Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Urbanisme, PSMV

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    Paris-City-Hall-says-no-to-Triangle-Tours-by-Herzog-De-Meuron-02La Tour Triangle … ou l'art et la manière de défigurer Paris

     

    Nous soulignons régulièrement sur ce site la concentration d'habitants et d'activités à Paris, ville la plus dense d'Europe, et nous avons indiqué aussi que nous n’étions pas favorables à l'édification de grandes tours qui accentueraient cette densification et enlaidirait l'aspect général de la ville que tant de capitales et grandes villes nous envient.

    Sur son site Paris.fr la mairie a actualisé récemment les informations concernant le projet de la Tour Triangle près du Parc des Expositions en indiquant :

    "La commission chargée de l’enquête publique relative au permis de construire concernant la Tour Triangle vient de rendre un avis favorable. Il s’agit d’une étape décisive en vue de la réalisation de ce bâtiment, symbole de l’attractivité de Paris et de la Métropole du Grand Paris. Le permis de construire de la Tour Triangle, projet emblématique pour la capitale, sera déposé à partir du mois de mars prochain. 90 000 m² de bureaux, d’hôtellerie, de restauration, ainsi qu'un centre de conférences, une crèche, un centre de santé et des commerces de proximité sont prévus. Le renouveau du quartier est lancé."

    Il est assez étonnant et navrant que la mairie parle "d’étape décisive" lorsque la commission d’enquête publique rend un avis favorable et qu'elle passe outre quand cet avis est négatif comme ce fut le cas pour la fermeture de la Rive Droite à la circulation automobile.

    Deux poids deux mesures pourrait-on affirmer, mais ce qui est inquiétant est que ce projet de tour pourtant refusé à  plusieurs reprises, revient en force alors qu'une majorité d'habitants n'y sont pas favorables, malgré tous les avantages mis en avant par ceux qui le promeuvent et sans allusion aucune aux inconvénients qui pourtant existent.

    Intensifier la densification de Paris est une erreur. Nous en vivons chaque jour les dommages dans notre quartier du Marais où l'habitat est ramassé et le tourisme important.

    Dominique Feutry

     

  • SaucL'enseigne "saucisse" de "Saucette" 30 rue Beaubourg (IIIe) (Photo FF)

     

    Pensant peut-être que la devanture couleur sang de bœuf n’était pas assez visible, les propriétaires du nouveau restaurant « Saucette » qui a remplacé au n° 30 de la rue Beaubourg (IIIe) le précédent établissement dénommé « l’Amphora », viennent d’installer une enseigne pour le moins curieuse. 

    Entre la crevette et le bonbon rose orange, nous découvrons en approchant de l’immeuble qu’il s’agit d’une vulgaire saucisse… Le règlement du secteur sauvegardé du Marais ne l'interdit pas, pour autant qu'elle satisfasse aux conditions de dimensions, de positionnement et d'éclairage (*), mais n'est-ce pas incongru ? Ou bien est-ce tout simplement un clin d’œil au musée Pompidou qui fête actuellement ses 40 ans ?

    Nous interrogerons les nouveaux propriétaires à la première occasion.

    Dominique Feutry

     

    (*) Dépliant "Enseignes & devantures dans le Marais" selon le PSMV

     

     

  • Colonne_le_pari_dhaussmann_fa06a  L'affiche de l'exposition "Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann" au Pavillon de l'Arsenal

     

     

    Il y a 125 ans disparaissait le baron Haussmann (1809-1891). Préfet de la Seine de 1853 à 1870, il a profondément modifié Paris et nous a laissé un héritage immense.

    A cette occasion, le Pavillon de l’Arsenal consacre une importante exposition intitulée "Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann". Les documents nombreux (maquettes, plans, dessins, gravures, tableaux, photographies..) donnent une idée du gigantisme des transformations opérées sur une période finalement assez courte de 17 ans seulement, ils nous éclairent sur les collaborateurs (Belgrand notamment) de ce bâtisseur sans qui tous les projets n’auraient pas pu voir le jour.

    L’exposition ne se limite pas à l’aspect général de la ville mais nous fait découvrir tous les réseaux impactés ou créés (eau, égouts : 600 km), les espaces (bois, parcs, jardins), les 175 km de voirie, les mairies et les écoles …

    L'exposition montrait également comment le travail de forme fut accompagné d'un important travail de fond sur les réseaux, dotant Paris de réserves d'eau et d'un système d'égouts qui lui faisaient jusqu'alors cruellement défaut.

    Même si nous n’en avons pas toujours conscience, nous vivons toujours sur cet héritage fondé sur une organisation urbaine spécifique d’une ville déjà dense à l'époque.

