Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

  • Vign-liste-bis_news_conf_haussmann-defsite_d1667Une des photographies exposées actuellement au Pavillon de l'Arsenal dans le cadre de "Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann" 

     

     

    Nous vous avions annoncé dans un article du 30 janvier 2017  la trés intéressante exposition "Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann qui se tient actuellement au Pavillon de l'Arsenal. Dans ce cadre une conférence particulièrement documentée et étayée "Paris Haussmann-Modèle de Ville" a été donnée le 8 mars par les deux architectes Umberto Napolitano et Franck Boutté, commissaires de l'exposition. Ils ont passé « au crible » devant une salle comble les réalisations d’Haussmann et de son équipe pour en tirer des grands principes pouvant être appliqués dans le contexte et les normes d'urbanisation et de construction  actuels.

    Il a tout d’abord été rappelé qu’en 60 ans (1853-1914), période sur laquelle s’est étendue la puissante dynamique haussmannienne, 60% du territoire parisien a été construit ou reconstruit de 60 000 immeubles nouveaux.

    Se fondant sur les tracés des enceintes anciennes qui entouraient Paris, sur des repères définis souvent pas les monuments existants, « la transformation de Paris par Haussmann peut se lire comme une manipulation des cinq éléments constitutifs du paysage urbain : les voies, les limites, les nœuds, les points de repère et les quartiers.

    L’idée de la ville selon Haussmann s’étend à tout l’environnement construit, depuis les percées et le mobilier urbain jusqu’aux façades des immeubles, à leurs éléments de langage et au vocabu­laire de leur ornementation qui marquent de leur identité tant l’espace public que la sphère privée. »

    L’étude présentée montre que malgré une densité du bâti de 66%, le maillage haussmannien en termes d’accessibilité donne “un périmètre  marchable » sur 400 m de 1er ordre comparé à d’autres villes et il en est  de même de l’accessibilité des services.

    La ville est qualifiée de résiliente en ce sens qu’elle est durable puisqu’elle peut absorber les changements tout en gardant sa struc­ture (avec une grande cohérence de la ville du dessus et de la ville du dessous) et un surdimensionnement initial qui facilite mutations et évolutions.

    « Le tissu parisien est constitué de 3385 îlots « … bâtiments uniques dans lesquels ont été évidées des cours qui sont très hétérogènes en forme et en taille  mais similaires dans leurs typologies du fait de constituants identiques. »

    “En planifiant la ville par le vide – rues, repères urbains et espaces publics –, Haussmann découpe des « plaques urbaines » de superficies et d’échelles variables… L’îlot est le véritable outil de la densité, de cette incroyable compacité qui place Paris parmi les villes les plus denses au monde et en fait la singularité.”

    Enfin il est rappelé que « les immeubles destinés à la location varient de cinq à sept étages avec un rez-de-chaussée pour les commerces s’il est sur un boulevard, la loge de gardien. Puis on trouve un entresol, le 2ème étage bénéficie d’une hauteur sous plafond plus importante et d’un balcon. Les 3ème et 4ème étages identiques ont une hauteur inférieure, le 5ème étage est pourvu d’un balcon, le 6ème  étage est plus bas de plafond et abrite en soupente les chambres des domestiques. » 

    En conclusion, il ressort que le Paris d’Haussmann apparait encore aujourd’hui, malgré bien des évolutions, comme une référence tant aux plans de la résilience, de la densité, de la connexité, que porteur d’identité, d’intensité de mixité et d’attractivité. Une belle leçon du passé.

