBB L'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe) vu du Square Léopold-Achille 

     

    La Commission du Vieux Paris dont les vœux sont publiés au Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, déclare dans le n° du 2 mai,  à propos de l'aménagement de l'Hôtel de Vigny 10 rue du Parc Royal (IIIe) (nos articles des 29 septembre 2015 et 16 décembre 2016), que "au vu des pièces modificatives déposées par la pétitionnaire (NDLR : les Thés Mariage), la Commission estimait que le nouveau projet ne répondait pas à sa demande  et maintenait le vœu pris dans la séance du 16 novembre 2016 qui préconisait que le traitement des rez-de-chaussée sur rue s'inscrive plutôt dans une logique de restitution d'un état ancien."

    Cet avis renouvelé du 22 mars qui peut très bien ne pas être suivi montre que cette restauration n'emporte pas l'unanimité et transformer en salon de thé  le bas d'un immeuble qui n'a pas été prévu pour cela n’est pas sans poser problème… Cet avis réitéré de la Commission qui veille sur ce plan en est l'illustration. 

    Espérons que la rénovation de l'Hôtel aboutisse à une réalisation réussie qui respectera le lieux. 

     

  • IMG_0642La façade du dispensaire de l'Office public d'hygiène sociale du département de la Seine 5 rue de Saintonge (IIIe) (photo VlM)

     

     

    Dans un rapport établi en 1927 par Henri Sellier et Henri Rousselle, le Conseil général de la Seine dresse le bilan de la lutte contre la tuberculose menée par l'Office public d'hygiène sociale du département de la Seine. 

    Cet organisme dont les inscriptions subsistent sur la façade du 5 rue de Saintonge (IIIe) où se trouvait un des dispensaires  a été  créé après la première guerre mondiale et intervenait en complément des services administratifs d'hygiène des deux préfectures (de la Seine et de police) chargés de faire appliquer les règlements sanitaires.

    Ces dispensaires étaient présents dans tous les arrondissements.

    L'emplacement où se trouvait celui du IIIe est encore bien visible 5 rue Saintonge avec son style très années 20. Des carreaux de couleur beige non uniforme ont été utilisés sur toute la façade du rez de chaussée alors que des carreaux bleus "lazuli" ou pâles (pour le sigle)  sont employés pour indiquer le nom de l'organisme. Une longue devanture discrète par le ton du fond employé mais toutefois bien visible du fait des lettres bleues apparaissant en fort contraste. La porte d’accès de l'immeuble en fer forgé réalisée à la même époque est restée dans son jus elle aussi. 

    En passant devant il faut s’arrêter et apprécier cette façade parvenue jusqu'à nous sans véritable modification.

    Dominique Feutry

     


  • 6a00d8341d8a0f53ef01b7c8f30e61970b-500wi
    Etat actuel du 26 de la rue de Montmorency (IIIe) dont la rénovation va démarrer (photo VlM)

     

     

    L'immeuble "abandonné " au no 26 de la rue de Montmorency (IIIe) qui abritait autrefois un restaurant réputé attend sa remise en état depuis au moins 8 ans (voir nos articles des 17 décembre 2012 et 27 octobre 2013). Un permis de construire délivré le 30 novembre 2016 est apposé sur la façade et précise la nature des travaux " Réhabilitation d'un immeuble d'habitation et de commerce, changement partiel de la destination d'un local commercial en habitation, déplacement de trémie d'ascenseur et d'escalier, couverture de courette à réalité de chaussée, remplacement des menuiseries extérieures, ravalement des façades."

    Voilà une excellente nouvelle annonçant la renaissance de cet édifice qui faisait tache depuis si longtemps dans la section de la rue de Montmorency entre les rues Beaubourg et du Temple. Nous avions publié plusieurs articles sur notre blog pour dénoncer cette situation tout en relatant les différentes péripéties qui ont émaillé ce dossier, l'immeuble ayant été convoité un moment par la mairie qui souhaitait y aménager des logements sociaux. 
     