    Sont annoncées des conférences-débats, des visites guidées, des promenades « urbaines », des nocturnes, et des rencontres en partenariat avec le musée Carnavalet. Un atelier spectacle est prévu. Intitulé « Dans le bureau du Baron », il est destiné aux plus jeunes.

    21 boulevard Morland (IVe) du mardi au dimanche de 11h à 19h

     

     

     

     

  • 1pcvosgc3La place des Vosges photographiée du ciel

     

      

    En fin connaisseur de la place des Vosges où il vécut plus jeune, l’écrivain Michel Braudeau qui fut rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Littéraire (NRF) a fait le « buzz » ces derniers jours, avec des avis partagés (le Parisien, Causeur, Babelio…), en publiant aux éditions du Seuil, dans la collection « Fiction et compagnie », un livre intitulé « Place des Vosges ». Un écrit fort différent de « Naissance d’une passion » qui en 1985 valut à l’auteur le prix Médicis.

    Rédigé sous forme de récit autobiographique empreint de tristesse, la nostalgie d’une époque révolue transparait au fil des pages, celle des années 60-70. On suit dans ce livre les péripéties de jeunes gens qui vivaient simplement leur liberté mais avaient la chance d’habiter dans ce secteur historique.

    Selon l’écrivain, la disparition d’intellectuels qui habitaient le quartier – certains se souviennent encore de Simenon qui avait là ses habitudes – la disparition des petits artisans, de libraires, de commerçants de bouche tel le boucher ou le boulanger (respectivement aux 7 et 23 de la rue des Francs Bourgeois IVe) dont seule les vitrines ont été préservées …ont sonné la glas du quartier qu’il a quitté depuis longtemps déjà. « …Ce n’était pas encore un quartier mort et embaumé, un mausolée touristique. On y comptait peu d’antiquaires. Aucun ogre politique déchu n’y rôdait, plutôt de vieilles marquises ruinées que le fisc et les agents immobiliers persécutaient. » écrit-il.

     

    Braudeau

    La première de couverture très sobre du livre "Place des Vosges" écrit par Michel Braudeau aux éditions du Seuil 

     

    Cette époque est passée et la gentrification sur laquelle nous nous exprimons de temps à autre est un fait qui suit aussi l’évolution de la société. Nous pourrions regretter les temps où les grandes familles nobles habitaient les hôtels particuliers où se tenaient des salons littéraires alors que les rues longées d’échoppes d’artisans et de marchands étaient sales, sans aucune hygiène, encombrées de charrettes, où s’activait aussi une foule de domestiques et de pauvres hères dont la vie était souvent harassante…

    Mais voilà, ainsi va le monde, y compris dans nos arrondissements et nos rues. Rien ne permet de s’interposer, les choses évoluent, que cela plaise ou non.

    La citation d’André Gide dans « Les nouvelles nourritures », « …ne cherchez pas dans l’avenir à retrouver le passé » montre que rien ne peut plus être comme avant et que rien ne peut empêcher le changement.

    Dominique Feutry

     

  • IMG_0186Réunion d'information sur l'aménagement de la caserne des Minimes à la mairie du IIIe arrondissement  le 26 janvier 2017 (photo VlM)

     

     

    « L’aménagement de la caserne des Minimes est le dossier le plus emblématique de la mandature. Il répondra le mieux à vos attentes … » c’est  par ces mots que le Maire du IIIe arrondissement Pierre Aïdenbaum, entouré de plusieurs adjoints dont Gauthier Caron-Thibault charge de l’urbanisme en présence de la député Seybah Dagoma, a accueilli les participants à la réunion d’information sur le projet d’aménagement de la caserne des Minimes. Participaient à présentation Elogie SIEMP le maître d’ouvrage et le cabinet d’architectes sélectionné par un jury parmi  les 134 ayant postulé suite  à l’appel à candidature.

    Le Maire a souligné que le projet tenait compte de suggestions des ateliers avec les habitants même si des points restaient encore à définir. Les travaux en accord avec Sophie Hyafil (architecte des bâtiments de France) devraient commencer en juillet 2017 et durer 2 ans (horaires d’intervention de 8h00 à 17h00). Les premiers occupants entreront dans les lieux en septembre 2019 après le choix des  commissions d’attribution, en particulier celle du IIIe dont le quota sur les 70 logements sociaux prévus (4.600 m² au total allant du T1 au T5 et un ou deux logements pour des étudiants et des personnes à mobilité réduite) est d’un tiers. Le solde des attributions revient à la Marie de Paris (50%), à la Préfecture et au 1% logement notamment.