     

  • QuartierRue des Gravilliers (IIIe)

     

    La rue des Gravilliers (IIIe)  est depuis longtemps  une des rues du Marais qui concentrent les magasins de vente en gros qui ont fait fuir progressivement la plupart des petits commerçants  poissonnier,  boulangers … Face à cette emprise progressive le Maire du IIIe arrondissement a réagi et a fait en sorte de diversifier l’activité tout en maintenant des commerces de bouche (dont le boucher au 28 qui a pu remplacer son prédécesseur prenant sa retraite grâce à un montage avec la SEMAEST), des artisans et en facilitant l’implantation de nouvelles activités, hôtel,  galeries d’art…  

    Depuis quelque temps un mouvement de fond se produit. Les commerces de gros/semi gros quittent la rue, soit pour s’installer en banlieue, soit parce que leur propriétaire prennent leur  retraite, soit pour réaliser une confortable plus-value.  On ne compte plus aujourd’hui  le nombre de fonds de commerce à céder suite à des fermetures qui  semblent s’accélérer. Les pancartes et panneaux « A vendre » foisonnent tant du côté pair que du côté impair de la rue . . .

    Des travaux ont été entrepris déjà par les nouveaux arrivants. Les riverains sont sensibles à cette évolution et s’étonnent de certaines réalisations comme la laverie au n° 52 dont la devanture est  banale, lisse et par trop quelconque, sans imagination, s’insère assez mal dans le cadre du PSMV (voir notre article du 22 février 2017).  Au n° 13 l’ex boulangerie fermée depuis fort longtemps est en cours de transformation, à ce stade des travaux,  le recul de la vitrine laisse imaginer le pire pour cet immeuble XVIIème-XVIIIème qui mérite un meilleur traitement.  C’est dommage de ne pas profiter de ces aménagements pour commencer à redonner à cette vieille rue une harmonie qu’elle a perdue depuis bien des années.  

    Ce serait aussi une incitation pour que le passage des Gravilliers qui relie la rue éponyme à la rue Chapon  soit rénové. Il regroupe plusieurs galeries d’art courageuses d’avoir choisi cet endroit  qui appartient à plusieurs copropriétés qui ont déjà  commercé et c’est une bonne chose  le ravalement des façades de certains immeubles qui révèlent davantage le contraste saisissant avec le rez de chaussée couvert de tags, sale, où sont stockées des poubelles, une voie  plutôt repoussante pour le piéton qui hésite à s’y aventurer. Un simple coup d’œil laisse pourtant imaginer quelle était la qualité de ce lieu autrefois, on distingue de belles entrées obstruées et de très jolies  colonnes en bois.

    La rue des Gravilliers mérite beaucoup mieux. Le défi peut être relevé comme l’a été celui de la rediversification de la rue. Il a été relevé par exemple rue Temple.  

    Pour cette raison tous les  intervenants sont concernés. Les habitants ne doivent pas laisser faire n’importe quoi. Les commerçants qui s’installent ou effectuent des rénovations sont tenus de les réaliser dans le respect du PSMV. La Direction de l’Urbanisme ainsi que l’Architecte des bâtiments de France sont compétents pour y veiller et nous comptons beaucoup sur eux pour faire appliquer les règles  existantes.  Quant à la mairie d’arrondissement elle a aussi son mot à dire.  A ce titre d’ailleurs la rénovation de la boucherie est exemplaire (voir notre article du 28 août 2015) comme l’est celle de l’Hôtel Jules et Jim (notre article du 10 mars 2013).  

    Quant à notre association elle sera toujours présente pour dénoncer les abus,  les excès et ceux qui bafouent les obligations auxquelles ils sont tenus.

    Dominique Feutry

     

  • Fontaine haudriettes repeinte 06 03 17La Fontaine des Haudriettes (1765). Architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux. Bas-relief de Philippe Mignot représentant une naïade

     

    On serait en droit de penser et d'espérer que le nettoyage ou la remise en état d'un monument historique bénéficie d'une priorité élevée dans la hiérarchie des interventions. On vient de faire la dure expérience du contraire avec la porte métallique d'accès à l'hydraulique de cette fontaine monument historique qui se trouve au carrefour des rues des Archives et des Haudriettes (IIIe).