     
     
    IMG_0629Situation actuelle du 69-71 rue Beaubourg (IIIe) (photo VlM)
     
     
     
     
    Autre immeuble "verrue" dans le quartier, le bâtiment de bureaux se trouvant aux 69-71 rue Beaubourg (IIIe), propriété d'un groupe financier. De facture très disgracieuse dans son environnement immédiat, il est depuis plusieurs mois totalement abandonné et offre un aspect "délabré". Des affiches, des tags masquent le niveau inférieur, la saleté s'accumule à ses pieds et des stores pendent aux fenêtres. Situation indigne et inadmissible qui fait des émules lorsque l'on considère les magasins fermés environnants dont les vitrines disparaissent derrière de véritables rideaux d'affiches collées, comme à l'angle des rues de Turenne et du Parc Royal (IIIe) !! Ces cas ne devraient pas se produire ni prospérer.
     
    Il appartient aux autorités, nos édiles responsables notamment, de s'impliquer dans ses dossiers en évitant pour les immeubles liés à des procédures longues qu'ils soient inutilement dégradés, squattés en attendant leur sort et en obligeant les propriétaires négligents à maintenir en état leur bien.
     
    Laisser faire est coupable et ne fait qu'aggraver l'image de malpropreté ambiante de Paris qui vient de conduire la Maire au lancement d'un 3ème plan de propreté depuis son élection à l'Hôtel de ville.
     
    Dominique Feutry
     
     
  • Quatre-fils grue géante 24 04 17Mise en station à hauteur du 20 rue des Quatre-Fils (IIIe), cette grue-élévatrice a déplacé sa charge du chantier Archives vers la chaussée de la rue des Quatre-Fils momentanément condamnée (Photo VlM)

     

     

    L'évènement préfigure la livraison par Bouygues au propriétaire des bâtiments l'investisseur américain Blakstone du chantier de travaux qui s'étend de la rue des Archives à la rue Charlot. Des travaux de réhabilitation et de transformation qui durent depuis des années. La partie du chantier qui borde la rue Charlot est terminée et les occupants vont bientôt s'installer. Rappelons qu'il y a parmi eux une crèche dont l'accès se fera par la ruelle Sourdis.

    La présence de cette grue monumentale s'explique par la nécessité d'évacuer les abris de chantier qui ont été installés au cœur des travaux. Des "bungalows" métalliques, genre "Algéco", qui pèsent plusieurs tonnes. Il fallait pour déplacer une telle charge sur plusieurs dizaines de mètres de distance en sautant par dessus les bâtiments du musée de la Chasse et de la Nature, un engin aux caractéristiques exceptionnelles. Qu'on en juge : une flèche télescopique de 60 mètres de long capable de soulever 350 tonnes !

    La rue des Quatre-Fils est momentanément condamnée. C'est le prix à payer pour que la rue des Archives retrouve son état normal avec un lustre qu'elle avait perdu durant les années de vicissitude qu'elle a vécues.

    Le propriétaire Blakstone refuse pour le moment de communiquer l'identité des futurs occupants (*). On comprend que, si certains ont d'ores et déjà opté pour ce site, on est encore loin d'avoir finalisé les contrats de location pour une part importante des 24.000 m² disponibles.

     

    (*) Un de nos lecteurs s'exprime à ce sujet dans la rubrique "commentaires" pour dire que parmi eux figurent "Le Festival de Cannes" qui occupera les 2 derniers niveaux du bâtiment Charlot et "WeWork" qui développera sur les 3 premiers étages du bâtiment Archives son concept d'espaces de co-working  

     

  •   A0101 sagesse salomonLa sagesse de Salomon vitrail du XVIe (église Saint-Gervais Saint-Protais) 

     

    Le visiteur qui se rend à l'intérieur de l'église Saint-Gervais Saint-Protais (IVe)  découvre de magnifiques verrières, toutes en parfait état, qui donnent une grandeur toute particulière à l'édifice. Certains vitraux datent du XVIe siècle mais ce qui les rend plus remarquables encore est qu'ils se mêlent à des vitraux récents qui se fondent les uns aux autres, donnant une unité étonnante au monument. Ils ont remplacé des verrières détruites ou en verre blanc translucide installées au XVIIe siècle pour apporter plus de lumière à l’intérieur.

     A102 CourageuxVitrail de Claude Courageux (église Saint-Gervais Saint-Protais)

     

    Deux artistes ont œuvré à la réalisations des nouveaux vitraux. Sylvie Gaudin qui fut la première à intervenir.sur 4 vitraux au niveau du chevet sud : Nativité, Baptême, Passion, Résurrection, Ascension et Pentecôte. Elle avait repris les ateliers familiaux dans lesquels 4 générations se sont succédé. 