    Il a été indiqué que le loyer le plus bas (PLA-I) était de 6,87 € le m², que les 12 locaux d’activité (650 à 750 m²) ouverts sur rue seraient réservés à des artisans. Cette ouverture sur rue sera facilitée par l’enlèvement de la clôture et des grilles de manière à libérer les espaces. Le prix de la location des locaux professionnels sera inférieur au marché afin de maintenir des artisans dans l’arrondissement. La crèche (99 places),  dans laquelle pourraient être expérimentés de nouveaux horaires,  se trouvera  côté rue des Tournelles dans un bâtiment indépendant sans logement en étage et dégagé  avec plantation d’un « arbre repère » après démolition de deux  petits édifices. Cet ensemble dédié couvre  880 m² et disposera  aussi d’un  espace extérieur de 250 m².

     

    Image1Vue aérienne de l'ensemble des bâtiments de la caserne des Minimes 

     

    Il n’y aura aucun parking et de ce fait la place d’armes (la cour intérieure) sera végétalisée et « ouverte sur la ville de façon à la rendre au public.»  Il a été décidé à ce titre de laisser ouvertes les portes/grilles d’accès, l’éventuelle  fermeture la nuit étant en réflexion.

    Au fil des échanges et des questions nous avons retenu plusieurs informations. Les planchers des rez de chaussée seront les seuls rabaissés pour être plan avec la rue, les sous-sols inondables ne seront pas aménagés. La commission d'attribution du IIIe ne choisira que des attributaires habitants déjà  dans le IIIe.  Le bâtiment abritant, 7 Rue des Minimes (IIIe),  les archives de l’AP-HP pourrait, s’il venait à se libérer intéresser la mairie du IIIe pour y aménager  d’autres logements sociaux, soit alors une concentration importante dans un même secteur si  on ajoute  l’ensemble  Cour de Venise rue Saint-Gilles.

    Sur le plan de la circulation, le Maire a affirmé que le trafic actuel ne devrait pas être modifié en se fondant sur le résultat d’une étude spécifique menée à  ce sujet ; il a ajouté que le Marais ne sera pas piétonnisé mais favorisera la circulation douce.

    Une nouvelle réunion d’information sera programmée au printemps. Elle sera utile car des points d’ombre subsistent. Tout d’abord comment sera réellement financée l’opération ? L’ouverture des accès 24 heures sur 24, si elle était décidée,  serait-elle bien réaliste ? Quel sera le devenir des très belles grilles qui vont être retirées lors de la suppression de la clôture d’enceinte ? L’absence d’aire de jeux, comme celle d’aires de livraisons ont été rappelées par des participants.

    Dominique Feutry

     

  •     5f17c5fc0d068029e8239e087eeeb8db_imageVue d'avion de l'Ilot Morland (IVe) (photo Réinventer Paris)

     

    Le mois dernier la Commission du Vieux Paris a examiné l’important dossier du projet de restructuration lourde de l'îlot Morland choisi par le jury du concours « Réinventer Paris ». Dans son compte rendu il est écrit que «  la Commission regrette le choix d'un projet qui transforme radicalement la composition en H voulue par Albert LAPRADE et entraine la transformation en cour fermée du parvis d'entrée, inséparable de l’identité du lieu. » Cette restructuration qui  transformera tout un quartier n’a pas fini de faire polémique et il faut s’attendre à d’autres critiques faute de concertation suffisante comme pas mal d’autres dossiers d’importance engageant l’avenir de la ville.

    Autre sujet soumis à la Commission au cours de cette même séance, l'Hôtel de Coulanges. Sur ce dossier il est indiqué que « la Commission prend connaissance d'un plan de l'hôtel de Coulanges daté du 27 juin 1775, qui montre que les baies du rez-de-chaussée des deux pavillons donnant sur la rue des Francs-Bourgeois étaient ouvertes et que le rez-de-chaussée de la rotonde sur jardin présentait un mur plein. Elle lève en conséquence son refus concernant la création de nouvelles ouvertures du côté de la rue mais confirme en revanche son opposition au projet de percement des fausses fenêtres situées dans l'axe de la rotonde (l'absence de percement à l'étage étant, lui, attesté à la même date par une archive écrite).»  Il sera intéressant de connaitre quel sort sera réservé à cet avis ?

    Notons aussi dans le IVe le réexamen du projet de rénovation du Théâtre de la Ville pour lequel « la Commission, après avoir pris connaissance des dernières modifications apportées au projet de restructuration du volume du hall, réitère le vœu pris en faisabilité le 24 juin dernier, qui demandait un plus grand respect de l’original. ».  Là encore l'avis de la Commission sera ou ne sera pas suivi !