    A l'été dernier, nous avions signalé son état piteux à la direction de la propreté de Paris pensant assez légitimement qu'elle était concernée, en déposant une signalisation sur le site DansMarue, dont nous avons loué récemment l'efficacité. N'ayant pas de réponse après de nombreux jours, nous nous sommes adressés à la direction territoriale de "Propreté de Paris", qui nous apprenait que pour ce genre d'entretien, pourtant banal (il ne s'agit pas d'une restauration mais d'une simple mise en peinture…) seule la direction de l'architecture et du patrimoine était habilitée.

    Dont acte ; un courrier était envoyé à sa directrice Marie-Hélène Borie. Sans succès car sans réponse. Le 17 janvier nous relancions par mail et apprenions que Mme Borie étant en congés, il fallait s'adresser à son adjoint Philippe Cauvin. Ce que nous fîmes et là nous avons commencé à voir le bout du tunnel car M. Cauvin nous annonçait que nous avions tapé à la bonne porte ! Sans autre précision toutefois.

    Des jours ont passé. Déçus mais surtout agacés, nous adressions alors le 2 mars un nouveau courrier à Mme Borie en ces termes :

    En date du 5 décembre l'an dernier je me suis adressée à vous suite à un échange avec "Propreté de Paris" sur l'entretien de la "Fontaine des Haudriettes", […………………..]. La porte métallique d'accès à l'hydraulique est dans un  état détestable (voir photos jointes). Vous ne m'avez pas répondu. Pendant votre absence, votre adjoint  plus réactif, m'a envoyé un court message pour me dire que le sujet était bien de votre ressort et que j'en serais informé. C'était le 17 janvier. [………………….]

    Ce que je demande est simple : que votre direction fasse le nécessaire pour que la porte de la fontaine soit "décloquée" et repeinte. On évitera ainsi les graffiti et les affiches sauvages qui fleurissent là où l'entretien est défaillant.
    Je suis prêt à diffuser un article [pour relater cet épisode] mais je suis tout aussi disposé à annoncer que vous vous préoccupez enfin du patrimoine dont vous avez la charge. J'espère une réponse dans les prochains jours.

    Nous n'avons toujours pas de réponse mais nous constatons que la porte a été traitée comme on en voit l'évidence sur la photo publiée ce 6 mars. Il semble donc que le processus soit engagé et, en dépit des délais, nous en remercions ceux – et vraisemblablement Marie-Hélène Borie – qui s'en sont occupés. Un court message de confirmation de sa part serait pourtant bienvenu.

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 7 mars

    Nous avons reçu, et nous en remercions la direction de l'architecture et du patrimoine de la Mairie de Paris, un message de confirmation que nous reproduisons ci-dessous :

    Par courriel en date du 05 décembre 2016, vous avez attiré l’attention des services de la Direction du Patrimoine et de l’Architecture de la Ville de Paris, sur l’état d’entretien de la porte qui donne accès aux installations techniques de la fontaine des Haudriettes.

    Suite à votre sollicitation, le service en charge de l’entretien des fontaines de l’arrondissement  a pris contact avec une entreprise de peinture dans le but de faire remettre en état le revêtement de cette porte. Cette intervention a dû être différée à plusieurs reprises du fait de conditions climatiques défavorables. Je tiens à vous informer que ces travaux ont été effectués très récemment.

    Je vous remercie pour l’attention que vous portez au patrimoine parisien.

    Cordialement

    Véronique LE GALL

    Mairie de Paris

     

  • Archives 72 74 façades 01 03 17Rue des Archives (IIIe) numéros 74  et 76 (photo VlM)

     

     Le soleil d'hiver qui joue sur les façades ravalées des immeubles de nos rues donne quelques fois envie de s'arrêter et de faire une photo. Celle-ci a été prise des marches du bureau de poste de la rue des Archives. Cette position permet de plonger un peu dans les cours et d'échapper aux porches qui sont beaux en soi mais sont un barrage à la vue sur les façades.