     A103 Détail d'un vitrail de Sylvie Gaudin (église Saint-Gervais Saint-Protais)

     

    Dans le cadre de la campagne de restauration qui s'est achevée en 2003, il a été décidé de confier la réalisation de onze autres verrières (La Jérusalem nouvelle, Adam et Noé, Abraham et Jacob, Moïse et Élie..,), au niveau des baies hautes de l’édifice et au-dessus de l'orgue, à un autre maître verrier, Claude Courageux.

    Les deux artistes ont pu réaliser ces œuvres suggestives aux couleurs souvent chaudes grâce à un accord avec la Caisse des Monuments historiques, la Ville de Paris et la commission d'Art sacré, opération qui fut largement financée par le mécénat et les dons. Le plus étonnant reste que ces deux artistes n’ont pas travaillé ensemble puisque l'un d'eux est décédé en 1994 et pourtant les réalisations s’harmonisent admirablement.

    A découvrir

    Dominique Feutry 

     

  •  A112La place des Vosges, lieu emblématique du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais 

     

    Un nouveau décret en date du 29 mars 2017 en application de la loi du 7 juillet 2016 relative au patrimoine mondial, aux monuments historiques et aux sites patrimoniaux remarquables (dite loi LCAP) vient d'être récemment publié. Il définit les modalités d'application de la loi. Il détermine la procédure de classement au titre des sites patrimoniaux remarquables, ainsi que le régime de travaux applicable aux immeubles situés dans leur périmètre. Cette loi rappelons le contient plusieurs dispositions qui impactent les règles d'urbanisme.

    Nous avons repris des passages de plusieurs commentaires relatifs aux dispositions de ce nouveau texte car il traite notamment des plans de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), plans auxquels est soumis le Marais. 

    Le décret précise les outils mis en œuvre par l’État et les collectivités territoriales en vue d’assurer la préservation des biens reconnus en tant que biens du patrimoine mondial. Il présente les nouvelles dispositions relatives aux sites patrimoniaux remarquables et précise également les différentes gouvernances publiques et territoriales ainsi que leurs rôles dans la procédure de classement des sites patrimoniaux remarquables.

    Le décret précise aussi la procédure d’élaboration et le contenu du plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine élaboré par les élus. Ce document, soumis à l’accord du préfet, est annexé au PLU. Le décret définit les modalités d’élaboration par les élus et le contenu du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV). 
    Cette procédure est conduite par le préfet et par le maire ou le président de l’Établissement Public de Coopération Intercommunal (EPCI) compétent en matière d’urbanisme. Le président de l’EPCI soumet le projet de PSMV pour avis à la commission locale du site patrimonial remarquable. Au vu de son avis et, le cas échéant, de la commune concernée, il délibère sur le projet.

    Lorsqu’une commune a demandé que tout ou partie de son territoire soit couvert par un PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur) et que l’EPCI a refusé, « le préfet peut demander à ce dernier d’engager la procédure ».

    Cette mesure est la traduction d’une disposition que nous avions signalée (voir notre article du 28 octobre 2016) et qui a été introduite par le Sénat lors du débat parlementaire permettant d’associer plus étroitement les communes concernées par un site patrimonial remarquable à l’élaboration des documents de protection, lorsque cette compétence relève de l’échelon intercommunal.

    Le PSMV est transmis par le préfet au ministre de la Culture et soumis pour avis à la commission nationale du patrimoine et de l’architecture. Il est approuvé par arrêté préfectoral et publié par décret en Conseil d’État. Concernant le régime des travaux, le décret prévoit que « les immeubles situés dans le périmètre d'un site patrimonial remarquable ou concernés par une opération de restauration immobilière peuvent être visités par des hommes de l'art spécialement habilités à cet effet par arrêté du maire sur proposition du préfet. »

    Le décret définit enfin la procédure de création d'un périmètre délimité des abords de monuments historiques et le régime de travaux applicable aux immeubles situés dans ce périmètre. Il s'applique aussi aux demandes d'autorisations d'urbanisme et aux déclarations préalables déposées à compter du lendemain de sa publication.