     

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    Rue du Temple (IIIe), devant l'Hôtel St Aignan, Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme (Photos VlM)

     

    Il y a une dizaine d'années, nous avions interpelé le Maire du IIIe à propos de l'autorisation qui est donnée chaque année à une association qui défend les traditions chinoises, d'installer des lanternes sur les façades des immeubles de certaines rues du Marais.

    Nous avons de la sympathie pour les cultures asiatiques et nous apprécions qu'elles s'expriment. En même temps,  nous sommes soucieux du respect de l'architecture et du paysage de la rue dans le Marais qui est le centre historique de Paris, protégé par un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) que nous avons vocation à défendre.

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    Lanterne en cours d'installation sur la façade du 72 rue du Temple (IIIe)

     

    A ce titre, l'accrochage sur des façades privées, pendant deux semaines, de décorations qui ne sont pas compatibles avec l'urbanisme et l'architecture XVIIème – XVIIIème du Marais nous a conduit à exprimer nos réserves. On ne peut pas simultanément défendre le patrimoine collectif dont nous sommes dépositaires et accepter qu'il soit traité à la légère par des initiatives qui en sont éloignées.

    Cette pratique a pris naissance dans un quartier où sévissait un monopole de grossistes-importateurs asiatiques en maroquinerie. La plupart d'entre eux sont partis depuis pour laisser la place à une économie diversifiée dont nous nous réjouissons. La célébration voyante d'une fête qui n'est plus celle des nouveaux occupants, est bien accueillie mais le tracé d'un parcours ou d'un territoire à l'aide de lanternes sur les immeubles soulève des interrogations. De même que le choix de certaines rues du Marais et pas d'autres, et de certains immeubles dans ces rues, pour leur attacher une étiquette dans laquelle des habitants ne se reconnaissent pas.

    Le moment nous parait venu, avec les nouvelles générations nées et éduquées en France, de convaincre les commerces comme "Euro Yu Bag's" dont on voit l'enseigne ci-dessus, d'accepter de revoir leurs devantures pour les mettre aux normes du Marais (ils s'en sont dispensés par le biais de la prescription de trois ans) et d'entrer dans le jeu de la mise en valeur du secteur pour bénéficier pleinement de son prestige. A ce titre, le maintien d'une tradition déphasée comme l’accrochage des lanternes est contre productif.

    On peut attendre de leur aggiornamento une démarche d'intégration et d'adhésion aux valeurs qui font de Paris, avec son histoire, sa culture, son architecture et son romantisme, une partie du patrimoine de l'humanité. Les fêtes, événements, célébrations, des communautés étrangères font partie de la vie parisienne mais se doivent de rester en harmonie avec les codes et traditions qui font le caractère de notre ville.

     

  • Thorigny jardin hôtel aubert de fontenayLe jardin Thorigny et ses cinq érables dans la force de l'âge (photo VlM)

     

    "Vivre le Marais !" s’est fait l’écho à plusieurs reprises du combat mené par notre collectif de riverains de la rue de Thorigny en vue de sauver les cinq érables implantés sur le jardin de la résidence pour personnes âgées de "La Perle" (Madeleine Béjart), condamnés à être abattus dans le cadre du projet d’ouverture au public de ce jardin.  Il n’est pas acceptable, en effet, que cette ouverture marque une régression de la nature à Paris et substitue à de beaux arbres en bonne santé qui atteignent 15 à 20 mètres, quelques petits arbres qui culmineraient à 3 ou 4 mètres.

    Ayant entendu l’indignation des riverains (et des nombreux Parisiens qui ont signé une pétition) ainsi que la position de Sophie Hyafil, Architecte des Bâtiments de France (ABF), qui a émis le souhait de préserver au moins un arbre, le maire du IIIe a demandé en septembre dernier à la Direction des Espaces Verts de la Ville de Paris (DEVE) de réexaminer le projet  en vue de sauver « un certain nombre d’arbres » selon les possibilités techniques. La difficulté majeure est, en effet, au plan technique, de donner l’accès au jardin aux personnes à mobilité réduite, tout en maintenant les érables qui sont plantés 80 cm au-dessous du niveau de la rue. 

    Le 13 janvier dernier, lors d’une réunion tenue à la mairie du IIIe en présence du Maire, de ses Adjoints et de l'ABF, la DEVE présentait à des représentants du Collectif et à un résident de la maison de retraite les différentes solutions envisagées.