    La rue des Archives présente la particularité d'offrir dans sa partie haute une lignée d'hôtels particuliers mitoyens qui, sans être tous exceptionnels, le sont par la densité de belles demeures qui s’enchainent. Qu'on en juge, on trouve successivement :

    • au 68, on ne voit depuis la rue qu'une construction assez lourde du XXème siècle qui cache l'Hôtel du Refuge (XVIIème siècle) dont la façade arrière est visible depuis la ruelle Sourdis
    • aux 70 et 72 les Hôtels de Montescot et de Villeflix derrière leurs portails Louis XIV sur la rue des Archives. Tous deux datent du milieu du XVIIème siècle. Leur restauration après deux siècles d'avanie date de 1992. Il y a une très jolie fontaine Louis XV qu'on ne voit malheureusement pas, dans les jardins qui donnent sur la ruelle Sourdis.
    • aux 74 et 76 les Hôtels de Tallemant et le Pelletier de Souzy, qu'on voit sur la photo, tous deux du milieu du XVIIème siècle comme leurs voisins précédents. Outrageusement défigurés au XIXème siècle, il ont été intelligemment restaurés en 1993. C'est aujourd’hui un immeuble en copropriété.
    • au 78, au- delà de la rue Pastourelle, l'Hôtel Amelot de Chaillou, un peu plus récent (début XVIIIème), dit aussi Hôtel de Tallard (notre article du 19 août 2014). Il a subi lui aussi de profondes dégradations au XIXème siècle pour finir en copropriété suite à une restauration de qualité en 1981. Cet Hôtel s'honore d'un escalier monumental qui est l'un des plus beaux du Marais. Sa cour pavée sert quelques fois de décor au tournage de films d'époque.

    En remontant la rue des archives, c'est 400 ans d'histoire qui défilent.

    GS

     

    Pour rejoindre l'association et apporter votre soutien, cliquez ICI !

     

  • Archives 79 garage renault travaux 27 02 17Lancement des travaux au 79 rue des Archives (IIIe)

     

    Nous recevons ce message d'un observateur du quartier : "Lecteur régulier de votre blog depuis quelques mois, je vous envoie la photo de l’affiche du permis de construire du 79, rue des Archives. Cela confirme les informations de votre article du 29 juillet 2016.

    La fondation Henri Cartier-Bresson va déménager pour s’installer à cette nouvelle adresse. Pour plus de précisions nous vous renvoyons à l'article suivant du "Journal des Arts" du 13 décembre 2016

    Les travaux seront réalisés par Demathieu & Bard et devraient durer 17 mois et demi à partir de février 2017".

     

    Permis 79 Archives

    Ce réaménagement du garage Renault est le résultat d'un accord conclu entre les fondations François Sommer, propriétaire du Musée de la Chasse et de la Nature installé chez nous rue des Archives au carrefour Quatre-Fils dans les Hôtel Guénégaud et de Mongelas et la fondation Henri Cartier-Bresson qui assume depuis 2003 la présentation et la conservation de l’œuvre photographique de son créateur.

    La fondation Cartier-Bresson va transférer en totalité son siège actuel qui se trouve dans le XIVe. Le musée de la Chasse déplacera seulement une partie de ses bureaux de façon à dégager plus de place pour l'exposition au musée.

     

  •  CAM03936La laverie automatique (ex boulangerie) en cours d'installation 29 rue de Gravilliers (IIIe) (photo FF)  

     

    Depuis plusieurs semaines des personnes s’affairent au 29 de la rue des Gravilliers (IIIe)  qui pendant des décennies abritait une boulangerie appréciée.

    Depuis le départ en retraite en 2013 des boulangers  qui avaient fait sa renommée, le commerce a progressivement périclité jusqu'à être fermé (voir nos articles des 4  mai 2013, 25 janvier et 19 mars 2016). Au fil des mois après cette  fermeture le matériel a été discrètement enlevé puis une pancarte "à louer" a été posée et ensuite des  aménagements ont été entrepris pour faciliter la location jusqu’à il y a peu où une laverie automatique non encore ouverte est en cours d’installation.