     

  • FootC'est le 2 avril 2017 que ce nouveau parc sera inauguré. A l'à-plomb de l'Hôtel de Ville on découvre cette construction étrange en forme de carène de bateau renversée : un terrain de mini-foot sous une résille à grosses mailles

     

    "Nous avons souhaité que seuls des projets à très haut niveau de responsabilité environnementale et sociale soient sélectionnés pour s’installer dans ce lieu emblématique".

    Ainsi s'exprime la Ville de Paris pour présenter l'aménagement du parc. L'examen des attractions et appareils qui sont nombreux le long d'un parcours de 4,5 kilomètres rive droite nous convainc qu'il y a bien eu une réflexion derrière chacun des choix : nature de l'activité, sélection des matériaux, impact social….

    Il ne fait aucun doute que l'animation, la bousculade même pendant les week-ends, seront au rendez-vous. Une réflexion toutefois semble avoir manqué dans l'élaboration du cahier des charges : l'impact esthétique, sur un site où l'harmonie s'impose comme la plus haute des exigences.

    De notre point de vue, il y a eu manifestement une volonté "d'entasser" les attractions. Elles se suivent à la queue leu leu sur une bonne portion des berges qu'elles encombrent visuellement. Elles utilisent certes des matériaux à l'étiquette écolo mais le décor qui en résulte est artificiel et n'évoque la nature que de loin. Il y a aussi cette "salle de foot" dont on se serait bien passé, et le gros filet de pêche qui la tapisse, qui masquent la vue prestigieuse sur l'Hôtel de Ville

    En résumé, ces aménagements donnent à la berge un air apprêté qui nous éloigne du paysage naturel d'un bord de rivière. Le modèle doit un peu trop à Disneyland et pas assez aux bords de Marne. Dommage, car en dépit des critiques que nous formulons et en dehors de toute polémique sur les reports de trafic et le déplacement de la pollution, le résultat est promis à un succès planétaire.

    GS

     

  • Quatre-fils 18 collages 25 03 17Collages sur le mur-pignon du 20 rue des Quatre-Fils (IIIe) (Photo VlM)

     

    Loi scélérate : l'expression est apparue sous la IIIème République à propos de lois d'exception visant les anarchistes. Elle s'est perpétuée sous la Vème République et des hommes politiques de tous bords en ont fait impudemment usage. Dans le langage courant, il s'agit aujourd'hui de dispositions légales ou réglementaires qui contrarient les intentions de certains….

    Ainsi en est-il des tags et de toutes ces dégradations de notre environnement qui défigurent le paysage urbain. Au nom de leur désir de s'exprimer ou de se défouler, des individus prennent possession,  nuitamment en général pour ne pas se faire  prendre "en flagrant délit", de façades, de murs, de palissades et de tout support qui convient à leur entreprise, sans l'accord du propriétaire.

    Ce comportement conduit au saccage de lieux qui font partie de notre patrimoine collectif. Un des rares vestiges que nous possédons à Paris de l'époque du Moyen-Âge est le passage des Arbalétriers, à hauteur du 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe). Il permettait au XVème siècle d'aller de l'Hôtel Barbette vers la Seine en passant par une poterne dans la muraille Philippe Auguste. C'est en faisant ce trajet nous dit l'Histoire (certains diront : la Tradition) que le Duc d'Orléans, rentrant d'un rendez-vous galant avec la reine Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI,  fut assassiné par les sbires de son cousin le Duc de Bourgogne dit Jean-sans-Peur. C'était en 1407.

    Arbalétriers 29 03 17Rive OUEST du passage des Arbalétriers (IIIe) et demeure en encorbellement. Vue du désastre de ce lieu historique, imputable à ses propriétaires privés et à ceux de la voie. En revanche, la rive EST est entretenue et fait honneur à ceux qui ont entrepris sa réhabilitation.

     

    Ce passage aujourd'hui jette la honte sur ses propriétaires. La légèreté des uns et la cupidité des autres font qu'ils se refusent à prendre les décisions qui permettraient de réhabiliter le site et de le protéger des appétits des vandales. Le Centre Culturel Suisse qui est l'une des personnes morales propriétaires se focalise sur les quelque 40.000 personnes qui entrent chaque année dans cette voie pour accéder à un hangar où ont lieu des expositions ou autres manifestations culturelles. Par ce motif, il se refuse à fermer la grille d'accès quand vient le soir.