    La première, la plus simple et la moins coûteuse, consiste à sauver le premier érable, celui le plus proche de la rue de Perle.  Une petite parcelle de terrain serait donc soustraite du projet initial qui, dans l’ensemble, pourrait donc être respecté.  Cette solution a la préférence de Mme Hyafil. Son principal mérite, selon elle, serait d’apporter de la lumière au début de la rue, même si cela conduit à mettre en évidence la résidence de retraite dont elle n’apprécie pourtant pas l'architecture, et même si le concepteur de celle-ci avait précisément voulu, grâce à ces arbres, atténuer la confrontation entre ce bâtiment nouveau et les prestigieux bâtiments anciens qui l’entourent.

    La seconde, qui renchérirait le projet de 25%, consiste à créer une passerelle d’environ 5 mètres de longueur entre la rue de Thorigny et la partie la plus haute du jardin, passant au-dessus de sa partie la plus basse où resteraient à leur place deux ou trois érables.  Cette solution qui, à cause de son coût semble vouloir être écartée par le Maire, a la préférence, bien entendu, des riverains.

    Quelle est la « valeur » d’un érable en parfaite santé au centre du Paris historique ?  Nul ne peut le dire,  mais ce qui semble évident c’est qu’un abattage massif (de quatre arbres sur cinq) serait pour le moins incohérent alors même que la ville de Paris s’engage dans de nombreuses actions en faveur de la nature et du climat, et que les habitants du Marais sont particulièrement soucieux  d’écologie et préoccupés de leur patrimoine aussi bien naturel qu’architectural. 

    Initié en 2014, ce projet de jardin, aux intentions louables à l’origine mais qui conduit au sacrifice d’un trop grand nombre d’arbres, serait bel et bien, s’il devait rester en l’état – aujourd’hui où la prise de conscience des enjeux écologiques est encore plus vive qu’alors – en totale inadéquation avec son temps.

    Le collectif Thorigny


  • Sans-titreVue du toit de la halle sportive derrière l'école de la rue Neuve Saint-Pierre (IVe)

     

    Une toile blanche plastifiée formant des vagues régulières qui s’insère mal dans son environnement immédiat,  telle est la vue désormais pour les riverains qui habitent tout autour de la nouvelle halle sportive installée par la mairie du IVe.  Nous pouvons comprendre désormais pourquoi le projet ait pu être décrié. 

    Il fallait oser mettre une telle structure moderne au centre d'un quadrilatère formé par les rues Neuves Saint-Pierre, Beautreillis, Charles V et Saint-Paul, en plein secteur sauvegardé du Marais.  Le collectif constitué pour empêcher cette installation avait raison de devoir s'inquiéter, le résultat est vraiment parlant.

    Halle neuve st pierre 19 01 17D'où qu'on la voie, elle est hideuse… Comment les Bâtiments de France ont-ils pu laisser faire cette incongruité ?

     

    L'effet est consternant et ce ne sont pas les espérances de végétalisation des espaces proches, espaces au demeurant de taille réduite du fait de l'importance de l'installation, qui vont changer grand chose.

    Le champ de vision est réduit et amputé pour les habitants qui avaient cette chance d'avoir une vue dégagée qui malheureusement pour eux fait déjà partie du passé.

    Dominique Feutry

     

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    Pont des arts paris metro hotel de ville station planUne des sorties de la station de métro Hôtel de Ville sur la ligne 11 (photo Gingko)

     

    Des prospectus ont été adressés récemment aux riverains de la ligne 11 du Métro Chatelet-Mairie des Lilas faisant mention de  travaux importants dans le but de prolonger jusqu’à Rosny-Bois-Perrier  (soit 6 km supplémentaires, la construction d'un viaduc et 6 nouvelles stations) avec mise en service d’un nouveau matériel roulant, ce qui  nécessite  des aménagements  dans certaines  stations existantes.

    Ainsi  la station Hôtel de Ville va bénéficier comme d’autres, de nouveaux accès reliant les quais à la voirie de manière à fluidifier les déplacements et afin de répondre à la réglementation en vigueur concernant le temps d’évacuation des voyageurs. Une nouvelle sortie sera créée rue du Temple (côté numéros pairs),  non loin de rue de la Verrerie  (IVe).

    Les quais du métro devraient aussi être renforcés et rehaussés de façon à être compatibles avec les nouvelles normes.  

    Des travaux d’aménagement préalables se dérouleront  jusqu’en septembre 2018, en particulier ceux visant à déplacer les réseaux souterrains (conduites d’eau et de gaz, égouts, chauffage urbain …).  La date de livraison de l’ensemble du chantier est annoncée pour décembre 2020.

    Notre quartier ne sera pas le plus affecté par ses travaux mais la création d’une nouvelle sortie au carrefour Temple-Verrerie va indéniablement modifier l'aspect de celui-ci.

    Dominique Feutry