    « Dommage pour le  quartier,  dommage pour les habitués,  dommage pour les odeurs agréables qui s’échappaient du fournil et embaumaient la rue » écrivions-nous dans une de nos articles.

    Une laverie automatique n’est pas une boutique de mode, elle présente un côté pratique pour ceux qui, nombreux, utilisent ce type de service. Il est vrai qu’il y a peu de laveries dans ce secteur du Marais et mieux faut-il encore un local commercial utilisé qu’un local commercial vide, même si la vitrine en l’occurrence est par trop banale et peu dans l'esprit du Marais.

    Dominique Feutry

     

  • Ste catherine joséphine 14 02 17Place du Marché Sainte-Catherine, traversée par la rue Caron. Café-restaurant "Joséphine" (Photos VlM)

     

    Sur cette place discrète qui est un mouchoir de poche, on compte près d'une dizaine de terrasses qui rivalisent de vulgarité pour offrir un maximum de places à leurs consommateurs en empiétant sur l'espace public avec des terrasses aux allures de bidonvilles. On voit sur la photo l'usage qui est fait des rideaux plastiques et des planches de récupération pour clôturer une emprise qui se soucie peu des dimensions définies par la Mairie de Paris.

     

    Ste catherine BDJ Café 14 02 17Collé contre "Joséphine", "BDJ Café"

     

    Nous sommes pourtant en secteur protégé. Le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais qui a été révisé en 2013 consacre un chapitre à cette place en plaidant pour le respect de son caractère intimiste et l'harmonie des constructions qui la bordent, dont la moindre modification peut porter atteinte à la personnalité si particulière de ce site exceptionnel.

    A ce propos, une autorisation de travaux a été accordée récemment par la direction de l'urbanisme de la Mairie de Paris (mais toujours pas affichée) pour la  démolition d'une façade et son remplacement par une terrasse fermée qui ajouterait une verrue de plus au paysage de la place. Les riverains s'y opposent. Nous sommes décidés à leur apporter notre soutien.

     

    Pour rejoindre l'association et apporter votre soutien, cliquez ICI !

     

     

  •  
    Archives 64 travaux 17 02 17Îlot immobilier des 64-66 rue des Archives (IIIe), ancien siège des "Nouvelles Galeries", qui s'étend rue Charlot par-delà la ruelle Sourdis (Photo VlM)
     
     
     
    Les travaux confiés à Bouygues vont bon train sous la maitrise d'ouvrage du propriétaire de cet ensemble immobilier, la société américaine d'investissement Blackstone. On ne savait pas jusqu'ici quel serait l'occupant (ou les occupants) de ces locaux qui totalisent 24.000 m² de surface exploitable et des parkings souterrains.
     
    Si l'on en croit le magazine "Les Échos Entrepreneurs", un bail a été conclu entre le propriétaire et la société "WeWork" qui gère des espaces de co-working, un concept de partage d'espace modulable qui se développe rapidement et qui conduit la société à ouvrir un second centre à Paris après celui de la rue Lafayette qui sera opérationnel en avril 2017.
     
    Son deuxième centre rue des Archives offrira 7.000 m² à des entreprises de taille variable, souvent petites, à des auto-entrepreneurs comme des entreprises de plusieurs dizaines de personnes, avec partage de ressources dans un esprit de convivialité qui vise à faciliter les échanges.
     
    Le magazine évoque le chiffre de 1.000 postes de travail. Le ratio de 7 m² par employé parait un peu étriqué mais tout dépend de la façon dont sont organisés les postes de travail. L'ouverture est annoncée pour octobre 2017.
     
    Charlot 3 façade en rénovation 24 09 16L'autre façade de l'îlot, 3 rue Charlot, en voie de finition (Photo VlM)
     
     
    Sur les 24.000 m² disponibles, plus des deux-tiers sont encore a priori non affectés. Il faut se souvenir que le propriétaire a consenti au moment des négociations sur le permis de construire, à céder un espace sur la ruelle Sourdis pour construire une crèche qui offrira 66 berceaux de plus dans ce IIIe arrondissement qui en a ouvert beaucoup depuis 2001.
     