    Nous avons tous de la sympathie pour les helvètes qui sont un peuple respectable et qui bénéficient d'une image prestigieuse mais en l'espèce, et nous le disons tout haut à leur Ambassadeur, en permettant aux vandales de sévir dans le passage ils sont vandales eux-mêmes. Ce n'est pas l'image que nous voulons avoir de la Suisse et de sa culture.

    Les "infractions vertueuses" sont un oxymore du même acabit que la "loi scélérate" mais il en est le négatif. En prenant possession d'un mur de la même manière que les vandales mais en y laissant une trace esthétique leurs auteurs nous incitent à beaucoup d'indulgence. Les "parapluies" du mur-pignon du 20 rue des Quatre-Fils appartiennent à cette famille d'infractions qui nous inclinent à accepter qu'en la matière certains en prennent à leur aise avec la loi. Cependant, nous ne donnons pas licence à chacun pour autant de s'octroyer ce droit, considérant qu'il a du talent. La règle reste la règle. La tolérance ne peut être que l'exception.

    Gérard Simonet

     

  •   85061Jardin potager sur le toit de l'Hôtel de Ville de Paris

     

    En novembre, dans le cadre du projet d’agriculture urbaine, un potager était installé sur le toit de la Mairie de Paris 4 rue de Lobau (IVe). Basilic, fraises, framboises, menthe, sauge, thym et autres plantes et  ruches  ont ainsi rejoint 300 pieds de vigne (voir notre article du 19 octobre 2016).

    Au même moment un projet de potager et houblonnière était annoncé sur les toits de l’Opéra Bastille, alors que sa « grande sœur »,  l’Opéra Garnier,  a acquis depuis quelques  temps déjà  une certaine renommée pour ses ruchers comme ceux du Crédit Municipal rue des Francs Bourgeois (notre article du 08 novembre 2012) ou  sur le toit de la mairie du IVe (notre article du 13 janvier 2017).

    Le Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris (BMO) du 17 mars, dans la liste des  permis de construire déposés,  mentionne la demande  émanant de la Direction du patrimoine et de l’architecture de la Ville de Paris  d’installation d’un potager urbain sur le toit–terrasse du bâtiment situé au carrefour des rues Gabriel  Vicaire (N° 4-6) Eugène Spüler (N° 5) et Dupetit-Thouars (N° 11) , juste derrière le Square du  Temple (IIIe).

    Cette nouvelle tendance de l’agriculture citadine a été saluée par le journal  « Les Échos » qui titrait dans son édition du 29 avril 2016, « Salades sur le toit, tomates en pied d’immeubles, radis sur le balcon… »,  et rappelait que les entreprises avec les « Corporate  gardens »,  les administrations, les restaurants, les grands magasins  (le BHV par exemple)  succombaient eux aussi à cette tendance. Une sorte de prolongement naturel au développement des jardins  partagés  dont la mode nous est venue de New York et à l’origine de la charte « Main Verte »  fixant le cahier des charges de ces nouveaux espaces cultivés.

     

    Potager_bhvLe projet d'aménagement d'un potager sur le toit du BHV-Marais 

     

     Au–delà du côté plaisant et écologique de ce mouvement, ne négligeons pas les problèmes que sous-tend l’installation d’un toit-potager ou jardin, sur une terrasse.  Il nécessite en effet des investissements coûteux surtout si le toit n’a pas été construit pour supporter le poids élevé de la terre, sans oublier la question de l’étanchéité et de l’accès sécurisé pour les personnes qui  s’y rendront. Il est d’ailleurs recommandé désormais que les nouvelles constructions intègrent cette évolution dans l’utilisation des toits.

    « Produire, consommer et recycler sur place » est devenu un écosystème comme le seront peut-être demain les  « micro fermes urbaines ».  Sur les toits, il faut le souligner, les plantes, à la différence de celles poussant dans les sols urbains pollués,  dégradent et utilisent le dioxyde d’azote et l’ozone pendant que les particules de carbone partent avec la pluie. On ne peut cependant pas parler de récoltes  « Bio », car ce label impose de « cultiver en pleine terre… »

    Terminons ces explications en insistant sur le fait que si nous sommes favorables à l’aménagement de potagers sur les toits, nous restons contre l’aménagement des toits en terrasses-bars à ciel ouvert  qui sont source de nuisances sonores allant jusqu’à « pourrir » toute la vie d’un quartier.

    Dominique Feutry