    C'est le moment qu'a choisi "Le Parisien" pour publier le 13 février un article signé Christine Henry qui fait état d'un retournement de tendance de la part des entreprises qui, après avoir recherché le calme, l'espace et les loyers économiques de la banlieue, feraient à nouveau le choix des hypercentres des grandes villes pour offrir à leurs employés un cadre de vie plus attractif et convivial.
     
    Il y a plusieurs contradictions dans cette hypothèse qui repose sur des statistiques qu'il conviendrait de vérifier et d'élargir. A première vue, on est encore dans un mouvement d'implantation des grands groupes en bordure des métropoles. C’est le cas pour Paris. Les "Big Four" de l'audit et du conseil international, PriceWaterhouseCoopers, Ernst & Yong, KPMG et Deloitte sont installés dans la proche banlieue et ne font pas mine de la quitter. Leur influence est grande auprès des acteurs de l'économie et c'est ce modèle qu'ils véhiculent.
     
    La Mairie de Paris de son côté fait le constat qu'il y a trop de locaux professionnels vacants et s'emploie à les transformer en logements d'habitation mais décide en même temps de construire la Tour Triangle qui offrira 90.000 m² supplémentaires de bureaux. On cherche la cohérence… Dans l'hypercentre, dont le Marais fait partie, la décision annoncée par la Maire d'interdire – sélectivement – la circulation automobile, perspective qui n'effraie pas les riverains, a moins de chance d'être bien vue par les entreprises qui ont besoin de fluidité pour leurs livraisons et les déplacements de leurs employés et de leurs clients.
     
    Le réaffectation des locaux de la rue des Archives sera intéressante à suivre. On en connait la première étape avec le co-working mais ce n'est qu'une destination-cadre pour des activités à venir. La façon dont la totalité de l'espace sera occupée et avec quelle rapidité nous instruira sur l'attitude réelle des entreprises à l'égard de Paris et de son hypercentre.
     
    Gérard Simonet
     
     
  • A00Projet aménagement de la crypte de du Parvis de Notre Dame et création d'une place basse au niveau de la Seine (vue 3D) 

     

     

    Un projet trop énorme pour les uns, des transformations nécessaires pour les autres, une opportunité pour certains et un dossier exceptionnel pour les architectes et le secteur du BTP, voilà ce qui ressort des commentaires divers, notamment de la part des médias, au projet d'aménagement de l’Île de la Cité.

    Depuis l'annonce d'une exposition à la Conciergerie (salle des Gens d'armes) consacrée à ce projet les avis enflammés nourrissent le débat. L'architecte Dominique Perrault a été chargé avec Philippe Bélaval, le président du centre des monuments nationaux par François Hollande de proposer une évolution de l'Ile, sachant que le Palais de justice va quitter le lieux, ainsi que le Direction de la Police Judiciaire et que les locaux de l'hôtel Dieu sont pour la plupart libres.

    L'Île de la Cité est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO et le Président de la République estime qu'elle « n'est pas un lieu de vie… » alors que « ...son avenir est un enjeu majeur non seulement pour Paris, mais pour la France entière. ». A l'aune de ce constat les responsables du projet soulignent que « l'ancienne Lutèce » est devenue, depuis les grandes transformations de la capitale par Haussmann, un centre regroupant des grandes administrations avec un développement non coordonné, où demeurent à peine 1 000 habitants lorsque 14 millions de touristes se pressent chaque année à Notre-Dame. Il est tentant de faire une comparaison avec l’Île Saint-Louis proche, très visitée elle aussi, mais qui a su préserver son ambiance « village »

    Trente cinq propositions sont faites portant autant sur la circulation et la création de passerelles, sur l'aménagement de deux places, la suppression de parking, la couverture en verre des cours intérieures des bâtiments, la création de promenades, la transformation du marché aux fleurs (les petites constructions caractéristiques seraient abandonnées pour du verre) et la végétalisation plus significative de la place Dauphine.

    Tout ceci peut paraître intéressant, davantage dans le temps présent, même si l'emploi massif de verre rappelle l’architecture du Bauhaus actuellement exposé au musée de Arts décoratifs. Mais le plus essentiel, la sollicitation des habitants a t-elle été entreprise, plutôt que de les cantonner aux petits dossiers du budget participatif et de les autoriser à donner seulement un avis lors de la visite de l'exposition ?  A-t-on pensé au financement colossal nécessaire pour un Ville et un État endettés, principaux propriétaires des biens visés par le projet ? Le montant d'un milliard d'€ a été avancé. Ne va t-on pas fransformer l'endroit en lieu de fêtes nocturnes avec force bars installés ici et là et sur les barges? On ne sait même pas quelle sera la destination des immeubles libérés par les administration sur le départ, ni véritablement celle de l'Hôtel Dieu. Mettre en avant la perspective des Jeux Olympiques qui nécessiteront déjà un budget conséquent n'est pas réaliste et n'a pas grand chose à voir avec ce chantier.

    De nombreuses zones d'ombre subsistent donc sur l'évolution de l'Ile de la Cité.  Aucune proposition concurrente n'a été présentée. Au plan financier d'autres investissements importants sont en cours (l'ensemble immobilier du boulevard Morland, la caserne des Minimes …). Faut-il s’attaquer de façon aussi radicale à un quartier historique ?

    Tout ceci ne relève t-il pas pour l'instant du domaine de l'utopie alors que notre économie reste à la peine et les recettes manquent ?

    Il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

    Dominique Feutry

     

  • Réunion XeRéunion dans le Xe, autour de Frédéric Hocquard (Extrait d'un tweet de F. Hocquard)

     

    Son compte Twitter, d'où le réseau "Vivre Paris !" a prélevé quelques messages, est édifiant. Pour lui, au cœur de la problématique de "la nuit" qu'il est chargé de gérer, il y a les fêtards/consommateurs, le lobby des industriels des boissons et de la nuit et accessoirement la police et la mairie. Sans oublier les "Pierrots de la Nuit", notoirement inutiles et qu'il porte aux nues. Les habitants (qui sont pourtant ses électeurs) ne comptent pas.

    Pour preuve une "commission de régulation des débits de boissons" qui s’est tenue fin janvier dans le Xe arrondissement. C’est une initiative dont nous ne pouvons que nous réjouir. Cependant les riverains, et donc les principales victimes des nuisances sonores d’une nuit non régulée et d’une occupation de l’espace public sans limites, n’étaient pas conviés à cette réunion. Est-ce un oubli de M. Hocquard, ou bien une volonté de sa part de tenir les Parisiens à l’écart de ces réunions ?

    Pot de ferRue du Pot de Fer dans le Ve (extrait d'un tweet de F. Hocquard : même en pleine  hiver, les terrasses sont animés rue du Pot de Fer !)

     

    La rue du Pot de Fer, dans le Ve arrondissement, est bien connue pour ses nuisances nocturnes du fait du grand nombre de bars qui s’y trouvent. Elle est aussi habitée. Frédéric Hocquard, maire-adjoint chargé de la nuit, a posté une photo sur Twitter et, dans un commentaire à l’orthographe chancelante, il se réjouit de cet attroupement au beau milieu de la rue, une rue notoirement connue pour ses nuisances nocturnes, des riverains qui ne peuvent pas dormir et M. Hocquard qui s’en réjouit !

    M. Hocquard a clairement choisi son camp. A nouveau, il oublie qu'il est un élu, et qu'il est censé défendre l'ensemble des parisiens et non être le porte-voix des lobbies.

    Article rédigé par le réseau "Vivre Paris !", dont nous sommes membre.